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DISCOURS DU CARDINAL AGOSTINO CASAROLI
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU PORTUGAL,
M. MARIO SOARES*

Vendredi 27 avril 1990

 

Monsieur le Président,

J’ai l’assurance et le plaisir d’interpréter les sentiments des membres du Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, que j’ai l’honneur de présenter à Votre Excellence, en exprimant notre vive satisfaction d’avoir l’occasion de cette rencontre aussitôt après son entretien avec le Saint-Père. En votre personne, nous sommes heureux de saluer la grande famille de la nation portugaise.

Vous retrouvez à Rome, Monsieur le Président, la très longue tradition de la présence portugaise auprès du Saint-Siège et au cœur historique de la Ville. Votre ambassade, une des plus anciennes, occupe une place éminente parmi les représentants des nombreuses nations qui entretiennent des relations suivies avec le Siège Apostolique.

Le nom même du Portugal éveille maints souvenirs, car c’est dans presque toutes les parties du monde que votre peuple, grâce à l’audace de ses navigateurs et de ses explorateurs, a porté sa culture, depuis les entreprises d’Henri le Navigateur ou de Vasco de Gansa. Votre langue demeure aujourd’hui familière à de grands peuples, en Amérique comme en Afrique et en Extrême-Orient.

Vos compatriotes, qui ont implanté le christianisme en tant de lieux, ont joué un rôle irremplaçable dans la croissance de l’Eglise catholique dans le monde. Peut-on oublier, en Italie, que le grand saint franciscain que fut Antoine de Padoue est né à Lisbonne? Pour évoquer un souvenir très récent, il y a quelques mois, j’ai pu rencontrer aux côtés du Pape la vivante Eglise fondée par les Portugais dans l’Archipel du Cap-Vert et en Guinée-Bissau. Et je ne rappellerai que d’un mot la vitalité chrétienne que l’on connaît aussi bien à Goa, à Macao ou à Timor qu’au Brésil, héritage d’une histoire complexe où certaines zones d’ombre ne sauraient laisser oublier les traits de lumière que tous reconnaissent.

Si nous ne sommes plus au temps où Camoëns illustrait l’aventure de son peuple en créant l’épopée moderne avec ses Lusiades, il est vrai que la geste de vos aïeux, forgée dans la foi et avec une indomptable énergie, laisse en bien des régions une empreinte singulière.

Un certain nombre d’entre nous évoquent aujourd’hui la présence de votre pays au sein de la Communauté européenne. Depuis des décennies, en divers lieux de ce continent, étaient allés vivre et travailler beaucoup de vos compatriotes, appréciés pour leurs capacités personnelles et bien insérés dans leurs pays d’accueil, tout en restant fidèles aux sources vives de leur culture nationale. A présent, on se félicite de voir votre pays tout entier participer activement à la vie communautaire qui se développe dans le cadre des institutions européennes.

Monsieur le Président, les Chefs de missions diplomatiques rassemblés aujourd’hui - et vous savez que tous les Ambassadeurs accrédités ne sont pas en résidence permanente à Rome - sont heureux de vous présenter les vœux déférents qu’ils forment pour votre personne, pour l’accomplissement de votre haute mission de Chef de l’Etat du Portugal et pour la prospérité et le bonheur de tous vos concitoyens. En cela, nous rejoignons les vœux que le Saint-Père lui-même vous a exprimés il y a quelques instants.

Puisse votre rencontre avec les Représentants de nombreux pays, qui tiennent à vous manifester leur estime pour le Portugal, vous laisser un souvenir heureux et constituer pour vous un encouragement dans la poursuite de votre tâche au service de vos compatriotes et dans la communauté internationale! ».


*L’Attività della Santa Sede 1990, p.308-309.

 

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