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  INTERVENTION DU SAINT-SIÈGE
LORS DE LA XIV CONFÉRENCE DES MINISTRES EUROPÉENS
RESPONSABLES DES ADMINISTRATIONS LOCALES ET RÉGIONALES

INTERVENTION DE MGR. JULIUSZ JANUSZ

Budapest
24-25 février 2005

 

Monsieur le Président,

La délégation du Saint-Siège désire tout d'abord remercier le gouvernement de Hongrie pour l'accueil cordial qui lui a été réservé à l'occasion de la XIV Conférence des Ministres responsables des administrations locales et régionales, et pour l'organisation irréprochable de la Rencontre.

Etant donné sa nature particulière, le Saint-Siège ne désire pas entrer dans le détail des programmes spécifiques liés à la mise en place de l'autonomie régionale. Toutefois, ma délégation voudrait apporter sa contribution en rappelant certaines valeurs qui devraient, selon elle, être inclues dans la définition des priorités liées aux politiques en ce qui concerne l'administration au niveau local et régional.

Toute mise en place de l'autonomie régionale doit prendre en compte le bien commun, c'est-à-dire le bien de toutes les personnes et de toute la personne. La raison pour laquelle le pouvoir public existe, non seulement au niveau national, mais également au niveau local et régional, est de servir l'être humain à tous les niveaux d'un Etat, afin d'édifier une société plus libre et plus responsable.

Pour atteindre ce bien commun, la délégation du Saint-Siège souscrit à l'objectif essentiel du "bon gouvernement local et régional" auquel les Etats-membres désirent s'engager au cours de cette Conférence. Un bon gouvernement local et régional représente en effet la conditio sine qua non pour que les Autorités locales et régionales demeurent fidèles à leur mission de servir le bien commun des communautés.

Afin d'être correct, ce gouvernement local et régional exige une forme démocratique de gouvernement, qui est avant tout définie comme la délégation, par les personnes, de certains pouvoirs et de certaines fonctions exercés en leur nom, à leur égard et dans leur intérêt. En tant que démocratiques, les gouvernements au niveau local et régional devraient promouvoir la participation dans la vie publique de toutes les personnes vivant dans la communauté, sans oublier les étrangers qui en font partie. Une participation commune exige une action dans le domaine de l'éducation, de l'information et des communications. Une information adéquate est, en effet, l'un des principaux instruments de la participation démocratique.

De plus, un bon gouvernement au niveau local et régional implique le respect du principe de subsidiarité. Une communauté de plus haut niveau ne devrait pas interférer dans la vie interne d'une communauté d'un niveau inférieur, la privant ainsi de ses fonctions, mais devrait au contraire la soutenir en cas de besoin et l'aider à coordonner ses activités avec les activités du reste de la société, toujours en vue du bien commun. Les besoins de la communauté sont mieux compris et satisfaits par les personnes qui sont proches d'elle et qui traitent ceux qui sont dans le besoin comme leurs prochains.

Toutefois, le principe de subsidiarité n'exclut pas la nécessité de la solidarité des autorités locales et régionales entre elles et avec les autorités centrales, toujours afin de contribuer de façon efficace au bien commun. L'autonomie locale  et régionale ne devrait pas être considérée simplement comme un choix politique, économique et culturel, mais devrait être considérée dans le cadre de la solidarité sans oublier les intérêts plus généraux et les besoins existant dans les secteurs de la société ayant le moins d'influence.

Tout d'abord, la reconnaissance et le respect des droits de l'homme, fondés sur la dignité humaine et reconnus comme principe qui limite l'autorité publique, représentent l'une des bases de la culture européenne, et sont préservés au sein du Conseil de l'Europe par la Convention européenne des Droits de l'homme, patrimoine commun des Etats-membres.

Enfin, un bon gouvernement est un gouvernement dans lequel les Autorités politiques n'oublient pas ni ne sous-évaluent la dimension morale de la représentation politique. Cela consiste dans l'engagement à partager pleinement le destin des personnes et à rechercher des solutions aux problèmes sociaux. Dans cette perspective, l'autorité responsable signifie également une autorité exercée par des personnes qui sont capables d'accepter le bien commun et non pas le prestige ou le profit tiré d'avantages personnels comme le véritable objectif de leur action. En effet, la corruption politique engendre une méfiance croissante envers les Institutions publiques, et conduit à un désengagement progressif des citoyens à l'égard de la vie politique et de ses représentants et, par conséquent, à un affaiblissement des Institutions. A tous les niveaux - national, régional et local - le pouvoir politique devrait être exercé comme un service à la dignité et aux droits de la personne humaine.

Merci, Monsieur le Président.

 

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