Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People People on the MoveN° 102, December 2006
DOCUMENT FINAL de la Réunion des Directeurs nationaux pour la pastoraledu tourisme en Europe(Rome 6-7 novembre 2006)
I. LÂÂÉvénement Le tourisme, une réalité transversale : aspects pastoraux. CÂÂest en se concentrant sur ce thème que sÂÂest déroulée la Réunion des Directeurs nationaux pour la pastorale du tourisme en Europe, en présence de délégués de 15 pays (Autriche, Belarus, Belgique, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Macédoine, Pologne, République Tchèque et Suisse) et de représentants de plusieurs Dicastères et Organismes de la Curie romaine, du Conseil des Conférences Episcopales Européennes et du Vicariat de Rome. Les deux journées de travail, les 6 et 7 novembre 2006, se sont déroulées au siège du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, qui a organisé lÂÂévénement, et ont fourni lÂÂoccasion dÂÂapprofondir la fraternité et le dialogue constructif. En guise dÂÂouverture, les participants ont célébré lÂÂEucharistie, creuset de la communion ecclésiale, qui a été présidée par le Cardinal Renato Raffaele Martino, Président du Dicastère. Dans son homélie, adressant des paroles de bienvenue, le Prélat a affirmé que lÂÂannonce de Jésus le Seigneur est, et doit être, au centre de la pastorale du tourisme, qui correspond à la recherche de Dieu et à la soif de salut de lÂÂhumanité. Son Eminence a ensuite commenté les textes de la Liturgie du jour, rappelant que lÂÂEvangile est une école de coexistence et en demandant la protection de la Vierge Marie, image de lÂÂEglise, sur le chemin à accomplir au cours des deux journées de travail pour lÂÂévangélisation du tourisme, nouvel aréopage. Dans son discours de salutation à lÂÂouverture des travaux, le Cardinal Martino est revenu sur la priorité de lÂÂannonce de Jésus-Christ et sur lÂÂimportance des aspects pastoraux dans le monde du tourisme. Il a ensuite invité les Européens à redécouvrir leurs racines chrétiennes, en partant de la lumière qui émane du Concile ÂÂcuménique Vatican II. S. Em. a ensuite recommandé de chercher la voie pour une nouvelle évangélisation, une nouvelle civilisation de lÂÂamour et du respect. Le tourisme est certainement apte à donner une impulsion aux valeurs qui lui sont sous-jacentes, une grande partie des monuments et des ÂÂuvres dÂÂart visités en Europe étant dÂÂinspiration chrétienne. En effet ÂÂ a poursuivi le Card. Martino ÂÂ la ÂÂ culture européenne ÂÂ se base, pour ainsi dire, sur les trois piliers que sont la philosophie grecque, le droit romain et la foi au Christ. Il a donc encouragé les efforts dÂÂétudes pour annoncer aujourdÂÂhui le Christ aux touristes, aux visiteurs qui viennent en Europe, à ceux qui travaillent intensément afin que dÂÂautres puissent bénéficier de leur temps libre et de vacances, ainsi quÂÂà tous ceux qui, à différents titres, sont liés au monde du tourisme. Le Cardinal a enfin formulé le souhait que, durant ces deux journées de travail, dans un climat de sérénité et de dialogue, dans lÂÂécoute réciproque et surtout « les yeux et le cÂÂur ouverts », des esquisses de réponses soient cherchées « pour le bien de tous ceux qui ont été confiés à notre sollicitude pastorale ». Dans son intervention dÂÂintroduction aux travaux, le Secrétaire du Conseil Pontifical, lÂÂarchevêque Agostino Marchetto, a invité les participants à se prévaloir du Concile ÂÂcuménique Vatican II, interprété de manière correcte, comme boussole dÂÂorientation pour la société européenne contemporaine, fortement caractérisée par la mobilité humaine dont le tourisme est une composante très importante. Il a ensuite illustré le thème de la Réunion sous son aspect général, à savoir ÂÂ le tourisme, une réalité transversale ÂÂ, étant donné quÂÂil touche divers milieux et quÂÂil influence différents secteurs de la vie, conditionnant dans le temps son développement même. LÂÂarchevêque sÂÂest donc référé aux contextes culturel, social, économique et humain du tourisme. Passant aux aspects pastoraux, il a mis en évidence que la transversalité est aussi une caractéristique de la pastorale spécifique correspondante, qui devra toujours plus dilater son engagement en sÂÂintégrant dans la pastorale ordinaire, dans des secteurs comme la famille, lÂÂécole, les jeunes, la promotion sociale, la justice, la paix et la gestion des biens culturels. On ne peut pas négliger aujourdÂÂhui un autre aspect pastoral transversal, à savoir lÂÂattention à lÂÂÂÂcuménisme et au dialogue interreligieux, tandis que le dialogue entre lÂÂEglise locale dÂÂorigine et celle dÂÂarrivée des touristes ne peut pas manquer, en vue de leur assistance spirituelle et chrétienne. Ce thème aussi est transversal. Il faudra donc rechercher les moyens de renforcer la présence de lÂÂEglise dans le monde du tourisme dans une perspective dÂÂévangélisation et de transversalité, forts des résultats jusquÂÂici obtenus, spécialement en tenant compte du dernier Congrès mondial, à Bangkok, et engagés dans la mise en ÂÂuvre de ses Recommandations. Mgr Marchetto a ensuite insisté sur la nécessité dÂÂintensifier la collaboration avec ceux qui exercent des responsabilités, aussi bien dans le domaine public que dans lÂÂinitiative privée, dans le milieu touristique, en soulignant à nouveau la nécessité dÂÂapprofondir la formation des Agents pastoraux dans une optique transversale, souhaitant également une préparation adéquate des fidèles afin quÂÂils puissent être les agents dÂÂun tourisme au visage nouveau. CÂÂest un tourisme en mesure de traduire en réalités ses potentialités de dialogue et de promotion de la paix, dÂÂaide au développement et de connaissance de la mémoire dÂÂautres peuples : en somme, de croissance spirituelle. Les participants ont ensuite écouté les voix de plusieurs Délégués nationaux. Pour lÂÂAutriche, M. lÂÂAbbé Joseph Farrugia, représentant M. Anton Wintersteller, Président du Cercle de travail pour la pastorale du tourisme, a présenté un rapport sur la situation générale du pays. Une augmentation des présences a été enregistrée ÂÂ a-t-il indiqué ÂÂ spécialement dans les villes. Vienne et Salzbourg, en particulier, ont reçu un plus grand nombre de visiteurs durant cette ÂÂAnnée MozartÂÂ. Du printemps à lÂÂautomne ÂÂ a-t-il ajouté ÂÂ le ÂÂ tourisme estival léger ÂÂ sÂÂest accru et le tourisme hivernal se développe surtout dans le Tyrol et dans la province de Salzbourg, sans toutefois nuire à lÂÂenvironnement. En outre, un nombre croissant de personnes trouve un certain bienfait dans les ÂÂ centres de bien-être ÂÂ et dans les excursions. On enregistre également une augmentation des pèlerinages, ainsi que de ce quÂÂon appelle les ÂÂ parcours de méditation ÂÂ. En ce qui concerne la pastorale, le M. lÂÂAbbé Farrugia a expliqué que dans certaines villes les visiteurs reçoivent des imprimés avec des paroles de bienvenue et des informations religieuses. Des Offices religieux destinés aux touristes sont célébrés, comme la Messe en plusieurs langues, par le biais du Centre religieux international de Vienne (www.virc.at). Il a aussi parlé de lÂÂorganisation de séminaires pour ÂÂ guides ecclésiaux ÂÂ, avec la création dÂÂun site web relatif aux ÂÂ chemins de pèlerinage ÂÂ et aux ÂÂ parcours de méditation ÂÂ : www.pilgerwege.at, et dÂÂune coopération avec les Autorités civiles en matière dÂÂÂÂ éthique du tourisme ÂÂ, de la promotion de pèlerinages