CONGRÉGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ
NORMES FONDAMENTALES POUR LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS
DIRECTOIRE POUR LE MINISTÈRE ET LA VIE DES DIACRES PERMANENTS
LIBRERIA EDITRICE VATICANA CITE DU VATICAN 1998
CONGRÉGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ
DECLARATION COMMUNE ET INTRODUCTION
DÉCLARATION COMMUNE
Le Diaconat permanent, restauré par le concile Vatican II dans la
continuité harmonieuse avec la Tradition ancienne, répondant
ainsi aux souhaits explicites du concile cuménique de Trente,
a connu ces dernières décennies, en de nombreux endroits, un
essor important et a donné des fruits prometteurs, pour le plus
grand profit de la mission si urgente d'une nouvelle évangélisation.
Le Saint-Siège et de nombreux épiscopats n'ont pas manqué
de proposer des éléments normatifs et des points de repères
concernant la vie et la formation des diacres, en favorisant une expérience
ecclésiale qui a besoin pour grandir aujourd'hui d'une unité
dans ses orientations, de quelques éléments d'éclaircissement
ultérieurs et, dans le domaine pratique, d'impulsions et de précisions
pastorales. La question du diaconat dans son ensemble (sa conception théologique
fondamentale, le discernement de la vocation qui s'en suit et sa préparation,
la vie, le ministère, la spiritualité et la formation
permanente) suppose que soit évalué le chemin parcouru
jusqu'à ce jour, pour arriver à une clarification globale,
indispensable à un nouvel essor de ce degré de l'Ordre sacré,
afin de correspondre aux vux et aux intentions du concile cuménique
Vatican II.
Après la publication de la Ratio fundamentalis institutionis
sacerdotalis sur la formation au sacerdoce, puis du Directoire
pour le ministère et la vie des prêtres, les Congrégations
pour l'Éducation catholique et pour le Clergé ont perçu
qu'il fallait accorder une attention spéciale au thème du
diaconat permanent, ne serait-ce que pour compléter l'exposé
concernant les deux premiers degrés du sacrement de l'Ordre, objet
de leur compétence. Ainsi, après avoir entendu les évêques
du monde entier et de nombreux experts, ces deux Congrégations ont
consacré à cette question leurs assemblées plénières
de novembre 1995. Le résultat de ces consultations et les très
nombreuses expériences relatées ont fait l'objet d'une étude
attentive de la part des cardinaux et des évêques membres ;
les deux Congrégations ont ensuite élaboré les rédactions
finales de la Ratio fundamentalis institutionis diaconorum
permanentium et du Directoire pour le ministère et la vie
des diacres permanents, qui sont les fidèles reflets des requêtes,
des indications et des propositions venues de toutes les parties du monde,
représentées au plus haut niveau. Les travaux des deux
assemblées plénières ont révélé
de nombreuses convergences et la nécessité, de plus en plus
ressentie aujourd'hui, d'une harmonie concertée, au bénéfice
d'une formation unifiée et d'une efficacité pastorale du
ministère sacré, face aux défis posés par le
troisième millénaire, si proche de nous désormais.
Les Pères eux-mêmes ont donc demandé aux deux dicastères
de veiller à rédiger dans les mêmes temps ces deux
documents, en les publiant simultanément, avec une même
introduction où seraient rappelés quelques éléments
fondamentaux.
La Ratio fundamentalis institutionis diaconorum permanentium, préparée
par la Congrégation pour l'Éducation catholique, veut non
seulement offrir quelques principes d'orientation pour la formation des
diacres permanents, mais encore donner des directives qui doivent être
prises en compte par les conférences d'Évêques dans la
préparation de leur « Ratio » nationale. La Congrégation
a souhaité offrir aux évêques cet instrument, analogue
à la Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, afin
de les aider à mettre en uvre de manière adéquate
les prescriptions du canon 236 du Code de Droit canonique, en vue
d'assurer à l'Église l'unité, le sérieux et
l'intégralité de la formation des diacres permanents.
Quant au Directoire pour le ministère et la vie des diacres
permanents, il n'a pas seulement valeur d'exhortation, mais comme le
précédent directoire destiné aux prêtres, il
revêt un caractère juridiquement contraignant là où
ses normes « rappellent des normes disciplinaires semblables du Code
de Droit canonique », ou « déterminent la façon
dont les lois universelles de l'Église doivent être exécutées,
en développent les raisons doctrinales, et en inculquent ou en
encouragent la fidèle observance ». Dans ces cas précis,
il sera considéré comme un décret général
exécutoire formel(1).
Tout en conservant leur identité propre et leur valeur juridique
spécifique, les deux documents publiés aujourd'hui, chacun
sous l'autorité du dicastère dont il émane, renvoient
l'un à l'autre et s'enrichissent mutuellement, en vertu de leur
continuité logique ; il est vivement souhaité qu'ils soient
dans leur ensemble présentés, accueillis et appliqués
partout. L'unique introduction, point de référence et source
de toutes les normes, publiée ici conjointement, fait partie intégrante
de l'un et l'autre document.
Ladite introduction traite des dimensions historiques et pastorales du
diaconat permanent, en se référant tout particulièrement
aux aspects pratiques de la formation et du ministère. Les éléments
doctrinaux qui sous-tendent les argumentations sont ceux exprimés
dans les documents du concile Vatican II et dans le magistère
pontifical ultérieur.
Les documents répondent au besoin vivement ressenti d'éclaircir
et de réglementer la diversité de conception des expériences
menées jusqu'ici, tant au niveau du discernement et de la préparation,
qu'au niveau de la pratique ministérielle et de la formation
permanente. On pourra ainsi assurer la stabilité de leurs lignes
directrices, ce qui ne manquera pas de garantir à la pluralité
légitime l'unité qui lui est indispensable ; cela
contribuera à la fécondité d'un ministère qui
a déjà produit de bons fruits et qui est le gage d'une
contribution efficace à la nouvelle évangélisation,
au seuil du troisième millénaire.
Les directives contenues dans les deux documents concernent les diacres
permanents du clergé séculier diocésain, bien que les
diacres permanents membres d'Instituts de vie consacrée ou de Sociétés
de vie apostolique doivent tenir compte de nombre d'entre elles, avec les
adaptations nécessaires.
INTRODUCTION(2)
I. Le ministère ordonné
1. « Le Christ Seigneur, pour paître et faire toujours croître
le Peuple de Dieu, a institué dans son Église des ministères
variés qui tendent au bien de tout le Corps. En effet les
ministres, qui disposent du pouvoir sacré (sacra potestas),
sont au service de leurs frères, pour que tous ceux qui
appartiennent au Peuple de Dieu et jouissent par conséquent de la
vraie dignité chrétienne parviennent au salut, dans leur
effort commun, libre et ordonné, vers une même fin ».(3)
Le sacrement de l'Ordre « configure au Christ par une grâce
spéciale de l'Esprit Saint, en vue de servir d'instrument du Christ
pour son Église. Par l'ordination, on est habilité à
agir comme représentant du Christ, Tête de l'Église,
dans sa triple fonction de prêtre, prophète et roi ».(4)
Grâce au sacrement de l'Ordre, « la mission confiée
par le Christ à ses Apôtres continue à être
exercée dans l'Église jusqu'à la fin des temps : il
est donc le sacrement du ministère apostolique ».(5) L'acte
sacramentel de l'ordination « va au-delà d'une simple élection,
désignation, délégation ou institution par la
communauté, car il confère un don du Saint Esprit permettant
d'exercer un pouvoir sacré (sacra potestas) qui
ne peut venir que du Christ Lui-même, par son Église ».(6)
« L'envoyé du Seigneur parle et agit non pas par autorité
propre, mais en vertu de l'autorité du Christ ; non pas comme
membre de la communauté, mais parlant à elle au nom du
Christ. Personne ne peut se conférer à lui-même la grâce,
elle doit être donnée et offerte. Cela suppose des ministres
de la grâce, autorisés et habilités de la part du
Christ ».(7)
Le sacrement du ministère apostolique comprend trois degrés.
En effet, « le ministère ecclésiastique, institué
par Dieu, est exercé dans la diversité des ordres par ceux
que déjà depuis l'antiquité on appelle évêques,
prêtres, diacres ».(8) Avec les prêtres et les diacres
qui leur apportent leur aide, les évêques ont reçu le
ministère pastoral dans la communauté et président au
nom de Dieu le troupeau dont ils sont les pasteurs, « comme maîtres
de doctrine, prêtres du culte sacré et ministres de
gouvernement ».(9)
La nature sacramentelle du ministère ecclésial est telle
que lui est « intrinsèquement lié (...) le caractère
de service. En effet, entièrement dépendants du Christ
qui donne mission et autorité, les ministres sont vraiment esclaves
du Christ (Rm 1, 1), à l'image du Christ qui a pris
librement pour nous la forme d'esclave (Ph 2, 7) ».(10)
Par ailleurs, le ministère sacré a un caractère
collégial(11) et un caractère personnel,(12) par
lesquels « le ministère sacramentel dans l'Église est
donc un service exercé au nom du Christ. Il a un caractère
personnel et une forme collégiale ».(13)
II. L'ordre du diaconat
2. Le service des diacres dans l'Église est attesté depuis
les temps apostoliques. Une tradition établie, déjà
rapportée par saint Irénée et attestée dans la
liturgie de l'ordination, a vu les débuts du diaconat dans
l'institution des « Sept », que décrivent les Actes des
Apôtres (6, 1-6). Les diacres occupent donc le degré initial
de la hiérarchie sacrée et leur ministère a toujours été
tenu en grande estime dans l'Église.(14) Dans l'exorde de la Lettre
aux Philippiens (1, 1), saint Paul les salue avec les évêques
et, dans la Première lettre à Timothée, il énumère
les qualités et les vertus qu'ils doivent avoir pour accomplir
dignement leur ministère (3, 8-13).(15)
La littérature patristique atteste depuis ses débuts cette
structure hiérarchique et ministérielle de l'Église
dont le diaconat est partie intégrante. Pour saint Ignace
d'Antioche,(16) une Église particulière sans évêque,
prêtre et diacre semble inconcevable ; ce Père souligne à
quel point le ministère du diacre n'est rien d'autre que « le
ministère de Jésus Christ, qui avant les siècles était
auprès du Père et qui est apparu à la fin des temps ».
« En fait, ils ne sont pas diacres pour la nourriture ou la boisson,
mais ministres de l'Église de Dieu ». La Didascalie des Apôtres(17)
et les Pères des siècles suivants, ainsi que les différents
Conciles(18) et la pratique de l'Église(19) témoignent de la
continuité et du développement de ce donné révélé.
L'institution du diaconat fut florissante dans l'Église
d'Occident jusqu'au Vème siècle ; ensuite, pour diverses
raisons, elle subit un lent déclin, pour finir par n'être
plus qu'une étape intermédiaire réservée aux
candidats à l'ordination sacerdotale.
Le Concile de Trente prescrit que le diaconat permanent soit restauré
en son état primitif, conformément à sa nature
propre, comme une fonction originaire dans l'Eglise.(20) Mais cette
prescription devait rester lettre morte.
Il revenait au concile Vatican II d'établir que le diaconat
pourrait « dans l'avenir, être rétabli en tant que degré
propre et permanent de la hiérarchie. [... Il pourrait] être
conféré à des hommes d'âge mûr même
mariés, ainsi qu'à des jeunes gens aptes à cet
office, pour lesquels cependant la loi du célibat doit demeurer
ferme »,(21) selon la tradition constante. Les raisons qui ont déterminé
ce choix furent en substance au nombre de trois : a) Le désir
d'enrichir l'Église avec les fonctions du ministère diaconal
qui autrement, en beaucoup de régions, auraient difficilement pu être
exercées ; b) L'intention de renforcer par la grâce
de l'ordination diaconale ceux qui déjà exerçaient de
fait des fonctions diaconales ; c) Le souci de fournir des
ministres sacrés aux pays qui souffraient d'un manque de clergé.
Ces raisons soulignent combien la restauration du diaconat permanent
n'entendait absolument pas compromettre la signification, le rôle et
le développement du sacerdoce ministériel ; développement
auquel on doit toujours travailler avec générosité,
particulièrement en raison de son caractère irremplaçable.
Voulant donner corps aux indications conciliaires, Paul VI a établi,
dans la lettre apostolique Sacrum diaconatus ordinem (18 juin
1967),(22) les règles générales d'une restauration du
diaconat permanent dans l'Église latine. L'année suivante,
avec la Constitution apostolique Pontificalis romani recognitio
(18 juin 1968),(23) il a approuvé le nouveau rite pour la collation
des ordres sacrés de l'épiscopat, du presbytérat et
du diaconat, définissant en même temps la matière et
la forme de ces ordinations. Enfin, avec la Lettre apostolique Ad
pascendum (15 août 1972),(24) il devait préciser les
conditions à remplir pour l'admission et pour l'ordination des
candidats au diaconat. L'essentiel de ces dispositions fut inséré
dans les normes du Code de Droit canonique, promulgué par
le Pape Jean-Paul II le 25 janvier 1983.(25)
En continuité avec cette législation universelle, de
nombreuses conférences d'Evêques ont procédé ou
procèdent, avec l'approbation préalable du Saint-Siège,
à la restauration du diaconat permanent dans leurs pays et à
la rédaction de normes complémentaires.
III. Le diaconat permanent
3. L'expérience pluriséculaire de l'Église a inspiré
la norme selon laquelle l'ordre du presbytérat n'est conféré
qu'à celui qui a reçu auparavant le diaconat et qui l'a
exercé comme il convient.(26) Cependant, l'ordre du diaconat «
ne doit pas être considéré comme un pur et simple degré
d'accession au sacerdoce ».(27)
« Ce fut l'un des fruits du Concile cuménique Vatican
II que de vouloir restituer le diaconat comme un degré propre et
permanent de la hiérarchie ».(28) Derrière des «
raisons liées aux circonstances historiques et aux perspectives
pastorales » reconnues par les Pères conciliaires, en vérité,
« l'Esprit Saint était mystérieusement à l'uvre,
comme protagoniste de la vie de l'Église, déployant de manière
renouvelée le cadre complet de la hiérarchie,
traditionnellement composée d'évêques, de prêtres
et de diacres. On promouvait de la sorte une revitalisation des communautés
chrétiennes, rendues plus conformes à celles sorties des
mains des Apôtres et épanouies lors des premiers siècles,
toujours sous l'impulsion du Paraclet, comme l'attestent les Actes
».(29)
Le diaconat permanent est un enrichissement important pour la
mission de l'Église.(30) Puisque les munera qui reviennent
aux diacres sont nécessaires à la vie de l'Église,(31)
il est souhaitable et utile, surtout dans les pays de mission,(32) que les
hommes qui dans l'Église sont appelés à un ministère
véritablement diaconal, tant dans la vie liturgique et pastorale
que dans les uvres socio-caritatives, « soient fortifiés
par l'imposition des mains transmise depuis les apôtres, et qu'ils
soient plus étroitement unis à l'autel, pour pouvoir
s'acquitter de leur ministère plus efficacement, au moyen de la grâce
sacramentelle du diaconat ».(33)
Cité du Vatican, 22 février 1998, en la fête de
la Chaire de saint Pierre Apôtre.
Congrégation pour l'Éducation catholique Pio Card. Laghi
Préfet
+ José Saraiva Martins
Arch. titulaire de Tuburnica Secrétaire
Congrégation pour le Clergé
Darío Card. Castrillón Hoyos
Préfet
+ Csaba Ternyák
Arch. titulaire d'Eminenziana Secrétaire
CONGREGATION POUR L'EDUCATION CATHOLIQUE
RATIO FUNDAMENTALIS INSTITUTIONIS DIACONORUM PERMANENTIUM
NORMES FONDAMENTALES POUR LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS
INTRODUCTION
1. Les itinéraires de la formation
1. Les premières indications sur la formation des diacres
permanents furent données par la Lettre apostolique Sacrum
diaconatus ordinem.(1)
Celles-ci furent ensuite reprises et précisées dans la
Lettre circulaire de la Sacrée Congrégation pour l'Education
catholique du 16 juillet 1969, Come è a conoscenza, où
l'on prévoyait « divers types de formation » selon les «
divers types de diaconat » (pour célibataires, hommes mariés,
« destinés aux lieux de mission ou à des Pays encore en
voie de développement », appelés à «
exercer leur fonction dans des Nations d'une certaine civilisation et
d'une culture assez élevée »). Pour la formation
doctrinale, on spécifiait qu'elle devait être au-dessus de
celle d'un simple catéchiste et, de quelque manière,
analogue à celle du prêtre. On établissait ensuite la
liste des matières qui devaient être prises en considération
dans l'élaboration du programme des études.(2)
Par la suite, la Lettre apostolique Ad pascendum précisa
que, « pour tout ce qui regarde le cours des études théologiques
devant précéder l'ordination des diacres permanents, il est
du devoir des Conférences épiscopales de promulguer, en
fonction des circonstances locales, les normes opportunes, et de les
soumettres à l'approbation de la Sacrée Congrégation
pour l'Education catholique ».(3)
Le nouveau Code de Droit Canonique intègre les éléments
essentiels de ces dispositions dans le canon 236.
2. A environ trente ans de distance de ces premières indications,
et en possession des apports fournis par les expériences qui ont
suivi, on a cru opportun à présent d'élaborer une
Ratio fundamentalis institutionis diaconorum permanentium.
Celle-ci a pour but de s'offrir comme instrument pour orienter et
harmoniser, dans le respect des diversités légitimes, les
programmes éducatifs parfois très différents
les uns des autres tracés par les Conférences
Episcopales et par les diocèses.
2. La référence à une théologie sûre
du diaconat
3. L'efficacité de la formation des diacres permanents dépend
en grande partie de la conception théologique du diaconat qui la
sous-tend. Celle-ci offre en effet les coordonnées pour déterminer
et orienter l'itinéraire de la formation et, en même temps,
indique le but vers lequel tendre.
La quasi totale disparition du diaconat permanent dans l'Eglise
d'Occident pendant plus d'un millénaire a certainement rendu plus
difficile la compréhension de la réalité profonde de
ce ministère. On ne peut cependant pas dire pour autant que la théologie
du diaconat soit sans aucun point de repère autorisé, à
la merci complète des différentes opinions théologiques.
Les points de repère existent et sont très claires, même
s'ils exigent d'être ultérieurement développés
et approfondis. On va en rappeler ci-après quelques uns considérés
parmi les plus importants, sans avoir aucunement la prétention d'être
exhaustif en la matière.
4. Comme il en est de toute autre identité chrétienne il
faut avant tout considérer le diaconat à l'intérieur
de l'Eglise, mystère de communion trinitaire et d'élan
missionnaire. Il s'agit là d'un élément constitutif
dans la définition de l'identité de tout ministre ordonné,
même s'il n'est pas prioritaire, en tant que sa pleine vérité
consiste en une participation spécifique et en une actualisation du
ministère du Christ.(4) C'est pour cela que le diacre reçoit
l'imposition des mains et se trouve fortifié d'une grâce
sacramentelle spécifique qui l'insère dans le sacrement de
l'ordre.(5)
5. Le diaconat est conféré par une effusion spéciale
de l'Esprit (ordination), qui réalise en celui qui la reçoit
une configuration spécifique au Christ, Seigneur et serviteur de
tous. Dans la Constitution Lumen gentium, n. 29, on précise,
en citant un texte des Constitutiones Ecclesiae Aegyptiacae, que
l'imposition des mains au diacre n'est pas « ad sacerdotium, sed ad
ministerium »,(6) c'est-à-dire, non pour la célébration
eucharistique, mais pour le service. Cette indication, tout comme
l'avertissement de Saint Polycarpe repris aussi par la Constitution Lumen
gentium, n. 29,(7) dégage l'identité théologique
propre au diacre: celui-ci, en participant à l'unique ministère
ecclésiastique, est dans l'Eglise signe sacramentel spécifique
du Christ serviteur. Sa tâche est d'être « l'interprète
des nécessités et des désirs des communautés
chrétiennes » et « l'animateur du service, c'est-à-dire
de la diakonia »,(8) qui est une partie essentielle de la
mission de l'Eglise.
6. La matière de l'ordination diaconale est l'imposition
des mains de l'Evêque; la forme consiste dans les paroles de
la prière d'ordination constituée de l'anamnèse, de
l'épiclèse et de l'intercession.(9) L'anamnèse (qui
parcourt l'histoire du salut centrée sur le Christ) remonte aux lévites,
en rappelant le culte, et aux « sept » des Actes des Apôtres,
en rappelant la charité. L'épiclèse invoque la force
des sept dons de l'Esprit pour que l'ordinand soit à même
d'imiter le Christ comme « diacre ». L'intercession exhorte à
une vie généreuse et chaste.
La forme essentielle pour le sacrement est l'épiclèse,
qui consiste dans les paroles suivantes: « Nous Te supplions,
Seigneur, répands sur eux l'Esprit Saint, qu'il les fortifie des
sept dons de ta grâce, pour qu'ils accomplissent fidèlement
l'uvre du ministère ». Les sept dons ont leur origine
dans un passage d'Isaïe 11, 2, selon la version développée
qu'en ont donné les Septante. Il s'agit des dons de
l'Esprit donnés au Messie, auxquels ont part les nouveaux ordonnés.
7. En tant que degré de l'ordre sacré, le diaconat imprime
le caractère et communique une grâce sacramentelle spécifique.
Le caractère diaconal est le signe configuratif et distinctif qui,
gravé dans l'âme de façon indélébile,
configure la personne qui est ordonnée au Christ, qui s'est fait
diacre, c'est-à-dire serviteur de tous.(10) Ce signe confère
une grâce sacramentelle spécifique, qui est force, vigor
specialis, don pour vivre la nouvelle réalité accomplie
par le sacrement. « Quant aux diacres, la grâce sacramentelle
leur donne la force nécessaire pour servir le Peuple de Dieu dans
la diaconia de la Liturgie, de la Parole et de la charité,
en communion avec l'Evêque et son presbyterium ».(11) Comme
dans tous les sacrements qui impriment le caractère, la grâce
a une virtualité permanente. Elle fleurit et refleurit dans la
mesure où elle est accueillie et ré-accueillie dans la foi.
8. Dans l'exercice de leur autorité, les diacres, participant au
degré inférieur du ministère ecclésiastique, dépendent
nécessairement des Evêques, qui ont reçu la plénitude
du sacrement de l'ordre. D'autre part, ils sont placés dans une
relation spéciale avec les prêtres, et c'est en communion
avec eux qu'ils sont appelés à servir le peuple de Dieu.(12)
D'un point de vue disciplinaire, le diacre, par l'ordination diaconale,
est incardiné dans l'Eglise particulière ou dans la Prélature
personnelle au service de laquelle il a été admis, ou bien,
comme clerc dans un Institut religieux de vie consacrée ou dans une
Société cléricale de vie apostolique.(13)
L'institution de l'incardination ne représente pas un fait plus ou
moins accidentel, mais se caractérise comme un lien constant de
service envers une portion concrète du peuple de Dieu. Un tel lien
implique l'appartenance ecclésiale à un niveau juridique,
humain et spirituel et l'obligation du service ministériel.
3. Le ministère du diacre dans les divers contextes
pastoraux
9. Le ministère du diacre se caractérise par l'exercice
des trois munera propres au ministère ordonné, selon
la perspective spécifique de la diaconia.
En référence au munus docendi, le diacre est
appelé à proclamer l'Ecriture, à instruire et à
exhorter le peuple.(14) Ceci est exprimé dans la remise du livre
des Evangiles, prévue dans le rite lui-même de
l'Ordination.(15)
Le munus sanctificandi du diacre s'exerce dans la prière,
dans la célébration solennelle du baptême, dans la
conservation et la distribution de l'Eucharistie, dans l'assistance au
mariage et la bénédiction de celui-ci, dans la présidence
du rite des funérailles et de la sépulture et dans la célébration
des sacramentaux.(16) Il apparaît ainsi évident que le ministère
diaconal a son point de départ et son point d'arrivée dans
l'Eucharistie, et ne peut se ramener à un simple service social.
Enfin, le munus regendi s'exerce dans le dévouement aux uvres
de charité et d'assistance (17) et dans l'animation des communautés
ou des secteurs de la vie ecclésiale, spécialement en ce qui
regarde la charité. Il s'agit là du ministère le plus
caractéristique du diacre.
10. Les lignes du profil ministériel originaire du diaconat
comme on peut le constater à partir de l'antique pratique diaconale
et des indications conciliaires sont donc très bien définies.
Toutefois, si ce profil ministériel originaire est unique, les modèles
concrets de son exercice restent variés; ceux-ci devront être
envisagés d'une fois à l'autre selon les situations
pastorales particulières de chaque Eglise. Dans la mise au point de
l'itinéraire de formation, on ne pourra pas, bien évidemment,
ne pas en tenir compte.
4. La spiritualité diaconale
11. De l'identité théologique du diacre, dérivent
avec clarté les traits de sa spiritualité spécifique,
qui se présente essentiellement comme une spiritualité du
service.
Le modèle par excellence est le Christ serviteur, qui a vécu
totalement au service de Dieu pour le bien des hommes. Il s'est reconnu
comme celui qui était préfiguré dans le serviteur du
premier chant du Livre d'Isaïe (cf. Lc 4, 18-19); il
a expressément qualifié son action de diaconie (cf. Mt
20, 28; Lc 22, 27; Jn 13, 1-17; Phil 2, 7-8; 1
Pt 2, 21-25) et il a recommandé à ses disciples de faire
de même (Jn 13, 34-35; Lc 12, 37).
La spiritualité du service est la spiritualité de toute
l'Eglise, en tant que toute l'Eglise, à l'image de Marie, est la «
servante du Seigneur (Lc 1, 28), au service du salut du monde.
C'est précisément pour que toute l'Eglise puisse mieux vivre
cette spiritualité du service que le Seigneur lui donne le signe
vivant et personnel de son être même de serviteur. Il s'en
suit que la spiritualité du service est, de manière spécifique,
la spiritualité du diacre. Celui-ci en effet, de par l'ordination
sacrée, est constitué dans l'Eglise icône vivante du
Christ serviteur. Le Leitmotiv de sa vie spirituelle sera donc le
service; sa sainteté se manifestera dans un service généreux
et fidèle de Dieu et des hommes, spécialement des plus
pauvres et des souffrants; son engagement ascétique se traduira
dans l'acquisition des vertus requises à l'exercice de son ministère.
12. Il est évident que cette spiritualité devra s'intégrer
de manière harmonieuse à la spiritualité liée à
l'état de vie de la personne. Pour cela, la même spiritualité
diaconale acquerra des connotations diverses selon qu'elle se trouve vécue
par un homme marié, par un veuf, par un célibataire, par un
religieux, par un consacré vivant dans le monde. L'itinéraire
de formation devra tenir compte de ces diverses modulations et offrir,
selon les types de candidats, des parcours spirituels différenciés.
5. Le devoir des Conférences Episcopales
13. « Il appartient aux assemblées d'Evêques ou aux
Conférences Episcopales légitimes de décider, avec
l'assentiment du Souverain Pontife, si et où le diaconat doit être
institué, comme degré propre et permanent de la hiérarchie,
pour le bien des fidèles ».(18)
Aux Conférences Episcopales, le Code de Droit Canonique
attribue encore la compétence de spécifier par des
dispositions complémentaires la discipline concernant la récitation
de la liturgie des heures,(19) l'âge requis pour l'admission (20) et
la formation à laquelle est consacré le canon 236. Ce canon établit
qu'il revient aux Conférences Episcopales de promulguer, selon les
circonstances de lieu, les normes opportunes pour que les candidats au
diaconat permanent, jeunes ou d'un âge plus mûr, célibataires
ou mariés, « soient formés à mener une vie évangélique
et soient instruits à remplir dûment les devoirs propres à
leur ordre ».
