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Commission Théologique Internationale CHAPITRE VII APPROCHE THÉOLOGIQUE DU DIACONATDANS LE SILLAGE DE VATICAN II
Une approche théologique du diaconat dans le sillage de Vatican II doit partir des textes conciliaires, examiner comment ils ont été reçus et ont été approfondis par la suite dans les documents du Magistère, prendre en compte le fait que la restauration du diaconat sÂest réalisée de façon très inégale dans la période postconciliaire et, par-dessus tout, prêter une attention particulière aux oscillations de type doctrinal qui ont accompagné comme une ombre tenace les diverses propositions pastorales. Ils sont divers et nombreux les aspects qui demandent aujourdÂhui un effort de clarification théologique. Dans le présent chapitre, nous voulons contribuer à cet effort de clarification de la façon suivante. Nous identifierons dÂabord les racines et les motifs qui font de lÂidentité théologique et ecclésiale du diaconat (permanent et transitoire) une authentique Âquaestio disputata sur des aspects déterminés; nous préciserons ensuite une théologie du ministère diaconal qui puisse constituer comme la base commune et sûre capable dÂinspirer sa recréation féconde dans les communautés chrétiennes.
I. Les textes dE Vatican II et du magistère postconciliaire
Dans les textes conciliaires où le diaconat est mentionné explicitement (cf. SC 35, LG 20, LG 28, LG 29, LG 41, OE 17, CD 15, DV 25, AG 15, AG 16), Vatican II nÂa prétendu dirimer dogmatiquement aucune des questions discutées dans lÂaula conciliaire ni offrir une systématisation doctrinale stricte. Son intérêt véritable était de restaurer le diaconat permanent dans une optique ouverte à des réalisations plurielles. Peut-être est-ce pour cela que dans lÂensemble des textes on perçoit quelques fluctuations théologiques selon la place ou le contexte dans lesquels on parle du diaconat. Tant sur le plan des priorités pastorales que sur celui des difficultés doctrinales objectives, les textes reflètent une diversité dÂaccents théologiques quÂil nÂest pas facile dÂintégrer de manière harmonieuse. Par la suite, le diaconat a été lÂobjet de développements ou de mentions dans dÂautres documents du Magistère postconciliaire: le Motu Proprio de Paul VI Sacrum diaconatus ordinem (1967); la Constitution Apostolique Pontificalis romani recognitio (1968); le Motu Proprio de Paul VI Ad Pascendum (1972); le nouveau Codex Iuris Canonici (1983) et le Catechismus Catholicae Ecclesiae (1992, 1997). [1] Ces nouveaux documents prolongent les éléments fondamentaux de Vatican II et ajoutent, parfois, des précisions dÂimportance théologique, ecclésiale ou pastorale; mais tous ne parlent pas dans la même optique, ni ne jouissent du même niveau doctrinal. [2] CÂest pourquoi, pour tenter une approche théologique dans le sillage de Vatican II, il convient de tenir compte de la relation possible entre les oscillations doctrinales et la diversité des approches théologiques perceptibles dans les propositions postconciliaires sur le diaconat.
II. Implications de la sacramentalité du diaconat
Comme il est dit ci-dessus (cf. chap. IV), considérer le diaconat comme une réalité sacramentelle constitue la doctrine la plus sûre et la plus cohérente avec la praxis ecclésiale. Si lÂon niait sa sacramentalité, le diaconat représenterait une forme de ministère enraciné dans le baptême seulement; il revêtirait un caractère fonctionnel et lÂÉglise jouirait dÂune grande capacité de décision relativement à son instauration ou à sa suppression de même quÂà sa configuration concrète; elle jouirait alors en tout état de cause dÂune liberté dÂaction beaucoup plus ample que celle qui lui est octroyée sur les sacrements institués par le Christ. [3] En niant ainsi la sacramentalité, on ferait disparaître les principaux motifs qui font du diaconat une question théologiquement disputée. Mais cette négation nous entraînerait en marge du sillage de Vatican II. CÂest donc à partir de sa sacramentalité quÂil faudra traiter des autres questions concernant la théologie du diaconat.
1. Enracinement du diaconat dans le Christ Étant une réalité sacramentelle, le diaconat doit être ultimement enraciné dans le Christ. Enracinée elle-même dans la gratuité trinitaire, lÂÉglise nÂa pas par elle-même la capacité de créer les sacrements ni de leur conférer lÂefficacité salvifique. [4] Cet enracinement christologique du diaconat constitue une affirmation théologiquement nécessaire pour sa sacramentalité. De plus, il permet de comprendre les diverses tentatives de la théologie pour lier le diaconat directement au même Christ (soit en relation avec la mission des apôtres, [5] soit en relation avec le lavement des pieds à la dernière Cène [6] ). Mais cela nÂimplique pas quÂil faille soutenir que le Christ a lui-même Âinstitué directement le diaconat comme degré sacramentel. Dans son articulation concrète et historique, lÂÉglise a joué un rôle décisif. Cela était reconnu implicitement dans lÂopinion, aujourdÂhui minoritaire, qui identifiait lÂinstitution des Sept (cf. Ac 6,1-6) avec les premiers diacres. [7] CÂest ce quÂont rendu manifeste les études exégétiques et théologiques sur la complexité des développements historiques et le processus de différenciation progressif des ministères et des charismes jusquÂà la structuration tripartite dÂévêque, de prêtre et de diacre. [8] Le langage prudent du concile de Trente (Âdivina ordinationeÂ) et de Vatican II (Âdivinitus institutum... iam ab antiquo...Â) [9] fait écho à lÂincapacité dÂidentifier totalement lÂaction du Christ et de lÂÉglise par rapport aux sacrements de même quÂà la complexité des faits historiques.
2. Le Âcaractère sacramentel du diaconat et la Âconfiguration au Christ Vatican II ne fait aucune affirmation explicite à propos du caractère sacramentel du diaconat; néanmoins, les documents postconciliaires en font. Ceux-ci en effet parlent du Âcaractère indélébile lié à la condition du service stable (Sacrum diaconatus, 1967) ou dÂun Âsceau ineffaçable qui configure au Christ Âdiacre (CCE, 1997). [10] La doctrine du Âcaractère diaconal est cohérente avec la sacramentalité du diaconat et constitue une application explicite à ce dernier de ce que Trente (1563) affirme pour le sacrement de lÂordre dans son ensemble. [11] Elle sÂappuie sur des témoignages de la tradition théologique. [12] Elle corrobore la fidélité de Dieu à ses dons, implique la non réitérabilité du sacrement et la stabilité durable dans le service ecclésial. [13] Enfin, elle confère au diaconat une densité théologique qui ne peut être dissoute dans ce qui est purement fonctionnel. Cependant, cette doctrine soulève quelques questions qui demandent des éclaircissement théologiques ultérieurs: comment comprendre lÂapplication au diacre de la distinction Âessentia, non gradu tantumÂ, que LG 10 établit entre le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel? [14] Comment préciser ultérieurement, à lÂintérieur de lÂunité du sacrement, la particularité du caractère diaconal dans sa relation distinctive au caractère presbytéral et épiscopal? Quelles ressources employer pour différencier symboliquement en chaque cas la configuration spécifique au Christ? Vatican II nÂemploie pas le vocabulaire de la configuration mais à sa place il utilise des expressions sobres dans lesquelles la sacramentalité est incluse. [15] Il parle aussi dÂune participation spéciale à la mission et à la grâce du Souverain Prêtre. [16] Dans le Motu Proprio Ad pascendum (1972) le diacre permanent est considéré signe ou sacrement du Christ lui-même. [17] De son côté, le CCE (1997) recourt au vocabulaire explicite de la configuration, en le liant à la doctrine du caractère. [18] Nous sommes donc devant un développement ultérieur des textes conciliaires, conséquence de la relation immédiate du diacre avec le Christ en vertu du sacrement de lÂordre. Il reste à préciser quelle sera sa portée.
3. Action diaconale, Âin persona Christi (Capitis)Â? LÂexpression technique Âin persona Christi (Capitis) connaît dans les textes de Vatican II un usage diversifié. Elle sÂemploie en référence au ministère épiscopal, considéré soit dans son ensemble, soit dans une de ses fonctions propres; [19] particulièrement notable son application au ministère eucharistique du sacerdoce ministériel (presbytérat) en tant quÂexpression maximale de ce ministère, [20] car présider et consacrer lÂeucharistie appartient à sa compétence exclusive. [21] LÂoptique est beaucoup plus large dans dÂautres textes, où lÂexpression peut englober toute lÂaction ministérielle du prêtre en tant que personnification du Christ Tête ou faire allusion à dÂautres fonctions concrètes distinctes. [22] Cependant, jamais dans les textes conciliaires, il nÂest question dÂappliquer explicitement cette expression aux fonctions du ministère diaconal. Pourtant cette façon de parler fera son chemin dans les documents postconciliaires. [23] Cela constitue aujourdÂhui un motif de divergences entre les théologiens (spécialement en ce qui concerne la représentation du Christ ÂTêteÂ), en raison de la signification diverse que lÂexpression a dans les documents du Magistère et dans les propositions théologiques. Si on lÂapplique à lÂensemble du sacrement de lÂordre, en tant que participation spécifique au triple Âmunus du Christ, alors on pourrait dire que le diacre agit lui aussi Âin persona Christi (Capitis) (ou dÂautres expressions équivalentes dÂune Âreprésentation spécifique du Christ dans le ministère diaconal), pour constituer un degré de ce sacrement. AujourdÂhui, plusieurs théologiens suivent cette orientation qui, cohérente avec la sacramentalité, trouverait appui dans quelques documents du Magistère et dans quelques courants théologiques. Par contre, ceux qui réservent lÂexpression aux seules fonctions ÂsacerdotalesÂ, spécialement celles de présider et de consacrer lÂeucharistie, ne lÂappliquent pas au diacre et croient voir cette opinion corroborée par la dernière rédaction du CCE (1997). En effet, dans la rédaction finale du n. 875 du CCE lÂexpression Âin persona Christi Capitis nÂest pas appliquée aux fonctions diaconales du service. [24] Dans ce cas la capacité dÂagir Âin persona Christi CapitisÂ, semble réservée aux évêques et aux prêtres. Cela signifie-t-il une exclusion définitive? Les opinions théologiques ne sont pas unanimes à ce propos. DÂune certaine manière on retourne dans ce n. 875 au langage de LG 28a, PO 2c (ministère presbytéral) et LG 29a (triple diaconie). Par ailleurs dÂautres textes du même CCE semblent appliquer lÂexpression à lÂensemble du sacrement de lÂordre, [25] en reconnaissant un rôle primordial aux évêques et aux prêtres. [26] On se trouve alors devant une diversité de tendances difficiles à harmoniser qui se reflètent nettement dans les diverses compréhensions théologiques du diaconat. Et, même si lÂon suppose quÂil soit théologiquement exact de comprendre le ministère diaconal comme une action Âin persona Christi (Capitis)Â, il reste encore à préciser ce qui caractérise sa manière propre de rendre présent le Christ (le ÂspecificumÂ), différente du ministère épiscopal et du ministère presbytéral.
