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Basile-Antoine Marie Moreau (1799-1873)

 

 

Basile Moreau, un prêtre fondateur...

Né en 1799 à Laigné-en-Belin, Basile Moreau était le neuvième d'une famille de quatorze enfants. Ses parents étaient cultivateurs.

Le curé de Laigné discerna très tôt chez le jeune garçon les signes d'une vocation particulière et il encouragea ses parents à lui faire entreprendre les études qui le mèneraient à la prêtrise. Après le collège, Basile entre au séminaire du Mans. Il est ordonné prêtre en 1821, à l'âge de 22 ans. L'Evêque du Mans l'envoie à Paris parfaire sa formation en théologie chez les Sulpiciens et s'imprégner de leur spiritualité. Revenu au Mans en 1823, il est nommé professeur au séminaire. Durant treize années, il y enseignera successivement la philosophie, le dogme et l'Ecriture Sainte.

La fondation de Sainte-Croix

Tout en remplissant sa tâche de formateur, le jeune prêtre, de nature active et entreprenante, cherche à répondre à divers besoins pastoraux. En 1835, à la demande de Mgr Bouvier, il organise un groupe de prêtres auxiliaires pour prêcher des missions et des retraites dans les paroisses. La même année, son Evêque lui confie la direction de la communauté des Frères de Saint-Joseph, fondée en 1820 par le curé de Ruillé-sur-Loir, Jacques Dujarié. Dans le but d'assurer une collaboration permanente entre les deux groupes, Basile Moreau les réunit, en 1837, en une seule communauté et leur donne la mission d'éduquer la jeunesse et d'évangéliser les campagnes. Pour les services intérieurs, de la communauté et du pensionnat, il engage quelques femmes, les premières sœurs. Il propose à tous et à toutes les vœux de religion, qu'il prononcera lui même le 15 août 1840. L'association de la Sainte-Croix (du nom de la commune où elle est implantée) est née.

En 1841, la venue de Léocadie Gascoin assure une base solide à la communauté de religieuses, les Marianites de la Sainte-Croix. En 1857, le Pape Pie IX approuve officiellement la congrégation de la Sainte-Croix, du moins celle des pères et des frères, car la congrégation des Marianites de la Sainte-Croix ne recevra l'approbation romaine que dix ans plus tard.

La petite congrégation connaît une croissance rapide car le père Moreau n'hésite pas à répondre aux demandes qui lui parviennent de partout. Il envoie ses missionnaires en Algérie (1840), aux Etats-Unis (1841), au Canada (1847), au Bengale oriental (1852). Aujourd'hui, les quelque mille membres de la Sainte-Croix se trouvent sur cinq continents et dans vingt pays.

La spiritualité du Père Moreau

Ce qu'il cherche le plus à insuffler aux membres de cette famille est l'esprit d'union. S'il doit relever le défi de faire vivre ensemble trois communautés (religieux, clercs et laïcs), il est profondément convaincu que toute congrégation religieuse doit imiter les premiers chrétiens qui n'avaient "qu'un cœur et qu'une âme", donnant en exemple la Sainte Famille de Nazareth, reflet sur terre de l'union des trois personnes de la Sainte Trinité.

En plus de l'esprit d'union et de collaboration mutuelle, Basile Moreau a voulu donner aux prêtres, frères et sœurs de la Sainte-Croix, une ferme confiance en la divine Providence. Se voyant comme un simple instrument dans les mains de la divine Providence, il écrit:  "L'œuvre de la Sainte-Croix n'est pas l'œuvre de l'homme, mais bien l'œuvre de Dieu même... Voilà pourquoi je vous conjure de vous renouveler dans l'esprit de votre vocation qui est un esprit de pauvreté, de chasteté et d'obéissance... Avec cela, nous pourrons compter sur la Providence... Car elle se charge de pourvoir à toutes les nécessités de ceux (celles) qui s'abandonnent à sa conduite en accomplissant tous leurs devoirs".

Lié à cette confiance en la Providence, le fondateur de la Sainte-Croix voit se développer parmi ses religieux et religieuses un esprit apostolique et un zèle pour la mission. Axée sur l'éducation, elle doit prendre toute la dimension de la personne humaine, tant au niveau du cœur que de la tête, pour la mettre au service de la société.

Une période douloureuse

Dès 1855 commence une douloureuse période pour le fondateur. Dissensions à l'intérieur de la congrégation, graves déboires financiers, accusations de mauvaises administrations, l'amènent à offrir sa démission de supérieur général au chapitre général. L'annonce de son acceptation par le Pape lui parvient le 14 juin 1866, jour de sa fête!

Le père Moreau se retire, avec deux de ses sœurs, dans une petite maison à côté de l'Institution de la Sainte-Croix. Sans amertume ni haine, et pardonnant à tous, il passe ses dernières années à donner des prédications dans les paroisses du Mans et des environs. Il tombe  malade en janvier 1873 et meurt vingt jours plus tard. le père Moreau est inhumé dans le cimetière de la communauté.
Ce n'est que vingt ans après sa mort que les supérieurs généraux cherchèrent à ranimer la vénération de Basile Moreau et à susciter une dévotion à sa mémoire.

 

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