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Mgr Silvio LUONI

Intervention à la 25e Assemblée mondiale de la Santé*

Genève, 17 mai 1972




Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de conclure le long marathon de la discussion générale. Je dois avant tout, reconnaître que les honorables délégués qui m’ont précédé, avaient toutes les bonnes raisons de vous féliciter pour votre nomination. Vous avez su conduire de manière savante et équilibrée les travaux de l’Assemblée Générale qui se déroulent pour la satisfaction de tous. Je pense donc interpréter le sentiment de l’Assemblée en vous témoignant sa reconnaissance.

Mais bien sûr, le mérite revient aussi à ceux qui ont préparé et organisé cette assemblée, et en premier lieu au Directeur Général de l’OMS, le Docteur Candau et à sa formidable équipe de collaborateurs, des plus directs aux plus éloignés.

C’est une joie sincère de constater, qu’aujourd’hui, l’OMS se présente avec une efficacité, un style – et je dirais aussi avec une élégance – qui en font une organisation vraiment «first class», comme l’a si justement affirmé quelqu’un ici. C’est pour cela que la Délégation du Saint-Siège partage pleinement le souci du Directeur général de garder à cette Organisation son esprit universel, son caractère mondial, son idéal humanitaire dans le sens le plus vrai, c’est-à-dire, d’un lieu de rencontre, de dialogue et de collaboration de tous ceux qui sont vraiment et seulement préoccupés de la santé de la grande famille humaine.

Honorables Délégués qui représentez dans cette assemblée vos gouvernements, vous savez comme personne ne le sait, que gouverner signifie servir. Un service que les gouvernements rendent aux hommes de leurs pays et du monde entier, car l’humanité ne cesse d’apprendre que certains problèmes ne se résolvent qu’à travers la collaboration et la coopération internationales. La santé est un de ces problèmes.

Au delà de certaines réalités qui peuvent nous diviser, il y en a d’autres bien plus importantes qui doivent nous unir. Les agents pathologiques, eux, ne connaissent malheu­reusement ni frontières, ni divisions: ils ne demandent pas de passeport pour entrer dans les différents pays du monde. Ils nous rappellent, de manière dramatique, le danger d’une épidémie qui, s’il existe pour tous, est encore plus menaçant pour les catégories sociales les plus pauvres et donc les plus exposées Car elles sont le moins protégées. De là la nécessité d’une collaboration qui est l’intérêt de tous.

Ceci dit, je vais formuler quelques réflexions.

Vous le savez, Monsieur le Président, le Saint-Siège n’est pas membre de 1’OMS. Mais cela ne l’empêche pas de collaborer de manière la plus étroite, avec une organisation dont il partage les idéaux et appuie les programmes. Avant tout, les idéaux. Il y a, sans aucun doute, une certaine analogie entre les idéaux humanitaires de l’OMS et ceux de l’Église: notamment la lutte contre la souffrance et les maladies, et la recherche de tous moyens de promotion humaine, et donc de la santé physique et psychique, qui sont des éléments fondamentaux de l’équilibre humain. Bien que sa mission s’adresse avant tout à l’esprit, l’Église n’oublie pas l’unité fondamentale et la complexité de l’homme, «cet inconnu» comme l’a déclaré jadis un médecin, Alexis Carrel. Ce n’est pas sans raison que le message de l’Église est souvent précédé d’une activité d’assistance sanitaire, qui, dans certains cas, devance même celle des pouvoirs constitués; activité qui se poursuit, même après la mise en place de services publics. C’est pour cela, qu’en partageant les idéaux de l’OMS, le Saint-Siège appuie ses programmes.

Monsieur le Président, je ne vais pas vous ennuyer avec des chiffres et des détails techniques, mais permettez-moi ici de mentionner les milliers d’instituts sanitaires, fondés et soutenus par l’Église, dans le monde, et surtout dans les pays en voie de développement. Qu’il me soit permis également de mentionner les centaines d’hommes et de femmes, religieux et laïcs, qui travaillent à plein temps dans tous les domaines de la médecine, au service de l’humanité souffrante. Mais je tiens à souligner tout particulièrement l’activité des jeunes qui sont toujours là où la souffrance humaine suscite des élans de générosité et de fraternité inspirés du christianisme. Il y a ici, un des aspects les plus positifs d’une situation mondiale qui, heureusement, ne présente pas seulement des côtes de désespoir, mais qui a aussi beaucoup de motifs d’espérance, dans un monde qui vraiment devrait devenir la terre des hommes.