4. ÂIn persona Christi Servi comme spécificité du diaconat ? Une façon de le faire consiste à accentuer lÂaspect de Âservice et à voir dans la représentation du Christ ÂServiteur la caractéristique propre ou un élément particulièrement distinctif du diaconat. Cette orientation apparaît dans des documents plus récents [27] et dans quelques exposés théologiques. Cependant, les difficultés surgissent, non pas en raison de lÂimportance centrale de la catégorie du service pour tout ministère ordonné, mais parce quÂon en fait le critère spécifique du ministère diaconal. Serait-il possible de séparer Âcapitalité et Âservice dans la représentation du Christ pour faire de chacun des deux un principe de différenciation spécifique? Le Christ, le Seigneur, est à la fois le Serviteur suprême et le serviteur de tous. [28] Les ministères de lÂévêque [29] et du prêtre, précisément dans leur fonction de présidence et de représentation du Christ Tête, Pasteur et Époux de son Église, rendent aussi visible le Christ Serviteur [30] et ils demandent à être exercés comme services. CÂest pourquoi apparaît problématique une dissociation qui établirait comme critère différenciateur du diaconat sa représentation exclusive du Christ comme Serviteur. Étant donné que le service doit être considéré comme une caractéristique commune à tout ministère ordonné, [31] il sÂagirait, en tout cas, de voir comment dans le diaconat il trouve une importance prépondérante et une densité particulière. Pour éviter ici des utilisations théologiques disproportionnées, il convient de tenir compte tout à la fois de lÂunité de la personne du Christ, de lÂunité du sacrement de lÂordre et du caractère symbolique des termes représentatifs (tête, serviteur, pasteur, époux).
5. Des Âfonctions diaconales spécifiques? À Vatican II et dans les documents postconciliaires, nombreuses et diversifiées sont les fonctions attribuées aux diacres en divers domaines ou, comme le dit LG 29a, Âin diaconia liturgiae, verbi et caritatisÂ. Dans ces documents on ne trouve pas de réflexion sur le fait que toutes ces tâches et fonctions peuvent être réalisées (comme cela se produit aujourdÂhui en beaucoup de communautés) par les chrétiens qui nÂont reçu aucune ordination diaconale. Or, il semblerait exister, selon AG 16f, un Âministère véritablement diaconal antérieurement à lÂordination, laquelle ne ferait que fortifier, unir plus étroitement à lÂautel et conférer une plus grande efficacité sacramentelle. [32] Cette constatation confirme les doutes de quelques-uns à propos de la sacramentalité du diaconat: Comment affirmer cette sacramentalité si elle ne confère aucune Âpotestas spécifique semblable à celle que confèrent le presbytérat et lÂépiscopat? Cette même constatation devient un motif pour lequel certaines églises locales justifient leur méfiance et leur attitude négative face à lÂinstauration du diaconat permanent: pourquoi une telle ordination si les mêmes fonctions peuvent être réalisées par des laïcs et par les ministères laïcs, de façon peut-être plus efficace et plus souple dans leur fonctionnement? Nous sommes donc face à une question théologique qui a des répercussions pratiques et pastorales que Vatican II nÂaborde pas explicitement et quÂil faut envisager dans la perspective dÂune ecclésiologie de communion (cf. infra n. 4). Le souhait du concile est dÂenraciner toute Âpotestas sacra dans lÂÉglise de façon sacramentelle: cÂest pourquoi il ne considère pas indispensable de recourir à la distinction traditionnelle entre Âpouvoir dÂordre et Âpouvoir de juridictionÂ. [33] De toute façon, cela nÂa pas empêché sa réapparition dans les documents postconciliaires. [34] Ces oscillations expliquent peut-être la persistance de la question: quÂest-ce que Âpeut faire un diacre quÂun laïc ne peut pas faire ?
III. Le diaconat dans la perspective de lÂépiscopat comme Âplenitudo sacramenti ordinisÂ
Vatican II a affirmé de manière claire et authentique la sacramentalité de lÂépiscopat, en le considérant comme la Âplénitude du sacrement de lÂordre (LG 21b). [35] Le renversement de perspectives quÂimplique cette affirmation ne fait pas de la Âplénitude épiscopale un motif pour priver de leur consistance propre le presbytérat et le diaconat comme sÂils nÂavaient un sens quÂen tant quÂétapes préparatoires à lÂépiscopat. Dans la participation à lÂunique sacerdoce du Christ et à la mission salvifique, les prêtres coopèrent avec les évêques, en dépendant dÂeux dans lÂexercice pastoral du ministère. [36] Il sÂagit de voir par la suite comment doit se comprendre théologiquement le diaconat dans cette même optique.
1. LÂunité du sacrement de lÂordre LÂaffirmation de lÂunité du sacrement de lÂordre peut être considérée comme faisant partie du patrimoine théologique commun et cela dès le moment (siècles XIIe et postérieurs) où lÂon sÂest posé la question de la sacramentalité des divers degrés de lÂordre. [37] Cette unité est maintenue par Vatican II lorsquÂil parle des divers ordres, dont le diaconat, dans lesquels sÂexerce le ministère ecclésiastique. [38] Les documents postconciliaires se situent dans la même ligne. Les difficultés ne surgissent pas à propos de lÂaffirmation de cette unité mais à propos du chemin théologique parcouru pour la justifier. Traditionnellement, cette unité se justifiait en raison de la référence du sacrement à lÂeucharistie tout en respectant les diverses modalités propres à chaque degré. [39] Vatican II a modifié les perspectives et les formulations. De là, la nécessité de chercher un autre chemin de justification. Celui-ci pourrait bien consister à prendre comme point de départ de la réflexion lÂépiscopat en tant que Âplénitude du sacrement de lÂordre et fondement de son unité.
2. ÂProfil et Âconsistance du diaconat Il y a une compréhension théologique du ministère ordonné perçu comme Âhiérarchie qui a été conservée à Vatican II et dans les documents postérieurs. Celle-ci [40] conduit à la doctrine des divers Âdegrés de lÂordre. Ici les diacres représentent le degré Âinférieur par rapport aux évêques et aux prêtres à lÂintérieur de lÂéchelle hiérarchique. [41] LÂunité interne du sacrement de lÂordre fait que chaque degré participe Âsuo modo au triple Âmunus ministériel, dans un schéma de gradation descendant, où le degré supérieur inclut et dépasse toute la réalité et les fonctions du degré inférieur. La Âparticipation hiérarchisée et graduelle dÂun même sacrement fait du diacre un ministre dépendant de lÂévêque et du prêtre. La difficulté de conférer au diaconat (permanent) un profil et une consistance propres dans ce schéma hiérarchisé a conduit à proposer dÂautres modèles interprétatifs. Il nÂapparaît évidemment pas compatible avec les textes conciliaires de considérer lÂépiscopat, la prêtrise et le diaconat comme trois réalités sacramentelles totalement autonomes, juxtaposés et paritaires. LÂunité du sacrement de lÂordre serait gravement affectée et cela ne permettrait pas de comprendre lÂépiscopat comme Âplénitude du sacrement. CÂest pourquoi, certaines approches théologiques contemporaines font valoir la tradition des sources anciennes et des rites dÂordination, dans lesquels le diaconat apparaît Âad ministerium episcopiÂ. La référence directe et immédiate du diaconat au ministère épiscopal [42] ferait des diacres les collaborateurs naturels de lÂévêque: cela impliquerait pour eux la possibilité de réaliser (de préférence) des tâches dans le domaine supra-paroissial et diocésain. Dans ce cas, il reste à expliciter encore mieux la relation du diaconat (permanent) avec le presbytérat. Selon certains, tant les prêtres que les diacres se trouveraient sur un plan symétrique par rapport à la Âplénitude du sacrement que représente le ministère épiscopal. Ceci serait reflété dans la praxis ancienne des ordinations (un diacre pouvait être ordonné évêque sans passer nécessairement par le presbytérat et un laïc devenir prêtre sans passer par le diaconat [43] ). Il sÂagit de faits historiques dont il faut tenir compte au moment dÂélaborer, aujourdÂhui, le profil ecclésiologique du diaconat. Cependant, il ne semble pas théologiquement justifié dÂexclure les diacres de toute fonction dÂaide et de coopération avec les prêtres, [44] spécialement avec lÂensemble du ÂpresbyteriumÂ. [45] À ce propos, lÂhypothèse dÂun Âcollège diaconal autour de lÂévêque, en tant quÂexpression de lÂÂordo diaconorumÂ, semblable au Âpresbyterium [46] et en communion avec lui, a besoin dÂun plus grand approfondissement théologique. Sur cette possibilité les textes conciliaires et postconciliaires ne disent pratiquement rien. [47] Par contre, quelques réflexions théologico-pastorales contemporaines soulignent que la perspective dÂun collège diaconal contribuerait à solidifier le profil ecclésial que requiert un ministère qui entraîne avec lui lÂexigence de la stabilité (diaconat permanent). [48]
3. Imposition des mains Ânon ad sacerdotium... Selon LG 29a, les diacres reçoivent lÂimposition des mains Ânon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂ. Pour ce point, Vatican II renvoie à des textes comme les Statuta Ecclesiae Antiqua, [49] dont la formulation demeura jusquÂà nos jours dans le Pontifical Romain. [50] Cependant, la formule remonte à la Traditio Apostolica (IIe-IIIe siècle), où elle contient une spécification absente des textes conciliaires (Âin ministerio episcopiÂ). [51] De plus, lÂinterprétation du sens précis de cette divergence est controversée dans lÂactuelle théologie du diaconat. [52] Nous nous arrêterons dÂabord sur ce qui semble exclu dans cette formulation (le ÂsacerdotiumÂ). Puis, nous exposerons ce qui semble y être affirmé (le rapport au ÂministeriumÂ). Le diaconat nÂest pas Âad sacerdotiumÂ. Comment interpréter cette exclusion? Dans un sens plus strict, le Âsacerdotium ministériel a été lié traditionnellement avec le pouvoir Âconficiendi eucharistiamÂ, [53] Âofferendi sacrificium in EcclesiaÂ, [54] ou Âconsecrandi verum corpus et sanguinem DominiÂ. [55] CÂest dans cette liaison étroite entre sacerdoce et eucharistie que lÂon a fondé, pendant des siècles, lÂégalité sacramentelle des évêques et des presbytres dans leur condition de ÂprêtresÂ, [56] et lÂattribution dÂune origine seulement juridictionnelle à la distinction entre les deux. [57] Ce serait cette même raison qui ferait que les diacres ne soient pas ordonnés Âad sacerdotiumÂ, étant donnée lÂimpossibilité, pour eux, de présider et de consacrer lÂeucharistie validement, pouvoir réservé exclusivement aux ÂprêtresÂ. Cette restriction implique-t-elle aussi que le diaconat soit exclu du Âsacerdotium entendu cette fois dans un sens moins strict? En effet, Vatican II a placé la relation entre le sacerdoce ministériel et lÂeucharistie dans un contexte plus large: celui dÂune ecclésiologie centrée sur lÂeucharistie vue comme Âtotius vitae christianae fons et culmen [58] et celui dÂun sacerdoce ministériel dont la relation constitutive avec lÂeucharistie sÂenracine dans une Âpotestas sacra plus large, en relation, elle aussi, avec les autres Âmunera ministériels. [59] Si on exclut totalement le diaconat du Âsacerdoce dans tous les sens du terme, il faudra alors repenser lÂunité du sacrement de lÂordre comme Âsacerdoce ministériel ou hiérarchique (cf. LG 10b) ainsi que lÂusage des catégories Âsacerdotales comme qualification cohérente et englobante du sacrement. On peut constater ici diverses tendances dans les textes conciliaires, dans le développement postérieur et dans les