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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

22 - 18.10.2012

RÉSUMÉ


- INTERVENTIONS “IN SCRIPTIS” DES PÈRES SYNODAUX

INTERVENTIONS “IN SCRIPTIS” DES PÈRES SYNODAUX

Alors que se poursuivent, aujourd’hui et demain matin, les travaux des Carrefours (II, III et VI Sessions) - en vue de la rédaction et de l’approbation de la part de chaque Carrefour des projets de textes pour les Propositions (les formules d’approbation synodale relatives à certains sujets considérés importants par les Pères synodaux, des suggestions offertes au Saint-Père comme fruit du travail synodal) - nous publions les interventions “in scriptis”, qui n’ont pas été prononcées en Salle.

Les Pères synodaux suivants ont remis une intervention écrite:

- S. Exc. Rév. Mgr Nicholas MANG THANG, Archevêque Coadjuteur de Mandalay, Administrateur Apostolique "sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis" d'Hakha (MYANMAR)
- S. Exc. Rév. Mgr Anthony Fallah BORWAH, Évêque de Gbarnga (LIBÉRIA)
- S. Ém. Rév. le Card. Giuseppe VERSALDI, Président de la Préfecture pour les Affaires Économiques du Saint-Siège (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Joachim KOURALEYO TAROUNGA, Evêque de Moundou (TCHAD)
- S. Exc. Rév. Mgr Basílio DO NASCIMENTO, Évêque de Baucau, Président de la Conférence Épiscopale (TIMOR EST)
- S. Exc. Rév. Mgr Edward Hilboro KUSSALA, Évêque de Tombura-Yambio (SOUDAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Menghesteab TESFAMARIAM, M.C.C.J., Évêque de Asmara (ÉRYTHRÉE)
- S. Exc. Rév. Mgr Rosario Saro VELLA, S.D.B., Évêque d'Ambanja (MADAGASCAR)
- S. Exc. Rév. Mgr Charles MAHUZA YAVA, S.D.S., Évêque titulaire d'Apisa majeure, Vicaire Apostolique de l'Archipel des Comores (ÎLES COMORES)
- S. Exc. Rév. Mgr Salutaris Melchior LIBENA, Évêque d'Ifakara (TANZANIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Virginio Domingo BRESSANELLI, S.C.I., Évêque de Neuquén (ARGENTINE)
- S. Exc. Rév. Mgr Kieran Thomas CONRY, Évêque d'Arundel et Brighton (GRANDE-BRETAGNE (ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES)
- S. Exc. Rév. Mgr György UDVARDY, Évêque de Pécs (HONGRIE)
- S. Exc. Rév. Mgr John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d'Abuja (NIGÉRIA)
- S. Exc. Rév. Mgr Gerard Tlali LEROTHOLI, O.M.I., Archevêque de Maseru, Président de la Conférence Épiscopale (LÉSOTHO)
- S. Exc. Rév. Mgr John Ebebe AYAH, Évêque de Ogoja (NIGÉRIA)
- Rév. P. Gregory GAY, C.M., Supérieur Général de la Congrégation de la Mission
- S. Exc. Rév. Mgr Otto SEPARY, Évêque d'Aitape (PAPOUASIE-NOUVELLE GUINÉE)

Nous publions ci-dessous le résumé des interventions que les Pères synodaux ont remis par écrit et qui n’ont pas été prononcées en Salle:

- S. Exc. Rév. Mgr Nicholas MANG THANG, Archevêque Coadjuteur de Mandalay, Administrateur Apostolique "sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis" d'Hakha (MYANMAR)

Le terme “évangélisation” fait référence à tous les aspects de l’activité de l’Église. Il est vrai que la nature même de l’Église est missionnaire et est orientée vers la mission de JésusChrist et du SaintEsprit, selon le dessein de Dieu le Père (Ad Gentes 2; Lumen Gentium 2). Par conséquent, l’envoi de son Fils comme Sauveur du monde est le dessein du Père (1 Jn 4, 14), son entreprise (Lc 2, 49) et son commandement (Jn 15, 10). Il n’est pas étonnant que le Christ a dit que sa nourriture était de faire la volonté de celui qui (le Père) l’a envoyé et d’accomplir son œuvre (Jn 4,34), et de ne pas croire en lui, s’il ne fait pas le travail de son Père (Jn 10,17). Le Christ a aussi témoigné par ses œuvres, et ses actes, qui lui avaient été confiés par le Père pour œuvrer comme un signe certain que le Père l’avait envoyé (Jn 5, 3637).
L’objectif même du ministère du Christ, sa première évangélisation du monde, comme missionassignation que Son Père lui a confiée, est de rétablir toutes les choses dans le Christ, et de rendre ses enfants égarés à leur Père céleste par le pardon des péchés, à travers le sacrifice de la Croix, de sorte à donner à tous les hommes la possibilité de dire avec tout leur être, « Notre Père» une chose que nous n’avions pas pu faire depuis la chute , et ainsi nous restituer tout ce que nous avions perdu par la chute, en nous accordant une place dans la famille de Notre Père : en un mot la possibilité de redevenir des enfants adoptifs de Dieu, de manière à être en mesure de crier: « Abba» (Père). C’est en ceci qu’est l’Amour miséricordieux du Père, manifesté dans toute sa perfection, et dont Jésus a toujours été conscient, et la responsabilité qu’il avait d’être le Sauveur du monde, de son vivant et même jusqu’à la fin de l’accomplissement de la mission du Père par la souffrance et la mort sur ??la croix (Jn 16, 28; Jn 18, 11). Il a terminé la mission de Son Père avec ces mots: «Pardonneleur car ils ne savent ce qu'ils font et Père entre tes mains je remets mon esprit» (Lc 23, 34).
En Asie, en particulier dans le SudEst asiatique, où la majorité des habitants sont bouddhistes, l'évangélisation est difficile dans la pratique et la conversion est aussi très lente. Cela est peutêtre dû à deux principaux courants idéologique ou culturel, à savoir : 1) la nationalité, la culture et la religion sont identifiées comme une ; 2) Sa crucifixion et Sa mort violente ne pouvait pas le faire considérer comme Dieu, comme le Sauveur, et le porteur de la Bonne Nouvelle, et par conséquent, il ne pouvait pas être considéré comme une personne bonne, sainte et vertueuse, en raison de la tradition bouddhiste et de la croyance en la théorie de la réincarnation. En accord avec le message prophétique, le rôle et la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux, qui est dans ce 21ième siècle, comme le Saint Patron des Missions, et le docteur de l’amour du père, de Jésus et de l’Église. Il est grand temps que l’église embrasse en profondeur la Mission théologicospirituelle de sainte Thérèse qui a apporté une nouvelle lumière sur un des fondements les plus anciens de la doctrine catholique, à savoir que Dieu est notre Père aimant et miséricordieux, qu’il se soucie pour nous et qu’il se sent concerné à la fois spirituellement et corporellement pour les besoins de tous les êtres humains, sans distinction de race, de couleur, de religion et de tous les êtres créés (Mt 6, 26; Lc 11, 1112).