pour ceux qui travaillent dans le secteur touristique, ainsi que de conférences et de symposiums à lÂÂoccasion de la Journée Mondiale. LÂÂintervention de la Commission nationale de Belgique ÂÂEglise et TourismeÂÂ a été présentée par son président et son vice-président, Messieurs les Abbés Jacques Riga et Paul Van Zeir, qui ont mis lÂÂaccent sur les nécessités suivantes : adapter la pastorale du tourisme à lÂÂévolution actuelle de lÂÂindustrie touristique, grâce à lÂÂapprofondissement des aspects concernant la spiritualité, en offrant une interprétation religieuse et symbolique du patrimoine religieux ; diffuser une information toujours plus compétente, aussi bien à travers les moyens de communication traditionnels quÂÂen utilisant les sites internet modernes ; favoriser une politique dÂÂaccueil et former les personnes à lÂÂhospitalité ; installer des aires spécifiques et participer à la formation du personnel ; sensibiliser les touristes à adopter un comportement ÂÂ digne et humain ÂÂ, ouvert à la rencontre (vertus chrétiennes et humaines) ; encourager des formes alternatives et conviviales de tourisme ; entrer en relation et créer des synergies avec les professionnels en la matière et les institutions touristiques et culturelles, ainsi quÂÂavec les institutions et les organisations qui ÂÂuvrent aussi bien sur le plan régional que national, européen et mondial ; collaborer avec toutes les instances et les groupes de pression (morale) en faveur de la dignité de lÂÂhomme dans ce contexte spécifique ; enfin, faire prendre conscience aux chrétiens engagés dans la pastorale du tourisme que, pour être crédibles, ils doivent être compétents et le manifester activement. S. Exc. Mgr Ladislav Hucko, Secrétaire général de la Conférence épiscopale tchèque, a observé que le clergé et les fidèles sont en train de se rendre compte de la nécessité dÂÂêtre plus actifs pour saisir les occasions pastorales quÂÂoffre aujourdÂÂhui le tourisme. LÂÂensemble du pays donne de belles occasions de passer des vacances dans des lieux de prière et de méditation. Ils sont visités non seulement par les fidèles, mais aussi par des personnes en recherche du sens plus profond de leur vie, ainsi que par des gens qui se déclarent athées. Le témoignage de bons services et lÂÂhonnêteté personnelle créent donc une base pour pouvoir entreprendre un rapport profond avec les ÂÂ clients ÂÂ. A la faculté de théologie de lÂÂUniversité de Prague, un Institut dÂÂhistoire de lÂÂart chrétien a été ouvert, mais il se trouve encore dans une phase initiale. Nous espérons ÂÂ a ajouté Mgr Hucko ÂÂ quÂÂà partir de là puissent naître aussi de nouveaux guides touristiques. Les concerts dans les églises de Prague, visitées par un grand nombre de gens, constituent aussi une des possibilités ÂÂ cependant encore peu exploitée. S. Exc. Mgr Antoni Dziemianko, Administrateur apostolique de lÂÂarchidiocèse de Minsk-Mohilëv, a présenté la situation du tourisme au BelarusÂÂ, relevant que la majeure partie des visiteurs est constituée de groupes de jeunes. Ils sont accompagnés par des guides spécialisés qui, à lÂÂoccasion de la visite des églises, offrent lÂÂopportunité au prêtre de parler et donc de pouvoir présenter un message spirituel, avec la transmission de valeurs morales et le récit de la vie des Saints. Pour beaucoup, qui nÂÂont jamais entendu parler de Dieu, ce peut être un premier contact avec la religion. Une autre voie pour faire parvenir un message de foi au cÂÂur des touristes est celle des objets religieux offerts à lÂÂoccasion de ces visites. Par ailleurs, Mgr Dziemianko a raconté avoir participé, à lÂÂinvitation du Ministère du Tourisme et des Sports, à une réunion sur le développement du tourisme au BelarusÂÂ, pour lequel la collaboration ecclésiale à cet égard a été requise. Le Prélat a ensuite demandé aux responsables, quÂÂil a nommés pour la pastorale du tourisme de lÂÂarchidiocèse, de préparer des guides de différents lieux touristiques, en accordant une attention particulière aux questions spirituelles. Il a également invité les curés dÂÂafficher de manière bien visible des informations sur la paroisse, avec en projet la publication ÂÂ dÂÂun petit catéchisme pour les touristes ÂÂ, contenant notamment les adresses des églises et des prêtres. Mgr Dziemianko a en outre souhaité davantage de collaboration avec les agences de voyage dÂÂEurope occidentale, en particulier les agences catholiques, afin quÂÂil y ait des guides touristiques parlant le russe dans les lieux visités en Europe. LÂÂEglise orthodoxe au BelarusÂÂ, avec des édifices dÂÂintérêt historique et des lieux de pèlerinage, a lÂÂintention dÂÂouvrir une faculté universitaire se consacrant à la spécialisation en tourisme. Le Rév. Père Umberto Barato, OFM, Vicaire patriarcal pour Chypre, a ensuite expliqué que lÂÂîle est devenue un lieu de vacances pour beaucoup de gens, en particulier ces quarante dernières années. De fait, sa position naturelle, le paysage qui sÂÂétend des plages aux collines et aux montagnes, les innombrables sites archéologiques, le climat doux et lÂÂattitude accueillante de ses habitants font de cette île un lieu de repos idéal. La plupart des touristes ÂÂ a-t-il ajouté ÂÂ sont européens, en particulier anglais et scandinaves. Leur pastorale est assurée par lÂÂEglise anglicane (diocèse de Chypre et du Golfe), par lÂÂEglise catholique, avec quatre paroisses présentes dans les principales villes, par les Luthériens de Suisse et dÂÂAllemagne, et par dÂÂautres dénominations protestantes. Un aspect particulier à mentionner ÂÂ a-t-il souligné ÂÂ concerne le nombre important de mariages religieux célébrés dans le pays, en particulier de couples venant dÂÂAngleterre, dÂÂEcosse et dÂÂIrlande. En effet, il semble que beaucoup préfèrent se marier à Chypre pour la simple raison que cÂÂest moins cher pour eux. Le P. Barato a enfin relevé que la plus grande préoccupation en matière de pastorale du tourisme est de pouvoir offrir la possibilité dÂÂassister à la célébration de la Messe, dÂÂordinaire en anglais, et, avec une certaine fréquence, lÂÂopportunité des confessions. M. lÂÂAbbé Ilija Jakovljevič a présenté le rapport rédigé par M. lÂÂAbbé Marijan Jelenič, Directeur national pour la pastorale du tourisme en Croatie, pays qui enregistre une grande affluence touristique, surtout durant les trois mois dÂÂété. Au cours de cette période, en effet, presque 10 millions de touristes viennent sÂÂajouter aux 4,5 millions dÂÂhabitants, entraînant la nécessité de nouveaux investissements dans ce secteur, en vue de sa modernisation. LÂÂEglise offre aux visiteurs au moins une salutation en différentes langues, à lÂÂoccasion de lÂÂEucharistie dominicale. Dans de nombreuses églises une affiche dÂÂaccueil est exposée, ainsi que la presse catholique. En début de saison un ÂÂ message chrétien ÂÂ lié à la présence des visiteurs est diffusé. Toujours plus consciente de lÂÂimportance de faire davantage pour lÂÂévangélisation dans ce secteur, lÂÂEglise découvre la nécessité de préparer des textes comportant des informations historiques et religieuses ou des imprimés spéciaux pour les diverses religions, sur les Saints locaux, les coutumes chrétiennes, les rapports avec lÂÂEglise universelle. LÂÂexigence de former des guides touristiques est ressentie pour offrir aux hôtes une ÂÂ bienvenue ÂÂ spirituelle dont lÂÂhomme contemporain a tant besoin, même lorsquÂÂil ne le fait pas voir expressément. Le