A ce propos, Monsieur le Président, en référence au Rapport du Directeur Général qui a été le thème de la discussion qui va se terminer, la Délégation du Saint-Siège est heureuse de témoigner sa satisfaction pour l’importance donnée aux problèmes de l’hygiène du milieu, c’est-à-dire de l’environnement humain. La rupture de l’équilibre naturel risque de se répercuter sérieusement sur celui qui l’a provoquée: c’est-à-dire l’homme. Il avait été appelé à maîtriser cet équilibre, et il l’a souvent détruit. Il advient maintenant, comme dans l’histoire de l’apprenti sorcier, que le progrès technique va se retourner contre son auteur, avec la même force que celle d’un boomerang. Le progrès humain n’a pas marché au même pas que le progrès technologique. La nature violée se venge. De plus en plus, on entend répéter que l’existence même de la race humaine est en danger. Mais, si nous n’en sommes pas encore arrivés à ce point, nous sommes déjà parvenus à déshumaniser certains aspects de notre société, et à contester, de différentes manières, la valeur même de la vie humaine. Il est donc bien naturel, qu’à côté de préoccupations légitimes soulevées par la détérioration continue de l’habitat humain, se fassent entendre les préoccupations non moins légitimes de l’opinion publique frappée par la vague montante de la légalisation de l’avortement qui risque de devenir une véritable fabrique d’anges, ou comme l’a dit récemment un magazine anglais un «Baby Killing by licence». Une opinion publique qui s’étonne aussi de la faveur et de la promotion données à certains systèmes de contrôle des naissances tels que la stérilisation.

On a donc déjà oublié l’horreur qui, à la fin de la seconde guerre mondiale, a frappé le monde effrayé et incrédule, face à la révélation de ce qui se passait dans les camps d’élimination? Il n’y a pas tellement de différence morale entre la stérilisation subie et celle soi-disant volontaire mais acceptée à la suite de pressions psychologiques. Parallèlement, il n’y a pas tellement de différence du point de vue moral, entre l’homicide et le suicide. Il s’agit bien d’une destruction de la vie humaine ou, de toutes façons, d’un attentat à la dignité et aux droits de la personne humaine, ce qui, sous certains aspects, est encore plus pénible, car on arrive à légaliser ce que la conscience humaine a toujours refusé.

Il est donc bien, qu’à côté des sonnettes d’alarme qui retentissent presque partout, s’élève aussi la voix prestigieuse et très écoutée de l’OMS, qui rappelle à tout le monde, que l’homme est l’objet et la mesure de tout progrès réel. L’Organisation mondiale est là pour accomplir sa tâche fondamentale, qui est la protection de la vie humaine sous toutes ses formes. Dans la défense de l’homme et de toutes les valeurs humaines, l’OMS pourra toujours compter sur l’appui total et désintéressé de l’Église qui, en tant qu’experte d’humanité, comme l’a dit Paul VI aux Nations unies à New York, est toujours là pour défendre l’homme et sa dignité.


*Actes officiels de l’OMS n.202 p.197-199.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.23 p.8.

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XXV ASSEMBLEA MONDIALE DELLA SANITÀ

INTERVENTO DI MONS. SILVIO LUONI*

Ginevra, 17 maggio 1972



Onorevoli Delegati, che rappresentate in questa assemblea i vostri Governi, voi sapete meglio di ogni altro che governare significa servire. Un servizio che i Governi rendono agli uomini dei loro Paesi e del mondo intero, poiché l’umanità non cessa di imparare che alcuni problemi si risolvono soltanto attraverso la collaborazione e la cooperazione internazionali. La salute è uno di questi problemi. Al di là di certe realtà che ci possono dividere, ce ne sono altre molto più importanti che ci devono unire. Gli agenti patologici non conoscono, purtroppo, né frontiere né divisioni: non hanno bisogno del passaporto per entrare nei diversi Paesi del mondo. Essi ci rammentano, in maniera drammatica il pericolo di una epidemia che, se esiste per tutti, è ancora più minaccioso per le categorie sociali più povere quindi più esposte, perché meno protette. Da qui la necessità di una collaborazione che è nell’interesse di tutti.
Detto questo, desidero formulare alcune riflessioni.

Ella sa, Signor Presidente, che la Santa Sede non è membro dell’OMS. Ma ciò non le impedisce di collaborare nel modo più stretto con una organizzazione di cui condivide gli ideali e appoggia i programmi.

Prima di tutto gli ideali.
Esiste senza alcun dubbio una certa analogia tra gli ideali umanitari dell’O.M.S. e quelli della Chiesa: in particolare, la lotta contro la sofferenza e le malattie, e la ricerca di ogni mezzo di promozione umana, quindi della salute fisica e psichica, che sono elementi fondamentali dell’equilibrio umano.

