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 COMITÉ SPÉCIAL POUR POLITIQUE ET DÉCOLONISATION
DE LA 68e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ONU

INTERVENTION DE MGR. FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, OBSERVATEUR PERMANENT DU SAINT-SIÈGE
PRÈS L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES

New York
Jeudi 7 novembre 2013

Point 51: l’office de secours et de travaux des Nations unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

 

Monsieur le président,

Après avoir examiné avec attention le rapport du commissaire général de l’office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) (A/68/13), ainsi que son discours lors de la rencontre de la commission consultative de l’UNRWA, qui s’est tenue à Amman, en Jordanie, le 16 juin 2013, ma délégation désire attirer l’attention sur les opinions qu’il a exprimées et sur la clarté des solutions qu’il propose pour ce qui est devenu désormais une situation très complexe pour les réfugiés palestiniens dans la région.

Dans cette région, qui est la patrie des premières communautés chrétiennes, l’Eglise catholique connaît les mêmes difficultés sur le terrain que celles auxquelles l’UNRWAest confronté chaque jour. En collaboration avec de généreux organismes donateurs provenant des Etats-Unis, d’Allemagne, du Japon, d’Espagne, des Pays-Bas, d’Irlande, du Royaume-Uni et d’autres pays, le Saint-Siège fournit des services éducatifs, médicaux et sociaux à la population, ainsi que des structures pour la réhabilitation des personnes blessées dans les conflits. Nous offrons ces services sur la base des besoins et non des croyances, à toutes les victimes de l’instabilité politique, économique et sociale de la région. Nos préoccupations, tout comme celles de l’UNRWA, vont au-delà de ces services de base, dans la mesure où ces conflits détruisent les foyers, et laissent les réfugiés sans abri, sans travail et sans défense. Lorsque les soutiens de famille sont affaiblis, emprisonnés ou tués, les familles sans ressource demandent l’assistance des ONG qui prêtent service aux côtés de l’UNRWA dans cette région tourmentée.

Monsieur le président, les préoccupations du commissaire général, illustrées dans ses rapports à l’assemblée générale et à la commission consultative de l’UNRWA, sont les mêmes que celles du Saint-Siège, étant donné que nous sommes confrontés à une présence toujours plus faible des communautés chrétiennes traditionnelles dans le berceau même de la chrétienté. Pour l’UNRWA et pour le Saint-Siège, le coût financier pour offrir ces services à des populations de réfugiés fréquemment déplacées constitue un problème croissant, qui exige une contribution financière accrue de la part des pays donateurs. Toutefois, la situation financière et économique mondiale actuelle empêche l’augmentation des financements, car les pays donateurs doivent lutter contre les dettes et contre un niveau élevé de chômage, en particulier chez les jeunes.

La reprise du processus de paix apporte une certaine espérance à cet avenir sombre. Une paix bona fide entre les Israéliens et les Palestiniens créerait des possibilités d’investissement économique, au lieu de peser sur les pays donateurs et les agences humanitaires ayant besoin de financements supplémentaires. Le succès de la Conférence de paix sur la Syrie, en programme à Genève, apporterait un soulagement supplémentaire aux souffrances des populations de réfugiés palestiennes, qui se retrouvent à nouveau déplacées, à cause de la guerre qui fait rage autour de sept des douze camps de réfugiés palestiniens de l’unrwa en Syrie.

Ma délégation exhorte le Quatuor, ainsi que tous ceux qui participent à la reprise du processus de paix, à n’épargner aucun effort en vue de faciliter les négociations entre Palestiniens et Israéliens. L’objectif doit être d’assurer, à travers les négociations et des compromis raisonnables, deux Etats viables et stables, qui donnent à chacune des parties un Etat indépendant et sûr pour leurs populations. Il s’agit d’une tâche difficile, à la lumière des diversités politiques qui existent au sein de chacune des communautés en conflit et des 64 années tragiques de conflit interminable entre elles.

Monsieur le président, le Pape François a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas le 17 octobre et a exprimé l’espoir que la reprise du « processus de paix puisse apporter des fruits et permette de trouver une solution juste et durable au conflit, dont la fin est un objectif de plus en plus nécessaire et urgent ». Il a également exprimé le vœu que « les parties en conflit puissent prendre des décisions courageuses et déterminées, afin de promouvoir la paix, avec le soutien de la communauté internationale » (Vatican Information Service, année XXII, n. 199, 17.10.2013).

Ma délégation souhaite donc souligner qu’une solution durable dans ces négociations de paix doit inclure le statut de notre Ville Sainte, Jérusalem. Le Saint-Siège soutient fermement « les mesures garanties au niveau international en vue d’assurer la liberté de religion et de conscience de ses habitants », leur droit légitime à la propriété, ainsi que « l’accès permanent, équitable et sans entrave aux Lieux Saints de la part des fidèles de toutes les religions et toutes les nationalités » (cf. A/RES/ES 10/12).

Monsieur le président, ce serait une négligence de la part de ma délégation de ne pas exprimer également notre appréciation aux gouvernements du Liban et de Jordanie pour leur collaboration constante avec l’UNRWA, en vue d’accueillir les réfugiés palestiniens, et qui affrontent à présent de façon héroïque le flux de réfugiés provenant de Syrie, ainsi que la violence sectaire en Irak. Nous ne devons pas rester sourds aux demandes d’aides humanitaires de ces populations de réfugiés. La pacification doit remplacer la logique futile et contre-productive de la violence et de la guerre. N’abandonnons jamais l’espérance que la recherche inlassable de cette paix, si nécessaire et désirée, illumine enfin cette terre si sacrée pour tant de personnes.

 

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