[00339-03.01] [IS001] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Anthony Fallah BORWAH, Évêque de Gbarnga (LIBÉRIA)

Depuis son installation au Liberia, en 1906, l’Église catholique a présenté Jésus comme la Bonne Nouvelle du salut depuis ses chaires, au travers des dialogues diplomatique et religieux et en renforçant la santé, l’éducation, les droits humains et les services offerts par les moyens de communication entre autres. Elle a aussi été une voix prophétique, avertissant le peuple contre une guerre civile inévitable si les droits des peuples n’étaient pas respectés. Au cours de la guerre, elle a continué à jouer ce rôle au travers d’institutions telles que la Commission Justice et Paix, la radio catholique Veritas, la Caritas et d’autres services. Les mots du SaintPère à Ouidah, au Bénin, sont importants pour l’évangélisation dans le Liberia d’aprèsguerre : « La nouvelle évangélisation suppose la réconciliation des chrétiens avec Dieu et avec euxmêmes. Le fidèle réconcilié deviendra aussi promoteur de la justice dans les sociétés africaines divisées, en proie à la violence et à la guerre, qui ont faim et soif de la vraie justice » (Africae Munus). Aujourd’hui, les libériens ont faim et soif de la vraie justice, de paix et de réconciliation et de la vérité qui demeure la plus grande blessure. La nouvelle évangélisation appelle l’Eglise à traiter de la même manière les thèmes de la réconciliation, de la paix et de la justice en tant que point de départ crucial et chance pour l’Évangile. Des approches pratiques d’évangélisation, en particulier par la charité, ont montré que nombreux sont ceux qui se convertissent à l’Eglise catholique. Certains convertis prétendent que NotreDame les a aidé, eux et leurs familles, durant la guerre. La dévotion envers NotreDame s’est donc accrue même chez certains non catholiques qui se joignent en toute hâte aux catholiques lors des neuvaines mariales, des pèlerinages et des processions. Comme ce Synode a salué la Vierge Marie en tant que « étoile de la nouvelle évangélisation », il est nécessaire de tirer partie en particulier de ses apparitions approuvées, telles que celles de Fatima, dont les message pourraient être importants pour la nouvelle évangélisation.

[00335-03.01] [IS002] [Texte original: anglais]

- S. Ém. Rév. le Card. Giuseppe VERSALDI, Président de la Préfecture pour les Affaires Économiques du Saint-Siège (CITÉ DU VATICAN)

Comme le Christ l’a enseigné, l’annonce de l’Évangile doit être toujours accompagnée par la crédibilité de celui qui fait l’annonce, mettant en pratique le message qu’il proclame. Ceci concerne aussi la façon avec laquelle l’Église utilise les biens temporels nécessaires à sa mission spirituelle. Trois observations à propos de l’actualité de ce thème:
1) Il existe une réelle difficulté à trouver le juste équilibre entre les exigences prioritaires de la fin spirituelle et les techniques avec lesquelles les biens matériels sont traités par les autorités ecclésiastiques, car ces techniques sont dictées par le monde et peuvent souvent entrer en conflit avec la fin religieuse. En conséquence, il y a un risque d’erreurs de la part de ceux qui administrent les biens ecclésiastiques auxquels l’Église doit appliquer la présomption de bonne volonté et d’honnêteté jusqu’à preuve du contraire, au lieu de l’accusation facile d’intérêts ou de pouvoir personnel qui est propre aux détracteurs de l’Église.
2) En cas de mauvaise gestion possible des biens de l’Église, il faut faire prévaloir, comme thérapie, dans l’Église, la médecine évangélique de la correction fraternelle. Avant de dénoncer un fait aux autorités, il faut faire prévaloir la confrontation personnelle afin de donner la possibilité de se repentir et de réparation. La transparence ne signifie pas automatiquement rendre public le mal qui mène au scandale. Seulement s’il n’y a pas de conversion, il faut alors recourir à l’autorité compétente qui est responsable de la vérification des allégations sans que ces dernières ne soient déjà considérées comme une preuve de mauvaise gestion.
3) Il faut que l’Église communique plus positivement et mieux la façon dont les biens en sa possession sont utilisés, des biens qui sont au service de l’évangélisation et de la promotion humaine dans le monde. Il ne s’agit pas de montrer le bien qui se fait, mais de témoigner de cette grande charité présente dans l'Église qui doit resplendir comme la lumière illumine le monde.

[00336-03.01] [IN003] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Joachim KOURALEYO TAROUNGA, Evêque de Moundou (TCHAD)

Le contexte de l’Église au Tchad est bien décrit par le logo de l’Année de la Foi. Plusieurs décennies de guerres et la pauvreté ont fini par créer chez les gens un sentiment d’impuissance et d’insécurité, véritable terreau favorable à l’émergence et la prolifération des phénomènes tels: la sorcellerie, la divination, l’alcoolisme et les sectes. Mais aussi une présence vivante du Christ.
Dans un tel contexte la question fondamentale est: Peut-on annoncer l’Évangile à des gens en qui l’histoire a forgé un profond sentiment d’impuissance et de déréliction? Le n° 21 de l’Instrumentum Laboris semble nous suggérer la réponse.
Il est difficile d’annoncer Jésus-Christ à des gens traumatisés qui n’ont plus confiance en personne. Le nomadisme religieux, forme pratique du relativisme, est là pour nous en convaincre. Devant ce relativisme, la tentation du découragement est grande. Où donc le nouvel évangélisateur trouvera-t-il la force nécessaire pour accomplir sa mission?
Le chapitre 13 de l’évangile de Matthieu nous propose Jésus comme modèle à travers quatre paraboles. La parabole du semeur; la parabole de l’ivraie et du bon grain; la parabole du grain de sénevé; et la parabole du levain enfoui dans la farine. La parabole n’est pas seulement un langage adapté pour faire comprendre ce qui est compliqué. Les quatre paraboles révèlent les attitudes évangélisatrices de Jésus. Ce sont: le principe de non-discrimination, la sérénité et la confiance.
Le principe de la non-discrimination: l’Évangile doit être annoncé à toutes les nations, sans préjuger de la possibilité de son accueil ou de son refus. L’Église doit être le semeur. C’est tout. La sérénité: le monde est devenu une brocante religieuse et idéologique. Il faut donc que le nouvel évangélisateur accepte sereinement le pluralisme comme un champ de proclamation du Christ. La confiance: la foi obéit à la loi de l’incognito. Le nouvel évangélisateur doit croire que l’Évangile qui est annoncé produira son effet.
Puisse ce Synode apporter à l’Église la joie de proclamer avec sérénité et confiance l’Évangile du Christ à toutes les nations. Amen.

