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Mgr Mario ZENARI

Intervention à la 25e session de la Conférence des ministres européens de la famille*

17 juin 1997




Le problème dont traite cette Assemblée est d’une importance fondamentale pour la vie sociale de notre temps et surtout pour la croissance des nouvelles généra­tions, qui voient se dessiner avec inquiétude et insécurité, l’horizon de l’histoire en cette fin de siècle.

La période de l’adolescence est une des phases de la vie que tout homme traverse dans son développement vers la pleine maturité de sa personnalité. Mais, aujourd’hui en particulier, elle est devenue une période problématique et difficile, surtout dans nos sociétés occidentales, caractérisées par une complexité sociale, par un pluralisme culturel, par une précarité des ressources matérielles, et, en Europe, par une série de transformations structurelles et culturelles qui, de par le rapide changement qu’elles entraînent, sont lourdes de conséquences pour les générations à venir.

Toutefois, de nouvelles difficultés contribuent à rendre plus problématique pour les adolescents et les jeunes d’aujourd’hui le plein développement de leur personnalité et leur cheminement vers la maturité.

L’adolescent d’aujourd’hui n’a plus les certitudes et la sécurité des jeunes de son âge des générations passées et doit affronter un avenir plutôt précaire en ce qui concerne son intégration professionnelle et l’affirmation de son identité psychologique et sociale en tant qu’individu, mais surtout car il semble que l’Europe aie pour le moment mis de côté le problème des nouvelles générations, soit parce que leur nombre est en effet moins important qu’auparavant, soit parce que les États sont davantage préoccupés aujourd’hui par les urgences du présent, par les conflits sociaux, par les exigences de la rentabilité économique et par le développement technologique.

Il s’ensuit que l’on fait retomber entièrement le problème du malaise de l’adolescence sur les familles, qui sont le plus directement concernées. La situation s’aggrave également en particulier pour les familles pauvres et marginalisées, économiquement plus faibles et moins préparées sur le plan humain jusqu’à revêtir également des caractères de pathologie et de désespoir. Dans cette perspective, l’adolescence devient véritablement un défi pour la famille.

Toutefois, même dans les situations normales, ce défi ne se présente pas seulement à la famille, mais à toute la société.

C’est ce que nous voudrions brièvement souligner et proposer comme réflexion à cette éminente Assemblée.

Considérer l’adolescence comme un défi posé uniquement à la famille constitue une vision particulièrement restrictive et trompeuse, qui ne correspond pas à la réalité et qui risque de réduire et de limiter le problème à un domaine purement privé, en le reléguant entre les murs du foyer, de façon à ce que la société extérieure puisse s’en désintéresser et se sentir dispensée de l’urgence de créer des conditions structurelles et culturelles favorables au développement intégral de la personnalité de l’adolescent.

Il est nécessaire au contraire d’agir à travers des projets de soutien, qui devraient être guidés sur le plan politique par le principe juridique de la subsidiarité que le Traité de Maastricht envisage également, en le dissimulant dans l’article 3.

En effet, le principe de subsidiarité s’oppose tant à l’individualisme (libéral) qu’au collectivisme (marxiste). C’est un principe régulateur qui modère les attentes à l’égard de l’État, tout comme il peut également les accroître. Que signifie que l’État doit être subsidiaire de la société? Cela signifie mettre l’accent sur le caractère originel des relations sociales et sur les particularités des acteurs sociaux qui se constituent comme réalité autonome.

Repenser le principe de subsidiarité dans le contexte de la société complexe dans laquelle il manque un centre et où augmentent les situations d’urgence dans tous les domaines de la vie, exige de l’interpréter dans une perspective promotionnelle (plutôt que défensive).

Dans cette interprétation promotionnelle, le principe de subsidiarité soutient que l’État (ou la communauté au fonctionnement le plus complexe), se présentant en termes de services et non d’interférence, doit non seulement sauvegarder les communautés infra‑étatiques (ou au fonctionnement le moins complexe, comme la famille), mais également promouvoir de façon active et concrète leur autonomie, en les aidant à obtenir ou à récupérer, dans le cas où elles l’auraient perdue, leur capacité d’autorégulation. Il s’agit de leur fournir les instruments et les structures adaptées pour faire face aux crises du malaise des jeunes, sans qu’elles deviennent dépendantes de ceux qui les aident.

