The Holy See
back up
Search
riga

INTERVENTION S.E. MONS. JEAN-LOUIS TAURAN  
À LA 9ème RÉUNION DU CONSEIL DES MINISTRES
DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DES PAYS MEMBRES
DE L’ORGANISATION POUR LA SÉCURITÉ
ET LA COOPÉRATION EN EUROPE (OSCE)*

Mardi, 4 décembre 2001

Madame la Présidente,

Bien volontiers je m’associe aux orateurs qui m’ont précédé pour exprimer la gratitude de la Délégation du Saint-Siège pour la tâche réalisée cette année par la présidence de la Roumanie.

On comprendra que je mentionne, entre autres, les initiatives menées à bien par la présidence en matière de liberté de religion.

Il est, en effet, de la première importance, en ces temps où la religion est utilisée trop souvent à des fins politiques ou, pire encore, pour tuer au nom de Dieu, de proclamer clairement que les convictions religieuses, librement choisies et traduites dans la vie personnelle et collective, sont une richesse et une chance pour chacun et pour la société tout entière. Ceci permet de mesurer l’importance et la symbolique puissante du jeûne proposé par le Pape Jean-Paul II, le 14 décembre prochain, ainsi que l’invitation lancée aux Représentants des religions du monde, à se retrouver à Assise, le 24 janvier prochain.

Plus que jamais, après le 11 septembre dernier, la communauté internationale a besoin de réfléchir sur la manière de promouvoir efficacement une culture de la paix. La violence, les conflits non résolus, la peur de l’autre, la revendication d’une identité souvent construite sur l’opposition à l’autre, le refus du dialogue font qu’aujourd’hui les revendications des minorités ethniques, le sort des réfugiés, le rôle de la loi et des valeurs de la démocratie sont encore pour certains pays des chantiers ouverts.

Une coopération sans faille s’impose donc pour éliminer les facteurs sociaux et économiques qui engendrent la frustration des personnes, minent la sécurité internationale et entravent le bon fonctionnement des institutions internationales. Les instruments juridiques ne manquent pas pour agir avec succès; ce qui manque souvent c’est la volonté politique de les mettre en oeuvre.

Dans ce contexte, ma Délégation considère positif l’engagement de l’OSCE à renforcer également la dimension économique et écologique de l’Organisation.

Madame la Présidente, encore une fois, je voudrais souligner combien le Saint-Siège apprécie le patrimoine des documents et des institutions de l’OSCE. Si l’on pense à des réformes de structures et de fonctionnement - ce qui a été un peu le leitmotiv du travail de cette année – il faut également souligner que ces réformes, sans doute nécessaires, ne doivent pas affaiblir la capacité de l’Organisation de mener à bien son propre mandat. Certes, une gestion efficace est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’OSCE mais, en même temps, il convient d’éviter une bureaucratisation qui affaiblirait la souplesse du mode des rencontres et des actions de l’Organisation.

Personne ne s’étonnera que ma Délégation soutienne les diverses initiatives prises pour revigorer la dimension humaine de l’Organisation, en particulier celles qui concernent les enfants et les femmes.

Dans les situations de conflit, ce sont ces catégories de personnes qui subissent en premier lieu les conséquences les plus dramatiques de la violence armée. Notre Organisation se doit sans doute de les protéger plus efficacement et de les associer plus étroitement à la construction quotidienne de la réconciliation et de la paix.

Madame la Présidente, en remerciant les autorités roumaines pour l’hospitalité qu’elles nous offrent pour cette rencontre à Bucarest, j’assure d’ores et déjà le Portugal, qui prend la relève, de la collaboration du Saint-Siège pour les mois à venir et je souhaite à tous les peuples représentés ici un futur de paix et de prospérité.


*L'Osservatore Romano 6.12.2001 p.2.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.50 p. 5.

 

 

top