SYNODUS EPISCOPORUM de la Commission pour l'information de la "LÉvêque: Serviteur de lÉvangile de Jésus-Christ pour lEspérance du Monde" Le Bulletin du Synode des Évêques est uniquement un instrument de travail à usage journalistique et les traductions n'ont pas de caractère officiel. Édition française
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21 - 12.10.2001 SOMMAIRE DIX-HUITIEME CONGREGATION GENERALE (VENDREDI, 12 OCTOBRE 2001 - MATIN) Aujourdhui vendredi 12 octobre 2001 à 9h00, en présence du Saint-Père, avec le chant de lHora Tertia, a eu lieu la Dix-huitième Congrégation Générale, pour le Rapport après le Débat Général. Le Président Délégué du jour était S.Em. le Card. Bernard AGRE, Archevêque dAbidjan. A cette Congrégation Générale qui sest conclue à 10h30 étaient présents 223 Pères. RAPPORT APRES LE DEBAT GENERAL Est intervenu à cette Dix-huitième Congrégation Générale le Rapporteur Général Adjoint S.Em. le Cardinal Jorge Mario BERGOGLIO, S.I., Archevêque de Buenos Aires pour la lecture en latin du Rapport après le Débat Général. Dans la deuxième relation, en conclusion de la discussion générale sur le thème synodal en salle, le Rapporteur général S.Em. le Cardinal Edward Michael EGAN, Archevêque de New York, avec le Rapporteur Général Adjoint, a synthétisé les différentes interventions qui se sont succédées en ces journées dans les Congrégations Générales et a offert des lignes dorientation pour faciliter les travaux des Carrefours. Nous publions ci-après le texte intégral du Rapport après le Débat Général: Introduction En fixant notre regard sur le Christ 1. En présentant ce rapport, après les interventions dans la Salle du Synode, nous remercions vivement le Saint-Père dont la présence et lécoute nous ont encouragés à mettre nos préoccupations en commun. En nous convoquant à cette Assemblée Synodale, il nous a invités à entrer ensemble "dans lespérance". En nous offrant le thème sur lequel centrer nos réflexions, il nous a demandé de fixer notre regard sur lEvangile du Christ. Mieux encore, sur le Christ-Evangile, dans lequel toutes les promesses de Dieu parviennent à leur accomplissement ultime et définitif. Et parce quen Lui toutes les promesses se sont réalisées, le don de la gloire future nous est accordé, et il nous est donné dêtre, avec tous les fidèles chrétiens de nos Eglises, des hommes despérance qui parlent avec espérance. Maintes fois au cours de nos travaux synodaux, laccent a été mis sur le fait que tous les évêques, unis à toute lEglise, reconnaissent dans lEvêque de Rome, Successeur de Pierre, le principe et le fondement visible de lunité dans la foi et de la communion. Cette unité de lEglise est assurément une source féconde de confiance et despérance pour le futur de la mission des chrétiens dans le monde, car elle garantit la continuité de la vérité de lEvangile, et par conséquent, de lespérance du monde. On a rappelé en particulier, avec émotion et gratitude, loeuvre du Pape et du Saint-Siège qui, en intervenant avec rapidité et efficacité dans maintes situations institutionnelles et personnelles, ont offert réconfort et espérance. Le Rapport après le débat dans le processus synodal 2. Je voudrais remercier le très éminent Secrétaire Général, les frères et les soeurs de la Secrétairerie Générale du Synode des Evêques et les experts qui nous ont aidé, Rapporteurs et Secrétaire spécial du Synode, à réunir toutes les interventions et à les résumer dans le présent rapport. Le but de ce rapport est de signaler les principaux points à approfondir pour parvenir finalement au consensus synodal souhaité. Cest pourquoi, nous nous sommes attachés tout particulièrement à recueillir les idées qui se sont dégagées, tout en attirant lattention sur certains points centraux par rapport au thème de ce Synode: "LEvêque, serviteur de lEvangile de Jésus-Christ pour lespérance du monde". Nous sommes conscients que la célébration dun Synode, au-delà de lorganisation indispensable, est toujours un acte spirituel de religion et de dévotion. 3. Nous sommes également conscients que le processus synodal sest accompagné de célébrations et de prières, qui ont marqué le climat spirituel de notre congrégation ou "chemin commun" (óýíïäïò). Enfin, nous sommes certains que les Pères synodaux, malgré la brièveté et la concision de ce Rapport après le débat, pourront y trouver un reflet de leur contribution et de leurs propositions. Désireux de se mettre en syntonie avec les espérances et les inquiétudes présentes dans le coeur de tous les évêques qui ont fait entendre leur voix, le Rapport après le débat veut se mettre au service de la dynamique synodale, en dégageant les points de convergence afin de concentrer sur eux lattention et la prière, et de les proposer à la réflexion plus approfondie des Carrefours. 4. "Avec vous je suis chrétien et pour vous je suis évêque" (1): ces paroles de saint Augustin, répétées durant les Congrégations générales, nous font comprendre que lEvêque est un homme dEglise, une partie de lEglise; la vraie Sponsa Christi, la "Dei Verbum religiose audiens et fidenter proclamans" (2). LEglise, le peuple saint, qui dans sa totalité "in credendo falli nequit" (3). Cette Eglise, qui se montre au monde dans ses aspects visibles de martyria, leitourgia, diakonia. Cest pourquoi lEvêque, homme dEglise, est appelé à être un homme doué de sensus ecclesiae. 5. A plusieurs reprises, nous avons entendu des expressions qui sont des images vivantes de lévêque et de son ministère épiscopal. Viennent spontanément à la mémoire les expressions de la Constitution sur lEglise Lumen gentium, qui dans le contexte dun exposé qui traite du mystère de lEglise, affirment que sa nature se décrit et se reconnaît à travers une série dimages tirées des Saintes Ecritures et de la tradition ecclésiale (4). Nous aussi, maintenant, voulant concentrer notre attention sur la figure de lévêque, sur son mystère et son ministère, nous désirons répéter et évoquer quelques-unes des images qui ont été citées dans la Salle synodale. Ce sont les images du pasteur, du pêcheur, du gardien attentif, du père, du frère, de lami, du consolateur, du serviteur, du maître, de lhomme fort, du sacramentum bonitatis, etc. Toutes ces images montrent lévêque comme un homme de foi et de discernement, un homme despérance et de combat, un homme dhumilité et de communion. Ces images indiquent quentrer dans la succession apostolique signifie entrer dans la lutte (agon) pour lEvangile. Plan du Rapport après le débat 6. En ce moment particulier de notre histoire, comme nont pas manqué dobserver plusieurs frères dans cette Salle synodale, la paix et lunité de la cohabitation humaine sont menacées. Face à cette réalité, lévêque, serviteur de Jésus-Christ pour lespérance du monde, se sent appelé à être un homme de paix, de réconciliation et de communion. Les raisons de cet appel sont essentiellement au nombre de deux, et se trouvent lune et lautre dans lInstrumentum laboris. Il sagit avant tout de reconnaître que le concept de communion est, pour reprendre les paroles de la Lettera Communionis notio, "in corde autocognitionis Ecclesiae, quatenus ipsa est Mysterium unionis personalis