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Vendredi 28 janvier 2000 Très Saint-Père, Au terme de notre Assemblée plénière, qui nous a réunis pendant quatre journées d'intense approfondissement, je désire vous exprimer, également au nom de tous les membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ma joie et ma profonde gratitude pour cette rencontre qui nous permet de partager avec Votre Sainteté l'engagement de notre recherche commune. Au cours de ces journées, notre attention s'est tout d'abord concentrée sur l'activité accomplie ces deux dernières années: nous avons eu l'occasion d'examiner les multiples questions à caractère doctrinal et moral qui ont été au centre du travail de ce dicastère. Dans le même temps, nous avons eu l'occasion de préciser d'autres problématiques d'ordre disciplinaire qui sont également de la compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Parmi les divers thèmes abordés au cours de notre réflexion de groupe, on doit mentionner en particulier l'approfondissement du thème de l'unicité et de l'universalité salvifique du Christ et de l'Eglise, en raison de la diffusion d'idées et d'opinions erronées et confuses, présentes non seulement dans le cadre du débat théologique, mais également dans certaines façons de penser et dans le langage des groupes et associations ecclésiales. L'approfondissement de ce thème acquiert une importance particulière à l'occasion de l'Année jubilaire que nous vivons, entièrement centrée sur la contemplation et la célébration de l'événement de l'incarnation du Fils de Dieu, unique Médiateur et Plénitude de la Révélation du Père, comme Votre Sainteté nous l'a rappelé dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente. Il s'agit d'un grave problème doctrinal, auquel l'Eglise doit nécessairement donner une réponse. La Commission théologique internationale s'est déjà occupée du thème de l'unicité et du caractère absolu du mystère du Christ dans le contexte de la théologie des religions, concluant son étude par la publication du Document Le Christianisme et les religions. Notre réflexion a repris ces thèmes dans le but fondamental d'identifier avec la plus grande précision possible les thèses contraires à la foi catholique, ou gravement ambiguës, actuellement en circulation; non seulement pour les réfuter à la lumière de la doctrine catholique acquise dans le dogme et dans l'enseignement magistériel, mais également avec l'intention positive de contribuer à une connaissance renouvelée et approfondie du mystère du Christ et pour faire croître l'amour du Seigneur. La réflexion de notre Assemblée plénière s'est donc orientée sur la révision de la règlementation concernant ce qu'on appelle les "delicta graviora", dont l'examen revient à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi selon la règle de la Constitution apostolique Pastor bonus (cf. art. 52). Dans cette optique, ont été examinés les résultats de la Commission qui avait été créée avec la tâche d'identifier ces péchés particuliers et de préparer la procédure à suivre. La préoccupation de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au cours de ces deux années ne s'est pas limitée à trouver les remèdes propres à la discipline des comportements de personnes ou d'institutions ecclésiastiques, mais elle s'est tournée activement vers la diffusion de la Parole de Dieu et la Promotion de la foi. C'est pourquoi, on doit mentionner de façon particulière le Symposium sur "L'interprétation de la Bible dans l'Eglise", qui s'est déroulé en septembre 1999 au Vatican, avec la participation d'experts provenant du monde entier, parmi lesquels se trouvaient également plusieurs protestants et un orthodoxe. Le Symposium a été organisé par la Congrégation avec le souhait de parvenir à une meilleure connaissance de la situation actuelle des études bibliques, en particulier en ce qui concerne les questions de l'inspiration et de la vérité de l'Ecriture Sainte, du problème du canon, de la relation entre Ancien et Nouveau Testament et, en général, des critères de l'interprétation chrétienne de la Bible. Les Actes du Symposium sont en phase de publication et pourront ainsi faire l'objet de réflexions supplémentaires approfondies, en particulier de la part des Pasteurs de l'Eglise, pour appliquer les indications les plus significatives, poursuivre les perspectives de recherche signalées par les participants, et relever les défis de l'incarnation de la Parole de Dieu dans notre temps. Je désire enfin rappeler la collaboration effective que notre dicastère a offerte dans la rédaction de la "Déclaration officielle commune de la Fédération luthérienne mondiale et de l'Eglise catholique", avec son Annexe, qui a été signée le 31 octobre 1999, en même temps que la Déclaration commune de l'Eglise catholique et de la Fédération luthérienne mondiale sur la doctrine de la justification. Très Saint-Père, c'est avec des sentiments de reconnaissance filiale que nous attendons à présent votre parole lumineuse, qui représente pour notre service un réconfort et un guide, et, dans le même temps, nous invoquons votre Bénédiction apostolique paternelle.
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