Très Rév. P. Joseph Roduit, Abbé de lÂÂabbaye de Saint-Maurice, en Suisse Romande, a présenté le rapport sur la pastorale du tourisme et du temps libre dans cette partie de son pays, préparé par le chanoine Michel-Ambroise Rey. De fait, la Conférence épiscopale a confié aux abbayes de Einsiedeln et de Saint-Maurice la responsabilité de cette pastorale, lÂÂune pour la Suisse allemande et le canton du Tessin, et lÂÂautre précisément pour la Suisse romande. LÂÂAbbé Roduit a expliqué que les montagnes et les lacs de son pays attirent les touristes surtout en été et en hiver. Un effort particulier a donc été accompli dans les diocèses romands pour donner une juste valeur à cette pastorale spécifique et pour favoriser lÂÂaccueil des visiteurs dans les édifices religieux, aussi bien catholiques que réformés. Le P. Roduit a ensuite souligné quÂÂune préoccupation existe pour harmoniser les approches pastorales, sensibiliser les communautés de départ, croître dans lÂÂéchange réciproque, dans lÂÂhospitalité, dans lÂÂécoute, par des rencontres paroissiales et des visites organisées. Au cours des célébrations eucharistiques, les participants sont salués en différentes langues. Il y a une émulation ÂÂ a-t-il conclu ÂÂ entre les paroisses touristiques et lÂÂon cherche à promouvoir des rencontres entre les différents acteurs de la vie touristique. Le Père Stefan Roth, Président de la Commission pour le tourisme, le temps libre et les pèlerinages de la Suisse allemande et le Canton du Tessin a fourni des informations sur le contenu du site internet créé pour sensibiliser religieusement les agents pastoraux et les hôtes. Ce site offre aux agents pastoraux les textes liturgiques pour la messe dominicale, ainsi que des données relatives au tourisme, des documents officiels de lÂÂEglise et des suggestions pour la pastorale. En revanche, les hôtes peuvent y trouver des indications sur les lieux de pèlerinage les plus visités, des informations sur les horaires des Messes, sur le patrimoine culturel et sur lÂÂEglise en Suisse. Par ailleurs, dans certaines régions du pays, la Commission organise des cours religieux pour les professeurs de ski et les guides de montagne. Actuellement, un groupe dÂÂétudes est en train dÂÂélaborer un projet pour favoriser la collaboration entre lÂÂEglise et le secteur du tourisme, avec la certitude que celle-ci peut beaucoup offrir sur le plan culturel et spirituel. En outre, une collaboration sÂÂeffectue avec les Réformées évangéliques pour prédisposer lÂÂaccueil ecclésial à lÂÂoccasion des championnats européens de football en 2008. Il existe aussi une volonté dÂÂencourager les paroisses des villes où se dérouleront les matchs à créer des points de rencontre entre des personnes de langues et de cultures différentes. Les participants se sont ensuite réunis en groupe de travail pour réfléchir sur deux sujets. Le premier était ainsi formulé : ÂÂ Formation morale et professionnelle de ceux qui travaillent à différents titres dans le tourisme. Quelles possibilités existe-t-il dÂÂinstituer des cours dans les Universités catholiques et pontificales, ainsi que dans les Centres de formation pour prêtres et religieux. Connaître avant tout où lÂÂon est, puis intéresser ceux qui doivent lÂÂêtre ÂÂ. Le second était le suivant : « Dans nos réalités ecclésiales, déjà ÂÂ transversales ÂÂ, comment répondre au phénomène du tourisme, qui lÂÂest également ? (Il concerne, en effet, différents milieux et influe sur divers secteurs de la vie). Comment aider les Eglises locales qui reçoivent les touristes et sont pauvres en clergé, en moyens, etcÂÂ ? ». LÂÂaprès-midi a vu intervenir plusieurs représentants de Dicastères de la Curie romaine. Affrontant le thème du tourisme comme occasion dÂÂévangélisation, Mgr Barnabé Nguyen Van Phuong, Chef de Bureau à la Congrégation pour lÂÂEvangélisation des Peuples, a fait observer quÂÂaux siècles passés, les missionnaires partaient dÂÂEurope pour prêcher lÂÂEvangile sur dÂÂautres continents, tandis quÂÂaujourdÂÂhui des gens de là viennent en Europe, à Rome, pour écouter le Pape, visiter les monuments, les Basiliques et les sanctuaires chrétiens. Face à ce nouveau phénomène, le chrétien sÂÂinterroge, en conscience, sur la façon de prendre lÂÂoccasion ainsi offerte de témoigner Jésus-Christ, dÂÂannoncer son Evangile aux frères non chrétiens. LÂÂexpression de saint Paul « Malheur à moi si je nÂÂannonçais pas lÂÂEvangile » (1 Co 9, 16) devrait être un rappel urgent au réveil de la conscience missionnaire. Concrètement, on pourrait définir deux champs dÂÂaction : 1) En Europe, où lÂÂon accueille des touristes européens et non européens, chrétiens et non chrétiens, il y a besoin de témoignages forts, à la fois de la part des individus que des communautés chrétiennes. Une étroite collaboration entre les Eglises locales et les agences de voyage et les guides touristiques est donc encouragée, pour faire du tourisme une bonne occasion dÂÂévangélisation. Les Audiences pontificales fournissent une opportunité propice à la catéchèse. Il serait bon dÂÂexaminer la possibilité dÂÂoffrir à des touristes qui ne connaissent pas lÂÂitalien, une traduction simultanée de la catéchèse du Pape, éventuellement avec une petite radio. 2) Sur dÂÂautres continents où se rendent les touristes européens, ceux qui voyagent devraient être mus par le désir de rencontrer les autres, dÂÂapporter la paix et même lÂÂEvangile, en rappelant que dès les débuts du christianisme, les voyages ont permis et facilité la diffusion de la Bonne Nouvelle dans chaque partie du monde. AujourdÂÂhui, le tourisme peut donc être un terrain fertile pour lÂÂévangélisation, avec des méthodologies qui sont à mettre au point. Mgr Stefano Sanchirico, représentant de la Congrégation pour lÂÂEducation Catholique, des Séminaires et des Instituts dÂÂEtudes, a estimé devoir souligner, en matière de tourisme pastoral, lÂÂimportance de la formation sous trois aspects. Tout dÂÂabord, la formation qui fait place à la recherche, sur la compréhension et lÂÂétude du phénomène touristique, avec ses implications sur le plan sociologique, moral, etc. CÂÂest un devoir primordial des Centres dÂÂétudes, en particulier des universités. En second lieu, il y a la nécessité de préparer le clergé et les agents pastoraux du secteur qui implique les Séminaires et les Universités. Une mention spéciale doit être accordée à la formation scolaire dans les écoles catholiques, qui sont appelées à éduquer à concevoir le temps libre et le tourisme comme un moment de croissance de la personne humaine. Enfin, il est important que les institutions scolaires catholiques soutiennent un tourisme dans lequel les Eglises locales se rencontrent avec leur histoire et richesse spirituelle. M. lÂÂAbbé Antonio Grappone, représentant du Conseil Pontifical pour les Laïcs, a expliqué que son Dicastère ne sÂÂoccupait pas directement de problématiques pastorales sectorielles, mais dans le cadre du phénomène du tourisme, il suit la formation à la foi des laïcs et la pastorale de la jeunesse. Le phénomène touristique ÂÂ a-t-il relevé ÂÂ porte en soi une vision de consommation hédoniste, étrangère à la vie chrétienne, qui concerne aussi bien les touristes que les agents du secteur. DÂÂoù la nécessité de renforcer la formation chrétienne de base et dÂÂoffrir des occasions dÂÂaccompagnement spirituel dans les lieux dÂÂaffluence touristique. Le Conseil Pontifical pour les Laïcs