[00337-03.06] [IS004] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Basílio DO NASCIMENTO, Évêque de Baucau, Président de la Conférence Épiscopale (TIMOR EST)

Timor est une petite île, située entre l’Australie et l’Indonésie. Divisée en deux entre la Hollande et le Portugal, la moitié occidentale fait partie de l’Indonésie aujourd’hui et la moitié orientale est devenue indépendante depuis dix ans, premier pays indépendant du 21ième siècle, avec 18.000 km2 et 1.150.000 habitants. La moyenne d’âge de la nation est de 26 ans. Malheureusement il y a beaucoup de ressources naturelles. Les spécialistes disent qu’on en a trop. Mais la population est encore très pauvre.
Du point de vue de l’Église, 97% de la population est catholique, avec 3 diocèses. La Conférence épiscopale n’a que 6 mois d’existence. Le 3% qui reste est constituée par des protestants, des hindouistes, des bouddhistes, des musulmans et quelques “articles neutres”.
L’Église à Timor est est très fluorescente. La population vit avec simplicité, mais avec grande conviction sa foi en Jésus Christ, a partir même des membres de gouvernement qui n’ont pas de réserves en témoignant publiquement de leur foi, en dépit de ce que est dit dans la Constitution du Pays. On peut dire qu’on éprouve une grande joie et un grand orgueil, un saint orgueil d’être une nation qui croie en Jésus Christ et d’appartenir à l’Église catholique en pleine Asie, même si on ne comprend pas encore très bien tous les enjeux que cela implique. C’est une sorte d’affirmation d’identité. Les Philippines et le Timor oriental sont des cas incompréhensibles en ce qui concerne l’Église catholique en Asie.

[00338-03.04] [IS005] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Edward Hilboro KUSSALA, Évêque de Tombura-Yambio (SOUDAN)

Dans le contexte des deux Soudans et de l'Afrique dans son ensemble, l'évangélisation devient plus forte quand elle prend sérieusement en considération les personnes à qui elle s’adresse, en employant leur langue, leurs signes et leurs symboles et en répondant aux questions qu'elles se posent, touchant ainsi réellement leur vie au quotidien.
Pour cette raison, ce Synode nous fait découvrir des aspects fondamentaux:
a) en tant qu’agents de l'évangélisation, nous avons besoin, d’abord et avant tout, de conversion, en faisant un examen de conscience sur nousmêmes et sur nos fonctions administratives.
b) En tant qu’évangélisateurs, nous devons faire preuve d’initiative et de courage dans le cadre de notre ministère d'évangélisation. Notre mission nous oblige d'abord à promouvoir, au sein même de l'Église, l’estime réciproque, le respect et l'harmonie et à reconnaître toute la diversité légitime. Quel type d'évangélisation, plutôt qu’une théologie de la paix, pouvonsnous proposer aux populations des deux Soudans et de l'Afrique dans son ensemble? La naissance du SudSoudan a été accueillie avec grande jubilation: elle marque principalement la fin d’années d'esclavage, de persécution des chrétiens et d'oppression, mais elle fait aussi espérer qu’il y aura un nouveau départ, ainsi que le développement et la fourniture des services de première nécessité. En fait, les deux Soudans et le reste des pays africains se trouvent face à d'énormes défis tels que construire une nation, guérir les plaies d’un passé et d’un présent douloureux, répondre aux attentes de nos populations, et ce, en dépit des investisseurs internationaux qui ne se soucient guère de la sécurité et du bienêtre de la population locale.
c) La nouvelle évangélisation doit se concentrer sur la spiritualité de la vie : je suis la vie éternelle. Elle doit s’attaquer aux maux sociaux et promouvoir la dignité de chaque être humain.
d) Dans des continents comme l'Afrique ou partout dans le monde où il y a des ressources naturelles, la nouvelle évangélisation a besoin d’une théologie de la nature pour diffuser la culture de la protection de l'environnement contre les mauvais investisseurs. Les ressources naturelles nous accompagnent depuis des siècles, depuis une éternité. Elles ont suscité des rêves de richesse et attisé des guerres. Par le passé, ces rêves ont donné lieu à des siècles de colonialisme, marqués par une politique protectionniste et faisant de l'Afrique l'une de ses victimes ; dans le monde moderne, ils ont donné naissance à une réalité débilitante : la malédiction des ressources, que de nombreux pays d’Afrique, malheureusement, illustrent bien. La malédiction des ressources concerne ces pays qui, étant fortement dotés en ressources naturelles, devraient être riches mais qui en réalité sont pauvres. De telles approches doivent être utilisées comme matière première pour une vraie évangélisation qui sauve la vie et préserve la paix.

