ADDRESS OF THE HOLY FATHER
POPE JOHN PAUL II
TO H.E. MR JOHN P. BOJANG
NEW AMBASSADOR OF THE REPUBLIC OF THE GAMBIA
TO THE HOLY SEE*
28 May 1998
Le défi consiste alors à édifier un monde toujours plus uni, juste et pacifique, où tous les secteurs de la société - au niveau local, national et international - peuvent œuvrer ensemble pour le bien de tous. Les intérêts économiques seuls ne peuvent déterminer et guider cette action, il faut également une attention soignée aux besoins culturels, éthiques et spirituels des personnes. Dans cette perspective, le développement est avant tout une question de personnes: les personnes sont le sujet et l’objectif du véritable développement. Les personnes doivent être le centre de tout ce qui est fait pour améliorer les conditions de vie. Les personnes doivent être les agents actifs, et non pas les bénéficiaires passifs, de tout processus visant à promouvoir le développement humain intégral.
4. Il est important de tendre une main et d’offrir une assistance matérielle à ceux qui sont dans le besoin, mais il faut également aider les personnes à découvrir les valeurs qui leur permettront d’améliorer leur vie et d’exiger la place qui leur revient dans la société dans la dignité et la justice (cf. Message pour la Journée mondiale de la Paix 1987, n. 6). Les choix sociaux eux-mêmes ont des conséquences qui promeuvent ou qui dévalorisent le véritable bien de la personne humaine dans la société. Dans le domaine du développement et en particulier dans le domaine des programmes d’assistance, les programmes proposés se présentent souvent comme «libres de toute valeur», mais en réalité, ils promeuvent des valeurs qui sont contraires à la vie et à la véritable liberté. Lorsque cela a lieu, nous devons déclarer clairement et avec force que ces programmes représentent un affront à la dignité humaine et à la liberté humaine et qu’ils sont une violation à la véritable justice et solidarité.
Tout ce qui empêche la véritable liberté s’oppose au développement de la société et aux institutions sociales. L’exploitation, les menaces, l’assujettissement forcé, la négation des opportunités par un secteur de la société à l’égard d’un autre, contredisent la notion même de développement humain. Sans liberté et sans sécurité, les conditions de développement manquent. Non seulement les individus, mais également les nations doivent pouvoir contribuer à faire les choix qui les concernent. La liberté dont les nations ont besoin, afin d’assurer leur croissance et leur développement en tant que partenaires égaux dans la famille des nations, dépend de l’établissement d’une confiance et d’un respect réciproque entre eux. Les principes de la bonté, de la vérité et de la justice doivent toujours être les sceaux de tout effort, individuel ou de groupe, visant à édifier un avenir digne de la famille humaine.
Monsieur l’Ambassadeur, je vous présente mes meilleurs vœux tandis que vous commencez votre mission diplomatique et je vous assure de la pleine coopération des bureaux de la Curie Romaine dans l’accomplissement de vos devoirs. Sur vous et sur le bien-aimé peuple de Gambie, j’invoque les Bénédictions de prospérité et de paix de Dieu.
* L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.29 p.4, 6.
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