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Mgr Silvio LUONI

Intervention à la 57e Conférence internationale du travail (OIT)*

16 juin 1972




Monsieur le Président,

Les félicitations que les Honorables Délégués qui m’ont précédé vous ont adressées étaient sans doute bien méritées, car la manière souple et énergique mais toujours habile avec laquelle vous présidez cette Conférence contribue à affirmer le prestige dont l’OIT jouit dans le mande du travail.

La Délégation du Saint-Siège est heureuse de s’associer à tous ceux qui ont dit du bien de vous et de l’OIT, car tout ce qui renforce l’Organisation est motif de satisfaction de sa part.

Bien que le Saint-Siège ne soit pas membre de l’OIT, il a toutefois face à l’Organisation, toujours gardé une attitude de collaboration à cause de l’existence des domaines d’intérêts communs entre l’OIT et le Saint-Siège, qui tous les deux, visent à la promotion humaine des travailleurs.

La présence de Paul VI dans cette salle, à l’occasion du 50e anniversaire de l’OIT n’avait pas simplement une signification de sympathie et d’estime mais elle témoignait de l’appui moral de l’Eglise à l’action de l’OIT en faveur de la justice sociale. La Délégation du Saint-Siège voudrait aussi féliciter le Directeur général. Monsieur Jenks, pour son rapport si riche et si stimulant dans lequel, même les questions les plus techniques sont vivifiées d’un souffle de profonde humanité.

C’était d’ailleurs le thème proposé: «Le défi que la technique pose à la liberté humaine» qui exigeait la chaleur et la conviction dont il a fait preuve en l’abordant.

Une discussion approfondie serait extrêmement intéressante sur ce sujet si actuel et si dramatique, mais je dois me limiter à certaines parties du Rapport, ou pour mieux dire, à des réfle­xions inspirées d’une réalité qui constitue l’objet des préoccupations du monde entier, à savoir: La défense de l’environnement.

Honorables Délégués, il n’est pas question de répéter ce qu’on a si bien et si longuement dit déjà à ce propos. Je voudrais, plutôt, attirer votre attention sur un aspect du problème de l’environnement qui est peut-être moins connu ou moins considéré mais non moins important, c’est-à-dire: la défense écologique par rapport aux problèmes du dé­veloppement.

Aujourd’hui, les sonnettes d’alarme pour la détérioration du milieu naturel retentissent presque partout dans le monde. La pollution écologique est devenue la cible de toutes les conférences et de toutes les rencontres internationales.

On a tendance à la considérer comme une espèce de boite de Pandore, comme la source principale de tous les maux de l’humanité.

Bien sûr, personne ne saurait nier ses effets négatifs de tout genre. Mais per­sonne aussi ne saurait nier que la problème n’a pas la même dimension dans tous les pays. Il est donc bien d’éviter toute généralisation et toute exagération.

A Stockholm, on a parlé d’une psychose de la pollution écologique qui amènerait à négliger les exigences de justice sociale des pays en voie de développement et l’on a, très à propos, rappelé que la misère est la pire des pollutions. Pourtant, si l’on envisage des mesures à prendre qui comporteraient des sacrifices pour tous, il serait quand même évident que les pays en voie de développement ne doivent pas payer les conséquences d’une situation dont ils ne sont responsables qu’en partie minime. Il serait doublement injuste que les pays qui n’ont pas encore participé aux avantages du développement industriel qui est le grand accusé de la pol­lution écologique, en restent encore exclus à cause des mesures mises en place pour remédier à ses conséquences négatives sur l’équilibre écologique.

Cette seconde injustice serait encore plus grande que la première.

On peut donc comprendre assez bien certaines hésitations des pays pauvres face aux mesures envisagées pour la protection de l’environnement qui pourraient ralentir ou mettre en danger leur développement et donc la promotion de leur population.

Si des mesures s’imposent, elles ne doivent pas être, comme on dit familièrement, mises en place sur leur dus. La recherche de l’équilibre écologique doit être accompagnée du souci duo juste équilibre de prospérité, c’est-à-dire, du souci de la protection de l’environne­ment social représenté par la justice.