uniuscuiusque hominis cum divina Trinitate et cum ceteris hominibus" (5). La communion correspond à lêtre de lEglise. Cette communion réside dans la Parole de Dieu et dans les Sacrements. Avant tout dans le baptême, qui est le fondement de la communion dans lEglise, et dans lEucharistie, qui est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. Elle construit la communion intime des fidèles dans le Corps du Christ, qui est lEglise. Comme le dit lInstrumentum laboris, "Le ministère épiscopal sinsère dans cette ecclésiologie de communion et de mission qui engendre des actions réalisées en communion, une spiritualité et un style de communion" (6). En même temps, il faut rester en accord avec le thème de cette Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques, qui parle de la figure de lévêque dans la perspective du service de lEvangile pour lespérance du monde. Cest pourquoi, comme il est dit dans lInstrumentum laboris, "à notre époque aussi, lunité est un signe despérance, quil sagisse des peuples ou bien des actions humaines pour un monde réconcilié. Mais lunité est aussi le signe et le témoignage crédible de lauthenticité de lEvangile [...]. Une telle perspective constitue un signe despérance pour le monde au milieu de lémiettement de lunité, des oppositions et des conflits. La force de lEglise réside dans la communion, sa faiblesse dans la division et lopposition" (7). 7. Cette dernière expression, en particulier, na pas échappé aux Pères synodaux, qui lon citée à plusieurs reprises dans leurs interventions. Cest pourquoi, en suivant cette inspiration, le présent Rapport après le débat, conformément au thème du Synode et à lInstrumentum laboris, entend recueillir les contributions des riches interventions présentées, en divisant lexposé selon le plan suivant:
I. Lévêque en communion avec le Seigneur Homme de prière 8. Les Pères synodaux ont accueilli avec une grande ouverture de coeur le thème de la vie spirituelle de lévêque. En ce sens, nous avons dégagé quelques expressions sur lesquelles il vaut la peine de nous arrêter. Comme on la dit précédemment, la force de lEglise est la communion, sa faiblesse est la division. Lévêque, avec cette force, cherche à être disponible pour Dieu, conscient quil est appelé à être un homme saint et zélé. Seul lévêque qui est en communion avec Dieu peut être au service de lespérance. Ce nest que quen pénétrant dans le halo mystérieux et lumineux du mystère trinitaire, Père, Fils et Esprit Saint, que lévêque peut recevoir en lui-même de manière la plus évidente les signes de son être, dans lEglise, père, frère et ami. Lévêque est appelé à entrer dans son mystère pour pouvoir exercer son ministère et son charisme: doù son sens du martyre. La figure de lévêque orant a été évoquée à plusieurs reprises, en le présentant comme un témoin de la prière et de la sainteté, un témoin du temps salvifique, temps de grâce. Dans la célébration de lEucharistie, dans la prière, dans la réflexion et dans le silence, il adore et intercède pour son peuple. Se sachant pécheur, il sapproche fréquemment du Sacrement de la Réconciliation; conscient des merveilles que le Seigneur a accomplies dans lhistoire, il célèbre quotidiennement ses louanges dans la Liturgie des heures. Appelé à être saint 9. Comme lont souligné maintes interventions centrées sur ce thème, la sainteté de lEvêque est fondée sur des raisons propres, qui vont au-delà de la vocation à la sainteté dans lEglise dont traite tout le chapitre cinq de la Constitution dogmatique Lumen gentium. Le contexte le plus évident et immédiat dans lequel doit sinscrire le thème de la sainteté de lévêque, est celui de la sacramentalité de lépiscopat. En vertu de cette sacramentalité, lordination épiscopale nest pas un simple acte juridique, par lequel une juridiction plus vaste est conférée à un prêtre, mais un acte du Christ qui, en donnant lEsprit de la grande prêtrise, sanctifie lordinant au moment où il reçoit le sacrement, qui en soi demande pour lui même toutes les aides de grâce nécessaires à laccomplissement de sa mission et de ses fonctions. Il en résulte que chaque évêque se sanctifie précisément dans et à travers lexercice de son ministère. 10. Parce que le triplex munus conféré à lévêque par lOrdination sacramentelle comprend celui de la sanctification, il a été souligné que son exercice ne peut pas se limiter à ladministration des sacrements, mais doit inclure tous les actes et les comportements de lEvêque, en sorte quau moyen de sa vie, il guide les fidèles vers la sainteté. Chaque évêque doit être pour eux un modèle de vie sainte et le premier maître et témoin de cette pédagogie de la sainteté dont parle Jean-Paul II dans sa Lettre Apostolique Novo millennio ineunte (8). Dautre part, chaque évêque, en raison non seulement de lhistoire de lEglise universelle, mais aussi de celle de son propre Diocèse, se trouve comme entouré dune multitude de témoins qui marquent son chemin. La vie sainte de lévêque, en dernière analyse, est un témoignage (martyrion) qui, offert au Christ, cherche avec humilité lidentification mystique avec le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis (cf. Jn 15, 13) et le pousse à vouloir faire siennes les paroles de Jésus: "pro eis ego sanctifico me ipsum" (Jn 17, 19). La vie de lévêque, en tout temps et en toute situation, se déroule sous le regard du Seigneur qui embrasse la croix, de telle sorte que sa sainteté sexprime dans deux passions: la passion pour lEvangile de Jésus-Christ et lamour pour son peuple qui a besoin du salut. Ces deux passions se manifestent dans la bonté et dans la douceur des béatitudes et senracinent dans la conscience de sa petitesse, de sa nature de pécheur qui a reçu de la grâce le don dêtre élu par limmense bonté du Père. La formation permanente 11. Etroitement lié au thème de la sainteté et de la vie spirituelle de lévêque, a été évoqué dans maintes interventions des Pères synodaux, celui de sa formation permanente. Si cest un besoin pour tous les membres de lEglise, comme il ressort des Exhortations apostoliques Christifideles laici, Pastores dabo vobis et Vita consecrata, cela lest à plus forte raison pour les évêques. Parmi les raisons indiquées, il y a notamment la tâche missionnaire de lévêque, chargé de jeter comme un pont (pontifex) entre lEvangile et le monde. Malgré nombre dexpériences valables déjà promues dans ce secteur à linitiative dorganismes du Saint-Siège (Congrégation pour les Evêques, Congrégation pour lEvangélisation des peuples...), le besoin de préciser davantage le sens de cette formation (pour quelle ne soit pas laissée exclusivement à linitiative de chaque évêque, mais quelle soit encouragée par toutes sortes de propositions institutionnelles) et ses objectifs spécifiques par rapport au ministère épiscopal. Par exemple, comme maître de la foi, lévêque a besoin dune formation permanente dans les domaines de la théologie dogmatique, morale, pastorale et spirituelle. Pauvre pour le Royaume 12. Un des traits les plus souvent mentionnés par les Pères synodaux en ce qui concerne la sainteté de lévêque est la pauvreté. Homme de coeur pauvre, il est à limage du Christ pauvre, il imite