Toutefois, en lien étroit avec cette perspective, il en apparaît aujourd’hui égale­ment une seconde, qui est constituée par l’émergence du processus de globalisation qui se fait jour sur la planète au niveau du libre marché et des réseaux télémati­ques. Mais étant donné que ce processus ne peut se réduire simplement au domaine économique et technologique, sous peine de se retourner contre l’homme, il est appelé à promouvoir une sensibilité et une culture mondiale, qui valorise la famille dans son droit-devoir primordial à l’éducation des enfants et à solliciter également toute une série de politiques sociales à travers la promotion de réseaux de services adaptés, liés entre eux et efficaces en faveur de la famille.

Sur la base du principe de subsidiarité et de globalisation ces politiques devront promouvoir des modalités opportunes pour accomplir une oeuvre éducative, en privilégiant éventuellement la relation école‑famille, mais surtout en visant à un engagement plus profond de la société dans le domaine véritablement éducatif.

Cela comporte les conditions suivantes:

a) sur le plan vertical: l’État doit être subsidiaire de toutes les institutions éducatives et sociales.

b) sur le plan horizontal: les différentes institutions éducatives doivent être subsidiaires entre elles, c’est‑à‑dire s’aider mutuellement, chacune avec son caractère originel et original, en commençant par la famille, qui est l’institution de base ou de départ (étant donné que l’enfant et l’adolescent en sont normalement issus).

Les principaux acteurs sont donc la famille, I’école, les autres domaines dans lesquels se déroule la vie de l’adolescent, ainsi que les institutions politiques.

Pour une action de réseau efficace, il est toutefois nécessaire d’établir un “pacte", un pacte éducatif qui touche les responsabilités de tous ces acteurs en les structurant sous forme d’«entreprise communautaire». Dans le domaine sociologique, il existe aujourd’hui différentes formulations de ce pacte. Parmi les plus intéressantes semblent figurer les théories de la «responsive community» et celle que l’on appelle la «covenant theory». Dans ce schéma, la famille possède un caractère originel et la primauté sur l’éducation.

Mais au centre de ces réseaux, il y a surtout la personne de l’adolescent dont tous les acteurs et toutes les relations doivent être «subsidiaires"

En effet, il est important de comprendre que nous ne nous trouvons plus dans une situation de Gemeinschaft, de communautés relativement fermées et intégrées. Cette configuration n’existe plus. Nous sommes au contraire projetés vers une configuration dans laquelle la communauté est «associative», et constitue un mélange de Gemeinschaft et de Gesellschâft, et où la personne de l’adolescent est au centre d’une série de cercles intersectés qu’aucune relation ni aucun acteur ne peut désormais plus régir seul ou de façon “organique" et exclusive.

Dans ce cadre, pour garantir continuité, cohérence et stabilité à l’avenir de l’identité de l’adolescent, il devient encore plus important que les divers acteurs sociaux assument un mode d’action commun et un framework commun de relations. Ce style ou mode de relation dérive d’un principe de subsidiarité entendu et pratiqué comme un guide relationnel de réseaux, selon lequel les sujets doivent être soutenus à l’aide de ressources externes pour exprimer leurs «potentiels naturels" positifs, même dans les situations pathologiques.

La préoccupation éducative et la formation de l’adolescent deviennent donc la base d’un travail de réseaux, qui anime l’action politique dans le respect des diverses compétences et à la lumière du principe de subsidiarité qui exige du système supérieur d’aider le système inférieur à croître sans pour cela le substituer.

Dans le cadre du thème spécifique de cette Conférence, qui s’est donnée comme objet de réflexion et d’intervention politique "l’adolescent en tant que défi à la famille", la fonction des institutions politiques ne pourra être guidée exclusivement par le principe de la simple analyse des situations, mais avant tout par celui de la coopération synergique, qui vise à fournir les instruments les plus adaptés et efficaces afin que de «défi", l’adolescence devienne plutôt une «ressource" pour la famille et la société.

Et elle peut le devenir réellement, lorsque les choix politiques des gouvernements sont soutenus, inspirés et motivés par une profonde "passion" éducative pour l’adolescent.

«En effet, l’adolescent n’est pas un vase à remplir mais une fleur à faire croître et à développer» .


