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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale sur l’enfance, la jeunesse et le développement national au Vietnam*

Saigon, 14 janvier 1975
 

 
           

L’enfance et la jeunesse sont porteurs de l’espoir et de l’avenir, les leurs d’abord, ceux de leur famille, de leur Pays, du monde entier. Ils sont par excellence l’humanité en voie de développement dans ses promesses et ses aspirations, mais aussi dans sa vulnérabilité et son besoin d’assistance. En se rendant à l’aimable invitation du Gouvernement de la République du Viêt-Nam de participer à la présente Conférence, le Saint-Siège tient présentes à l’esprit ces deux perspectives et il souhaite qu’elles inspirent les travaux que nous entreprenons ensemble ici même. Elles n’ont cessé de commander l’action de l’Eglise dans le champ de l’éducation et de la formation comme dans celui des soins à l’enfance, avant tout à l’enfance handicapée physiquement, socialement et moralement. Nous rejoignons le sens de tous les hommes de bonne volonté en affirmant que l’éducation, entendue dans son acception la plus ample, est le moyen le plus approprié de conduire l’homme a son plein épanouissement pour le bénéfice des autres individus et des communautés auxquelles il appartient. C’est en fonction de ce besoin premier que, pour reprendre une phrase de l’Encyclique Populorum progressio, «la faim d’instruction n’est... pas moins déprimante que la faim d’aliments».
 
Sans doute est-ce pour toute la population qu’un pays en voie de développement doit assumer des formes d’éducation; quelle nation d’ailleurs prétendrait au milieu des crises actuelles pouvoir négliger la rééducation constante de ses adultes en fonction d’exigences en mutation
et auxquelles personne ne se trouve adapté au seul titre de l’expérience acquise? Il reste que l’enfance et la jeunesse constituent le terrain d’élection de la formation et de l’instruction, en vue de leur faire rendre à plein leur formidable potentiel, plus particulièrement dans les pays en voie développement qui méritent la fière qualification de «jeunes nations». C’est un point que les Délégations du Saint-Siège aux diverses instances internationales s’efforcent de relever constamment: le prix des engagements requis pour la jeunesse ne doit jamais faire oublier qu’elle est la valeur la plus sure pour un avenir qu’il est malavisé de considérer comme lointain.           

Nous pensons, pour notre part, que «le plus grand respect est dû à l’enfant», mais ce respect ne va pas seulement à la fragilité de son innocence, il s’adresse aussi à la richesse de ses possibilités et de ses talents. Nous ne saurions oublier de quelle qualité la Sainte Ecriture voit briller la jeunesse: «Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts» (1 Jo 2, 14). Permettez-moi de commenter cette épithète par des termes de Pie XII qui résument bien ce que nous tenons être la vocation de la jeunesse: «des hommes bien formés, des hommes établis intégralement dans la condition inviolable d’images de Dieu; des hommes fiers de leur dignité personnelle et de leur saine liberté; des hommes justement jaloux de leur égalité avec leurs semblables en tout ce qui touche le fond le plus intime de leur dignité humaine; des hommes attachés de manière stable à leur terre et à leurs traditions» (Alloc. du 2 février 1946). J’ajouterai: des hommes capables d’édifier des collectivités neuves, productrices, saines, équilibrées, heureuses. Car, en définitive, le développement intégral de tout l’homme n’est-ce pas son bonheur, idéal qui coïncide avec celui de toute jeunesse? A cet étalon on jugera les moyens susceptibles de la mettre à même de donner sa pleine mesure.          

