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PLENARIA 2000


 

TÉMOIGNAGE CRÉDIBILE DE VIE DES CHRÉTIENS

Sr. Francesca Batato
Union des Supérieures Religieuses
de la Terre Sainte à Jérusalem

- Dans votre aire culturelle, quels courants de pensée et de spiritualité, quels organismes et institutions offrent une idée vraie de l'humanisme plénier, de la dignité et de la vie de la personne humaine, et promeuvent une vraie ouverture au transcendant et à Dieu, en réponse à une quête de sens ?

- En principe, ce sont les grandes religions monothéistes présentes dans notre région qui témoignent de tout cela, du fait que la religion joue un rôle important dans notre société. Malheureusement, ce témoignage ne manque pas de fanatisme. Mais, à l'intérieur de ces religions, on trouve des minorités qui travaillent dans le sens d'un vrai témoignage. En dehors des religions, on trouve quelques organisations pour la promotion des droits de l'homme, qui travaillent dans ce sens à partir d'une idéologie laïque. Des chrétiens y travaillent aussi.

- Quelles initiatives éducatives déjà en Âœuvre ou à promouvoir, en particulier dans les médias, pour proposer aux jeunes un idéal de l'homme conforme à sa vocation divine ?
- Les écoles catholiques jouent un rôle important dans ce domaine dans notre milieu, à condition qu'elles prennent conscience de l'importance de cette proposition. Le travail direct avec les jeunes (réflexion, discussion, ... ) est certainement plus important que les autres moyens. Dans ce cadre, les organisations catholiques de jeunes jouent un rôle important.

- Quels critères et quels moyens culturels mettre en Âœuvre pour faire découvrir la richesse et la profondeur de la vie ecclésiale en Jésus-Christ Rédempteur de l'homme ?

- Dans notre milieu, c'est surtout le témoignage de vie des chrétiens qui pourrait faire découvrir cette richesse et cette profondeur, Ce qui suppose que les chrétiens prennent conscience de son importance et qu'ils renouvellent leur christianisme pour qu'il soit capable de porter un témoignage fort.

- Comment promouvoir et mettre en Âœuvre lÂ’art et la musique sacrée, et soutenir une créativité inspirée par la foi et une authentique piété populaire, notamment pour révéler le sens des principales étapes de la vie humaine ?
- Dans notre milieu, cela ne peut se faire qu'en préparant des laïcs engagés en leur proposant des bourses d'étude pour se spécialiser dans ces divers domaines à partir d'une vision de foi. C'est leur spécialisation conjuguée avec une foi authentique qui pourra donner une crédibilité à leur témoignage.

- Comment présenter le bien commun et la solidarité, le respect de la personne et son développement plénier, comme l'accomplissement de l'amour de Dieu et du prochain, créateur dÂ’un humanisme chrétien pour le nouveau millénaire ?

- Cela ne peut se faire dans notre milieu qu'en approfondissant le projet éducatif de nos écoles catholiques pour qu'il réponde à ces besoins de la culture. Aussi, les organisations catholiques pourraient porter leur contribution dans ce domaine.

- Quelles valeurs culturelles, quelles aspirations partagées dans vos sociétés peuvent constituer des points dÂ’ancrage pour une évangélisation de la culture en profondeur et une authentique inculturation de la foi ?

- Ces valeurs culturelles dans nos sociétés sont : l'hospitalité, le désir de la communication avec l'autre, le sens communautaire, l'importance de la parole dans les relations humaines... entre autres. C'est à partir de ces valeurs qu'une évangélisation et une inculturation peuvent se faire.

- Compte tenu de l'indifférence religieuse et du relativisme qui marquent souvent les cultures, quels liens valoriser ou établir entre lÂ’Église, les créateurs de la culture et les institutions académiques, universitaires, juridiques, sociales et politiques ?

- Ce dialogue ne peut se faire que sur le terrain d'intérêt des non-croyants. Les milieux non-croyants ou indifférents ont besoin de voir sur le terrain de leurs intérêts et de leurs engagements des chrétiens qui partagent leurs soucis et leurs engagements à partir d'une vision de foi et dans un esprit de respect et de collaboration. C'est à travers ces chrétiens engagés à côté de leurs frères et sÂœurs que ces milieux non-croyants ou indifférents peuvent découvrir les valeurs chrétiennes et " les insondables richesses du Christ ".


UN HUMANISME PLÉNIER À PROMOUVOIR

Sr. Francisca Reche Reche
SÂœur Missionnaire de Notre-Dame d'Afrique
Bobo Dioulasso, Burkina Faso

" Le Christ manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation " (Gaudium et spes, 22).

La célébration du Jubilé de lÂ’an 2000 est un temps fort de prise de conscience de rappel que Dieu adresse à tout homme et à toute femme à devenir toujours plus conforme à lÂ’image de son Fils venu pour donner la vie et la donner en abondance, pour manifester à lÂ’homme ce qu'il est et ce quÂ’il peut devenir sÂ’il reconnaît l'appel que Dieu lui adresse et accepte le don quÂ’il lui fait.

LÂ’Église est appelée à promouvoir un humanisme plénier, " un humanisme vrai, ouvert à lÂ’absolu, dans la reconnaissance dÂ’une vocation qui donne l'idée vraie de la vie humaine " (Populorum progressio, 42).