efforts de compréhension théologique du diaconat. DÂun côté, les textes de Vatican II qui font explicitement allusion au diaconat ne lui appliquent pas des catégories sacerdotales, mais plutôt des catégories ministérielles. [60] Dans la même ligne se situent les précisions introduites dans la dernière rédaction du CCE, qui distingue nettement, à lÂintérieur de lÂunique sacrement de lÂordre, un degré de participation sacerdotale (épiscopat et presbytérat) et un degré de service (diacres), qui exclut lÂapplication du terme Âsacerdos aux diacres. [61] DÂun autre côté, lorsque Vatican II parle dans la perspective de lÂunique sacrement de lÂordre, il semble considérer les catégories Âsacerdotales comme englobantes et les étendre au-delà de la distinction entre Âsacerdotium et ÂministeriumÂ. CÂest le cas de LG 10b, qui affirme une différence essentielle et non seulement de degré, entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique. [62] Dans la même ligne, lorsquÂil parle de la spiritualité des différents états de vie en LG 41d, le concile semble attribuer un rôle intermédiaire aux diacres dans lÂensemble des divers ministères (il faut noter quÂà ce moment les ordres mineurs nÂavaient pas encore été supprimés), en leur attribuant une participation particulière à la mission et à la grâce du Prêtre suprême. [63] De son côté, le CIC de 1983, dans ses can. 1008/9, intègre les diacres à lÂintérieur des Âsacri ministriÂ, lesquels sont habilités par leur consécration à paître le peuple de Dieu et à exécuter Âpro suo quisque gradu les fonctions dÂenseigner, de sanctifier et de régir Âin persona Christi CapitisÂ. [64] Les choses étant ainsi, il nÂest pas étonnant de voir que les efforts postconciliaires pour comprendre théologiquement le diaconat soient marqués par des tensions engendrées par le fait dÂexclure ou dÂinclure le diaconat dans les catégories sacerdotales. Aussi longtemps que le diaconat était dans les faits un simple degré pour accéder à la prêtrise, ces tensions semblaient tolérables. À partir du moment où il a été instauré comme diaconat permanent et quÂil sÂest solidifié comme réalité en expansion dans de nombreuses Églises, [65] les tensions théologiques se sont accentuées et se sont développées selon deux lignes dÂorientation différentes. SÂappuyant sur lÂunité du sacrement de lÂordre et convaincus dÂêtre fidèles aux textes conciliaires et postconciliaires, certains insistent sur lÂunité du sacrement et appliquent au diaconat des principes théologiques qui seraient valides proportionnellement pour les trois degrés du sacrement; ils maintiennent, avec quelques nuances, sa compréhension et dénomination globale comme Âsacerdotium ministeriale seu hierarchicum (cf. LG 10b), ce qui serait avalisé par lÂusage linguistique de la tradition ecclésiale ancienne. [66] Dans cette logique argumentative, le diaconat est une réalité sacramentelle qui implique une différence Âessentia, non gradu tantum (cf. LG 10b) par rapport au sacerdoce commun des fidèles. CÂest pourquoi, lÂaffirmation disant que le diaconat est Ânon ad sacerdotium exclurait seulement les particularités relatives à la consécration eucharistique (et au sacrement de la pénitence). [67] Mais, tant à cause de son intégration dans lÂunique sacrement de lÂordre que par sa relation particulière avec le ministère eucharistique, tant en raison de la signification Âsacerdotale large des Âmunera dÂenseignement et de gouvernement que par sa participation spécifique à la mission et à la grâce du Prêtre Suprême, le diaconat devrait être inclus à lÂintérieur du Âsacerdoce ministériel ou hiérarchiqueÂ, distinct du Âsacerdoce commun des fidèles. Par contre, dÂautres tendances insistent fortement sur la distinction exprimée par la formule Ânon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂ. Dans une logique argumentative contraire à la précédente, on tend à exclure de la compréhension du diaconat toute conceptualisation ou terminologie sacerdotales. En même temps, on met en valeur cette distinction que lÂon considère comme un pas décisif pour surmonter la Âsacerdotalisation du sacrement de lÂordre: celui-ci comporterait trois degrés, dont deux (épiscopat et presbytérat) appartiendrait au Âsacerdotium et un (diaconat) qui serait seulement Âad ministeriumÂ. De cette manière, on évite de comprendre théologiquement le diacre à lÂimage dÂun prêtre (presbytre) dont les compétences seraient  encore  limitées. Également, cela permet de lui reconnaître une plus grande consistance et une identité propre en tant que ministre de lÂÉglise. Cependant, il reste à préciser son identité à la lumière de LG 10b, car, en tant que réalité sacramentelle, le diaconat nÂest pas identifiable avec les fonctions, services et ministères enracinés dans le baptême.
4. Â... sed ad ministerium (episcopi) Certains exposés théologico-pastoraux sur le diaconat (permanent) voient dans la spécification Âin ministerio episcopi [68] un motif fondé pour revendiquer un lien direct avec le ministère épiscopal. [69] Tout en maintenant ce lien, [70] Vatican II estompa la force quÂil avait dans la Traditio Apostolica, en affirmant que le diaconat était seulement Âad ministeriumÂ, cÂest-à-dire un service pour le peuple exercé dans le domaine de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec lÂévêque et avec son presbyterium. [71] Jean Paul II accentue cette dimension de service du Peuple de Dieu. [72] Cependant, au moment de préciser la portée théologique de lÂexpression Âad ministerium (episcopi) et la possible intégration du diaconat au ministère de la succession apostolique, ils retournent dÂune certaine façon aux divergences déjà mentionnées. Ici aussi, les textes conciliaires et postconciliaires se montrent ambivalents. À la lumière de LG 20 et de 24a, on a affirmé que les évêques étaient les successeurs des apôtres afin de prolonger la première mission apostolique jusquÂà la fin des temps. [73] De son côté, LG 28a semble aussi inclure les diacres dans la ligne de succession qui prolonge la mission du Christ dans celle des Apôtres, celle des évêques et celle du ministère ecclésiastique. [74] Le CCE définit le sacrement de lÂordre dans ses trois degrés comme Âle sacrement du ministère apostoliqueÂ. [75] En sÂappuyant sur ces textes, malgré leurs variations terminologiques (ministère ÂecclésiastiqueÂ, ÂapostoliqueÂ), [76] on pourrait considérer le diaconat comme partie intégrante du ministère de succession apostolique. Cela serait cohérent avec lÂunité du sacrement de lÂordre, avec son enracinement ultime dans le Christ et avec la participation propre des diacres à la mission que les Apôtres et leurs successeurs reçurent du Christ. [77] Cependant, cette conclusion nÂest pas partagée par ceux qui retiennent comme différence qualitative la distinction entre Âsacerdotium et Âministerium et confèrent une importance décisive aux dernières modifications du CCE n. 1154 (on y réserve le terme Âsacerdos aux évêques et aux prêtres), dans lesquelles ils voient un dépassement de ce qui a été dit auparavant et une référence clef pour les développements futurs. Le ministère apostolique se comprend comme la continuation de la Âdiaconie du Christ, laquelle nÂest pas dissociable de son ÂsacerdoceÂ: lÂoffrande sacerdotale quÂil fait de sa vie constitue en effet son service diaconal pour le salut du monde. Dans ce sens, la Âdiaconie ou service caractérise le Âmunus des pasteurs (évêques) du peuple de Dieu [78] et il ne serait pas adéquat de présenter les diacres comme les héritiers spécifiques de la dimension diaconale du ministère. Le diaconat devrait être reconnu comme apostolique quant à sa fondation, et non pas quant à sa nature théologique. CÂest donc dire que le ministère de succession apostolique devrait se restreindre aux Âprêtres [79] (évêques et presbytres), tandis que les diacres formeraient partie du ministère Âecclésiastique [80] et devraient être considérés, par conséquent, comme collaborateurs auxiliaires du ministère de succession apostolique, duquel, en toute rigueur, il ne seraient pas partie intégrante.
5. Le diaconat comme fonction de médiation ou Âmedius ordoÂ? LÂattribution au diaconat permanent dÂune fonction médiatrice ou de pont entre la hiérarchie et le peuple était déjà apparue dans les interventions faites dans lÂaula conciliaire et dans les notes de la Commission conciliaire pertinente. [81] Quoique cette idée ne fut pas retenue par les textes définitifs, elle fut dÂune certaine façon reflétée par la manière de procéder suivie en LG 29: le texte parle des diacres à la fin du chapitre II, en tant que degré inférieur de la hiérarchie, juste avant dÂaborder dans le chapitre IV le thème des laïcs. On rencontre aussi le même procédé en AG 16. LÂexpression elle-même Âmedius ordo appliquée explicitement au diaconat (permanent) se trouve seulement dans le Motu Proprio Ad Pascendum (1972) et est présentée comme étant une manière de traduire les souhaits et les intentions qui avaient conduit Vatican II à son instauration. [82] LÂidée a connu une grande diffusion dans la théologie contemporaine et a donné lieu à différentes façons de concevoir cette fonction de médiation: entre le clergé et les laïcs, entre lÂÉglise et le monde, entre le culte et la vie ordinaire, entre les tâches caritatives et lÂeucharistie, entre le centre et la périphérie de la communauté chrétienne. En tout état de cause, cette idée mérite quelques précisions théologiques. Ce serait une erreur théologique que dÂidentifier le diaconat en tant que Âmedius ordo avec une espèce de réalité (sacramentelle?) intermédiaire entre les baptisés et les ordonnés: son appartenance au sacrement de lÂordre est une doctrine sûre. Théologiquement, le diacre nÂest pas un ÂlaïcÂ. Vatican II considère quÂil est membre de la hiérarchie et le CIC le traite comme Âsacer minister ou ÂclericusÂ. [83] Il est certain quÂil appartient au diacre dÂaccomplir une certaine tâche de médiation, mais il ne serait pas théologiquement exact de faire de cette tâche lÂexpression de sa nature théologique ou de sa spécificité. Par ailleurs, on ne peut pas ignorer le risque que la fixation ecclésiologique du diaconat et son institutionnalisation pastorale comme Âmedius ordo finissent par sanctionner et par agrandir, à cause de cette même fonction, le fossé quÂil prétendait abolir. Ces précisions théologiques nÂimpliquent pas le refus total de toute fonction médiatrice de la part du diacre. LÂidée trouve ses appuis dans des témoignages de la tradition ecclésiale. [84] DÂune certaine façon, elle reste reflétée dans la position ecclésiologique que la législation canonique actuelle (CIC 1983) attribue aux diacres entre la mission des laïcs et celle des prêtres. DÂun côté, les diacres (permanents) vivent au milieu du monde avec un style de vie laïque (bien quÂil y ait la possibilité dÂun diaconat permanent religieux) et avec certaines Âconcessions qui ne sont pas (toujours) reconnues à tous les clercs et prêtres. [85] DÂun autre côté, il y a certaines fonctions dans lesquelles sont intégrés conjointement les diacres et les prêtres et dans lesquelles tous les deux ont la même préséance par rapport aux laïcs. [86] Cela ne signifie pas que les diacres peuvent exercer complètement toutes les fonctions qui appartiennent aux prêtres (eucharistie, pénitence, onction des malades). Cependant, sauf dans certains cas dÂexception, on applique en principe aux diacres ce que le CIC établit pour les Âclercs en général (cf. can. 273ss).