Ces moyens, les exigences concrètes des situations nationales en déterminent grandement le choix. Il nous faudra cuir compte, en examinant tous les sujets inscrits au Programme de la Conférence, des impératifs du développement au sens technique du mot et du conditionnement concret de chaque pays. Mais ces impératifs, à notre sens, n’évacuent pas les formes institutionnelles classiques de l’éducation, même s’ils les soumettent a des réajustements drastiques. Je fais particulièrement allusion ici à l’ensemble des systèmes d’éducation scolaire à tous les degrés. Responsable à des titres divers d’établissements scolaires regroupant dans le monde entre 30 et 40 millions d’élèves dont une grande partie – l’immense majorité en Asie –, ne sont pas catholiques, l’Eglise estime que l’école reste un facteur capital de développement. Un effort de révision des méthodes et d’adaptation aux requêtes contemporaines et locales est entrepris sur plusieurs points. Dans la mesure où les structures locales le permettent nous nous efforçons en beaucoup de pays de promouvoir ce qu’on appelle souvent la communauté éducative, c’est-à-dire l’intéressement permanent des parents de la communauté locale des anciens élèves à l’instruction impartie aux écoliers et aux étudiants. Il s’agit là d’une contribution importante à un développement harmonieux puisqu’elle cultive le sens de la responsabilité sociale et les possibilités de formation continue dans la société.          

Parmi les nombreux aspects concernant les disciplines, les techniques et les méthodes dignes de retenir l’attention dans l’éducation orientée sur le développement, je n’en soulignerai qu’un à ce stade des débats. La crise alimentaire mondiale qui hélas! n’est pas un slogan vide de contenu, lui confère un relief qui ne lui a été que trop refusé. Il s’agit de l’éducation et de l’instruction données à l’enfance et à la jeunesse du monde agricole. Outre les problèmes de production dont l’urgence se fait de plus en plus dramatique, il y a ici un problème humain fondamental que Paul VI avait évoqué en 1971 devant les participants à la Conférence de la FAO en des termes qu’il a repris dans son Adresse aux participants à la récente Conférence Alimentaire Mondiale: il faut faire en sorte «que les générations montantes n’éprouvent plus ce sentiment débilitant d’être comme des laissés pour compte, des marginaux tenus à d’écart du progrès moderne dans ce qu’il a de meilleur». Ceci ne sera obtenu que si les jeunes apprennent quelle contribution ils apportent à la vie de la nation
comme à celle de leur famille et de leurs communautés plus immédiates, s’ils sont en mesure par leur compétence d’assurer une production intensifiée par une modernisation au rythme adapté à l’état de l’économie du pays et aux richesses plus ou moins abondantes de sa main d’œuvre. Sur ce point, il m’est agréable de citer sans réticence un passage adopté à Bucarest: «Il est recommandé d’intensifier les efforts tendant à déterminer quelles sont, pour chaque pays, les techniques et le méthodes de production les mieux adaptées à la situa tion de la population active, ainsi que l’étude des relations entre les facteurs démographiques et l’emploi». On perçoit la signification d’un tel texte pour l’éducation en milieu rural, notamment dans le post-primaire qu’il faudrait généraliser au niveau de la formation technique et professionnelle adaptée. Je puis vous donner l’assurance que nos institutions d’éducation étudient de près cette nécessité et que plusieurs réalisations correspondantes sont déjà mises en place dans divers pays en voie de développement.           

Il est des circonstances particulières où l’éducation court des périls lourds de conséquences néfastes, indélébiles parfois pour les enfants et les jeunes frustrés de toute formation ou du moins de la régularité de celle-ci. Depuis la fin de la Guerre Mondiale, pour ne pas remonter plus haut, l’Eglise suit avec une anxiété particulière les vicissitudes de la jeunesse entraînée par les mouvements de personnes déplacées, de migrants ou de réfugiés. S’il est de l’intérêt commun d’atténuer les effets de ces perturbations sur la jeunesse, c’est d’abord son droit sacré que tout soit fait pour maintenir ou rétablir en sa faveur les conditions d’accès à un enseignement correspondant à son âge et à la formation déjà reçue. En février dernier, il m’a été donné de constater en certains sites de réimplantation de la République du Viêt-Nam que des écoles des degrés primaire et secondaire fonctionnaient heureusement avant même que l’établissement soit totalement achevé. La présence de maîtres idoines sur place a évidemment facilité les choses mais nous favoriserons dans la mesure de nos moyens de semblables initiatives: notre Conférence ne manquera pas de faire de précieuses suggestions à cet égard.
 