Dans lÂ’aire culturelle du Burkina Faso et depuis cent ans, le message chrétien est venu enrichir, purifier et donner de nouvelles dimensions à lÂ’humanisme africain si riche des valeurs universelles, valeurs reconnues dans le message que Paul VI adressait à lÂ’Afrique en 1967. Africae terrarum nous rappelle que la tradition africaine manifeste un grand respect pour la dignité humaine dans " lÂ’éducation familiale et traditionnelle, dans les institutions sociales et dans la participation à la vie politique " (n. 9).

Même si ces valeurs nÂ’ont pas toujours été comprises ou reconnues, elles ont été et sont le terroir fécond où lÂ’humanisme chrétien a pu et peut se développer.

Appelés à promouvoir un humanisme chrétien, nous sommes invités à faire un bilan du chemin parcouru et des critères et moyens à mettre en Âœuvre pour promouvoir lÂ’humanisme chrétien pour le nouveau millénaire.


1. Un humanisme plénier à promouvoir

1.1. Courants de pensée et de spiritualité ayant joué ou jouant un rôle dans le développement d'un humanisme chrétien

LÂ’Église, dans notre région, nÂ’a que cent ans. Les premiers missionnaires ont été les Fils et Filles du Cardinal Lavigerie armés par la forte spiritualité apostolique ignatienne voulue par leur fondateur. Cinquante ans plus tard, arrivent les Frères des Écoles Chrétiennes. Les missionnaires du Cardinal Lavigerie se sont investis dans la formation des communautés chrétiennes, catéchistes, séminaristes, religieuses, éducation des jeunes filles et femmes, promotion du développement... Les Frères des Écoles Chrétiennes ont formé des générations dÂ’instituteurs et de jeunes.

DÂ’autres familles religieuses sont venues apporter leur contribution à la formation d'un humanisme chrétien, la plupart se rattachant à la spiritualité ignatienne. Chacune a apporté sa touche.

AujourdÂ’hui, un clergé local bien formé dans la ligne de Vatican II et connaissant mieux la réalité africaine, est le moteur de la construction d'un humanisme chrétien enraciné en Afrique.

La Déclaration des Évêques du Burkina Faso sur lÂ’Éducation de 1996 s'inspire largement du document Gravissimum educationis momentum ainsi que de Populorum progressio et dÂ’Ecclesia in Africa.

En bref, nous pouvons dire que l'origine du développement de lÂ’humanisme chrétien est marquée par la spiritualité lavigérienne, ignatienne et lassalienne et que la réflexion actuelle sÂ’inspire de la pensée de Vatican II.

1.2. Organismes et institutions au service d'un humanisme chrétien

Dans le développement d'un humanisme chrétien, plusieurs organismes ont joué et jouent un rôle important : établissements scolaires, centres de formation divers, aumôneries et mouvements de jeunesse.

a) Établissements scolaires catholiques

Depuis les origines de l'évangélisation du Burkina Faso, le moyen privilégié pour promouvoir un humanisme plénier a été l'école. En 1901, les missionnaires ouvrent la première école primaire. LÂ’ouverture de cette école sera très vite suivie de beaucoup dÂ’autres dans différents postes de mission, ainsi que de lÂ’ouverture de centres de formation pour des jeunes filles et des catéchistes.

En 1925, lÂ’Église ouvre aussi le premier établissement secondaire du pays : le Petit Séminaire de Pabré. En 1935, est ouvert le Grand Séminaire de Koumi. Il restera jusquÂ’en 1970, date de fondation de lÂ’Université de Ouagadougou, le seul institut dÂ’études supérieures du pays. Les séminaires et de nombreux établissements secondaires catholiques ont contribué à former une élite dÂ’hommes et de femmes qui ont assumé et assument des responsabilités dans lÂ’Église et dans la vie civile.

Sans oublier les critiques faites au système éducatif en général à cause de son caractère sélectif, du rôle quÂ’il joue dans lÂ’acculturation et de son caractère théorique qui survalorise lÂ’intelligence négligeant dÂ’autres aspects de la personne, critiques qui en grande partie touchent aussi lÂ’école privée catholique, nous pouvons souligner lÂ’effort fait dans ces écoles pour éduquer les sentiments sociaux et moraux des élèves à la lumière de lÂ’Évangile.

Les écoles catholiques ont été reconnues pour lÂ’enseignement de qualité qu'elles dispensent et pour leur souci dÂ’éducation. Dans ce cadre, sÂ’ouvre en 1943 la première école pour la formation de maîtres chrétiens à Toussiana.

En 1969, l'insuffisance des moyens financiers suscite des tensions qui aboutissent à la cession des écoles primaires catholiques à lÂ’État. Cette crise ne toucha pas les établissements secondaires, moins nombreux. Ils se sont développés et jouissent dÂ’un grand prestige à cause de la formation donnée et de la réussite aux examens.

Malgré la loi d'orientation de lÂ’éducation au Burkina Faso de 1996 (qui donne comme but à lÂ’école le développement des qualités humaines, la transmission des valeurs humaines universelles et lÂ’insertion de la personne dans la société), les carences de lÂ’enseignement public font sentir le besoin dÂ’une école primaire catholique. Des décisions ont été prises dans ce sens et quelques écoles ont été ouvertes.

A l'aube du nouveau millénaire, les évêques, dans leur " Déclaration sur lÂ’Éducation Chrétienne " du 25 novembre 1996, réaffirment le rôle primordial de lÂ’école catholique dans la promotion d'un humanisme chrétien :

  • par un enseignement de qualité,

  • par la transmission des valeurs humaines, morales et civiques éclairées à la lumière de lÂ’Évangile,

  • par une formation " qui permette aux jeunes d'intégrer les connaissances générales et techniques en vue de les aider à s'engager au nom de leur foi et à assumer leurs responsabilités dans la nation et dans lÂ’Église " (p. 25).