le Christ pauvre, étant pauvre avec une vision profonde. Sa simplicité et son austérité de vie lui confèrent une totale liberté en Dieu. Le Saint-Père nous invite à faire un examen de conscience "à propos de notre attitude envers les biens terrestres et lusage qui en est fait [...], pour vérifier où en est, dans lEglise, la conversion personnelle et communautaire à une réelle pauvreté évangélique [...], à être pauvres au service de lEvangile" (9). Par ces dernières expressions, Jean-Paul II nous rappelle quil sagit de poursuivre ce radicalisme évangélique selon lequel heureux est celui qui se fait pauvre en vue du Royaume, pour se mettre à la suite de Jésus-Pauvre, pour vivre dans la communion avec ses frères selon le modèle de lapostolica vivendi forma dont témoigne le livre des Actes des Apôtres (10). II. Lévêque au service de la communion dans lEglise universelle Sollicitude pour toutes les Eglises 13. A plusieurs reprises, il a été dit que cum Petro et sub Petro la vocation de lévêque a une dimension universelle qui transcende les limites de lEglise particulière. Louverture de son ministère à toute lEglise est indiquée comme principale condition de membre du Collège Episcopal. Chaque évêque, en effet, en tant que membre du Collège Episcopal et légitime successeur des Apôtres, est tenu "de par linstitution et le précepte du Christ, à cette sollicitude qui est pour lEglise universelle éminemment profitable, même si elle ne sexerce pas par un acte de juridiction... Dailleurs il est bien établi quen gouvernant leur propre Eglise comme une portion de lEglise universelle, ils contribuent efficacement au bien de tout le Corps mystique qui est aussi le Corps des Eglises" (11). Entre les Eglises particulières et lEglise universelle, en effet, comme lenseigne le Concile Vatican II, existe un rapport dintériorité mutuelle (12). Cette unité prend racine non seulement dans lEucharistie, mais aussi dans lEpiscopat, parce que, de par la volonté du Christ, ces deux réalités sont essentiellement liées entre elles. Lévêque est par conséquent au service de lEglise universelle dans la vérité et dans la charité. Docile à lEsprit Saint qui crée lunité et la diversité en édifiant lEglise, lévêque doit prendre en charge ce pluralisme harmonieux: lEsprit Saint lui-même est harmonie. Lévêque réalise donc sa vocation à lunité en privilégiant lharmonie sur tout conflit. La conscience de cette communion avec lEglise universelle, comme cela a été souligné, engage chaque évêque dans la sollicitudo omnium Ecclesiarum et le porte à une activité de sollicitude et de solidarité avec toutes les Eglises, une solidarité qui remonte à la première tradition apostolique, comme nous le rappelle la collecte pour les pauvres de Jérusalem. Louverture missionnaire de lévêque 14. Les évêques, en tant que membres du Collège épiscopal, ont été consacrés non seulement pour un Diocèse, mais pour le salut de tous les hommes (13). Cette doctrine, enseignée par le Concile Vatican II, a été citée pour rappeler que chaque évêque doit être bien conscient de la nature missionnaire de son ministère pastoral. Toute lactivité pastorale dans son Diocèse est informée par lesprit missionnaire, en vue de susciter, promouvoir et conduire les oeuvres dévangélisation, de manière à encourager et garder toujours vivante lardeur missionnaire des fidèles, confiant quelle se traduira en réponses à la vocation missionnaire. Il est important de soutenir aussi loeuvre missionnaire à travers la coopération économique. Mais il est tout aussi importante, comme cela a été dit, dencourager la dimension missionnaire dans sa propre Eglise particulière, en promouvant, selon les diverses situations, des valeurs fondamentales telles que la reconnaissance du prochain, le respect de la diversité culturelle et une saine interaction entre les diverses cultures. Par ailleurs, le caractère toujours plus multiculturel de nos villes et de nos sociétés, surtout à cause de migrations internationales, crée des "situations missionnaires" nouvelles et inédites et constitue un défi missionnaire particulier. Les interventions synodales ont mis laccent sur certaines questions relatives aux rapports entre évêques diocésains et congrégations religieuses missionnaires, à propos desquels une réflexion plus approfondie est requise, tout en reconnaissant la grande contribution dexpérience quune Eglise particulière peut recevoir de ces mêmes congrégations de vie consacrée pour assurer que la dimension missionnaire reste vivante. Le principe de la communion 15. Toujours dans la perspective de la communion avec lEglise universelle, on a justement souligné la nécessité que lévêque affermisse et alimente la communion, en premier lieu avec le Vicaire du Christ, et avec ses collaborateurs les plus proches qui forment la Curie Romaine. Plusieurs interventions des Pères synodaux portent sur ce point. Il a été mis en évidence quactuellement les Chefs de Dicastère de la Curie proviennent de divers diocèses disséminés dans le monde entier. Telle réalité, dans son genre, est une expression de la catholicité de lEglise et de la communion ecclésiale. A cette occasion, nous voulons remercier les Chefs de Dicastères et leurs collaborateurs qui, dans leur service du Saint-Siège, travaillent en faveur de toutes les Eglises particulières. De même, la dimension fraternelle de la communion est une exigence des Synodes Patriarcaux et en particulier des Conférences épiscopales. Dans ces réalités, laffectus collegialis, qui "est lâme de la collaboration entre les évêques au niveau régional, national et international", trouve une application concrète (14). Cet appel à la communion fraternelle entre évêques va bien au-delà de la simple convivialité, étant une dimension sacramentelle du ministère épiscopal. Il a été également suggéré quun exercice rénové des fonctions des métropolites dans le cadre de leurs provinces ecclésiastiques respectives puisse offrir une aide à lactivité des Conférences épiscopales. 16. A diverses reprises, en Salle, a été mentionné le "principe de subsidiarité". On sest en outre interrogé sur létude, recommandée par le Synode extraordinaire de 1985, pour vérifier les modalités dapplication de ce principe dans lEglise (15). La manière dont la question a été posée durant ce Synode révèle la conscience quil sagit dun problème non résolu. En effet, Pie XII, Paul VI et, dernièrement Jean-Paul II (16), en se référant à la structure hiérarchique propre à lEglise quelle a par la volonté du Christ, ont exclu lapplication à lEglise du principe de subsidiarité tel quil est entendu et appliqué en sociologie. Il est évident que, étant donné que lévêque résident possède, dans son diocèse, tout le pouvoir ordinaire, propre et immédiat, nécessaire à lexercice de son office pastoral, il doit exister aussi un domaine propre dexercice autonome, reconnu et sauvegardé par la législation universelle (17). Dautre part, lautorité de lévêque diocésain coexiste avec lautorité suprême du Pape, elle aussi épiscopale, ordinaire et immédiate sur toutes les églises et sur tous les Pasteurs et les fidèles (18). Le rapport entre ces deux pouvoirs ne se résout pas automatiquement en faisant appel au principe de subsidiarité, mais plutôt en faisant appel au principe de la communion, dont il a été maintes fois question dans la Salle du Synode. 