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CONSISTOIRE ORDINAIRE PUBLIQUE SUR LE MOYEN ORIENT

INTERVENTION  DU CARD. PIETRO PAROLIN, SECRÉTAIRE D'ÉTAT

   

Je voudrais remercier avant tout Votre Sainteté pour l’opportunité qui m’a été accordée de parler au cours de ce consistoire consacré au Moyen-Orient, au lendemain de la clôture de la IIIe assemblée générale extraordinaire du synode des évêques.

Comme on le sait, du 2 au 4 octobre dernier ont été convoqués au Vatican, sur la volonté du Pape, les représentants pontificaux présents au Moyen-Orient pour réfléchir sur la situation dramatique qui sévit depuis longtemps dans la région. A travers cette rencontre, le Saint-Père a voulu manifester la proximité et la solidarité de toute l’Eglise à l’égard des personnes qui souffrent des conséquences des conflits en cours. Une attention particulière a été consacrée aux chrétiens et aux groupes qui sont persécutés à cause de leur croyance religieuse, en particulier dans certaines zones de l’Irak et de la Syrie, par l’organisation appelée «Etat islamique».

La présence des nonces de la région nous a permis de connaître de près la situation des chrétiens dans les divers pays, ainsi que celle du contexte dans lequel ils vivent.

A cette réunion, dont le thème principal était «La présence des chrétiens au Moyen-Orient», ont pris part, outre les supérieurs de la secrétairerie d’Etat, également ceux des dicastères de la Curie romaine qui ont des responsabilités directes à l’égard de l’Eglise catholique au Moyen-Orient, qui ont contribué à favoriser une vision d’ensemble. La présence également des observateurs permanents du Saint-Siège auprès des Nations unies et du nonce apostolique auprès de l’Union européenne, a voulu souligner la dimension et les conséquences internationales de ce drame. En effet, ces derniers expriment dans le domaine multilatéral la position du Saint-Siège sur diverses questions et entretiennent continuellement des contacts avec les représentants diplomatiques de nombreux pays.

Les participants à la réunion ont manifesté avant tout leur gratitude au Saint-Père pour l’initiative et pour sa présence au début des travaux. Un riche échange d’informations a eu lieu, qui a permis une évaluation de la situation, à partir de l’expérience directe sur le terrain pour voir ce que peut faire l’Eglise et ce qui peut être demandé à la communauté internationale pour répondre à la triste situation actuelle.

Nous sommes profondément frappés de voir les menaces croissantes à la paix et troublés par les conditions des communautés chrétiennes, ainsi que d’autres qui vivent dans la région. Les défis qui se présentent sont nombreux. Permettez-moi d’identifier certains points et certaines lignes de travail qui peuvent résumer ce qui a été l’objet de réflexion au cours de la rencontre en question:

Une situation actuelle inacceptable

Avant tout, nous avons écouté avec émotion et avec une grande préoccupation le témoignage des atrocités inouïes perpétrées par différentes parties dans la région, mais en particulier par les fondamentalistes du groupe appelé Etat islamique, une organisation qui foule aux pieds le droit et adopte des méthodes terroristes pour tenter d’étendre son pouvoir: tueries de masse, décapitation de qui a une opinion différente, vente de femmes au marché, enrôlement d’enfants dans les combats, destruction des lieux de culte... cela a contraint des centaines de milliers de personnes à fuir leurs foyers et à chercher refuge ailleurs dans des conditions de précarité, et en étant soumises à des souffrances physiques et morales. Tout en condamnant clairement ces violations non seulement du droit humain international, mais des droits humains les plus élémentaires, a été réaffirmé le droit des réfugiés à retourner vivre dans la dignité et la sécurité dans leur pays et dans leur milieu. Il s’agit d’un droit qui doit être soutenu et garanti aussi bien par la communauté internationale que par les Etats, dont les personnes déplacées sont les citoyens. Ce sont des principes fondamentaux comme la valeur de la vie, la dignité humaine, la liberté religieuse, et la coexistence pacifique et harmonieuse entre les personnes et entre les peuples qui est en jeu.