  • b) Centres de formation

    A côté des écoles catholiques, des centres ménagers jouent un grand rôle dans la formation des jeunes filles et femmes.

    Pour la formation des adultes, nous pouvons également signaler : les Centres de Formation des Catéchistes (C.F.C.), les Centres dÂ’Animation Rurale (C.A.R.) et trois centres dÂ’inspiration chrétienne de caractère international : le Centre dÂ’Études Économiques et Sociales de lÂ’Afrique de lÂ’Ouest (CESAO), lÂ’Institut dÂ’Aide au Développement Social (INADES) et le Groupe de Recherche, dÂ’Animation et Auto-promotion Populaire (GRAAP).

    c) Aumôneries et mouvements de jeunes

    Les aumôneries et mouvements de jeunes sont aussi des lieux privilégiés où les jeunes peuvent grandir et se construire selon les valeurs évangéliques, par les moyens de formation quÂ’ils offrent : bibliothèques, catéchèse, récollections, sessions, camps de formation...

    d) Les médias

    Les médias, moyens incontournables, sont à promouvoir. Les ressources matérielles et humaines sont insuffisantes. Le manque de professionnels compétents dans ce domaine se fait sentir, tout comme le manque de structures. Un effort dans ce sens pour la formation des agents pastoraux est fait.

    On peut ici souligner lÂ’importance des pagnes comme porteurs de messages lors des grandes fêtes liturgiques, fêtes des Saints, anniversaires de fondation de diocèse et de paroisses... Ces pagnes véhiculent un message théologique ou moral même si l'on peut parfois regretter une certaine mièvrerie dans le choix du style des images.


    2. Contribution de lÂ’Église à l'enrichissement
    de la dignité de l'homme

    En affirmant la création de lÂ’homme à l'image de Dieu, lÂ’Église pose les fondements de la dignité de tout homme. Par son message et son action en faveur de la personne humaine, lÂ’Église contribue à lÂ’enrichissement de la dignité de lÂ’homme (cf. Centesimus Annus 55).

    Le message chrétien doit être perçu comme une vraie libération selon Jésus-Christ. Il doit agir comme ferment de libération des personnes et des sociétés et être moteur d'espérance face à tant de situations de mort qui engendrent découragement et peur.

    Comme moyens à employer :

    a) Une éducation intégrale qui développe l'esprit critique :

    • face aux faiblesses de la tradition,

    • face aux dangers des entreprises de " divertissement " dans la création de fausses authenticités,

    • face aux choix à faire pour le développement,

    • face aux situations actuelles dÂ’injustice et de corruption.

    b) Une catéchèse renouvelée

    qui éveille et développe la foi dans le Dieu présent et agissant dans lÂ’homme et dans histoire ; une catéchèse qui donne une grande place à la Parole de Dieu et à la doctrine sociale de lÂ’Église.

    Dans une société marquée culturellement par le thème de l'éloignement de Dieu, transmis par les mythes et par les idéologies nouvelles sur lÂ’absence et le silence de Dieu, une lecture africaine de lÂ’Exode sÂ’impose, comme le dit Jean-Marc Ela, dans Le cri de lÂ’homme africain.

    Dans une société marquée par les inégalités et l'injustice, la doctrine sociale de lÂ’Église " en faisant sienne la route de lÂ’homme " nous donne non seulement une théorie et des principes dÂ’action mais aussi des motivations pour lÂ’action concrète.

    c) Une célébration inculturée de la foi

    Pour une célébration inculturée de la foi, il faut promouvoir la valeur de lÂ’art et de la musique sacrée et accompagner les principales étapes de la vie humaine par des rites adéquats qui révèlent leur sens plénier à la lumière de lÂ’Évangile.

    Dans notre région, beaucoup d'efforts ont été faits pour promouvoir la musique religieuse : recherches sur le rythme et les gestes, introduction des instruments traditionnels dans la liturgie. Les chorales occupent une grande place dans la vie des paroisses. Grâce à elles, nous avons des liturgies vivantes et belles. Ces chorales participent à la vie culturelle des pays. Deux dÂ’entre elles ont été sacrées " artistes du peuple " lors des Semaines Nationales de la Culture.

    Les principales étapes de la vie humaine sont accompagnées par des rites variés et parlants dans la tradition. Des recherches ont été faites pour découvrir leur sens et les valeurs quÂ’ils véhiculent. On tâche d'enrichir lÂ’un ou lÂ’autre des rites avec la dimension nouvelle que lui donne lÂ’Évangile et de les intégrer dans la liturgie. Les essais dÂ’intégration sont encore timides : proclamation de lÂ’Évangile en écho, panier - trésor familial contenant la parole, présence des masques dans certaines liturgies...

    Dans le n. 72 de lÂ’Instrumentum Laboris du Synode pour lÂ’Afrique, il est recommandé de christianiser les rites concernant la mort et les funérailles. Des recherches se font dans ce sens dans les séminaires et instituts supérieurs de théologie. Pour le moment, dans la plupart des cas, il y a un double rituel.