[00268-03.01] [IN202] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Menghesteab TESFAMARIAM, M.C.C.J., Évêque de Asmara (ÉRYTHRÉE)

Lors de l'inauguration de la Deuxième Assemblée pour l'Afrique du Synode des Évêques, le SaintPère nous a mis en garde contre deux virus qui ont ouvertement attaqué la foi chrétienne pour l’affaiblir sur l'ensemble du continent africain: à savoir, le sécularisme et la prolifération des sectes religieuses. Cela est tout à fait vrai, car l’un engendre le relativisme, l’autre le fondamentalisme. Dans le cadre de notre programme de nouvelle évangélisation, il est dès lors important que nous identifiions leurs racines et que tous ceux parmi nous qui ont été atteints, dans nos familles, paroisses ou diocèses, puissent se rétablir. Ils sont les adversaires déclarés de notre foi, et nous le savons. Mais d'où viennentils? Sommesnous sûrs qu'ils ne sont pas les rejetons de la médiocrité et de l’incohérence qui marquent notre vie de disciples de Jésus Christ? Beaucoup de ceux qui sont mécontents de cette foi incohérente dont nous, qui prétendons être de bons chrétiens, faisons preuve, choisissent de suivre la voie du relativismeindifférentisme ou de l'émotivité et de l'intégrisme! Si nous étions un peu plus cohérents et crédibles dans notre vie chrétienne, non seulement nous les empêcherions de quitter l'Église visible, mais en plus nous serions en mesure d'attirer de nouveaux membres, comme l’ont fait les premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres: «Jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés. » (Ac 2:4647)
Il est possible d'être à la fois parfaitement religieux et fidèle, et c’est là, bien sûr, le troisième défi, le plus redoutable pour nous qui voudrions nous engager sur la route de la nouvelle évangélisation. C’est un défi plus subtil, mais qui a besoin d'une attention particulière dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation. Si nous voulons vraiment être honnêtes avec nousmêmes, nous devons admettre que nous ne sommes pas cohérents avec ce que nous professons. Cette incohérence a été et est toujours le plus grand ennemi de notre foi. C'est pourquoi, à la fin du Sermon sur la Montagne, dans l'évangile de Matthieu, Jésus nous dit clairement: «Ce n'est pas en me disant: ‘Seigneur, Seigneur’, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 7: 21). En transmettant la foi chrétienne à travers la nouvelle évangélisation, nous devons nous assurer que les gens écoutent la Parole de Dieu et lui obéissent fidèlement. Nous devons éradiquer cette attitude médiocre de nousmêmes et de nos communautés.

[00281-03.01] [IN220] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Rosario Saro VELLA, S.D.B., Évêque d'Ambanja (MADAGASCAR)

L’Afrique, le Madagascar est un pays jeune et l'Église en Afrique et à Madagascar est une Église jeune. Nous savons le poids que les personnes âgées ont dans les communautés patriarcales, ce sont elles qui transmettent les valeurs, les coutumes... Les personnes âgées parlent et ont le dernier mot, mais les artisans du changement, ce sont les jeunes! Nous, en tant qu’Église et en tant qu’Évêques, nous éduquons et enseignons. Or celui qui enseigne doit être capable d'apprendre. Qu’estce que les jeunes peuvent nous apprendre?
1. À Madrid, lors de la veillée, il y a eu une véritable tempête et une forte pluie qui n’ont cependant pas empêché les jeunes, tout trempés, de rester en adoration silencieuse. Sa Sainteté le Pape Benoît XVI a dit: «Votre force est plus grande que la pluie. » L'Église et les Évêques doivent apprendre des jeunes le courage et la force.
La nouvelle évangélisation a besoin d'évangélisateurs courageux. C’est comme si le bateau de Pierre était au milieu de la tempête. Laissonsnous guider par le vent de l'Esprit Saint et ne nous plaignons pas si nous avons l’impression de couler au milieu des vagues. Au contraire, nous devrions préférer ces périls aux eaux stagnantes qui nous donnent une fausse sécurité.
2. Quand les jeunes dialoguent, ils aiment toujours se mettre sur le même plan que leur interlocuteur. Les jeunes peuvent nous enseigner l'humilité. Souvent, nous nous présentons au monde avec orgueil comme les maîtres d’une vérité dont nous pensons être les seuls détenteurs, en oubliant que nous sommes des pèlerins faibles et fatigués en quête de la vérité. Dans le dialogue au sein de l'Église, dans le dialogue œcuménique, dans le dialogue interreligieux, dans le dialogue avec les grandes religions ou des personnes d'autres convictions, ne devrionsnous pas avoir cette attitude d'humilité?
3. Les jeunes nous enseignent la joie.
Une joie qui est tout d’abord intérieure, parce qu'elle vient de Dieu, mais qui s'exprime aussi à l'extérieur. Les jeunes nous demandent une liturgie plus joyeuse, plus participative, plus conforme à leur vie, une liturgie de chants et de danses. Ils nous demandent une morale exigeante, mais non négative, une morale qui libère les jeunes de l'esclavage de l'égoïsme, du relativisme, de l'hédonisme et qui remplisse leur cœur. Les jeunes nous demandent une foi qui n'est pas intellectuelle mais vitale ; une foi qui passe par l'esprit mais qui arrive jusqu’au cœur.
4. Les jeunes aiment travailler ensemble, partager leurs expériences, s'entraider. Les jeunes nous enseignent la spiritualité de communion. C 'est une conversion, un changement de mentalité.
5. Les jeunes nous enseignent l'amour de la Croix.
La Croix est le signe d'un amour infini, un amour qui ne craint pas la mort, mais qui donne sa vie pour ceux qu'on aime. La Croix est le signe d’une victoire sur le mal personnel et sur le mal du monde. La Croix est «notre gloire, notre salut et notre résurrection. » Ave, Crux Spes Unica.
Tous les saints nous l’ont appris, je voudrais juste rappeler les deux jeunes que le Pape a présentés comme modèles cette année: Pier Giorgio Frassati (« La vie est une joie, même à travers la souffrance») et Chiara Luce Badano (à propos de sa maladie « Si tu le veux, Jésus, je le veux aussi»).

[00295-03.01] [IN221] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Charles MAHUZA YAVA, S.D.S., Évêque titulaire d'Apisa majeure, Vicaire Apostolique de l'Archipel des Comores (ÎLES COMORES)