14. Pour aider les Conférences Episcopales à tracer des
itinéraires de formation qui, tout en répondant aux
exigences des diverses situations particulières, soient cependant
en harmonie avec le parcours universel de l'Eglise, la Congrégation
pour l'Education Catholique a préparé la présente
Ratio fundamentalis institutionis diaconorum permanentium, qui
entend offrir un point de repère pour la détermination des
critères du discernement vocationnel et des différents
aspects de la formation. Un tel document n'établit selon sa
nature que les lignes les plus fondamentales de caractère général,
qui constituent la norme à laquelle devront se référer
les Conférences Episcopales dans l'élaboration ou l'éventuel
perfectionnement de leurs rationes nationales respectives. Ainsi,
sans aucunement porter atteinte à la créativité et à
l'originalité des Eglises particulières, on va indiquer les
principes et les critères sur la base desquels la formation des
diacres permanents peut être programmée d'une façon
assurée et en harmonie avec les autres Eglises.
15. De manière analogue à ce que le Concile Vatican II
lui-même a établit pour les rationes institutionis
sacerdotalis,(21) les Conférences Episcopales qui ont restauré
le diaconat permanent sont invitées dans le présent document
à soumettre leurs rationes institutionis diaconorum
permanentium respectives à l'examen et à l'approbation
du Saint-Siège. Celui-ci les approuvera d'abord ad
experimentum, puis pour un nombre déterminé d'années,
de manière que puissent être assurées des révisions
périodiques.
6. Responsabilité des Evêques
16. La restauration du diaconat permanent dans une Nation n'implique pas
l'obligation de sa restauration dans tous les diocèses. Ce sera
l'Evêque diocésain qui, après avoir prudemment entendu
l'avis du Conseil presbytéral et, s'il existe, du Conseil pastoral,
entreprendra cette restauration, en tenant compte des nécessités
concrètes et de la situation spécifique de son Eglise
particulière.
Dans l'éventualité d'une option pour la restauration du
diaconat permanent, l'Evêque diocésain aura soin de
promouvoir une opportune catéchèse sur le sujet, tant parmi
les laïcs que parmi les prêtres et les religieux, de manière
que le ministère diaconal soit compris dans toute sa profondeur. Il
veillera en outre à la mise en place de structures conformes aux
exigences de la préparation des candidats et à la nomination
de collaborateurs adéquatement formés, qui soient
directement responsables de la formation; dans d'autres cas, selon les
circonstances, l'Evêque s'engagera à profiter des structures
de formation d'autres diocèses, ou encore des structures régionales
ou nationales.
L'Evêque se préoccupera ensuite, sur la base de la ratio
nationale et de l'expérience en cours, de faire rédiger et
mettre à jour périodiquement un règlement diocésain
approprié.
7. Le diaconat permanent dans les Instituts de vie consacrée
et dans les Sociétés de vie apostolique
17. L'institution du diaconat permanent parmi les membres des Instituts
de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique
est réglée par les normes de la Lettre apostolique Sacrum
diaconatus ordinem. Celle-ci établit que l'institution du
diaconat permanent parmi les religieux est « un droit réservé
au Saint-Siège, auquel il appartient exclusivement d'examiner et
d'approuver les vux des chapitres généraux à ce
sujet ».(22) Tout ce qui a été dit continue le
document « doit être entendu comme s'appliquant également
aux membres des autres instituts qui professent les conseils évangéliques
».(23)
Tout Institut ou Société qui a obtenu le droit de rétablir
en son sein le diaconat permanent assume la responsabilité de
garantir la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale de
ses candidats. Cet Institut ou Société devra par conséquent
s'engager à préparer un programme propre de formation qui
admette le charisme et la spiritualité propres de l'Institut ou de
la Société et soit en même temps en harmonie avec la
présente Ratio fundamentalis, spécialement en ce qui
regarde la formation intellectuelle et pastorale.
Le programme de chaque Institut ou Société devra être
soumis à l'examen et à l'approbation de la Congrégation
pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés
de vie apostolique ou de la Congrégation pour l'Evangélisation
des Peuples et de la Congrégation pour les Eglises orientales pour
les territoires de leur compétence. La Congrégation compétente,
après avoir entendu l'avis de la Congrégation pour
l'Education Catholique pour ce qui a trait à la formation
intellectuelle, l'approuvera d'abord ad experimentum, puis pour
un nombre déterminé d'années, de manière que
puissent être assurées des révisions périodiques.
I
LES PROTAGONISTES DE LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS
1. L'Eglise et l'Evêque
18. La formation des diacres, comme du reste celle des autres ministres
et de tous les baptisés, est un devoir qui concerne toute l'Eglise.
Celle-ci, saluée par l'Apôtre Paul comme « la Jérusalem
d'en haut » et « notre mère » (Gal 4, 26),
engendre à l'image de Marie, « par la prédication et le
baptême, à une vie nouvelle et immortelle, des fils conçus
du Saint-Esprit et nés de Dieu ».(24) En imitant la maternité
de Marie, l'Eglise accompagne ses fils avec un amour maternel et prend
soin de tous pour que tous atteignent à la plénitude de leur
vocation.
La sollicitude de l'Eglise pour ses fils s'exprime dans l'offrande de la
parole et des sacrements, dans l'amour et dans la solidarité, dans
la prière et le dévouement de ses divers ministres. Mais en
cette sollicitude, pour ainsi dire visible, se rend présente
celle-là même de l'Esprit du Christ. En effet, «
l'organisme social que constitue l'Eglise est au service de l'Esprit du
Christ qui lui donne vie, en vue de la croissance du corps »,(25)
dans sa totalité comme dans la singularité de ses membres.
Dans la sollicitude de l'Eglise pour ses fils, le premier protagoniste
est donc l'Esprit du Christ. C'est lui qui les appelle, qui les accompagne
et qui forme leurs curs pour que, reconnaissant sa grâce, ils
puissent y correspondre généreusement. L'Eglise doit être
bien consciente de cette dimension sacramentelle de son uvre
éducative.
19. Dans la formation des diacres permanents, le premier signe et
instrument de l'Esprit du Christ est l'Evêque propre
(ou le Supérieur majeur compétent).(26) C'est lui le plus
haut responsable de leur discernement et de leur formation.(27) Tout en
accomplissant ordinairement cette tâche à travers les
collaborateurs qu'il s'est choisi, il s'efforcera néanmoins, dans
les limites du possible, de connaître personnellement tous ceux qui
se préparent au diaconat.
2. Les préposés à la formation
20. Les personnes qui, en dépendance de l'Evêque (ou du Supérieur
majeur compétent) et en étroite collaboration avec la
communauté diaconale, ont une responsabilité spéciale
dans la formation des candidats au diaconat permanent sont: le directeur
de la formation, le tuteur (là où le nombre le requiert), le
directeur spirituel et le curé (ou le ministre à qui le
candidat est confié pour le stage diaconal).
21. Le directeur de la formation, nommé par l'Evêque (ou
par le Supérieur majeur compétent), a la charge d'assurer la
coordination des différentes personnes engagées dans la
formation, de présider et d'animer toute l'uvre éducative
dans ses diverses dimensions, de maintenir des contacts avec les familles
des aspirants et des candidats mariés et avec leurs communautés
de provenance. Il a par ailleurs la responsabilité de présenter
à l'Evêque (ou au Supérieur majeur compétent),
après avoir entendu l'avis des autres formateurs (28) à
l'exception du directeur spirituel, le jugement d'idonéité
sur les aspirants pour leur admission parmi les candidats, et sur les
candidats pour leur promotion à l'ordre du diaconat.
En raison de ses charges déterminantes et délicates, le
directeur de la formation devra être choisi avec beaucoup de soin.
Il devra être un homme de foi profonde et avoir un grand sens ecclésial,
être en possession d'une large expérience pastorale et avoir
donné des preuves de sagesse, d'équilibre et de capacité
de communion; il devra en outre avoir acquis une solide compétence
théologique et pédagogique.
Il pourra être prêtre ou diacre et, de préférence,
ne pas être en même temps le responsable des diacres ordonnés.
Il serait préférable en effet que cette dernière
responsabilité reste distincte de celle de la formation des
aspirants et des candidats.
22. Le tuteur, désigné par le directeur de la formation
parmi les diacres ou les prêtres d'expérience éprouvée
et nommé par l'Evêque (ou par le Supérieur majeur compétent),
est l'accompagnateur direct de chaque aspirant et de chaque candidat. Il
est chargé de suivre de près le cheminement de chacun, en
offrant son soutien et son conseil pour la solution de problèmes éventuels
et pour la personnalisation des divers moments de la formation. Il est par
ailleurs appelé à collaborer avec le directeur de la
formation à la programmation des diverses activités éducatives
et à l'élaboration du jugement d'idonéité à
présenter à l'Evêque (ou au Supérieur majeur
compétent). Selon les circonstances, le tuteur aura la
responsabilité d'une seule personne ou d'un petit groupe.
23. Le directeur spirituel est choisi par chaque aspirant ou candidat.
Il devra être approuvé par l'Evêque ou par le Supérieur
majeur. Sa tâche est de discerner l'uvre intérieure que
l'Esprit accomplit dans l'âme des appelés et, en même
temps, d'accompagner et de soutenir l'uvre continuelle de leur
conversion; il devra en outre donner des suggestions concrètes pour
la maturation d'une authentique spiritualité diaconale et offrir
des impulsions visant à encourager d'une façon efficace pour
l'acquisition des vertus correspondantes. Pour tout cela, les aspirants et
les candidats sont invités à ne se confier pour la direction
spirituelle qu'à des prêtres de vertu éprouvée,
dotés d'une bonne culture théologique, d'une profonde expérience
spirituelle, d'un sens pédagogique marqué, d'une forte et
exquise sensibilité ministérielle.
24. Le curé (ou un autre ministre) est choisi par le directeur de
la formation en accord avec l'équipe éducative et en tenant
compte des diverses situations des candidats. Il est appelé à
offrir à celui qui lui a été confié le témoignage
d'une profonde communion ministérielle, en l'initiant aux activités
pastorales les plus appropriées et en l'accompagnant dans leur
accomplissement; il aura soin également de faire une vérification
périodique du travail fourni par le candidat lui-même et de
rendre compte du déroulement du stage au directeur de la formation.
3. Les enseignants
25. Les enseignants concourent de manière importante à la
formation des futurs diacres. Ceux-ci en effet, à travers
l'enseignement du sacrum depositum gardé par l'Eglise,
alimentent la foi des candidats et les habilitent à la fonction de
maîtres du peuple de Dieu. Pour cette raison, ils doivent se préoccuper,
non seulement d'acquérir la compétence scientifique nécessaire
et une capacité pédagogique suffisante, mais aussi de témoigner
par leur vie de la Vérité qu'ils enseignent.
Afin de pouvoir harmoniser leur contribution spécifique avec les
autres dimensions de la formation, il est important que les professeurs se
montrent disponibles, selon les circonstances, à collaborer et à
se confronter avec les autres personnes engagées dans la formation.
Ils contribueront ainsi à offrir aux candidats une formation unifiée
et leur faciliteront le nécessaire travail de synthèse.
4. La communauté de formation des diacres permanents
26. Les aspirants et les candidats au diaconat permanent constituent nécessairement
un milieu original, une communauté ecclésiale spécifique
qui influe profondément sur la dynamique de formation.
Les préposés à la formation doivent se préoccuper
qu'une telle communauté soit marquée de spiritualité
profonde, du sens d'appartenance, d'esprit de service et d'élan
missionnaire, et ait un rythme bien précis de rencontres et de prière.
La communauté de formation des diacres permanents pourra ainsi
constituer, pour les aspirants et les candidats au diaconat, un précieux
soutien dans le discernement de leur vocation, dans leur maturation
humaine, dans leur initiation à la vie spirituelle, dans l'étude
théologique et l'expérience pastorale.
5. Les communautés de provenance
27. Les communautés de provenance des aspirants et des candidats
au diaconat peuvent exercer une influence non négligeable sur leur
formation.
Pour les aspirants et les candidats plus jeunes, la famille peut
constituer une aide extraordinaire. Elle devra être invitée à
« accompagner le parcours de formation par la prière, le
respect, le bon exemple des vertus familiales et l'aide spirituelle et matérielle,
surtout dans les moments difficiles... Même dans le cas de parents
et de membres de la famille indifférents et opposés au choix
vocationnel, la confrontation claire et sereine à leur position et
les stimulations qui en découlent peuvent être d'un grand
secours pour le mûrissement plus conscient et plus déterminé
de la vocation ».(29) Pour tout ce qui concerne les aspirants et les
candidats mariés, on devra s'efforcer de faire en sorte que la
communion conjugale contribue validement à soutenir leur
cheminement de formation vers le diaconat.
La communauté paroissiale est appelée à accompagner
l'itinéraire de chacun de ses membres vers le diaconat par le
soutien de la prière et un parcours adéquat de catéchèse
qui, tout en sensibilisant les fidèles à ce ministère,
apporte au candidat une aide valable pour le discernement de sa vocation.
Les groupes ecclésiaux d'où proviennent aspirants et
candidats au diaconat peuvent continuer à leur apporter assistance
et soutien, lumière et chaleur. Mais, ils doivent, en même
temps, témoigner du respect pour l'appel ministériel de
leurs membres en ne mettant pas d'obstacle, mais bien plutôt en
favorisant en eux la maturation d'une spiritualité et d'une
disponibilité authentiquement diaconales.
6. L'aspirant et le candidat
28. Enfin, celui qui se prépare au diaconat « doit se dire
protagoniste nécessaire et irremplaçable de sa formation:
toute formation ... est finalement une autoformation ».(30)
L'autoformation ne signifie pas isolement, fermeture ou indépendance
par rapport aux formateurs, mais responsabilité et dynamisme dans
une réponse généreuse à l'appel de Dieu, en
valorisant au maximum les personnes et les instruments que la Providence
met à disposition.
L'autoformation a son origine dans une ferme détermination à
croître dans la vie selon l'Esprit en conformité à la
vocation reçue et elle s'alimente dans l'humble disponibilité
à reconnaître ses propres limites et ses propres dons.
II
PROFIL DES CANDIDATS AU DIACONAT PERMANENT
29. « L'histoire de toute vocation sacerdotale comme d'ailleurs de
toute vocation chrétienne, est l'histoire d'un dialogue ineffable
entre Dieu et l'homme, entre l'amour de Dieu qui appelle et la liberté
de l'homme qui dans l'amour répond à Dieu ».(31) Mais, à
côté de l'appel de Dieu et de la réponse de l'homme,
il y a un autre élément constitutif de la vocation et en
particulier de la vocation ministérielle: l'appel public de
l'Eglise. « Vocari a Deo dicuntur qui a legitimis Ecclesiae ministris
vocantur ».(32) L'expression ne doit pas s'entendre en un sens à
prédominance juridique, comme si c'était à l'autorité
qui appelle de déterminer la vocation, mais en un sens sacramentel,
qui considère l'autorité qui appelle comme le signe et
l'instrument de l'intervention personnelle de Dieu, qui se réalise
dans l'imposition des mains. Dans cette perspective, toute élection
régulière traduit une inspiration et représente
un choix de Dieu. Le discernement de l'Eglise est donc décisif pour
le choix de la vocation; ceci vaut d'autant plus, en raison de sa
signification ecclésiale, pour le choix d'une vocation au ministère
ordonné.
Un tel discernement doit être conduit sur la base de critères
objectifs, qui mettent à profit l'antique tradition de l'Eglise et
tiennent compte des nécessités pastorales actuelles. Parmi
les qualités à prendre en considération pour le
discernement des vocations au diaconat permanent, les unes sont d'ordre général
et les autres plus en correspondance avec l'état de vie particulier
des appelés.
1. Qualités générales
30. Le premier profil diaconal est tracé dans la Première
Lettre de S. Paul à Timothée: « les diacres,
eux-aussi, seront des hommes dignes, n'ayant qu'une parole, modérés
dans l'usage du vin, fuyant les profits déshonnêtes. Qu'ils
gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. On
commencera par les mettre à l'épreuve, et ensuite, si on n'a
rien à leur reprocher, on les admettra aux fonctions de diacre...
Les diacres doivent être maris d'une seule femme, savoir bien
gouverner leurs enfants et leur propre maison. Ceux qui remplissent bien
leurs fonctions s'acquièrent un rang honorable et une ferme
assurance dans la foi en Jésus-Christ » (1 Tm 3,
8-10.12-13).
Les qualités énumérées par S. Paul sont pour
la plupart des qualités humaines, comme pour dire que les diacres
ne pourront accomplir leur ministère que s'ils sont aussi des modèles
humainement appréciés. Nous trouvons un écho du
rappel de S. Paul en d'autres textes des Pères Apostoliques, spécialement
dans la Didachè et dans saint Polycarpe. La Didachè
exhorte « à choisir les évêques et des
diacres dignes du Seigneur, hommes pleins de douceur, détachés
del'argent, véridiques et éprouvés »,(33) et
saint Polycarpe conseille: « Les diacres doivent être irréprochables
du point de vue de la justice, comme ministres de Dieu et du Christ et non
des hommes; non calomniateurs, exempts de duplicité, détachés
de l'argent; tolérants en toute chose, miséricordieux,
actifs; qu'ils cheminent dans la vérité du Seigneur qui
s'est fait le serviteur de tous ».(34)
31. La tradition de l'Eglise a dans la suite complété et
précisé les qualités qui garantissent l'authenticité
d'un appel au diaconat Ce sont avant tout celles qui valent pour tous les
ordres en général: « Seront seuls promus aux ordres
ceux qui ... ont une foi intègre, sont animés par une
intention droite, possèdent la science voulue, jouissent d'une
bonne réputation et sont dotés de murs intègres,
de vertus éprouvées et des autres qualités physiques
et psychiques en rapport avec l'ordre qu'ils vont recevoir ».(35)
32. Diverses qualités humaines spécifiques et vertus évangéliques
exigées par la diaconia complètent le profil du
diacre. Parmi les qualités humaines sont à signaler: la
maturité psychique, la capacité de dialogue et de
communication, le sens des responsabilités, l'amour du travail, l'équilibre
et la prudence. Parmi les vertus évangéliques ont une
particulière importance: la prière, la piété
eucharistique et mariale, un sens de l'Eglise humble et particulièrement
marqué, l'amour de l'Eglise et de sa mission, l'esprit de pauvreté,
la capacité d'obéissance et de communion fraternelle, le zèle
apostolique, la disponibilité pour le service,(36) la charité
envers les frères.
33. Par ailleurs, les candidats au diaconat doivent être
vitalement insérés dans une communauté chrétienne
et avoir déjà exercé dans un engagement digne d'éloge
les uvres d'apostolat.
34. Les diacres peuvent venir de tous les milieux sociaux et exercer
n'importe quelle activité ou profession pourvu que, selon les
normes de l'Eglise et au jugement prudent de l'Evêque, elle ne soit
pas inconvenante à l'état diaconal.(37) Par ailleurs, cette
activité doit être pratiquement conciliable avec les
engagements de formation et l'exercice effectif du ministère.
35. Quand à l'âge minimum, le Code de Droit Canonique
établit que « le candidat au diaconat permanent qui ne
serait pas marié ne doit pas y être admis, s'il n'a pas au
moins vingt-cinq ans accomplis; un candidat qui est marié ne doit
pas y être admis s'il n'a pas au moins trente-cinq ans
accomplis.(38)
Les candidats, enfin, doivent être libres d'irrégularités
et d'empêchements.(39)
2. Qualités correspondantes à l'état de vie
des candidats
a) Célibataires
36. « En vertu de la loi de l'Eglise, confirmée par le même
Concile cuménique, ceux qui ont été appelés
dans leur jeunesse au diaconat sont tenus d'observer la loi du célibat
».(40) C'est une loi qui convient particulièrement au ministère
sacré, à laquelle se soumettent librement ceux qui en ont reçu
le charisme.
Le diaconat permanent vécu dans le célibat donne au
ministère certaines accentuations particulières.
L'identification sacramentelle avec le Christ est en effet placée
dans le contexte du cur non partagé. c'est-à-dire d'un
choix sponsal exclusif, perpétuel et total de l'unique et suprême
Amour; le service de l'Eglise peut compter sur une pleine disponibilité;
l'annonce du Règne est étayée par le témoignage
courageux de celui qui, pour ce Règne, a aussi laissé les
biens les plus chers.
b) Mariés
37. « Lorsqu'il s'agit d'hommes mariés, il faut veiller à
ce que soient promus au diaconat ceux-là seulement qui, vivant déjà
depuis de nombreuses années dans le mariage, ont montré
qu'ils savent diriger leurs maisons, dont la femme et les enfants mènent
une vie vraiment chrétienne et ont en tous points une bonne réputation
».(41)
En outre, une fois attestée la stabilité de leur vie
familiale, les candidats mariés ne peuvent être admis «
qu'après s'être assurés non seulement du consentement
de leur épouse, mais aussi de sa probité chrétienne
et de la présence en elle de qualités naturelles qui ne
feront pas obstacle au ministère de son mari ou ne le déshonoreront
pas ».(42)
c) Veufs
38. « Après réception de l'ordre du diaconat, même
ceux qui ont été appelés à un âge plus mûr
ne sont pas habilités, à contracter mariage, en vertu de la
discipline ecclésiastique traditionnelle ».(43) Le même
principe vaut pour les diacres demeurés veufs.(44) Ils sont appelés
à donner une preuve de solidité humaine et spirituelle dans
leur condition de vie.
Une autre condition pour que les diacres veufs puissent être
accueillis est qu'ils aient déjà pourvus ou montrent qu'ils
sont en état de pourvoir adéquatement aux besoins humains et
chrétiens de leurs enfants.
d) Membres d'Instituts de vie consacrée et de Sociétés
de vie apostolique
39. Les diacres permanents appartenant à des Instituts de vie
consacrée ou à des Sociétés de vie apostolique
(45) sont appelés à enrichir leur ministère du
charisme particulier qu'ils ont reçu. Leur action pastorale, en
effet, tout en étant sous la juridiction de l'Ordinaire du
lieu,(46) est cependant caractérisée par les traits
particuliers de leur état de vie religieux ou consacré.
C'est pourquoi ils devront s'engager à harmoniser la vocation
religieuse ou consacrée avec la vocation ministérielle et à
apporter leur contribution originale à la mission de l'Eglise.
III
L'ITINERAIRE DE LA FORMATION AU DIACONAT PERMANENT
1. La présentation des aspirants
40. La décision d'entreprendre l'itinéraire de la
formation diaconale peut advenir sur initiative de l'aspirant lui-même
ou sur proposition explicite de la communauté à laquelle
appartient l'aspirant. En tout cas, une telle décision doit être
accueillie et partagée par la communauté.
Au nom de la communauté, c'est le curé (ou le supérieur,
dans les cas des religieux) qui doit présenter à l'Evêque
(ou au Supérieur majeur compétent) l'aspirant au diaconat.
Il le fera en joignant à la candidature la présentation des
motifs qui la soutiennent et un curriculum vitae et pastoral de
l'aspirant.
L'Evêque (ou le Supérieur majeur compétent), après
avoir consulté le directeur de la formation et l'équipe éducative,
décidera d'admettre ou non l'aspirant à la période
propédeutique.
2. La période propédeutique
41. Avec l'admission parmi les candidats au diaconat commence une période
propédeutique, qui devra avoir une durée convenable. C'est
une période au cours de laquelle les aspirants seront introduits à
une plus profonde connaissance de la théologie, de la spiritualité
et du ministère diaconal et seront invités à un
discernement plus attentif de leur vocation.
42. Le responsable de la période propédeutique est le
directeur de la formation qui, selon les cas, pourra confier les aspirants
à un ou plusieurs tuteurs. Il est souhaitable, là où
les circonstances le permettent, que les aspirants forment une communauté
avec un rythme propre de rencontres et de prière qui prévoit
aussi des moments communs avec la communauté des candidats.
Le directeur de la formation vérifiera que chaque aspirant soit
accompagné d'un directeur spirituel approuvé et prendra
contact avec le curé de chacun (ou un autre prêtre) pour
programmer un stage pastoral. En outre il aura soin de prendre contact
avec les familles des aspirants mariés pour s'assurer de la
disponibilité à accepter, partager et accompagner la
vocation d'un de leurs membres.
43. Le programme de la période propédeutique, en principe,
ne devrait pas prévoir des cours de caractère scolaire, mais
des rencontres de prière, des instructions, des moments de réflexion
et de confrontation orientés à favoriser l'objectivité
du discernement de la vocation, selon un plan bien structuré.
Déjà, dès cette période, on aura aussi le
souci d'impliquer les épouses des aspirants.
44. Les aspirants, sur la base des qualités requises pour le
ministère diaconal, seront invités à opérer un
discernement libre et conscient, sans se laisser conditionner par des intérêts
personnels ou des pressions externes de quelque type que ce soit.(47)
A la fin de la période propédeutique, le directeur de la
formation, après avoir consulté l'équipe éducative
et en tenant compte de tous les éléments en sa possession,
présentera à l'Evêque propre (ou au Supérieur
majeur compétent) une attestation qui trace le profil de la
personnalité du candidat et aussi, sur demande, un jugement d'idonéité.
Pour sa part, l'Evêque (ou le Supérieur majeur compétent)
n'inscrira au nombre des candidats que ceux à propos desquels il
sera parvenu, soit en vertu de sa connaissance personnelle, soit par les
informations reçues des éducateurs, à la certitude
morale de l'idonéité.
3. Le rite liturgique d'admission parmi les candidats à
l'ordre du diaconat
45. L'admission parmi les candidats à l'ordre du diaconat se fait
par un rite liturgique approprié, « grâce auquel celui
qui aspire au diaconat ou au presbytérat manifeste publiquement sa
volonté de s'offrir à Dieu et à l'Eglise pour exercer
l'ordre sacré; l'Eglise, de son côté, en recevant
cette offrande, le choisit et l'appelle pour qu'il se prépare à
recevoir l'ordre sacré, et soit ainsi régulièrement
admis parmi les candidats au diaconat ».(48)
46. Le Supérieur compétent pour cette acceptation est l'Evêque
propre ou, pour les membres d'un Institut religieux clérical de
droit pontifical ou d'une Société cléricale de vie
apostolique de droit pontifical, le Supérieur majeur.(49)
47. En raison de son caractère public et de sa signification ecclésiale,
le rite sera valorisé de manière adéquate et célébré
de préférence un jour de fête. L'aspirant s'y préparera
par une retraite spirituelle.
48. Le rite liturgique de l'admission doit être précédé
d'une demande d'inscription parmi les candidats, rédigée et
signée de la main de l'aspirant lui-même et acceptée
par écrit de l'Evêque propre ou du Supérieur majeur
auquel elle est adressée.(50)
L'inscription parmi les candidats au diaconat ne donne lieu à
aucun droit à recevoir nécessairement l'ordination
diaconale. Elle est une première reconnaissance officielle des
signes positifs de la vocation au diaconat, qui doit être confirmée
dans les années suivantes de la formation.
4. Le temps de la formation
49. Pour tous les candidats, le programme de formation doit durer au
moins trois ans, outre la période propédeutique.(51)
50. Le Code de Droit Canonique prescrit que les jeunes candidats
reçoivent leur formation « en passant trois années dans
une maison appropriée à moins que pour des raisons graves
l'Evêque diocésain n'en ait décidé
autrement.(52) Pour la création de ces maisons, « les Evêques
d'une même région ou, si cela est nécessaire, les Evêques
de plusieurs régions d'une même nation, selon la diversité
des circonstances, uniront leurs efforts. Ils choisiront donc pour les
diriger des supérieurs particulièrement aptes et ils établiront
une soigneuse réglementation de la discipline et du programme des études
».(53) On veillera à ce que ces candidats soient en relation
avec les diacres de leur diocèse d'appartenance.
51. Pour les candidats d'âge plus mûr, qu'ils soient célibataires
ou mariés, le Code de Droit Canonique prescrit « une
formation selon un programme de trois ans tel qu'il est déterminé
par la Conférence Episcopale ».(54) Celui-ci doit être
mis en uvre, là où les circonstances le permettent,
dans le contexte d'une vivante participation à la communauté
des candidats, qui aura son calendrier propre de rencontres de prière
et de formation et prévoira aussi des moments communs avec la
communauté des aspirants.
Pour ces candidats, divers modèles d'organisation de la formation
sont possibles. En raison des engagements de travail ou familiaux, les modèles
les plus habituels prévoient les rencontres de formation et d'études
pendant les heures du soir, les fins de semaine, les temps de vacances ou
selon un autre agencement de possibilités diverses. Là où
les facteurs géographiques se révèleraient particulièrement
difficiles, on devrait penser à d'autres modèles, déployés
sur un arc de temps plus long ou faisant usage des moyens modernes de
communication.