L’effort scolaire ne suffit pas à lui seul. On ne perdra pas de vue le grand nombre de ceux que l’institution scolaire n’encadre pas régulièrement. Et je mentionnerai d’abord, les victimes à cet égard de la dispersion dans la campagne et les préadolescents mis au travail prématurément par leurs parents. Il existe dans nos établissements d’Amérique Latine des tentatives de récupération par ramassage ou par cours hors des heures de travail. Sans aucun doute s’agit-il là de solutions d’urgence au nom desquelles on ne sera jamais autorisé à retarder des réformes plus radicales de structures. Il reste que l’existence de tant de marginaux de l’éducation représente un mal trop évident pour qu’on néglige d’y remédier également à court terme.           

Tout ceci étant dit sur l’éducation et la formation de l’homme qui demain déterminera la vie de son pays, il nous appartient aussi dans la présente Conférence de considérer l’aspect de protection et de récupération de ce qui est le plus vulnérable dans cette partie vulnérable de la communauté humaine que frappent le sous-développement dans ses diverses formes. Intelligemment menée, cette œuvre sert finalement, elle aussi, l’épanouissement des jeunes dans la perspective de l’édification de la communauté nationale. Nous sommes invités à en examiner divers aspects dans les Comités en portant une attention particulière aux problèmes qui se posent dans notre pays hôte: assistance à l’enfance et à l’adolescence, délinquance juvénile, orphelins, enfants handicapés et infirmes, problèmes de la nutrition et de pédiatrie.           

S’il n’appartient pas à la nature du Saint-Siège que sa Délégation se prononce sur les aspects techniques de plusieurs de ces sujets, il en est sur lesquels nous pensons intervenir en Comité, soit parce qu’ils concernent des tâches assumées avec amour et compétence par de nos institutions, soit parce qu’ils touchent aux intérêts les plus hauts de la personne et de la collectivité. Comment traiter de la délinquance juvénile si on ne reconnaît pas dans le jeune dél
inquant une personne humaine à qui a il faut donner ou redonner conscience de ses possibilités d’achèvement pour le plus grand bien aussi des collectivités dans lesquelles elle vit? Qu’une telle ambition enregistre des échecs, c’est certain; qu’elle doive en conséquence toujours se montrer soucieuse de réalisme, cela va de soi; mais en de telles matières, c’est en partant du meilleur de l’homme qu’on a chance de la sauver. Des problèmes divers mais également complexes se posent à l’endroit des orphelins: au Viêt-Nam notamment la générosité chrétienne, jointe à celle de beaucoup d’autres, œuvre très largement dans le secteur. Quelques-unes de ces institutions en tout cas sont préoccupées de trouver et de pratiquer pour ce problème des approches empreintes du sens le plus humain, des méthodes les meilleures et surtout de l’intérêt primordial de l’enfant pour lequel le mieux en principe serait de trouver au pays une famille d’accueil sans pour autant écarter d’autres éventualités.           

Les voies du développement sont multiples; aucune n’est exempte, de risque: dirais-je qu’il en va de même de tout ce qui touche à la jeunesse et à l’enfance. Quels instruments éducatifs et techniques, quelle inspiration morale surtout leur fournirons-nous pour ne pas défaillir sous le fardeau redoutable du développement de leur nation, fardeau que la génération adulte leur transmettra peut-être allégé mais sûrement encore très lourd? Nous en tombons tous d’accord: pour impérieux qu’en soit le besoin, ni la santé physique ni la plus élaborée des formations professionnelles n’y suffiront. La jeunesse est la première à ne pas s’en satisfaire: elle témoigne de plus d’âme et donc de besoin de vertu. C’est ce besoin que nous ne perdrons pas de vue au long de nos travaux sur lesquels la Délégation du Saint-Siège appelle de tout cœur la bénédiction divine.
  