Mon intervention se situe aux points 64, 91 et 111 de l'INSTRUMENTUM LABORIS, et au point 91, je cite: " On ne peut pas transmettre l'Evangile sans avoir comme base une vie qui est modelée par cet Evangile, qui dans cet Evangile trouve son sens, sa vérité et son avenir ". De ce qui précède, nous comprenons que l'évangélisation se fait d'abord par le rayonnement de sa foi, de sa vie de croyant en Jésus-Christ qui est Amour. C'est cet amour de Dieu qui transforme notre vie de l'intérieur. Les signes de notre foi que nous transmettons deviennent ainsi un message qui évangélise. Venant d'un pays où la population est à 99,9 % musulmane et où l'islam est la religion d'Etat, le terme évangélisation signifie pour les autres : prosélytisme. Par conséquent, notre Eglise y est une présence silencieuse mais témoignante. Notre foi parle par nos œuvres d'amour et notre vie devient quelques fois un questionnement: pourquoi faites-vous tout cela pour nous? Ou encore, vous faites tellement de bonnes choses mais c'est dommage ... Par ailleurs, le prosélytisme est strictement prohiber. La seule voie pour exprimer notre foi reste les signes d'amour. La manifestation de cet amour est vraiment évangélisatrice. Quant au dialogue interreligieux, dans la situation qui est la nôtre, nous sommes considérés comme de kâfir, terme arabe à connotation dépréciative désignant un mécréant, un incroyant, un ingrat, ou encore un infidèle. Nous sommes plus tolérés qu'acceptés. La religion chrétienne catholique est considérée comme la religion de l'occident. Par conséquent, engager un dialogue interreligieux est quasiment inadéquat car n'étant pas sur un même niveau. Toutefois, en paraphrasant le Pape Paul VI, l'Eglise existe pour évangéliser, telle est sa vocation propre et son identité profonde. Et nous savons bien que l'Esprit souffle et personne ne connaît ses chemins. Ainsi, jusqu'à ce niveau, la seule possibilité que nous exploitons, qui fait un premier pas de contact et qui serait une ouverture éventuelle au dit dialogue est l'amitié. Au fait, dans cette relation d'amitié, nous sommes convaincus que nous apprenons ce qu'est l'autre et l'autre découvre aussi qui nous sommes. Ces relations d'amitié sont possibles et elles existent. C'est là que nous découvrons qu'en soit l'Islam est tolérant. Ce sont le fanatisme et le fondamentalisme qui lui donne tout une autre image. Cependant, pour la maintenance de la foi que représente la toute petite minorité que nous sommes, je dirais qu'elle représente une goutte dans l'océan indien. Cette dernière, ne peut pas le faire bouger. Ainsi, la piste explorée est la famille. Celle-ci, cellule de base de tout le corps est le lieu privilégié pour une évangélisation de profondeur. Un problème qui nous préoccupe est celui des catholiques qui se sont mariés avec des musulmans. Ce problème concerne surtout les femmes catholiques qui ont épousé des musulmans. En général, le mari ou la belle-famille les oblige à ne plus pratiquer leur religion ou même à se convertir à l'Islam. Beaucoup finissent par ne plus pratiquer aucune religion.

[00296-03.03] [IN222] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Salutaris Melchior LIBENA, Évêque d'Ifakara (TANZANIE)

Les jeunes représentent la population la plus nombreuse parmi les fidèles chrétiens dans la région de l’AMECEA. Beaucoup d'entre eux vivent dans l'incertitude, la peur, l'impuissance, le désespoir à cause des défis sociaux, économiques et politiques auxquels ils sont confrontés. Or, l'Église est incapable de bien les préparer à affronter les questions qui se posent dans le monde d'aujourd'hui.
De leur côté, les jeunes cherchent à connaître et à comprendre leur relation avec le Christ. Ils cherchent à avoir une place et un rôle dans la vie de l'Église. Non pas comme spectateurs, mais comme de véritables acteurs à la frontière de leur propre monde et de leurs expériences de vie. Malgré les nombreux efforts déployés pour améliorer la pastorale des jeunes, nombreux sont encore ceux qui s’éloignent de l'Église.
Dans le cadre de la pastorale des jeunes, il faut trouver des approches de la foi dynamiques et pertinentes, et renforcer l'apostolat et l'animation des mouvements de jeunesse existants. Il devrait y avoir dans chaque paroisse des mouvements/associations de jeunes permettant à ceuxci de discerner l’Esprit de Dieu. Il faut aussi nommer des aumôniers de jeunes qui sachent les accompagner dans toutes les étapes de la croissance humaine et spirituelle. Dans tous les établissements d'enseignement, des programmes relatifs à la foi devraient être proposés régulièrement. Ce groupe étant confronté aux changements très rapides de la société, l’apostolat des moyens de communication doit être renforcé.
Les jeunes sont l'avenir de l'Église, partout sur cette planète, et doivent donc occuper une place importante dans tous les programmes d'évangélisation. La pastorale des jeunes doit être insérée de manière évidente dans la pastorale d'ensemble de toutes les paroisses et de tous les diocèses afin que les jeunes puissent découvrir très tôt la valeur du don de soi, moyen essentiel pour que la personne puisse atteindre la maturité. Nous avons tous un rôle à jouer pour attirer les jeunes vers le Christ et l'édification du Royaume de Dieu. Les moyens les plus efficaces sont le témoignage personnel, l'amitié, les célébrations sacramentelles, la prière et les activités de groupe. Par conséquent, nous n'avons pas d’autre choix, en tant qu’Église, que de prendre la question de la jeunesse et de la foi au sérieux.

[00297-03.01] [IN223] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Virginio Domingo BRESSANELLI, S.C.I., Évêque de Neuquén (ARGENTINE)

La conversion pastorale doit être comprise comme un processus et un parcours de la communauté chrétienne, dans son ensemble et dans sa pluralité ; ouverte aux signes des temps, celleci est appelée à témoigner dans le monde l'amour de Dieu et la charité fraternelle, pour accomplir l’annonce de Jésus Christ et offrir une vie pleine en Lui.
En d'autres termes, c’est le processus de chaque Église particulière (cf. Christus Dominus 11) qui, sous la forme synodale, dans l'unité de tous ses membres et dans la diversité des charismes, des vocations et des ministères, s'engage de manière communautaire à une action pastorale missionnaire, en se percevant et en agissant comme un corps ecclésial du Christ qui, en communion avec l'Église universelle, se charge de la mission que le Seigneur nous a confiée. Elle plonge ses racines dans deux piliers: l'appel universel à la sainteté et la mission (cf. Redemptoris missio 90).
Elle appelle l'Église à se placer d'un point de vue pastoral, dans l’esprit et dans l’horizon du Concile Vatican II, c'estàdire: regarder le monde avec foi, amour et compassion; opter, d’un point de vue christologique, pour les pauvres l'Église est à tous, en particulier aux pauvres ; miser toujours sur la voie du dialogue actif ; promouvoir la pleine intégration des laïcs, hommes et femmes, dans toutes les sphères du monde et reconnaître leur réelle participation et coresponsabilité ecclésiale, en mettant fortement en valeur le rôle des femmes dans la transmission de la foi; exercer, en son sein même, l'autorité comme un service, à la manière du Christ Serviteur.
Cette conversion doit concerner tout le monde: évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs. Il ne peut y avoir de conversion pastorale sans la conversion des pasteurs euxmêmes. Elle exige de l'Église qu’elle revoie la validité et l’actualité de ses structures pastorales pour vérifier son inspiration évangélique et l’efficacité de son évangélisation (cf. Novo millennio ineunte 44), Aparecida appelle une « structure caduque » toute cette réalité pastorale qui ne facilite pas l'évangélisation et devient, au contraire, un obstacle pour communiquer le don de la rencontre avec le Christ. Le renouveau missionnaire de l'Église demande à tous de s’engager et d’«abandonner les structures caduques qui ne favorisent plus la transmission de la foi» (Document d'Aparecida 365).
La conversion pastorale demande à l'Église d’avoir la capacité et l'humilité de purifier sans cesse sa mémoire ; elle exige la créativité et la franchise pour découvrir les nouveaux paradigmes de l’évangélisation dans une société qui change ses points de repère. C'est une grâce que nous devons demander dans la prière au SaintEsprit, acteur principal de l'évangélisation.

