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INTERVENTION DE S.EXC. MGR MARTINO,
À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ONU
À 5 ANS DE LA CONFÉRENCE MONDIALE SUR LE DÉVELOPPEMENT SOUTENU DES PETITS ÉTATS INSULAIRES

 

Monsieur le Président,

Etant donné les intenses négociations qui ont eu lieu au cours des derniers mois, ne serait-il pas prudent de dire que la préparation de cette Session spéciale a commencé lorsqu'a pris fin aux Barbades, la Conférence mondiale sur le Développement soutenu des petits Etats insulaires? Ma délégation pense que c'est le cas.

A cette époque, il y a tout juste cinq ans, parlant au nom du Saint-Siège, je soulignais que la Conférence des Barbades était «le premier carrefour sur le chemin de la Conférence des Nations unies sur l'Environnement et le Développement à Rio».

Aujourd'hui, nous sommes parvenus à un nouveau croisement sur ce qui, d'une route, est devenue une autoroute qui s'étend du présent à l'avenir. Il y a eu des obstacles, mais des progrès continuent à être accomplis sur le chemin vers un développement soutenu.

Ma délégation est intéressée par le résultat de cette Session spéciale, car le Saint-Siège a toujours reconnu le caractère central de la personne humaine dans les préoccupations sur le développement soutenu. Ce premier principe de la Déclaration de Rio doit continuer de guider chaque initiative entreprise au nom du développement.

Le respect de la dignité et de la liberté de chaque personne concernée par le développement doit être la force motrice de notre travail. Il est donc vrai que l'amélioration de la qualité de vie pour tous, en particulier pour les habitants des petits Etats insulaires, doit être dès à présent l'objectif prioritaire ainsi que pour la mise en place future de ce Programme d'action. Ces programmes doivent être élaborés et mis en place non seulement en théorie, mais également en fonction des besoins réels des hommes, femmes et enfants aujourd'hui et pour les générations futures.

Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II a souligné cet équilibre entre le développement économique et social lors de sa visite en Jamaïque et en Papouasie-Nouvelle Guinée, lorsqu'il a dit:

«Chers amis, lorsque vous contemplez votre merveilleux pays, avec ses jungles et ses grands fleuves, ses montagnes et ses vallées profondes, ses volcans et ses mers infinies, rendez grâce à Dieu, dont la bonté est sans fin. La multitude de vos langues et de vos traditions font de vous une merveilleuse tapisserie que Dieu tisse à l'image d'une famille de peuples divers, mais unis, auxquels il désire donner ses Bénédictions» (Discours lors de la cérémonie de départ de Papouasie-Nouvelle Guinée, 18 janvier 1995, in O.R.L.F. n 5 du 31 janvier 1995).

«Il est tant que les chrétiens de l'île cherchent à s'assurer que les principes qui dirigent la vie politique, sociale et économique sont conformes à la loi de Dieu et à l'Evangile. Il est temps de travailler ensemble pour vaincre les effets de l'injustice et de l'exploitation, pour contrer le manque d'intérêt aux besoins des pauvres et des exclus, le manque de respect pour la dignité et la valeur de chaque personne, particulièrement des femmes et des enfants» (Homélie lors de la Messe à Kingston, Jamaïque, 10 août 1993, in O.R.L.F. n. 33/34 du 17/24 août 1993).

«Comme citoyens, vous devriez ressentir le besoin de travailler à améliorer votre pays, et à assurer à la société un développement dans l'honnêteté et la justice, l'harmonie et la solidarité» (Homélie lors de la béatification de Pierre To Rot, 17 janvier 1995, in O.R.L.F. n. 5 du 31 janvier 1995).

Les secteurs d'action prioritaire, identifiés par la Commission sur le Développement soutenu attirent l'attention sur le fait que le Programme d'action demeure un «cadre précieux et vivant pour les efforts accomplis actuellement en vue d'un développement soutenu».

Les débats qui entourent les petits Etats insulaires révèlent que personne ni aucun groupe ne vit dans l'isolement. Ce qui touche l'un touche les autres. Ma délégation pense que les bénéfices qui découleront des débats sur les problèmes et les solutions apportées en vue d'éliminer les obstacles qui empêchent le développement continu des petits Etats insulaires seront ressentis dans toutes les parties du monde.

Dans cette compréhension de la solidarité humaine, nous ne pouvons pas perdre de vue la nécessité d'une gestion responsable qui exige une attention au bien commun; personne, ni aucun groupe de personnes ne peut avoir le droit de déterminer leur relation à l'univers. Le bien commun universel transcende les intérêts des agendas nationaux, politiques et individuels et les limites du temps.

La gestion responsable et la véritable solidarité humaine sont dirigées vers tous les domaines critiques qui ont fait l'objet de débats au cours de ce processus de révision et doivent également demeurer le point de départ dans les débats sur l'accès aux services sociaux de base. Les effets du changement de climat, le problème des ressources d'eau, la protection de l'environnement côtier et marin, la mobilisation des ressources d'énergie et l'apport du tourisme doivent être considérés dans le contexte de la santé, de l'éducation, de l'alimentation, du logement et de la sécurité.

En vue des progrès accomplis au cours de ces débats, le Saint-Siège désire souligner que l'aide apportée, aussi louable et nécessaire soit-elle, ne suffit pas à couvrir tous les aspects de la solidarité humaine qui doit être offerte à ceux qui en ont besoin. Les nations doivent œuvrer en vue de créer des structures internationales nouvelles, plus justes, et donc plus efficaces dans des domaines comme l'économie, le commerce, le développement industriel, les finances et le transfert de technologie.

L'Eglise catholique continuera de développer et de promouvoir des programmes spécifiques dans les domaines critiques visant à améliorer la vie humaine dans certaines des régions les plus pauvres et les moins développées des petits Etats insulaires en voie de développement, et ce faisant, contribuera à améliorer la vie pour tous.

Ma délégation salue les progrès accomplis lors de cette Session spéciale et attend avec impatience les initiatives futures qui constitueront la prochaine étape en vue de réaliser les objectifs d'un développement soutenu pour tous.

 

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