17. Il a été signalé à plusieurs reprises que la façon concrète pour lévêque dexercer son service de promotion de la communion dans lEglise universelle est de suivre sa vocation de promoteur du dialogue oecuménique. Le scandale de la division est contraire à lespérance. La question oecuménique représente un des grands défis du début du nouveau millénaire et un moment central de lactivité pastorale de lévêque. Il est possible de faire beaucoup dès à présent, tandis que nous marchons vers la pleine communion autour de la table du Seigneur. Il faut, avant tout, pratiquer loecuménisme dans la vie quotidienne; par une attitude de charité, daccueil et de collaboration; à cela, il faut ajouter lapplication concrète des résultats du dialogue oecuménique. Il ne faut pas non plus oublier la formation oecuménique non seulement des laïcs et des prêtres, mais aussi, et en premier lieu, de nos évêques. Surtout, nous devons être unis dans la prière pour lunité, comme les Apôtres autour de Marie pour que se réalise une nouvelle Pentecôte. En outre, la vie au sein de lEglise catholique devra être un témoignage transparent dunité dans la diversité des traditions spirituelles, liturgiques et disciplinaires. Lattention des Pères synodaux sest tournée avec un intérêt particulier vers les Eglises Orientales, non seulement dans la volonté den respecter les institutions, mais aussi et surtout dans le désir de parvenir à une pleine communion ecclésiale. Les interventions des Pères synodaux des Eglises Orientales catholiques ont mis en relief, non sans grandes préoccupations, le phénomène nouveau, mais déjà consistant, de lémigration de leurs fidèles. Cette urgence porte en soi le besoin dorganiser une pastorale propre, adaptée à ces fidèles en situation de diaspora. Le Synode des Evêques 18. En ce qui concerne le Synode des évêques, nous pouvons dire quil existe un consensus général quant à la validité de cette institution comme instrument de collégialité épiscopale et comme expression de la communion entre les évêques et le Souverain Pontife. Dautre part, les suggestions de certains orateurs sur léventuelle nécessité dune révision de la méthodologie synodale devront peut-être être affrontées dans un autre contexte et avec une préparation adéquate, étant donné quune discussion approfondie sur ce thème semble dépasser les limites spécifiques de ce Synode. Certaines interventions ont proposé dorganiser des réunions du Saint-Père avec les présidents des Conférences épiscopales pour traiter les problèmes pastoraux ordinaires. Il faut rappeler que les Assemblées Générales Extraordinaires, prévues dans lOrdo Synodi, constituent précisément une expression synodale de ce type de rencontres. En conséquence, on pourrait réfléchir sur léventualité, à lavenir, de convoquer plus fréquemment de telles assemblées pour traiter des thèmes bien précis et informer le Saint-Père sur les situations pastorales qui se présentent dans le monde. III - Lévêque au service de la communion dans lEglise particulière Maître de prière 19. Lévêque, qui fait partie du peuple de Dieu, représente en outre une présence sacramentelle au milieu de son peuple, et le guide dun coeur paternel. Cest un homme disponible pour son peuple, qui connaît ses brebis; le fait dêtre proche de son peuple lui inspire des attitudes de compréhension et de compassion; il prie avec son peuple et comme son peuple, enseigne à prier et dirige la prière des fidèles. En cela, il se présente comme vrai officiant, attentif à la dignité de la célébration et à la fidélité aux rites de lEglise, et veillant à ce quil ny ait pas dabus. A ce propos, on a souligné limportance de la piété populaire, en qui sexprime un humanisme profond et un christianisme solide, et qui comporte des valeurs profondes: Elle manifeste une soif de Dieu que, seule les personnes semples et pauvres peuvent connaître et rend capables, généreux et capable de sacrifice jusquau héroïsme, quand il sagit de manifester la foi. Cela comporte un forte sens des attributs profond de dieu: la paternité, la providence, une constante présence amoureuse; elle suscite une attitude intérieur sans précédant: patience, un sens de la croix dans la vie quotidienne, détachement, ouverture en vers les autres et dévotion" (19). Maître de la foi 20. Les paragraphes de lInstrumentum laboris consacrés au ministère épiscopal au service de lEvangile (20), ont été les plus cités dans les interventions des Pères synodaux. Le rite de limposition du livre des Evangiles, accompli par nous tous durant la célébration de lOrdination épiscopale, signifie soit notre soumission personnelle à lEvangile, soit lexercice dun ministère à remplir toujours, même usque ad effusionem sanguinis, sub Verbo Dei. Il sagit dêtre "annonciateurs doux et courageux de lEvangile". Le même geste nous rappelle aussi que nous mêmes sommes confiés "au Seigneur et à la Parole de sa grâce" (cf. Ac 20,32), comme nous le lisons dans le récit significatif dadieu à Milet de lApôtre Saint Paul. Cest pourquoi chaque évêque a le devoir de faire une grande place, dans sa vie spirituelle, à la prière, à la méditation et à la lectio divina. 21. Le munus docendi de lévêque a été indiqué comme prioritaire et comme le munus qui excelle parmi les devoirs principaux de lévêque (21). Il est un témoin public de la foi. Lévêque exerce son magistère, comme lui même la souligné, au sein du corps épiscopal et en communion hiérarchique avec le Chef du Collège et avec les autres membres. Plus encore. Lexercice de ce munus a été énoncé selon ses multiples et divers aspects. Lévêque est celui qui garde avec amour la Parole de Dieu et la défend avec courage, qui proclame et témoigne la Parole qui sauve. On a également affirmé que lévêque est le premier catéchiste dans son Eglise particulière et que, par conséquent, il a aussi la tâche de se procurer des collaborateurs valables, en promouvant et prenant soin de la formation doctrinale de ses séminaristes et de ses prêtres, des catéchistes, ainsi que des religieux et religieuses et des fidèles laïcs. Il ne faut pas non plus négliger, comme le dit lInstrumentum laboris (22), le devoir de donner aux théologiens "lencouragement et le soutien qui les aident à mener leur travail dans la fidélité à la Tradition et dans lattention aux urgences de lhistoire". A cela se relie lautre devoir de lévêque de promouvoir la constitution, de prendre soin de la qualification et aussi de soccuper déventuels centre détude, académiques, existant dans le territoire du diocèse, telles que les Facultés théologiques, les Universités et les écoles catholiques. 