    Quant à la sculpture religieuse, il manque des structures pour promouvoir et encourager les artistes qui produisent de belles Âœuvres en bronze ou en bois. Quelques échantillons ici et là montrent le talent des artistes et artisans burkinabés. Malheureusement, le mauvais goût de lÂ’art Saint-Sulpice est plus présent dans nos églises et chapelles que lÂ’art africain inculturé dans lÂ’Évangile qui pourrait être fort et beau.

    d) Une solidarité active

    Dans l'aire culturelle Ma-da-ré, la solidarité est un des critères qui sert de mesure à lÂ’humanité de l'individu. L'homme qui ne sait pas partager, sur lequel on ne peut pas compter, sera qualifié de " pas humain ". Être solidaire est un devoir moral sur lequel repose la cohérence sociale, le lien entre les parents, classes dÂ’âge, gens de village, de la même race. Elle s'étend aussi à lÂ’étranger quÂ’on accueille. Nous pouvons dire que la solidarité est la valeur fondamentale qui construit l'homme avec les autres dans l'interdépendance.

    Dans un monde où se développent des mécanismes d'oppression et qui est de plus en plus marqué par lÂ’individualisme, les inégalités et la non-solidarité, il est urgent de recréer la conscience de l'importance de la solidarité, solidarité enrichie par le message du Christ : solidarité - gratuité - communion, ouverte à tous.

    Au sein de lÂ’OCADES (Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité), nouvel organisme de la Pastorale Sociale du Burkina, il existe un département Solidarité et Partage, qui nÂ’a pas encore fait ses preuves, mais dont lÂ’esprit est de promouvoir la solidarité et le partage " dans le respect de lÂ’honneur des personnes ", avec la volonté d'éviter la création de comportements " d'assistés chroniques " dont la dépendance " dépersonnalise les individus et les communautés ".


    3. Faire éclore une nouvelle culture de la vie

    Dans un monde qui envoie tant de signes de mort, il est urgent de faire reconnaître lÂ’espoir et la vie. La soif de pouvoir et dÂ’argent donne naissance à la culture de mort engendrée par la violence et la corruption. Violence qui détruit. Corruption qui fait croître la misère et la souffrance de beaucoup dÂ’hommes et de femmes tandis que se bâtissent des fortunes colossales...

    Un retour aux valeurs traditionnelles enrichies par lÂ’Évangile, ainsi que le dialogue avec tous ceux qui voudraient voir éclore une culture de la vie, où pourrait se développer un humanisme vrai, sÂ’imposent.

    3.1. Valeurs culturelles pouvant servir d'ancrage à l'évangélisation

    Dans lÂ’aire culturelle du Burkina Faso, la pensée traditionnelle, telle qu'elle sÂ’exprime dans les proverbes, contes, rites dÂ’initiation, funérailles, etc., met en relief lÂ’importance des valeurs humaines universelles qui donnent un sens à la vie et cherchent à développer lÂ’harmonie avec soi, avec les autres et avec l'invisible.

    LÂ’éducation traditionnelle dans la famille, dans le village, dans le groupe de classes dÂ’âge ou dans les moments forts des initiations, vise à faire intégrer des valeurs religieuses, morales, spirituelles et sociales.

    LÂ’homme est surtout conçu comme un être communautaire, être de relations. " Moi-avec " : moi avec la nature, moi avec les autres, moi avec les ancêtres et les forces spirituelles.

    Le caractère anthropocentrique de la pensée traditionnelle a été souligné par plusieurs philosophes et ethnologues africains. LÂ’homme est au centre de la vie. Il est perfectible dans la mesure où il assume des responsabilités au sein de la communauté.

    Le premier souci de lÂ’homme " beau et bon ", lÂ’initié parfait, est de maintenir lÂ’ordre, vivre en harmonie, servir lÂ’intérêt commun. Il est responsable du bien du groupe dans un double plan :

    • prolongation de la vie par la fécondité

    • maintien de lÂ’harmonie de la vie commune (responsabilité, solidarité, esprit de dialogue et de participation)

    Quelques proverbes et un texte initiatique nous rappellent les valeurs humaines de la tradition africaine : valeur de lÂ’homme être social, être religieux, responsable et solidaire, respectueux de lÂ’autre et ouvert au dialogue.

    LÂ’homme est un arbre dont les proches sont les racines.
    (Proverbe Bobo cité par G. Sanon, LÂ’école et Mon Village, Oct. 1982, p. 57)

    Dieu protège la tête sans coiffure.
    (Proverbe Bobo cité par G. Sanon, LÂ’école et Mon Village, Oct. 1982, p. 218)

    Connaître le cheval
    Connaître l'arbre
    Connaître l'eau est bon.
    Mais se connaître soi-même vaut plus que tout.
    (Proverbe Bambara)

    L'homme vaut plus que l'argent parce qu'il peut répondre quand on l'appelle.
    (Proverbe Moose)

    Le remède de l'homme, c'est l'homme.
    (Proverbe Wolof)

    Si tes parents tÂ’ont nourri jusquÂ’à ce que tes dents poussent, il faut les nourrir jusqu'à ce que les leurs tombent.
    (Proverbe Bobo cité par G. Sanon, LÂ’école et Mon Village, Oct. 1982, p. 58)

    Le partage de nos vérités n'épuise pas la vérité.
    (Proverbe Bobo)

    Une seule femme pour engendrer un homme, un village entier pour l'éduquer pour le profit de l'humanité entière.
    (Proverbe Bobo cité par G. Sanon, LÂ’École et Mon Village, Oct. 1980, p. 115)