Quantunque la sua missione sia rivolta prima di tutto allo spirito, la Chiesa non dimentica l’unità fondamentale e la complessità dell’uomo, «questo sconosciuto» come l’altra volta l’ha definito un medico, Alexis Carrel. Non senza ragione il messaggio della Chiesa è spesso preceduto da un’attività di assistenza sanitaria che, in certi casi, previene quella degli stessi poteri costituiti: attività che prosegue anche dopo la messa in atto dei servizi pubblici.

Per questo lo Santa Sede, mentre condivide gli studi dell’OMS, ne appoggia anche i programmi.
Signor Presidente, io non voglio tediarla con cifre e dettagli tecnici, ma mi permetta di menzionare qui le migliaia di istituti sanitari fondati e sostenuti dalla Chiesa nel mondo, soprattutto nei Paesi in via di sviluppo.

Mi sia permesso parimenti di ricordare le centinaia di migliaia di uomini e di donne, religiosi e laici che lavorano a tempo pieno, in tutti i campi della medicina, al servizio dell’umanità sofferente.

Ma tengo a sottolineare in modo tutto particolare l’attività dei giovani, che sempre sono presenti là dove la sofferenza umana suscita slanci di generosità e di fraternità ispirati dal cristianesimo. È questo uno degli aspetti più positivi d’una situazione mondiale che, fortunatamente, non presenta solo aspetti scoraggianti, ma ha anche molte ragioni di speranza, in un mondo che realmente dovrebbe diventare la terra degli uomini.

A questo proposito, Signor Presidente, in riferimento al Rapporto del Direttore Generale che è stato il tema della discussione che sta per terminare, la Delegazione dello Santa Sede è lieta di testimoniare la sua soddisfazione per l’importanza data ai problemi dall’igiene del luogo, cioè dell’ambiente umano. La rottura dell’equilibrio naturale rischia di ripercuotersi seriamente su colui che l’ha provocata, cioè l’uomo. Egli che era stato chiamato a dominare questo equilibrio, l’ha spesso distrutto.

E accade ora, come nella storia dell’apprendista stregone, che il progresso tecnico si rivolti contro il suo autore, con la forza di un boomerang. Il progresso umano non è avanzato con lo stesso passo del progresso tecnologico. La natura violata si vendica. Con sempre maggior frequenza si sente ripetere che l’esistenza stessa della razza umana è in pericolo.

Pur non essendo arrivati ancora a questo punto, noi siamo già pervenuti alla disumanizzazione di certi aspetti della nostra società e alla contestazione, in maniere diverse, del valore stesso della vita umana. E’ dunque ben naturale che, accanto alle legittime preoccupazioni sollevate dal continuo deterioramento dell’«habitat» umano, si facciano sentire le preoccupazioni non meno legittime dell’opinione pubblica, colpita dall’ondata crescente di legalizzazione dell’aborto, che rischia di diventare una vera fabbrica di angeli o, come ha detto recentemente una rivista inglese, una «legalizzazione della Strage degli Innocenti ». Una opinione pubblica che è anche stupita per il favore e le facilitazioni date a certi sistemi di controllo delle nascite, quale quello della sterilizzazione.

Si è dunque già dimenticato l'orrore che, alla fine della seconda guerra mondiale, ha colpito il mondo sbigottito e incredulo, dinanzi alla rivelazione di ciò che succedeva nei campi di sterminio? Non vi è poi molta diversità morale tra la sterilizzazione subita e quella che si dice volontaria, ma accettata in seguito a pressioni psicologiche. Allo stesso modo non vi è grande differenza dal punto di vista morale, tra l’omicidio e il suicidio.

Si tratta di una vera distruzione della vita umana o, comunque, di un attentato alla dignità e ai diritti della persone umana, ciò che, sotto certi aspetti, è ancora più penoso, perché si arriva a legalizzare ciò a cui la coscienza umana si è sempre ribellata.

E’ bene dunque che oltre ai campanelli d’allarme che risuonano quasi ovunque, si elevi anche la voce autorevole e ascoltatissima dell’O.M.S., per ricordare a tutto il mondo che l’uomo è l’oggetto e la misura di ogni reale progresso.

L’Organizzazione mondiale è là per adempiere al suo compito fondamentale, che è la protezione della vita umana sotto tutte le forme. Nella difesa dell’uomo e di tutti il valori umani, l’O.M.S. potrà sempre contare sull’appoggio totale e disinteressato della Chiesa che, in quanto esperta in umanità come l’ha definita Paolo VI alle Nazioni Unite a New York, è sempre pronta per difendere l’uomo e la sua dignità.


*L'Osservatore Romano 28.5.1972, p.2.

 

 

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