22. Avec une grande vigueur on a souligné que lévêque est susceptible par la grâce de lOrdre Sacré dexprimer un jugement authentique en matière de foi et morale. Les évêques, pour citer une expression du Concile Vatican II, sont des "les docteurs authentiques, cest-à- dire pourvus de lautorité du Christ, qui prêchent, au peuple à eux confié, la foi qui doivent régler sa pensée et sa conduite" (23). Il sagit, en définitive, de reconnaître la correspondance de la doctrine avec la foi baptismale, "ut non evacuetur crux Christi" (1 Cor 1, 17). Cette tâche de la prédication vitale et de la fidèle garde du depositum fidei est enraciné, comme cela a été mis en évidence, dans la grâce sacramentelle qui a introduit lévêque dans la succession apostolique et lui confié limportante tâche de conserver lEglise dans son caractère apostolique. Lévêque, est donc appelé à garder et à promouvoir la Traditio, cest-à-dire la communication de lunique Evangile et de lunique foi tout au long des générations jusquà la fin des temps, avec une fidélité intégrale et pure aux origines apostoliques, mais également avec le courage de tirer de lEvangile et de la foi la lumière et la force pour répondre aux nouvelles questions qui émergent dans lhistoire et qui concernent aussi les questions sociales, économiques, politiques, scientifiques et technologiques, spécialement dans le domaine de la bioéthique. Amant des pauvres 23. Sa fidélité à lEvangile et son amour pour lesprit de pauvreté le conduisent à une prédilection particulière pour les pauvres, qui sont le noyau central de la Bonne Nouvelle de Jésus, à marcher avec eux. Il noublie pas que dans le jour de sa consécration épiscopale il a été interrogé sur son intention de guider les pauvres. Il apprend à regarder les gens comme le faisait Jésus. Il est père et frère des pauvres de son diocèse. Par la contemplation et sa charité pastorale il découvre de nouveaux visages qui aujourdhui, dans la vie moderne, ont assumé "la veuve, lorphelin et létranger" de lEcriture. Lévêque sait que Jésus a été la compassion de Dieu pour les pauvres et par Lui il entre dans la vie des pauvres. Lévêque et son presbytère 24. Un autre thème qui a pris corps dans les interventions synodales est lattention privilégiée que lévêque doit avoir envers les prêtres de son presbytère et envers les diacres, ses collaborateurs immédiats qui partagent le ministère du sacerdoce quil possède pleinement. Ils demandent à lévêque un témoignage de bonté. Dans le dialogue rapproché il les comprend, les encourage et contrecarre leur tendance à la médiocrité. Il est père et frère des prêtres de son diocèse. Les prêtres ont besoin de tendresse et de dévouement de la part de lévêque. Le conseil presbytéral, les doyens et les archiprêtres expriment cette dimension de communion avec tout leur presbytère. Pastorale vocationnelle 25. On a également confirmé lidée que le séminaire doit avoir une place privilégiée dans le coeur de lévêque, la sollicitude paternelle et le soin de ses séminaristes. Dans la vie dun diocèse le Séminaire est un bien précieux, quil faut entourer daffection, dattention et quil faut soutenir surtout avec la prière. Les vocations ont besoin dintercesseurs auprès du "maître de la moisson". La prière seule rend vraiment sensibles au grave problème des vocations au sacerdoce et rien que la prière permet que la voix du Seigneur qui appelle soit entendue. Il faut avoir un empressement analogue pour les vocations à la vie consacrée et à la vie missionnaire, comme le Pape la à nouveau rappelé dans la Novo millennio ineunte (24) (cf. n° 46). Tout cela, a été dit aussi dans les interventions des Pères Synodaux, quil faut réaliser dans le contexte dune pastorale vocationnelle vaste et minutieuse, qui atteigne les paroisses, les centres éducatifs et les familles, promouvant une réflexion approfondie sur les valeurs essentielles de la vie et sur la vie même comme vocation. Dans cette oeuvre aussi lévêque est serviteur de lEvangile pour lespérance, puisquil sagit daider lhomme à découvrir dans son histoire personnelle la présence bonne et paternelle de Dieu, qui est le Père en qui nous pouvons trouver notre abri. Lévêque et les consacrés 26. Lexhortation post-synodale Vita consecrata a souligné limportance assumée par la vie consacrée dans le ministère épiscopale. Précédemment, le document Mutuae relationes a montré les chemins ou les manières dintégrer les consacrés dans la vie ecclésiale diocésaine. La vie consacrée enrichit nos Eglises particulières, rendant encore plus évidents en elles les dons de la sainteté et de la catholicité. A travers beaucoup de leurs oeuvres et à travers leur présence dans les lieux où par institution on prend soin de lêtre humain, comme les écoles et dautres lieux éducatifs, les hôpitaux, etc. les consacrés manifestent et réalisent la présence de lEglise dans le monde de la santé, de léducation et de lévolution intégrale de lindividu. Sans aucun doute, lors du débat synodal on a souligné la nécessité de limportance que lévêque doit accorder au don de lEsprit à la vie de lEglise, pas seulement dans sa dimension dactivité apostolique et fonctionnelle, mais surtout dans la dimension de beauté dun baptisé ou dune baptisée, qui fait grandir lEglise. Elle se sent particulièrement reconnue et appréciée par loeuvre de la vie consacrée, par son témoignage et par son travail, souvent coûteux et caché. Il apparaît clairement daprès diverses interventions synodales que lévêque devrait avoir le coeur toujours ouvert à toutes les formes de vie consacrée, en les accueillant et en les intégrant dans la vie de lEglise diocésaine, les faisant participer aux projets pastoraux diocésains. De façon spéciale elle doit sapprocher des institutions diocésaines qui traversent des moments de crise pour plusieurs raisons et prendre soin delles avec une paternelle bonté et avec sollicitude. Lévêque et les laïcs 27. La conscience que les laïcs constituent la majorité du peuple de Dieu, et quen eux se manifeste la force missionnaire du baptême, doit pousser lévêque une attitude qui stimule les autres et à une attitude paternelle, comme service authentique à lEglise hiérarchique. Les laïcs comptent sur ce soutien. Les laïcs ont besoin de soutien et daide pour ne pas tomber dans linertie et ils ont besoin dêtre formés selon les aptitudes de chacun. Le fidèle laïc puise son devoir à lapostolat du sacrement même du Baptême et de la Confirmation, des sacrements qui, avec lEucharistie, sont les sacrements de lInitiation Chrétienne et qui, spécialement dans lapostolat des laïcs, soulignent et développent leur dynamisme missionnaire. Cet apostolat, toutefois, doit toujours être exercé dans la communion avec lévêque. Il ne faut pas perdre de vue limportance de lapostolat laïc associé. Les mouvements aussi enrichissent lEglise et ont besoin du service de discernement des charismes, qui est le propre de lévêque. En salle on a spécialement évoqué la sollicitude que lévêque doit avoir pour la famille, "Eglise domestique", et quil doit avoir pour les jeunes, qui ont besoin de convictions qui touchent le coeur, témoins de vie et de grande bonté. La paroisse 28. Une occasion de rencontre privilégiée de lévêque avec ses fidèles est la visite pastorale aux paroisses. La paroisse aujourdhui continue à être un noyau fondamental dans la vie quotidienne du diocèse. Ce qui fait que la présence de lévêque et la rencontre avec le curé, avec les laïcs des diverses institutions et avec tout le peuple fidèle de Dieu, restitue vie et ferveur à la vie diocésaine, autour de la figure de son pasteur. Afin que