Situation politique

Au cours de la réunion, il a été question de la situation politique de la région, notamment dans une perspective historique, pour tenter de mieux comprendre les tragédies actuelles dans un cadre d’ensemble. A la longue crise syrienne et à la fragilité et instabilité irakienne, qui se sont aggravées au cours des derniers mois, s’ajoutent en effet d’autres situations politiques très complexes.

Il apparaît toujours plus clairement que les conflits qui sévissent dans la région constituent l’une des menaces les plus sérieuses à la stabilité internationale, de même que les conflits qui ont lieu dans d’autres régions ont une influence directe également sur le Moyen-Orient.

La paix au Moyen-Orient doit être recherchée non pas à travers des choix unilatéraux imposés par la force, mais à travers le dialogue qui conduit à une solution «régionale» et complète, qui ne doit négliger les intérêts d’aucune des parties.

En particulier a été soulignée l’urgence de favoriser une solution politique juste et durable au conflit israélo-palestinien comme contribution décisive pour la paix dans la région et pour la stabilisation de toute la région. A cet égard, avaient été ouvertes des espérances de paix avec le pèlerinage du Saint-Père en Terre Sainte et la rencontre de prière qui a suivi au Vatican avec les présidents israélien et palestinien. Le récent conflit à Gaza rappelle que la situation est grave et difficile, mais il faut renouveler les efforts diplomatiques en vue d’une solution juste et durable qui respecte les droits des deux parties en conflit.

Il a également été question du rôle de l’Iran dans la résolution de la crise en Syrie et en Irak et dans la lutte elle-même contre le groupe appelé Etat islamique. La participation de l’Iran, la multiplication et l’amélioration de ses relations avec la communauté internationale contribueront à favoriser également une solution satisfaisante à la question nucléaire.

Il a été fait référence en particulier à la situation du Liban, qui souffre gravement de la situation politique des deux pays limitrophes, la Syrie et Israël, et de toute la région. Des alliances et de puissants intérêts des grands pays menacent la réelle indépendance et souveraineté du pays des cèdres. Le Saint-Siège a toujours soutenu auprès de la communauté internationale l’idée d’un Liban indépendant, souverain, intègre et libre qui constitue un «message» de coexistence des divers groupes qui le composent, comme le disait Jean-Paul II. Le conflit syrien a fait croître la tension et l’instabilité politique au Liban qui, d’autre part, n’a pas la capacité d’accueillir un nombre très élevé de réfugiés syriens (environ un million et demi). Le pays traverse une période d’instabilité institutionnelle avec la vacance de la présidence de la République depuis le mois de mai. Etant donné qu’il s’agit de l’unique pays du Moyen-Orient où le président est un chrétien maronite et où les chrétiens en général jouent un rôle de première importance également au niveau institutionnel, cela justifie le fait que le Liban a joui et continue de jouir d’une considération favorable de la part du Saint-Siège. Il suffit de rappeler la célébration de l’assemblée spéciale du synode des évêques pour le Liban et l’exhortation apostolique Une nouvelle espérance pour le Liban qui a suivi.

Je ne veux pas m’étendre sur ce point, mais je voudrais ajouter uniquement un thème qui a été et continue d’être l’objet d’une attention particulière également de la part de la presse. Je me réfère au débat sur l’emploi de la force pour arrêter les agressions et pour protéger les chrétiens et les autres groupes victimes des persécutions. A cet égard, on a répété qu’il est licite d’arrêter l’agresseur injuste, mais toujours dans le respect du droit international, comme l’a affirmé également le Saint-Père. Toutefois, on a vu clairement que l’on ne peut confier la résolution du problème à la seule réponse militaire. Celui-ci doit être affronté de façon plus approfondie à partir des causes qui en sont à l’origine et qui sont exploitées par l’idéologie fondamentaliste. En ce qui concerne le soi-disant Etat islamique, il faut prêter attention également aux sources qui soutiennent ses activités terroristes à travers un appui politique plus ou moins manifeste, ainsi qu’à travers le commerce illégal de pétrole et la fourniture d’armes et de technologie.