[00298-03.01] [IN224] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr Kieran Thomas CONRY, Évêque d'Arundel et Brighton (GRANDE-BRETAGNE (ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES)

L'économie mondiale a changé le monde dans lequel nous essayons de prêcher l'Évangile, et cette même économie ne partage pas ou ne reconnaît pas un grand nombre de nos valeurs évangéliques.
La crise que traverse l'Église peut résulter de notre incapacité à reconnaître ce qui se passe ou à réagir à temps. Nous avons peutêtre été trop complaisants. Maintenant, nous nous trouvons face à une urgence.
Nous devons d'abord encourager ceux qui luttent pour rester fidèles à leur vocation et leur redonner la confiance et la fierté d'être catholique, en reconnaissant les bonnes œuvres réalisées dans nos familles, dans les paroisses et dans les écoles, qui sont des centres d'évangélisation et des sources d'espoir.
Nous avons également besoin de trouver un moyen plus simple et plus accessible d’exprimer nos croyances, afin que nos gens puissent, à leur tour, exprimer et communiquer ce qu'ils croient. Nous avons besoin de marcher plus près d'eux et de comprendre leurs besoins.
Cette situation n'est pas nouvelle. Nous vivons la vision du prophète Ézéchiel : la vallée des ossements desséchés. Ce Synode et cette Année de la Foi représentent un moment précieux, une occasion à saisir, avec courage et imagination, pour redonner de la chair à ces os.

[00300-03.01] [IN226] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr György UDVARDY, Évêque de Pécs (HONGRIE)

Dans la ville de Pécs, devant la cathédrale s’étend une immense place où les jeunes se réunissent presque tous les soirs, s’appuyant aux rebords de l'église. Ils parlent, jouent, parfois hurlent ou font la noce. En les observant, j’ai souvent été saisi par un sentiment de perplexité, parfois d’indignation, mais surtout de responsabilité: la «foule affamée», c’est eux. En prenant mon courage à deux mains, je suis descendu, à plusieurs reprises, pour les rencontrer. J'ai été surpris par leur ouverture d'esprit: ils ont accepté avec joie d'établir une relation et m'ont raconté, de très bon gré, beaucoup de choses à propos de leurs études, de leurs conditions de vie, de leurs préoccupations, de leurs joies, de leurs relations. Ces jeunes ont aussi formulé, en toute sincérité, de nombreuses questions sur le sens de la vie, sur la raison et sur la vérité, en insistant toujours pour que je leur donne mon avis personnel : « M. l’Evêque, ditesnous ce que vous pensez vraiment. » Ils veulent connaître Jésus. L’un de ces jeunes m'a dit: « Ne me dites pas combien le Christ, le Fils de Dieu, était bon, parlezmoi plutôt de Jésus, de sa vie humaine, de sa capacité d'aimer et d'être un Fils obéissant ! » Un autre jeune m’a parlé en ces termes: «J’en ai assez d’entendre tout le monde énumérer toutes les opinions possibles sur quoi que ce soit. Si je regarde de ce côté, c’est ainsi, si je regarde de l’autre, c’est différent: ditesmoi clairement ce qui est bon, ce que je dois faire! Apprenezlenous! »
Depuis, beaucoup d'entre eux participent à la catéchèse du premier vendredi du mois, puis à l’adoration eucharistique silencieuse. Au cours de celleci, beaucoup d'entre eux se confessent ou posent des questions aux prêtres présents. Enfin, nous prions ensemble la litanie du SacréCœur de Jésus à laquelle ils sont très attachés, et la réunion se termine par une agape.
J'ai beaucoup à apprendre des réunions du soir avec ces jeunes: sur la façon d’annoncer l'Évangile, sur la nouvelle évangélisation. Mais pardessus tout, j’apprends du Maître qui, selon le récit des disciples d'Emmaüs, se joint à nous, sur notre chemin, interprète et met en lumière les événements de notre vie. Permettezmoi de souligner quelquesuns de ces éléments:Je dois commencer à chercher de nouveaux modes, peutêtre insolites, d’établir des relations avec les autres, de me joindre à eux sur leur chemin ; il faut écouter les questions que les personnes posent et les orienter vers la raison, vers la rationalité ; je continue à apprendre comment formuler de manière personnelle et convaincante l’enseignement certain de l'Église, pour que ce ne soit pas une simple opinion, mais une véritable certitude ; je cherche des occasions pour exposer de manière systématique 1'enseignement de l'Église ; je cherche des formes d'expression, anciennes ou nouvelles, qui puissent aider les personnes dans la prière, dans la consécration des jours de la vie ; je cherche des bonnes occasions pour célébrer les sacrements (surtout celui du Pardon), pour une digne adoration de l'Eucharistie.