52. Pour les candidats appartenant à des Instituts de vie consacrée
ou à des Sociétés de vie apostolique, la formation
sera faite selon les directives de l'éventuelle ratio de
l'Institut propre ou de la Société propre, mais en utilisant
les structures du diocèse où se trouvent les candidats.
53. Dans les cas où les parcours indiqués ci-dessus ne
seront pas mis en uvre ou se révèleront impraticables,
« la formation de l'aspirant sera confiée à un prêtre
de vertu éminente qui prendra soin de lui, l'instruira et pourra
ainsi témoigner de sa prudence et de sa maturité. Mais il
faut cependant toujours veiller à ce que seulement des hommes
capables et expérimentés soient admis à cet Ordre
sacré ».(55)
54. Dans tous les cas, le directeur de la formation (ou le prêtre
qui en a reçu la charge) vérifiera que durant tout le temps
de la formation, chaque candidat persévère dans son
engagement à suivre une direction spirituelle sous la conduite un
directeur spirituel approuvé. Il veillera, en outre, à
accompagner, à évaluer et éventuellement à
modifier le stage pastoral de chacun.
55. Le programme de la formation dont on donnera une ligne générale
dans le prochain chapitre, devra intégrer harmonieusement les
diverses dimensions de la formation (humaine, spirituelle, théologique
et pastorale), être bien fondé théologiquement, avoir
une finalisation pastorale spécifique et être adapté
aux nécessités et aux programmes de la pastorale locale.
56. On devra y impliquer, selon les formes que l'on jugera opportunes,
les épouses et les enfants des candidats mariés et donc
aussi leurs communautés d'appartenance. En particulier, l'on prévoira
aussi pour les épouses des candidats un programme de formation qui
leur soit spécifique, pour les préparer à leur future
mission d'accompagnement et de soutien du ministère de leur mari.
5. La collation des ministères du lectorat et de
l'acolytat
57. « Avant d'être promu au diaconat, permanent ou
transitoire, il est requis d'avoir reçu et exercé pendant un
temps convenable les ministères de lecteur et d'acolyte »,(56)
« afin de mieux se préparer aux futurs services de la parole
et de l'autel ».(57) L'Eglise, en effet, « estime très
opportun que les candidats aux ordres sacrés, à la fois par
l'étude et par l'exercice graduel du ministère de la parole
et de l'autel, connaissent et méditent de l'intérieur ce
double aspect de la fonction sacerdotale. De cette manière,
l'authenticité de leur ministère sera mis en évidence
avec la plus grande efficacité. Les candidats s'approcheront alors
des ordres sacrés, pleinement conscients de leur vocation, dans
la ferveur de l'esprit, prompts à servir le Seigneur, assidus à
la prière, attentifs aux besoins des saints (Rm 12,
11-13) ».(58)
L'identité de ces ministères et leur importance pastorale
se trouvent éclairés par la Lettre apostolique
Ministeria quaedam, à laquelle l'on renvoie.
58. Les aspirants au lectorat et à l'acolytat, à
l'invitation du directeur de la formation, feront une demande d'admission,
rédigée librement et signée, à l'Ordinaire
(l'Evêque ou le Supérieur majeur), à qui en revient
l'acceptation.(59) L'acceptation ayant eu lieu, l'Evêque ou le Supérieur
majeur procédera à la collation des ministères, selon
le rite du Pontifical Romain.(60)
59. Entre la collation du lectorat et de l'acolytat, il est opportun que
s'écoule un certain temps de manière que le candidat puisse
exercer le ministère reçu.(61) « Entre la collation de
l'acolytat et celle du diaconat, il y aura un intervalle d'au moins six
mois ».(62)
6. L'ordination diaconale
60. A la fin du parcours de formation, le candidat qui, d'accord avec le
directeur de la formation, estime avoir les qualités nécessaires
pour être ordonné, peut adresser à l'Evêque
propre ou au Supérieur majeur compétent « une déclaration
écrite et signée de sa propre main, par laquelle il atteste
qu'il entend recevoir l'ordre sacré spontanément et
librement et qu'il se consacrera pour toujours au ministère ecclésiastique,
demandant en même temps d'être admis à recevoir l'ordre
».(63)
61. A cette demande, le candidat devra joindre un certificat de baptême
et de confirmation ainsi que de la réception des ministères
qui a déjà eu lieu et dont il est question au can. 1035; il
ajoutera une attestation des études régulièrement
accomplies selon la norme du can. 1032.(64) Si l'ordinand qui doit être
promu est marié, il doit présenter le certificat de mariage
e le consentement écrit de l'épouse.(65)
62. Une fois reçue la demande de l'ordinand, l'Evêque (ou
le Supérieur majeur compétent) évaluera par un examen
attentif son idonéité. Il examinera surtout l'attestation
que le directeur de la formation est tenu de lui présenter «
au sujet des qualités requises chez le candidat pour la réception
de l'ordre, à savoir: doctrine sûre, piété
authentique, bonnes murs, aptitude à l'exercice du ministère;
et de plus, après recherche soigneusement faite, état de
santé physique et psychique ».(66) L'Evêque diocésain
ou le Supérieur majeur, « pour que l'enquête soit
correctement menée, peut faire appel à d'autres moyens qui
lui paraissent utiles selon les circonstances de temps et de lieu, tels
que lettres testimoniales, publications ou autres renseignements ».(67)
L'Evêque ou le Supérieur majeur compétent, après
avoir vérifié l'idonéité du candidat et s'être
assuré qu'il est conscient des nouvelles obligations qu'il
assume,(68) l'admettra à l'ordre du diaconat.
63. Avant l'ordination, le candidat célibataire doit assumer
publiquement l'obligation du célibat, selon le rite prescrit; 69 à
cette obligation est aussi tenu le candidat appartenant à un
Institut de vie consacrée ou à une Société de
vie apostolique et ayant prononcé les vux perpétuels,
ou d'autres formes d'engagement définitif, dans son Institut ou
Société.(70) Tous les candidats sont tenus de faire
personnellement, avant l'ordination, leur profession de foi et de prêter
le serment de fidélité, selon les formules approuvées
par le Siège Apostolique, en présence de l'Ordinaire du lieu
ou de son délégué.(71)
64. « Chacun sera ordonné... au diaconat par son Evêque
propre, ou en ayant de lui des lettres dimissoriales régulières
».(72) Si celui qui doit être promu appartient à un
Institut religieux clérical de droit pontifical ou à une
Société cléricale de vie apostolique de droit
pontifical, il revient à son Supérieur majeur de lui
accorder les lettres dimissoriales.(73)
65. L'ordination, accomplie selon le rite du Pontifical Romain,(74)
sera célébrée au cours de la Messe solennelle, de préférence
le dimanche ou un jour de fête de précepte et généralement
dans l'Eglise cathédrale.(75) Les ordinands s'y prépareront «
en suivant les exercices spirituels pendant au moins cinq jours, à
l'endroit et de la manière fixés par l'Ordinaire ».(76)
Au cours du rite, on donnera un relief spécial à la
participation des épouses et des enfants des ordinands mariés.
IV
LES DIMENSIONS DE LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS
1. Formation humaine
66. La formation humaine a pour but de façonner la personnalité
des ministres sacrés de manière à ce qu'ils
deviennent « un pont et non un obstacle pour les autres
dans la rencontre avec Jésus-Christ Rédempteur de l'homme ».(77)
Pour cela, ils doivent recevoir une éducation qui leur donne d'acquérir
et de perfectionner une série de qualités humaines qui leur
permettent de bénéficier de la confiance de la communauté,
de s'engager avec sérénité dans le service pastoral,
de vivre plus facilement la rencontre et le dialogue.
De manière analogue aux indications de Pastores dabo vobis
pour la formation des prêtres, les candidats au diaconat devront
eux-aussi être éduqués « à l'amour de la vérité,
à la loyauté, au respect de toute personne, au sens de la
justice, à la fidélité à la parole donnée,
à la véritable compassion, à la cohérence et,
en particulier, à l'équilibre du jugement et du comportement
».(78)
67. La capacité de relation avec les autres revêt une
importance particulière pour les diacres appelés à être
des hommes de communion et de service. Ceci exige qu'ils soient affables,
accueillants, sincères dans leurs propos et dans leur cur,
prudents, discrets, généreux et prêts à rendre
service, capables d'établir avec les autres et de susciter chez
tous des relations sincères et fraternelles, prompts à
comprendre, à pardonner et à consoler.(79) Un candidat qui
serait excessivement fermé sur lui-même, irritable et
incapable d'établir des relations significatives et sereines avec
les autres, devrait opérer une profonde conversion avant de pouvoir
s'avancer résolument sur la voie du service ministériel.
68. A la racine de la capacité de relation avec les autres, il y
a la maturité affective, qui doit être obtenue avec une large
marge de sécurité aussi bien chez le candidat célibataire
que chez celui qui est marié. Une telle maturité suppose,
chez les deux types de candidats, la découverte du caractère
central de l'amour dans sa propre existence et la lutte victorieuse contre
l'égoïsme. En réalité, comme l'a écrit le
Pape Jean-Paul II dans l'encyclique Redemptor hominis, «
l'homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être
incompréhensible, sa vie est privée de sens, s'il ne reçoit
pas la révélation de l'amour, s'il ne rencontre pas l'amour,
s'il n'en fait pas l'expérience et s'il ne le fait pas sien, s'il
n'y participe pas fortement ».(80) Il s'agit d'un amour
explique le Pape dans Pastores dabo vobis qui englobe la
personne entière, dans ses dimensions physiques, psychiques et
spirituelles et qui exige donc une maîtrise réelle et
pleinement personnelle de la sexualité.(81)
Pour les candidats célibataires, vivre l'amour signifie offrir la
totalité de son être, de ses énergies et de sa
sollicitude à Jésus-Christ et à l'Eglise. C'est une
vocation difficile qui doit compter avec les inclinations de l'affectivité
et les pulsions de l'instinct et qui nécessite pour cela
renoncement et vigilance, prière et fidélité à
une règle de vie bien précise. Une aide décisive peut
être apportée par la présence de vraies amitiés,
qui constituent un précieux secours et un soutien providentiel dans
la réalisation de sa propre vocation.(82)
Pour les candidats mariés, vivre l'amour signifie s'offrir eux-mêmes
à leurs propres épouses, dans une appartenance réciproque,
par un lien total, fidèle et indissoluble, à l'image de
l'amour du Christ pour son Eglise; cela signifie en même temps
accueillir les enfants, les aimer et les élever, et rayonner la
communion familiale sur toute l'Eglise et la société. C'est
une vocation mise aujourd'hui à dure épreuve par la dégradation
préoccupante de certaines valeurs fondamentales et par l'exaltation
de l'hédonisme et d'une fausse conception de la liberté.
Pour être vécue en plénitude, la vocation à la
vie familiale exige d'être alimentée par la prière, la
liturgie et l'offrande quotidienne de soi.(83)
69. Une condition pour une authentique maturité humaine est l'éducation
à la liberté, qui prend les traits d'une obéissance à
la vérité de son être propre. « Ainsi comprise,
la liberté exige que la personne soit vraiment maîtresse
d'elle-même, décidée à combattre et à
surmonter les diverses formes d'égoïsme et d'individualisme
qui menacent la vie de chacun, prompte à s'ouvrir aux autres, généreuse
dans le dévouement et le service du prochain ».(84) L'éducation
à la liberté inclut aussi la formation de la conscience
morale, qui entraîne à l'écoute de la voix de Dieu au
plus profond du cur et à sa ferme adhésion.
70. Ces multiples aspects de la maturité humaine qualités
humaines, capacité de relation, maturité affective, éducation
à la liberté et à la conscience morale devront
être pris en considération en tenant compte de l'âge,
de la formation précédente des candidats et planifiés
avec des programmes personnalisés. Le directeur de la formation et
le tuteur interviendront selon leur part de compétence; le
directeur spirituel ne manquera pas de prendre en considération ces
aspects et de les vérifier dans les colloques de direction
spirituelle. On relève aussi l'utilité de rencontres et de
conférences qui peuvent aider la révision et stimuler la
maturation. La vie communautaire selon les diverses formes où
elle pourra être programmée constituera un cadre
privilégié pour la vérification et la correction
fraternelle. Dans les cas où, au jugement des formateurs, cela
apparaît nécessaire, on pourra recourir, avec le consentement
des intéressés, à une consultation psychologique.
2. Formation spirituelle
71. La formation humaine s'ouvre et se complète dans la formation
spirituelle, qui constitue le cur et le centre unificateur de toute
formation chrétienne. Sa fin est de tendre au développement
de la vie nouvelle reçue au baptême.
Quand un candidat commence le parcours de formation diaconale, il est généralement
en possession d'une certaine expérience de vie spirituelle comme,
par exemple, la reconnaissance de l'action de l'Esprit, l'écoute et
la méditation de la Parole de Dieu, le goût de la prière,
l'engagement au service des frères, la disponibilité au
sacrifice, le sens de l'Eglise, le zèle apostolique. Selon son état
de vie, il a déjà mûri une certaine spiritualité
bien précise: familiale, de consécration dans le monde ou de
consécration dans la vie religieuse. La formation spirituelle du
futur diacre ne pourra donc ignorer cette expérience déjà
acquise, mais devra la vérifier et la renforcer, pour greffer sur
elle les traits spécifiques de la spiritualité diaconale.
72. L'élément qui caractérise le plus la
spiritualité diaconale est la découverte et le partage de
l'amour du Christ serviteur, venu non pour être servi, mais pour
servir. Le candidat devra donc être aidé dans l'acquisition
progressive de ces attitudes qui, sans être exclusivement
diaconales, le sont cependant d'une façon caractéristique,
comme la simplicité du cur, le don total et désintéressé
de soi, l'amour humble et serviable envers les frères, surtout les
plus pauvres, les plus souffrants et nécessiteux, le choix d'un
certain style de partage et de pauvreté. Marie la servante du
Seigneur sera présente sur ce chemin et invoquée, dans
la récitation quotidienne du Rosaire, comme mère et
auxiliatrice.
73. La source de cette nouvelle capacité d'amour est
l'Eucharistie qui caractérise, d'une façon significative, le
ministère du diacre. Le service des pauvres en effet est la
continuation logique du service de l'autel. C'est pourquoi le candidat
sera invité à participer chaque jour, ou au moins fréquemment,
dans les limites de ses propres engagements familiaux et professionnels, à
la célébration eucharistique et sera aidé à en
pénétrer toujours plus le mystère. Dans la
perspective de cette spiritualité eucharistique, on aura le souci
de valoriser adéquatement le sacrement de Pénitence.
74. Un autre élément caractéristique de la
spiritualité diaconale est la Parole de Dieu, dont le diacre est
appelé à être l'annonciateur autorisé, en
croyant ce qu'il proclame, en enseignant ce qu'il croit, en vivant ce
qu'il enseigne.(85) C'est pourquoi le candidat devra apprendre à
connaître toujours plus en profondeur la Parole de Dieu et chercher
en elle l'aliment constant de sa vie spirituelle, à travers l'étude
appliquée et amoureuse et l'exercice quotidien de la lectio
divina.
75. L'introduction au sens de la prière de l'Eglise ne devra pas
non plus faire défaut. Prier au nom de l'Eglise et pour l'Eglise
fait en effet partie du ministère du diacre. Ceci exige une réflexion
sur l'originalité de la prière chrétienne et sur le
sens de la liturgie des Heures, mais surtout l'initiation pratique à
celle-ci. Dans ce but, il est important qu'en toutes les rencontres entre
futurs diacres il y ait du temps consacré à cette prière.
76. Le diacre incarne enfin le charisme du service comme participation
au ministère ecclésiastique. Ceci a d'importantes incidences
sur sa vie spirituelle, qui devra être marquée par l'obéissance
et la communion fraternelle. Une authentique éducation à
l'obéissance, bien loin de diminuer les dons reçus avec la
grâce de l'ordination, garantira plutôt à l'élan
apostolique l'authenticité ecclésiale. La communion avec les
confrères ordonnés, prêtres et diacres, est, à
son tour, un réconfort qui peut soutenir et stimuler la générosité
du ministre. Aussi le candidat devra-t-il être éduqué
au sens de l'appartenance au corps des ministres ordonnés, à
la collaboration fraternelle avec eux et au partage spirituel.
77. Les moyens de cette formation sont les retraites mensuelles et les
exercices spirituels annuels; les instructions à programmer selon
un plan organique et progressif, qui tienne compte des diverses étapes
de la formation; l'accompagnement spirituel qui doit pouvoir être
assidu. C'est en particulier le devoir du directeur spirituel d'aider le
candidat à discerner les signes de sa vocation, à se placer
en une attitude de continuelle conversion, à mûrir les traits
propres de la spiritualité diaconale, en puisant aux écrits
de la spiritualité classique et aux exemples des saints, à réaliser
une synthèse harmonieuse entre l'état de vie, la profession
et le ministère.
78. On fera en outre le nécessaire pour que les épouses
des candidats mariés croissent dans la conscience de la vocation de
leur mari et de la mission propre qu'elles ont auprès de lui. Pour
cela, elles seront invitées à participer régulièrement
aux rencontres de formation spirituelle.
Pour les enfants aussi, devront être prises d'opportunes
initiatives de sensibilisation au ministère diaconal.
3. Formation doctrinale
79. La formation intellectuelle est une dimension nécessaire de
la formation diaconale, en tant qu'elle offre au diacre un aliment
substantiel pour sa vie spirituelle et un précieux instrument pour
son ministère. Elle est particulièrement urgente
aujourd'hui, face au défi de la nouvelle évangélisation
à laquelle l'Eglise est appelée en cette époque
difficile de transition vers le troisième millénaire.
L'indifférence religieuse, l'obscurcissement des valeurs, la perte
de la convergence éthique, le pluralisme culturel exigent de ceux
qui sont engagés dans le ministère diaconal une formation
intellectuelle complète et sérieuse.
Dans la Lettre circulaire de 1969, Come è a conoscenza,
la Congrégation pour l'Education Catholique invitait les Conférences
Episcopales à préparer un système de formation
doctrinale pour les candidats au diaconat qui tienne compte des diverses
situations personnelles et ecclésiales, mais qui exclue aussi
absolument toute « préparation hâtive et superficielle,
parce que les devoirs des diacres, selon tout ce qui a été établi
dans la Const. Lumen gentium (n. 29) et dans le Motu proprio (n.
22),(86) sont d'une telle importance, qu'ils exigent une formation solide
et efficiente ».
80. Les critères à suivre dans la mise en place de ce
dispositif de formation sont:
a) la nécessité pour le diacre d'être
capable de rendre compte de sa foi et de mûrir une vive conscience
ecclésiale;
b) le soin de sa préparation aux tâches spécifiques
du ministère diaconal;
c) l'importance pour lui d'acquérir une capacité
de lecture des situations et d'inculturation adéquate de
l'Evangile;
d) l'utilité pour lui de connaître les techniques
de communication et d'animation des réunions, comme par exemple de
savoir parler en public, d'être en mesure de guider et de
conseiller.
81. En tenant compte de ces critères, on devra prendre en considération
les contenus suivants: (87)
a) l'introduction à l'Ecriture Sainte et à sa
juste interprétation; la théologie de l'Ancien et du Nouveau
Testament; le rapport réciproque entre Ecriture et Tradition;
l'usage de l'Ecriture dans la prédication, dans la catéchèse
et dans l'activité pastorale en général;
b) l'initiation à l'étude des Pères de
l'Eglise et à la connaissance de l'histoire de l'Eglise;
c) la théologie fondamentale, avec un éclairage
sur les sources, les thèmes et les méthodes de la théologie,
la présentation des questions relatives à la Révélation
et la mise en place du rapport entre foi et raison, afin de rendre aptes
les futurs diacres à exprimer le bien-fondé de la foi;
d) la théologie dogmatique dans ses divers traités:
Trinité, création, christologie, ecclésiologie et cuménisme,
mariologie, anthropogie chrétienne, sacrements (spécialement
la théologie du ministère ordonné), eschatologie;
e) la morale chrétienne, dans ses dimensions personnelles
et sociales, et en particulier la doctrine sociale de l'Eglise;
f) la théologie spirituelle;
g) la liturgie;
h) le droit canon.
Selon les situations et les nécessités, on intégrera
au programme des études d'autres disciplines, telles que l'étude
des autres religions, l'ensemble des questions philosophiques,
l'approfondissement de certains problèmes économiques et
politiques.(88)
82. Pour la formation théologique, on utilisera, là où
c'est possible, les instituts de sciences religieuses qui existent déjà
ou d'autres instituts de formation théologique. Là où
devront être instituées des écoles appropriées
pour la formation théologique des diacres, on fera en sorte que le
nombre des heures de cours et de séminaires ne soit pas inférieur
à un millier dans l'espace des trois années de formation.
Les cours fondamentaux tout au moins se conclueront par un examen et, à
la fin du triennat, l'on prévoira un examen final d'ensemble.
83. Pour l'accès à ce programme de formation, on demandera
une préparation préalable de base, qui sera déterminée
en fonction de la situation culturelle du Pays.
84. Les candidats se montreront prédisposés à
continuer leur formation après l'ordination. Dans ce but, on les
invitera à se constituer une petite bibliothèque personnelle
de contenu théologique et pastoral et à être
disponibles aux programmes de formation permanente.
4. Formation pastorale
85. Au sens large, la formation pastorale coïncide avec la
formation spirituelle: il s'agit d'une formation à l'identification
toujours plus complète à la diaconie du Christ. Une telle
attitude doit présider l'articulation des diverses dimensions de la
formation, en les intégrant dans la perspective unitaire de la
vocation diaconale, qui consiste dans le fait d'être signe du
Christ, serviteur du Père.
En un sens plus strict, la formation pastorale se développe au
moyen d'une discipline théologique spécifique et d'un stage
pratique.
86. La discipline théologique porte le nom de théologie
pastorale. Celle-ci est « une réflexion scientifique sur
l'Eglise qui se construit chaque jour, avec la force de l'Esprit, au cours
de l'histoire, donc sur l'Eglise comme « sacrement universel de salut
», comme signe et instrument vivant du salut de Jésus-Christ
dans la Parole, dans les sacrements et dans le service de la Charité
».(89) L'objet de cette discipline est la présentation des
principes, des critères et des méthodes qui orientent
l'action apostolique et missionnaire de l'Eglise tout au long de
l'histoire.
La théologie pastorale programmée pour les diacres
portera une attention particulière aux champs d'action principalement
confiés aux diacres comme:
a) la pratique liturgique: l'administration des sacrements et
des sacramentaux, le service de l'autel;
b) la proclamation de la Parole dans les divers contextes du
service ministériel: kérigme, catéchèse, préparation
aux sacrements, homélie;
c) l'engagement de l'Eglise pour la justice sociale et la charité;
d) la vie de la communauté, en particulier l'animation
des équipes familiales, des petites communautés, des groupes
et des mouvements, etc.
Pourront être utiles également, pour la préparation
des candidats à des activités ministérielles spécifiques,
certains enseignements techniques, comme la psychologie, la pédagogie
catéchétique, l'homélitique, le chant sacré,
l'administration ecclésiastique, l'informatique, etc.(90)
87. En concomitance (et si possible en lien) avec l'enseignement de la
théologie pastorale, on doit prévoir pour chaque candidat un
stage pratique, qui lui permette d'avoir une vérification sur le
terrain de tout ce qu'il a appris par l'étude. Celui-ci doit être
graduel, différencié et continuellement vérifié.
Pour le choix de l'activité, on tiendra compte de la collation des
ministères institués et on valorisera leur exercice.
On veillera à ce que les candidats soient insérés
dans l'activité pastorale diocésaine et puissent avoir des échanges
d'expériences périodiques avec les diacres engagés
dans le ministère.
88. Par ailleurs, on se préoccupera de faire mûrir chez
futurs diacres une forte sensibilité missionnaire. Comme les prêtres,
ils reçoivent eux aussi par l'ordination sacrée un don
spirituel qui les prépare à une mission universelle
jusqu'aux extrémités de la terre (cf. Act 1, 8).(91)
On les aidera donc à acquérir une vive conscience de cette
identité missionnaire et à prendre aussi en charge l'annonce
de la vérité aux non chrétiens, spécialement à
ceux qui font partie de leur peuple. Mais on n'excluera pas non plus la
perspective de la mission Ad gentes, lorsque les circonstances le
requerront ou le permettront.
CONCLUSION
89. La Didascalie des Apôtres fait aux diacres des
premiers siècles la recommandation suivante: « Comme Notre
Sauveur et Maître a dit dans l'Evangile: celui qui voudra
devenir grand parmi vous, se fera votre serviteur, comme le Fils de
l'Homme qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie en rançon pour la multitude, de même, vous
les diacres, devez faire la même chose, même si cela comporte
le don de votre vie pour vos frères, pour le service que vous êtes
tenus d'accomplir ».(92) Il s'agit là d'une invitation très
actuelle, pour ceux qui sont appelés au diaconat aujourd'hui, à
s'engager fortement dans la préparation à leur futur ministère.
90. Les Conférences Episcopales et les Ordinaires du monde entier
à qui est remis le présent document veilleront à en
faire l'objet d'une réflexion attentive en communion avec leurs prêtres
et leurs communautés. Ce document constituera un point de référence
important pour les Eglises où le diaconat permanent est une réalité
vivante et agissante; pour les autres, il sera une invitation efficace à
mettre en valeur le service diaconal parmi les dons précieux de
l'Esprit.
Le Souverain Pontife Jean-Paul II a approuvé et ordonné
de publier cette « Ratio fundamentalis institutionis diaconorum
permanentium ».
Rome, du Palais des Congrégations, le 22 février
1998, fête de la Chaire de Saint-Pierre.
Pio Card. Laghi
Préfet
+ José Saraiva Martins
Archevêque tit. de Tuburnica Secrétaire
CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ
DIRECTORIUM PRO MINISTERIO ET VITA DIACONORUM PERMANENTIUM
DIRECTOIRE POUR LE MINISTERE ET LA VIE DES DIACRES PERMANENTS
1
LE STATUT JURIDIQUE DU DIACRE
Le diacre : un ministre sacré
1. Le diaconat prend sa source dans la consécration et la mission
du Christ, auxquelles le diacre est appelé à participer.(34)
Par l'imposition des mains et la prière consécratoire, il
devient ministre sacré et membre de la hiérarchie. Cette
condition détermine son statut théologique et juridique dans
l'Église.
L'incardination
2. Au moment de l'admission, tous les candidats devront manifester
clairement, par écrit, leur intention de servir l'Église(35)
leur vie durant, dans une circonscription territoriale ou personnelle déterminée,
ou encore dans un Institut de vie consacrée ou dans une Société
de vie apostolique, ayant la faculté d'incardiner.(36)
L'acceptation écrite de cette demande est réservée à
celui qui détient faculté d'incardiner, et elle détermine
qui est l'Ordinaire du candidat.(37)
L'incardination est un lien juridique qui a une portée ecclésiologique
et spirituelle en tant qu'elle exprime la consécration ministérielle
du diacre à l'Église.
3. Un diacre déjà incardiné dans une
circonscription ecclésiastique peut être incardiné
dans une autre circonscription, selon les règles du droit.(38)
Le diacre qui, pour de justes motifs, désire exercer son ministère
dans un diocèse qui n'est pas celui de son incardination doit
obtenir l'autorisation écrite de l'un et l'autre évêque.
Les évêques donneront toute facilité aux diacres de
leurs diocèses qui voudraient se mettre à la disposition définitive
ou temporaire des Églises souffrant du manque de clergé ;
ils aideront en particulier ceux qui demandent à se dévouer,
après une préparation spécifique conduite avec soin, à
la mission ad gentes. Les relations nécessaires seront définies
par une convention appropriée entre les évêques
concernés.(39)
C'est un devoir de l'évêque que de suivre avec une
sollicitude particulière les diacres de son diocèse.(40) Il
y veillera soit personnellement, soit en déléguant un prêtre
; il se préoccupera avec une attention spéciale de ceux qui
rencontreraient des difficultés particulières en raison de
leur situation.