lévêque puisse exercer une telle fonction, on a signalé à bon escient la nécessité de sa permanence dans le diocèse. La curie diocésaine 29. En vertu de son engagement pastoral, lélection de ses proches collaborateurs et une bonne organisation de sa curie diocésaine sont très importants pour lévêque. La curie diocésaine étant un organisme de service pour la communion ecclésiale et par conséquent ne devant pas être considérée un instrument de type simplement administratif, mais comme une expression chaude de charité pastorale, qui permet à lévêque de partager sa vie communautaire avec ses proches collaborateurs. On a aussi rappelé limportance des Tribunaux Ecclésiastiques. Plan diocésain pastoral 30. En tant quexpression de la communion diocésaine, on a souligné aussi limportance du plan diocésain de pastorale qui unit la prière et les efforts de lEglise locale autour de buts et dobjectifs déterminés. De telle sorte non seulement les potentialités se multiplient, mais on évite aussi déventuelles pastorales parallèles. Une des qualités essentielles qui fait que lévêque peut élaborer un bon plan de pastorale, est découter avant tout les inquiétudes et les nécessités du peuple de Dieu, et éventuellement denvisager la possibilité dinstituer des synodes diocésains, comme des lieux où vivre une expérience de communion. Inculturation 31. Exerçant son service de magister fidei et doctor veritatis lévêque contribue aussi, au processus dinculturation, évoqué dans les interventions des pères synodaux. Lexpression du Saint-Père a été répétée selon laquelle "une foi qui ne devient pas culture est une foi qui nest pas pleinement accueillie, qui nest pas entièrement pensée, ni fidèlement vécue" (25). Ce processus, nous le savons bien, ne constitue pas à une simple adaptation extérieure, mais comme il fut dit lors du Synode en 1985 et par Jean-Paul II, (26) il signifie une profonde transformation des authentiques valeurs culturelles à travers leur intégration dans le christianisme, et lenracinement du christianisme dans les diverses cultures". Lévêque, de toute façon, devra toujours tenir compte des deux principes fondamentaux qui guident ce processus dinculturation et qui sont la compatibilité avec lEvangile et la communion avec lEglise universelle (27). La pastorale de la culture 32. Linculturation de lEvangile est, par ailleurs, reliée à une pastorale de la culture, qui tient compte soit de la culture moderne et post-moderne, soit des cultures autochtones et des nouveaux mouvements culturels, de tout ce qui constitue les anciens et nouveaux aréopages pour lévangélisation. Il est, en effet, évident et cela a été affirmé dans cette salle, quune pastorale de la culture est décisive pour la réalisation de la "nouvelle évangélisation" sur laquelle insiste si souvent Jean-Paul II et qui paraît si nécessaire pour semer des graines despoir capables de faire germer la civilisation de lamour. Dautre part beaucoup defforts généreux et sincères dinculturation de lEvangile, fournis par tant de missionnaires, prêtres, religieux et laïcs, sentent le besoin dune orientation et dun accompagnement confiants et fraternels de la part de lévêque, des Conférences Episcopales et du Saint-Siège. Lévêque et les moyens de communication sociale 33. Les moyens de communication sociale, revêtent un rôle spécial dans le domaine de lannonce de lEvangile et de linculturation, surtout à notre époque qui voit se développer dénormes potentialités technologiques. Comme on la relevé, le monde des communications est ambivalent. Nous avons cependant, la possibilité de se servir de ces instruments pour promouvoir la vérité de lEvangile et répandre ces messages despérance et de foi dont le monde continue à avoir énormément besoin. On a relevé aussi limportance de développer dans nos Diocèses un plan pastoral des communications, en encourageant la créativité et la compétence surtout de nos fidèles laïcs. Il ne suffit pas de garantir lorthodoxie dun message, mais aussi de se soucier quil soit écouté et accueilli. Cela implique quil faudrait offrir à la formation dans la communication les espaces nécessaires dans nos séminaires, dans les maisons religieuses et dans les programmes de formation permanente des prêtres, des religieux et des fidèles laïcs. Dans le contexte dun Synode qui considère la mission de lévêque dans la perspective de lannonce de lEvangile pour lespérance du monde, il est très important que notre mission de messagers et de communicateurs ne soit pas un échec. IV - Lévêque au service de la communion du monde Esprit de mission 34. lEglise est le "petit troupeau" qui continuellement sort delle-même pour la mission; et lévêque , homme dEglise, sort également de soi pour annoncer Jésus-Christ au monde. Cest un "pèlerin" et il sexprime par des gestes qui parlent. Il ne doit pas se laisser bloquer par une Eglise parfois paralysée par ses tensions internes. Il incarne la présence de lEglise dans la vie des hommes de notre temps, dans le radicalisme du témoignage à Jésus-Christ. Quelques interventions se sont rapportées au rôle prophétique de lévêque. Sortant de soi pour annoncer Jésus-Christ, lévêque prend en charge sa mission comme le fait le pontife en temps de conflit, pont vers la paix. Son rôle prophétique annonce en outre la révélation de Jésus-Christ à une époque comme la nôtre, marquée par une crise de valeurs, où les valeurs sont absentes ou cèdent la place à des contre valeurs et où, au sein de lEglise même, il existe des processus dautosécularisation et ambivalence. Avec une passion de pasteur qui va chercher la brebis perdue qui ne fait pas partie de son troupeau, lévêque dévoile les fausses anthropologies, rachète les valeurs écrasées par des processus idéologiques et sait discerner la vérité authentique: que le Verbe sest "fait chair" (1 Jn 4,2), évitant que la présomption humaine la dépouille et la transforme en une cosmique gnostique ou néo pélagienne de la réalité. LEvêque agent de la justice et de la paix 35. Dans le cadre de ce service missionnaire, les Pères synodaux ont indiqué lEvêque comme un prophète de justice. Aujourdhui, la guerre des puissants contre les faibles a creusé un fossé entre les riches et les pauvres. Les pauvres sont des légions. Face à un système économique injuste, avec de forts déséquilibres structurels, la situation des marginaux ne cesse de saggraver. Aujourdhui, la faim existe. Les pauvres, les jeunes, les réfugiés sont les victimes de cette "nouvelle civilisation". La dignité de la femme nest pas respectée dans tant de régions et est attaquée par la civilisation hédoniste. LEvêque doit prêcher inlassablement la doctrine sociale qui découle de lEvangile et que lEglise a manifesté dès la période des premiers pères. La doctrine sociale qui peut faire naître lespérance; nos frères en le Christ et nous-mêmes, nous devons tenir compte du fait que sil ny a pas despérance pour les pauvres, il ny en aura pas aussi pour les riches. LEvêque promoteur du dialogue 36. Il a été souligné, par plusieurs reprises, que lEvêque, à travers son ministère, doit encourager la communion parmi les hommes, tout en respectant leur foi, leurs traditions et en rapprochant, en tant