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française 1975, n°6, p.2, 3.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA CONFERENZA INTERNAZIONALE SULL'INFANZIA, LA GIOVENTÙ E LO SVILUPPO NAZIONALE IN VIETNAM

INTERVENTO DI P. HENRI de RIEDMATTEN, O.P.**

Saigon, 14 gennaio 1975

 

 

L’infanzia e la gioventù sono portatori della speranza e dell’avvenire, prima di tutto di loro stessi, poi della loro famiglia, del loro Paese, del mondo intero. Sono per eccellenza l’umanità in via di sviluppo, nelle sue promesse e nelle sue aspirazioni, ma anche nella sua vulnerabilità e nel suo bisogno di assistenza. Accogliendo il cortese invito del Governo della Repubblica del Vietnam di partecipare alla presente Conferenza, la Santa Sede ha presenti nello spirito queste due prospettive e auspica che esse orientino i lavori che intraprendiamo insieme in questo stesso momento. Tali prospettive non hanno cessato di guidare l’azione della Chiesa nel campo dell’educazione e della formazione, come in quello della cura dell’infanzia, prima dl tutto dell’infanzia minorata fisicamente socialmente e moralmente. Noi ci uniamo al sentimento di tutti gli uomini di buona volontà affermando che l’educazione, intesa nella sua concezione più ampia, è il mezzo più appropriato per condurre l’uomo alla sua piena realizzazione, a beneficio degli altri individui e delle comunità alle quali egli appartiene.. Proprio in funzione di questi bisogni primordiali, «la fame di istituzioni – per riprendere una frase dell’enciclica Populorum progressio – non è meno deprimente della fame di alimenti».          

Senza dubbio un Paese in via di sviluppo deve assicurare forme di educazione per tutta la popolazione; d’altra parte quale nazione, in mezzo alle crisi attuali, potrebbe pretendere di trascurare la rieducazione costante dei suoi adulti in funzione di esigenze in trasformazione, e alle quali nessuno si trova preparato per il solo titolo dell’esperienza acquisita? Resta tuttavia fermo che l’infanzia e la gioventù costituiscono il terreno di elezione della formazione e dell’istruzione, in, vista di permettere loro di sviluppare pienamente il loro formidabile potenziale, più particolarmente nei Paesi in via di sviluppo che meritano la fiera qualifica di «giovani nazioni». Un punto che le Delegazioni della Santa Sede in diversi organismi internazionali si sforzano di mettere in rilievo costantemente è questo: il prezzo degli impegni richiesti per la gioventù non deve mai far dimenticare che essa è il valore più sicuro per un avvenire che è imprudente considerare come lontano.          

Noi pensiamo, da parte nostra, che «al bambino è dovuto il più grande rispetto», ma tale rispetto non va soltanto alla fragilità della sua innocenza, ma si rivolge anche alla ricchezza delle sue possibilità e dei suoi talenti. Non potremmo dimenticare di quali prerogative la Sacra Scrittura vede brillare la giovinezza: «Ho scritto a voi, giovani, perché siete forti» (1 Gv. 2, 14). Permettetemi di commentare questo aggettivo con parole di Pio XII, che riassumano bene quella che noi riteniamo sia la vocazione della giovinezza: «Uomini ben formati, uomini stabiliti integralmente nella condizione inviolabile di immagini di Dio; uomini fieri della loro dignità personale e della loro sana libertà: uomini giustamente gelosi della loro uguaglianza con i propri simili in tutto ciò che tocca il fondo più intimo della loro dignità umana; uomini attaccati in maniera stabile alla loro terra e alle loro tradizioni.» (Allocuzione del 2 febbraio 1946). E aggiungerei: uomini capaci di edificare collettività nuove, produttive, sane, equilibrate, felici. Poiché, in definitiva, lo sviluppo integrale di ogni uomo non è forse la sua felicità, ideale che coincide con quello di tutta la gioventù? Da questo campione si giudicheranno i mezzi capaci di metterla in grado di rendere la sua piena misura.          