4. Le diacre incardiné dans un Institut de vie consacrée
ou une Société de vie apostolique, exercera son ministère
sous le pouvoir de l'évêque en tout ce qui concerne la charge
pastorale, l'exercice public du culte divin et les uvres
d'apostolat, tout en restant également le sujet de ses supérieurs
propres, dans le cadre de leurs compétences et en restant fidèle
à la discipline de sa communauté de référence.(41)
Si le diacre est transféré à une communauté
dans un autre diocèse, son supérieur devra le présenter
à l'Ordinaire, pour qu'il reçoive de ce dernier
l'autorisation d'exercer le ministère, selon les modalités
qu'ils auront définies dans le cadre d'une convention avisée.
5. La vocation spécifique du diacre permanent suppose la stabilité
dans cet ordre. Aussi l'éventuelle accession à la prêtrise
de diacres permanents célibataires ou devenus veufs sera-t-elle
toujours une très rare exception, possible seulement si des raisons
spéciales et graves le motivent. La décision d'admettre à
l'ordre du presbytérat appartient à l'évêque
diocésain propre, s'il n'y a pas d'autres empêchements réservés
au Saint-Siège.(42) Mais, s'agissant de cas exceptionnels, il
conviendra de consulter au préalable la Congrégation pour l'Éducation
catholique en ce qui concerne le programme de préparation
intellectuelle et théologique du candidat, et la Congrégation
pour le Clergé en ce qui concerne le programme de préparation
pastorale et les aptitudes du diacre au ministère presbytéral.
Fraternité sacramentelle
6. En vertu de l'ordre qu'ils ont reçu, les diacres sont unis
entre eux dans une fraternité sacramentelle. Ils tendent tous au même
but : la construction du Corps du Christ, sous l'autorité de l'évêque,
en communion avec le Souverain Pontife.(43) Chaque diacre se sentira uni à
ses confrères par le lien de la charité, de la prière,
de l'obéissance à son propre évêque, du zèle
dans le ministère et de la collaboration.
C'est une bonne chose que les diacres, avec l'accord de l'évêque,
en sa présence ou en présence de son délégué,
se réunissent régulièrement pour vérifier la
façon dont ils accomplissent leur ministère, pour échanger
leurs expériences, pour poursuivre leur formation et pour se
stimuler mutuellement dans la fidélité.
Ces rencontres de diacres permanents pourront être aussi un point
de référence pour les candidats à l'ordination
diaconale.
Il revient à l'évêque du lieu d'entretenir chez les
diacres en activité dans son diocèse un « esprit de
communion », en évitant que naisse ce « corporatisme »
qui a contribué autrefois à la disparition du diaconat
permanent.
Devoirs et droits
7. Le statut du diacre comprend aussi un ensemble de devoirs et de
droits spécifiques, décrit dans les canons 273-283 du Code
de Droit canonique sur les obligations et les droits des clercs, avec
les particularités prévues pour les diacres.
8. Le rite de l'ordination diaconale prévoit une promesse d'obéissance
à l'évêque : « Promettez-vous de vivre en
communion avec moi et mes successeurs, dans le respect et l'obéissance
?(44) ».
Le diacre, en promettant obéissance à son évêque,
prend Jésus pour modèle, l'obéissant par excellence
(cf. Ph 2, 5-11) : à son exemple il déclinera son obéissance
sur le mode de l'écoute (cf. He 10, 5 ; Jn 4, 34)
et de la disponibilité radicale (cf. Lc 9, 54 ; 10, 1).
Il s'engage donc, d'abord envers Dieu, à agir en pleine conformité
avec la volonté du Père ; dans le même temps, il
s'engage aussi envers l'Église, qui a besoin de personnes
pleinement disponibles.(45) Dans la prière, par l'esprit d'oraison
dont il doit être pétri, le diacre approfondira
quotidiennement le don total de soi, comme le Seigneur l'a réalisé
« jusqu'à la mort, et la mort sur la croix » (Ph 2,
8).
Cette vision de l'obéissance prédispose à accepter
les déterminations concrètes de l'obligation assumée
par le diacre dans la promesse de son ordination, selon ce que prévoit
la loi de l'Eglise : « À moins qu'ils n'en soient excusés
par un empêchement légitime, les clercs sont tenus d'accepter
et de remplir fidèlement la fonction que leur Ordinaire leur a
confiée ».(46)
Cette obligation se fonde sur la participation même au ministère
épiscopal, que confèrent le sacrement de l'Ordre et la
mission canonique. Le domaine de l'obéissance et de la disponibilité
est déterminé par le ministère diaconal lui-même
et par tout ce qui lui est lié objectivement, directement et immédiatement.
Dans le décret lui conférant son office, l'évêque
assignera au diacre des tâches correspondant à ses capacités
personnelles, à son état de célibataire ou à
sa situation de famille, à sa formation, à son âge, à
ses aspirations reconnues spirituellement légitimes. Seront également
définis le cadre territorial ou personnel dans lequel s'exercera
son service apostolique, le temps qu'il consacrera à son office
(complet ou partiel), et quel est le prêtre responsable de la «
cura animarum » dans le milieu où il exercera son office.
9. C'est le devoir des clercs de vivre unis par le lien de la fraternité
et de la prière, en s'engageant à collaborer entre eux et
avec leur évêque, en reconnaissant et en promouvant également
la mission des fidèles laïcs dans l'Église et dans le
monde ;(47) en adoptant un style de vie sobre et simple, qui s'ouvre à
la « culture du don » et favorise un partage fraternel généreux.(48)
10. Les diacres permanents ne sont pas tenus de porter l'habit ecclésiastique,
à la différence des diacres candidats à la prêtrise,(49)
pour lesquels s'appliquent les normes destinées aux prêtres,
en tous lieux.(50)
Les membres des Instituts de vie consacrée et des Sociétés
de vie apostolique se conformeront à ce que le Code de Droit
canonique a prévu pour eux.(51)
11. L'Église reconnaît dans son ordonnancement canonique le
droit des diacres de s'associer entre eux, afin de nourrir leur vie
spirituelle, d'exercer des uvres de charité et de piété
et de poursuivre d'autres finalités, en pleine conformité
avec leur consécration sacramentelle et leur mission.(52)
Mais aux diacres comme aux autres clercs, il n'est pas permis de créer,
d'adhérer ni de participer à des associations ou
regroupements de tout genre même civils incompatibles
avec l'état clérical, ou faisant obstacle à
l'accomplissement assidu de leur ministère. Ils éviteront
aussi toutes les associations qui, par leur nature, leurs buts et leurs
procédés, nuisent à la pleine communion hiérarchique
de l'Église, celles qui nuisent à l'identité
diaconale et à l'accomplissement de leurs devoirs au service du
Peuple de Dieu, ainsi que celles qui conspirent contre l'Église.(53)
Des associations qui se prétendraient représentatives des
diacres, les réunissant dans une sorte de « corporation
» ou de « syndicat » ou sous une forme
ou sous une autre en groupes de pression seraient absolument
incompatibles avec l'état diaconal : en pratique elles réduiraient
le ministère sacré à une profession ou à un métier,
sur le modèle de fonctions à caractère profane.
Seraient encore incompatibles des associations qui d'une manière ou
d'une autre dénatureraient le rapport direct et immédiat
entre chaque diacre et son évêque propre.
Ces groupements sont interdits car ils nuisent à l'exercice du
ministère sacré diaconal, qui risque d'être considéré
comme une sorte de responsabilité subalterne ; ils introduisent
ainsi une attitude d'opposition aux pasteurs, considérés
uniquement comme des employeurs.(54)
On se rappellera qu'aucune association privée ne peut être
reconnue d'Église sans la recognitio préalable de
ses statuts par l'autorité ecclésiastique compétente.(55)
Cette autorité a un droit et un devoir de vigilance sur la marche
des associations et sur la réalisation des buts définis dans
leurs statuts.(56)
Les diacres issus d'associations ou de mouvements d'Église ne
doivent pas être privés de leur patrimoine spirituel ; dans
ces groupements, ils peuvent continuer à trouver l'aide et le
soutien nécessaires à l'accomplissement de leur mission au
service de l'Église particulière.
12. L'éventuelle activité professionnelle des diacres a un
sens différent de celui qu'elle a pour les fidèles laïcs
:(57) chez les diacres permanents, le travail reste lié au ministère
; les diacres se rappelleront donc que les fidèles laïcs, par
leur mission propre, « sont appelés tout spécialement à
assurer la présence et l'action de l'Église dans les lieux
et les circonstances où elle ne peut devenir autrement que par eux
le sel de la terre ».(58)
La discipline actuelle de l'Église n'interdit pas aux diacres
permanents de détenir ni d'exercer une profession comportant
l'exercice d'un pouvoir civil, ni de s'engager dans l'administration des
biens temporels, ni d'exercer des fonctions séculières
comportant l'obligation de rendre des comptes : en cela, ils dérogent
à ce qui est prévu pour les autres membres du clergé.(59)
Parce que cette dérogation peut être inopportune, il est prévu
que le droit particulier en dispose autrement.
Si les dispositions opportunes du droit particulier ne s'y opposent pas,
il est consenti aux diacres de faire du commerce ou des affaires.(60) Ils
devront alors donner un bon témoignage d'honnêteté et
de correction déontologique, y compris dans l'observance des
obligations de justice et des lois civiles qui ne s'opposent pas au droit
naturel, au Magistère, aux lois et à la liberté de l'Église.(61)
Cette dérogation ne s'applique pas aux diacres appartenant aux
Instituts de vie consacrée et aux Sociétés de vie
apostolique.(62)
Les diacres permanents, quoi qu'il en soit, auront toujours soin de
peser prudemment chaque chose, en demandant conseil à leur évêque,
surtout dans les situations et les cas les plus complexes. Des
professions, bien qu'honnêtes et utiles à la communauté
quand c'est un diacre permanent qui les exerce pourraient
s'avérer en certaines circonstances difficilement compatibles avec
les responsabilités pastorales propres à son ministère.
L'autorité compétente doit donc évaluer prudemment
les cas particuliers, en tenant compte des exigences de la communion ecclésiale
et du fruit de l'action pastorale au service de cette communion, y compris
quand intervient un changement de profession après l'ordination
diaconale.
En cas de conflit de conscience, les diacres ne peuvent qu'agir, même
au prix d'un grave sacrifice, en conformité avec la doctrine et la
discipline de l'Église.
13. Ministres sacrés, les diacres doivent donner la priorité
à leur ministère et à la charité pastorale,
pour contribuer « toujours et le plus possible à maintenir
entre les hommes la paix et la concorde ».(63)
On peut leur consentir de militer activement dans des partis politiques
et dans des syndicats, dans des circonstances particulièrement
importantes pour « la défense des droits de l'Église ou
la promotion du bien commun »,(64) selon les règles établies
par les conférences d'Évêques.(65) Cependant, il leur
reste absolument interdit, et dans tous les cas, de collaborer à
l'action des partis politiques et des forces syndicales qui reposent sur
des idéologies, des pratiques et des alliances incompatibles avec
la doctrine catholique.
14. Canoniquement, s'il doit quitter le diocèse « pendant un
temps notable », le diacre devra en demander l'autorisation à
son ordinaire propre ou à son supérieur majeur, selon les
dispositions du droit particulier.(66)
Moyens de subsistance et protection sociale
15. Les diacres engagés dans des activités
professionnelles doivent pourvoir à leur entretien sur leurs
propres revenus.(67)
Mais il est parfaitement légitime que ceux qui se consacrent entièrement
au service de Dieu dans l'exercice d'offices ecclésiastiques(68)
soient équitablement rémunérés : «
l'ouvrier mérite son salaire » (Lc 10, 7) et « le
Seigneur a voulu que ceux qui annoncent l'Évangile vivent de l'Évangile
» (1 Co 9, 14). Ce qui n'exclut pas qu'à l'exemple de
l'apôtre Paul (cf. ibid. 9, 12), il ne leur soit pas
possible de renoncer à ce droit et de subvenir à leurs
besoins par un autre moyen.
Il n'est guère facile de fixer des normes générales,
contraignantes pour tous, concernant les moyens de subsistance : la
situation des diacres est très variée d'une Église
particulière à l'autre et selon les pays. Sur cette
question, il faut en outre tenir compte des accords éventuellement
conclus entre les gouvernements et le Saint-Siège ou les conférences
d'Évêques. Les déterminations qu'il convient de
prendre sont donc renvoyées au droit particulier.
16. En tant qu'ils se vouent, de manière active et concrète,
au ministère ecclésiastique, les clercs ont droit à
la subsistance, c'est-à-dire à « une rémunération
convenable »(69) et à une assistance sociale.(70)
Selon le Code de Droit canonique, « les diacres mariés
qui se dévouent entièrement au ministère ecclésiastique
méritent une rémunération leur permettant de subvenir
à leurs besoins et à ceux de leur propre famille ; mais ceux
qui, en raison d'une profession civile qu'il exercent ou ont exercée,
reçoivent une rémunération, pourvoiront à leur
besoins et à ceux de leur famille avec ces revenus ».(71)
Lorsque on dit que la rémunération doit être «
convenable », on donne aussi les paramètres pour en déterminer
et en évaluer la mesure : la situation personnelle, la nature de
l'office exercé, les circonstances de lieux et de temps, les
exigences de la vie du ministre (et de sa famille, s'il est marié),
la juste rétribution des personnes éventuellement à
son service. Il s'agit de critères généraux
applicables à tous les clercs.
En vue de pourvoir « à la subsistance des clercs qui sont au
service du diocèse », un organisme spécial doit être
créé dans chaque Église particulière pour «
recueillir les biens et les offrandes » dans ce but.(72)
S'il n'y est pas pourvu autrement, la couverture sociale des clercs est
confiée à un autre organisme approprié.(73)
17. S'ils ne disposent pas d'une autre source de subsistance, les
diacres célibataires qui se consacrent à plein-temps au
ministère ecclésiastique au profit du diocèse ont
droit eux aussi à être rémunérés selon
le principe général.(74)
18. Les diacres mariés, qui se consacrent à plein temps au
ministère ecclésiastique sans recevoir d'autre source aucune
contrepartie économique, doivent être rémunérés
de façon à pouvoir subvenir à leur propre subsistance
et à celle de leur famille,(75) en conformité avec le
principe général mentionné ci-dessus.
19. S'ils reçoivent une rémunération pour la
profession civile qu'ils exercent ou ont exercée, les diacres mariés
engagés à plein-temps ou à temps partiel dans le
ministère ecclésiastique sont tenus de pourvoir avec ces
revenus à leurs besoins et à ceux de leur famille.(76)
20. Il revient au droit particulier de régler les autres aspects
de cette question complexe avec des normes appropriées. Il pourrait
être établi par exemple que les institutions et les paroisses
bénéficiaires du ministère d'un diacre soient tenues
de rembourser elles-mêmes les frais engagés par le diacre
dans l'exercice de son ministère.
Le droit particulier peut en outre définir quelle est la charge
que doit assumer le diocèse dans le cas d'un diacre qui se
retrouverait au chômage, sans faute de sa part. De la même
manière, il sera bon de préciser les éventuelles
obligations financières du diocèse envers la veuve et les
enfants d'un diacre décédé. Là où cela
est possible, il convient que le diacre adhère dès avant son
ordination à une mutuelle qui prévoirait ces éventualités.
Perte de l'état diaconal
21. Le diacre est appelé à vivre avec un dévouement
généreux le sacrement de l'Ordre qu'il a reçu, dans
une persévérance renouvelée, confiant en la fidélité
permanente de Dieu. L'ordination sacrée, validement reçue,
ne devient jamais nulle. Cependant, la perte de l'état clérical
peut intervenir, conformément à ce que prévoit la
norme canonique.(77)
2
LE MINISTÈRE DU DIACRE
Fonctions diaconales
22. Le concile Vatican II synthétise le ministère diaconal
par la trilogie « diaconie de la liturgie, de la Parole et de la
charité ».(78) De cette façon, s'exprime la
participation diaconale à l'unique et triple munus du
Christ dans le ministère ordonné : « En tant qu'il
proclame et commente la Parole de Dieu, il est maître ; en
tant qu'il administre les sacrements du Baptême et de l'Eucharistie,
ainsi que les sacramentaux, qu'il participe à la célébration
de la Messe comme ministre du Sang, qu'il conserve et
distribue l'Eucharistie, il est sanctificateur ; en tant
qu'animateur de communautés ou de secteurs de la vie ecclésiale,
il est guide(79) ». Ainsi, le diacre assiste et sert les évêques
et les prêtres, qui président toute liturgie, qui veillent
sur la doctrine et qui conduisent le Peuple de Dieu.
Dans le service de la communauté des fidèles, par leur
ministère, les diacres doivent « collaborer à la
construction de l'unité des chrétiens sans préjugés
et sans initiatives maladroites »,(80) en entretenant les «
qualités humaines qui rendent une personne acceptable et crédible
par les autres, en surveillant son propre langage et ses propres capacités
de dialogue, pour acquérir une attitude authentiquement cuménique
».(81)
Diaconie de la Parole
Annonciateur
de l'Évangile
23. Pendant l'ordination, l'évêque remet au diacre le livre
des Évangiles en lui disant : « Recevez l'Évangile du
Christ, que vous avez la mission d'annoncer ».(82) Comme les prêtres,
les diacres se consacrent à tous les hommes, tant par leur bonne
conduite que dans la prédication explicite du mystère du
Christ, dans la transmission de la doctrine chrétienne ou dans l'étude
des problèmes contemporains. La fonction principale du diacre est
donc de collaborer avec l'évêque et les prêtres dans
l'exercice du ministère,(83) qui n'est pas au service de leur
propre sagesse mais de la Parole de Dieu, en invitant tout homme à
la conversion et à la sainteté.(84) Pour bien remplir cette
mission, les diacres sont tenus à s'y préparer : avant tout,
par l'étude rigoureuse de l'Écriture Sainte, de la
Tradition, de la liturgie et de la vie de l'Église.(85) En interprétant
et en actualisant ce dépôt sacré, ils sont tenus en
outre à se laisser guider docilement par le Magistère de
ceux qui sont les « témoins de la vérité divine
et catholique » :(86) le Pontife Romain et les évêques
en communion avec lui,(87) de façon à proposer « intégralement
et fidèlement le mystère du Christ ».(88)
Enfin, il est nécessaire qu'ils apprennent l'art de communiquer
la foi à l'homme d'aujourd'hui, efficacement, intégralement,
dans toutes les cultures, à tous les âges de la vie.(89)
24. C'est le propre du diacre que de proclamer l'Évangile et de
prêcher la Parole de Dieu.(90) Les diacres jouissent de la faculté
de prêcher partout, dans les conditions prévues par le
droit.(91) Cette faculté procède du sacrement et doit être
exercée avec le consentement au moins tacite du recteur de l'église,
avec l'humilité de celui qui est ministre et non pas propriétaire
de la Parole de Dieu. C'est pour ce motif que l'avertissement de l'Apôtre
est toujours actuel : « Miséricordieusement investis de ce
ministère, nous ne faiblissons pas, mais nous avons répudié
les dissimulations de la honte, ne nous conduisant pas avec astuce et ne
falsifiant pas la parole de Dieu. Au contraire, par la manifestation de la
vérité, nous nous recommandons à toute conscience
humaine devant Dieu » (2 Co 4, 1-12).(92)
25. Quand ils doivent présider une célébration
liturgique ou lorsqu'ils en reçoivent la charge en conformité
avec les normes en vigueur,(93) les diacres donneront une grande
importance à l'homélie, car « elle est l'annonce des
merveilles de Dieu dans le mystère du Christ, toujours présent
et actif parmi nous, surtout dans les célébrations
liturgiques ».(94) Ils sauront la préparer avec un soin
particulier par la prière et par l'étude des textes sacrés,
en pleine harmonie avec le Magistère et en réfléchissant
aux attentes de ceux auxquels ils s'adressent.
Ils accorderont aussi une attention assidue à la catéchèse
des fidèles dans les diverses étapes de l'existence chrétienne,
pour les aider à connaître la foi dans le Christ, à
l'affermir par la réception des sacrements et à l'exprimer
par leur vie personnelle, familiale, professionnelle et sociale.(95) Une
telle catéchèse est particulièrement urgente
aujourd'hui, et se doit d'être complète, fidèle,
claire, étrangère aux débats inutiles, d'autant plus
que la société est davantage sécularisée et
que les défis que la vie moderne lance à l'homme et à
l'Évangile sont plus importants.
26. La nouvelle évangélisation s'adresse à la société
actuelle. Elle réclame l'effort le plus généreux des
ministres ordonnés. Pour promouvoir cette évangélisation,
les diacres, « nourris de la prière et surtout de l'amour de
l'Eucharistie »,(96) transmettront la Parole non seulement en
participant aux programmes de catéchèse du diocèse ou
des paroisses, à l'évangélisation et à la préparation
aux sacrements, mais encore dans le cadre de leur éventuelle
activité professionnelle, par une parole explicite comme par leur
simple présence active dans les lieux où se forme l'opinion
publique et où s'appliquent les normes éthiques (services
sociaux, services pour les droits de la famille, pour la vie, etc.) ; ils
tiendront en estime les grandes possibilités offertes dans le cadre
du ministère de la Parole, par l'enseignement scolaire de la
religion et de la morale,(97) par l'enseignement dans les universités
catholiques et même laïques,(98) et par l'usage approprié
des moyens modernes de communication.(99)
Bien sûr, ces « nouveaux aréopages » exigent,
outre une saine doctrine, indispensable, une préparation spécifique
faite avec soin ; cependant ils s'imposent comme autant de moyens
efficaces pour porter l'Évangile aux hommes de ce temps et à
la société elle- même. (100)
Enfin, les diacres se rappelleront qu'il faut soumettre à l'appréciation
de l'Ordinaire, avant publication, les écrits concernant la foi et
les murs, (101) et que la permission de l'Ordinaire du lieu leur est
indispensable pour collaborer à des publications qui ont l'habitude
d'attaquer la religion catholique ou les bonnes murs. Pour les émissions
à la radio ou à la télévision, ils s'en
tiendront aux dispositions de la conférence des Évêques.
(102)
En toute circonstance, ils auront toujours comme exigence première,
à laquelle ils ne sauraient renoncer, de ne jamais s'abaisser à
aucun compromis dans la présentation de la vérité.
27. Les diacres se rappelleront que l'Église est missionnaire par
nature : (103) à la fois parce qu'elle tire son origine de la
mission du Fils et de celle de l'Esprit Saint, selon le projet du Père,
et parce qu'elle a reçu du Seigneur ressuscité la mission
explicite de prêcher l'Évangile à toute créature
et de baptiser ceux qui auront cru (cf. Mc 16, 15-16 ; Mt
28, 19). Les diacres sont ministres de cette Église, ce qui fait
que même s'ils sont incardinés dans une Église
particulière ils ne peuvent se soustraire à la tâche
missionnaire de l'Église universelle, et ils doivent donc rester
toujours disponibles pour la missio ad gentes, dans la mesure où
le leur permettent leurs obligations familiales s'ils sont mariés
et professionnelles. (104)
La dimension du service est liée à la dimension
missionnaire de l'Église ; c'est-à-dire que l'effort
missionnaire du diacre comprend le service de la Parole, de la liturgie et
de la charité, qui se prolonge à son tour dans la vie
quotidienne. La mission s'étend aussi au témoignage rendu au
Christ dans le cadre de l'éventuel exercice d'une profession
civile.
Diaconie de la liturgie
28. Le service de l'autel est un autre aspect du ministère
diaconal mis en évidence par le rite de l'ordination. (105)
Le diacre reçoit le sacrement de l'Ordre pour servir en qualité
de ministre en vue de la sanctification de la communauté chrétienne,
en communion hiérarchique avec l'évêque et les prêtres.
Il apporte au ministère de l'évêque et, de manière
subordonnée, à celui des prêtres, une aide
sacramentelle : elle est donc intrinsèque, organique et irremplaçable.
Parce qu'elle prend sa source dans le sacrement de l'Ordre, la diaconie
de l'autel diffère dans son essence de tout type de ministère
liturgique que les pasteurs peuvent confier à des fidèles
non ordonnés. Le ministère liturgique du diacre diffère
également du ministère ordonné sacerdotal. (106)
Il s'ensuit que dans l'offrande du Sacrifice eucharistique, le diacre ne
peut pas réaliser le mystère ; mais, d'une part, il représente
de manière effective le Peuple fidèle, il l'aide de façon
spécifique à associer l'offrande de sa vie à
l'offrande du Christ ; d'autre part, il sert, au nom du Christ lui-même,
à rendre l'Église partie prenante des fruits de son
sacrifice.
Puisque « la liturgie est le sommet vers lequel tend l'action de l'Église
et, en même temps, la source d'où découle toute sa
vertu », (107) cette prérogative de la consécration
diaconale est aussi la source d'une grâce sacramentelle qui tend à
féconder tout son ministère ; il convient de correspondre à
cette grâce, y compris par une préparation sérieuse et
complète, sur le plan théologique et liturgique, pour
pouvoir participer dignement à la célébration des
sacrements et des sacramentaux.
29. Dans son ministère, le diacre gardera toujours la vive
conscience que « toute célébration liturgique, en tant
qu'uvre du Christ prêtre, et de son Corps qui est l'Église,
est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Église
ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même
degré ». (108) La liturgie est source de grâce et de
sanctification. Son efficacité vient du Christ rédempteur et
ne repose pas sur la sainteté du ministre. Cette certitude invitera
le diacre à l'humilité, sûr que rien ne pourra jamais
compromettre l'uvre du Christ ; et, en même temps, elle
l'incitera à vivre saintement pour être le digne ministre de
cette uvre. Les actions liturgiques ne peuvent donc être réduites
à des actions privées ou sociales que chacun pourrait célébrer
à sa façon, mais elles appartiennent au Corps universel de
l'Église. (109) Les diacres doivent observer les normes propres des
saints mystères avec une telle dévotion qu'ils entraînent
les fidèles dans une participation consciente qui fortifie leur
foi, qui rende culte à Dieu et qui sanctifie l'Église. (110)
30. Selon la Tradition de l'Église et selon les dispositions du
droit, (111) il revient aux diacres d'« aider l'évêque
et les prêtres dans la célébration des mystères
divins ». (112) Ceux-là s'emploieront donc à favoriser
des célébrations où toute l'assemblée se
trouve engagée, en veillant à la participation intérieure
de tous et à l'exercice des divers ministères. (113)
Ils n'oublieront pas la dimension esthétique : elle est tout
aussi importante, car elle aide l'homme à percevoir avec tout ce
qu'il est la beauté de ce qu'on célèbre. La musique
et le chant, même modestes et simples, la parole prêchée,
la communion des fidèles qui vivent la paix du Christ et son
pardon, sont un trésor que le diacre veillera, en ce qui le
concerne, à faire grandir.
Ils seront toujours fidèles à ce que requièrent les
livres liturgiques, sans rien ajouter, retrancher ou modifier de leur
propre initiative. (114) Manipuler la liturgie, c'est la priver de la
richesse du mystère du Christ qui est en elle ; cela pourrait être
le signe d'une certaine présomption vis-à-vis de ce qui est établi
par la sagesse de l'Eglise. Qu'ils se contentent donc d'accomplir tout et
seulement ce qui leur revient. (115) Qu'ils revêtent avec dignité
les habits liturgiques prescrits : (116) la dalmatique, de couleur
liturgique appropriée, portée sur l'aube, le cordon et l'étole,
« constitue le vêtement propre du diacre ». (117)
La préparation des fidèles aux sacrements, et leur
accompagnement pastoral après la célébration relèvent
aussi du service des diacres.
31. Le diacre, comme l'évêque et le prêtre, est le
ministre ordinaire du baptême. (118) Pour exercer cette faculté,
il lui faut la permission du curé à qui il revient de
façon spéciale de baptiser ses paroissiens (119) sauf
cas de nécessité. (120) Le ministère des diacres dans
la préparation à ce sacrement est d'une particulière
importance.
32. Dans la célébration de l'Eucharistie, le diacre
assiste et aide ceux qui président l'assemblée et consacrent
le Corps et le Sang du Seigneur, à savoir l'évêque et
les prêtres, (121) selon ce qui est prévu par l'Institutio
generalis du Missel romain, (122) et manifeste ainsi le Christ
Serviteur : il se tient auprès du prêtre pour le seconder ;
en particulier il assiste dans la célébration de la Messe le
prêtre aveugle ou atteint d'une autre infirmité. (123) À
l'autel, il accomplit le service du calice et du livre ; il propose aux
fidèles les intentions pour la prière et il les invite à
échanger le signe de la paix ; en l'absence d'autres ministres, il
remplit lui-même leurs offices, selon les nécessités.