[00302-03.01] [IN228] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d'Abuja (NIGÉRIA)

Tout d'abord, je tiens à remercier très sincèrement le SaintPère et cet auguste assemblée pour la sollicitude et les prières faites envers notre pays le Nigeria, si souvent à la une de la presse pour les affrontements religieux et sociaux et les pertes considérables en vies humaines et matérielles.
Nous continuons à compter sur vos prières à notre égard.
Malgré l'impression souvent donnée par les médias du monde entier, je veux souligner que les chrétiens au Nigeria ne se considèrent pas comme massivement persécutés par les musulmans. Notre population d’environ 160 millions de personnes est constituée de chrétiens et de musulmans en nombre égal et en égale influence. Nous n’avons pas si mal fait à vivre paisiblement ensemble dans la même nation. Nous croyons que nous avons appris certaines leçons qui peuvent être utiles au reste du monde sur les relations entre chrétiens et musulmans.
À cet égard, je tiens à attirer l'attention de ce Synode sur les points suivants:
a) Le processus irréversible de la «mondialisation» mentionné dans le Document de travail au n° 47 veut dire que notre nouvelle évangélisation aurait besoin de prendre note de l’arrivée de l’islam sur la scène mondiale. Étant donné que nos deux religions embrassent désormais la majeure partie de l’humanité, nous avons une responsabilité partagée de travailler en faveur de la paix et de l’harmonie, entre nous et dans notre monde d’aujourd'hui.
b) Les différences entre l’islam et le christianisme ne sont pas négligeables. Mais il y a aussi de nombreux domaines de bases communes comme nous le rappelle Vatican II dans Nostrae Aetate, 3. La nouvelle évangélisation impliquera qu’il faudra travailler ensemble pour la promotion de valeurs communes, dans un monde qui a un très grand besoin de ces valeurs.
c) Nos deux religions prétendent avoir une mission divine à embrasser toute l'humanité. Comme nous nous trouvons dans le même «village global», nous devons trouver les moyens de concilier notre sens de la mission dans le monde avec le devoir que nous a donné Dieu de vivre en paix avec nos frères humains. Nous devons continuer à insister sur la liberté de conscience comme un droit humain fondamental de tout citoyen de chaque nation.
d) Notre expérience nigériane nous enseigne qu’il y a plusieurs sortes de musulmans. Dans la nouvelle évangélisation, nous devons connaître nos voisins musulmans et garder un esprit ouvert envers ceux qui sont amicaux, et ils sont la majorité. Nous devons travailler ensemble pour s’assurer que les fanatiques ne dictent pas l’agenda de nos relations réciproques, nous poussant à être des ennemis les uns des autres.
e) Il y a une dimension œcuménique aux relations interconfessionnelles. S’inspirant des principes solides de notre magistère, nous devons essayer de forger une approche commune pour négocier avec nos homologues musulmans. La plupart de nos problèmes sont causés par les propos irresponsables et les activités des groupes extrémistes marginaux qui sont présents des deux côtés de la fracture.

[00331-03.01] [IS230] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Gerard Tlali LEROTHOLI, O.M.I., Archevêque de Maseru, Président de la Conférence Épiscopale (LÉSOTHO)

La mission de l’Église est la mission de Dieu et l’Esprit Saint est le premier agent de l’évangélisation. Il précède toute initiative humaine. Il est une irrésistible et dynamique force à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. Il se déplace partout où Il veut et c’est à nous de faire attention à ses mouvements. Le temps n’existe pas quand Il n’est jamais avec l’Église. Comme Il était avec l’Église à la première Pentecôte Il est toujours là aujourd'hui. Il y a cinquante ans, c'est le même Esprit qui a incité le Bienheureux Jean XXIII à convoquer le Concile Vatican II. Je crois que c’est le même Esprit qui a incité le pape Benoît XVI à convoquer ce synode sur la nouvelle évangélisation. C’est le même Esprit qui anime l’Église catholique du Lesotho, qui célèbre en cette année 2012, les 150 ans de son évangélisation.
L'objectif de ce synode est la transmission de la foi chrétienne. Je tiens à souligner les étapes suivantes nécessaires à la transmission de la foi. Il y a cinq étapes distinctes mais inséparables. 1) Croire en JésusChrist: La foi chrétienne signifie beaucoup plus que d’être baptisé ou d’aller à l’Église. C’est plus que d’adhérer à un code de conduite. C’est une relation personnelle, non privée, avec la personne du Christ qui conduit à la conversion du cœur et de l’esprit, de l’esprit et du cœur. En tant que relation, cette dernière a besoin d’être nourrie et soutenue. C’est là où se trouve le défi pour la plupart de nos populations. 2) Appartenir à Son Église: les chrétiens sont appelés non seulement à croire, mais aussi à appartenir pleinement à l’Église Corps du Christ. C’est toute la question de l’appartenance à l’Église. L'Église est la famille de Dieu, où chaque membre a un rôle spécifique à jouer et une mission particulière à accomplir. 3) Devenir Son disciple et témoin: En tant que membres du corps du Christ, nous sommes donc Ses mains, Ses pieds, Ses yeux et Son cœur. Nous devons le représenter d’une manière adéquate en imitant sa façon de vivre. Il s’est associé avec des gens de tous les horizons de la vie, sans aucune discrimination. Il a brisé les murs culturels, raciaux, économiques et sociaux défendus par le monde. Son approche de la vie était unique et à contrecourant. Il a souvent été accusé d'avoir mangé avec les pécheurs et les collecteurs d'impôts. 4) Se comporter en conséquence: la foi chrétienne n’est pas libre d’embrasser tous les genres de vie. Elle comprend à la fois la conduite et le caractère. C’est là la partie la plus controversée de l’être chrétien. Il y a clairement des normes éthiques et morales chrétiennes qu’un chrétien doit vivre. Comme il y a des façons de se comporter inacceptables. L’épreuve de notre crédibilité réside ici. Faisonsnous correspondre nos actions, notre credo avec nos actes? Enfin, nous ne pouvons parler de notre foi à d’autres que si nous sommes pleinement convaincus nousmêmes. C’est là clairement le domaine de l’évangélisation. Il n’existe aucune option pour les chrétiens. C’est là un impératif de l’appel chrétien. Nous sommes appelés à être envoyés. Je souhaite que ce synode prête plus d’attention à ces étapes comme réflexion la nouvelle évangélisation.