IV. Le diaconat dans une Âecclésiologie de communionÂ
Bien que les textes de Vatican II en constituent le fondement, cÂest à partir du synode de 1985 quÂon a développé, avec plus de vigueur, ce quÂon appelle ÂlÂecclésiologie de communionÂ. [87] Grâce à cette ecclésiologie, on précise la signification de lÂÉglise en tant que Âsacrement universel du salut (cf. LG 1,9) qui trouve dans la communion du Dieu trinitaire la source et le modèle ecclésial de tout dynamisme salvifique. La Âdiaconie en constitue la réalisation historique. Il sÂagit maintenant dÂintégrer dans la ÂdiaconieÂ, qui correspond à tout le peuple de Dieu, la configuration sacramentelle quÂelle revêt dans le ministère du diaconat.
1. Les Âmunera du diaconat: pluralité de fonctions et oscillation de priorités LG 29a énumère et explicite les fonctions diaconales dans le domaine de la liturgie (où on reconnaît aux diacres des tâches de présidence), de la parole et de la charité en rattachant à cette dernière les tâches administratives. [88] AG 16f suit un autre ordre: ministère de la parole, du gouvernement des communautés et de la charité. [89] De son côté, Sacrum diaconatus relève onze tâches dont huit appartiennent au domaine liturgique (qui demeure de cette façon privilégié) bien que parfois elles aient un caractère de suppléance. Les tâches caritatives et sociales sont exercées au nom de la hiérarchie et comprennent aussi le devoir de favoriser lÂapostolat laïque. [90] Le CIC sÂoccupe en détail des facultés et des tâches propres aux diacres; on y remarque la possibilité de conférer aux diacres une participation à lÂexercice de la Âcura pastoralis de la paroisse. [91] En référence aux textes conciliaires de LG 29, SC 35 et AG 16, le CCE prolonge lÂénumération déjà connue par rapport à la vie liturgique (avec une mention explicite de lÂassistance à lÂévêque et aux prêtres), à la vie pastorale, et aux tâches caritatives et sociales. [92] La Ratio fundamentalis présente le ministère diaconal comme un exercice des trois Âmunera à la lumière spécifique de la ÂdiaconieÂ, selon lÂénumération du Âmunus docendiÂ, du Âmunus sanctificandi (avec lÂeucharistie comme point de départ et dÂarrivée) et du Âmunus regendi (dans lequel est intégrée la tâche caritative comme note prééminente du ministère diaconal). [93] De son côté, le Directorium reprend la triple diaconie de LG 29, mais en en modifiant la séquence (parole, liturgie, charité). De cette façon, il retient la diaconie de la parole comme la fonction principale du diacre; il met en valeur la diaconie de la liturgie comme une aide intrinsèque et organique au ministère presbytéral et considère la diaconie de la charité comme une façon différente de participer aux tâches pastorales de lÂévêque et des prêtres. [94] Les diverses fonctions attribuées au diaconat (permanent) dans les textes conciliaires et postconciliaires nous parviennent généralement de lÂancienne tradition liturgique, des rites dÂordination et de la réflexion théologique correspondante. Elles sÂouvrent aussi aux situations et aux besoins pastoraux contemporains, bien que, dans ce cas, on note dans les documents une certaine réserve. En général on admet comme une triple Âdiaconie ou comme un triple Âmunus qui sert de structure de base pour lÂensemble des fonctions diaconales. Dans les documents et dans de nombreuses élaborations théologiques, on attribue aux tâches caritatives une certaine prééminence; [95] cependant, il serait problématique de les considérer comme étant spécifiques au diaconat car elles sont aussi la responsabilité propre des évêques et des prêtres, dont les diacres sont les auxiliaires. De plus, les témoignages de la tradition ecclésiale invitent à intégrer les trois fonctions dans un tout. Dans cette perspective, il est possible de distinguer différentes accentuations dans la figure du ministère diaconal. Celui-ci peut se centrer avec plus dÂintensité soit sur la charité, soit sur la liturgie, soit sur lÂévangélisation; il peut sÂexercer dans un service directement lié à lÂévêque ou en milieu paroissial; on peut aussi conserver simultanément le diaconat permanent et le diaconat transitoire ou prendre une option claire en faveur dÂune seule figure. Dans quelle mesure pourra être plausible et viable à long terme une telle diversité? Cela dépendra non seulement de la compréhension théologique que lÂon aura du diaconat, mais aussi de la situation réelle des diverses églises locales.
2. La communion dans la pluralité des ministères LÂexercice concret du diaconat dans les divers milieux contribuera aussi à définir son identité ministérielle, en modifiant, si cela est nécessaire, un cadre ecclésial où sa liaison propre avec le ministère de lÂévêque apparaît à peine et où la figure du prêtre est identifiée avec la totalité des fonctions ministérielles. La conscience vive que lÂÉglise est Âcommunion contribuera à cette évolution. Cependant, les questionnements théologiques relatives aux Âpouvoirs spécifiques du diaconat pourront difficilement trouver leur solution par la seule voie pratique. Tous ne considèrent pas cette question comme une difficulté insoluble. CÂest ainsi quÂon peut observer différentes propositions de la théologie contemporaine qui cherchent à conférer au diaconat solidité théologique, acceptation ecclésiale et crédibilité pastorale. Certains relativisent lÂimportance de cette question des ÂpouvoirsÂ. En faire une question centrale serait assez réductionniste et défigurerait le véritable sens du ministère ordonné. Par ailleurs, la constatation, déjà ancienne, quÂun laïc peut exercer les tâches du diacre nÂa pas empêché que dans la praxis ecclésiale ce ministère ait été considéré à tout point de vue comme étant sacramentel. DÂailleurs, il ne serait pas possible non plus de réserver dans le détail aux évêques et aux prêtres lÂexclusivité de certaines fonctions sauf dans le cas de la Âpotestas conficiendi eucharistiamÂ, [96] du sacrement de la pénitence [97] et de lÂordination des évêques. [98] DÂautres distinguent entre ce qui est ou devrait être lÂexercice normal et ordinaire de lÂensemble des fonctions attribuées aux diacres et ce qui pourrait être considéré comme un exercice extraordinaire de la part des chrétiens, [99] déterminé par les nécessités ou les urgences pastorales, même de caractère durable. Une certaine analogie pourrait sÂétablir avec les compétences normales et ordinaires de lÂévêque par rapport à la confirmation (que le prêtre peut aussi administrer) [100] et à lÂordination presbytérale (qui selon certaines bulles pontificales, semble avoir été réalisée aussi par des prêtres de façon extraordinaire). [101] Finalement, dÂautres mettent en doute aussi le fait quÂun fidèle non ordonné réalise exactement les mêmes Âmunera de la même façon et avec la même efficacité salvifique quÂun diacre ordonné. Celui-ci exercerait les Âmunera propres au ministère ordonné à la lumière spécifique de la ÂdiaconieÂ. [102] Même si apparemment il sÂagit des mêmes fonctions quÂun fidèle non ordonné exerce, ce qui demeure décisif serait ÂlÂêtre plutôt que le ÂfaireÂ: dans lÂaction diaconale se réaliserait une présence particulière du Christ Tête et Serviteur propre à la grâce sacramentelle, à la configuration avec Lui et à la dimension communautaire et publique des tâches qui sont exercées au nom de lÂÉglise. LÂoptique croyante et la réalité sacramentelle du diaconat permettraient de découvrir et dÂaffirmer sa propre particularité, non pas en relation avec des fonctions mais en relation avec sa nature théologique et son symbolisme représentatif.
[1]
Cf. AAS 59 (1967) 697-704; AAS 60 (1968) 369-373; AAS 64 (1973) 534-540; Codex Iuris Canonici, Città del Vaticano 1983; Catechismus Catholicae Ecclesiae, Città del Vaticano 1997.
[2]
CÂest le cas des deux récents documents dÂorientation: Congregatio De Institutione Catholica / Congregatio Pro Clericis, Ratio fundamentalis institutionis diaconorum permanentium. Directorium pro ministerio et vita diaconorum permanentium, Città del Vaticano 1998. Selon le Cardinal Pio Laghi, la Ratio fundamentalis est un document Âdi ordine eminentemente pedagogico e non dottrinale et, selon le Cardinal Darío Castrillón, le Directorium Âintende presentare linee praticheÂ, Oss. Rom. 11.03.1998, pp. 6-7.
[3]
ÂChristus, Âsedens ad dexteram Patris et Spiritum Sanctum in Suum effundens corpus, quod est Ecclesia, iam operatur per sacramenta a Se instituta ad Suam gratiam communicandam... Efficaciter gratiam efficiunt quam significant propter Christi actionem et per Spiritus Sancti virtutemÂ, CCE n. 1084.
[4]
ÂSunt efficacia quia in eis Ipse Christus operatur: Ipse est qui baptizat, Ipse est qui in Suis agit sacramentis ut gratiam communicet quam sacramentum significat... Hic est sensus affirmationis Ecclesiae: sacramenta agunt ex opere operato..., i.e., virtute salvifici operis Christi, semel pro semper adimpletiÂ, CCE nn. 1127s.