a souligné de nombreuses fois la nécessité dÂÂadopter des instruments efficaces pour la formation, consacrant notamment trois de ses Sessions plénières aux sacrements de lÂÂinitiation chrétienne. Par ailleurs, en ce qui concerne le tourisme des jeunes, le P. Grappone a fait observer que ses formes organisées sont en large partie dirigées vers les villes dÂÂart et prévoient la visite dÂÂéglises et dÂÂautres monuments significatifs. Par conséquent, étant donné que les explications fournies par les guides des agences ou par les professeurs portent plutôt sur lÂÂhistoire et lÂÂesthétique, il serait bon de confier les visites de certains lieux importants à des guides autorisés par les diocèses, correctement préparés. Enfin, pour sauvegarder les jeunes de formes de tourisme spontané, souvent caractérisé par la diffusion de la drogue, de lÂÂalcool et par une sexualité irresponsable, les Journées Mondiales de la Jeunesse se sont, en revanche, révélées des événements très positifs. Mgr Francesco Giovanni Brugnaro, Observateur Permanent du Saint-Siège auprès de lÂÂOrganisation Mondiale du Tourisme est intervenu sur le thème Perspectives éthiques de lÂÂO.M.T. pour le développement dÂÂun tourisme respectueux de la dignité de lÂÂhomme dans un juste partage des biens de la culture et des beautés de la terre. Le parcours de croissance et de diffusion du mouvement politique, moral et culturel qui entend améliorer le tourisme semble tourner aujourdÂÂhui autour dÂÂune alternance des adjectifs durable, éthique et responsable, qui ne doivent pas être utilisés comme des synonymes, autrement on risquerait de confondre les plans de valeur, dÂÂaction et de perception, qui ne coïncident pas. Durable renvoie, en effet, à des considérations de nature quantitative, de politiques de développement et dÂÂamélioration économique, de stabilisation des ressources. Ethique repose en revanche sur la raison et sur le facteur moral pour la juste qualité, pour lÂÂéquité sociale et pour lÂÂhumanisation comme règle pour lÂÂexpansion planétaire du système de marché du tourisme. Responsable renvoie enfin à lÂÂactivité culturelle, à la participation des sujets du tourisme, à la conscience critique du risque en terme dÂÂéconomie et de développement ; cela renvoie surtout au respect et à lÂÂéducation de chaque personne. Quoi quÂÂil en soit, tourisme et temps libre doivent profiter des occasions de croissance touristique locale. En outre, la personne humaine doit être comprise comme référence éthique et juridique fondamentale. La subsidiarité, la solidarité et la proportionnalité ne créent pas seulement du bien-être et des bienfaits pour tous les agents, mais préservent des négativités produites par lÂÂimpact touristique. Pour les laïcs chrétiens, il vaut la peine de libérer le tourisme de la mentalité de consommation et de ne jamais dissocier le bien personnel et le bien commun. LÂÂoptique hédoniste et individualiste qui anime le touriste doit être surmontée à travers la récupération de lÂÂantique civilisation de lÂÂaccueil : il faut percevoir le tourisme, à quelque titre que ce soit, comme modalité dÂÂune nouvelle proximité du monde et de la culture contemporaine. Ensuite, Mgr Aldo Giordano, Secrétaire général du Conseil des Conférences Episcopales Européennes, a fait observer que la pastorale du tourisme exprime plusieurs préoccupations de fond des Conférences épiscopales européennes : la mutation du rôle des paroisses et du ministère sacerdotal, la mise en crise de la famille, la perte de contenu des valeurs. Mais cette pastorale spécifique peut aussi lire aujourdÂÂhui des signaux particulièrement intéressants, à savoir : la diffusion du tourisme gratuit à travers le réseau, la fête des peuples à lÂÂoccasion des championnats du monde de football, les vacances-tourisme liées au volontariat, la forte progression des pèlerinages. A partir des préoccupations et des nouveaux signaux, il est possible de mettre en lumière quelques défis de fond pour la pastorale du tourisme. Celle-ci ÂÂ selon Mgr Giordano ÂÂ peut devenir un laboratoire de frontière pour annoncer un Evangile qui réponde au désir des personnes et pour expérimenter la grande occasion pour le monde dÂÂaujourdÂÂhui de la dimension catholique du christianisme, ainsi que pour approfondir lÂÂexpérience du dialogue ÂÂcuménique et interreligieux et, enfin, pour revoir la conception même du temps. Le deuxième jour de la Réunion, les interventions des Délégués nationaux se sont poursuivies. M. lÂÂAbbé Jacques Turck, Directeur du Service national pour les questions familiales et sociales en France, qui sÂÂoccupe désormais aussi de la pastorale du tourisme, a parlé des Journées nationales qui se sont déroulées en mars dernier à Anglet, avec la participation dÂÂenviron 400 personnes. Le sujet principal portait sur les chemins dÂÂévangélisation. A cet égard, il est apparu que la réduction des heures de travail en France (35 heures par semaine) a conduit à une plus grande disponibilité de temps libre, qui peut faire lÂÂobjet de propositions pour devenir un temps fort, autant sur le plan spirituel que familial ou convivial, avec des possibilités de servir les autres. M. lÂÂAbbé Turck a ensuite affronté le thème de la mondialisation, faisant observer quÂÂaujourdÂÂhui la grande facilité de déplacement est due à lÂÂouverture des frontières. LÂÂEglise en France voudrait développer à cet égard une pastorale de la rencontre pendant le temps libre, en intensifiant lÂÂattention portée aux membres des professions libérales et aux personnes qui travaillent dans lÂÂindustrie touristique. En même temps, elle souhaiterait accroître le sens de lÂÂaccueil. Evoquant la réforme qui vient tout juste dÂÂêtre mise en place par la Conférence épiscopale française, son représentant a expliqué que, pour favoriser lÂÂunion entre lÂÂévêque diocésain et les personnes engagées dans ce service pastoral au niveau des diocèses, il nÂÂexiste plus de Comité épiscopal spécifique. Ainsi, la revue ÂÂ Haltes ÂÂ laisse la place à un bulletin de liaison. Le Rev. Père Nikolaos Roussos, OFM Cap., représentant le P. Petros, Directeur national de la pastorale du tourisme en Grèce, a relevé que son pays est une destination de vacances très recherchée. Cette année, on aura plus de 15 millions de touristes, pour une population non supérieure à 11 millions dÂÂhabitants. LÂÂEglise catholique, engagée dans cette pastorale depuis des décennies, remarque de nombreux changements dans ce secteur. Au lieu dÂÂun tourisme purement ÂÂoccidentalÂÂ, on note depuis plusieurs années une présence importante de frères de lÂÂEurope de lÂÂEst, avec des visiteurs orthodoxes et dÂÂautres religions. Les textes de lÂÂordinaire de la messe ont donc été imprimés en huit langues pour les églises (y compris le polonais) et les lectures bibliques sont aussi proposées dans plusieurs langues, par le biais de feuillets dominicaux. Les touristes sont bien accueillis dans les églises, où lÂÂon cherche à créer un climat de famille entre les habitants et les étrangers, tous frères dans lÂÂEglise catholique universelle. Hélas les forces à disposition font défaut par rapport aux exigences. En outre, lÂÂémigration a fait augmenter le nombre des catholiques dispersés en différents lieux, tandis que les prêtres ont diminué en raison de la baisse des vocations. Dans cette nouvelle situation, il faut prendre soin dÂÂun peuple bien souvent pauvre en moyens matériels, mais