À l'inverse, il ne peut prononcer la prière eucharistique
et les oraisons, ni faire les actions et les gestes exclusivement réservés
à celui qui préside et consacre. (124)
C'est le propre du diacre que de proclamer les livres de l'Écriture
Sainte. (125)
Comme ministre ordinaire de la sainte Communion, (126) le diacre la
distribue pendant la célébration ou en dehors d'elle, et il
la porte aux malades, y compris sous forme de viatique. (127) Il est aussi
ministre ordinaire de l'exposition du Saint-Sacrement et de la bénédiction
eucharistique. (128) Le cas échéant, c'est à lui
qu'il revient de présider des assemblées dominicales en
absence de prêtre. (129)
33. On peut confier aux diacres le soin de la pastorale familiale, dont
l'évêque est le premier responsable. Cette responsabilité
s'étend aux problèmes moraux, liturgiques, mais aussi à
ceux de caractère personnel et social, pour soutenir la famille
dans ses difficultés et ses souffrances. (130) Cette responsabilité
peut être exercée au niveau diocésain ou, sous
l'autorité d'un curé, au niveau local, dans la catéchèse
sur le mariage chrétien, dans la préparation personnelle des
futurs époux, dans la célébration fructueuse du
sacrement et dans l'aide proposée aux conjoints après le
mariage. (131)
Les diacres mariés peuvent être d'un grand secours pour
proposer la bonne nouvelle sur l'amour conjugal, les vertus qui le
soutiennent et l'exercice d'une paternité chrétiennement et
humainement responsable.
Il revient aussi au diacre, s'il en reçoit la faculté de
la part du curé ou de l'Ordinaire du lieu, de présider la célébration
du mariage en dehors de la messe et de donner la bénédiction
nuptiale au nom de l'Église. (132) La délégation peut
aussi être concédée au diacre sous forme générale,
aux conditions prévues, (133) et peut être sous-déléguée
exclusivement selon les modalités précisées par le
Code de Droit canonique. (134)
34. C'est une doctrine définie (135) que l'administration du
sacrement de l'onction des malades est réservée à l'évêque
et aux prêtres ; cela tient à sa subordination envers le
pardon des péchés et la digne réception de
l'Eucharistie.
Le soin pastoral des malades peut être confié aux diacres.
Le service actif pour les soutenir dans leur souffrance, la catéchèse
qui les prépare à recevoir le sacrement des malades, la
suppléance du prêtre pour préparer les fidèles à
la mort et l'administration du viatique selon le rite propre, sont autant
de moyens par lesquels les diacres rendent présente aux fidèles
la charité de l'Église. (136)
35. Comme le veut l'Église, les diacres sont tenus de célébrer
la Liturgie des Heures, par laquelle le Corps mystique tout entier
s'associe à la prière que le Christ Tête fait monter
vers le Père. Conscients de cette responsabilité, ils célébreront
cette liturgie quotidiennement, selon les livres liturgiques approuvés
et selon les modalités établies par la conférence des
Évêques. (137) Ils s'efforceront encore de favoriser la
participation de la communauté chrétienne à cette
liturgie, qui n'est jamais une pratique privée mais toujours l'acte
même de l'Église entière, (138) y compris dans la célébration
individuelle.
36. Le diacre est ministre des sacramentaux, ces « signes sacrés
par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets
surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus grâce à
l'intercession de l'Église ». (139)
Le diacre peut ainsi conférer les bénédictions
touchant de plus près à la vie ecclésiale et
sacramentelle qui lui sont expressément consenties par le droit.
(140) Il lui revient en outre de présider les obsèques sans
messe et le rite de la mise au tombeau. (141)
Cependant, quand un prêtre est présent et disponible, c'est
à lui qu'il revient de les présider. (142)
Diaconie de la charité
37. Par le sacrement de l'Ordre, le diacre, en communion avec l'évêque
et le presbytérium du diocèse, participe aussi des mêmes
fonctions pastorales, (143) mais il les exerce sur un mode différent,
en servant et en aidant l'évêque et les prêtres. Parce
qu'elle relève du sacrement, cette participation fait que les
diacres servent le Peuple de Dieu au nom du Christ. Et pour cette même
raison, ils doivent s'en acquitter avec une humble charité et,
comme le dit saint Polycarpe, « être miséricordieux, zélés,
marcher selon la vérité du Seigneur, qui s'est fait le
serviteur de tous ». (144) Leur autorité, exercée en
communion hiérarchique avec l'évêque et les prêtres,
comme l'exige l'unité de consécration et de mission elle-même,
(145) est un service de la charité dont le but est d'aider et
d'encourager tous les membres de l'Église particulière, pour
qu'ils puissent participer, dans un esprit de communion et selon leurs
charismes, à la vie et à la mission de l'Église.
38. Dans le ministère de la charité, les diacres doivent
se rendre semblables au Christ Serviteur qu'ils représentent ; ils
seront surtout « adonnés aux oeuvres de charité et
d'administration ». (146) Aussi l'évêque, dans la prière
d'ordination, demande-t-il pour eux à Dieu le Père : «
Fais croître en eux les vertus évangéliques : qu'ils
soient animés d'une charité sincère, qu'ils prennent
soin des malades et des pauvres, qu'ils fassent preuve d'une autorité
pleine de mesure [...] en imitant ainsi ton Fils Jésus, venu pour
servir, non pour être servi ». (147) Par l'exemple et par la
parole, ils doivent s'appliquer à faire que tous les fidèles
se mettent au service constant de leurs frères, en suivant
l'exemple du Christ.
Les uvres de charité, au niveau du diocèse ou de la
paroisse, sont parmi les premiers devoirs de l'évêque et des
prêtres. Comme l'atteste la Tradition de l'Église, elles sont
transmises aux serviteurs dans le ministère ecclésiastique :
les diacres ; (148) il en va de même pour le service de la charité
dans le domaine de l'éducation chrétienne ; pour l'animation
des associations, des groupes ecclésiaux de jeunes et des
professions séculières ; pour la promotion de la vie à
toutes ses étapes, et pour la transformation du monde selon l'ordre
chrétien. (149) Dans ces domaines, leur service est particulièrement
précieux parce que, dans les circonstances actuelles, les besoins
spirituels et matériels auxquels l'Église est appelée
à répondre sont d'une grande diversité. Qu'ils
cherchent donc à servir tout le monde sans discrimination, en
faisant particulièrement attention à ceux qui souffrent le
plus et aux pécheurs. Comme ministres du Christ et de l'Église,
ils sauront aller au-delà de toute sorte d'idéologie et
d'intérêt partisan, pour ne pas enlever à la mission
de l'Église ce qui fait sa force : la charité du Christ. La
diaconie doit réellement faire éprouver à l'homme
l'amour de Dieu, l'amener à la conversion et à ouvrir son cur
à la grâce.
La fonction caritative des diacres « comporte aussi un service
opportun, dans l'administration des biens et dans les uvres de
charité de l'Eglise. En ce domaine, les diacres ont pour fonction d'exercer,
au nom de la hiérarchie, les devoirs de la charité et de
l'administration, ainsi que les uvres de service social ».
(150) Selon les cas, ils peuvent donc être investis de l'office d'économe
diocésain (151) ou être cooptés au sein du conseil
diocésain pour les affaires économiques. (152)
La mission canonique des diacres permanents
39. Des trois domaines du ministère diaconal, l'un ou l'autre
pourra certainement absorber une part plus ou moins grande de l'activité
d'un diacre, selon les cas, mais leur ensemble constitue une unité
au service du plan divin de Rédemption : le ministère de la
parole conduit au ministère de l'autel, qui, à son tour,
pousse à traduire concrètement la liturgie par une vie qui
aboutit sur la charité : « Si nous considérons la
profonde nature spirituelle de cette diaconie, alors nous pouvons mieux
apprécier l'interrelation entre les trois champs du ministère
traditionnellement associés au diaconat : le ministère
de la parole, le ministère de l'autel, et le ministère de la
charité. Selon les circonstances, l'un ou l'autre peut prendre une
importance particulière dans le travail individuel d'un diacre,
mais ces trois ministères sont inséparablement unis pour
servir au plan rédempteur de Dieu ». (153)
40. À travers l'histoire, le service diaconal a pris des formes
multiples pour répondre aux besoins de la communauté chrétienne
et pour lui permettre d'accomplir sa mission de charité. Il
appartient seulement aux évêques, (154) qui gouvernent et qui
ont la charge des Églises particulières « en tant que
vicaires et légats du Christ », (155) de confier à
chacun des diacres son office ecclésiastique selon la norme du
droit. Pour conférer l'office, il est nécessaire de considérer
attentivement les besoins pastoraux et, éventuellement, la
situation personnelle des diacres permanents : professionnelle, et
familiale s'ils sont mariés. Mais de toute manière, il est
très important que les diacres puissent accomplir, selon leurs
possibilités, leur ministère en plénitude : dans la
prédication, dans la liturgie et dans la charité ; et qu'ils
ne soient pas cantonnés dans des emplois marginaux, dans des
fonctions de suppléance ou dans des tâches qui peuvent être
ordinairement accomplies par des fidèles non ordonnés. Ainsi
seulement les diacres permanents apparaîtront dans leur véritable
identité de ministres du Christ, et non comme des laïcs
particulièrement engagés dans la vie de l'Église.
Pour le bien du diacre lui-même et pour qu'il ne soit pas livré
à lui-même, il est nécessaire que son ordination soit
suivie d'une claire investiture de responsabilité pastorale.
41. Les différents secteurs de la pastorale diocésaine et
la paroisse sont d'ordinaire le champ d'exercice propre du ministère
diaconal, qui prend des formes diverses.
L'évêque peut confier aux diacres le mandat de coopérer
à la charge pastorale d'une paroisse confiée à un
seul curé, 156 ou à la charge pastorale des paroisses confiées
in solidum à un ou plusieurs prêtres. (157)
Pour participer à l'exercice de la charge pastorale d'une
paroisse, dans le cas où, faute de prêtre, elle ne pourrait
profiter immédiatement des soins d'un curé, (158) les
diacres ont toujours la préséance sur les fidèles non
ordonnés. En pareil cas, il faut préciser que le modérateur
est un prêtre, puisque lui seul est le « pasteur propre »
et peut recevoir la charge du soin des âmes (la cura animarum),
dont le diacre est coopérateur.
Les diacres peuvent également être chargés de guider
des communautés chrétiennes dispersées, au nom du curé
ou de l'évêque. (159) « C'est une fonction missionnaire
qu'il faut accomplir dans les territoires, les milieux, les couches
sociales, les groupes où le prêtre est absent ou
difficilement joignable. Spécialement là où aucun prêtre
n'est disponible pour célébrer l'Eucharistie, le diacre réunit
et dirige la communauté dans une célébration de la
Parole avec distribution de la Sainte Communion, dûment conservée.
(160) C'est une fonction de suppléance que le diacre exerce par
mandat ecclésial quand il s'agit de remédier au manque de prêtres
». (161) Dans ce type de célébrations, on ne manquera
jamais de prier également pour l'accroissement des vocations
sacerdotales, en expliquant bien qu'elles sont indispensables. En présence
d'un diacre, on ne peut confier ni à un fidèle laïc ni à
une communauté de personnes (une « équipe ») la
participation à l'exercice de la charge pastorale ; il en va de même
pour la présidence d'une célébration dominicale.
Dans tous les cas, les compétences du diacre doivent être
soigneusement définies par écrit au moment de lui conférer
son office.
Entre les diacres et les différents acteurs de la pastorale, il
faudra rechercher avec générosité et conviction des
modalités de collaboration constructive et patiente. Tandis que les
diacres ont le devoir de toujours respecter l'office du curé et de
travailler en communion avec tous ceux qui partagent la charge pastorale
de ce dernier, ils ont aussi le droit d'être acceptés par
tous et pleinement reconnus. Si l'évêque décide
d'instituer des conseils pastoraux paroissiaux, les diacres qui ont reçu
une participation à la charge pastorale de la paroisse en sont
membres de droit. (162) Quoiqu'il en soit, la charité sincère
devra toujours prévaloir, qui reconnaît en chaque ministère
un don de l'Esprit pour l'édification du Corps du Christ.
42. Le contexte diocésain offre aux diacres de nombreuses
occasions d'accomplir fructueusement leur ministère.
Quand sont réunies les conditions requises, ils peuvent en effet être
membres des organismes consultatifs diocésains : du conseil
pastoral (163) en particulier et, comme on l'a dit, du conseil diocésain
pour les affaires économiques ; ils peuvent aussi participer au
synode diocésain. (164)
Cependant les diacres ne peuvent pas faire partie du conseil presbytéral,
en tant que ce dernier représente exclusivement le presbytérium.
(165)
S'ils possèdent les qualités expressément requises,
ils peuvent être appelés dans l'administration diocésaine
à remplir l'office de chancelier, (166) de juge, (167) d'assesseur,
(168) d'auditeur, (169) de promoteur de justice, de défenseur du
lien (170) et de notaire. (171)
En revanche, ils ne peuvent être nommés vicaires
judiciaires, ni vice-officiaux, ni doyens (vicaires forains), puisque ces
offices sont réservés aux prêtres. (172)
Les commissions ou organismes diocésains, la pastorale de milieux
sociaux spécifiques, en particulier la pastorale de la famille ou
des populations qui ont besoin d'un soin pastoral particulier, comme par
exemple les groupes ethniques, sont pour les diacres autant de champs
ouverts à leur ministère.
Dans l'accomplissement de ces derniers offices, le diacre n'oubliera pas
que toute action de l'Église doit être signe de la charité
et du service des frères. Dans l'action judiciaire, administrative
et organisatrice, il se gardera donc de toute forme de bureaucratisation,
pour ne pas priver son ministère de son sens et de sa fécondité
pastorales. Voilà pourquoi, pour préserver l'intégrité
du ministère diaconal, celui qui est appelé à remplir
ces offices doit de toute manière être mis dans les
conditions qui lui permettent d'accomplir un service typiquement et
proprement diaconal.
3
SPIRITUALITÉ DIACONALE
Dans la situation actuelle
43. L'Église, rassemblée par Jésus Christ et
conduite par l'Esprit Saint selon le dessein de Dieu le Père, est «
présente dans le monde, tout en étant en pèlerinage »
(173) vers la plénitude du Royaume ; (174) elle vit et annonce l'Évangile
dans des circonstances historiques concrètes. « Le monde
qu'elle a ainsi en vue est celui des hommes, la famille humaine tout entière
avec l'univers au sein duquel elle vit. C'est le théâtre où
se joue l'histoire du genre humain, le monde marqué par l'effort de
l'homme, ses défaites et ses victoires. Pour la foi des chrétiens,
ce monde a été fondé et demeure conservé par
l'amour du Créateur ; il est tombé, certes, sous l'esclavage
du péché, mais le Christ, par la croix et la résurrection,
a brisé le pouvoir du Malin, et l'a libéré pour qu'il
soit transformé selon le dessein de Dieu et qu'il parvienne à
son accomplissement ». (175)
Le diacre, membre et ministre de l'Église, doit en tenir compte
dans sa vie et dans son apostolat ; il doit connaître les cultures,
les aspirations et les problèmes de son temps, car c'est dans ce
contexte qu'il est appelé à être un signe vivant du
Christ Serviteur, et tout à la fois à faire sienne la tâche
de l'Eglise de « scruter les signes des temps et de les interpréter
à la lumière de l'Évangile ; pour qu'elle puisse répondre,
de façon adaptée à chaque génération,
aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente
et future et sur leur relation mutuelle ». (176)
Vocation à la sainteté
44. La vocation universelle à la sainteté a sa source dans
le « baptême de la foi », qui nous a rendus «
vraiment enfants de Dieu et participants de la nature divine, donc réellement
saints ». (177)
Par le sacrement de l'Ordre, les diacres « sont consacrés à
Dieu d'une manière nouvelle, [...] consacrés par l'onction
du Saint-Esprit et envoyés par le Christ » (178) au service du
Peuple de Dieu, « en vue de construire le Corps du Christ » (Ep
4, 12).
« De là jaillit la spiritualité diaconale,
qui a sa source dans ce que le Concile Vatican II appelle la grâce
sacramentelle du diaconat. (179) Non seulement elle est une aide précieuse
dans l'accomplissement des diverses fonctions, mais elle imprègne
profondément l'âme du diacre, l'incitant à l'offrande,
au don de toute sa personne pour le service du Royaume de Dieu dans l'Église.
Comme l'indique le mot lui-même de diaconat, ce qui caractérise
les sentiments et la volonté de celui qui reçoit ce
sacrement, c'est l'esprit de service. Par le diaconat, on tend à
réaliser ce que Jésus a déclaré au sujet de sa
mission : Le Fils de l'Homme n'est pas venu pour être servi
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude
(Mc 10, 45; Mt 20, 28) ». (180) Ainsi le diacre vit
par et dans son ministère la vertu d'obéissance : quand il
accomplit fidèlement les tâches qui lui sont confiées,
il sert l'épiscopat et le presbytérat dans les « munera
» de la mission du Christ. Et c'est le ministère pastoral
lui-même qu'il accomplit, pour le bien des hommes.
45. De cela découle la nécessité pour le diacre
d'accueillir avec reconnaissance l'invitation à suivre le Christ
Serviteur, et de s'appliquer à lui être fidèle dans
toutes les circonstances de sa vie. Le « caractère » reçu
dans l'ordination réalise une configuration au Christ à
laquelle il lui faut consentir et qu'il doit faire croître dans
toute sa vie.
La sanctification est une exigence commune à tous les fidèles
; (181) chez le diacre, elle se fonde ultérieurement sur la consécration
spéciale reçue. (182) Elle comporte la pratique des vertus
chrétiennes et des divers préceptes et conseils d'origine évangélique,
selon son propre état de vie. Le diacre est appelé à
vivre saintement car, par les sacrements du Baptême et de l'Ordre,
l'Esprit de Dieu l'a déjà rendu saint, il l'a constitué
ministre de l'uvre par laquelle l'Église du Christ sert et
sanctifie l'homme. (183)
Pour les diacres, la vocation à la sainteté consiste plus
particulièrement à « suivre Jésus dans son
attitude d'humble serviteur, qui ne s'exprime pas seulement par les uvres
de charité mais investit et modèle toute la manière
de penser et d'agir ». (184) « Si leur ministère est en
harmonie avec cet esprit, ils mettent davantage en lumière ce trait
spécifique du visage du Christ : le service », (185) pour ne
pas être seulement « serviteurs de Dieu », mais aussi
serviteurs de Dieu en la personne de leurs frères. (186)
Corrélations crées par le Sacrement de l'Ordre
46. L'ordination sacrée confère au diacre, à
travers des dons sacramentels spécifiques, une participation spéciale
à la consécration et à la mission de Celui qui s'est
fait serviteur du Père par la rédemption de l'homme ; elle
l'introduit, d'une façon nouvelle et particulière, dans le
mystère du Christ, de l'Église et du salut de tous les
hommes. C'est pourquoi la vie spirituelle du diacre doit approfondir et développer
cette triple relation, selon les principes d'une spiritualité
communautaire par laquelle on s'attache à témoigner que l'Église
est, par nature, une communion.
47. La relation au Christ, qui a pris la condition de serviteur par
amour pour le Père et pour ses frères les hommes, est la
première et la plus fondamentale des relations. (187) En vertu de
son ordination, le diacre est véritablement appelé à
agir en conformité au Christ Serviteur.
Le Fils éternel de Dieu « s'est dépouillé
lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,
7) et Il a vécu cette condition dans l'obéissance au Père
(cf. Jn 4, 34) et dans l'humble service de ses frères (cf.
Jn 13, 4-15). En tant que serviteur du Père dans l'uvre
de rédemption des hommes, le Christ devient le chemin, la vérité
et la vie de chaque diacre dans l'Eglise.
Toute l'activité ministérielle n'aura de sens que si elle
contribue à mieux faire connaître, aimer et suivre le Christ
dans sa diaconie. Il est donc nécessaire que les diacres
s'emploient à conformer leur vie à Jésus-Christ qui,
par son obéissance au Père « jusqu'à la mort, et
la mort sur la croix » (Ph 2, 8), a racheté l'humanité.
48. L'Église est inséparablement associée à
cette relation fondamentale. (188) Le Christ l'aime, il la purifie, il la
nourrit et il prend soin d'elle (cf. Ep 5, 25-29). Le diacre ne
pourrait vivre fidèlement sa configuration au Christ sans partager
son amour de l'Église : « Pour elle, il ne peut que nourrir un
profond attachement, étant donné sa mission et son
institution divine ». (189)
Le rite de l'ordination met en relief le lien qui s'établit entre
l'évêque et le diacre : seul l'évêque impose les
mains à celui qui a été choisi, en appelant sur lui
l'effusion de l'Esprit Saint. Chaque diacre trouve donc la référence
de son ministère dans la communion hiérarchique avec son évêque.
(190)
L'ordination diaconale souligne encore un autre aspect ecclésial
: le diacre reçoit une participation ministérielle à
la diaconie du Christ, par laquelle le Peuple de Dieu, guidé par le
Successeur de Pierre et par les autres évêques en communion
avec lui, avec la coopération des prêtres, poursuit l'uvre
de la Rédemption des hommes. Le diacre est donc appelé à
nourrir son esprit et son ministère par un amour ardent et actif de
l'Église, et par un désir sincère d'être en
communion avec le Saint-Père, avec son évêque et avec
les prêtres de son diocèse.
49. Il ne faut pas perdre de vue enfin que la diaconie du Christ est
destinée à l'homme, à tout homme (191) qui dans son
esprit et dans son corps porte la marque du péché, mais qui
est appelé à la communion avec Dieu. « Car Dieu a tant
aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle »
(Jn 3, 16). Le Christ s'est fait le serviteur de ce dessein
d'amour en prenant notre chair ; et l'Église est dans l'histoire
l'instrument et le signe de cette diaconie.
Ainsi, en vertu du sacrement, le diacre est destiné à
servir ses frères, qui ont besoin du salut. Et si, dans le Christ
Serviteur, dans ses paroles et ses actes, l'homme peut découvrir en
plénitude l'amour déployé par le Père pour le
sauver, il doit pouvoir trouver aussi cette charité dans la vie du
diacre. La tâche essentielle de la vie spirituelle du diacre sera
d'imiter toujours davantage l'amour du Christ pour l'homme, qui dépasse
les limites de toute idéologie humaine.
À ceux qui désirent être admis à la formation
diaconale, on demande « un esprit naturellement enclin à
servir la hiérarchie sacrée et la communauté chrétienne
» : (192) il ne faut pas l'entendre « au sens d'une simple
spontanéité des dispositions naturelles [...] Il s'agit
d'une propension de la nature animée par la grâce, avec un
esprit de service qui conforme le comportement humain à celui du
Christ. Le sacrement du diaconat développe cette propension : il
rend le sujet plus intimement participant à l'esprit de service du
Christ, il pénètre sa volonté par une grâce spéciale,
il fait en sorte que le diacre, dans tout son comportement, soit animé
d'une propension nouvelle au service de ses frères ».
(193)
Moyens de la vie spirituelle
50. Les relations précédemment évoquées font
apparaître la primauté de la vie spirituelle. Le diacre doit
donc se rappeler que vivre la diaconie du Seigneur dépasse toute
capacité naturelle ; il lui faut donc correspondre, en pleine
conscience et en toute liberté, à cet appel du Christ : «
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut
de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi
vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi » (Jn 15, 4).
Suivre le Christ dans le ministère diaconal est une aventure
fascinante mais ardue : elle est remplie de satisfactions et de fruits,
mais parfois, elle fait aussi traverser les difficultés et les
peines des vrais disciples du Seigneur Jésus Christ. Pour réussir,
le diacre a besoin de demeurer avec le Christ, pour que ce soit Lui qui
porte la responsabilité de son ministère ; il a besoin de réserver
la première place à la vie spirituelle, de vivre généreusement
la diaconie, de concilier son ministère et ses obligations
familiales s'il est marié ou professionnelles, de façon
à adhèrer toujours davantage à la personne et à
la mission du Christ Serviteur.
51. L'accomplissement fidèle et inlassable du ministère,
dans une unité de vie raisonnée et sans cesse à
rechercher, est sans aucun doute la source première du progrès
dans la vie spirituelle. (194) Accompli de manière exemplaire, loin
de s'opposer à la vie spirituelle, le ministère contribue au
développement des vertus théologales, il accroît le
propos de se donner au service de ses frères et il favorise la
communion hiérarchique. Avec les adaptations nécessaires, ce
qui est dit des prêtres vaut aussi pour les diacres : « Ils
sont ordonnés à la perfection de la vie par les actions sacrées
quotidiennes elles-mêmes, comme aussi par leur ministère tout
entier [...]. Quant à la sainteté, [...] elle contribue
beaucoup à rendre fructueux le ministère qu'ils
accomplissent ». (195)
52. Le diacre aura toujours présent à l'esprit
l'exhortation de la liturgie d'ordination : « Recevez l'Evangile du
Christ, que vous avez la mission d'annoncer. Soyez attentif à
croire à la Parole que vous lirez, à enseigner ce que vous
aurez cru, à vivre ce que vous aurez enseigné ». (196)
Pour proclamer la Parole de Dieu dignement et avec fruit, le diacre doit
« par une lecture sacrée assidue et par une étude
approfondie, s'attacher aux Écritures, de peur qu'il ne devienne un
vain prédicateur de la Parole de Dieu au-dehors, lui qui ne l'écouterait
pas au-dedans de lui, (197) alors qu'il doit faire part aux fidèles
qui lui sont confiés, spécialement au cours de la sainte
liturgie, des richesses sans mesure de la Parole divine ». (198)
Sous la conduite de ceux qui dans l'Église sont les maîtres
authentiques de la vérité divine et catholique, (199) il
devra en outre approfondir cette Parole pour en éprouver l'attrait
et la puissance salvifique (cf. Rm 1, 16). Sa sainteté se
fonde sur sa consécration et sa mission également en ce qui
concerne la Parole : il prendra conscience d'en être le ministre.
Comme membre de la hiérarchie, ses actes et ses déclarations
engagent l'Église : il est donc essentiel pour sa charité
pastorale qu'il vérifie l'authenticité de ce qu'il enseigne,
sa communion effective et explicite avec le Souverain Pontife, avec
l'ordre épiscopal et avec son évêque, non seulement en
ce qui concerne le symbole de la foi, mais aussi l'enseignement du Magistère
ordinaire et la discipline, dans l'esprit de la profession de foi qu'il
prononce avant l'ordination et du serment de fidélité. (200)
Car « la force et la puissance que recèle la Parole de Dieu
sont si grandes qu'elles constituent, pour l'Église, son point
d'appui et sa vigueur et, pour les enfants de l'Église, la force de
leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de
leur vie spirituelle ». (201) Plus le diacre fréquentera la
Parole de Dieu, plus il aura envie de la communiquer à ses frères.
Dans l'Écriture, c'est Dieu qui parle à l'homme, (202) dans
la prédication le ministre sacré favorise cette rencontre de
salut. Il se consacrera donc avec un soin tout particulier à la prédication
inlassable de la Parole, afin que les fidèles n'en soient pas privés
à cause de l'ignorance ou de la paresse du ministre ; il sera
intimement persuadé que l'exercice du ministère de la Parole
ne se réduit pas à la prédication.
53. De même, quand il baptise, quand il distribue le Corps et le
Sang du Seigneur ou quand il sert dans la célébration des
autres sacrements et des sacramentaux, le diacre réalise son
identité dans la vie de l'Église : il est ministre du Corps
du Christ, corps mystique et corps ecclésial ; il se rappellera
que, vécues dans la foi et le respect, ces actions de l'Église
contribuent à sa croissance spirituelle et à l'édification
de la communauté chrétienne. (203)
54. Dans leur vie spirituelle, les diacres accorderont toute
l'importance qu'ils méritent aux sacrements de la grâce, qui «
ont pour fin de sanctifier les hommes, d'édifier le Corps du
Christ, enfin de rendre culte à Dieu ». (204)
Ils participeront surtout, avec une foi particulière, à la
célébration quotidienne du sacrifice eucharistique, (205) en
exerçant si possible leur propre munus liturgique ; ils ne
se lasseront pas d'adorer le Seigneur présent dans le Sacrement,
(206) puisque l'Eucharistie, source et sommet de toute l'évangélisation,
« contient tout le trésor spirituel de l'Église ».