En termes plus généraux, au début des travaux, Sa Sainteté a soulevé un thème d’une grande importance qui se trouve à la racine de cette horreur et de bien d’autres: le trafic d’armes. A un moment particulièrement grave, étant donné le nombre croissant de victimes provoquées par les conflits qui ont explosé au Moyen-Orient, la communauté internationale ne peut fermer les yeux face à cette question, qui revêt une profonde importance éthique.

L’exode des chrétiens

Une préoccupation particulière a été manifestée pour la diminution de la présence des chrétiens au Moyen-Orient, un problème qui nous préoccupe déjà depuis longtemps et qui s’est aggravé encore plus au cours des derniers mois. Des milliers de chrétiens, effrayés par ce qui pourrait leur arriver, ont été contraints de tout quitter: famille, maison, terre, etc. D’autres ont vendu ou quasiment cédé leur propriété dans le but de payer les «passeurs» qui les font arriver en Europe ou dans d’autres pays. L’exode des chrétiens semble ne pas s’arrêter. C’est pourquoi on a répété qu’un Moyen-Orient sans ou avec peu de chrétiens, comme le rappelle l’exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente: «n’est plus le Moyen-Orient, car les chrétiens participent avec les autres croyants à l’identité si particulière de la région. Les uns sont responsables des autres devant Dieu. Il importe donc que les dirigeants politiques et les responsables religieux comprennent cette réalité et évitent une politique ou une stratégie qui privilégie une seule communauté et qui tendrait vers un Moyen-Orient monochrome qui ne reflètera en rien sa riche réalité humaine et historique» (EMO). Nous ne pouvons nous résigner à penser au Moyen-Orient sans les chrétiens qui, comme l’a dit le Saint-Père lors de son intervention à la plénière de la Congrégation pour les Eglises orientales en 2013, «depuis deux mille ans, y confessent le nom de Jésus, insérés en tant que citoyens de plein droit dans la vie sociale, culturelle et religieuse des nations auxquelles ils appartiennent». En effet, les chrétiens jouent un rôle fondamental en tant qu’artisans de paix, de réconciliation et de développement.

Certains patriarches et évêques ont élevé leur voix pour tenter de réduire cet exode des chrétiens en se montrant parfois critiques à l’égard de la politique de certains pays occidentaux qui ont mis à disposition un certain nombre de visas pour les croyants persécutés. Il s’agit d’une question délicate. Dans tous les cas, si l’on veut que les chrétiens demeurent dans la région, ils doivent toutefois y trouver des conditions adéquates de sécurité, de travail, ainsi que des perspectives d’avenir.

Le rôle de l’Eglise

Face à ces défis que peut faire l’Eglise?

Dans la situation actuelle l’Eglise ne peut pas rester en silence face aux persécutions endurées par ses enfants et par de nombreuses personnes innocentes. Elle ne peut pas rester indifférente à ce drame et elle invite aussi bien à la proximité dans la prière et dans les actions humanitaires concrètes, qu’à l’encouragement au dialogue et à la réconciliation afin que l’on parvienne à la paix et à la stabilité souhaitée dans la région.

Entre temps, il existe l’urgence toujours plus grande d’affronter le drame humanitaire bouleversant qui est vécu au Moyen-Orient. En Syrie, par exemple, la moitié de la population a besoin d’assistance humanitaire, pour ne pas parler du drame des réfugiés, que l’on compte par millions. L’Eglise encourage la communauté internationale à aller au devant de cette tragédie avec générosité et, pour sa part, elle cherche à apporter sa contribution en particulier par l’intermédiaire des caritas locales, aidée par les diverses agences caritatives catholiques, qui assistent non seulement les chrétiens mais tous ceux qui souffrent.

Pour chercher à freiner l’exode des chrétiens et favoriser leur présence dans la région, l’Eglise doit illuminer la vocation particulière des chrétiens au Moyen-Orient. A cet égard, un instrument très efficace est constitué par l’exhortation apostolique post-synodale déjà citée, fruit de l’assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du synode des évêques, dont le thème était «L’Eglise catholique au Moyen-Orient, communion et témoignage».