[5]
Cf. CCE n. 1536: ÂOrdo est sacramentum per quod missio a Christo Ipsius Apostolis concredita exerceri pergit in Ecclesia usque ad finam temporum: est igitur ministerii apostolici sacramentum. Tres implicat gradus: Episcopatum, presbyteratum et diaconatum.Â
[6]
Pour lÂapplication du passage du lavement des pieds aux diacres, cf. Didaskalia XVI, 13 (trad. F. Nau, Paris 1912, 135s) et H. Wasserschleben, Die irische Canonensammlung, Leipzig 1885, 26: Âdiaconus (fuit) Christus, quando lavit pedes discipulorumÂ, cf. K. Rahner - H. Vorgrimmler, Diaconia in Christo, Freiburg 1962, 104. Récemment, W. Kasper a proposé de voir dans le lavement des pieds et dans les paroles de Jésus en Jn 13, 15 Âdie Stiftung des DiakonatsÂ, Der Diakon in ekklesiologischer Sicht angesichts der gegenwärtigen Herausforderungen in Kirche und Gesellschaft, in: Diaconia in Christo 32/3-4 (1997) 22. En réalité, cÂest lÂensemble du passage de Mc 10,43-45 que Didaskalia III, 13 cite à propos des diacres. De son côté, saint Ignace dÂAntioche, considère quÂon a confié aux diacres Âle service de Jésus-Christ (Magn. 6,1) et saint Polycarpe les exhorte à marcher dans la vérité du Seigneur, qui sÂest fait le Âdiakonos de tous (Ph 5,2).
[7]
La discussion exégétique actuelle sur la valorisation de Ac 6,1-6 en tant quÂorigine du diaconat remonte aux textes patristiques: saint Irénée (IIe siècle), AH I, 26, 3; III, 12, 10 voit dans lÂordination des Âsept le début du diaconat; saint Jean Crysostome (vers lÂannée 400), In Acta Apost. 14,3 (PG 60, 115s) ne considère pas les Âsept comme diacres, bien quÂil interprète leur charge comme une ordination et une participation à la mission apostolique. Cette deuxième opinion fut assumée par le synode In Trullo II (691), synode qui pour lÂÉglise orthodoxe a une valeur de concile oecumenique, cf. Conc. Quinisextum, can. 16 (Mansi 11, 949; ed. Ioannou, I/1, 132-134).
[8]
La différenciation en trois degrés apparaît avec clarté à lÂépoque postapostolique, peut-être pour la première fois avec saint Ignace dÂAntioche, Ad Trall. 3, 1. Sur la question, cf. E. Dassmann, Ämter und Dienste in der frühchristlichen Gemeinden, Bonn 1994; E. Cattaneo, I ministeri della Chiesa antica. Testi patristici dei primi tre secoli, Milano 1997.
[9]
ÂSic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo Episcopi, Presbyteri, Diaconi vocanturÂ, LG 28a; avec des références à Trente, DS 1765 (Â... in Ecclesiae ordinatissima dispositione plures et diversi essent ministrorum ordines... ab ipso Ecclesiae initio...Â) et DS 1776 (Â... hierarchiam, divina ordinatione institutam, quae constat ex episcopis, presbyteris et ministris...Â).
[10]
 non tamquam merus ad sacerdotium gradus est existimandus, sed indelebile suo charactere ac praecipua sua gratia insignis ita locupletatur, ut qui ad ipsum vocentur, ii mysteriis Christi et Ecclesiae stabiliter inservire possintÂ, Paul VI, Sacrum diaconatus, AAS 59 (1967) 698. ÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali, participant. Ordinis sacramentum eos signat sigillo (ÂcharactereÂ) quod nemo delere potest et quod eos configurat Christo qui factus est ÂdiaconusÂ, id est, omnium ministerÂ, CEE n. 1570. ÂProut gradus Ordinis sacri, diaconatus characterem imprimit et specificam gratiam sacramentalem communicat. Character diaconalis est signum configurativum-distinctivum animae modo indelebili impressum...Â, Ratio fundamentalis, n. 7. Dans la mesure où le can. 1008 du CIC fait aussi référence au diaconat, on peut aussi considérer affirmé son caractère indélébile.
[11]
ÂQuoniam vero in sacramento ordinis, sicut et in baptismo et confirmatione, character imprimitur, qui nec deleri nec auferri potest: merito sancta Synodus damnat eorum sententiam, qui asserunt, Novi Testamenti sacerdotes temporariam tantummodo potestatem habere, et semel rite ordinatos iterum laicos effici posse, si verbi Dei ministerium non exerceantÂ, Conc. Trente, DS 1767.
[12]
Cf. S. Thomas, In IV Sent. d7 q2 ad1; STh III q63 a3.
[13]
Bien quÂil ne fasse pas allusion explicite à la doctrine du ÂcaractèreÂ, en ce qui concerne le diaconat le Directorium n. 21 affirme: ÂSacra Ordinatio, semel valide recepta, numquam evanescit. Amissio tamen status clericalis fit iuxta normas iure canonico statutas.Â
[14]
Le Directorium, n. 28 parle de la Âdifférence essentielle qui existe entre le ministère du diacre à lÂautel et celui de tout autre ministre liturgique; cependant, il ne renvoie pas à LG 10, mais à LG 29: ÂConstat eius diaconiam apud altare, quatenus a sacramento Ordinis effectam, essentialiter differre a quolibet ministerio liturgico, quod pastores committere possint christifidelibus non ordinatis. Ministerium liturgicum diaconi pariter differt ab ipso ministerio sacerdotali.Â
[15] Â... gratia sacramentali roboratiÂ, LG 29a; Â... gratiam sacramentalem diaconatusÂ, AG 16f.
[16]
ÂMissionis autem et gratiae supremi Sacerdotis peculiari modo participes sunt inferioris quoque ordinis ministri, imprimis Diaconi, qui mysteriis Christi et Ecclesiae servientes...Â, LG 41d.
[17]
Â... Diaconatus permanens... signum vel sacramentum ipsius Christi Domini, qui non venit ministrari, sed ministrareÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 54 (1972) 536.
[18]
Par rapport à LG 41 et AG 16, le CCE n. 1570 dit: ÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali, participant. Ordinis sacramentum eos signat sigillo (ÂcharactereÂ) quod nemo delere potest et quod eos configurat Cristo qui factus est ÂdiaconusÂ, id est, omnium minister. De son côté, la Ratio nn. 5.7 relie la configuration à lÂeffusion de lÂEsprit et la spécifie en lÂassimilant à la condition du Christ comme Serviteur de tous: ÂDiaconatus confertur per peculiarem effusionem Spiritus (ordinatio), quae in recipientis persona specificam efficit configurationem cum Christo, Domino et Servo omnium... is (diaconus) enim, prout unici ministerii ecclesiastici particeps, est in Ecclesia specificum signum sacramentale Christi servi... Character diaconalis est signum configurativum-distinctivum animae modo indelebili impressum, quod sacro ordine auctos configurat Christo...Â
[19]
La sacramentalité de lÂépiscopat implique que ÂEpiscopi, eminenti ac adspectabili modo, ipsius Christi Magistri, Pastoris et Pontificis partes sustineant et in Eius persona agantÂ, LG 21b; en dÂautres endroits, on utilise des formules analogues comme: ÂEpiscopi sententiam de fide et moribus nomine Christi prolatamÂ, LG 25; Âpotestas qua, nomine Christi personaliter fungunturÂ, LG 27; Âmunus in ipsius nomine et potestate docendi, sanctificandi et regendiÂ, AA 2b; Âoves suas in nomine Domini pascuntÂ, CD 11b.
[20]
Dans LG 10b, à propos de la distinction essentielle entre sacerdoce commun et sacerdoce ministériel, on dit de celui-ci que Âpotestate sacra, qua gaudet, populum sacerdotalem efformat ac regit, sacrificium eucharisticum in persona Christi conficit illudque nomine totius populi Deo offertÂ; à son tour, LG 28a affirme des prêtres que Âsuum verum munus sacrum maxime exercent in eucharistico cultu vel synaxi, qua in persona Christi agentesÂ
unicum sacrificiumÂ
repraesentantÂ; de façon équivalente PO 13b affirme que Âpraesertim in sacrificio Missae, presbyteri personam specialiter gerunt ChristiÂ.
[21]
La liaison du Âin persona Christi avec lÂexclusivité sacerdotale pour consacrer lÂeucharistie a été accentuée dans les documents postconciliaires: le synode de 1971 affirme que Âsolus sacerdos in persona Christi agere valet ad praesidendum et perficiendum sacrificale conviviumÂ, Ench. Vat. IV 1166; la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Sacerdotium ministeriale de 1983 insiste pour que Âmunus tam grave conficiendi mysterium eucharisticum adimplere valeant (episcopi et presbyteri)Â
ut ipsiÂ
non communitatis mandato, sed agant in persona ChristiÂ, AAS 75 (1983) 1006; ce qui est rappelé dans le CIC de 1983: ÂMinister, qui in persona Christi sacramentum Eucharistiae conficere valet, est solus sacerdos valide ordinatusÂ, can. 900, 1.
[22]
ÂPresbyteri, unctione Spiritus Sancti, speciali charactere signantur et sic Christo Sacerdoti configurantur, ita ut in persona Christi Capitis agere valeantÂ, PO 2c; lÂexpression équivalente de PO 12a se meut dans la même direction : ÂÂ
omnis sacerdos, suo modo, ipsius Christi personam geratÂ. LÂensemble du ministère presbytéral est inclus dans les références de AG 39a (ÂPresbyteri personam Christi geruntÂ
in triplice sacro munereÂ
Â) et LG 37a (ÂÂ
illos, qui ratione sacri sui muneris personam Christi geruntÂ); en SC 33a il se concrétise dans la présidence de la célébration eucharistique: ÂImmo preces a sacerdote, qui coetui in persona Christi praeest, Â
dicunturÂ. Documents postconciliaires: en Evangelii nuntiandi, Paul VI applique la formule au ministère de lÂévangélisation: ÂCum Episcopis in ministerium evangelizationis consocianturÂ
ii qui per sacerdotalem ordinationem personam Christi geruntÂ, EN 67, Ench. Vat. V, 1683; de son côté Jean-Paul II lÂemploie en faisant référence au ministère spécifique de la réconciliation dans le sacrement de la pénitence: ÂSacerdos, Paenitentiae ministerÂ
agit in persona ChristiÂ, Reconc. et Paenit. (1984) n. 29; selon Pastores dabo vobis (1992), le prêtre répresente le Christ Tête, Pasteur et Époux de lÂÉglise: ÂÂ
connectuntur cum ÂconsecrationeÂ, quae eorum propria est eosque ad Christum, Ecclesiae Caput et Pastorem configurat; vel cum Âmissione vel ministerio presbyterorum proprio, quod eos habiles efficit et instruit ut fiant ÂChristi Sacerdotis aeterni viva instrumenta et ad agendum provehit ÂIpsius Christi nomine et personaÂÂ
Â, n. 20; ÂPresbyter, per sacramentalem hanc consecrationem, configuratur Christo Iesu quatenus Capiti et Pastori EcclesiaeÂ
Â, n. 21; ÂSacerdos ergo advocatur ut sit imago vivens Iesu Christi, Ecclesiae sponsi: remanet ipse quidem semper communitatis parsÂ
, sed vi eiusdem configurationis ad Christum Caput et Pastorem, ipse presbyter positus est in eiusmodi relatione sponsali erga propriam communitatemÂ, n. 22.