aussi très dépourvu dans le domaine spirituel, au niveau de la connaissance et de la pratique de la foi. M. lÂÂAbbé Mario Lusek, représentant Mgr Carlo Mazza, Directeur du Bureau national pour la pastorale du tourisme, du temps libre et du sport en Italie, a mis en relief lÂÂharmonie qui existe entre le dit Bureau National et les orientations du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement et la réception de ses recommandations. Il a ensuite situé le travail de la pastorale du tourisme dans le contexte du document des évêques italiens intitulé ÂÂ Communiquer lÂÂEvangile dans un monde qui change ÂÂ. Il a également illustré les acquis théologico-pastoraux fruit de la réflexion lancée à travers des congrès, stages, journées de réflexion et séminaires dÂÂétudes. Puis M. lÂÂAbbé a dressé la liste des initiatives pastorales réalisées et du travail organisé et accompli par les Commissions régionales et par les Bureaux diocésains, là où ils existent et sont structurés. Il a ensuite illustré le programme du Bureau national pour lÂÂannée prochaine, sÂÂattardant en particulier sur le projet dÂÂune nouvelle figure, celle du ÂÂ ministre de lÂÂaccueil ÂÂ dans le tourisme. Il a enfin indiqué les nouvelles attentions dont devra se charger le Bureau national pour élargir toujours davantage sur le territoire, dans le contexte dÂÂune pastorale intégrée au sein dÂÂune stratégie de réseau, lÂÂaction de lÂÂEglise dans le monde du tourisme. Mme Rosemarie Rohmer-Strecker, du Centre national de pastorale du tourisme du Luxembourg, a fait savoir que les activités pastorales visent aussi bien le touriste qui arrive que celui qui part. Ces deux dynamiques délimitent le champ dÂÂaction des initiatives à caractère ecclésial. Mme Rohmer-Strecker a ensuite mentionné plusieurs programmes consolidés et de nouveaux projets lancés durant lÂÂannée en cours, en particulier la préparation du Pèlerinage du Christ souriant, qui aura lieu en 2007, année pendant laquelle le Luxembourg deviendra capitale culturelle de lÂÂEurope. De toute façon, la collaboration avec les agences de voyages est toujours valable pour organiser des itinéraires de lÂÂesprit et la bénédiction des automobilistes et motocyclistes, ainsi que pour inciter à la sécurité sur les routes, ou pour réaliser des concerts dénommés Voyages musicaux. Durant lÂÂété, à la cathédrale, des lieux dÂÂinformation destiné aux jeux des enfants sont mis à la disposition des visiteurs. La prière de midi, avec textes et musique, sÂÂest démontrée très efficace ÂÂ a ajouté Mme Rohmer-Strecker ÂÂ tandis que les visites guidées par les étudiants de lÂÂARC (Ars et fides) sont très appréciées. Le Rev. Père Stjepan Kusan, SJ, représentant de la Macédoine, a communiqué aux participants que son pays attire toujours plus de touristes étrangers. LÂÂEglise locale cherche la façon de sÂÂorganiser pour pouvoir se mettre aussi à leur service. En plus de lÂÂactivité pastorale ordinaire, le besoin se fait donc sentir de se concentrer sur les problèmes qui accompagnent le phénomène de la réalité transversale du tourisme : rencontre des cultures, abus possible de drogue ou exploitation de femmes et de jeunes. Le devoir demeure de collaborer avec lÂÂEglise orthodoxe en ce domaine et de la sensibiliser à la pastorale du tourisme. S. Exc. Mgr Edward Janiak, responsable de la Commission épiscopale pour les migrants, le tourisme et les pèlerinages en Pologne, a assuré que dans chaque diocèse un prêtre est responsable de la pastorale du tourisme, coordonnée, au niveau de la Conférence épiscopale, par lÂÂévêque promoteur. Parmi les initiatives les plus importantes, le Prélat a mentionné les retraites spirituelles pour les guides touristiques, qui sont organisées annuellement au niveau national. Cette année, 850 personnes provenant de lÂÂensemble du pays ont participé à cette retraite, à Czestochowa. LÂÂintérêt des touristes pour la Pologne est en augmentation, notamment pour ses monuments historiques et les centres de pèlerinage et lieux de culte où se manifeste une profonde culture chrétienne et qui témoignent dÂÂune foi vive et dÂÂune adhésion à lÂÂEglise catholique. Les curés des localités touristiques ont été invités à se soucier des groupes dÂÂétrangers, en manifestant un accueil et une disponibilité clairvoyants envers les diverses habitudes et religiosités. Un soin particulier est réservé aussi à la dimension spirituelle des pèlerinages, qui sont toujours accompagnés par un prêtre et organisés de telle sorte que la célébration dÂÂune Messe quotidienne soit assurée, ainsi que la récitation du chapelet et des chants religieux. Le Rev. Père Rui Manuel da Silva Pedro, CS, Secrétaire de la Commission épiscopale pour la mobilité humaine du Portugal, a présenté une synthèse des réponses à lÂÂenquête sur la pastorale du tourisme entre les diocèses, effectuée en 2004, et les conclusions dÂÂun Congrès à Angra, en 2005. Le tourisme du pays aide à conserver chez les croyants la mémoire des valeurs et des symboles qui font partie de la tradition chrétienne du peuple. Au Portugal et en Europe, la mémoire est une des grandes ressources en vue dÂÂune nouvelle évangélisation et dÂÂune spiritualité incarnée au sein dÂÂune société sécularisée et laïcisée. LÂÂEglise espère parvenir à trouver, rapidement, des ressources humaines pour ÂÂ relancer ÂÂ cette pastorale au niveau national, afin que les membres des différents diocèses puissent partager les activités que certains accomplissent déjà. Il faudrait une coordination nationale continue et pas seulement liée à des événements internationaux sporadiques, comme le Jubilé de lÂÂan 2000, lÂÂExpo ÂÂ98 et lÂÂEuro 2004. Le point de départ de cet esprit transversal, rendu possible par le tourisme, sera une Rencontre pastorale nationale en 2007. Une des nombreuses propositions consiste à offrir des informations et une partie de la Liturgie en plusieurs langues durant les célébrations paroissiales auxquelles participent dÂÂimportants groupes de touristes, ou encore à se prévaloir du Cours sur internet intitulé ÂÂ Tourisme et Patrimoine religieux ÂÂ de la Faculté de théologie et de lÂÂInstitut dÂÂenseignement et de formation à distance, organisé par lÂÂUniversité Catholique Portugaise. M. lÂÂAbbé Sebastián Taltavull, Directeur du Secrétariat de la Commission épiscopale de pastorale en Espagne, a expliqué que cette Commission a pour tâche fondamentale dÂÂÂÂuvrer précisément pour la pastorale. Chaque année elle concentre son attention sur un thème dÂÂintérêt commun dans le domaine de la pastorale globale, grâce à une réflexion sur les principes doctrinaux qui lÂÂéclairent, en définissant plusieurs lignes dÂÂaction et en remettant aux différents diocèses les décisions opérationnelles correspondantes. A cette fin, elle invite annuellement les vicaires généraux et les vicaires de pastorale à se réunir, lors de ce quÂÂon appelle les ÂÂ Journées ÂÂ (il sÂÂagit, en pratique, de trois jours). Le caractère de pastorale globale et transversale de son action permet à la Commission en question de servir de ÂÂ pont ÂÂ avec les autres Commissions épiscopales spécifiques dans leur expression de pastorale pratique. En ce sens, en plus de son travail de base, qui est la coordination des vicaires de pastorale et, partant dÂÂeux, le service des Eglises particulières respectives, la Commission compte notamment parmi ses responsabilités la coordination de trois Départements de pastorale