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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale sur l’enfance, la jeunesse et le développement national au Vietnam (Comité de la pédiatrie)*

Saigon, 16 janvier 1975




La présente discussion, pour autant qu’elle ait concerné le «Family Planning», n’est pas sans avoir posé un certain nombre de questions et sans nous inciter à communiquer à ce Comité un point de vue différent de celui qui semble prévaloir ici. J’entends bien que depuis huit ans le «Family Planning» fait partie de la politique sanitaire acceptée par le Gouvernement au titre des soins à la maternité et à l’enfance et que ce Comité est sollicité de donner son sentiment d’abord sur ses modalités d’exécution. Cependant, nous sommes à une Conférence sur l’Enfance et la Jeunesse et le Développement National. Il y a, a notre sens, un problème de fond à poser qui déborde les problèmes sanitaires. Quelque controversés qui soient les résultats de Bucarest, une des choses qui en est sortie assez clairement c’est qu’il ne saurait y avoir de perspective de régulation démographique que dans le cadre d’une politique complète de population, elle-même solidaire d’une politique de développement.

Les déceptions enregistrées par les vastes campagnes de limitation des naissances entreprises hors d’un tel cadre seraient de nature à en démontrer la nécessité si celle-ci n’était pas évidente par ailleurs. Or, dans une politique de population, la signification des classes montantes est capitale; les très réels problèmes que pose parfois l’aspect quantitatif du problème ne sauraient faire écran devant d’autres éléments également importants. C’est de ceux-ci qu’on doit procéder pour déterminer une politique démographique et non vice-versa. L’absence de toute considération de cet ordre constitue à notre avis une lacune dans nos travaux. Il s’en faut d’ailleurs que les questions touchant l’accroissement de la population soient passibles d’une solution en apparence élémentaire comme la généralisation du «Family Planning», non pondérée d’abord par des considérations plus complexes qu’on ne fait que commencer, aujourd’hui, à aborder.

Loin de moi l’idée de prôner un populationnisme intensif et irraisonné; mais l’autre extrême n’est pas satisfaisant non plus. Nous tenons qu’un dynamisme modéré en cette matière correspond le mieux à l’exigence de la nature humaine individuelle et collective et nous pensons qu’il doit inspirer une politique de population équilibrée, en dehors peut-être de ces extrêmes où il faudra étudier avec soin les mesures à prendre.

La question du «Family Planning» relève aussi d’une politique générale de la famille et il n’est pas sans danger de pousser, ne serait-ce que par le jeu automatique de pressions institutionnelles d’un service sanitaire, vers des mesures, qui, si elles ne sont pas bien pesées, risquent d’ébranler assez vite la structure familiale d’un pays. Il n’est certes pas dans l’intention de tous les agents du «Family Planning» de promouvoir la famille «nucléaire»; d’autres facteurs que la limitation des naissances contribuent d’ailleurs à l’avènement de ce modèle en certaines sociétés; Il reste cependant que souvent l’idéal de la famille «nucléaire» est présenté dans le contexte d’un service de «Family Planning».

Ma question serait ici de savoir dans quelle mesure on a compté avec cette connection. Si comme me l’assurent de nombreux amis Vietnamiens, la Grande Famille reste un garant de la santé morale du peuple de ce pays et permet de résoudre de la façon la meilleure des problèmes urgents comme celui des orphelins, il faudrait s’assurer que la généralisation du «Family Planning» ne nuise pas à son maintien.

Enfin, on s’étonne et on s’inquiète de trouver bien peu de choses dans les documents sur ces éléments capitaux que sont la Motivation et l’Education. Ici, encore, Bucarest a été clair: l’éducation est un élément essentiel de toute action de régulation des naissances, non pas tant l’initiation des techniques ou la présentation assez fruste de l’enjeu, mais l’éducation aux questions les plus profondes imbriquées dans le processus, comme, par exemple, le sens de l’union le respect mutuel des partenaires, l’idéal de famille, la conception équilibrée de l’intérêt des enfants.