[23]
Le CIC de 1983 applique la formule à tout le sacrement de lÂordre et, par conséquent, aussi au diaconat: ÂSacramento ordinis... consecrantur et deputantur ut, pro suo quisque gradu, in persona Christi Capitis munera docendi, sanctificandi et regendi adimplendi, Dei populum pascant. Ordines sunt episcopatus, presbyteratus et diaconatusÂ, can. 1008/9. Dans une intervention de Jean-Paul II, on trouve lÂidée de la personnification, mais appliquée au Christ serviteur, cf. infra note 27. Le Directorium de 1998 préfère la formule Âau nom du Christ à propos du ministère eucharistique du diacre (Ânomine ipsius Christi, inservit ad Ecclesiam participem reddendam fructuum sacrificii suiÂ, n. 28) et en relation avec la diaconie de la charité (ÂVi sacramenti Ordinis diaconus... munera pastoralia participat... quae participatio, utpote per sacramentum peracta, efficit ut diaconi Populum Dei inserviant nomine ChristiÂ, n. 37).
[24]
ÂAb Eo (Christo) Episcopi et presbyteri missionem et facultatem (Âsacram potestatemÂ) agendi in persona Christi Capitis accipiunt, diaconi vero vim populo Dei serviendi in Âdiaconia liturgiae, verbi et caritatisÂ
 CCE n. 875.
[25]
ÂPer ordinationem recipitur capacitas agendi tamquam Christi legatus, Capitis EcclesiaeÂ
 CCE n. 1581; ÂÂ
sacramento ordinis, cuius munus est, nomine et in persona Christi Capitis, in communitate servireÂ, CCE n. 1591; ÂIn ecclesiali ministri ordinati servitio, Ipse Christus, Ecclesiae suae est praesens, quatenus Caput Sui corporisÂ
Â, CCE n. 1548.
[26]
ÂPer ministerium ordinatum, prasertim Episcoporum et presbyterorum, praesentia Christi, tamquam Capitis Ecclesiae, in communitate credentium, visibilis fitÂ, CCE n. 1549.
[27]
Par exemple, la Ratio fundamentalis insiste sur la configuration simultanée du diacre Âcum Christo, Domino et Servo omnium et la considère comme Âspecificum signum sacramentale Christi ServiÂ, n. 5. De son côté, Jean-Paul II a affirmé (16.3.1985): ÂIl diacono nel suo grado personifica Cristo servo del Padre, partecipando alla triplice funzione del sacramento dellÂOrdineÂ, Insegnamenti VIII/1, 649.
[28]
Le même texte de saint Polycarpe, Ad Phil. 5,2 (ed. Funk, I, 300), que LG 29a et la Ratio n. 5 appliquent aux diacres, considère le Christ comme Seigneur et Serviteur (ministre): ÂMisericordes, seduli, incedentes iuxta veritatem Domini, qui omnium minister factus estÂ.
[29]
À propos des évêques, LG 24a déclare: ÂMunus autem illud, quod Dominus pastoribus populi sui commisit, verum est servitium quod in sacris Litteris diakonia seu ministerium significanter nuncupatur (cf. Ac 1,17 et 25; 21,19; Rom 11,13; 1Tim 1,12).Â
[30]
Cf. Pastores dabo vobis, n. 21: ÂChristus est Ecclesiae Caput, sui scilicet Corporis. ÂCaput est eo modo quidem novo et sibi proprio modo, Âservum scilicet significandi, prout ab Ipsius verbis evincitur (Mc 10,45)Â
Quod servitium seu Âministerium plenitudinem sui attigit per mortem in cruce acceptam, id est per totale sui donum, in humilitate at amore (Ph 2,7-8)Â
Auctoritas autem Christi Iesu Capitis eadem est ac Ipsius servitium, donum, totalis deditio, humilis atque dilectionis plena, erga Ecclesiam. Idque in perfecta erga Patrem obedientia. Ille enim, unicus verusque est afflictus et dolens Domini Servus, idemque Sacerdos et Hostia seu Victima.Â
[31]
Le CCE n. 876 affirme: ÂIntrinsece coniuncta naturae sacramentali ministerii ecclesialis est eius indoles servitii. Ministri etenim, prorsus dependentes a Christo qui missionem praebet et auctoritatem, vere sunt Âservi Christi ad imaginem Christi qui libere propter nos Âformam servi (Ph 2,7) accepit. Quia verbum et gratia quorum sunt ministri, eorum non sunt, sed Christi qui illa eis pro aliis concredidit, ipsi libere omnium fient servi.Â
[32]
ÂIuvat enim viros, qui ministerio vere diaconali fungantur... per impositionem manuum inde ab Apostolis traditam corroborari et altari arctius coniungi, ut ministerium suum per gratiam sacramentalem diaconatus efficacius expleantÂ, AG 16f.
[33]
Vatican II nÂemploie pas lÂexpression Âpotestas iurisdictionis et seulement en PO 2b parle de Âsacra ordinis potestasÂ. Cependant, dans la Note explicative, n. 2, de LG, il affirme à propos de la consécration épiscopale: ÂIn consecratione datur ontologica participatio sacrorum munerum, ut indubie constat ex Traditione, etiam liturgica. Consulto adhibetur vocabulum munerum, non vero potestatum, quia haec ultima vox de potestate ad actum expedita intelligi posset. Ut vero talis expedita potestas habeatur, accedere debet canonica seu iuridica determinatio per auctoritatem hierarchicam. Quae determinatio potestatis consistere potest in concessione particularis officii vel in assignatione subditorum, et datur iuxta normas a suprema auctoritate adprobatas. Huiusmodi ulterior norma ex natura rei requiritur, quia agitur de muneribus quae a pluribus subiectis, hierarchice ex voluntate Christi cooperantibus, exerceri debentÂ. Sur les différentes interprétations de la Âpotestas sacraÂ, cf. P. Krämer, Dienst und Vollmacht in der Kirche. Eine rechtstheologische Untersuchung zur Sacra Potestas-Lehre des II. Vatikanischen Konzils, Trier 1973, 38s.; A. Celeghin, Origine e natura della potestà sacra. Posizioni postconciliari, Brescia 1987.
[34]
Le CIC can. 966 distingue entre Âpotestate ordinis et Âfacultate eandem exercendiÂ.
[35]
ÂDocet autem Sancta Synodus episcopali consecratione plenitudinem conferri sacramenti Ordinis, quae nimirum et liturgica Ecclesiae consuetudine et voce sanctorum Patrum summum sacerdotium, sacri ministerii summa nuncupaturÂ, LG 21b. La Relation doctrinale comprend lÂexpression finalement utilisée (plenitudo sacramenti) comme Âtotalitas omnis partes includensÂ, AS III/I, 238. LG 41b considère les évêques comme Âad imaginem summi et aeterni Sacerdotis, Pastoris et EpiscopiÂ
ad plenitudinem sacerdotii electiÂ.
[36]
ÂPresbyteri, quamvis pontificatus apicem non habeant et in exercenda sua potestate ab Episcopis pendeant, cum eis tamen sacerdotali honore coniuncti sunt et vi sacramenti Ordinis, ad imaginem Christi, summi atque aeterni Sacerdotis... consecrantur, ut veri sacerdotes Novi Testamenti. Muneris unici Mediatoris Christi (1Tim 2,5) participes in suo gradu ministerii... Presbyteri, ordinis Episcopalis providi cooperatores eiusque adiutorium...Â, LG 28.
[37]
Cf. plusieurs références en L. Ott, Das Weihesakrament (HbDG IV/5), Freiburg 1969. Trente, cf. DS 1763-1778, parle du Âsacrement de lÂordre en partant du présupposé de son unité, comme dans le cas du baptême et de la confirmation (cf. DS 1767).
[38]
ÂSic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo episcopi, presbyteri, diaconi vocanturÂ, LG 28a.
[39]
Cf. S. Thomas, STh, III, Suppl. q37 a2 Resp.: ÂÂ
distinctio ordinis est accipienda secundum relationem ad Eucharistiam. Quia potestas ordinis aut est ad consecrationem Eucharistiae ipsius, aut ad aliquid ministerium ordinandum ad hoc. Si primo modo, sic est ordo sacerdotumÂ
Â
[40]
Cf. LG 10b: Âsacerdotium ministeriale seu hierarchicumÂ; le CCE place sous le titre de ÂHierarchica Ecclesiae constitutio la doctrine sur le ministère ecclésial quÂil expose dans les nn. 874-896.
[41]
ÂIn gradu inferiori hierarchiae sistunt DiaconiÂ, LG 29a. Avec la suppression des autres degrés à partir de Ministeria quaedam (1972), le diaconat devient de fait le dernier degré.
[42]
Dans le Directorium n. 8 on parle explicitement de Âparticipation au ministère épiscopal: ÂFundamentum obligationis consistit in ipsa participatione ministerii episcopalis, quae per sacramentum Ordinis et missionem canonicam conferturÂ. Plus loin, n. 11, on prévient contre la possible privation de la Ârelatio directa et inmediata, quam quilibet diaconus cum proprio episcopo habere debetÂ.
[43]
Cf. M. Andrieu, La carrière ecclésiastique des papes et les documents liturgiques du Moyen-Âge, in: Rev Sc Rel 21 (1947) 90-120.