Les catholiques, comme un petit troupeau, ont la vocation d’être un levain dans la masse. Ces derniers, unis entre eux et avec les fidèles des autres Eglises et confessions chrétiennes, et en collaboration avec ceux qui appartiennent à d’autres religions, en particulier avec les musulmans, sont appelés à être des artisans de paix et de réconciliation et, sans céder à la tentation de chercher à être sauvegardés ou protégés par les autorités politiques ou militaires en place pour «garantir» leur survie, ils doivent offrir une contribution irremplaçable aux sociétés respectives qui se trouvent dans un processus de transformation vers la modernité, la démocratie, l’Etat de droit et le pluralisme. A cet égard, l’importance de l’action des fidèles laïcs dans la vie sociale et politique a été réaffirmée et donc la nécessité de leur formation adaptée, également en ce qui concerne la doctrine sociale de l’Eglise. C’est pourquoi a été soulignée l’importance de la présence des pasteurs à côté de leur troupeau. Au patriarches, aux évêques, aux prêtres, aux religieux et religieuses, qui veillent leur communauté, a été exprimée la proximité et la gratitude pour tout ce qu’ils accomplissent en faveur des chrétiens du Moyen-Orient et des autres composantes religieuses et ethniques qui souffrent à cause de la violence.

On a remarqué avec intérêt que, en même temps que la diminution des fidèles des Eglises d’ancienne tradition présents au Moyen-Orient depuis de nombreux siècles, augmente le nombre de chrétiens à la recherche de travail provenant d’autres pays, en particulier de l’Asie, soulignant la nécessité de faire plus attention à cette nouvelle présence chrétienne et à aller vers elle avec sensibilité pastorale et esprit d’accueil. Une autre réalité est ensuite celle des autochtones qui deviennent membres des groupes pentecôtistes et évangélistes.

Une tâche importante de l’Eglise au Moyen-Orient est celle de favoriser le dialogue interreligieux, qui constitue également un antidote contre le fondamentalisme qui «afflige toutes les communautés religieuses, et refuse le vivre ensemble séculaire. Il veut prendre le pouvoir, parfois avec violence, sur la conscience de chacun et sur la religion pour des raisons politiques» (EMO, n. 30).

Les responsables religieux juifs, chrétiens et musulmans peuvent et doivent jouer un rôle fondamental pour favoriser aussi bien le dialogue interreligieux et interculturel que l’éducation à la compréhension réciproque. En outre, ils doivent clairement dénoncer l’instrumentalisation de la religion pour justifier la violence.

Dans le cas du soi-disant Etat islamique, une responsabilité particulière revient aux chefs musulmans non seulement pour désavouer leur prétention de s’appeler «Etat islamique» et de former un califat, mais aussi pour condamner plus en général l’assassinat d’autrui pour des raisons religieuses et tout type de discrimination. Comme l’a dit le Saint-Père en Albanie: «Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège! Discriminer au nom de Dieu est inhumain».

A partir de la conscience de l’identité spécifique de chacun, le dialogue avec l’islam, sur la base de l’estime réciproque et de la connaissance mutuelle, aide à promouvoir une coexistence pacifique entre les membres des diverses religions en évitant le danger d’un affrontement. Donc, tout en appréciant les diverses initiatives entreprises jusqu’à présent avec certaines «élites» musulmanes, on a souhaité une plus vaste collaboration à plusieurs niveaux sur divers thèmes d’intérêt commun, comme l’attention aux pauvres et aux nécessiteux.

En ce qui concerne la situation en général dans les pays à majorité musulmane, les participants à la rencontre ont observé qu’il existe un problème de fond qui est le rapport et le lien indissociable entre religion et politique, c’est-à-dire le manque de séparation entre religion et Etat, entre le domaine religieux et civil, un lien qui rend la vie des minorités non musulmanes, et en particulier chrétiennes, difficile. Il serait donc important de contribuer à faire mûrir l’idée de la distinction entre ces deux domaines dans le monde musulman.