    Le masque dit :
    Si tu arrives comme étranger dans un village,
    Et que tu vois les anciens en assemblée,
    Discutant les affaires du village,
    Va, sur leur invitation ;
    Assieds-toi et écoute-les.
    Et s'ils te demandent ton avis,
    Petite ou grande, dis-leur ta parole,
    Puis prends ton bâton de masque
    et retourne chez toi.
    (Texte dÂ’initiation cité par A. T. Sanon, Tierce Église, ma mère ou conversion dÂ’une communauté païenne au Christ, Bobo-Dioulasso, 1977, p. 140)

    Ce n'est pas avec lÂ’Âœil que l'on connaît son Aïeul, c'est plutôt avec l'oreille.
    (Proverbe Moose, cité par P. Zuugrana, Prologue des Actes des Premiers Chrétiens, p. 8)

    En sÂ’appuyant sur les valeurs traditionnelles, en les purifiant et en leur donnant une nouvelle dimension, lÂ’Église du Burkina peut contribuer à développer un humanisme chrétien enraciné en Afrique. Avec le message de lÂ’Évangile, le " moi avec les forces spirituelles ", deviendra un moi avec un Dieu personnel qui m'offre et me communique sa vie, le Dieu qui sauve et fait de nous des enfants. Le " moi avec les autres, ceux de mon village, mon ethnie, éclatera en un moi avec tout homme et toute femme ". La vie morale orientée par la peur de la transgression des tabous deviendra vie orientée par le commandement de lÂ’amour de Dieu et des autres.

    • Un humanisme enraciné dans lÂ’Afrique.

    • Un humanisme transformé par le message de lÂ’Évangile.

    • Un humanisme ouvert à devenir toujours plus " conforme à lÂ’image du Christ ", par la force de lÂ’Esprit.

    3.2 Formes de dialogue pour rejoindre ceux qui sont loin de lÂ’Église

    Plusieurs chemins de dialogue peuvent être suggérés :

    a) Connaissance de ce qu'on est, de ce qu'on croit, de ce qu'on vit, et respect mutuel
    b) Collaboration pour le bien commun
    c) Relations d'amitié et de fraternité avec les croyants
    d) Faire ensemble un bout de chemin vers Dieu, dans le respect et la vérité
    e) Être présent plus visiblement dans les grandes manifestations culturelles vécues dans le pays


    SÓLO EL AMOR PREPARA EL TERRENO
    PARA QUE LA SEMILLA DE LA FE SEA FECUNDA

    P. Carlos Valverde S.J.
    Universidad Pontificia de Comillas, España

    1. a) En vuestra área cultural ¿qué corrientes de pensamiento y de espiritualidad, que organismos e instituciones ofrecen una idea verdadera del humanismo pleno, de la dignidad y de la vida de la persona humana, promoviendo una apertura a Dios, al Trascendente, como respuesta a una búsqueda de sentido?

    En España existen ciertas corrientes de personalismo cristiano, como por ejemplo, los libros de la Editorial "Encuentro", gestionada por personas pertenecientes al Movimiento "Comunión y Liberación", o la revista "Diálogo Filosófico" que dirigen los PP. Claretianos de la casa de Estudios de Colmenar Viejo (Madrid). Las Universidades de la Iglesia tengo la impresión de que intentan una recuperación de su clara identidad católica, no todas igual. Desde hace años hay también un esfuerzo por potenciar la presencia de capellanes católicos en las Universidades civiles, por lo menos en algunas. Es importante también la colección de libros de espiritualidad, dirigida por Kairós Media, y muy bien publicados por la Editorial Planeta (Barcelona). Son conocidas, por lo demás, las Instituciones que trabajan seriamente por lograr los fines a los que alude la pregunta. La Asociación Nacional de Propagandistas, está en un momento importante para su futura orientación, ya que deben elegir pronto un nuevo Presidente. Y en España ha sido, durante decenios, una potencia importante de católicos en la vida pública. En la época posconciliar sufrió, como tantas otras instituciones, una decadencia espiritual.

    b) ¿Qué iniciativas educativas -reales o posibles- se pueden promover, especialmente en los medios de comunicación, para proponer a los jóvenes un ideal de hombre conforme a su vocación divina?

    Lo más urgente, en España, creo que es que la Iglesia tenga un periódico diario católico como en otro tiempo fue El Debate y en nuestra posguerra, hasta hace unos años, Ya. La revista semanal de la diócesis de Madrid Alfa y Omega, está muy bien hecha. No se entiende bien por qué no llegan los obispos a un acuerdo para que esa sea una revista de toda la Iglesia española. Me consta también que un grupo de personas jóvenes, de toda garantía, tienen muy adelantado un proyecto de montar una cadena católica de Televisión. Pero, según me informan ellos mismos, es la Comisión de Medios, de la Conferencia Episcopal, la que les está poniendo obstáculos, porque parece que dicha Comisión quiere tener el control, lo que sería atar las manos a muy buenos seglares, hacer inviable el proyecto y manifestar una desconfianza hacia seglares católicos que ofrecen plena confianza.

    Han perdido influencia cristiana los Colegios católicos. Una de las razones es que antes estaban llevados plenamente por religiosos y religiosas llenos de celo apostólico. Ahora, al disminuir el número de religiosos y religiosas han caído en manos de seglares que, frecuentemente, no tiene el celo ni el ideal apostólico de los religiosos. Sería muy conveniente hacer caer en la cuenta a los nuevos Movimientos eclesiales, de la importancia y eficacia del apostolado a través de la enseñanza y la educación. Esos Movimientos que ahora van cobrando mucha fuerza podrían colaborar con los religiosos que se dedican a la enseñanza o montar ellos colegios propios. Pero frecuentemente tales Movimientos ignoran este apostolado, o lo desestiman por falta de conocimiento.