Je n’étonnerai personne en disant que nous repoussons, à l’exception d’un seul, les moyens de régulation des naissances mentionnés dans les documents présentés; nous les croyons contraires aux lois de la transmission de la vie. Mais il est une chose sur laquelle doit porter tout notre effort commun; c’est l’exercice d’une paternité responsable dans toutes ses Implications, mais aussi dans toutes ses exigences.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.9 p.5


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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale sur l’enfance, la jeunesse et le développement national au Vietnam (Comité de la pédiatrie)**

Saigon, 16 janvier 1975





The present discussion, as far as it concerned family planning, raises a certain number of questions, and it induces us to communicate to this Committee a different point of view from the one that seems to prevail here. I quite understand that for eight years family planning has been part of the health policy accepted by the Government in the framework of assistance for maternity and child care and that this Committee is called to give its opinion in the first place on the ways in which this programme is implemented. We are, however, at a Conference on Childhood and Youth and National Development. To our mind, there is a fundamental problem to raise which goes beyond health problems. However controversial the Bucharest results are, one of the things that emerged from it very clearly is that there can be no prospect of population regulation except in the framework of a complete population policy, which is itself part of a development policy.

The disappointments met with in the vast campaigns for the limitation of births undertaken outside this framework would show its necessity if the latter were not already evident in other ways. Now, in a population policy the significance of the future generations is of vital importance. The very real problems that the quantitative aspect of the problem sometimes raises cannot conceal the existence of others, which are equally important. To determine a population policy it is necessary to start from these problems and not vice-versa. The absence of any consideration of this order is, in our opinion, a gap in our work. Furthermore, questions regarding the increase of population are far from admitting of an obviously elementary solution such as the generalization of family planning, without taking into consideration the more complex considerations which are only beginning to be tackled today.

Far be it, from me to advocate an intensive and irrational population growth: but the other extreme is not satisfactory either. We are of the opinion that a moderate dynamism in this field corresponds best to the requirements of human nature, individual and collective, and we think that it should inspire a balanced population policy, outside these extremes. With regard to the latter it will be necessary to study carefully the measures to be taken.

The question of family planning also concerns a general family policy. It is not without danger to push, were it only through the automatic play of institutional pressures of a health service, towards measures which, if they are not carefully weighed, may very soon shake the family structure of a country. It is certainly not the intention of all the agents of family planning to promote the «nuclear» family; furthermore, other factors than the limitation of births contribute to the advent of this type of family in certain societies; the fact re­mains, however, that often the ideal of the «nuclear» family is presented in the context of a family planning service.

The question I would like to ask here is to what extent this connection has been taken into account, if, as a number of Vietnamese friends assure me, the large family remains a guarantee of the moral health of the people of this country and makes it possible to solve in the best way urgent problems such as the existence of orphans, it would be necessary to make sure that the generalization of family planning does not threaten its survival.

Finally, it is surprising, and worrying to find very little in the documents about fundamental matters such as Motivation and Education. Here, too, Bucharest was clear: education is an essential element in all action for the regulation of births, not so much the initiation into techniques or the somewhat tattered presentation of what is at stake, but education to the deepest questions involved in the process, such as, for example, the sense of union, the mutual respect of the partners, the family ideal, the balanced conception of the children’s interest.

I will surprise no one when I tell you that we reject, with one exception, the methods of birth regulation mentioned in the documents presented; we believe they are contrary to the laws of the transmission of life. But there is one thing at which our whole joint effort must aim: the exercise of responsible parenthood in all its implications, but also in all its requirements.


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n.10 p.10.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA CONFERENZA INTERNAZIONALE SULL'INFANZIA, LA GIOVENTÙ E LO SVILUPPO NAZIONALE IN VIETNAM

INTERVENTO DI P. HENRI de RIEDMATTEN, O.P.***

Saigon, 16 gennaio 1975

 




La discussione presente, relativa al «Family Planning», non si esaurisce senza lasciare sospeso un certo numero di questioni, e ci spinge a fare presente a questo Comitato un punto di vista diverso da quello che sembra prevalere in questa sede. Comprendiamo che da otto anni il «Family Planning» fa parte della politica sanitaria, accettato dal Governo nel quadro dell’assistenza alla maternità e all’infanzia, e che questo Comitato deve innanzitutto esprimere il proprio parere circa le modalità del programma. Tuttavia, ci troviamo a partecipare ad una Conferenza sull’Infanzia, la Gioventù e lo Sviluppo. A nostro avviso c’è un problema di fondo che va affrontato innanzitutto, e che supera i problemi sanitari; per quanto controversi e discutibili siano i risultati di Bucarest, una delle conclusioni che sono state tratte sostiene la possibilità di una prospettiva di controllo demografico soltanto nel quadro di una politica integrale per tutta la popolazione, naturalmente orientata anch’essa a una politica di sviluppo.