que promoteur du dialogue, des positions opposées ou de confrontation. A cet égard, le rôle fondamental que lEvêque doit jouer dans la promotion du dialogue interreligieux a été mis en évidence. Certains Pères ont souligné limportance dinsister sur les relations avec lIslam. LEvêque annonciateur de lespérance 37. Le service missionnaire de lEvêque dans le monde infuse lespérance. Il est dit de part et dautre que le monde actuel est un scénario de désespoir, car la culture de limmanentisme nie toute forme despérance. Les marginaux, déçus de leurs guides politiques, se tournent vers Dieu; ils ont confiance dans leurs pasteurs et dans lEglise. Cest à ce moment que le courage apostolique de lEvêque, véritable annonciateur despérance, qui donne et reçoit espérance, est bien mis en évidence; sans espérance, toute laction pastorale de lEvêque serait stérile. LEvêque doit annoncer au monde entier Dieu dans le Christ, un Dieu au visage humain, un Dieu "avec nous", car la certitude de sa foi fait jaillir lespérance chez les autres. Conclusion 38. "Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis Evêque". Nous voulons terminer le présent rapport avec les paroles de Saint Augustin. Il faut maintenant que les Pères réfléchissent sur les points mis en évidence ci-dessus et sur dautres aussi, afin de pouvoir définir le profil et limage de lEvêque, dont lEglise a tant besoin pour pouvoir accomplir sa mission au début de ce millénaire: homme de Dieu en marche avec son peuple, homme de communion et missionnaire, homme despérance et serviteur de lEvangile pour lespérance du monde. Nous savons que le monde entier aspire à atteindre cette "espérance qui ne déçoit pas" (Rm 5,5), lEvêque doit ainsi être prédicateur de lespérance qui jaillit de la croix du Christ: ave crux spes unica. 39. la crois est mystère de mort et de vie. De la croix, le don de la vie nous a été offert. LEvêque qui annonce lEvangile pour lespérance du monde, est celui qui annonce la victoire de la vie sur la mort et, à la lumière du Christ Ressuscité, il répète le Credo vitam aeternam: cest larticle par lequel le symbole de la foi se termine. Des Pères synodaux, avec leurs interventions, nous ont demandé de nous interroger si, dans notre prédication, dans les contextes imprégnés par les valeurs du monde du temps actuel, nous mettons à la juste place lannonce de la vie éternelle, en tant quobjet spécifique de lespérance chrétienne. LEglise, dans laquelle nous sommes appelés à servir comme Evêques, est une Eglise pèlerine sur la terre. Au cours de notre assemblée synodale nous avons parlé de notre ministère dans cette phase de lhistoire du salut, nous nous sommes interrogez sur comment nous pouvons être croyables et véritables ministres de lEvangile pour lespérance du monde. Quand, au terme des travaux synodaux, nous seront de retour dans nos Eglises particulières, nous célébrerons avec toute lEglise les mérites et la gloire de tous les Saints. A cette occasion, la Sainte Mère de Dieu, "quoadusque advenerit dies Domini, tamquam signum certae spei et solatii peregrinanti Populo dei praelucet" (28). Marie est le principal témoin de lespérance chrétienne, Elle est la Mater Spei. Sous sa protection maternelle, nous lui demandons de nous enseigner à parcourir ce chemin despérance pour le service; ce service qui nous ouvre à la joie de lannonce, à la rencontre avec Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. Questions pour les Carrefours Après la discussion à travers les interventions en salle, des questions sont soumises aux Evêques, car elles pourraient être utiles pour le dialogue à lintérieur des Carrefours 1. A la lumière des nombreuses et des riches interventions en salle, qui on mis en évidence tant déléments du ministère de lEvêque en tant que maître de la foi et docteur de la vérité, on demande aux Carrefours de réfléchir, de façon approfondie, sur les aspects et les points de la doctrine de la foi, qui sont, à lheure actuelle, de fondamentale importance pour que lEvêque puisse exercer son magistère dans lEglise particulière. 2. Puisque lEvêque doit être le maître de la vie spirituelle pour tous les membres de son diocèse, on demande par quelles activités il pourra accomplir cette fonction. Il faut souligner que la condition de base pour ce ministère consiste dans le fait que lEvêque doit guider son troupeau à travers son exemple. On demande quelles sont les lignes spécifiques daprès lesquelles lEvêque pourra vivre en sainteté. Il faudra, donc, examiner la relation entre le ministère et la sanctification de lEvêque. Une ultérieure explication des racines de la spiritualité de lEvêque dans la grâce sacramentelle de lEpiscopat devra être fournie. 3. Sur la base des interventions en salle et de la doctrine du Concile Vatican II, chapitre III de la Constitution dogmatique Lumen Gentium et des Décrets Christus Dominus et Presbyterorum Ordinis, il faut décrire comment lEvêque doit agir par rapport à ses prêtres. Une attention particulière doit être accordée à la priorité absolue que recouvre cette relation entre lEvêque et ses collaborateurs généreux et bien nécessaires. Il faudra aussi considérer les conséquences pratiques sur la disponibilité de lEvêque, ainsi que les possibles initiatives visant à renforcer les liens de communion entre lEvêque et les presbytères. 4. Comment lEvêque, peut-il promouvoir une pastorale des vocations, en pressentant la vie même comme vocation? Et comment peut cette pastoral joindre de manière concret la vocation spécifique au sacerdoce? Décrivez la relation entre lEvêque et ses futurs prêtres, avec les séminaristes qui sont en train de se former au sacerdoce. Quelques mots sur la formation des séminaristes, surtout pour ce qui est des compétences de lEvêque. 5. Outre la relation juridique de communion hiérarchique, comment sera-t-il possible dencourager la collégialité affective et, encore plus important, le lien de communion entre les Evêques, en tant que successeurs des Apôtres, et le Successeur de Pierre? Quelles initiatives pourront être prises pour renforcer ces liens de charité, afin que cette communion se manifeste de manière plus claire à tous, croyants et non croyants, dans le monde entier? 6. Les réunions des Evêques dune même province ecclésiastique, si organisées régulièrement, pourront-elles être le moyen pour une meilleure et plus concrète réalisation de la collégialité par rapport à lévangélisation, afin de résoudre les problèmes pastoraux des fidèles qui vivent dans un territoire plus homogène et mieux défini? 7. LEvêque, comment peut-il encourager tout le monde à fréquenter la paroisse, à considérer comme un lieu, que tous les fidèles considèrent central pour leur activité apostolique et spirituelle, à niveau individuel et communautaire? 8. Comment pourra-t-elle la Curie diocésaine, être organisée, afin quelle devienne lexpression de la charité pastorale de lEvêque, un instrument fidèle pour guider le diocèse et un lieu de participation et co-responsabilité dans les domaines de la sanctification et de lapostolat? Il faudra aussi prendre en considération limportance de ladministration et de Tribunaux de la Curie. 