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Soeur Elia di san Clemente (1901-1927)

 

Une nouvelle étoile est née au firmament de l'Eglise. La ville de Bari, dans le sud de l'Italie, a vu pour la première fois l'une de ses filles élevée aux honneurs des autels. Soeur Elia a souvent été appelé la petite sainte Thérèse d'Italie. Soeur Elia di san Clemente, dans le siècle Teodora Fracasso, est née quatre ans après que sa grande consoeur, sainte Thérèse de Lisieux, fut née au ciel. Elles se sont passé le témoin du même petit grand message à cheval sur deux siècles aussi exaltants que destructeurs. Il y eut d'abord dans la vie de la petite Dora une série de rêves prémonitoires de l'avenir. Le premier fut celui de la jardinière, lorsqu'elle avait quatre ans. Plus tard viendrait celui de la Moniale de Lisieux, qui lui apparut dans la nuit précédant la Première Communion. Elle n'avait jamais entendu parler de sainte Thérèse avant ce jour. Et elle reçut cette prophétie: "Tu seras moniale comme moi" Et elle l'appela par ce qui deviendra son nom: "Soeur Elia". Elle lui annonça que, comme la sienne, sa vie serait très courte. Dora appellera dorénavant sainte Thérèse "ma très chère Amie du ciel". Thérèse et Dora, pendant les quelques années qu'elles ont passées au Carmel - la première à vingt-quatre ans, la seconde à vingt-six - sont parvenues aux sommets de l'expérience de l'union, tout en l'ornant d'humanité. Elles ont toutes deux laissé sur des centaines de feuillets des souvenirs, des pensées, des compositions, des lettres. Tout ce matériel a permis de reconstruire le parcours de leur intimité la plus profonde:  la véritable histoire de deux âmes vivantes. Chez Dora, le point culminant de son enfance fut la première rencontre eucharistique. Ce jour-là, elle apprit de Jésus, dont elle deviendrait "la petite victime de son amour miséricordieux" qu'elle "allait beaucoup souffrir dans sa vie ici bas". A quatre ans, elle fit le rêve du jardin et de la Dame qui cueille un petit lys et le serre contre son coeur. Sa mère lui en donna la clé: "Tu as vu Marie, la Mère du ciel". "Ce fut ce rêve - écrivit-elle - qui m'apporta un grand changement, et à partir de ce jour-là, le désir et la pensée incessante de devenir moniale ne quittèrent plus un seul instant mon esprit". Par ailleurs, l'amour filial de cette jeune fille de Bari pour ses racines demeura intact, jusque dans l'avant-dernière lettre qu'elle écrivit à sa mère: "Ma chère Maman, il me semble qu'il y a un siècle que je ne te vois. Mais que dis-je? Je te revois chaque jour.

Lorsque Jésus-Hostie descend dans mon coeur, je revois en lui mon cher Papa, et quelquefois aussi pendant mon sommeil, je vois en songe ma chère maman bien-aimée qui, me serrant sur son coeur, me couvre de baisers. J'entends encore résonner dans mes oreilles ta très douce voix. Ton aimable sourire brille encore dans mes yeux. M'as-tu exaucée? Te rappelles-tu la promesse?... Mets-tu un châle lorsque tu sors? Nous allons bien". Le "nous" qu'elle utilise se refère à elle-même et à Soeur Celina, sa soeur, qui l'a suivie au monastère et a pris le nom de la soeur de sainte Thérèse. Lorsque Dora vivait encore en famille, elle démontrait déjà un zèle apostolique surprenant, qui se traduisait dans son attention envers les ouvriers de l'atelier dirigé par son père, qu'elle assiste lors-qu'ils sont malades, confectionnant des petits présents pour les nouveau-nés, donnant des leçons de catéchisme aux plus jeunes. Le départ pour le Carmel, qu'elle choisit comme une seconde famille, loin d'être une fuite et un refuge, est au contraire un choix d'amour. La publication de l'autobiographie de sainte Thérèse intitulée Histoire d'une âme, alimenta en elle le feu de la vocation. En 1920, elle entra au Carmel de via de Rossi à Bari, qui est devenu un havre de contemplation au coeur de la frénésie du mouvement de la ville. Elle prit le nom d'Elia, qui lui avait été indiqué en songe par sainte Thérèse. L'année suivante, elle prononça ses premiers voeux. Elle n'avait que vingt ans. De 1923 à 1925, Soeur Elia fut chargée des fonctions d'institutrice et d'enseignante de broderie à la machine. Elle fit l'expérience délicieuse de partager son amour rayonnant pour le Christ, auquel répondit l'enthousiasme de ses jeunes élèves. Mais elle dut également supporter la croix des incompréhensions dues aux méfiances, aux jalousies, aux envies et aux aveuglements. A vingt-trois ans, avec l'autorisation de son Directeur spirituel, elle écrivit avec son sang l'offrande du "voeu le plus parfait". Après deux années, elle prononçait sa profession solennelle. Son chemin fut aussi un chemin de douleur, et dans son Gethsémani, elle reçut le réconfort de l'Eucharistie. Elle parcourut les derniers moments de son chemin en composant des poésies pour l'Epoux présent dans l'Eucharistie, et en rassurant les siens du bonheur dont elle jouissait à plaire à son Aimé. "Le Bon Dieu est pour moi une tendre mère". Alors que résonnait l'Angelus de la fête de Noël 1927, l'enfant de Jésus rejoignait les bras du Christ. Au Noël de l'Enfant Jésus répondit le "dies natalis" de Soeur Elia.

 

 

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