Le esigenze concrete delle situazioni nazionali determinano grandemente la scelta di questi mezzi. Occorrerà che teniamo conto, analizzando tutti gli argomenti inscritti nel Programma della Conferenza, degli imperativi dello sviluppo nel senso tecnico della parola, e del condizionamento concreto di ciascun Paese. Ma questi imperativi, a nostro parere, non eliminano le forme istituzionali classiche dell’educazione, anche se le sottopongono a drastici riadattamenti. Alludo in particolare, in questo momento, all’insieme dei sistemi di educazione scolastica di ogni grado. Essendo responsabile, per titoli diversi, di istituti scolastici che raccolgono nel mondo tra i trenta e i quaranta milioni di allievi, una gran parte dei quali – in Asia l’immensa maggioranza – non sono cattolici, la Chiesa ritiene che la scuola resti un fattore capitale di sviluppo. Su diversi punti è stato intrapreso uno sforzo di revisione dei metodi e di adattamento alle esigenze contemporanee e locali. Nella misura in cui le strutture locali lo permettono, noi ci sforziamo, in molti Paesi, di promuovere quella che spesso si chiama la comunità educativa, cioè l’interessamento permanente, da parte dei genitori della comunità locale e degli antichi allievi, all’istruzione impartita agli scolari e agli studenti. Si tratta di un contributo importante ad uno sviluppo armonioso, poiché tale comunità coltiva il senso della responsabilità sociale e le possibilità di continua formazione nella società.          

Tra i numerosi aspetti concernenti le discipline, le tecniche e i metodi degni di attirare l’attenzione sull’educazione orientata sullo sviluppo, ne sottolinei particolarmente uno in questa fase dei dibattito. La crisi alimentare mondiale, la quale – ahimè! – non è uno slogan vuoto di contenuto, gli conferisce un rilievo che gli è stato troppo a lungo rifiutato. Si tratta dell’educazione e dell’istruzione impartite all’infanzia e alla gioventù nel mondo agricolo. Oltre ai problemi di produzione, la cui urgenza diventa sempre più drammatica, vi è qui un problema umano fondamentale che Paolo VI aveva ricordato nel 1971 davanti ai partecipanti alla Conferenza della FAO in termini che egli stesso ha ripreso nel suo indirizzo alla recente Conferenza Alimentare Mondiale: bisogna fare in modo che «le generazioni che crescono non provino più quel sentimento deprimente di essere come dei dimenticati, degli emarginati tenuti al di fuori del progresso moderno in ciò che ha di meglio»          

Questo si otterrà solo se i giovani capiscono quale contributo essi apportino alla vita della nazione, come a quella loro famiglia e delle loro comunità più vicine, se sono in grado di assicurare, grazie alla loro competenza, una produzione intensificata da una modernizzazione al ritmo adeguato allo stato dell’economia del Paese e alle ricchezze più o meno abbondanti della sua manodopera.          

Su questo punto, mi piace citare senza reticenza un punto approvato a Bucarest: «Si raccomanda di intensificare gli sforzi tendenti a determinare quali siano per ogni Paese le tecniche e i metodi di produzione più adeguati alla situazione della popolazione attiva, come pure lo studio delle relazioni tra i fattori demografici e l’impiego». Si comprende il significato di un tale testo per l’educazione in ambiente rurale, specialmente nelle scuole secondarie, che occorrerebbe allineare al livello della formazione tecnica e professionale adeguate. Posso assicurarvi che le nostre istituzioni educative studiano da vicino questa necessita, e che parecchie realizzazioni corrispondenti sono gia messe in atto in diversi Paesi in via di sviluppo.          

Vi sono circostanze particolari in cui l’educazione corre pericoli densi con conseguenze nefaste talora indelebili per i bambini e i giovani privati di ogni formazione o per lo meno della regolarità di essa. Dalla fine della guerra mondiale, per non risalire più addietro, la Chiesa segue con ansia particolare le vicissitudini della gioventù trascinata da flussi e spostamenti di persone, emigranti o rifugiati. Se è di interesse comune attenuare le conseguenze di queste perturbazioni sulla gioventù, e prima di tutto suo diritto sacro che sia compiuto tutto il possibile per mantenere o ristabilire in suo favore le condizioni d’accesso ad un insegnamento corrispondente all’età e alla formazione già ricevuta.          

Nel febbraio scorso, ho avuto la possibilità di constatare, in alcuni luoghi di ricostituzione della Repubblica del Vietnam, che scuole di grado primario e secondario funzionavano felicemente prima ancora che l’assestamento fosse totalmente compiuto. La presenza di maestri idonei sul posto ha evidentemente facilitato le cose, ma noi favoriremo, nella misura dei nostri mezzi, simili iniziative; la nostra Conferenza non mancherà di presentare preziosi suggerimenti a questo riguardo.          