Monsieur le Président, il y a aussi un autre aspect du problème du développement que j’aimerais définir par la protection de l’environnement culturel des pays en voie de développement. Le Directeur général, dans la conclusion de son rapport, a fort opportunément rappelé la nécessité d’une vigoureuse contribution de l’OIT et du monde du travail à la réalisation de la deuxième décennie des Nations unies pour le développement. (Partie II, page 77). Il est évident qu’il faut absolument éviter certaines erreurs qui ont provoqué l’échec partiel de la première décennie et le sens de frustration qui en a été la conséquence.

On a par exemple souvent oublié que le développement intégral de l’homme et par lui, de la société, ne peut pas être planifié uniquement en fonction des valeurs socio-économiques. Il y a un développement socio-économique qui au nom de la technique, pourrait devenir anti-culturel. Il serait grand temps de considérer avec plus de sérieux les con­clusions des anthropologues qui nous disent que ce qui est politique, social et économique, pour être fonctionnel, doit être culturel, c’est-à-dire, situé dans une sorte d’environnement humain qui est la culture d’un peuple. Il ne suffit pas d’exporter des modèles de développe ment si l’on ne tient pas compte de la réalité locale, car il n’existe pas des clichés du développement qui soient valables de manière universelle.

A chaque culture, ses modèles, si l’un veut éviter le phénomène de rejet culturel qui, à certains moments, secoue violemment le tissu social d’un pays à la manière de ce qui se passe dans l’organisme humain lorsqu’il n’a pas été préparé à certaines transplantations. Que signifie le retour à l’authenticité de la part de certains pays du tiers-monde si non, une défense contre les facteurs contraires ou considérés comme tels a sa propre culture?

Certains systèmes et certains modèles introduisent dans les cultures des éléments perturbateurs qui à la longue deviennent gravement dommageables pour l’âme des peuples et la conscience des individus.

Il est donc nécessaire que les structures, les institutions, les programmes que l’on juge les meilleurs du point de vue de «l’idéologie industrielle » soient repensés en fonction de la culture de ceux qui sont supposés en être les bénéficiaires.

C’est une tâche qui appartient à la fois à ceux qui exportent les modèles de la technique du développement et a ceux qui les reçoivent, qui trop souvent par manque de créativité économique et sociale se limitent à copier ce qui a été fait ailleurs.

Dans ce domaine, on doit féliciter l’OIT qui, à travers le Centre international de perfectionnement professionnel et technique de Turin, cherche à préparer des experts capables d’interpréter les systèmes et la technique en formes nouvelles qui puissent refléter le génie particulier des peuples pour le plus grand bien individuel et social de chacun.

C’est précisément ce que fait l’Eglise dans sa contribution au développement, en cherchant surtout à y associer les plus pauvres et les moins favorisés, en les aidant à se valoriser selon leurs propres traditions dans leur contexte culturel.

Voici, Monsieur le Président, les quelques réflexions suggérées par la lecture du Rapport du Directeur général qui a très opportunément insisté sur la priorité à donner aux valeurs humaines dans le cadre de la défense du milieu du monde du travail, car l’épanouissement de la personne humaine est l’objet et la mesure de tout progrès réel soit-il technique, économique ou social.

Soyez assuré, Monsieur le Président, que toute initiative de la part de l’OIT qui aura pour but de promouvoir et protéger les droits fondamentaux de la personne humaine tels que la Justice et la Liberté, sera accueillie et appuyée avec la plus grande faveur de la part du Saint-Siège car, comme l’a dit le Pape Paul VI dans son message à la Conférence de Stockholm: «L’Homme est la première et la plus grande des richesses».


*CIT p. 324-325.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.27 p.9.

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Mgr Silvio LUONI

Intervention à la 57e Conférence internationale du travail (OIT)**

16 juin 1972



The congratulations that preceding speakers extended to you, Sir, have certainly been well deserved, for the flexible, energetic; and intelligent manner in which you are presiding over this session contributes to endorsing the prestige of the ILO in the labour world. The Delegation of the Holy See is glad to associate itself with all those who have said good of you and of the ILO, for anything that strengthens the Organisation is a motive of satisfaction to this Delegation.  

Although the Holy See is not a Member of the ILO, it has always wished to co-operate with the Organisation because of the existence of common interests between the ILO and the Holy See, both of which aim at improving the conditions of the workers in­a human sense.

The presence of Pope Paul VI in this hall at the time of the fiftieth anniversary of the ILO was not only an expression of friendship and esteem but also bore witness to the moral support of the Church for ILO action in favour of social justice. The Delegation of the Holy See would also wish to congratulate the Director-General for his rich and stimulating Report, in which the most technical questions are enlivened by a breath of deep humanity.