    2. a) ¿Què criterios y qué medios culturales habría que poner por obra para hacer descubrir la riqueza y la profundidad de la vida eclesial en Jesucristo, Redentor del hombre?

    Esta creo que es tarea, sobre todo, de los sacerdotes que deberían ser todos especialistas en Jesucristo. Para ello, podría colaborar mucho que los sacerdotes y los seminaristas hiciesen bien los Ejercicios Espirituales, sobre todo según el método de San Ignacio, porque ese método polariza toda la vida cristiana en el conocimiento, el amor y la imitación de Jesucristo. Más aún, creo que sería importante que los sacerdotes y los seminaristas recibiesen cursos de formación en los ejercicios de San Ignacio, para que ellos pudieran darlos a otros. Por desgracia, en la formación espiritual de los sacerdotes y aun de los fieles, se insiste en lo ideológico, o en lo moral, más que en la presentación atractiva de la persona de Jesucristo. Pienso que sería muy conveniente que todos los seminaristas, antes de acceder a la órdenes sagradas, hiciesen el mes de ejercicios de San Ignacio, dirigido por un especialista. Perjudica a muchos cristianos, no suficientemente preparados, el que en clases de formación religiosa, o a veces en homilías, se les expongan como adquiridas, teorías discutibles sobre la historicidad de los Evangelios, sobre la Iglesia, etc.

    Para el mismo fin de la buena instrucción religiosa al pueblo me parece muy importante que en los Seminarios se diesen a los seminaristas algunos cursos de oratoria sagrada. Es muy frecuente la queja dolida de los fieles cristianos de lo vacías, confusas o largas que son las homilías de algunos sacerdotes. Actualmente, me parece que en los Seminarios no se les enseña a predicar sino que se deja a su juicio e improvisación.

    b) ¿Como promover y valorar el arte y la música sacra para alentar una creatividad inspirada en la fe y en una piedad auténtica?

    Un verdadero problema en la formación de los jóvenes seglares es la tendencia a formarles, sobre todo, en lo técnico, y en aquellas carreras que sirven para ganar más dinero. Es frecuente, entre universitarios de asociaciones o movimientos católicos, encontrar que la mayor parte de ellos estudian carreras técnicas, económicas o empresariales. Apenas se encuentran jóvenes que estudien las Humanidades. Los Centros universitarios católicos deberían estimular este estudio, y apoyar jóvenes que tuviesen cualidades literarias o artísticas. Pero para ello es necesario que desde pequeños se les ayude a gustar el arte, la literatura, la música, la pintura. Hoy no tenemos poetas, novelistas, dramaturgos o directores de cine católicos, porque nadie se ha preocupado de descubrirlos y formarlos.

    c) ¿Cómo presentar el bien común, la solidaridad, el respeto a la persona humana y su pleno desarrollo, como cumplimiento del amor a Dios y al prójimo, creador de un Humanismo cristiano para el Tercer Milenio?

    Fomentando, cuanto se pueda, el estudio y la asimilación de la Doctrina Social de la Iglesia, que forma ya un Cuerpo doctrinal único, como nadie lo tiene. Cada diócesis debería tener una Escuela de Doctrina Social y de formación de lideres. En Madrid, la Facultad de Sociología dependiente de la Universidad Pontificia de Salamanca, organiza un Master en Doctrina Social de la Iglesia. Es un ejemplo que debería imitarse en otros sitios. Hay personas seglares que pueden llevar perfectamente estas Escuelas. Habría que hacer ver tambien la importancia de esta tarea a los Movimientos, y ellos deberían organizar cursos de Doctrina Social de la Iglesia.


    3. a) ¿Qué valores culturales, qué aspiraciones compartidas en vuestras sociedades, pueden constituir puntos de apoyo para una evangelización profunda de las culturas y para una inculturación auténtica de la fe?

    Entiendo que cultura es todo aquello que ayuda a la persona a vivir más plenamente como persona. Los Centros de enseñanza media y universitaria enseñan a los niños y a los jóvenes a ganar dinero, pero nadie les enseña a ser personas. Debería hacerlo la familia, pero en España, uno de los problemas más preocupantes mirando al futuro, es el ataque frontal a la familia por parte del proceso secularizante, sobre todo durante el gobierno socialista. Pero continúa ahora en la sociedad. A ese ataque contribuye también, y mucho, la estructura misma de la sociedad capitalista que absorbe a las personas, y no las permite tener la paz y el sosiego suficiente como para crear ámbitos de convivencia en los que los padres enseñen y ayuden a sus hijos a ser personas. Todo lo que pueda apoyarse el apostolado familiar, para la defensa de la unidad, la estabilidad y el bienestar de la familia, todo será poco. Por supuesto, que los Centros de enseñanza y las parroquias pueden colaborar mucho en esta tarea, pero nada suple plenamente a la familia.