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.32-33 p.5.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA XXV SESSIONE DELLA CONFERENZA
DEI MINISTRI EUROPEI DELLA FAMIGLIA

INTERVENTO DI MONS. MARIO ZENARI*

Martedì, 17 giugno 1997




Il problema che questa Assemblea sta dibattendo è di fondamentale importanza per la vita sociale del nostro tempo e soprattutto per lo sviluppo delle nuove generazioni, che con segni di grande insicurezza e incertezza stanno affacciandosi sullo scenario della storia di questa fine di secolo.

Il tempo dell’adolescenza è stato sempre una delle fasi della vita che l’uomo ha attraversato nel suo sviluppo verso la maturità integrale della sua personalità. Soprattutto oggi però è diventato un tempo problematico e difficile, in modo particolare nelle nostre società occidentali, caratterizzate dalla complessità sociale, dal pluralismo culturale, dalla precarietà delle risorse materiali, e in Europa, da una serie di trasformazioni strutturali e culturali, che per il loro rapido cambiamento sono cariche di gravi e pesanti conseguenze sulle generazioni future.

Nuove difficoltà però si aggiungono a rendere più problematico agli adolescenti e ai giovani di oggi il pieno sviluppo integrale della loro personalità ed il loro cammino verso la maturità.

L’adolescente di oggi non ha più le certezze e le sicurezze dei suoi coetanei di qualche generazione passata, deve fare i conti con un futuro piuttosto precario per il suo inserimento professionale lavorativo e per il rafforzamento della propria individuale identità psico‑sociale, ma soprattutto perché sembra che l’Europa abbia per il momento rimosso il problema delle nuove generazioni, sia perché di fatto esse sono quantitativamente meno numerose, sia perché gli Stati oggi sono più preoccupati dalle urgenze del presente, dalla conflittualità sociale, dalle esigenze dell’efficienza economica e dello sviluppo tecnologico.

Ne segue che il problema del disagio dell’adolescenza viene fatto ricadere totalmente sulle famiglie, che ne sono le più direttamente coinvolte. La situazione poi si aggrava specialmente per quelle famiglie povere ed emarginate che sono economicamente meno fortunate e umanamente meno preparate, fino ad assumere anche i caratteri della patologia e della disperazione. In questa prospettiva l’adolescenza diventa veramente una sfida alla famiglia.

Tuttavia anche nelle situazioni di normalità tale sfida non è solo della famiglia. Lo è per la società intera.

È quanto vorremmo brevemente evidenziare e proporre come riflessione a questa rispettabile Assemblea.

Considerare l’adolescenza una sfida solo per la famiglia è una visione particolarmente restrittiva e fuorviante, che non corrisponde alla realtà e rischia di ridurre e bloccare il problema in un ambito puramente privato, ghettizzandolo entro le mura domestiche, così che la società esterna se ne possa anche disinteressare e sentirsi esonerata dall’urgenza di creare invece quelle condizioni strutturali e culturali favorevoli al pieno sviluppo integrale della personalità dell’adolescente.

È necessario invece procedere attraverso progetti di sostegno, che politicamente dovranno essere guidati dal principio giuridico della sussidiarietà, che anche il Trattato di Maastricht contempla, adombrandolo, nell’art.3.

Il principio di sussidiarietà infatti si oppone tanto all’individualismo (liberale) che al collettivismo (marxista). Esso è un principio regolatore che modera le aspettative verso lo Stato, così come può anche innalzarle. Cosa vuol dire che lo Stato deve essere sussidiario alla società? Significa mettere l’accento sulla originarietà delle relazioni sociali e sulle soggettività degli attori sociali, che si costituiscono come realtà autonome.

Ripensare il principio di sussidiarietà nel contesto della società complessa dove manca un centro ed è crescente la contingenza in ogni ambito della vita impone di interpretarlo in una prospettiva promozionale (più che non difensiva).

In tale interpretazione promozionale, il principio di sussidiarietà sostiene che lo Stato (o la comunità di ordine funzionalmente più complesso), ponendosi in termini di servizio e non di interferenza deve non solo salvaguardare le comunità infra‑statuali (o di ordine funzionalmente meno complesso come la famiglia), ma deve promuoverne attivamente e concretamente l’autonomia aiutandole ad ottenere o ricuperare, ove l’avessero perduta, la propria capacità di autoregolazione. Si tratta di dar loro gli strumenti e le strutture adeguate per far fronte alle crisi del disagio giovanile, senza che esse diventino dipendenti da chi le aiuta.