[44]
À propos de la relation avec les évêques, la Ratio fundamentalis (1998), n. 8 parle de Âdépendance dans lÂexercice de la fonction; à propos de la relation avec les prêtres, elle parle dÂune relation ÂspécialeÂ: ÂDiaconi, cum ecclesiasticum ministerium in inferiore gradu participent, in sua potestate exercenda necessario ex Episcopis pendent prout plenitudinem sacramenti habentibus. Praeterea, necessitudinem peculiarem cum presbyteris ineunt, quippe in communione quorum ad populum Dei serviendum sunt vocati.Â
[45]
Â... (Diaconi) Populo Dei, in communione cum Episcopo eiusque presbyterio, inserviuntÂ, LG 29a. Le Motu Proprio Sacrum diaconatus n. 23, qui applique les décisions conciliaires, met un accent sur la soumission à lÂautorité de lÂévêque et du prêtre: ÂQuae omnia munera in perfecta cum episcopo eiusque presbyterio communione exsequenda sunt, videlicet sub auctoritate episcopi et presbyteri, qui eo loci fidelium curae praesunt:Â Dans le Caeremoniale Episcoporum..., Typ. Pol. Vat. 1985, n. 24 on dit à propos des diacres: ÂSpiritus Sancti dono roborati, Episcopo eiusque presbyterio adiumentum praestant in ministerio verbi, altaris et caritatis.Â
[46]
Les diacres ne peuvent pas être membres du conseil presbytéral; cf. LG 28, CD 27, PO 7, CIC can. 495, 1. Ce qui est confirmé par le Directorium, n. 42: ÂNequeunt tamen esse membra consilii presbyteralis, quia ipsum exclusive presbyterium repraesentat.Â
[47]
Le Directorium de 1998, n. 6 rappelle la Âfraternité sacramentelle qui unit les diacres, lÂimportance des liens de charité, de la prière, de lÂunité, de la coopération, lÂopportunité de rencontres communes, mais il ne dit rien sur un possible Âordo diaconorum collégial et il prévient contre les risques de Âcorporatisme qui dans le passé contribuèrent à la disparition du diaconat permanent: ÂDiaconi, vi ordinis accepti, fraternitate sacramentalis inter se uniti sunt... Praestat ut diaconi, consentiente Episcopo et ipso Episcopo praesente aut eius delegato, statutis temporibus congregentur... Ad Episcopum loci spectat inter diaconos in dioecesi operantes spiritum communionis alere, evitando ne ille Âcorporativismus efformetur, qui praeteritis saeculis tantopere ad diaconatum permanentem evanescendum influxit.Â
[48]
ÂSpecifica vocatio diaconi permanentis stabilitatem in hoc ordine supponit. Fortuitus igitur transitus ad presbyteratum diaconorum permanentium, non uxoratorum vel viduorum, rarissima exceptio semper erit, quae admitti non poterit, nisi graves et speciales rationes id suadeant. Directorium n. 5
[49]
LG 29a renvoie aux Constitutiones Ecclesiae Aegypciacae, III, 2: ed. Funk, Didaskalia II, 103; Statuta Eccl. ant. 37-41: Mansi 3, 954 (mais en réalité il sÂagit de Statuta Eccl. ant. 4: Mansi 3, 951). Le texte des Statuta 92 (4), CChr SL 148, 181, dit: ÂDiaconus cum ordinatur, solus episcopus, qui eum benedicit, manum super caput illius ponat, quia non ad sacerdotium sed ad ministerium consecratur.Â
[50]
Cf. Pontifical Romano-Germanique (950), vol. 1, Città del Vaticano 1963, 24. Dans lÂactuel Pontificale Romanum (ed. typ. 1968, 1989), on trouve les expressions suivantes: ÂLa mission du diacre est une aide pour lÂévêque et ses prêtres (episcopi eiusque presbyterio adiumentum) dans le service de la parole, de lÂautel et de la charité (allocution dÂouverture de lÂévêque); le diacre est ordonné Âau service de lÂEglise (ad ministerium Ecclesiae) et Âpour fournir une aide à lÂordre sacerdotal (in adiutorium ordinis sacerdotalis) (interrogatoire de lÂévêque aux ordonnés). Dans lÂoraison consécratoire il est rappelé que les Apôtres Âont choisis sept hommes qui les aideraient dans le service quotidienÂ. On notera que pour le presbytre, la question posée est sÂil Âveut devenir presbytre, collaborateur des évêques dans le sacerdoce, pour servir et guider le peuple de Dieu sous la conduite de lÂEsprit-SaintÂ.
[51]
La version latine (L) dit: ÂIn diacono ordinando solus episcopus imponat manus, propterea quia non in sacerdotio ordinatur, sed in ministerio episcopi, ut faciat ea quae ab ipso iubenturÂ, Trad. apost. (ed. B. Botte), SCh 11bis, Paris 1968, 58.
[52]
LÂinterprétation donnée par la Commission conciliaire est aussi controversée: ÂVerba desumuntur ex Statutis Eccl. Ant. Â
et significant diaconos non ad corpus et sanguinem Domini offerendum, sed ad servitium caritatis in Ecclesia ordinariÂ, AS III/8, 101.
[53]
ÂEt utique sacramentum nemo potest conficere, nisi sacerdos, qui rite fuerit ordinatus... Conc. Latran IV (1215), DS 802; cf. Trad. apost., 4.
[54]
ÂForma sacerdotii talis est: ÂAccipe potestatem offerendi sacrificium in Ecclesia pro vivis et mortuis...  Conc. Florence (1439), DS 1326.
[55]
Conc. Trente (1563), DS 1771; cf. également DS 1764: Â... Apostolis eorumque successoribus in sacerdotio potestatem traditam consecrandi, offerendi et ministrandi corpus et sanguinem eius, nec non et peccata dimittendi et retinendi...Â
[56]
Â... distinctio ordinis est accipienda secundum relationem ad Eucharistiam. Quia potestas ordinis aut est ad consecrationem Eucharistiae ipsius, aut ad aliquod ministerium ordinandum ad hoc. Si primo modo, sic est ordo sacerdotum. Et ideo, cum ordinantur, accipiunt calicem cum vino et patenam cum pane, potestatem accipientes consecrandi corpus et sanguinem Christi. S. Thomas, STh III, Suppl. q37 a2 resp.
[57]
ÂÂ
episcopatus non est ordo, secundum quod ordo est quoddam sacramentumÂ
ordinatur omnis ordo ad eucharistiae sacramentum; unde, cum Episcopus non habeat potestatem superiorem sacerdote quantum ad hoc, non erit episcopatus ordoÂ, S. Thomas, In IV Sent. d24 q3, a2, sol. II.
[58]
LG 11a. LÂaffirmation de la valeur centrale de lÂeucharistie revient à plusieurs reprises: cf. PO 5b (Âin SanctissimaÂ
Eucharistia totum bonum spirituale Ecclesiae contineturÂ), UR 15a (Âcelebrationem eucharisticam, fontem vitae ecclesiae et pignus futurae gloriaeÂ), CD 30f (Âut celebratio Eucharistici Sacrificii centrum sit et culmen totius vitae communitatis christianaeÂ).
[59]
ÂSacerdos quidem ministerialis, potestate sacra qua gaudet, populum sacerdotalem efformat ac regit, sacrificium eucharisticum in persona Christi conficit illudque nomine totius populi Dei offert... LG 10b.
[60]
Cf. SC 35d (ministre compétent, expression qui inclut aussi bien les diacres), LG 20c (adiutoribus...diaconis), LG 28a (ministerium ecclesiasticum... diaconi), LG 29a (ad ministerium), LG 41d (ministri, imprimis diaconi), OE 17(institutum diaconatus), CD 15a (diaconi, qui ad ministerium ordinati), DV 25a (clericos omnes... qui ut diaconi), AG 15i (munera... diaconorum), AG 16f (salutis ministros in ordine... diaconorum... ordo diaconatus).
[61]
ÂDoctrina catholica, in liturgia, Magisterio et constanti Ecclesiae explicita praxi, agnoscit duos gradus participationis ministerialis exsistere sacerdotii Christi: Episcopatum et presbyteratum. Diaconatus ad illos adiuvandos atque ad illis serviendum destinatur. Propterea verbum sacerdos designat, in usu hodierno, Episcopos et presbyteros, sed non diaconos. Tamen doctrina catholica docet gradus participationis sacerdotalis (Episcopatum et presbyteratum) et gradum servitii (diaconatum) conferri, hos omnes tres, actu sacramentali qui Âordinatio appellatur, id est, sacramento OrdinisÂ, CCE n. 1554. La Ratio fundamentalis nn. 4.5, évite aussi la terminologie sacerdotale appliquée au diacre: Â... ad eius (cuiusque ministri ordinati) plenam veritatem pertinet esse participatio specifica et repraesentatio ministerii Christi... manuum impositio diaconum non est Âad sacerdotium sed ad ministeriumÂ, id est non ad celebrationem eucharisticam sed ad servitium... is (diaconus) enim, prout unici ministerii ecclesiastici particeps, est in Ecclesia specificium signum sacramentale Christi servi.Â
[62]
ÂSacerdotium autem commune fidelium et sacerdotium ministeriale seu hierarchicum, licet essentia et non gradu tantum differant, ad invicem tamen ordinantur; unum enim et alterum suo peculiari modo de uno Christi sacerdotio participantÂ, LG 10b.
[63]
ÂMissionis autem et gratiae supremi Sacerdotis peculiari modo participes sunt inferioris quoque ordinis ministri, imprimis Diaconi... LG 41d. En référence à ce texte, le CCE n. 1570 substitue lÂexpression Âsupremo Sacerdote par celle de ÂCristoÂ: ÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali participantÂ.
[64]
ÂSacramento ordinis ex divina institutione inter christifideles quidam charactere indelebili quo signantur, constituuntur sacri ministri, qui nempe consecrantur et deputantur ut, pro suo quisque gradu, in persona Christi Capitis munera docendi, sanctificandi et regendi adimplentes, Dei populum pascantÂ, can. 1008. ÂOrdines sunt episcopatus, presbyteratus et diaconatusÂ, can. 1009. Dans le langage du CIC de 1983 on privilégie lÂexpression Âsacri ministri pour désigner les baptisés qui ont reçu une ordination sacramentelle. DÂun côté, ses expressions sont plus laconiques que celles de Vatican II et ne citent pas LG 29; dÂun autre côté, malgré la restriction Âpro suo graduÂ, il va plus loin que les textes explicites de Vatican II lorsquÂil sÂagit dÂappliquer la notion Âin persona Christi Capitis au diaconat.
[65]
Cf. les données du chapitre VI.
[66]
Cf., p.e., Tertullian, De exh. cast. 7, 5 (CCh SL 319, 94), où les évêques, prêtres et diacres constituent lÂÂordo sacerdotalis ou ÂsacerdotiumÂ; Léon I, Ep. 12,5; 14,3s (PL 54, 652, 672s), qui ajoute aussi les sous-diacres en tant que membres de lÂÂordo sacerdotalisÂ; Optat de Mileve, Contra Parmen. I, 13 (SChr 412, 200), pour qui les diacres font partie du Âtroisième sacerdoce (ÂQuid diaconos in tertio, quid presbyteros in secundo sacerdotio constitutos?Â); aussi S. Jérôme, Ep. 48, 21 (CSEL 54, 387): ÂEpiscopi, presbyteri, diaconi aut virgines eliguntur aut vidui aut certe post sacerdotium in aeternum pudiciÂ.
[67]
Cf. Conc. Trente, DS 1764.
[68]
Cf. supra note 51.
[69]
Le CCE n. 1569 lui-même, qui cite la formule de la Traditio comme LG 29, met en valeur le fait que seulement lÂévêque impose les mains au diacre lors de lÂordination comme signe dÂune liaison spéciale avec lui: ÂPro diacono ordinando, solus Episcopus manus imponit, ita significans diaconum in muneribus suae Âdiaconiae Episcopo speciatim annecti.Â
[70]
Â... episcopos, qui munus ministerii sui vario gradu, variis subiectis in ecclesia legitime tradideruntÂ, LG 28.
[71]
ÂGratia enim sacramentali roborati, in diaconia liturgiae, verbi et caritatis populo Dei, in communione cum episcopo eiusque presbyterio, inserviuntÂ, LG 29. De son côté, le Directorium n. 22 parle dÂune aide aux Âévêques et aux ÂprêtresÂ: ÂSic diaconus auxiliatur et inservit episcopis et presbyteris, qui semper praesunt liturgiae, previgilant super doctrinam et moderantur Populum Dei.Â
[72]
ÂIn questo testo antico, il Âministero viene precisato come Âservizio del vescovoÂ; il Concilio pone lÂaccento sul servizio del popolo di DioÂ, Insegnamenti XVI/II, 1000.