    Después, considero muy importante el estudio y la docencia de la Filosofía, de una Filosofía que, sin dogmatismos, enseñe la verdad sobre el mundo, el hombre y Dios. En los últimos treinta años se ha descuidado notablemente este trabajo y, a la larga, es de los que más pueden contribuir a la creación de una cultura cristiana que podamos ofrecer, como donadora de sentido en la vida. En los Seminarios, con frecuencia, la formación filosófica queda muy deficiente. El plan de estudios en el que se mezclan asignaturas de Filosofía con asignaturas de Teología me parece muy inconveniente. Creo muy importante recuperar el plan de estudios sacerdotales, en los que se dedicaban tres años íntegros al estudio de la Filosofía. Para el diálogo con muchos hombres de hoy, puede ser más útil la Filosofía que la misma Teología. Además, supuesto que en el ambiente flotan todas las actitudes "posmodernas", urge ofrecer respuestas aquietadoras, objetivas y serenas sobre las verdades fundamentales, para que los hombres puedan superar el relativismo y el escepticismo en el que viven.

    b) Teniendo en cuenta la indiferencia religiosa y el relativismo que, con frecuencia, marcan a las culturas, ¿qué vínculos habría que valorar o establecer entre la Iglesia, los creadores de cultura y las instituciones académicas, universitarias, jurídicas, sociales y políticas?

    Sería muy conveniente estimular a los católicos, seglares o sacerdotes, que trabajan en el mundo de la Universidad para que, ante todo, sean "científicos", es decir que se consagren en cuerpo y alma al estudio y a la investigación porque nada prestigia la fe como la categoría científica.

    c) ¿Qué formas de dialogo con los no creyentes pueden servir para llegar a las personas que están lejos de Dios y de la Iglesia para revelarles las riquezas insondables de Cristo, y puedan realizar en plenitud su vocación de hijos de Dios?

    Pienso que todo diálogo debe ir precedido de un testimonio de respeto y de amor. Sólo el amor prepara el terreno para que la semilla de la fe sea fecunda. Si no hay amor a las personas, todo diálogo ideológico es vano o casi vano, como se está demostrando. Pero el amor, manifestado por los hijos de la Iglesia en actitudes de respeto, de servicio, de ayuda, de comprensión, de acogida, etc. rinde a cualquiera, o al menos, pone en presencia de los hombres una actitud nueva y siempre atractiva, a las personas no se las transforma por la cabeza sino por el corazón.


    MEDIA, RELATIVISM AND INDIFFERENCE
    Archbishop Patrick Altham Kelly

    Liverpool, England

    I would offer this comment about the media. Recently at a meeting I was intrigued by the fact that one of the principal Anglican dioceses had actually raised as a serious question whether they should simply cease all co-operation with the media in any shape or form, the reason being that the style of the media accessible to us is so alien to the spirit in which the authentic vision inspired by the Gospel needs to be presented. Increasingly the media reduces programmes to some form of entertainment and serious matters needing careful thought are reduced to slogans. In particular the media programmes focused on young people directly but also in subtle ways present a culture which is far from that inspired by the Gospel.

    It may be worth reflecting on the fact that the whole advertising industry which touches so many aspects of life is rooted in thirsts and desires deep in the human heart. If there were not such desires then advertising simply would not work. The thrust in advertising is to promise satisfaction which in fact is not found but immediately another false promise is made. You need to tap into this longing deep in the human heart and look out for the sort of art and music which does not present simple answers to complex questions but is always open to deeper growth in the light of the spirit.

    It is also worth noting that many people do show great concern for various causes but it is certainly not as it needs to be a seamless robe of concern for life. It was commented recently in England that present campaigns would suggest it is safer to be a fox than an unborn child. Among young people too, great generosity for the well-being of others and a concern for what seem to be spiritual values can accompany indifference if not indeed hostility to what we are convinced are the moral actions and attitudes necessary for the well-being of the human person.

    Besides relativism and indifference it is also wise to note there is an increasing confusion for many people between fact and fiction. Those who play the parts in the soap operas on TV become the focus of attention in interviews and the distinction between reality and fiction becomes blurred. There is always the danger that religious questions are reduced to an optional world which is simply lumped together with the world of fantasy, science fiction and even the occult. It is alleged that many people give considerable weight to astrology and perhaps it is significant that every week this is a feature of the National Lottery draw.


    EMBRACE TRUE CHRISTIAN HUMANISM:
    SOURCE OF THE HEALING OF DIVISIONS

    Archbishop Anthony M. Pilla
    President of the United States Conference of Catholic Bishops

    1. "What must be aimed at is complete humanism. There is no true humanism but that which is open to the Absolute and is conscious of a vocation which gives life its true meaning" (Popolorum Progressio, 42).

    Few institutions in our culture promote the understanding of "complete humanism" to which the Council refers.

    Secular humanism which is closed to a real understanding of God and the transcendent is, in many ways, the public faith of the nation. In fact, our pluralistic society has its roots in an Enlightenment attitude which, though not as hostile to religion per se (as perhaps was the case in some parts of Europe), was highly suspicious of its public role. The kind of religious faith which grounds a true humanism has been gradually pushed more and more to the periphery of our public thinking.

    Thus, our public schools, which had their origin in a distinctly Protestant consciousness, have now been stripped nearly bare of any kind of religious presence. For example, "values" are taught rather than "morals," in a way which is often highly relative. While the origins of this may have been based on a desire not to offend against the religious backgrounds of individual students, the result has been an unconscious (or sometimes conscious) disparagement of religion.

    A similar process has occurred in the great colleges and universities of the nation. Some had originally been founded as divinity schools for the education of ministers. Little by little they not only shed their connection to any organized religions but also became institutions peculiarly alien to particular religions and religion as such.

    The institutions of government, too, have followed the a similar trajectory of moving from a sincere attempt at being even-handed among religions to ignoring religion as an influence in public life, except in the most hollow and ceremonial way. This includes the political parties which of necessity have to pay more attention to groups which organize around religious concerns. Yet they usually only appear to respond to these concerns, while leaving the overall situation relatively untouched.