spécifique : la pastorale de la santé, celle des non entendants, et la pastorale du tourisme, des sanctuaires et des pèlerinages. Avec les Directeurs respectifs de ces trois Départements, un travail de groupe est mené et toutes les activités programmées sÂÂorganisent conjointement. LÂÂexpérience de communion que tout cela comporte aide à projeter de nouvelles actions au niveau commun dans le domaine de lÂÂévangélisation que requièrent les différents secteurs pastoraux et dont ils ont besoin. Le Rev. Père Josep-Enric Parellada, OSB, Directeur du Département du tourisme, des sanctuaires et des pèlerinages de la Conférence épiscopale espagnole, a ensuite relevé que dans son pays la réalité du tourisme intérieur et extérieur est diverse et complexe. En outre, sur la base des données statistiques de 2005, on a observé que le tourisme est devenu la première activité industrielle du pays, avec une augmentation du nombre des touristes internationaux et des revenus qui en découlent. Une croissance du tourisme intérieur a également été enregistrée. Les nouveaux responsables du Département, nommés depuis environ un an, ont effectué une étude quant au status quaestionis de la pastorale du tourisme dans les diocèses du pays. En conséquence, un programme dÂÂactivité a été rédigé pour les deux prochaines années afin de répondre aux nouvelles nécessités et priorités apparues. Sur la base de celui-ci, il est convenu dÂÂorganiser des rencontres régionales (par zones de similitude ou par provinces ecclésiastiques, etc.) avec pour objectif de sÂÂoccuper des situations humaines et pastorales concrètes des visiteurs, des professionnels du tourisme et des agents pastoraux ; les ÂÂJournéesÂÂ nationales de cette pastorale, lancées en 1964, ont été confirmées. Par ailleurs, lÂÂaugmentation croissante des Espagnols qui se rendent à lÂÂétranger pour des vacances, des loisirs ou du tourisme, démontre lÂÂopportunité de se soucier de leur préparation, afin dÂÂaccorder également une place, durant ce temps, à lÂÂexpérience religieuse. Les recommandations formulées par le VIème Congrès mondial de pastorale du tourisme (Bangkok, Thaïlande, 2004) se mettent peu à peu en place. Les participants se sont ensuite réunis en groupes dÂÂétudes pour réfléchir sur deux sujets. Le premier concernait la circulation des informations. La question était : « Y a-t-il des sites internet, dans les différents pays, qui reflètent lÂÂesprit pastoral pour les touristes et révèlent lÂÂidentité chrétienne ? Peuvent-ils être des instruments utiles pour faire mieux circuler, au moins au niveau européen, les informations sur lÂÂactivité pastorale accomplie dans les divers pays, étant donné lÂÂimportance des expériences de tous. Réalités et perspectives ». Le second sujet portait sur la demande de propositions éventuelles faites au Conseil Pontifical, spécialement sur la Pastorale du Tourisme en général, sur le Bulletin dÂÂinformation du Dicastère et en vue dÂÂun VIIème Congrès mondial. LÂÂaprès-midi a fait place aux interventions de représentants de Dicastères de la Curie romaine. Mgr Johan Bonny, représentant du Conseil Pontifical pour la Promotion de lÂÂUnité des Chrétiens, a parlé de la possibilité de favoriser la collaboration entre les Eglises et Communautés ecclésiales dans le cadre de la pastorale du tourisme en Europe. Avant tout, il a remercié pour ce qui a déjà été réalisé pour encourager la coopération et lÂÂéchange ÂÂcuménique en matière de tourisme, apportant quelques exemples, notamment celui des grandes capitales et villes européennes qui ont rendu les cathédrales, les églises et les sanctuaires plus accueillants à lÂÂégard de leurs fidèles et des membres dÂÂautres traditions chrétiennes. Il a aussi mentionné un site internet créé pour aider les fidèles locaux et les nombreux touristes à trouver un point dÂÂassistance pastorale ou de célébration liturgique selon leur appartenance ecclésiale. Mgr Bonny a ensuite fait observer que « lÂÂapproche ÂÂcuménique dans le cadre du tourisme se révèle souvent être le fruit dÂÂune heureuse collaboration entre deux mondes : celui des responsables des Eglises et Communautés chrétiennes et celui des responsables politiques ou agents organisateurs dans la sphère culturelle ou touristique ». LÂÂapproche ÂÂcuménique, qui pousse à prendre des initiatives communes et à offrir un témoignage commun ÂÂ a-t-il dit ÂÂ, ne peut quÂÂaider les communautés chrétiennes à mettre en valeur ensemble le patrimoine commun et les faire connaître au ÂÂmonde transversalÂÂ du tourisme. Sur la question de fournir une aide aux touristes pour mieux comprendre la réalité particulière que la tradition chrétienne leur offre à voir et à contempler, Mgr Bonny a émis lÂÂhypothèse dÂÂune formation ÂÂ ÂÂcuménique ÂÂ des guides et dÂÂautres agents qui travaillent dans le domaine touristique. De nombreux chrétiens ont en effet lÂÂoccasion dÂÂêtre ÂÂcuméniques au cours de leurs voyages. De toute façon un petit ÂÂ guide pratique de lÂÂÂÂcuménisme spirituel ÂÂ sera bientôt publié par son Dicastère. Ce guide fournira des suggestions utiles pour promouvoir lÂÂÂÂcuménisme spirituel dans les sanctuaires et les pèlerinages, mais pourrait aussi sÂÂappliquer au monde ÂÂ transversal ÂÂ du tourisme, surtout dans un contexte européen. Le Rev. Père Theodore Mascarenhas, S.X., représentant du Conseil Pontifical de la Culture, a tout dÂÂabord rappelé le récit de la création dans le Livre de la Genèse, où Dieu créa toute chose et vit que cela était ÂÂ bon ÂÂ, ÂÂ beau ÂÂ. La beauté de Dieu dans la nature, sa manifestation dans les cultures et dans le travail artistique de lÂÂhomme devient ainsi la base et le fondement du tourisme. Au cours de sa dernière Session plénière, le Conseil Pontifical de la Culture a discuté de manière détaillée sur la façon dont la via pulchritudinis ou ÂÂ Voie de la Beauté ÂÂ peut être un instrument dÂÂévangélisation des cultures, dÂÂinculturation de la foi et de dialogue avec les non-croyants. Pour ceux qui sÂÂoccupent de la pastorale du tourisme en Europe, alors que les cultures en évolution et la mondialisation représentent des défis ardus, les trésors traditionnels et culturels sont une occasion à la fois pour un vrai dialogue entre les cultures et au recours à la via pulchritudinis pour conduire lÂÂhumanité à Dieu. Selon les paroles du Pape Benoît XVI, « le tourisme peut favoriser un authentique développement humain et social grâce à lÂÂopportunité croissante quÂÂil offre de partages de biens, dÂÂéchanges culturels fructueux, dÂÂaccès à des beautés naturelles et artistiques, de confrontation entre mentalités, traditions et religions diverses » (S. Em. le Card. Angelo Sodano, Message au nom du Saint-Père pour la XXVIIème Journée Mondiale du Tourisme, 8 septembre 2006). Des mesures pratiques devraient donc être adoptées pour faire du tourisme un instrument pour lÂÂévangélisation des cultures et pour le dialogue interculturel. Mgr Fabrizio Capanni, Chef de Bureau à la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de lÂÂEglise, a ensuite fait remarquer que le tourisme religieux et les pèlerinages constituent aujourdÂÂhui une occasion pastorale précieuse pour atteindre un nombre de personnes plus vaste que celui qui fréquente normalement les églises. Faisant référence de façon ÂÂ naturelle ÂÂ à la dimension de lÂÂesprit, lÂÂart est un instrument pour intéresser aussi à des thèmes religieux ceux qui nÂÂont pas la foi ou qui