Lo sforzo scolastico non basta a se stesso. Occorre non perdere di vista il gran numero di coloro che l’educazione scolastica non inquadra regolarmente. Menzionerei prima di tutti, in proposito, le vittime della diserzione nella campagna e i preadolescenti mandati prematuramente al lavoro dai loro genitori. Nei nostri istituti dell’America Latina esistono tentativi di recupero attraverso riunioni o attraverso corsi al di fuori delle ore di lavoro. Senza dubbio si tratta di soluzioni d’urgenza, in nome delle quali non si sarà mai autorizzati a ritardare riforme più radicali di strutture. Resta il fatto che l’esistenza di tanti emarginati dell’educazione rappresenta un male troppo evidente perché si trascuri di rimediarvi a breve scadenza.          

Detto tutto questo sull’educazione e la formazione dell’uomo che domani determinerà la vita del proprio Paese, spetta a noi nella presente Conferenza anche di considerare l’aspetto di protezione e di recupero di ciò che è più vulnerabile in questa parte vulnerabile della comunità umana, colpita dal sottosviluppo nelle sue diverse forme. Condotta intelligentemente, quest’opera serve alla fine, anch’essa, allo sviluppo dei giovani nella prospettiva dell’edificazione della comunità nazionale. Nei Comitati, siamo invitati ad esaminarne diversi aspetti, ponendo un’attenzione particolare ai problemi che interessano il nostro Paese ospite: assistenza all’infanzia e all’adolescenza, delinquenza giovanile, orfani, bambini minorati e malati, problemi della nutrizione e della pediatria.         

Quantunque non appartenga alla natura della Santa Sede che la sua Delegazione si pronunci sugli aspetti tecnici di parecchi di questi argomenti, ve ne sono alcuni sui quali pensiamo di intervenire in sede di Comitati, sia perché interessano compiti assunti con amore e con competenza dalle nostre istituzioni, sia perché toccano gli interessi più alti della persona e della collettività.          

Come trattare della delinquenza giovanile, se non si riconosce nel giovane delinquente una persona umana alla quale bisogna dare o ridare coscienza delle sue possibilità di inserimento, per il maggior bene anche delle collettività nelle quali vive? Che una tale ambizione registri alcuni fallimenti è certo; che debba di conseguenza sempre mostrarsi ispirata al realismo, anche questo va da sé: ma in queste materie si ha possibilità di salvare l’uomo solo partendo dal meglio che ha.          

Problemi differenti, ma ugualmente complessi si pongono nell’ambito degli orfani; nel Vietnam in modo particolare, la generosità cristiana, congiunta a quella di molti altri, apre larghissime possibilità in questo settore. In ogni caso, alcune di queste istituzioni sono preoccupate di trovare e di praticare per questo problema iniziative improntate al più vivo senso umanitario, metodi che siano i migliori, e soprattutto che indichino l’interesse primario del bambino, per il quale la soluzione migliore in linea di principio sarebbe di trovare nel Paese una famiglia che lo accolga, senza tuttavia scartare altre eventualità.         

Le vie dello sviluppo sono molteplici; nessuna è senza rischio: direi che lo stesso avviene di tutto ciò che riguarda la gioventù e l’infanzia. Quali strumenti educativi e tecnici, soprattutto quale ispirazione morale offriremo loro per non venir meno sotto il fardello formidabile dello sviluppo della loro nazione, fardello che la generazione adulta trasmetterà loro forse alleggerito, ma ancora troppo pesante? Ne siamo tutti d’accordo: per quanto imperioso possa esserne il bisogno, né la salute fisica né la più elaborata delle formazioni professionali saranno sufficienti. La gioventù è la prima a non esserne soddisfatta: essa testimonia di avere un più di anima, e quindi di esigenza di virtù. Non perderemo di vista questo bisogno nel corso dei nostri lavori, sui quali la Delegazione della Santa Sede invoca di tutto cuore la benedizione divina.


 


**L'Osservatore Romano 22.1.1975, p.2

 

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