    The media in the U. S., especially the electronic media, have in the past done much good, mainly through their news departments which were once quite professional and gave a wider outlet to valuable cultural and artistic activities. Today, however, they are almost entirely absorbed by economic considerations which has had a deleterious effect on the quality of the media. Sadly, Catholics hold prominent positions in many media and yet seem not to be able to connect their business decisions to the media's impact on the general culture. The media seem hesitant to shoulder responsibility for their culture-shaping impact.


    2. "When the Church proclaims God's salvation to man, when she offers and communicates the life of God through the sacraments, when she gives direction to human life through the commandments of love of God and neighbour, she contributes to the enrichment of human dignity" (Centesimus Annus, 55).

    Perhaps the single most positive aspect of U.S. culture can be described as a great commitment to "volunteerism". Millions of Americans give freely of their time to serve the community or individuals in some way. This has always been an effective antidote to the temptation to extreme individualism which also inhabits the American character. At its best, it can reflect a commitment to "Doing unto others as you would have them do unto you" and "1oving one's neighbour as oneself". Many Americans also enjoy uniting in organizations for particular purposes or activities to which they become very devoted.

    The American character, while open to the temptation to be immersed in materialism and pragmatism, is also open to the transcendent. Americans go to houses of worship and pray privately in large numbers, although they often seem confused about how to translate their religious convictions into daily life. The American openness to experimentation has also led not a few into some strange religious byways which bear little relationship to true religion other than the impulse to search for a "higher being".

    Historically Americans have experienced periods of enthusiastic religious revival specifically Christian in nature. Even with the attitudes described above toward the public role of religion, most Americans seem convinced that the nation's moral health is founded on a commitment to the values which arise from the Judaeo-Christian tradition.

    All of the above are the elements which could be conducive to encouraging men and women to discover or re-discover the rich depths of ecclesial life in Jesus Christ.

    Americans have developed from their pluralism an identifiable culture. Many find it quite compelling, others think it somewhat debased. Art and sacred music, though cultivated somewhat, are not prime influences in nurturing faith. Popular piety takes many forms, often reflecting the ethnic origins of the people who practice a particular form of piety. The Cursillo and Marriage Encounter are two manifestations of how people's piety can be stimulated through truly popular spiritual movements, although both seem less forceful than in the past. The Charismatic movement is another such example. All these things are related to needs within the American soul for community, for mutual support, for warmth in the experience of prayer, and for encouragement in facing the challenges and disappointments of daily life. Such piety, however, must be nurtured into a mature and steady relationship with God lived out within the stable community provided by the parish. Otherwise people may become disillusioned as the initial enthusiasm inevitably wanes.

    U.S. culture is currently plunged into a vast national discussion about what constitutes the common good, solidarity, respect for the person, and fulfilment of everyone's potential. After the enthusiasm of the Civil Rights movement of the 1950s and early 1960s, people are disheartened by the races' inability truly to understand one another and live in harmony. While the situation is, in fact, infinitely better in many ways than it was before (e.g., government institutions no longer legally support racist attitudes), disagreement about what constitutes a fair attempt to overcome the legacy of racism among and within the races indicates that true mutual understanding has not been achieved. The same lack of understanding and appreciation between other groups - women and men, well-off and poor, native citizen and immigrant - are proving a challenge to the coherence of our society.

    The Holy Father's trip to the United States in 1995 was a forceful reminder to Americans of their own traditions of tolerance and hospitality. It was a lesson which was much needed and which needs re-enforcement each day. The celebration of the Millennium itself with its themes of reconciliation and putting aside past ways can be an opportunity for Americans to find in this graced moment an opportunity to embrace true Christian humanism as the source of the healing of our divisions.


    3. "By making the newness of the
    Gospel of life shine forth, we can also help everyone discover in the light of reason and of personal experience how the Christian message fully reveals what man is and the meaning of his being and essence We shall find important points of contact and dialogue also with non-believers, in our common commitment to the establishment of a new culture of life" (Evangelium Vitae, 82).

    Footholds for evangelizing American culture are our openness to the transcendent, to a spirit of community, to an attitude of being of help to one another. Although there is certainly a large degree of relativism in our society there is also an awareness that such an attitude is not the solution to the problems we are experiencing. Having lived with it for a long time now, we see its failure as demonstrable. The question is whether people "find religion" which some also believe has been tried and failed. Dialogue with academic, legal, social, and political institutions is relatively easy in our society where it is almost an obligation to be "open to one another." Still, the question remains whether such dialogues will be carried out in sincerity or only be a pro forma airing of a particular group's concerns without real sharing of thoughts and ideas or any real evaluation of their legitimacy and importance to humanity's ultimate destiny.

    The best chance for such dialogue is for it to occur between these various groups and those who serve the Church in analogous ways. In other words, a dialogue with secular media is best carried on by Church media professionals. So too Catholic educators, health care professionals, administrators of social service programs, and so forth are the ones to invite their secular counterparts into dialogue.

    For those who are far from God in our society dialogue may have to be a silent one of witness. As Pope Paul VI said, people today listen more to witnesses than to teachers. If those who are far from God in American society are to be convinced, it must be through the service which the Church unselfishly gives after the example of her Savior. Because there are so many voices crying out in our society to be heard, without disparaging the need of a vocal and eloquent witness, it may be that what is most indispensable now is a quiet witness of a life of commitment to the Gospel, to one another, and to the good of humanity.


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