Moreover, it is the theme chosen – the challenge of technology to human freedom – that calls for the warmth and conviction the Director-General shows in discussing it.

A thorough discussion of this topical and dramatic subject would be extremely interesting, but I must restrict myself to certain parts of the Report, in other words, to the reflections arising out of the defence of the environment, a matter of concern to the whole world.

I shall not repeat what has already been said with such competence in this regard; I shall rather draw your attention to an aspect of the environmental problem that is perhaps less well known or less discussed but not less important, the defence of the ecology in relation to problems of development. Today alarm bells are sounding almost everywhere for the deterioration of the natural environment. Ecological pollution has become the centre of dis­cussion at all International Conferences and Meetings. It is regarded as a kind of Pandora's box, the main source of all the ills of humanity.

Of course no one can deny that it has all kinds of negative effects, but no one can deny either that the problem has not the same dimensions in all countries. It is wise, then, to avoid generalisation and exaggeration in regard to it. At Stockholm mention has been made of a psychosis of ecological pollution that would lead to neglecting the requirements of social justice for the developing countries, and it has been wisely pointed out that poverty is the worst of pollutions.

However, if action is being considered that would involve sacrifices for all, it is evident that the developing countries should not pay for a situation for which they are responsible to only a very slight extent. It would be doubly unjust if the countries that have not yet participated in the advantages of industrial development, which is blamed for ecological pollution, should be excluded from development because of action taken to remedy its negative consequences on ecological balance.

The second injustice would be even greater than the first.

One may thus understand certain hesitations on the part of the poor countries in the face of the measures envisaged for the protection of the environment that might slow up or endanger their own development and the advancement of their population. If action is required, these countries should not be made to pay the cost.

The search for ecological balance should be accompanied by concern for a just and balanced prosperity, that is to say, we should protect the social environment represented by justice.

There is another aspect of the problem of development, which I should like to define as the protection of the cultural environment of the developing countries. The Director-General, in the conclusion to his Report, wisely recalls the need for a vigorous contribution by the ILO and the world of labour to the success of the Second Development Decade of the United Nations. It is evident that we must avoid certain errors, which caused the partial failure of the First Development Decade and the sense of frustration resulting from this.

For instance, it has often been. forgotten that the all-round development of man, and through him of society, cannot be planned only in terms of social or economic values. There is a kind of socio-economic development that might, in the name of technology, become anti-cultural. It is high time to pay more serious attention to the conclusions of anthropologists who tell us that what is political, economic and social, if it is to be successful, must also be cultural; that is to say that it must fit into a kind of human environment formed by the culture of a people. It is not sufficient to export patterns of development if local realities are not taken into account, for there are no development patterns of universal validity.

Each culture must be allowed its own patterns, if one wishes to avoid the phenomenon of cultural rejection, which at certain moments shakes the social tissue of a country, as happens to the human organism when it has not been prepared for certain transplantations. What is the meaning of the return to tradition in certain countries of the third world but defence against factors that are contrary, or considered to be contrary, to their own cultures?

Some systems and some patterns introduce into cultures disturbing elements that finally become gravely harmful to the soul of peoples and the spirit of individuals.

It is therefore necessary for the structures, institutions and programmes considered best from the point of view of "industrial ideology" to be re-examined in terms of the culture of those who are supposed to benefit from them.

This is a task both for those who export models of development technique and for those who receive them and who – lacking economic and social imagination – merely copy what has been done elsewhere.;

In this connection we must congratulate the ILO, which seeks through the International Centre for Advanced Technical and Vocational Training at Turin to prepare experts who can interpret systems and techniques in new ways reflecting the special genius of peoples for the greatest individual and social benefit of all.

This is precisely what the Church does in its contribution to development; it seeks above all to give the poorest and least privileged a part in development, by helping them to develop in accordance with their own traditions and in their own cultural context.

These are the few reflections suggested by reading the Report of the Director-General, which very rightly insists on the priority to be given to human values in defending the working environment; for the development of the human personality is the object and the measure of all real progress, be it technical, economic or social.

You may be certain that any initiative on the part of the ILO aimed at promoting and protecting the fundamental rights of the individual, such as justice and freedom, will be welcomed and supported by the Holy See because, as Pope Paul VI said in his message to the Stockholm Conference: " man is the first and greatest of the riches of the earth ".