[73]
ÂInter varia illa ministeria quae inde a primis temporibus in Ecclesia exercentur, teste traditione, praecipuum locum tenet munus illorum qui, in episcopatum constituti, per successionem ab initio recurrentem, apostolici seminis traduces habent... Proinde docet Sacra Synodus Episcopos ex divina institutione in locum Apostolorum successisse, tamquam Ecclesiae pastores... LG 20; ÂEpiscopi, utpote apostolorum successores, a Domino... missionem accipiunt... LG 24a. Dans le même sens, cf. DS 1768, 3061, CCE n. 1555.
[74]
ÂChristus, quem Pater sanctificavit et misit in mundum (Io 10,36), consecrationis missionisque suae per Apostolos suos, eorum successores, videlicet Episcopos participes effecit, qui munus ministerii sui, vario gradu, variis subiectis in Ecclesia legitime tradiderunt. Sic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo Episcopi, Presbyteri, Diaconi vocanturÂ, LG 28a.
[75]
ÂOrdo est sacramentum per quod missio a Christo Ipsius Apostolis concredita exerceri pergit in Ecclesia usque ad finem temporum: est igitur ministerii apostolici sacramentum. Tres implicat gradus: Episcopatum, presbyteratum et diaconatumÂ, CCE n. 1536.
[76]
Voir même lÂexpression Âsacerdoce ministériel ou hiérarchique de LG 10b.
[77]
ÂApostolis eorumque successoribus a Christo collatum est munus in ipsius nomine et potestate docendi, sanctificandi et regendiÂ, AA 2b; cf. LG 19a.
[78]
ÂMunus autem illud, quod Dominus pastoribus populi sui commisit, verum est servitium quod in sacris Litteris diakonia seu ministerium significanter nuncupaturÂ, LG 24a.
[79]
Cf. Conc. Trente, DS 1764 (ÂÂ
Apostolis eorumque successoribus in sacerdotio potestatem traditam consecrandiÂ
Â), DS 1771 (ÂÂ
sacerdotium visibile et externumÂ
Â), DS 1765 (ÂÂ
tam sancti sacerdotii ministeriumÂ
ministrorum ordines, qui sacerdotio ex officio deservirentÂ
Â), DS 1772 (ÂÂ
alios ordines, et maiores et minores, per quos velut per gradus quosdam in sacerdotium tendaturÂ
Â).
[80]
Cf. LG 29a.
[81]
P.e., Mons. Yü Pin pensait que les diacres permanents pouvaient exercer une fonction Âpontis seu mediationis inter hierarchiam et christifidelesÂ, AS II/II, 431; de la même façon, la Commission conciliaire retenait lÂidée que les diacres mariés pouvaient constituer Âquasi pontem entre le clergé et le peuple, AS III/1, 267.
[82]
ÂConcilium denique Vaticanum II optatis et precibus suffragatum est, ut Diaconatus permanens, ubi id animarum bono conduceret, instauretur veluti medius ordo inter superiores ecclesiasticae hierarchiae gradus et reliquum populum Dei, quasi interpres necessitatum ac votorum christianorum communitatum, instimulator famulatus seu diaconiae Ecclesiae apud locales christianas communitates, signum vel sacramentum ipsius Christi Domini, qui non venit ministrari, sed ministrareÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 54 (1972) 536.
[83]
ÂPer receptum diaconatum aliquis fit clericus et incardinatur Ecclesiae particulari vel Praelaturae personali pro cuius servitio promotus estÂ, CIC can. 266; cf. aussi can. 1008/9, desquels fait écho le Directorium de 1998, n. 1: ÂPer impositionem manuum et consecrationis precem ipse minister sacer et hierarchiae membrum constituitur. Haec conditio ipsius statum theologicum et iuridicum in Ecclesia determinat.Â
[84]
Cf. Trad. apost. 4, 8, 21, 24 (fonction de pont entre lÂévêque et le peuple chrétien); STh III q82 a3 ad1 (Âdiaconi sunt inter sacerdotes et populumÂ).
[85]
Ainsi, ils peuvent être mariés (can. 281,3), ils ne sont pas obligés de vêtir un habit ecclésiastique (can. 284), ni de sÂabstenir dÂoccuper de charges publiques dans le domaine civil (can. 285,3) ou dÂadministrer des biens séculiers (can. 285,4) ; ils peuvent se vouer aux affaires et au commerce (can. 286) et participer activement aux partis politiques et aux associations syndicales (can. 287, 2; cf. can. 288). Cf. à ce propos les précisions apportées par le Directorium nn. 7-14.
[86]
P.e.: aptitude à exercer le pouvoir de gouvernement ou de juridiction en raison de lÂordre sacré (can. 129); obtenir des offices dont lÂexercice requiert le pouvoir dÂordre ou de gouvernement (can. 274,1) bien quÂils ne peuvent pas être vicaires généraux ni épiscopaux (can. 475); les diacres peuvent être nommés juges diocésains (can. 1421,1) et même juge unique (can. 1425,4); ils peuvent aussi conférer certaines dispenses (can. 89; can. 1079,2), ou assister comme faculté générale aux mariages (can. 1111s); ils sont ministres ordinaires du baptême (can. 861,1), de la communion (can. 910,1) et de lÂexposition eucharistique (can. 943); ils peuvent prêcher partout (can. 764) et lÂhomélie leur est réservée ainsi quÂaux prêtres (can. 767,1).
[87]
Cf. Zukunft aus der Kraft des Konzils. Die ausserordentliche Bischofssynode 1985. Die Dokumente mit einem Kommentar von W. Kasper, Freiburg 1986; W. Kasper, Kirche als Communio, in: Id., Theologie und Kirche, Mainz 1987, 272-289.
[88]
Âin diaconia liturgiae, verbi et caritatis Populo Dei...inserviunt... fidelium cultui et orationi praesidere... caritatis et administrationis officiis dediti... LG 29a. La Commission conciliaire clarifie en ces termes: ÂIndicantur officia diaconorum in primis modo generali, brevi sed gravi sententia, in triplici campo, scilicet Âin diaconia liturgiae, verbi et caritatisÂ: quod deinde magis specificatur per Âcaritatis et administrationis officia Â, AS III/1, 260. LÂaccent mis sur la dimension caritative apparaît aussi dans lÂexplication donnée par la même Commission à propos de la formule Ânon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂ: Âsignificant diaconos non ad corpus et sanguinem Domini offerentes, sed ad servitium caritatis in Ecclesia ordinariÂ, AS III/8, 101.
[89]
ÂIuvat enim viros, qui ministerio vere diaconali fungantur, vel verbum divinum tamquam catechistae praedicantes, vel nomine parochi et episcopi dissitas communitates christianas moderantes, vel caritatem exercentes in operibus socialibus seu caritativis, per impositionem manuum inde ab Apostolis traditam corroborari et altari arctius coniungi, ut ministerium suum per gratiam sacramentalem diaconatus efficacius expleant. AG 16f
[90]
Âubi sacerdos deest, Ecclesiae nomine matrimoniis celebrandis assistere et benedicere ex delegatione episcopi vel parochi... funeris ac sepulturae ritibus praeesse... praesidere, ubi sacerdos non adest... caritatis et administrationis officiis atque socialis subsidii operibus, Hierarchiae nomine, perfungi... apostolica laicorum opera fovere et adiuvareÂ, Sacrum diaconatus n. 22 (AAS 59, 1967, 701s).
[91]
Sur les tâches attribuées et sur les questions que soulève le can. 517, 2, cf. supra cap. IV notes 49-50.
[92]
LorsquÂil parle des diacres, il dit sans plus: ÂAd diaconos pertinet, inter alia, Episcopo et presbyteris in mysteriorum divinorum celebratione assistere, maxime Eucharistiae, eamque distribuere, Matrimonio assistere idque benedicere, Evangelium proclamare et praedicare, exsequiis praesidere atque se diversis caritatis consecrare servitiisÂ, CCE n. 1570. Quand il fait allusion explicite au diaconat permanent, en citant AG 16, il réaffirme la convenance et lÂutilité dÂordonner sacramentellement Âviros qui in Ecclesia ministerium vere diaconale explent sive in vita liturgica et pastorali sive in operibus socialibus et caritativisÂ, CCE n. 1571.
[93]
ÂAd munus docendi... quidem elucet ex libri Evangelii traditione, in ipso ordinationis ritu praescripta. Diaconi munus sanctificandi impletur... quo pacto apparet quomodo ministerium diaconale ex Eucharistia procedat ad eandemque redeat, nec in mero servitio sociali exhauriri possit. Munus regendi denique exercetur per deditionem operibus caritatis... peculiari habito ad caritatem, quae praeeminentem diaconalis ministerii notam constituit. Ratio n. 9
[94]
ÂDiaconi proprium officium est Evangelium proclamare et Verbum Dei praedicare... quae facultas oritur e sacramento... Ministerio Episcopi et, subordinate, ministerio presbyterorum, diaconus praestat auxilium sacramentale, ac proinde intrinsecum, organicum, a confusione alienum... Opera caritatis, dioecesana vel paroecialia, quae sunt inter primaria officia Episcopi et presbyterorum, ab his transmittuntur, secundum testimonium Traditionis Ecclesiae, servis ministerii ecclesiastici, hoc est diaconis... Directorium, nn. 24, 28, 37.
[95]
P.e.: ÂItaque Diaconatus in Ecclesia mirabiliter effloruit simulque insigne praebuit testimonium amoris erga Christum ac fratres in caritatis operibus exsequendis, in ritibus sacris celebrandis atque in pastoralibus perfungendis muneribusÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 64 (1972) 535.
[96]
Cf. supra, notes 21, 53, 54.
[97]
Cf. supra, note 55.
[98]
De manière succinte LG 21b note: ÂEpiscoporum est per Sacramentum Ordinis novos electos in corpus episcopale assumere.Â
[99]
P.e.: ÂMinister ordinarius sacrae communionis est Episcopus, presbyter et diaconus. Extraordinarius sacrae communionis minister est acolythus necnon alius christifidelis ad normam can. 230, 3 deputatusÂ, CIC can. 910.
[100]
ÂConfirmationis minister ordinarius est Episcopus; valide hoc sacramentum confert presbyter quoque hac facultate vi iuris communis aut peculiaris concessionis competentis auctoritatis instructusÂ, CIC can. 882.
[101]
Si LG 26c considère les évêques comme Âdispensatores sacrorum ordinumÂ, le CIC can. 1012 affirme que Âsacrae ordinationis minister est Episcopus consecratusÂ; cf. dans le même sens DS 1326 et 1777. Néanmoins, le problème soulevé par quelques documents pontificaux qui paraissent octroyer à un prêtre la faculté de conférer le diaconat (cf. DS 1435) et même le presbytérat (cf. DS 1145, 1146, 1290) ne semble pas avoir été tranché doctrinalement.
[102]
La même Ratio fundamentalis, n. 9 dit ceci: ÂMinisterium diaconale distinctum est exercitio trium munerum, ministerio ordinato propriorum, in specifica luce diaconiaeÂ.
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