Le rôle de la communauté internationale

La communauté internationale ne peut pas rester inerte ou indifférente face à la dramatique situation actuelle et il semble qu’il ait fallu des faits aussi tragiques que ceux auxquels nous avons assisté au cours de ces derniers mois pour en attirer l’attention. Face aux défis qui se présentent, elle doit aller à la racine des problèmes, reconnaître également les erreurs du passé et chercher à favoriser un avenir de paix et de développement pour la région en plaçant au centre le bien de la personne et le bien commun. L’expérience a révélé que le choix de la guerre, au lieu du dialogue et de la négociation, multiplie la souffrance de toute la population du Moyen-Orient. La voie de la violence ne conduit qu’à la destruction; la voie de la paix conduit à l’espérance et au progrès. Le premier pas urgent pour le bien de la population de la Syrie, de l’Irak et de tout le Moyen-Orient est celui de déposer les armes et de dialoguer. La destruction de villes et de villages, le massacre de civils innocents, de femmes et d’enfants, de jeunes recrutés ou forcés à combattre, la séparation de familles, nous disent que c’est une obligation morale pour tous de dire assez à tant de souffrance et d’injustice et de commencer un nouveau chemin auquel tous participeront, avec des droits et des devoirs égaux comme citoyens engagés dans la construction du bien commun, dans le respect des différences et dans la valorisation de la contribution de chacun.

Dans le cas spécifique des violations et des abus commis par le soi-disant Etat islamique, la communauté internationale, à travers les Nations unies et les structures dont elles se sont dotées pour de telles urgences, devra agir pour prévenir de possibles et nouveaux génocides et pour assister les nombreux réfugiés. Il semble opportun que les Etats de la région soient directement interpellés, avec le reste de la communauté internationale, dans les actions à entreprendre, avec la conscience qu’il ne s’agit pas de protéger l’une ou l’autre communauté religieuse ou l’un ou l’autre groupe ethnique, mais des personnes qui appartiennent à l’unique famille humaine et dont les droits fondamentaux sont systématiquement violés.

Une volonté de solidarité renouvelée est nécessaire de la part de la communauté internationale et de ses structures humanitaires pour pourvoir à la nourriture, à l’eau, à l’éducation des jeunes et à l’assistance médicale des nombreuses personnes ayant besoin d’aide humanitaire, aux déplacés et aux réfugiés dans tout le Moyen-Orient.

La défense des chrétiens et de toutes les autres minorités religieuses ou ethniques doit être inscrite dans le contexte de la défense de la personne et du respect des droits humains, en particulier ceux de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. Dans tous les cas, on a constaté la nécessité de promouvoir et de développer le concept de citoyenneté, comme point de référence pour la vie sociale, en garantissant les droits des minorités à travers des instruments juridiques adaptés.

Voix d’espérance

Les participants à la rencontre ont assuré à toutes les victimes d’injustice et de violence leur proximité spirituelle et ils ont voulu leur donner une parole d’espérance. Dans le même temps, ils ont prié et réaffirmé l’importance de s’adresser à Dieu qui lui seul peut apporter la paix véritable. La parole d’espérance n’est autre que Jésus Christ lui-même, qui a vaincu le mal, le péché et la mort et qui nous a assuré que le mal n’a jamais le dernier mot. L’exhortation apostolique mentionnée plus haut nous rappelle que «les chrétiens savent que seul Jésus, étant passé par les tribulations et la mort pour ressusciter peut apporter le salut et la paix à tous les habitants de cette région du monde» (n. 8). Toute l’Eglise a la responsabilité de soutenir par la prière et par tous les moyens possibles nos frères chrétiens qui confessent leur foi au Moyen-Orient et de les encourager à continuer à être une présence significative pour le bien de toute la société.

L’Eglise, comme une mère, est proche de tous ses enfants qui souffrent injustement, elle prie et agit pour eux, les défend, ne craint pas d’affirmer la vérité, en devenant la voix de ceux qui n’en ont pas, la défense et le soutien de ceux qui sont abandonnés ou discriminés.

Nous ne devons pas oublier que tout dépend de Dieu et de sa grâce, mais il faut agir comme si tout dépendait de nous, de notre prière et de notre solidarité. Nous sommes donc tous appelés à travailler pour la paix dans le monde, pour la continuité et le développement de la présence des communautés chrétiennes du Moyen-Orient et pour le bien commun de l’humanité.