**Record of Proceedings 1972, n°15, p.294-295.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE
ALLA 57ma CONFERENZA INTERNAZIONALE DEL LAVORO (OIT)

INTERVENTO DI MONS. SILVIO LUONI***

 Venerdì, 16 giugno 1972

 

Signor Presidente,

Le espressioni di apprezzamento a lei rivolte dagli Onorevoli Delegati che mi hanno preceduto sono senza dubbio ben meritate, poiché il modo vivace ed energico, ma sempre abile, con cui presiedete questa Conferenza contribuisce a confermare il prestigio di cui l’O.I.T. gode presso il mondo del lavoro.

La Delegazione della Santa Sede è lieta di associarsi a quanti hanno manifestato la loro stima a voi e all’OIT., perché tutto ciò che rafforza l’Organizzazione è per essa motivo di soddisfazione.

Sebbene la Santa Sede non sia membro dell’O.I.T, tuttavia ha sempre dimostrato nei confronti dell’Organizzazione un atteggiamento di collaborazione dal momento che sussistono dei campi d’interesse comune tra l’O.I.T e la Santa Sede, entrambi infatti si preoccupano della promozione umana del lavoratori.

La presenza di Paolo VI in questa sala, in occasione del cinquantesimo anniversario dell’O.I.T., non ha avuto soltanto un significato di simpatia e di stima, ma ha testimoniato il sostegno morale della Chiesa all’attività dell’O.I.T. in favore della giustizia sociale. La Delegazione della Santa Sede desidera esprimere la sua riconoscenza al Direttore Generale Signor Jenks per la sua relazione così ricca e stimolante nella quale anche i problemi di natura più strettamente tecnica sono stati vivificati di un soffio di profonda umanità.

D’altra parte lo stesso tema – «La sfida che la tecnica lancia alla libertà umana» – richiedeva il calore e la partecipazione di cui egli ha dato sì ampia prova.

Sarebbe estremamente interessante una discussione approfondita su questo argomento così attuale e drammatico, ma debbo limitarmi ad alcune parti della relazione, o per meglio dire ad alcune riflessioni ispirate da una realtà che costituisce l’oggetto delle preoccupazioni di tutto il mondo, cioè: la difesa dell’ambiente.

Onorevoli Delegati, non si tratta di ripetere ciò che così bene e così ampiamente è stato già detto a tale proposito. Vorrei piuttosto richiamare la vostra attenzione su un aspetto del problema dell’ambiente che è forse meno noto e meno preso in considerazione, ma è non meno importante, cioè la difesa ecologica in rapporto ai problemi dello sviluppo.

Attualmente, campanelli d’allarme per l’inquinamento dell’ambiente naturale si sentono suonare in tutto il mondo. La polluzione ecologica è diventata pane quotidiano di tutte le conferenze e di tutti i convegni internazionali.

Si tende a considerarla come una sorta di vaso di Pandora, come la fonte principale di tutti i mali dell’umanità.

Nessuno, certamente, potrebbe negarne le conseguenze negative di vario genere. Ma nessuno potrebbe negare altresì che il problema non ha la stessa dimensione in tutti i paesi. E’ bene dunque evitare ogni generalizzazione ed ogni esagerazione.

A Stoccolma, si è parlato di una psicosi della polluzione ecologica che potrebbe condurre a trascurare le esigenze della giustizia sociale dei Paesi in via di sviluppo, e si è ricordato, proprio a questo riguardo, che la miseria è il peggiore degli inquinamenti. Pertanto, se si deciderà di prendere certe misure che comporteranno sacrifici per tutti, sarà quanto meno evidente che i Paesi in via di sviluppo non dovranno pagare le conseguenze di una situazione della quale essi non sono responsabili che in una piccolissima parte. Sarebbe una duplice ingiustizia che i Paesi i quali non sono ancora stati resi partecipi dei vantaggi dello sviluppo industriale (il quale è il grande accusato dell’inquinamento) ne rimanessero ancora esclusi con la scusa di rimediare così alle sue conseguenze negative sull’equilibrio ecologico.

Questa seconda ingiustizia sarebbe ancora più grande della prima.

Si possono ben capire quindi certe esitazioni dei Paesi poveri di fronte alle misure ipotizzate per la protezione dell’ambiente che potrebbero rallentare e mettere a repentaglio il loro sviluppo, e perciò la promozione umana dei loro popoli.