sont en recherche. LÂÂart sacré a toujours été un excellent moyen de catéchèse, dÂÂévangélisation et de dialogue. Les agents touristiques religieux devront insérer la mise en valeur de lÂÂart sacré dans le plan pastoral qui accompagne lÂÂorganisation des voyages et des pèlerinages et lÂÂaccueil de touristes et de pèlerins. Les sanctuaires sont aussi un lieu privilégié pour mettre correctement en ÂÂuvre la réforme liturgique et réaliser la rencontre entre Eglise et artistes. M. Angelo dÂÂAndrea, responsable du ÂÂBureau informations pèlerins et touristesÂÂ, du Governatorat de lÂÂEtat de la Cité du Vatican, a exposé lÂÂactivité de ses services. La principale mission du Bureau, qui consiste à assister les visiteurs et à satisfaire les demandes dÂÂinformations à caractère touristique et religieux, a connu une évolution pour répondre à des visiteurs toujours plus nombreux. De fait, environ 1000 personnes transitent chaque jour par ce Bureau et appartiennent en grande partie au nombre bien plus important de visiteurs qui sortent de la Basilique Saint-Pierre. Le Bureau, qui dispose dÂÂun système informatisé constamment mis à jour, favorise aussi lÂÂactivité de volontaires qui remplissent la fonction de guides pour groupes de fidèles intéressés à des visites gratuites de la Basilique, concédant lÂÂutilisation des locaux pour organiser les rendez-vous. Le service de volontariat sÂÂeffectue dans lÂÂespace de lÂÂannée avec une échéance pratiquement journalière (sauf le dimanche) en début dÂÂaprès-midi. Plus de 300 visites sont annuellement organisées, pour un total de plus de 3000 participants. Mgr PierGaetano Lugano, Directeur du Bureau pour la pastorale du temps libre, du tourisme et du sport du Vicariat de Rome, a souhaité la bienvenue au nom du diocèse à tous les participants. En présentant les activités et les expériences de cette Eglise, il a expliqué que dans le cadre du tourisme religieux le diocèse se sert de lÂÂ « Opera Romana Pellegrinaggi ». Celle-ci, comme lÂÂavait souhaité le Congrès de Bangkok, se propose de « contribuer à la rencontre entre Nations et cultures », en cherchant à faire du contact entre les populations locales et les communautés chrétiennes un moment significatif du voyage. Il a ensuite rapporté plusieurs exemples de projets réalisés : voyages en Terre Sainte, promus par lÂÂ « Opera » dans tous les diocèses dÂÂItalie, ÂÂ marathon de la paix ÂÂ pour les sportifs et récent pèlerinage de la réconciliation au Liban, en Jordanie et en Israël. Le Bureau cherche en outre à pourvoir, si possible avec une certaine régularité, à la formation spirituelle de directeurs dÂÂhôtels et dÂÂagents touristiques. De plus, il continue à encourager la diffusion de lÂÂEvangile interconfessionnel dans les hôtels. Les célébrations de la Messe dominicale dans les principales langues sont signalées comme moyens opportuns. En collaboration avec la région, la province et la commune, plusieurs anciens parcours de pèlerinage de toute lÂÂEurope vers Rome ont été mis en valeur et réactivés. Deux trajets dÂÂopen bus ÂÂRoma CristianaÂÂ ont ainsi été étudiés pour offrir une vision thématique de Rome, sous le profil religieux, artistique, culturel et sociologique. En collaboration avec Alitalia et Trenitalia, des séjours sont, par contre, organisés pour participer à lÂÂAudience pontificale ou à lÂÂAngelus, pour visiter les basiliques et les tombes des Papes, ou pour se rendre dans les principaux lieux de visite et de pèlerinage. LÂÂintention est ainsi de rendre au tourisme sa nature de temps de rencontre, de dialogue, de confrontation et de respect de celui qui est différent de nous. Au terme de la deuxième journée de Réunion, les participants ont approuvé une série de conclusions et recommandations.
II. Conclusions 1) Tous les participants sont conscients que lÂÂannonce de Jésus-Christ, le Seigneur, est le centre de toute pastorale, notamment de celle du tourisme, et que toute son action a pour objet-sujet la personne humaine. En continuité avec les indications exprimées dans les recommandations du Congrès mondial de Bangkok de 2004, cette action doit être créative et accomplie avec esprit pastoral. 2) Le tourisme, réalité complexe et ÂÂ signe des temps ÂÂ, a lui-même besoin dÂÂune nouvelle, sinon dÂÂune première évangélisation, de ceux qui y participent de différentes façons, notamment à cause des nouvelles formes sous lesquelles il se présente aujourdÂÂhui : scolaire, congressiste, sanitaire, sociale, ÂÂ missionnaire ÂÂ, sportive, des grands événements (Journées mondiales de la jeunesse, événements sportifs, musicauxÂÂ ). 3) Les Conférences épiscopales représentées à la Réunion ont le désir dÂÂapprofondir la réalité humaine du phénomène touristique, qui concerne tant dÂÂaspects de la vie pastorale, étant donné que celui-ci est transversal et touche de nombreux milieux de la société et de lÂÂEglise elle-même. Il faut toutefois tenir compte du fait quÂÂil existe une diversité dÂÂapproche de la pastorale du tourisme entre les Eglises en Europe de lÂÂEst et en Europe de lÂÂOuest. 4) Nous avons constaté, hélas, que subsiste une perception réductrice du tourisme, associé uniquement aux affaires et au bien-être, qui rend difficile une acceptation adéquate et un développement nécessaire de lÂÂactivité pastorale dans ce secteur. 5) La création dÂÂune structure nationale capable de coordonner ce que font déjà de nombreux diocèses semble utile afin de rationaliser et de rendre lÂÂaction de lÂÂEglise efficace et significative. 6) Dans la société européenne sécularisée et toujours plus interculturelle et multi-religieuse, le tourisme peut devenir un instrument utile pour la diffusion des valeurs évangéliques, (et la connaissance des symboles caractéristiques des racines chrétiennes du continent) capable de construire une société plus humaine et pacifique. En effet, une visite touristique bien guidée vers les ÂÂuvres dÂÂart et les lieux historiques de la mémoire peut également être une catéchèse naturelle. 7) La nécessité dÂÂun projet de formation devient prioritaire, notamment dans une perspective ÂÂcuménique et attentive à la dimension interreligieuse, capable dÂÂinteraction, dans une sorte dÂÂalliance avec les différents sujets intéressés par le monde du tourisme (ecclésiaux, professionnels, institutionnels, éducatifs, universitaires, entreprises, ÂÂ ), en offrant à tous notre expérience. 8) Cette transversalité dÂÂaction peut devenir un laboratoire de frontière pour lÂÂévangélisation, mais aussi un témoignage dÂÂouverture, dÂÂaccueil, de communion et de dialogue, aussi bien au sein de la communauté ecclésiale que dans le rapport Eglise-monde, à la lumière des textes du Concile ÂÂcuménique Vatican II (Gaudium et spes). 9) De fait, lÂÂaction de lÂÂEglise dans le monde du tourisme, respectueuse de la transversalité, présente diverses corrélations (par exemple entre différents sujets ecclésiaux, dans le dialogue ÂÂcuménique, dans la rencontre avec les religions). Elle se résume et se traduit ensuite dans lÂÂaccueil. Ce nÂÂest pas une simple offre de données ou de nouvelles, mais un style de collaboration, de rencontre, dÂÂentente, capable dÂÂabattre des murs et des barrières et de bâtir des ponts de solidarité et de paix. 10) La transversalité du tourisme met en lumière la nécessité de trouver un lien qui permette de lui donner une valeur anthropologique et morale, ainsi quÂÂune dimension universelle, en tirant profit du Magistère ecclésial. 