In stretta connessione con questa prospettiva però se ne affaccia oggi una seconda, che è costituita dall’emergere del processo di globalizzazione, che sta investendo il pianeta a livello di libero mercato e di reti telematiche. Ma poiché tale processo non può ridursi semplicemente all’ambito economico e tecnologico, pena la sua ritorsione a danno dell’uomo, esso è chiamato a promuovere una sensibilità e una cultura mondiale, che valorizzi la famiglia nel suo dovere‑diritto primario all’educazione dei figli e a sollecitare anche tutta una serie di politiche sociali attraverso la promozione di adeguate reti di servizi tra loro interconnesse ed efficienti a favore della famiglia.

Sulla base del principio di sussidiarietà e di globalizzazione tali politiche dovranno promuovere opportune modalità di fare opera educativa, privilegiando forse il rapporto scuola‑famiglia, ma soprattutto puntando su un maggiore investimento della società in campo propriamente educativo.

Questo comporta che:

a) in verticale: lo Stato debba essere sussidiario verso tutte le agenzie educative e di socializzazione,

b) in orizzontale: le varie agenzie educative debbano essere sussidiarie tra di loro, cioè venirsi incontro a vicenda, ciascuna con la propria originalità e originarietà, a partire da quella della famiglia, che è quella di base o di partenza (dato che il bambino e l’adolescente normalmente esce di lì).

I principali attori quindi sono la famiglia, la scuola, le altre sfere in cui si svolge la vita dell’adolescente e le istituzioni politiche.

Per una efficace azione di rete però è necessario un «patto», un patto educativo che coinvolga le responsabilità di tutti questi attori, strutturandoli in una «impresa comunitaria». In ambito sociologico, si danno oggi varie formulazioni di questo patto. Tra le più interessanti sembrano collocarsi le teorie della "Responsive Community" e la cosidetta "Convenant Theory". In questo schema la famiglia è originaria e ha un suo primato educativo.

Ma al centro di queste reti c’è soprattutto la persona dell’adolescente, verso cui tutti gli attori e tutte le relazioni debbono essere "sussidiari".

È infatti importante comprendere che non siamo più in una situazione di Gemeinschaft, di comunità relativamente chiuse e integrate. Questa configurazione non esiste più. Siamo invece proiettati verso una configurazione in cui la comunità è «associativa», è un mix di Gemeinschaft e di Gesellschaft, e dove la persona dell’adolescente è al centro di una serie di cerchi intersecanti che nessuna relazione e nessun attore può ormai più governare da solo in modo «organico» e totalizzante.

In tale assetto, per garantire continuità, coerenza e stabilità all’orizzonte identitario dell’adolescente, diventa ancora più importante che i vari attori sociali assumano un comune stile di azione e un comune framework di relazioni. Questo stile o modo di relazionarsi è quello di un principio di sussidiarietà inteso e praticato come guida relazionale di rete, secondo la quale i soggetti devono essere sostenuti con l’aiuto di risorse esterne non invasive ad esprimere i loro «potenziali naturali» positivi, anche laddove ci siano patologie.

La preoccupazione educativa e la formazione dell’adolescente diventano quindi la base per un lavoro di rete, che anima l’azione politica nel rispetto delle diverse competenze e alla luce del principio di sussidiarietà che al sistema superiore impone di aiutare il sottosistema inferiore a crescere, senza sostituirvisi.

Nell’ambito quindi del tema specifico di questa Conferenza che si è posta come oggetto di riflessione e di intervento politico all’adolescenza come «sfida alla famiglia», la funzione delle istituzioni politiche non potrà essere guidata solo dal principio della pura analisi delle situazioni, ma soprattutto da quello della Cooperazione sinergica, che mira a fornire gli strumenti più adeguati ed efficaci, perché l’adolescenza da «sfida» diventi piuttosto «risorsa» per la famiglia e per la società.

E lo può diventare realmente, quando la decisionalità politica dei governanti è sostenuta, ispirata e motivata da una profonda «passione» educativa per l’adolescente.

«L’adolescente infatti non è un vaso da riempire, ma un fiore da far crescere e sviluppare».




*L'Osservatore Romano 27.6.1997 p.2.

 

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