C'est pourquoi Pâques n'est past simplement une fête parmi d'autres: elle est la «Fête des fête», «Solennité des solennités», comme l'Eucharistie est le sacrement des sacrements (le Grand sacrement). S Athanase l'appelle «le Grand dimanche» (Ep. fest. 329), comme la Semaine Sainte est appelée en Orient la «Grande Semaine». Le mystère de la Résurrection, dans lequel le Christ a écrasé la mort, pénètre notre vieux temps de sa puissante énergie, jusqu'à ce que tout Lui soit soumis.

Dans l'Ancienne Alliance, le pain et le vin sont offerts en sacrifice parmi les prémices de la terre, en signe de reconnaissance au Créateur. Mais ils reçoivent aussi une nouvelle signification dans le contexte de l'Exode: Les pains azymes qu'Israël mange chaque année à la Pâque commémorent la hâte du départ libérateur d'Egypte; le souvenir de la manne du désert rappellera toujours à Israël qu'il vit du pain de la Parole de Dieu (Cf. Dt 8,3). Enfin, le pain de tous les jours est le fruit de la Terre promise, gage de la fidélité de Dieu à ses promesses. La «coupe de bénédiction» (1 Co 10,16), à la fin du repas Pascal des juifs, ajoute à la joie festive du vin une dimension eschatologique, celle de l'attende messianique du rétablissement de Jérusalem. Jésus a institué son Eucharistie en donnant un sens nouveau et définitif à la bénédiction du pain et de la coupe.

Jésus a choisi le temps de la Pâque pour accomplir ce qu'Il avait annoncé à Capharnaüm: donner à ses disciples son Corps et son Sang:

Vint le jour des Azymes, où l'on devait immoler la Pâque. [Jésus] envoya alors Pierre et Jean: «Allez, dit-Ill, nous préparer la Pâque, que nous la mangions.» ( . . . ) Ils s'en allèrent donc ( . . . ) et préparènt la Pâque. L'heure venue, Il se mit à table avec ses apôtres et leur dit: «J'ai désiré avec ardeur manger cette Pâque avec vous avant de souffrir; car Je vous le dis, Je ne la mangerai jamais plus jusqu'à ce qu'elle s'accomplisse dans le Royaume de Dieu.» ( . . . ) Puis, prenant du pain et rendant grâces, Il le rompit et le leur donna, en disant: «Ceci est mon Corps, qui va être donné puor vous; faites ceci en mémoire de moi». Il fit de même pour la coupe après le repas, disant: «Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon Sang, qui va être versé pour vous» (Lc 22, 7-20) (Cf. Mt 26, 17-29; Mc 14, 12-25; 1 Co 11, 23-26).

En célébrant la dernière Cène avec ses apôtres au cours du repas Pascal, Jésus a donné son sens définitif à la Pâque juive. En effect, le passage de Jésus à son Père par sa mort et sa résurrection, la Pâque nouvelle, est anticipée dans la Cène et célébrée dans l'Eucharistie qui accomplit la Pâque juive et anticipe la Pâque finale de l'Eglise dans la gloire du Royaume.

Dans le sens de l'Escriture Sainte le mémorial n'est pas seulement le souvenir des événements du passé, mais la proclamation des merveilles que Dieu a accomplies pour les hommes (Cf. Ex 13,3). Dans la célébration liturgique de ces événements, ils deviennent d'une certaine façon présents et actuels. C'est de cette manière qu'Israël comprend sa libération d'Egypte: chaque fois qu'est célébrée la Pâque, les événements de l'Exode sont rendus présents à la mèmoire des croyants afin qu'ils y conforment laur vie.

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