11) Les agents et entrepreneurs chrétiens du tourisme ont une grande tâche à accomplir, en tenant compte de la transversalité, pour éviter que celui-ci ne devienne ÂÂ hors mesure ÂÂ, quÂÂil produise de la négativité pour les sujets plus faibles et compromette les perspectives de croissance. 12) Les pèlerinages, surtout ceux vers des destinations qui ont donné un visage à lÂÂEurope, méritent une mention et une attention particulières : les chemins de Saint-Jacques, la route Francigène, les nombreux sanctuaires, les itinéraires dÂÂart et de foi, sur un continent si riche en témoignages de ses racines chrétiennes. 13) Une attention pastorale particulière, avec des formes originales, mérite dÂÂêtre accordée aux travailleurs engagés dans le secteur touristique qui sont absorbés par leur travail pendant toute la saison. Celles-ci doivent faire percevoir la sollicitude de lÂÂEglise à leur égard. 14) Dans lÂÂoptique dÂÂune stratégie pastorale de réseau, ou mieux encore, intégrée, la pastorale du tourisme trouve dans les communautés ecclésiales et surtout dans les paroisses, en raison de leur diffusion et de leur présence sur le territoire, les sujets de référence et de synthèse.
III. Recommandations 15) Il faudra promouvoir des accords avec les organismes civils à différents niveaux (Organisations internationales, Union Européenne, Gouvernements, Régions, Communes) au nom de la centralité de lÂÂhomme, en ayant présent à lÂÂesprit que le tourisme influe transversalement sur la culture, lÂÂéconomie, lÂÂécologie, les styles et la qualité de la vie des personnes, etc. 16) Il faudra encourager avec dÂÂautres sujets ecclésiaux, dÂÂune manière transversale et dans un esprit de communion (centres missionnaires, de pastorale de la jeunesse, de la famille, des personnes âgées, des retraités, du volontariat), des formes originales pour un tourisme au ÂÂ visage nouveau ÂÂ : le tourisme gratuit, le voyage à bas prix, dans les pays de mission, les vacances de service dans les pays pauvres, le tourisme écologique, les parcours du silence, lÂÂhospitalité dans les monastères ou dans les centres de prière. 17) Il faudra adapter la réalité de la pastorale du tourisme à lÂÂévolution de la société et de la technologie, avec la création, par exemple, dÂÂun Observatoire interdisciplinaire pour un tourisme de qualité (attentif à toutes les catégories sociales), composé de théologiens, de sociologues, de juristes, dÂÂéconomistes, dÂÂagents pastoraux, de spécialistes et de techniciens, en communion avec les Pasteurs de lÂÂEglise. 18) Il faudra créer des synergies avec les Institutions, à tous les niveaux, afin que lÂÂaction pastorale se fasse en faveur de toutes les personnes qui vivent dans le tourisme ou le subissent. 19) Face à la réalité européenne, marquée toujours plus par la mobilité des personnes, la mission des prêtres et dÂÂautres agents pastoraux doit être toujours plus qualifiée, pour sÂÂadapter à une caractéristique inexorable qui transforme les communautés paroissiales de communautés stables en ÂÂ lieux privilégiés de passage et de rencontre limité dans le temps ÂÂ. 20) On étudiera la possibilité de parcours de formation pour sujets ecclésiaux au sein des plans pastoraux des Eglises locales, des programmes dans les Séminaires, sous un angle interdisciplinaire, donc transversal, en vérifiant avec les Universités catholiques et celles dÂÂEtat, avec les Facultés de théologie et les Instituts de formation, ainsi quÂÂavec les Centres de recherche, la possibilité de cours, masters et séminaires dÂÂétude sur le tourisme et sa pastorale. 21) En conséquence, lÂÂétude des langues devient indispensable dans la formation initiale, éventuellement au moyen de stages à lÂÂétranger, afin dÂÂassurer une ÂÂ pluri-fonctionnalité ÂÂ des futurs prêtres dans un environnement toujours plus interculturel. 22) Face à lÂÂinquiétude de lÂÂhomme moderne, effrayé par les catastrophes naturelles (réchauffement global, tsunamis, etcÂÂ ), il est urgent que lÂÂEglise fasse connaître sa théologie de la création, comme base solide pour respecter et protéger, ainsi que pour mettre en valeur et apprécier, les beautés et lÂÂordre de la création. 23) Il sera important de réaliser davantage des synergies avec les associations professionnelles (hôteliers, responsables, guides, agents touristiques, travailleurs du secteur, y compris les saisonniers, ÂÂ ) pour des ententes communes en vue de la promotion dÂÂun tourisme de qualité. 24) Dans la pastorale du tourisme, aussi bien dans lÂÂaccueil des visiteurs que dans la préparation des fidèles au voyage, il faudra aussi signaler les injustices par rapport à ceux qui sont exploités et voient leurs droits violés, comme dans le cas des travailleurs non protégés, des femmes et surtout des mineurs. 25) La formation de guides ou dÂÂaccompagnateurs doit en outre prendre en compte la possibilité de présenter le christianisme aux touristes qui nÂÂont pas la foi dans le Christ. 26) Il faudrait mettre davantage en évidence lÂÂart de voyager, en faisant porter lÂÂattention non seulement sur la dimension de loisir et sur lÂÂaspect ludique, mais aussi sur la dimension plus sapientielle, de découverte, de curiosité culturelle, dans laquelle le touriste puisse expérimenter une sorte de spiritualité du temps libre. 27) Le tourisme est une possibilité qui sÂÂoffre pour repenser la réalité du temps et encourager les chrétiens en vacances à concilier celui du repos avec la richesse de la célébration religieuse, sans la circonscrire uniquement à la Messe du dimanche. 28) Quant à la problématique soulevée par les mariages célébrés dans des localités touristiques, il revient aux évêques locaux dÂÂy apporter une réponse, collatis consiliis avec ceux des territoires dÂÂorigine des touristes. 29) La création dÂÂun site Internet au niveau européen, centré sur la pastorale, que tous puissent consulter et auquel tous puissent contribuer est souhaitable. Les mots clés importants sont ÂÂpastorale et tourismeÂÂ pour y accéder facilement. Il a été suggéré de commencer au niveau national. 30) Pour ce qui est de la pastorale du tourisme dans la ville de Rome, creuset de la chrétienté, en collaboration aussi avec les Autorités compétentes du Saint-Siège, certains estiment nécessaire pour les pèlerins qui participent à lÂÂAudience du Pape, dÂÂavoir la possibilité de lieux et dÂÂassistance organisés pour des célébrations eucharistiques à caractère ÂÂ international ÂÂ. En outre, afin de permettre à tous les pèlerins de comprendre immédiatement dans leur langue les paroles du Saint-Père, lÂÂusage de différents moyens a été souhaité (écrans géants avec le texte en plusieurs langues, petites radios, ÂÂ ). 31) En ce qui concerne la difficulté de plusieurs Eglises locales en raison de la grande affluence de touristes à la haute saison et le manque de prêtres, il est souhaité que les Conférences épiscopales dÂÂEurope, avec plus de personnel et de moyens, manifestent leur solidarité en ne faisant pas manquer lÂÂassistance des prêtres durant la période des vacances. Ceux-ci pourraient conjuguer un service pastoral utile avec un repos nécessaire. 32) Dans la mesure du possible, est souhaitée la participation du Conseil Pontifical à des événements liés à la pastorale du tourisme organisés par les Conférences épiscopales des différents pays.
Cité du Vatican, 21 Novembre 2006
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