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  ADRESSE D'HOMMAGE DU DOYEN
DU CORPS DIPLOMATIQUE
PRÈS LE SAINT-SIÈGE,
 
S.E. Mr. ATEMBINA-TE-BOMBO,
AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO*

Samedi 10 janvier 1998

 

Très Saint-Père,

Ayant été appelé à succéder, comme doyen du Corps diplomatique, à mon excellent, très estimé et talentueux ami, M. Joseph Amichia, ancien Ambassadeur de Côte d’Ivoire, c’est avec une grande joie mais aussi en mesurant l’insigne honneur qui m’est fait, que je suis aujourd’hui amené à vous présenter, au nom de tous mes collègues, des vœux chaleureux au seuil de cette nouvelle année.

Tout au long de l’année 1997, nous avons, Très Saint-Père, suivi avec attention, comme notre mission nous y incite, les gestes et les initiatives qui marquent l’originalité profonde de votre pontificat et par lesquels vous conviez non seulement les chrétiens, mais l’humanité tout entière à se préparer avec ardeur au Grand Jubilé de l’An 2000.

Dans la poursuite de ce dessein grandiose, vous faites preuve d’une foi, d’un courage, d’une détermination et d’une clairvoyance qui vous valent l’affection des chrétiens et le profond respect de tous. Au mépris des dangers et des fatigues, vous n’avez cessé, en 1997, comme au cours des années précédentes, de parcourir le monde pour témoigner du message que vous tenez des Apôtres et pour inciter les peuples au dialogue, à la justice et à la paix. C’est ainsi que vous aurez accompli, au cours de l’année qui vient de s’achever, pas moins de six visites à l’étranger d’une remarquable portée pastorale mais aussi symbolique.

A Sarajevo, ville martyre, cette «Jérusalem de l’Europe», comme vous l’avez un jour qualifiée, vous avez invité, en des termes qui restent dans la mémoire, des citoyens de toute religion et de toute communauté à se réconcilier durablement, en renonçant à la haine, à la violence et à l’intolérance. A Prague, ce sont les Européens que vous avez incités à élargir et à consolider leur union, en s’inspirant de l’exemple de Saint Adalbert. Peu après, qui cours de la longue et triomphale visite que vous avez accomplie dans votre Pologne natale, vous avez donner plus d’ampleur encore à votre message en invitant les sept chefs d’État et de gouvernement d’Europe centrale et orientale, réunis autour de vous à Wroclaw, à contribuer à la construction d’une Europe démocratique respectueuse des valeurs culturelles et religieuses qui ont façonné les peuples de ce continent. Entre-temps, à Beyrouth, vous plaidiez pour le respect de l’intégrité des Etats et de la dignité des peuples du Moyen-Orient et invitiez les jeunes du Liban au dialogue intercommunautaire, au respect de l’autre et à l’engagement pour le bien commun. A Paris, un million de jeunes vous ont acclamé, car ils découvraient, à travers votre témoignage et les exemples du Bienheureux Frédéric Ozanam, apôtre de la justice sociale, et de sainte Thérèse de Lisieux, que vous alliez proclamer Docteur de l’Eglise, un sens exaltant pour leur vie. A Rio de Janeiro, enfin, vous avez rappelé à l’humanité l’importance cruciale des valeurs familiales, indispensables à son équilibre comme à son progrès.

Mais d’autres voyages se profilent déjà dans votre agenda pour 1998: Cuba, où les fidèles attendent avec impatience de vous rencontrer pour la première fois, mais aussi, avant l’Autriche le Nigeria, où vous retrouverez ce continent africain si éprouvé mais si plein de promesses, qui n’a cessé, tout au cours de l’année, d’occuper vos pensées si j’en juge par les appels que vous avez multipliés en faveur de la concorde, de la justice et de la paix.

Car rien de ce qui est humain, Très Saint-Père, ne vous est étranger ni n’échappe à votre sollicitude.

Aucune souffrance, aucune injustice, qu’elle touche le domaine politique, économique, social ou culturel, aucune atteinte à la paix, à la vie ou aux lois morales fondamentales ne vous laissent indifférent. Partout et toujours, à toutes les extrémités de la planète et en toutes circonstances, votre grande voix retentit pour rappeler aux hommes les exigences de leur dignité personnelle et collective ainsi que leur solidarité fondamentale.

Au cœur de votre noble message, il y a le souci du respect de l’autre, dans sa personne, sa nation, sa culture et sa religion. Comment n’y serions-nous pas sensibles, Très Saint-Père, nous qui représentons la «famille des nations», pour reprendre votre propre expression, dans sa quasi-totalité? Comment ne pas vous en exprimer notre reconnaissance et notre approbation lorsque vous invitez les peuples à substituer en toute circonstance, le dialogue, la négociation, le respect du droit et aussi le pardon, aux tentations de la violence, des actions unilatérales, ou même, hélas, de la guerre, cette «voie sans retour»?

Alors que vous conduisez l’Eglise catholique dans l’avant-dernière phase de la prépara¬tion d’un grand Jubilé qui ne laisse aucun homme indifférent, alors que vous vous apprêtez, après la vaste assemblée synodale qui a réuni les évêques de l’Amérique, de l’Alaska à la Terre de Feu, à présider d’autres synodes, sur l’Asie et l’Océanie notamment, manifestant ainsi votre souci d’universalité, permettez-moi de formuler, au nom de tous, des vœux ardents pour que l’année qui débute soit pour vous et tous vos collaborateurs de la Curie une source de grande satisfaction dans l’accomplissement de la très haute mission que vous poursuivez, avec tant de détermination, pour le bien de l’humanité tout entière.


*L’Osservatore Romano, 11.1.1998 p.6.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°2, p.2.

 

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