(207) Elle sera pour eux une véritable rencontre du Christ, qui,
par amour de l'homme, s'est fait victime expiatoire, nourriture de vie éternelle,
et ami compatissant à toute souffrance.
Conscients de leur faiblesse et confiants dans la miséricorde
divine, ils auront régulièrement recours au sacrement de la
réconciliation : (208) le pécheur y rencontre le Christ rédempteur,
il y reçoit le pardon de ses fautes et se trouve entraîné
vers la plénitude de la charité.
55. Dans les engagements caritatifs que l'évêque lui aura
confiés, le diacre se laissera toujours conduire par l'amour du
Christ pour tous les hommes, et non par ses intérêts
personnels ou par les idéologies qui contredisent l'universalité
du salut ou nient la vocation transcendante de l'homme. Que le diacre se
souvienne aussi que la diaconie de la charité conduit nécessairement
à promouvoir la communion à l'intérieur de l'Église
particulière. La charité est, en effet, l'âme de la
communion ecclésiale. Le diacre s'investira pour favoriser la
fraternité, la coopération avec les prêtres et la
communion sincère avec l'évêque.
56. Que les diacres sachent toujours, quels que soient le contexte et
les circonstances, demeurer fidèles au précepte du Seigneur
: « Veillez et priez sans cesse, pour pouvoir échapper à
tout ce qui doit arriver et comparaître devant le Fils de l'homme »
(Lc 21, 36 ; cf. Ph 4, 6-7)
La prière est ce dialogue personnel avec Dieu où leur
seront conférées la lumière et la force nécessaires
pour suivre Jésus-Christ et pour servir leurs frères dans
leurs diverses vicissitudes. Forts de cette certitude, que les diacres
cherchent à se laisser modeler par les diverses formes de prière
: la célébration de la Liturgie des Heures, selon les
modalités établies par la conférence des Evêques,
(209) caractérise toute leur vie de prière ; en tant que
ministres, ils intercèdent pour toute l'Église. Cette prière
se prolonge dans la lectio divina, l'oraison mentale assidue, la
participation aux retraites spirituelles selon les dispositions du droit
particulier. (210)
Les diacres auront également à cur la vertu de pénitence
et les autres moyens de sanctification, qui aident tant à
rencontrer Dieu personnellement. (211)
57. Pour le diacre, participer au mystère du Christ Serviteur
oriente nécessairement le cur vers l'Église et vers
celle qui en est la Mère très sainte. On ne peut en effet séparer
le Christ de l'Eglise, qui est son Corps. La réalité de
l'union avec la Tête suscitera un véritable amour pour le
Corps. Et cet amour permettra au diacre de collaborer efficacement à
la construction de l'Église, en se consacrant aux devoirs de son
ministère, dans la fraternité et la communion hiérarchique
avec son évêque et le presbytérium. Toute l'Église
doit être dans le cur du diacre : l'Église universelle,
qui trouve en la personne du Pape, en tant que successeur de Pierre, le
principe et le fondement perpétuel et visible de son unité ;
(212) l'Église particulière, qui « adhérant à
son pasteur et par lui rassemblée dans le Saint-Esprit grâce à
l'Évangile et à l'Eucharistie [...] (rend) vraiment présente
et agissante l'Église du Christ, une, sainte, catholique et
apostolique ». (213)
L'amour du Christ et de l'Église est étroitement lié
à celui pour la Vierge Marie, l'humble servante du Seigneur, qui,
au titre unique et admirable de « mère », a été
l'associée généreuse de la diaconie de son divin Fils
(cf. Jn 19, 25-27). L'amour pour la Mère du Seigneur, fondé
sur la foi, exprimé dans la prière quotidienne du chapelet,
l'imitation de ses vertus et le fait de s'en remettre à elle avec
confiance, donnera leur sens à des manifestations de vraie dévotion
filiale. (214)
Chaque diacre aura les yeux tournés vers Marie, avec respect et
dans une profonde affection ; car « la Vierge Mère a été
parmi toutes les créatures celle qui aura le mieux vécu la
pleine vérité de la vocation : personne n'a répondu
avec autant d'amour à l'immense amour de Dieu ». (215) Cet
amour particulier envers la Vierge servante du Seigneur, né de la
Parole et totalement enraciné dans la Parole, deviendra une
imitation de sa vie. Ce sera une façon d'introduire dans l'Église
cette dimension mariale si proche de la vocation du diacre. (216)
58. Enfin, la direction spirituelle régulière sera pour le
diacre d'une très grande utilité. L'expérience montre
tous les bienfaits qui peuvent être retirés d'un dialogue
sincère et humble avec un directeur sage, non seulement pour résoudre
les doutes et les problèmes inévitables de la vie, mais pour
réaliser le discernement nécessaire et pour parvenir à
une meilleure connaissance de soi, afin de suivre enfin le Christ dans une
fidélité grandissante.
Spiritualité du diacre et états de vie
Unité dans
la diversité
59. A la différence de ce qui est demandé pour le presbytérat,
on peut admettre au diaconat permanent d'abord des hommes célibataires,
mais aussi des hommes qui vivent dans le sacrement du mariage, ainsi que
des veufs. (217)
60. L'Église reconnaît avec gratitude le magnifique don du
célibat que Dieu accorde à certains de ses membres. Sous des
formes variées, tant en Orient qu'en Occident, elle l'a lié
au ministère ordonné, auquel il est toujours remarquablement
approprié. (218) Elle sait bien que ce charisme, accepté et
vécu par amour du Royaume des Cieux (cf. Mt 19, 12),
oriente toute la personne du diacre vers le Christ qui, dans la virginité,
se consacra lui-même pour servir le Père et conduire les
hommes à la plénitude du Royaume. Aimer Dieu et servir ses
frères par ce choix de totalité, loin de s'opposer au développement
personnel du diacre, le favorise, car la charité est la véritable
perfection de tout homme. Or dans le célibat, l'amour se présente
comme signe d'une consécration totale au Christ, dans un cur
sans partage, dans une plus libre consécration au service de Dieu
et des hommes ; (219) ceci justement parce que le choix du célibat
ne signifie pas le mépris du mariage, ni une fuite du monde, mais
plutôt une façon privilégiée de servir les
hommes et le monde.
Les hommes de notre temps, si souvent plongés dans l'éphémère,
sont très sensibles au témoignage de ceux qui proclament l'éternité
par leur propre vie. Les diacres ne se priveront pas de donner ce témoignage
à leurs frères, par la fidélité à leur
célibat, afin de les inciter à chercher les valeurs qui
manifestent la vocation de l'homme à la transcendance. « Le célibat
en vue du Royaume n'est pas seulement un signe eschatologique,
mais il a aussi une grande signification sociale, dans la vie présente,
pour le service du peuple de Dieu ». (220)
Pour mieux conserver durant toute leur vie le don qu'ils ont reçu
de Dieu, pour le bien de l'Église entière, les diacres ne
s'appuieront pas de manière excessive sur leurs propres forces,
mais garderont toujours un esprit d'humble prudence et de vigilance, se
rappelant que « l'esprit est prompt mais la chair est faible » (Mt
26, 41). Ils seront aussi fidèles à la vie de prière
et aux devoirs du ministère.
Envers les personnes dont la familiarité pourrait compromettre
leur chasteté ou provoquer le scandale, ils se comporteront avec
prudence. (221)
Enfin, ils seront conscients que la société pluraliste
actuelle les oblige à un discernement attentif dans l'usage des médias.
61. Le sacrement du mariage, qui sanctifie l'amour des conjoints et le
rend signe efficace de l'amour par lequel le Christ se donne à l'Église
(cf. Ep 5, 25), est aussi un don de Dieu et doit nourrir la vie
spirituelle du diacre marié. Puisque la vie conjugale et familiale,
et le travail professionnel, réduisent inévitablement le
temps que l'on peut consacrer au ministère, il faut un engagement
particulier pour atteindre l'unité de vie nécessaire, y
compris à travers la prière commune. Dans le mariage,
l'amour prend la forme d'un don interpersonnel, d'une fidélité
mutuelle, source de vie nouvelle, soutien dans les moments de joie et d'épreuves
; en un mot, l'amour se fait service. Vécu dans la foi, ce «
service familial » est pour les autres fidèles un
exemple d'amour dans le Christ, et le diacre marié doit le mettre à
profit pour stimuler sa diaconie dans l'Eglise.
Le diacre marié doit percevoir particulièrement qu'il a la
responsabilité d'offrir le témoignage évident de la
sainteté du mariage et de la famille. Plus le diacre et son épouse
grandiront dans l'amour mutuel, plus forte sera leur donation envers leurs
enfants et plus significatif sera leur exemple pour la communauté
chrétienne. « L'enrichissement et l'approfondissement de
l'amour-sacrifice réciproque entre mari et femme est peut-être
l'implication la plus significative que la femme du diacre puisse avoir
dans le ministère public de son mari dans l'Église ».
(222) Cet amour grandit grâce à la vertu de chasteté,
qui fleurit toujours y compris à travers l'exercice de la
paternité responsable dans l'apprentissage du respect pour
le conjoint et dans la pratique d'une certaine continence. Cette vertu
favorise une maturité de donation qui se traduit rapidement dans le
ministère : elle permet d'échaper aux attitudes possessives,
à l'idolâtrie de la réussite professionnelle et à
l'incapacité d'organiser son temps ; elle favorise au contraire des
relations personnelles authentiques, la délicatesse, la capacité
à donner à chaque chose la place qui lui revient.
Des initiatives opportunes seront prises pour faire croître dans
toute la famille le sens du ministère diaconal. La femme du diacre,
qui a donné son consentement au choix de son mari, (223) devra être
aidée et soutenue pour vivre son rôle avec joie et discrétion,
pour pouvoir apprécier tout ce qui concerne l'Église, et en
particulier les engagements confiés à son mari. Pour cette
raison, il est bon qu'elle soit informée des activités de
son mari, évitant cependant tout envahissement indu : de façon
à établir et mettre en place un rapport équilibré
et harmonieux entre la vie familiale, professionnelle et ecclésiale.
Les enfants du diacre également, s'ils sont bien préparés,
pourront apprécier le choix de leur père et s'engager avec
un intérêt particulier dans l'apostolat et dans un témoignage
de vie cohérent.
En conclusion, la famille du diacre marié, comme d'ailleurs toute
famille chrétienne, est invitée à prendre une part
active et responsable à la mission de l'Église dans la
situation du monde actuel. « Le diacre et sa femme doivent être
un exemple de la fidélité et de l'indissolubilité
du mariage chrétien, face au monde qui exprime son besoin de
tels signes. Affrontant avec un esprit de foi les défis de
la vie conjugale et les exigences de la vie quotidienne, ils renforcent la
vie familiale, non seulement dans la communauté ecclésiale,
mais aussi dans toute la société. Ils montreront aussi
comment les obligations familiales, professionnelles, pastorales peuvent être
harmonisées au service de la mission de l'Église.
Les diacres, leurs femmes et leurs enfants peuvent beaucoup encourager
tous ceux qui travaillent à promouvoir la vie de famille ».
(224)
62. Il faut réfléchir sur la situation qui résulte
de la mort de l'épouse d'un diacre. C'est un moment de l'existence
qui doit être vécu dans la foi et dans l'espérance chrétiennes.
Le veuvage ne doit pas anéantir le dévouement pour les
enfants, s'il y en a ; il ne doit pas non plus conduire à une
tristesse sans espérance. Cette étape de la vie, aussi
douloureuse qu'elle puisse être, est un appel à la
purification intérieure, une incitation à croître dans
la charité, dans le service des siens et de tous les membres de l'Église.
C'est aussi un appel à grandir dans l'espérance, puisque
l'accomplissement fidèle du ministère est un chemin pour
rejoindre dans la gloire du Père le Christ et ceux que nous aimons.
Mais il faut reconnaître que cet événement
introduit, dans la vie de la famille, une situation nouvelle qui influe
sur les rapports humains et qui amène souvent des difficultés
économiques. Le diacre devenu veuf devra donc être aidé
avec une grande charité : il doit discerner et accepter cette
nouvelle situation personnelle, il ne doit négliger ni son devoir
d'éduquer les enfants éventuels, ni les nouveaux besoins de
sa famille.
Plus spécialement, le diacre veuf devra être aidé à
garder la continence parfaite et perpétuelle à laquelle il
est tenu, (225) et à comprendre les profondes raisons ecclésiales
qui rendent impossible son remariage (cf. 1 Tm 3, 12), en
conformité avec la discipline constante de l'Église d'Orient
comme de celle d'Occident. (226) Un dévouement plus intense aux
autres dans le ministère, pour l'amour de Dieu, peut aider à
y parvenir ; l'aide fraternelle des autres ministres et des fidèles,
ainsi que la proximité de l'évêque, seront d'un grand
réconfort.
Si c'est la femme du diacre qui reste veuve, que les ministres et les
fidèles ne la laissent jamais seule face à ses besoins,
selon ce qui sera possible.
4
FORMATION PERMANENTE DU DIACRE
Caractéristiques
63. La formation permanente des diacres est une exigence humaine qui
prolonge l'appel surnaturel à servir l'Église de façon
ministérielle et la formation initiale au ministère, à
tel point qu'il faut considérer ces deux moments de formation comme
un unique parcours de vie chrétienne et diaconale. (227) « À
celui qui reçoit le diaconat, s'impose l'obligation de la formation
doctrinale permanente, pour compléter et actualiser sans cesse le
patrimoine reçu avant l'ordination », (228) de sorte que la
vocation « au » diaconat continue et s'exprime à nouveau
comme vocation « dans » le diaconat, à travers le
renouvellement périodique du « Oui, je le veux » prononcé
à l'ordination.
Cette formation doit donc être considérée
tant par l'Église qui la dispense que par les diacres qui en bénéficient
comme un droit-devoir mutuel, fondé sur la vérité
de l'engagement vocationnel assumé.
Les évêques et les diacres ne peuvent négliger cette
obligation d'avoir toujours à proposer et à recevoir la
formation intégrale appropriée.
Les normes de l'Église (229) rappellent constamment les caractéristiques
de cette formation permanente : obligatoire, globale, interdisciplinaire,
profonde, scientifique et orientée vers la vie apostolique ; elles
sont encore plus nécessaires si la formation initiale ne s'est pas
déroulée selon le modèle ordinaire.
Cette formation présente les traits de la « fidélité
» au Christ et à l'Église, et de la « conversion
continue », fruit de la grâce sacramentelle vécue dans
le dynamisme de la charité pastorale propre à chaque
expression du ministère ordonné. Elle apparaît comme
un choix fondamental, qui a besoin de s'affirmer et de s'exprimer à
nouveau au fil des années de diaconat permanent, à travers
une longue suite de réponses cohérentes, enracinées
et vivifiées par le « oui » initial. (230)
Motivations
64. Si on s'inspire de la prière d'ordination, la formation
permanente se fonde sur la nécessité pour le diacre d'aimer
le Christ de façon à l'imiter (« En imitant ainsi ton
Fils Jésus ») ; elle tend à le confirmer dans une fidélité
totale au ministère (« qu'ils soient fortifiés pour
remplir fidèlement leur ministère ») ; elle est une
invitation à suivre le Christ Serviteur dans la radicalité
et la loyauté (« Fais croître en eux les vertus évangéliques...
une charité sincère ... qu'ils prennent soin... qu'ils
s'efforcent d'être dociles ... par l'exemple de leur conduite,
qu'ils soient un modèle pour le peuple saint »).
La formation permanente a donc « son fondement propre et sa raison
particulière dans le dynamisme même de l'ordination reçue
» (231) et elle se nourrit avant tout de l'Eucharistie, condensé
du mystère chrétien, source inépuisable de toute énergie
spirituelle. Le diacre peut aussi s'appliquer, en quelque sorte,
l'exhortation de l'apôtre Paul à Timothée : « Je
t'invite à raviver le don spirituel que Dieu a déposé
en toi » (2 Tm 1, 6 ; cf. 1 Tm 4, 14-16). Les
exigences théologiques de l'appel à une mission singulière
de service ecclésial réclament du diacre un amour croissant
pour l'Église et pour ses frères, que manifeste
l'accomplissement fidèle de ses tâches et de ses fonctions
propres. Choisi par Dieu pour être saint en servant l'Église
et tous les hommes, le diacre doit grandir dans la conscience de son
caractère ministériel, de façon continue et équilibrée,
responsable, zélée et toujours joyeuse.
Acteurs
65. Le diacre est le premier responsable et le premier acteur de sa
formation permanente. Pour lui, elle est avant tout un processus perpétuel
de conversion, qui concerne son être en tant que diacre, c'est-à-dire
toute sa personne consacrée par le sacrement de l'Ordre et mise au
service de l'Église, pour en développer toutes les capacités
; ainsi, il peut vivre pleinement les dons ministériels reçus,
à chaque instant de sa vie, dans toutes les conditions de son
existence et dans les diverses responsabilités que lui confère
l'évêque. (232)
La sollicitude de l'Église pour la formation permanente des
diacres serait donc inefficace si chacun d'eux ne s'y engageait pas. Cette
formation ne peut donc être réduite à des cours, des
journées d'étude, etc., mais elle demande que chaque diacre,
conscient de cette nécessité, s'intéresse à la
cultiver avec un esprit de saine initiative. Que le diacre prenne soin de
lire des ouvrages choisis selon des critères d'Église, qu'il
ne manque pas de suivre quelque périodique dont la fidélité
au magistère est éprouvée, et qu'il ne néglige
pas la méditation quotidienne. Se former toujours plus pour servir
toujours mieux est une part importante du service qui lui est demandé.
66. Pour l'évêque, (233) comme aussi pour les prêtres
coopérateurs de l'ordre épiscopal, qui portent la
responsabilité et la charge de sa réalisation, la formation
permanente revient à aider les diacres à « répondre
généreusement à l'engagement que requiert la dignité
et la responsabilité que Dieu leur a confiées par le
sacrement de l'Ordre, à conserver, à défendre et à
développer leur identité et leur vocation spécifique,
à se sanctifier et à sanctifier les autres dans l'exercice
de leur ministère ». (234)
Les perspectives du diacre et de l'évêque sont complémentaires
et s'appellent mutuellement en tant qu'elles se fondent, avec l'aide des
dons surnaturels, dans l'unité intérieure de la personne.
L'aide que les formateurs sont appelés à offrir sera
d'autant plus efficace qu'elle répondra mieux aux besoins
personnels de chaque diacre, parce que chacun vit son ministère
dans l'Église comme une personne unique et dans des conditions qui
lui sont propres.
L'accompagnement personnalisé fera également ressentir aux
diacres l'amour avec lequel notre mère l'Église a le souci
de leur engagement à vivre fidèlement la grâce du
sacrement. Il est donc de la plus haute importance que les diacres aient
la possibilité de choisir un directeur spirituel approuvé
par l'évêque, avec lequel s'entretenir régulièrement
et fréquemment.
Par ailleurs, toute la communauté diocésaine est, à
sa manière, impliquée dans la formation des diacres, (235)
et plus particulièrement le curé ou un autre prêtre
désigné pour cela qui apportera son soutien avec une
sollicitude fraternelle.
Particularités
67. L'application et l'engagement personnel mis dans la formation
permanente sont des signes sans équivoque d'une réponse cohérente
à la vocation divine, d'un amour sincère pour l'Église
et d'une préoccupation pastorale authentique pour les fidèles
chrétiens et pour tous les hommes. On peut étendre aux
diacres ce qui est dit des prêtres : « La formation permanente
est un moyen nécessaire [...] pour atteindre la fin de sa vocation,
c'est-à-dire le service de Dieu et de son peuple ». (236)
La formation permanente est une vraie nécessité : elle se
présente en continuité avec la formation initiale, dont elle
partage les finalités et la signification, et qu'elle a pour rôle
d'intégrer, de conserver et d'approfondir.
La disponibilité essentielle aux autres du diacre est une
expression pratique de sa configuration sacramentelle au Christ Serviteur,
reçue dans l'Ordination sacrée et imprimée dans l'âme
par le caractère : c'est un objectif et un rappel permanent pour le
ministère et la vie des diacres. Dans cette perspective, on ne peut
réduire la formation permanente à un simple effort de complément
culturel ou pratique pour faire plus ou mieux. La formation
permanente ne doit pas viser seulement à garantir une mise à
jour, mais tendre à faciliter une progressive conformation pratique
de toute l'existence du diacre à Jésus-Christ, qui aime et
sert tous les hommes.
Domaines
68. La formation permanente doit englober toutes les dimensions de la
vie et du ministère du diacre et les harmoniser. Aussi, comme pour
les prêtres, se doit-elle d'être concrète, systématique
et personnalisée, dans chacune de ses dimensions : humaine,
spirituelle, intellectuelle et pastorale. (237)
69. Avoir soin des divers aspects de la formation humaine des diacres,
aujourd'hui comme hier, est une tâche importante des pasteurs. Le
diacre, conscient d'avoir été choisi en tant qu'homme parmi
les hommes, pour se mettre au service de tous les hommes, doit être
prêt à accepter une aide pour l'amélioration de ses
qualités humaines précieux instruments de son service
ecclésial et à perfectionner tous les aspects de sa
personnalité qui peuvent rendre son ministère plus efficace.
Pour réaliser de manière plus utile sa vocation à
la sainteté et sa mission ecclésiale particulière, il
doit s'appliquer surtout en gardant les yeux fixés sur Celui
qui est Dieu parfait et homme parfait à pratiquer les vertus
naturelles et surnaturelles qui le rendront plus semblable à
l'image du Christ et plus digne de l'estime de ses frères. (238) En
particulier, il devra développer, dans son ministère et dans
la vie quotidienne, la bonté du cur, la patience, l'amabilité,
la force d'âme, l'amour de la justice, la fidélité à
la parole donnée, l'esprit de sacrifice, la cohérence dans
les engagements librement assumés, l'esprit de service, etc.
La pratique de ces vertus aidera les diacres à devenir des hommes
à la personnalité équilibrée, mûrs dans
leur agir et dans le discernement des événements et des
circonstances.
Il est tout aussi essentiel que le diacre, conscient de la dimension
d'exemple de son comportement social, réfléchisse sur
l'importance de la capacité de dialogue, sur la justesse des
diverses formes de relations personnelles, sur l'aptitude à
comprendre les cultures, sur la valeur de l'amitié et sur la
noblesse des attitudes. (239)
70. La formation spirituelle permanente est étroitement liée
à la spiritualité diaconale, qu'elle doit nourrir et faire
progresser, ainsi qu'au ministère, soutenu par « une vraie
rencontre personnelle avec Jésus, un dialogue confiant avec le Père,
une expérience profonde de l'Esprit ». (240) Les diacres
seront donc spécialement encouragés et soutenus par les
Pasteurs à nourrir de manière responsable leur vie
spirituelle, de laquelle jaillit avec abondance la charité qui
soutient et qui rend fécond leur ministère, en évitant
le danger de tomber dans l'activisme ou dans une mentalité «
bureaucratique » dans l'exercice du diaconat.
En particulier, la formation spirituelle devra développer chez
les diacres des attitudes liées à la triple diaconie de la
parole, de la liturgie et de la charité.
La méditation assidue de la Sainte Écriture fera parvenir à
une familiarité et à un dialogue d'adoration avec le Dieu
vivant, qui favoriseront l'assimilation de la Parole révélée
tout entière.
La connaissance profonde de la Tradition et des livres liturgiques
aidera le diacre à redécouvrir continuellement les richesses
inépuisables des mystères divins, pour être un
ministre digne.
La sollicitude fraternelle dans la charité orientera le diacre
vers l'animation et la coordination des initiatives de miséricorde
spirituelle et corporelle, comme un signe vivant de la charité de
l'Eglise.
Tout ceci demande de programmer de façon précise et réaliste
les moyens et les temps dont on dispose, en cherchant toujours à éviter
les improvisations. Outre l'encouragement à la direction
spirituelle, on doit prévoir des cours, des sessions d'étude
de thèmes appartenant à la grande tradition chrétienne
théologique et spirituelle, des temps spirituels particulièrement
forts et des visites de hauts-lieux spirituels.
A l'occasion des exercices spirituels, auxquels il devrait participer au
moins tous les deux ans, (241) le diacre ne manquera pas d'établir
un programme de vie concret, qu'il vérifiera périodiquement
avec son directeur spirituel. Dans ce projet, ne devront pas manquer les
temps consacrés quotidiennement à la dévotion
eucharistique fervente, à une filiale piété mariale
et aux pratiques ascétiques habituelles, en plus de ceux consacrés
à la prière liturgique et à la méditation
personnelle.
Le centre unificateur de cet itinéraire spirituel est
l'Eucharistie. Elle est le critère d'orientation, la dimension
permanente de toute la vie et de l'action diaconale, le moyen
indispensable pour une persévérance consciente et pour tout
renouveau authentique, afin de parvenir ainsi à une synthèse
équilibrée de sa propre vie. Dans cette perspective, la
formation spirituelle du diacre fait redécouvrir l'Eucharistie
comme une Pâque, dans sa réalisation annuelle (la Semaine
Sainte), hebdomadaire (le Dimanche) et quotidienne (la Messe en semaine).
71. L'insertion des diacres dans le mystère de l'Eglise, en vertu
de leur baptême et du premier degré du sacrement de l'Ordre,
rend nécessaire une formation permanente qui affermit chez eux la
conscience et la volonté de vivre dans une communion consentie,
effective et mûrie, avec les prêtres et avec l'évêque
propre, ainsi qu'avec le Souverain Pontife qui est le fondement visible de
l'unité de toute l'Église.
Ainsi formés, les diacres se présenteront eux aussi comme
des animateurs de communion dans leur ministère. Face à des
tensions, ils ne manqueront pas, en particulier, de promouvoir la
pacification pour le bien de l'Eglise.
72. Il faut organiser des initiatives adaptées (journées
d'étude, cours de recyclage, participation à des cours ou
des séminaires donnés par des instituts d'étude) pour
approfondir la doctrine de la foi. En ce sens, il sera particulièrement
utile d'inciter à l'étude attentive, approfondie et systématique
du Catéchisme de l'Église catholique.
Il est indispensable de s'assurer que le diacre a une connaissance
exacte des sacrements de l'Ordre, de l'Eucharistie et des sacrements
habituellement confiés aux diacres, comme le Baptême et le
Mariage. Il est aussi nécessaire d'approfondir les thèmes de
la philosophie, de l'ecclésiologie, de la théologie
dogmatique, de la Sainte Écriture et du droit canonique qui sont
les plus utiles à l'accomplissement de leur ministère.
En plus d'une saine mise à jour, ces rencontres devraient être
des stimulants pour la prière, pour une meilleure communion et pour
une action pastorale toujours plus efficace, répondant aux nécessités
urgentes de la nouvelle évangélisation.
Il conviendra d'approfondir également, de façon
communautaire et sous la conduite de maîtres sûrs, les
documents du Magistère, en particulier ceux qui expriment la
position de l'Église sur des questions doctrinales et morales plus
délicates, toujours dans l'optique du ministère pastoral. Ce
faisant, il est possible d'exprimer et de réaliser l'obéissance
due au pasteur universel de l'Église et aux pasteurs diocésains,
et d'être plus fidèle à la doctrine et à la
discipline de l'Église, dans un lien de communion renforcé.
Il est encore du plus grand intérêt et il demeure très
actuel d'étudier, d'approfondir et de diffuser la doctrine sociale
de l'Église. L'insertion d'une bonne part des diacres dans la vie
professionnelle, le travail et la famille leur permettra d'élaborer
des médiations effectives pour faire connaître et pour mettre
en pratique l'enseignement social chrétien.
Ceux qui en ont les capacités peuvent être orientés
par leur évêque vers une spécialisation dans une
discipline théologique, en obtenant si possible leurs titres d'étude
auprès de centres académiques pontificaux ou reconnus par le
Saint-Siège, qui assurent une formation doctrinale sûre.