Se certe misure sono da prendersi urgentemente, non dovranno comunque, essere prese a loro discapito.

La ricerca dell’equilibrio ecologico deve essere accompagnata dalla preoccupazione di un giusto equilibrio di prosperità, vale a dire dalla preoccupazione della protezione dell’ambiente sociale, cioè dalla promozione della giustizia.

Signor Presidente, c’è anche un altro aspetto del problema dello sviluppo che vorrei mettere in luce per la protezione dell’ambiente culturale del Paesi in via di sviluppo. Il Direttore Generale, nella parte conclusiva della sua relazione, ha molto opportunamente richiamato la necessità di un cospicuo contributo dell’O.I.T. e del mondo del lavoro alla realizzazione del secondo decennio dello Sviluppo promosso dalle Nazioni Unite (Parte II, pag. 77). E’ chiaro che si debbono evitare nel modo più assoluto certi errori che hanno provocato il parziale fallimento del primo decennio dello sviluppo e il senso di frustrazione che ne è scaturito.

Si dimentica spesso, per esempio, che lo sviluppo integrale dell’uomo, e quindi della società, non può essere semplicemente programmato in funzione dei valori socio-economici. C’è un sviluppo socio-economico che, in nome della tecnica, potrebbe diventare anticulturale.

Ci sarà tempo per considerare in modo più approfondito le conclusioni degli antropologi, secondo i quali ciò che è politico, sociale ed economico, per essere funzionale deve essere culturale, cioè situato in una specie di contesto umano che è la cultura di un popolo. Non basta esportare modelli di sviluppo se non si tiene conto della realtà locale, poiché non esistono modelli di sviluppo che siano universalmente validi.

A ciascuna cultura i suoi modelli, se si vuole evitare il fenomeno del rigetto culturale che, in certi momenti, scuote violentemente il tessuto sociale di un Paese nello stesso modo in cui viene sconvolto l’organismo umano quando non è stato preparato a certi trapianti. Che cosa significa il ritorno all’autenticità da parte di certi Paesi del Terzo Mondo se non una difesa contro i fattori contrastanti, o considerati tali, con la loro cultura?

Certi sistemi e certi modelli introducono nelle culture degli elementi perturbatori che nei tempi lunghi diventano gravemente deleteri per lo spirito di un popolo e per la coscienza degli individui.

E’ dunque necessario che le strutture, le istituzioni, i programmi che vengono giudicati i migliori dal punto di vista dell’«ideologia industriale» siano ripensati in funzione della cultura di coloro che si ritiene debbano esserne i beneficiari.

E’ un compito che appartiene sia a quelli che esportano i modelli della tecnica dello sviluppo, sia a quelli che li ricevono, i quali troppo spesso, per carenza di creatività economica e sociale, si limitano a ricalcare quanto hanno fatto gli altri.

In questo campo, ci si deve congratulare con l’O.I.T. che, tramite il Centro Internazionale di perfezionamento professionale e tecnico di Torino, si propone di preparare esperti capaci di interpretare i sistemi e la tecnica in forme nuove che possano riflettere il genio particolare dei popoli per il più grande bene individuale e sociale di ciascuno.

E’ precisamente quanto fa la Chiesa con il suo contributo allo sviluppo, cercando di impegnare i più poveri e i meno favoriti, aiutandoli a valorizzarsi secondo le loro proprie tradizioni nel loro contesto culturale.

Ecco, Signor Presidente, le riflessioni suggeritemi dalla lettura della relazione del Direttore Generale, il quale ha molto opportunamente insistito sulla priorità da dare ai valori umani nel quadro della difesa dell’ambiente del mondo del lavoro, poiché lo sviluppo della persona umana è lo obiettivo e la misura di ogni reale progresso, sia esso tecnico, economico o sociale.

Le assicuro, Signor Presidente, che ogni iniziativa intrapresa dall’O.I.T, allo scopo di promuovere e difendere i diritti fondamentali della persona umana, come la Giustizia e la Libertà, sarà accolta e sostenuta con la più grande simpatia dalla Santa Sede, perché, come ha detto Papa Paolo VI nel suo Messaggio alla Conferenza di Stoccolma, «L’Uomo è la prima e la più grande delle ricchezze della terra».


***L'Osservatore Romano 2.7.1972 p.2.

 

 

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