9. Quels choix concrets faudra-t-il faire pour que lEvêque, devant et à lintérieur de son Eglise particulière, devienne le témoin dune pauvreté authentique? Comment peut-il atteindre limage authentique de lEvêque pauvre et libre de tous liens en vue du Règne? Telles sont les difficultés à surmonter à cet égard et qui entravent lexercice de la béatitude évangélique de la pauvreté. Comment pourra-t-il devenir le défenseur de la veuve, de lorphelin, de létranger, considérés selon linterprétation actuelle de ces termes? 10. En ce qui concerne concrètement linculturation, dans notre époque où les conditions sociologiques des nos villes changent rapidement et de façon radicale, il faudra considérer des milieux urbains toujours plus marqués par les entités multireligieuses, multiethniques et multiculturelles, ainsi que les conséquences pastorales de cette réalité pour lEvêque du troisième millénaire. Evolution spécifique, par rapport à cette réalité, dans les villes qui acquièrent une étendue immense (megalopolis). ______________________________ (1) Sermo 340,1. (2) Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum n.1. (3) Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur lEglise, Lumen gentium, n. 12. (4) cf. Ibidem, n.6. (5)Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre Communionis notio (25.5.92), 3; AAS 85 (1993), 839. (6) Instrumentum laboris, n. 64. (7) Instrumentum laboris, n. 63. (8) cf. Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, n. 31. (9) Jean-Paul II, Homélie à loccasion de la Messe douverture de la X Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques (30 septembre 2001), nn 3-4. (10) At 4, 32: "multitudinis autem credentium erat cor unum et anima una; nec quisquam eorum, quatuae possidebat, aliquid suum esse dicebat; sed erant illis omnia communia". (11) Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur lEglise, Lumen Gentium, n. 23. (12) cf. ibidem: Jean-Paul II, Discours à la Curie Romaine, 20.12.1990, n. 9; AAS 83 (1991), 745,747. (13) cf. Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur lactivité missionnaire de lEglise, Ad gentes, n. 38. (14) Assemblée Générale Extraordinaire (1985); Rapport final Ecclesia sub Verbo Dei, II, C 4. (15) Ibidem, C 8,c. (16) cf. Jean-Paul II, Discours à la Curie Romaine, 28 juin 1986; AAS (1987), 198. (17) cf. Christus Dominus, n. 8. CIC c. 381; CCEO c. 178. (18) cf. Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique Pastor aeternus, n. 3; DS 3060 et 3064. (19) Paul VI, Exhortation apostolique, Evangelii nutiandi, n. 48. (20) cf. Instrumentum laboris, n. 100-110. (21) cf. Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur lEglise, Lumen Gentium, n. 25. (22) Instrumentum laboris, n. 106. (23) Concile Oecuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur lEglise, Lumen Gentium, n. 25. (24) Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, n. 46. (25) Jean-Paul II, Lettre au Conseil Pontifical pour la Culture du 20 mai 1982. (26) cf Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris Missio (7.12.1990), n. 52; AAS 83 (1991). (27) cf. Ibidem, n. 54. (28) Concile Oecuménique Vatican II, Lumen gentium, n. 68. [00306-03.04] [nnnnn] [Texte original: latin] Une fois conclue la Dix-huitième Congrégation Générale de ce matin a débuté la troisième Session des Carrefours pour la continuation de la discussion sur le thème synodal. Les travaux des Carrefours continueront cet après-midi, demain samedi 13 octobre 2001 et lundi 14 octobre 2001. Les Relations des Carrefours seront présentées en Salle mardi 16 octobre 2001, dans la Dix-neuvième et la Vingtième Congrégation Générale. Le Rapporteur du Carrefour a pour tâche de résumer les opinions exprimées sur un argument déterminé pour chaque session ou à la fin de la discussion, en indiquant les point daccord ou de désaccord, de préparer un rapport au terme de la discussion dans le Carrefour, à soumettre à lapprobation des membres; de présenter le rapport à la Congrégation Générale; de préparer le résumé du rapport pour le Bulletin Synodus Episcoporum, publié en 6 versions linguistiques par le Bureau de Presse du Saint-Siège. En outre il a la tâche de préparer les projets des propositions et de collaborer à la composition de la Liste intégrée des propositions; préparer, à la fin de la discussion, des amendements individuels et des amendements collectifs, à soumettre aux membres du Carrefour pour approbation; collaborer avec le Rapporteur Général à létude des amendements collectifs et à la préparation de la Liste finale des propositions. La deuxième Conférence de Presse sur les travaux de la X Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques, après le Rapport après le Débat Général, a lieu aujourdhui vendredi 12 octobre 2001, à 12h45 dans la Salle Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège. Interviendront:
"BRIEFING" POUR LES GROUPES LINGUISTIQUES Le dixième briefing pour les groupes linguistiques aura lieu mardi 16 octobre 2001 à 13h10 (dans les lieux de briefing et avec les Attachés de Presse indiqués dans le Bulletin n. 2). On rappelle que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) sont priés de sadresser au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales afin dobtenir lautorisation daccès (en nombre très limité). "POOL" POUR LA SALLE DU SYNODE Le dixième "pool" pour la Salle du Synode sera formé pour la prière douverture de la Dix-neuvième Congrégation Générale de mardi matin 16 octobre 2001. Les listes dinscription au pool sont mises à la disposition des rédacteurs au Bureau dInformations et dAccréditation du Bureau de Presse du Saint-Siège (à lentrée, à droite). On rappelle que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) sont priés de sadresser au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales pour la participation au pool pour la Salle du Synode. Les participants au pool sont priés dêtre présents à 8h30 dans le Secteur Presse, à lextérieur de lentrée de la Salle Paul VI, doù ils seront appelés pour accéder à la Salle du Synode, toujours accompagnés par un attaché du Bureau de Presse du Saint-Siège ainsi que du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales. Dans le prochain Bulletin n. 22 daujourdhui sera publié le Message du Patriarche Oecuménique au Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de lUnité des Chrétiens du 30 septembre 2001, dont le Délégué fraternel pour le Patriarcat Oecuménique, S.Em Ambrosius, Métropolite de Oulu, Eglise Orthodoxe de Finlande, a donné lecture à la Seizième Congrégation Générale de jeudi matin, 11 octobre 2001. En outre, dans ce Bulletin n. 22 seront publiés les résumés des interventions de deux Pères synodaux qui nont pas pu parler à la dix-septième Congrégation Générale de jeudi après-midi, 11 octobre 2001, par manque de temps. Le Bulletin n. 23 sur les travaux de la dix-neuvième Congrégation Générale de la Xe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques de mardi 16 octobre 2001, sera à la disposition des journalistes accrédités à lissue des travaux de la Congrégation. HORAIRE DOUVERTURE DU BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIEGE
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