Enfin, qu'ils aient toujours à cur l'étude systématique,
non seulement pour perfectionner leur savoir théologique, mais
aussi pour vivifier continuellement leur ministère, en le rendant
toujours plus adapté aux besoins de la communauté ecclésiale.
73. A côté du devoir d'approfondir les sciences sacrées,
il faut prendre soin d'acquérir convenablement les méthodes
pastorales (242) en vue d'un ministère fructueux.
La formation pastorale permanente consiste en premier lieu à
promouvoir continuellement la volonté du diacre de rendre son
ministère plus efficace : rendre présent dans l'Eglise et la
société l'amour et le service du Christ envers tous les
hommes, sans distinction, spécialement envers les plus faibles et
les plus nécessiteux. En effet, c'est dans la charité
pastorale de Jésus que le diacre puise la force d'agir et trouve
son modèle. Cette même charité le pousse et le
stimule, en collaborant avec l'évêque et les prêtres, à
promouvoir la mission propre des fidèles laïcs dans le monde.
Il est donc incité à « toujours mieux connaître
la condition réelle des hommes auxquels il est envoyé, à
discerner les appels de l'Esprit dans les circonstances historiques où
il se trouve, à rechercher les méthodes les plus adaptées
et les formes les plus utiles d'exercer aujourd'hui son ministère »,
(243) dans une communion loyale et convaincue avec le Souverain Pontife et
avec son évêque.
Dans l'apostolat actuel, le travail en groupe est une des formes
requises qui, pour porter du fruit, exige de savoir respecter et défendre,
en harmonie avec la nature organique de la communion ecclésiale, la
diversité et la complémentarité des dons et des
fonctions propres aux prêtres, aux diacres et à tous les
autres fidèles.
Organisation et moyens
74. La variété des situations, d'une Église
particulière à l'autre, rend difficile la description
exhaustive de l'organisation et des moyens adaptés pour une bonne
formation permanente des diacres. Il est nécessaire de toujours
choisir les moyens de formation avec un souci de clarté théologique
et pastorale.
Il semble donc plus opportun d'offrir seulement quelques indications générales,
facilement adaptables dans les situations concrètes.
75. Le ministère lui-même est pour les diacres le premier
lieu de formation permanente. C'est dans son accomplissement que le diacre
acquiert une certaine maturité, en réalisant toujours plus
sa vocation personnelle à la sainteté dans l'accomplissement
de ses devoirs sociaux et ecclésiaux, et en particulier dans ses
fonctions et ses responsabilités ministérielles. La
conscience d'être ministre est donc le but premier que se fixe la
formation spécifique qui est dispensée.
76. Le cursus de la formation permanente doit répondre à
un projet précis et rigoureux, défini et contrôlé
par l'autorité compétente ; il doit être unifié,
comprendre des étapes progressives et se dérouler en
pleine harmonie avec le Magistère de l'Église. Il est bon d'établir
un minimum indispensable pour tous, à ne pas confondre avec les
parcours d'approfondissement.
Ce projet doit prendre en compte deux niveaux de formation étroitement
liés : le niveau diocésain, qui a pour référence
l'évêque ou son délégué ; le niveau de
la communauté dans laquelle le diacre exerce son ministère,
qui a pour référence le curé ou un autre prêtre.
77. La première nomination d'un diacre dans une communauté
ou un milieu pastoral est une étape délicate. Sa présentation
aux responsables de la communauté (curé, prêtres,
etc.), et la présentation de celle-là au diacre lui-même,
en plus de faciliter la connaissance réciproque, contribuera à
engager immédiatement la collaboration sur le plan de l'estime et
du dialogue respectueux, dans un esprit de foi et de charité. La
communauté chrétienne peut s'avérer avantageusement
formatrice, quand le diacre s'y insère avec l'esprit de celui qui
sait respecter les saines traditions, qui sait écouter, discerner,
servir et aimer comme le ferait le Seigneur Jésus.
Cette première expérience pastorale sera suivie avec une
particulière attention par un prêtre responsable exemplaire,
choisi par l'évêque.
78. On garantira aux diacres des rencontres périodiques avec un
contenu liturgique et spirituel, avec une perspective de recyclage, d'évaluation
et d'étude, au niveau diocésain ou supra-diocésain.
Sous l'autorité de l'évêque et sans multiplier les
structures, il sera bon de prévoir des rencontres périodiques
entre prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs engagés
dans l'exercice de la charge pastorale, tant pour dépasser
l'isolement de petits groupes, que pour garantir l'unité de vue et
d'action par rapport aux différents modèles pastoraux.
L'évêque suivra soigneusement les diacres ses
collaborateurs, en participant à leurs rencontres chaque fois qu'il
le pourra, et, s'il est empêché, en ne manquant pas de se
faire représenter.
79. Avec l'approbation de l'évêque, devra être élaboré
un programme de formation permanente réaliste, réalisable,
conforme aux dispositions présentes, qui tienne compte de l'âge
et des situations particulières des diacres, ainsi que des
exigences de leur ministère pastoral.
Pour ce faire, l'évêque pourra constituer une équipe
de formateurs capables, ou, éventuellement, demander la
collaboration des diocèses voisins.
80. Il est souhaitable que l'évêque instaure un organisme
de coordination des diacres, pour programmer, coordonner et vérifier
le ministère diaconal, du discernement des vocations (244) jusqu'à
la formation et à l'exercice du ministère, sans oublier la
formation permanente.
En seront membres l'évêque lui-même, qui sera le président,
ou un prêtre qu'il aura délégué, ainsi qu'un
nombre proportionné de diacres. Cet organisme ne manquera pas de
maintenir les liens nécessaires avec les autres organismes diocésains.
Des normes propres, émanées de l'évêque, régleront
tout ce qui concerne la vie et le fonctionnement de cet organisme.
81. Pour les diacres mariés, on organisera en outre d'autres
initiatives et activités de formation permanente qui, selon
l'opportunité, pourraient aussi impliquer, d'une certaine manière,
les épouses et les familles, en tenant toujours compte d'une
distinction essentielle des rôles et de la claire indépendance
du ministère.
82. Les diacres feront le plus grand cas de toutes les propositions
habituelles de la conférence des Évêques ou des diocèses,
destinées à promouvoir la formation permanente du clergé
: retraites spirituelles, conférences, journées d'études,
congrès, cours complémentaires à caractère théologique
et pastoral.
Ils auront soin également de ne pas déserter les
initiatives qui concernent plus spécialement leur ministère
d'évangélisation, de liturgie et de charité.
Le Souverain Pontife, Jean-Paul II, a approuvé le présent
Directoire et en a ordonné la publication.
Fait à Rome au palais des Congrégations, le 22 février
1998, en la fête de la Chaire de saint Pierre.
Darío Card. Castrillón Hoyos Préfet
+ Csaba Ternyák
Archevêque titulaire d'Eminenziana Secrétaire
PRIÈRE À LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE
MARIE,
Modèle de foi, qui par ton obéissance à la Parole
de Dieu as collaboré de façon éminente à l'uvre
de la Rédemption, daigne faire fructifier le ministère des
diacres, en leur enseignant à écouter et à annoncer
avec foi la Parole.
MARIE,
Modèle de charité, qui par ta pleine disponibilité à
l'appel de Dieu, as coopéré à la naissance des fidèles
de l'Église, daigne rendre fécond le ministère et la
vie des diacres, en leur enseignant à se donner au service du
Peuple de Dieu.
MARIE,
Modèle de prière, qui par ton intercession maternelle as
soutenu et aidé l'Église naissante, daigne rendre les
diacres toujours attentifs aux besoins des fidèles, en leur
enseignant à découvrir la valeur de la prière.
MARIE,
Modèle d'humilité, qui par ta profonde conscience d'être
la servante du Seigneur as été comblée de
l'Esprit-Saint, daigne faire des diacres de dociles instruments de la Rédemption
du Christ, en leur enseignant la grandeur de l'humilité.
MARIE,
Modèle du service caché, qui par ta vie normale et
ordinaire remplie d'amour as su seconder de manière exemplaire le
plan du salut, daigne faire des diacres des serviteurs bons et fidèles,
en leur enseignant la joie de servir dans l'Église avec un amour
ardent.
Amen.
INDEX
DECLARATION COMMUNE ET INTRODUCTION
Déclaration commune
Introduction
I. Le ministère ordonné
II. L'ordre du diaconat
III. Le diaconat permanent
NORMES FONDAMENTALES POUR LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS
Introduction
1. Les itinéraires de la formation
2. La référence à une théologie sûre
du diaconat
3. Le ministère du diacre dans les divers contextes pastoraux
4. La spiritualité diaconale
5. Le devoir des Conférences Episcopales
6. La responsabilité des Evêques
7. Le diaconat permanent dans les Instituts de vie consacrée et
dans les Sociétés de vie apostolique
I. Les protagonistes de la formation des diacres permanents
1. L'Eglise et l'Evêque
2. Les préposés à la formation
3. Les enseignants
4. La communauté de formation des diacres permanents
5. La communauté de provenance
6. L'aspirant et le candidat
II. Le profil des candidats au diaconat permanent
1. Qualités générales
2. Qualités correspondantes à l'état de vie des
candidats
a) Célibataires
b) Mariés
c) Veufs
d) Membres d'Instituts de vie consacrée et de Sociétés
de vie apostolique
III. L'itinéraire de la formation au diaconat permanent
1. La présentation des aspirants
2. La période propédeutique
3. Le rite liturgique de l'admission parmi les candidats à
l'ordre du diaconat
4. Le temps de la formation
5. La collation des ministères du lectorat et de l'acolytat
6. L'ordination diaconale
IV. Les dimensions de la formation des diacres permanents
1. Formation humaine
2. Formation spirituelle
3. Formation doctrinale
4. Formation pastorale
Conclusions
DIRECTOIRE POUR LE MINISTÈRE ET LA VIE DES DIACRES PERMANENTS
1. Le statut juridique du diacre
Le diacre : un ministre sacré
L'incardination
Fraternité sacramentelle
Devoirs et droits
Moyens de subsistance et protection sociale
Perte de l'état diaconal
2. Le ministère du diacre
Fonctions diaconales
Diaconie de la Parole
Diaconie de la liturgie
Diaconie de la charité
La mission canonique des diacres permanents
3. Spiritualité diaconale
Dans la situation actuelle
Vocation à la sainteté
Corrélations crées par le Sacrement de l'Ordre
Moyens de la vie spirituelle
Spiritualité du diacre et états de vie
4. Formation permanente du diacre
Caractéristiques
Motivations
Acteurs
Particularités
Domaines
Organisation et moyens
Prière à la très sainte vierge marie
(1) Cf. Conseil Pontifical pour l'Interprétation des Textes législatifs,
Éclaircissements concernant la valeur juridique de l'art. 66 du
Directoire pour le ministère et la vie des prêtres (22
octobre 1994), in Sacrum Ministerium, 2 (1995), p. 263; C.I.C.,
can. 32.
(2) Cette partie introductive est commune à la « Ratio
institutionis » et au « Directoire pour le ministère et
la vie des diacres permanents ». En cas de publication séparée
des deux documents, chacun devra comporter cette introduction. (3) Concile
cuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur l'Église
Lumen gentium, n. 18.
(4) Catéchisme de l'Église catholique, n. 1581.
(5) Ibidem, n. 1536.
(6) Ibid., n. 1538.
(7) Ibid., n. 875.
(8) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 28.
(9) Ibid., 20 ; C.I.C., can. 375, § 1.
(10) Catéchisme de l'Église catholique, n. 876.
(11) Cf. ibid., n. 877.
(12) Cf. ibid., n. 878.
(13) Ibid., n. 879.
(14) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29 ; Paul VI, Lettre apostolique Ad pascendum (15 août 1972)
: AAS 64 (1972), p. 534.
(15) De plus, parmi les soixante collaborateurs qui apparaissent dans
ses lettres, certains sont décrits comme diacres : Timothée
(1 Th 3, 2), Epaphras (Col 1, 7), Tychique (Col 4,
7 ; Eph 6, 2).
(16) Cf. Lettres ad Philadelphenses, 4 ; ad Smyrnæos,
12, 2 ; ad Magnesios, 6, 1 : F. X. Funk (ed.), Patres
Apostolici, Tubingale 1901, pp. 266-267 ; 286-287 ; 234-235 ; [SCh
10bis].
(17) Cf. Didascalia Apostolorum (Siriaca), cap. III, XI : A. Vööbus
(éd.), The « Didascalia Apostolorum » in Syriæ
(texte original et traduction anglaise), CSCO, vol. I, n. 402 (tome
176), pp. 29-30 ; vol. II, n. 408 (tome 180), pp. 120-129 ; Didascalia
Apostolorum, III, 13 (19), 1-7 : F. X. Funk (éd.), Didascalia
et Constitutiones Apostolorum, Paderbornæ 1906, I, pp. 212-216.
(18) Cf. Concile d'Elvire (300303), can. 32-33 : PL 84, p. 305 ;
Concile d'Arles I (314), can. 16 (15), 18, 21 : CCL, 148, pp.
12-13 ; Conc. cum. Nicée I (325), can. 15, 16, 18 : Alberigo
G. (éd.), Les Conciles cuméniques 2-1, Paris
(1994), pp. 13-14.
(19) Chaque Église locale, dans les premiers temps du
christianisme, devait avoir ses diacres en proportion du nombre de ses
membres, afin qu'ils puissent connaître et aider chacun (cf. Didascalia
Apostolorum, III, 12 (16) : F. X. Funk, éd. cit. I, p. 208). À
Rome, le Pape saint Fabien (236-250) avait divisé la ville en sept
zones (« regiones », appelées plus tard « diaconies »),
auxquelles un diacre était préposé («
regionarius »), afin de promouvoir la charité et l'assistance
aux nécessiteux. L'organisation « diaconale » était
analogue en beaucoup de cités orientales au troisième et
quatrième siècle.
(20) Cf. Conc. cum. de Trente, Session XXIII, Decreta De
reformatione, can. 17 : Les Conciles cuméniques, éd.
cit., 2-2, Paris (1994), p. 750.
(21) Const. dogm. Lumen gentium, n. 29.
(22) AAS 59 (1967), pp. 697-704.
(23) AAS 60 (1968), pp. 369-373.
(24) AAS 64 (1972), pp. 534-540.
(25) Une dizaine de canons parlent explicitement des diacres permanents
: can. 236 ; 276, § 2,3o ; 281, § 3 ; 288 ; 1031, §§
2-3 ; 1032, § 3 ; 1035, § 1 ; 1037 ; 1042, 1o ; 1050, 3o.
(26) Cf. C.I.C., can. 1031, § 1.
(27) Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem (18 juin
1969) : AAS 59 (1967), p. 698.
(28) Jean-Paul II, Allocution (16 mars 1985), n. 1 : Insegnamenti,
VIII, 1 (1985), p. 648 ; cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 29 ; Décret sur l'activité
missionnaire de l'Eglise Ad gentes, n. 16 ; Décret sur les Églises
orientales Orientalium Ecclesiarum, n. 17.
(29) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(6 octobre 1993), n. 5 : Insegnamenti, XVI, 2 (1993), p. 954 [La
documentation catholique n. 2082 (1993) p. 959].
(30) « Lors de la décision de rétablir le diaconat
permanent, on ressentait et on ressent toujours particulièrement ce
besoin d'une présence accrue et plus directe des ministres de l'Église
dans les divers milieux de la famille, du travail, de l'école,
etc., ainsi que dans les structures pastorales déjà constituées
» : Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(6 octobre 1993), n. 6 : l.c., p. 954.
(31) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29b.
(32) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n.
16.
(33) Ibid. ; cf. Catéchisme de l'Eglise catholique,
n. 1571.
***
(1) Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem (18 juin
1967): AAS 59 (1967), pp. 697-704. Au chapitre II, consacré
aux jeune candidats, la Lettre apostolique prescrit: « 6. Les jeunes
candidats au diaconat seront accueillis dans un institut spécial où
ils seront éprouvés, formés à une vie vraiment
évangélique et préparés à exercer d'une
façon fructueuse leurs fonctions spécifiques. 9. La
formation diaconale proprement dite durera au moins trois ans. Le
programme des études sera établi de telle façon que
les candidats soient méthodiquement et progressivement préparés
à exercer d'une façon experte et fructueuse les différents
offices du diacre. L'ensemble du cycle des études pourra être
ordonné de telle sorte que soit donnée au cours de la dernière
année une préparation spécifique correspondant aux
diverses fonctions que les diacres, de préférence,
exerceront. 10. A cela viennent s'ajouter les exercices pratiques
concernant l'enseignement des éléments de la religion chrétienne
aux enfants et aux autres fidèles, la divulgation et la direction
du chant sacré, la lecture des livres de la Sainte Ecriture dans
les assemblées des fidèles, la prédication et
l'exhortation au peuple, l'administration des sacrements qui reviennent au
diacre, la visite des malades et, en général,
l'accomplissement des services qui peuvent leur être demandés
». Au chapitre III, consacré aux candidats d'âge plus mûr,
la même Lettre apostolique prescrit: « 14. Il est souhaitable
que ces diacres aient des connaissances doctrinales non négligeables,
conformément à ce qui a été dit à ce
sujet aux nn. 8, 9, 10, et qu'au moins ils soient capables de recevoir la
préparation intellectuelle qui, au jugement des conférences épiscopales,
leur sera indispensable pour accomplir leurs fonctions spécifiques.
Ils devront donc être admis pendant un certain temps dans un
institut spécial où ils auront la possibilité
d'apprendre tout ce dont ils auront besoin pour s'acquitter dignement de
leur fonction diaconale. 15. Si cela ne peut pas se faire, la formation de
l'aspirant sera confiée à un prêtre d'éminente
vertu qui prendra soin de lui, l'instruira et pourra ainsi témoigner
de sa prudence et de sa maturité ».
(2) La Lettre circulaire de la Congrégation indiquait que les
cours devaient prendre en considératiom l'étude de la Sainte
Ecriture, du Dogme, de la Morale, du Droit Canonique, de la Liturgie, des
« enseignements techniques, qui préparent les candidats à
certaines activités du ministère, tels que la psychologie,
la pédagogie catéchétique, l'éloquence, le
chant sacré, la mise en uvre de l'organisation catholique,
l'administration ecclésiastique, la manière de tenir à
jour les registres de baptême, de confirmation, des mariages, des décès,
etc. ».
(3) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum (15 août 1972), VII
b): AAS 64 (1972), p. 540.
(4) Cf. Jean-Paul II, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis
(25 mars 1992), 12: AAS 84 (1992), pp. 675-676.
(5) Cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, 28;
29.
(6) Le Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, Editio typica altera, Typis Polyglottis
Vaticanis 1990, p. 101, cite au n. 179 des « Praenotanda »,
relatifs à l'ordination des diacres, l'expression « in
ministerio Episcopi ordinantur » tirée de la Tradition
apostolique, 8 (SCh, 11bis, pp. 58-59), reprise par les Constitutiones
Ecclesiae Aegyptiacae III, 2: F. X. Funk (ed.), Didascalia et
Constitutiones Apostolorum, II, Paderbornae 1905, p. 103.
(7) « Qu'ils soient miséricordieux, actifs; qu'ils marchent
dans la vérité du Seigneur qui s'est fait serviteur de tous »
(S. Polycarpe, Epist. ad Philippenses, 5, 2: F. X. Funk [ed.],
Patres Apostolici, I, Tubingae 1901, pp. 300-302).
(8) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, Introduction: l. c.,
pp. 534-538.
(9) Cf. Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, n. 207: éd. cit., pp.
115-122.
(10) Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 1570.
(11) Ibidem, n. 1588.
(12) Cf. Conc. Rcum. Vat. II, Decr. Christus Dominus, 15.
(13) Cf. C.I.C., can. 266.
(14) Cf. Conc. Rcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, 29.
(15) Cf. Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, n. 210: éd. cit., p. 125.
(16) Cf. Conc. Rcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, 29.
(17) Cf. ibidem.
(18) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, I, 1: l.
c., p. 699.
(19) Cf. C.I.C., can. 276, § 2, 3o.
(20) Cf. ibidem, can. 1031, § 3.
(21) Conc. Rcum. Vat. II, Decr. Optatam totius, 1.
(22) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, VII, 32: l.
c., p. 703.
(23) Ibidem, VII, 35: l. c., p. 704.
(24) Conc. Rcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, 64.
(25) Ibidem, 8.
(26) A l'Evêque diocésain sont assimilés ceux à
qui sont confiés la prélature territoriale, l'abbaye
territoriale, le vicariat apostolique, la préfecture apostolique et
l'administration apostolique érigée de façon stable
(cf. C.I.C., cann. 368; 381, § 2) ainsi que la prélature
personnelle (cf. C.I.C., cann. 266, § 1; 295) et l'ordinariat
aux armées (cf. Jean-Paul II, Const. ap. Spirituali militum
curae [21 avril 1986], art. I, § 1; art. II, § 1: AAS
78 [1986], pp. 482; 483).
(27) Cf. C.I.C., cann. 1025; 1029.
(28) Y compris aussi le directeur de la maison spécifique de
formation, lorsqu'elle existe (cf. C.I.C., can. 236, 1o).
(29) Jean-Paul II, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis,
68: l. c., pp. 775-776.
(30) Ibidem, 69: l. c., p. 778.
(31) Ibidem, 36: l. c., pp. 715-716.
(32) Catechismus ex decreto Concilii Tridentini ad Parochos,
pars II, c. 7, n. 3, Torino 1914, p. 288.
(33) Didachè, 15, 1: F. X. Funk (ed.), Patres
Apostolici, I, o. c., pp. 32-35.
(34) S. Polycarpe, Epist. ad Philippenses, 5, 1-2: F. X. Funk
(ed.), Patres Apostolici, I, o. c., pp. 300-302.
(35) C.I.C., can. 1029. Cf. can. 1051, 1o.
(36) Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 8:
l. c., p. 700.
(37) Cf. C.I.C., cann. 285, §§ 1-2; 289; Paul VI,
Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 17: l. c., p.
701.
(38) C.I.C. , can. 1031, § 2. Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum
diaconatus ordinem, II, 5; III, 12: l. c., pp. 699; 700. Le
can. 1031, § 3 prescrit que « les Conférences des Evêques
ont le droit de fixer une règle selon laquelle un âge plus
avancé est requis ».
(39) Cf. C.I.C., cann. 1040-1042. Les irrégularités
(empêchements perpétuels) énumérées au
can. 1041 sont: 1) une certaine forme de folie ou autre maladie
psychique, en raison de laquelle, après consultation d'experts,
il est jugé incapable d'accomplir correctement le ministère;
2) les délits d'apostasie, d'hérésie, et de
schisme; 3) la tentative de mariage, même purement
civil; 4) l'homicide volontaire ou la provocation d'un
avortement suivi d'effet; 5) la mutilation grave, personnelle
ou d'autrui, et la tentative de suicide; 6)
l'accomplissement illicite d'actes du sacrements de l'ordre. Les empêchements
simples énumérés au can. 1042 sont: l'exercice
d'une activité inconvenante ou contraire à l'état clérical;
2) l'état de néophyte (à moins que le jugement de
l'Ordinaire ne soit différent).
(40) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, II, 4: l.
c., p. 699. Cf. Conc. Rcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
29.
(41) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 13: l.
c., p. 700.
(42) Ibidem, III, 11: l. c., p. 700. Cf. C.I.C.,
cann. 1031, § 2; 1050, 3o.
(43) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 16:
l. c., p. 701; Lett. ap. Ad pascendum, VI: l. c., p.
539; C.I.C., can. 1087.
(44) Pour la dispense de l'empêchement du canon 1087, la Lettre
circulaire Prot. n. 26397 du 6 juin 1997 de la Congrégation pour le
Culte divin et la Discipline des Sacrements prévoit « qu'il
est suffisant de constater une des trois conditions suivantes pour obtenir
la dispense de l'empêchement:
la grande utilité du ministère louablement exercé
par le diacre en faveur de son diocèse;
la présence d'enfants de jeune âge, ayant besoin d'être
entourés de soin maternel;
la présence de parents ou de beaux-parents âgés,
ayant besoin d'assistance ».
(45) Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, VII,
32-35: l. c., pp. 703-704.
(46) Cf. Idem, Lett. ap. Ecclesiae sanctae (6 août 1996),
I, 25, § 1: AAS 58 (1996), p. 770.
(47) Cf. C.I.C., can. 1026.
(48) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, Introduction; cf. I a):
l. c., pp. 537-538. Cf. C.I.C., can. 1034, § 1. Le
rite d'admission parmi les candidats à l'Ordre sacré se
trouve dans le Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, Appendice, II: éd. cit.,
pp. 232ss.
(49) Cf. C.I.C., cann. 1016; 1019.
(50) Cf. Ibidem, can. 1034, § 1; Paul VI, Lett. ap. Ad
pascendum, I a): l. c., p. 538.
(51) Cf. C.I.C., can. 236 et articles 41-44 de la Ratio
actuelle.
(52) C.I.C., can. 236, 1o. Cf. Paul VI, Lett. ap. Sacrum
diaconatus ordinem, II, 6: l. c., p. 699.
(53) Ibidem, II, 7: l. c., p. 699.
(54) C.I.C., can. 236, 2o.
(55) Paul VI, Lett. ap. Sacrum diaconatus ordinem, III, 15: l.
c., p. 701.
(56) C.I.C., can. 1035, § 1.
(57) Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum, II: l. c., p. 539;
Lett. ap. Ministeria quaedam (15 août 1972), XI: AAS
64 (1972), p. 533.
(58) Idem, Lett. ap. Ad pascendum, Introduction: l. c.,
p. 538.
(59) Cf. Idem, Lett. ap. Ministeria quaedam, VIII a): l. c.,
p. 533.
(60) Cf. Pontificale Romanum De Institutione Lectorum et
Acolythorum, Editio typica, Typis Polyglottis Vaticanis 1972.
(61) Cf. Paul VI, Lett. ap. Ministeria quaedam, X: l. c.,
p. 533; Lett. ap. Ad pascendum, IV: l. c., p. 539.
(62) C.I.C., can. 1035, § 2.
(63) Ibidem, can. 1036. Cf. Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum,
V: l. c., p. 539.
(64) Cf. C.I.C., can. 1050.
(65) Cf. ibidem, cann. 1050, 3o; 1031, § 2.
(66) Ibidem, can. 1051, 1o.
(67) Ibidem, can. 1051, 2o.
(68) Cf. ibidem, can. 1028. Pour les obligations que les
ordinands assument avec le diaconat, cf. les canons 273-289. Pour les
diacres mariés on doit ajouter l'empêchement de se remarier
(cf. can. 1087).
(69) Cf. ibidem, can. 1037; Paul VI, Lett. ap. Ad pascendum,
VI: l. c., p. 539.
(70) Cf. Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, n. 177: éd. cit., p. 101.
(71) Cf. C.I.C., can. 833, 6o; Congrégation pour la
Doctrine de la Foi, Professio fidei et Iusiurandum fidelitatis in
suscipiendo officio nomine Ecclesiae exercendo: AAS 81 (1989),
pp. 104-106; 1169.
(72) C.I.C., can. 1015, § 1.
(73) Cf. ibidem, can. 1019.
(74) Pontificale Romanum De Ordinatione Episcopi,
Presbyterorum et Diaconorum, cap. III, De Ordinatione Diaconorum:
éd. cit., pp. 100-142.
(75) Cf. C.I.C., cann. 1010-1011.
(76) Ibidem, can. 1039.
(77) Jean-Paul II, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis,
43: l. c., p. 732.
(78) Ibidem: l. c., pp. 732-733.
(79) Cf. ibidem: l. c., p. 733.
(80) Idem, Lett. enc. Redemptor hominis (4 mars 1979), 10: AAS
71 (1979), p. 274.
(81) Cf. Idem, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis, 44:
l. c., p. 734.
(82) Cf. ibidem: l. c., pp. 734-735.
(83) Cf. Idem, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre
1981): AAS 74 (1982), pp. 81-191.
(84) Idem, Exhort, ap. postsynodale Pastores dabo vobis, 44:
l. c., p. 735.
(85) Cf. la remise du livre des Evangiles, dans le Pontificale
Romanum De Ordinatione Episcopi, Presbyterorum et Diaconorum,
n. 210: éd. cit., p. 125.