[00332-03.01] [IS231] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr John Ebebe AYAH, Évêque de Ogoja (NIGÉRIA)

Je suis heureux de partager avec vous les joies et les inquiétudes de l’Église au Nigeria en ces temps récents où elle lutte pour témoigner du Christ face au terrorisme connu sous le nom de Boko Haram. Cette situation pousse les chrétiens nigérians à une réflexion plus profonde et à apprécier la valeur du martyr pour laquelle l’Église a une grande estime. Comme contre l’évangile de la prospérité, les catholiques nigérians ont, en particulier, dû comprendre le vrai sens de la Croix en tant que partage des souffrances du Christ. Et la vie en ellemême est traduite comme un pèlerinage de foi avec le Seigneur Jésus jusqu’au Calvaire. Etre un chrétien au Nigeria va donc audelà de la simple présence à l’église le Dimanche.
Une perspective plus nuancée du phénomène de Boko Haram au Nigeria.
Il est intéressant de noter que les chrétiens n’ont pas été les seuls à perdre des vies à cause des bombes et des balles de Boko Haram mais qu’un bon nombre de musulmans a subi le même sort, ainsi que le montrent certaines données statistiques.
L’ensemble des musulmans n’aime pas ce que Boko Haram cherche à perpétuer au Nigeria. Nombre sont ceux qui admirent les vertus chrétiennes d’amour et de paix qu’ils prétendent être également inscrites dans le coran.
Nombre de nos frères et sœurs musulmans voudraient se convertir à la foi chrétienne mais ne peuvent y parvenir par crainte de perdre la vie. Alors que l’Église universelle célèbre l’Année de la Foi, les Évêques nigérians visitent leur troupeau pour observer ce qui suit :
Que nous catholiques exerçons la patience dans nos relations avec ceux qui s’opposent et luttent contre nos intérêts et que nous ne recourons pas à la violence ou à des représailles.
Que nous continuons à parler de paix à nos détracteurs, en cherchant des voies significatives et mûres de dialogue qui puissent nous porter au pardon, à la paix et à la concorde avec le temps.
Que nos efforts concernant le dialogue et la paix ne puissent pas être interprétés comme faiblesse mais comme un signe de force qui vient du Seigneur Jésus qui est notre résurrection et notre vie.
Que nous assurons la promotion d’une solide catéchèse à la maison, dans les écoles et dans les petites communautés chrétiennes.
Enfin, nous recommandons tous nos efforts pour une paix durable entre les mains de Notre Mère bénie, la Médiatrice de toutes grâces.

[00333-03.01] [IS232] [Texte original: anglais]

- Rév. P. Gregory GAY, C.M., Supérieur Général de la Congrégation de la Mission

Le Document de travail sur la nouvelle évangélisation offre une vérité centrale: “Une telle tâche d'annonce et de proclamation n'est pas réservée seulement à quelquesuns, à un petit nombre d'élus. C'est un don fait à tout homme qui répond à l'appel de la foi” (IL, 92).
Cette vérité me fut claire voici quelques trente ans en arrière lorsque je fus appelé dans notre mission vincentienne en République de Panama. Là, j’ai fait l’expérience d’une Église vivante ; une Église faisant des efforts sincères pour adapter les enseignements du Vatican à la réalité de la vie en Amérique latine. En ce tempslà, j’ai dit : « C’est l’Église dont je veux faire partie. C’est l’Église vue par Vatican II ». Travailler collégialement avec les Évêques, avec le clergé diocésain, avec les religieux et les religieuses et avec le laïcat afin de parvenir au Bien commun dans le service de l’Église et du monde était dans le même temps la promesse et le don de Vatican II pour moi. L’Église d’Amérique latine continue à inculturer l’Évangile. De manière à proclamer le don de la Foi et à renforcer le renouveau de l’Église, il existe trois moments de rencontre. Je les considère cruciaux pour la nouvelle évangélisation.
Un moment de présence : Ceux que Dieu place sur notre chemin révèlent la personne de Jésus Christ, spécialement dans les pauvres, les marginalisés et les abandonnés. En présence de Dieu, nous obtenons la force d’être présents à tous les membres du Corps du Christ d’une manière courageuse et prophétique.Un moment d’écoute : L’écoute a aussi deux moments contemplatifs. Le moment intérieur est donné à la Parole de Dieu et à l’expérience des pauvres. Dans cette « chambre intérieure » de notre âme, nous permettons à la personne de Jésus d’entrer dans le calme de nos cœurs pour accompagner notre voyage quotidien. Ceci nous conduit dans nos chambres extérieures en vue d’une relation plus profonde avec le monde et avec les autres.
Un moment de service : la nouvelle évangélisation nous pousse de l’avant et nous unit à un élément permanent de notre foi : l’amour de Dieu et le service du prochain. Le service au nom de Jésus est action et défense non seulement au nom des pauvres mais avec les pauvres.
Un sentier du service par la vertu : Nous évangélisons en entrant dans le monde des pauvres et en grandissant dans les vertus d’humilité, de simplicité, de charité et de justice. Tel est le cœur de notre héritage vincentien. L’option préférentielle pour les pauvres est fondamentale pour la nouvelle évangélisation.
Un sentier pour l’action : Avec l’amour pour Dieu et pour les pauvres qui sont l’image de Son Fils Jésus, nous pouvons faire en sorte que la nouvelle évangélisation porte des fruits au travers de missions populaires revitalisées. Avec la collaboration des religieux, du clergé et du laïcat, nous évangélisons en étant présent, en écoutant et en servant à la manière de Jésus Christ, le premier évangélisateur.

[00334-03.01] [IS233] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Otto SEPARY, Évêque d'Aitape (PAPOUASIE-NOUVELLE GUINÉE)

L'Église en Papouasie Nouvelle Guinée et dans les îles Salomon est relativement jeune. Nous sommes souvent confrontés à des attitudes ou à des comportements antichrétiens dans pratiquement tous les secteurs de notre société, même si nous sommes des pays chrétiens. Peutêtre l’œuvre d'évangélisation n’atelle pas pris racine dans le cœur et dans la vie de tous les peuples chrétiens.
La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne propose une nouvelle ère d'espérance pour l’éveil de la foi catholique dans la vie des personnes. En plus de la vie sacramentelle de l'Église, de la célébration des liturgies sacrées et des autres moyens ou occasions de vivre l’expérience de la rencontre personnelle avec Jésus Christ, notre Sauveur et Seigneur, il est urgent que les évangélisateurs s’engagent davantage à transmettre la foi chrétienne de manière plus profonde dans la vie des personnes face aux nombreux comportements ou attitudes antichrétiens. Par conséquent, je propose en toute humilité deux tâches pastorales, d’égale importance, pour l’avenir. La première est une christianisation plus profonde de nos cultures mélanésiennes, la deuxième est une catéchisation urgente de la population catholique, au moyen du Nouveau Catéchisme de l'Église catholique dans tous les secteurs de la paroisse et du diocèse. Il y aura ainsi de fortes possibilités que la foi chrétienne devienne plus mûre et plus profondément ancrée dans le cœur et la vie de la population catholique, en particulier parmi nos jeunes.

[00325-03.01] [IN235] [Texte original: anglais]
 

 

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