Gli insuccessi registrati dalle vaste campagne di limitazione delle nascite intraprese al di fuori di una tale prospettiva ne dimostrerebbero con palmare evidenza la necessità, se questa non si imponesse già altrimenti.

E’ chiaro che in una politica demografica il significato delle future generazioni è determinante; i problemi, quanto mai concreti, che l’aspetto quantitativo della questione comporta non nascondono l’esistenza di altri altrettanto importanti. Per determinare una politica demografica occorre partire da questi e non viceversa; l’assenza di ogni considerazione di questo genere costituisce, secondo noi, una carenza nei nostri lavori. Ci mancherebbe d’altronde che i problemi concernenti l’accrescimento della popolazione fossero suscettibili di una soluzione in apparenza elementare come la generalizzazione del «Family Planning», senza prendere in esame le considerazioni più complesse che al giorno d’oggi si comincia appena a considerare.

Non vogliamo affatto propagandare un ripopolamento intensivo e irrazionale; però nemmeno l’altro estremo è soddisfacente. Siamo convinti che in un tale campo un dinamismo moderato corrisponda meglio di qualunque altra cosa alle esigenze della natura umana, individuali e collettive, e che questo atteggiamento debba ispirare una politica demografica equilibrata, al di fuori da quegli estremi circa i quali sarà bene studiare le misure da prendere.

Il problema del «Family Planning» concerne anche una politica generale della famiglia; non sarebbe senza rischi prendere misure – non fosse anche per il gioco automatico di pressioni istituzionali esercitate su un servizio sanitario – che, se non ben ponderate, rischierebbero di sgretolare in fretta le strutture familiari di un Paese. Certamente non tutti gli agenti del «Family Planning» si propongono di propagandare la famiglia «nucleare»; d’altronde, altri fattori al di fuori della limitazione delle nascite contribuiscono all’affermarsi in talune società di questo tipo di nucleo familiare. Rimane tuttavia il fatto che spesso un simile prototipo di famiglia è presentato come ideale nel contesto di un servizio del «Family Planning».

Vorremmo chiedere in quale misura si sia tenuto conto di questa connessione. Se, come sostengono diversi amici vietnamiti, la famiglia numerosa rimane comunque una garanzia della salute morale della popolazione di questo Paese e permette di risolvere nella maniera migliore problemi urgenti come quello degli orfani, bisognerebbe assicurarsi che la generalizzazione del «Family Planning» non nuoccia alla sua sopravvivenza.

Infine, stupisce ed inquieta, il trovare ben poco, nei documenti della conferenza, su problemi fondamentali come la Motivazione e l’Educazione. Anche su questo punto a Bucarest si è stati chiari: l’educazione è un elemento essenziale per ogni azione di regolamentazione delle nascite. Questo non significa tanto l’iniziazione a tecniche particolari o la logora presentazione della posta in gioco, ma l’educazione ai problemi più profondi come, ad esempio, il significato dell’unione, il reciproco rispetto tra i partners, l’ideale della famiglia, la concezione equilibrata dell’interesse dei bambini.

Nessuno si stupirà se diciamo di respingere tutti, tranne uno solo, i mezzi di regolamentazione delle nascite menzionati nei documenti presentati, perché li crediamo contrari alle leggi di trasmissione della vita. C’è però un obbiettivo al quale deve puntare ogni nostro comune sforzo, ed è l’esercizio di una paternità responsabile in ogni sua funzione, ed in ogni sua esigenza.



***L'Osservatore Romano 17-18.2.1975, p.6.

 

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