(86) Il s'agit de la Lett. ap. de Paul VI, Sacrum diaconatus ordinem,
n. 22: l. c., pp. 701-702.
(87) Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, Lett. circ.
Come è a conoscenza (16 juillet 1969), p. 2.
(88) Cf. ibidem, p. 3.
(89) Jean-Paul II, Exhort. ap. postsynodale Pastores dabo vobis,
57: l. c., p. 758.
(90) Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, Lett. circ.
Come è a conoscenza, p. 3.
(91) Cf. Conc. Rcum. Vat. II, Decr. Presbyterorum ordinis, 10;
Decr. Ad gentes, 20.
(92) Didascalia Apostolorum, III, 13 (19), 3: F. X. Funk (ed.),
Didascalia et Constitutiones Apostolorum, I, o. c., pp.
214-215.
***
(34) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
28a.
(35) Cf. C.I.C., can. 1034, § 1 ; Paul VI, Lettre apost.
Ad pascendum (15 août 1972), I, a : AAS 64 (1972),
p. 538.
(36) Cf. C.I.C., cann. 265-266.
(37) Cf. ibid., cann. 1034, § 1, 1016, 1019 et 295, §
1 ; Jean-Paul II, Const. apost. Spirituali militum curæ (21
avril 1986), VI, §§ 3-4 : AAS 78 (1986), p. 483.
(38) Cf. C.I.C., cann. 267-268, § 1.
(39) Cf. ibid., can. 271.
(40) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem (18
juin 1969), VI, 30 : AAS 59 (1967), p. 703.
(41) Cf. C.I.C., can. 678, §§ 1-3 ; 715 ; 738 ; cf. également
Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VII, 33-35 :
l.c., 704.
(42) Cf. Secrétairerie d'État, Lettre au Cardinal Préfet
de la Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le Culte
divin, Prot. N. 122.735, du 3 janvier 1984.
(43) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décret sur la charge pastorale
des évêques Christus Dominus, n. 15 ; Paul VI, Lettre
apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, 23 : l.c., 702.
(44) Pontificale Romanum - De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et
diaconorum, n. 201, Editio typica altera, Typis Polyglottis Vaticanis
(1990), p. 110 ; cf. également C.I.C., can. 273.
(45) « Celui qui serait animé d'un esprit de contestation ou
d'opposition à l'autorité, ne pourrait pas remplir de façon
adéquate les fonctions diaconales. Le diaconat ne peut être
conféré qu'à ceux qui croient en la valeur de la
mission pastorale de l'évêque et du prêtre, et à
l'assistance de l'Esprit-Saint qui les guide dans leur activité et
leurs décisions. En particulier, il faut redire que le diacre doit respect
et obéissance à l'évêque. Le service du
diacre s'adresse ensuite à sa propre communauté chrétienne
et à toute l'Eglise : il ne peut pas ne pas nourrir pour elle un
profond attachement, en raison de sa mission et de son institution divine
» : Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 2 : Insegnamenti XVI, 2 (1993), p. 1055 [La
documentation catholique n. 2083 (1993) p. 1007].
(46) C.I.C., can. 274, § 2.
(47) « Parmi les tâches du diacre, on trouve celle de promouvoir
et soutenir les activités apostoliques des laïcs. En
tant qu'il est davantage présent et inséré que le prêtre
dans les milieux et les structures séculiers, il doit se sentir
encouragé à favoriser le rapprochement entre le ministère
ordonné et les activités des laïcs, dans un commun
service du Royaume de Dieu » : Jean-Paul II, Catéchèse
lors de l'audience générale (13 octobre 1993), n. 5 : Insegnamenti
XVI, 2 [1993], pp. 1002-1003 ; cf. C.I.C., can. 275.
(48) Cf. C.I.C., can. 282.
(49) Cf. ibid., can. 288, en référence au can.
284.
(50) Cf. ibid., can. 284 ; Congrégation pour le Clergé,
Directoire pour le ministère et la vie des prêtres Tota
Ecclesia (31 janvier 1994), n. 66, Libreria Editrice Vaticana, 1994,
pp. 67-68 ; Conseil Pontifical pour l'Interprétation des Textes législatifs,
Éclaircissements concernant la valeur juridique de l'art. 66 du
Directoire pour le ministère et la vie des prêtres (22
octobre 1994), Sacrum Ministerium, 2 (1995), p. 263.
(51) Cf. C.I.C., can. 669.
(52) Cf. ibid., can. 278, §§ 1-2, en complément
du can. 215.
(53) Cf. ibid., can. 278, § 3 ; 1374 ; cf. également
Conférence des Évêques d'Allemagne, Déclaration
« Église catholique et maçonnerie » (28 février
1980).
(54) Cf. Congrégation pour le Clergé, Déclaration
Quidam Episcopi (8 mars 1982), IV : AAS 74 (1982), pp.
642-645.
(55) Cf. C.I.C., cann. 299, § 3 ; 304.
(56) Cf. ibid., can. 305.
(57) Cf. Jean-Paul II, Allocution aux évêques du Zaïre
en visite « ad limina » (30 avril 1983), n. 4 : AAS 75
(1983), pp. 653-654 ; Allocution aux diacres permanents (16 mars 1985) :
Insegnamenti, VIII, 1 (1985), pp. 648-650 ; cf. également
Allocution pour l'ordination de huit nouveaux évêques à
Kinshasa (4 mai 1980), 3-5 : AAS 72 (1980), pp. 450-453 ; Catéchèse
lors de l'audience générale (6 octobre 1993) : Insegnamenti,
XVI, 2 (1993), pp. 951-955.
(58) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 33
; cf. également C.I.C., can. 225.
(59) Cf. C.I.C., can. 288, en référence au can.
285, §§ 3-4.
(60) Cf. ibid., can. 288, en référence au can.
286.
(61) Cf. ibid., cann. 222, § 2 ; 225, § 2.
(62) Cf. ibid., can. 672.
(63) Ibid., can. 287, § 1.
(64) Ibid., can. 287, § 2.
(65) Cf. Ibid., can. 288.
(66) Cf. ibid., can. 283.
(67) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem (18
juin 1969), 21 : AAS 59 (1967), p. 701.
(68) Cf. C.I.C., can. 281.
(69) « Puisqu'ils se consacrent au ministère ecclésiastique,
les clercs méritent une rémunération qui convienne à
leur condition, qui tienne compte autant de la nature de leur fonction que
des circonstances de lieux et de temps, et qui soit telle qu'ils puissent
subvenir à leurs propres besoins et assurer une rétribution équitable
à ceux dont les services leur sont nécessaires » (C.I.C.,
can. 281, § 1).
(70) « De même, il faut veiller à ce qu'ils bénéficient
de l'assistance sociale grâce à laquelle il est correctement
pourvu à leurs besoins en cas de maladie, d'invalidité ou de
vieillesse » (C.I.C., can. 281, § 2).
(71) C.I.C., can. 281, § 3. À la différence
du droit civil, le mot « rémunération » désigne
en Droit canonique, plutôt que le salaire au sens technique, une
contrepartie susceptible de permettre une subsistance honnête et
convenable au ministre, quand cette indemnité lui est due en
justice.
(72) Ibid., can. 1274, § 1.
(73) Ibid., can. 1274, § 2.
(74) Cf. ibid., can. 281, § 1.
(75) Cf. ibid., can. 281, § 3.
(76) Cf. ibid.
(77) Cf. ibid., cann. 290-293.
(78) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29.
(79) Jean-Paul II, Allocution aux diacres permanents (16 mars 1985), n.
2 : Insegnamenti, VIII, 1 (1985), p. 649 ; cf. Conc. cum.
Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29 ; C.I.C.,
can. 1008.
(80) Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens,
Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'cuménisme
(25 mars 1993), n. 71 : AAS 85 (1993), p. 1069 ; cf. Congrégation
pour la Doctrine de la Foi, Lettre Communionis notio (28 mai 1992)
: AAS 85 (1993), p. 838.
(81) Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens,
Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'cuménisme
(25 mars 1993), n. 70 : l.c., p. 1068.
(82) Pontificale Romanum - De ordinatione Episcopi, Presbyterorum et
Diaconorum, n. 210 : ed. cit., p. 125 : « Accipe
Evangelium Christi, cuius præco effectus es ; et vide, ut quod
legeris credas, quod credideris doceas, quod docueris imiteris ». «
Soyez attentif à croire à la Parole que vous lirez, à
enseigner ce que vous aurez cru, à vivre ce que vous aurez enseigné
».
(83) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29 ; « Il appartient aussi aux diacres d'être au service du
peuple de Dieu par le ministère de la parole, en communion avec l'Évêque
et son presbyterium » (C.I.C., can. 757) ; « Dans la prédication,
les diacres participent au ministère des prêtres » :
Jean-Paul II, Allocution aux prêtres, diacres, religieux et séminaristes
dans la Basilique de l'Oratoire de St. Joseph - Montréal, Canada
(11 septembre 1984), n. 9 : AAS 77 (1985), p. 396.
(84) 7 Cf. Conc. cum. Vat. II, Décret sur le ministère
et la vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, n. 4.
(85) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. sur la Révélation
divine Dei verbum, n. 25 ; Congrégation pour l'Education
Catholique, Lettre circ. Come è a conoscenza (16 juil.
1969) ; C.I.C., can. 760.
(86) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
25a ; Const. dogm. Dei Verbum, n. 10a.
(87) Cf. C.I.C., can. 753.
(88) Ibid., can. 760.
(89) Cf. ibid., can. 769.
(90) Cf. Institutio Generalis Missalis Romani, n. 61 ; Missale
Romanum, Ordo lectionis Missæ Prænotanda, nn. 8,
24 et 50 : ed. typica altera (1981).
(91) Cf. C.I.C., can. 764.
(92) Cf. Congrégation pour le Clergé, Directoire pour le
ministère et la vie des prêtres Tota Ecclesia (31
janvier 1994), nn. 45-47 : l.c., nn. 43-48.
(93) Cf. Institutio Generalis Missalis Romani, nn. 42, 61 ; cf.
Congrégation pour le Clergé, Conseil pontifical pour les Laïcs,
Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Congrégation pour
le Culte divin et la Discipline des Sacrements, Congrégation pour
les Évêques, Congrégation pour l'Évangélisation
des Peuples, Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée
et les Sociétés de Vie apostolique, Conseil Pontifical pour
l'Interprétation des Textes législatifs, Instruction sur
quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs
au ministère des prêtres Ecclesiæ de mysterio
(15 août 1997), art. 3 : éd. Pierre Téqui (1997), p.
22-23 [La documentation catholique 2171 (1997), p. 1014].
(94) Conc. cum. Vat. II, Constitution sur la Sainte Liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 35 ; cf. 52 ; C.I.C., can. 767, § 1.
(95) Cf. C.I.C., can. 779 ; Congrégation pour Clergé,
Directoire général pour la catéchèse Concilium
Vaticanum II (15 août 1997), n. 216.
(96) Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi (8 décembre
1975) : AAS 68 (1976), pp. 5-76.
(97) Cf. C.I.C., cann. 804-805.
(98) Cf. ibid., can. 810.
(99) Cf. ibid., can. 761.
(100) Cf. ibid., can. 822.
(101) Cf. ibid., can. 823, § 1.
(102) Cf. ibid., can. 831, §§ 1-2.
(103) Conc. cum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n. 2a.
(104) Cf. C.I.C., cann. 784, 786.
(105) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n.
16 ; Pontificale Romanum - De ordinatione Episcopi, presbyterorum et
diaconorum, n. 207 : éd. cit., p. 122 (Prex
Ordinationis).
(106) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
n. 29.
(107) onc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n.
10.
(108) Ibid., n. 7d.
(109) Cf. ibid., n.
22, 3 ; C.I.C., cann. 841,
846.
(110) Cf. C.I.C., can. 840.
(111) « Les diacres ont part à la célébration
du culte divin selon les dispositions du droit » : C.I.C.,
can. 835, § 3.
(112) Catéchisme de l'Église catholique, n. 1570 ;
cf. Cæremoniale Episcoporum, nn. 23-26.
(113) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,
nn. 26-27.
(114) Cf. C.I.C., can. 846, § 1.
(115) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,
n. 28.116) 7 Cf. C.I.C., can. 929.
(117) Cf. Institutio generalis Missalis Romani, nn. 81b, 300,
302 ; Institutio generalis Liturgiæ Horarum, n. 255 ; Pontificale
Romanum - Ordo dedicationis ecclesiæ et altaris, nn. 23, 24, 28,
29, Editio typica, Typis Polyglottis Vaticanis (1977), pp. 29 et 90 ; Rituale
Romanum De Benedictionibus, n. 36, Editio typica, Typis Polyglottis
Vaticanis (1985), p. 18 ; Ordo coronandi imaginem beatæ Mariæ
Virginis, n. 12, Editio Typica, Typis Polyglottis Vaticanis (1981), p.
10 ; Congrégation pour le Culte divin, Directoire pour les célébrations
en absence de prêtre Christi Ecclesia, n. 38 : Notitiæ
24 (1988), pp. 388-389 ; Pontificale Romanum - De Ordinatione
Episcopi, presbyterorum et diaconorum, n. 188 : « Immediate post
Precem Ordinationis, Ordinati stola diaconali et dalmatica induuntur, quo
eorum ministerium abhinc in liturgia peragendum manifestetur » ; cf.
n. 190 : ed. cit., pp. 102-103 ; Cæremoniale
Episcoporum, n. 67, Editio Typica, Libreria Editrice Vaticana (1995),
pp. 28-29.
(118) C.I.C., can. 861, § 1.
(119) Cf. ibid., can. 530, n. 1o.
(120) Cf. ibid., can. 862.
(121) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem (18
juin 1969), V, 22, 1 : AAS 59 (1967), p. 701.
(122) Cf. Institutio generalis Missalis Romani, nn. 61, 127-141.
(123) Cf. C.I.C., can. 930, § 2.
(124) Cf. ibid., can. 907 ; Congrégation pour le Clergé
et alii, Instruction Ecclesiæ de mysterio (15 août
1997), art. 6, éd. cit. p. 27.
(125) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V,
22, 6 : l.c., p. 702.
(126) Cf. C.I.C., can. 910, § 1.
(127) Cf. ibid., can. 911, § 2.
(128) Cf. ibid., can. 943 et également Paul VI, Lettre
apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V, 22, 3 : l.c., p. 702.
(129) Cf. Congrégation pour le Culte divin, Directoire pour les célébrations
en absence du prêtre Christi Ecclesia, n. 38 : l.c.,
388-389 ; Congrégation pour le Clergé et alii, Instruction
Ecclesiæ de mysterio (15 août 1997), art. 7 : éd.
cit. p. 28.
(130) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Familiaris
consortio, (22 novembre 1981) n. 73 : AAS 74 (1982), pp.
170-171.
(131) Cf. C.I.C., can. 1063.
(132) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. Lumen gentium, n. 29
; C.I.C., can. 1108, §§ 1-2 ; Ordo celebrandi
Matrimonium, ed. typica altera (1991), n. 24.
(133) Cf. C.I.C., can. 1111, §§ 1-2.
(134) Cf. ibid., can. 137, §§ 3-4.
(135) Cf. Conc. cum. de Florence, Bulle d'union des Arméniens
Exsultate Deo (22 nov. 1439) : Les Conciles cuméniques
2-1, Paris (1994), pp. 534-549 ; Conc. cum. de Trente, Doctrina
de sacramento extremæ unctionis, Session XIV (25 nov. 1551),
chap. 3 et can. 4 : Les Conciles cuméniques 2-2, pp.
710-711 ; 713.
(136) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, II,
10 : l.c., 699 ; Congrégation pour le Clergé et
alii, Instruction Ecclesiæ de mysterio (15 août 1997),
art. 9 : éd. cit. pp. 31-32.
(137) Cf. C.I.C., can. 276, § 2, n. 3.
(138) Cf. Institutio generalis Liturgiæ Horarum, nn. 20 ;
255-256.
(139) Conc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,
n. 60 ; Cf. C.I.C., cann. 1166 ; 1168 ; Catéchisme de
l'Église catholique, n. 1667.
(140) Cf. C.I.C., can. 1169, § 3.
(141) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem V,
22, 5 : l.c., p. 702 ; Ordo exsequiarum, n. 19 ; Congrégation
pour le Clergé et alii, Instruction Ecclesiæ de mysterio
(15 août 1997), art. 12 : éd. cit. p. 33.
(142) Cf. Rituale Romanum - De Benedictionibus, n. 18 c : éd.
cit., p. 14.
(143) Cf. C.I.C., can. 129, § 1.
(144) S. Polycarpe, Lettre aux Philippiens, 5, 2 : SCh 10
bis, p. 182 ; cité en Lumen gentium, n. 29a.
(145) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, l.c.,
p. 698.
(146) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29.
(147) Pontificale Romanum - De ordinatione Episcopi, presbyterorum
et diaconorum, n. 207 : ed. cit., p. 122 (Prex
Ordinationis).
(148) Cf. S. Hippolyte, La Tradition apostolique, 8, 24 : S.C.
11 bis, pp. 58-63 ; 98-99 ; Didascalia Apostolorum (Syriaque),
capp. III, XI : A. Vööbus (éd.) The « Didascalia
Apostolorum » in Syriæ (texte original syriaque et trad.
anglaise), CSCO, vol. I, n. 402 (tome 176), pp. 29-30 ; vol. II, n. 408
(tome 180), pp. 120-129 ; Didascalia Apostolorum, III, 13 (19),
1-7 : F. X. Funk (éd.), Didascalia et Constitutiones
Apostolorum, Paderbornæ 1906, I, pp. 212-216 ; Conc. cum.
Vat. II, Décr. Christus Dominus, n. 13.
(149) Conc. cum. Vat. II, Constitution pastorale sur l'Eglise dans
le monde de ce temps Gaudium et spes, nn. 40-45.
(150) Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V, 22, 9
: l.c., p. 702 ; cf. Jean-Paul II, Catéchèse lors de
l'audience générale (13 octobre 1993), n. 5 : Insegnamenti
XVI, 2 (1993), pp. 1000-1004 [La documentation catholique n. 2082
(1993) p. 960].
(151) Cf. C.I.C., can. 494.
(152) Cf. ibid., can. 493.
(153) Cf. Jean-Paul II, Allocution aux diacres permanents des USA,
Detroit (19 septembre 1987), n. 3 : Insegnamenti, X, 3
(1987), p. 656.
(154) Cf. C.I.C., can. 157.
(155) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
27a.
(156) Cf. C.I.C., can. 519.
(157) Cf. ibid., can. 517, § 1.
(158) Cf. ibid., can. 517, § 2.
(159) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V,
22, 10 : l.c., p. 702.
(160) Cf. C.I.C., can. 1248, § 2 ; Congrégation pour
le Culte divin, Directoire pour les célébrations en absence
de prêtre Christi Ecclesia, n. 29 : l.c., p. 386.
(161) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(13 octobre 1993), n. 4 : Insegnamenti XVI, 2 (1993), p. 1002.
(162) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V,
24 : l.c., p. 702 ; C.I.C., can. 536.
(163) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V,
24 : l.c., p. 702 ; C.I.C., can. 512, § 1.
(164) Cf. C.I.C., can. 463, § 2.
(165) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
n. 28 ; Décr. Christus Dominus, n. 27 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, n. 7 ; C.I.C., can. 495, § 1.
(166) Cf. C.I.C., can. 482.
(167) Cf. ibid., can. 1421, § 1.
(168) Cf. ibid., can. 1424.
(169) Cf. ibid., can. 1428, § 2.
(170) Cf. ibid., can. 1435.
(171) Cf. ibid., can. 483, § 1.
(172) Cf. ibid., cann. 1420, § 4 ; 553 § 1.
(173) Conc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n.
2.
(174) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
n. 5.
(175) Conc. cum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n.
2b.
(176) Ibid., n. 4a.
(177) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
40.
(178) Conc. cum. Vat. II, Décr. Presbyterorum ordinis,
n. 12a.
(179) Conc. cum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n. 16.
(180) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 1 : Insegnamenti, XVI, 2 (1993), p. 1053.
(181) « Tous les fidèles doivent, chacun selon sa condition
propre, s'efforcer de mener une vie sainte et promouvoir la croissance et
la sanctification continuelle de l'Église » : C.I.C., can.
210.
(182) « Étant au service des mystères du Christ et de
l'Eglise, ils doivent se garder purs de tout vice, plaire à Dieu et
pourvoir à toute sorte de bien devant les hommes (cf. 1 Tim
3, 8-10 et 12-13) » : Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen
gentium, n. 41 ; cf. également Paul VI, Lettre apost. Sacrum
Diaconatus Ordinem, VI, 25 : l.c., p. 702.
(183) « Dans leur conduite, les clercs sont tenus par un motif
particulier à poursuivre la sainteté, puisque consacrés
à Dieu à un titre nouveau par la réception du
sacrement de l'Ordre, ils sont les dispensateurs des mystères de
Dieu au service de son peuple » : C.I.C., can. 276, § 1.
(184) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 2 : Insegnamenti, XVI, 2 (1993), p. 1054.
(185) Ibid., n. 1 : l.c., p. 1054.
(186) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décr. Apostolicam
Actuositatem nn. 4 ; 8 ; Const. past. Gaudium et spes nn. 27 ;
93.
(187) Cf. Jean-Paul II, Allocution (16 mars 1985), n. 2 : Insegnamenti,
VIII, 1 (1985), p. 649 ; Exhort. apost. post-synodale Pastores
dabo vobis (25 mars 1992), nn. 3 ; 21 : AAS 84 (1992), pp. 661
; 688.
(188) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis 16 : l.c., p. 681.
(189) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 2 : Insegnamenti XVI, 2 (1993), p. 1055.
(190) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, V,
23 : l.c., p. 702.
(191) Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptor hominis (4 mars 1979),
nn. 13-17 : AAS 71 (1979), pp. 282-300.
(192) Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, II, 8 :
l.c., p. 700.
(193) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 2 : Insegnamenti, XVI, 2 (1993), p. 1054.
(194) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décr. Presbyterorum
Ordinis, nn. 14-15 ; C.I.C., can. 276, § 2, n. 1.
(195) Conc. cum. Vat. II, Décr. Presbyterorum ordinis,
n. 12.
(196) Pontificale Romanum - De ordinatione Episcopi, presbyterorum
et diaconorum, n. 210 : éd. cit., p. 125.
(197) S. Augustin, Serm. 179, 1 : PL 38, 966.
(198) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Dei Verbum, n. 25 ;
cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI, 26, 1 :
l.c., p. 703 ; C.I.C., can. 276, § 2, 2o.
(199) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
n. 25a.
(200) Cf. C.I.C., can. 833 ; Congrégation pour la
Doctrine de la Foi, Professio fidei et iusiurandum fidelitatis in
suscipiendo officio nomine Ecclesiæ exercendo : AAS 81
(1989), pp. 104-106 ; 1169.
(201) Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Dei Verbum, n. 21.
(202) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium,
n. 7.
(203) Cf. ibid.
(204) Ibid., n. 59a.
(205) Cf. C.I.C., can. 276, § 2, 2o ; Paul VI, Lettre
apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI, 26, 2 : l.c., p.
703.
(206) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI,
26, 2 : l.c., p. 703.
(207) Conc. cum. Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis,
n. 5b.
(208) Cf. C.I.C., can. 276, § 2, 5o ; cf. Paul VI, Lettre
apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI, 26, 3 : l.c., p.
703.
(209) Cf. C.I.C., can. 276 § 2, 3o.
(210) Cf. ibid., can. 276 § 2, 4o.
(211) Cf. ibid., can. 276, § 2, 5o.
(212) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium,
n. 23a.
(213) Conc. cum. Vat. II, Décr. Christus Dominus,
n. 11 ; C.I.C., can. 369.
(214) Cf. C.I.C., can. 276, § 2, 5o ; Paul VI, Lettre
apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI, 26, 4 : l.c., p.
703.
(215) Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 36, où le Pape cite la Propositio 5 des Pères
synodaux : l.c., p. 718.
(216) Cf. Jean-Paul II, Allocution à la Curie romaine (22 déc.
1987) : AAS 80 (1988), pp. 1025-1034 ; Lettre apost. Mulieris
dignitatem, (15 août 1988) n. 27 : AAS 80 (1988), p.
1718.
(217) Cf. Conc. cum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n.
29b.
(218) « His rationibus in mysteriis Christi Eiusque missione
fundatis, clibatus... omnibus ad Ordinem sacrum promovendis lege
impositum est » : Conc. cum. Vat. II, Décr. Presbyterorum
ordinis, n. 16 ; cf. C.I.C., cann. 247, § 1 ; 277, §
1 ; 1037.
(219) Cf. C.I.C., can. 277, § 1 ; Conc. cum. Vat. II,
Décret sur la formation des prêtres Optatam totius,
n. 10.
(220) Jean-Paul II, Lettre aux Prêtres pour le Jeudi Saint
Novo incipiente (8 avril 1979), n. 8 : AAS 71 (1979), p.
408.
(221) Cf. C.I.C., can. 277, § 2.
(222) Jean-Paul II, Allocution aux diacres permanents des U.S.A. à
Detroit (19 septembre 1987), n. 5 : Insegnamenti, X, 3
(1987), p. 658.
(223) Cf. C.I.C., can. 1031, § 2.
(224) Jean-Paul II, Allocution aux diacres permanents des U.S.A. à
Detroit (19 septembre 1987), n. 5 : Insegnamenti, X, 3
(1987), pp. 658-659.
(225) Cf. C.I.C., can. 277, § 1.
(226) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, III,
16 : l.c., p. 701 ; Lettre apost. Ad pascendum (15 août
1972), VI : AAS 64 (1972), p. 539 ; C.I.C., can. 1087. Les
exceptions éventuelles sont réglées par la Lettre
circulaire de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline
des Sacrements aux Ordinaires diocésains et aux Supérieurs généraux
des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie
apostolique, N. 26397 (6 juin 1997), n. 8.
(227) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 42.
(228) Jean-Paul II, Catéchèse lors de l'audience générale
(20 octobre 1993), n. 4 : Insegnamenti, XVI, 2 (1993), p. 1056.
(229) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, II,
8-10 ; III, 14-15 : l.c., pp. 699-701 ; Lettre apost. Ad
pascendum, VII : l.c., p. 540 ; C.I.C., cann. 236 ;
1027 ; 1032, § 3.
(230) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 70 : l.c., p. 780.
(231) Ibid., n. 70 : l.c., p. 779.
(232) Cf. ibid., nn. 76 ; 79 : l.c., pp. 793 ; 796.
(233) Cf. Conc. cum. Vat. II, Décr. Christus Dominus,
n. 15 ; Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 79 : l.c., p. 797.
(234) Congrégation pour le Clergé, Directoire pour le
ministère et la vie des prêtres Tota Ecclesia (31
janvier 1994), n. 71 : ed. cit., p. 73.
(235) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 78 : l.c., p. 795.
(236) Congrégation pour le Clergé, Directoire pour le
ministère et la vie des prêtres Tota Ecclesia, n. 71.
(237) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 71 : l.c., p. 783 ; Congrégation pour le
Clergé, Directoire pour le ministère et la vie des prêtres
Tota Ecclesia, n. 74 : éd. cit., p. 75.
(238) Cf. S. Ignace d'Antioche : « Il faut que les diacres, qui
sont ministres des mystères du Christ Jésus, soient biens
vus de tous à tout propos. Car ils ne sont pas diacres de
nourritures et de boissons, mais ministres de l'Église de Dieu »
(Epist. ad Trallianos, 2, 3 : F. X. Funk, o.c., I, pp.
244-245 [SCh 10bis]).
(239) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 72 : l.c., p. 783 ; Congrégation pour le
Clergé, Directoire pour le ministère et la vie des prêtres
Tota Ecclesia, n. 75 : éd. cit., pp. 75-76.
(240) Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 72 : l.c., p. 785.
(241) Cf. Paul VI, Lettre apost. Sacrum Diaconatus Ordinem, VI,
28 : l.c., p. 703 ; C.I.C., can. 276, § 4.
(242) Cf. C.I.C., can. 279.
(243) Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Pastores dabo
vobis, n. 72 : l.c., p. 783.
(244) Cf. C.I.C., can. 1029.
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