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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Tout l’Evangile dans un passage

Lundi 8 octobre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°043 du 25 octobre 2018)

C’est avec l’invitation à ne pas être des «fonctionnaires» — ceux qui passent toujours leur chemin en disant «cela ne me concerne pas» — mais «de vrais chrétiens, prêts à se salir les mains et ouverts aux surprises», que le Pape a reproposé l’essence de la parabole du bon samaritain. Car «là est contenu tout l’Evangile», a-t-il expliqué, en rappelant que «chacun de nous est l’homme blessé», alors que «le samaritain est Jésus» qui «a pris soin de nous, qui a payé pour nous et a dit à son Eglise: “S’il y a besoin de plus, paye toi-même, et à mon retour, je payerai”».

En faisant référence au passage évangélique de Luc (10, 25-37), François a immédiatement fait remarquer que «le docteur de la loi voulait mettre Jésus à l’épreuve et lui a tendu un piège». Mais «Jésus a réaffirmé la loi: “Tu aimeras ton Dieu et ton prochain comme toi-même”». Celui qui ne passa pas son chemin devant le samaritain blessé est «un samaritain, qui était en voyage: “en passant à côté de lui, il le vit et en eut compassion”». Peut-être «a-t-il pensé: “Pauvre malheureux, peut-être mourra-t-il d’une hémorragie”». Mais un samaritain, «était un pécheur, excommunié du peuple d’Israël». Pourtant, c’est précisément «le plus pécheur qui “eut compassion”». Peut-être, «était-ce un commerçant qui était en voyage pour ses affaires, et il ne regarda pas l’heure, il ne pensa pas au sang». Mais, comme on le lit dans l’Evangile, «il s’approcha de lui — il descendit de l’âne — il pansa ses blessures, en y versant de l’huile et du vin». Concrètement, «il se salit les mains, il se salit les vêtements» et, poursuit le passage évangélique, «il le chargea ensuite sur sa monture et le porta dans une auberge». Il était «tout taché de sang», mais c’est précisément dans ces conditions que le samaritain prit soin du blessé.

Le samaritain «n’était pas un fonctionnaire, c’était un homme avec un cœur, un homme avec le cœur ouvert». On lit dans l’Evangile de Luc: «Le jour suivant, il prit deux deniers et les donna à l’aubergiste, en disant: “Prends soin de lui; ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai à mon retour”».

Probablement, à cette occasion, «l’aubergiste eut un doute: “Quand ces deux derniers seront finis, qu’est-ce que je ferai?”». Mais le samaritain «a payé deux deniers» et l’aubergiste à dû penser que, une fois fini les deux deniers, il aurait payé de sa poche en attendant qu’il revienne. C’est «le doute de quelqu’un qui vit un témoignage, de quelqu’un d’ouvert aux surprises de Dieu, comme ce samaritain qui jamais n’aurait imaginé que sur la route il aurait trouvé une personne de ce genre. Mais il était ouvert aux surprises».

«Tous les deux n’étaient pas des fonctionnaires» a insisté le Pape: «“Tu es chrétien? Tu es chrétienne?” — “Oui, oui, oui, je vais à la Messe le dimanche et je cherche à faire ce qui est juste”». «“Mais es-tu ouvert, es-tu ouverte aux surprises de Dieu ou es-tu un fonctionnaire, fermé?”».

«Les chrétiens fonctionnaires sont ceux qui ne sont pas ouverts aux surprises de Dieu, ceux qui savent beaucoup de choses sur Dieu, mais qui ne rencontrent pas Dieu. Ceux qui ne sont jamais émerveillés par un témoignage. Qui sont même incapables de rendre témoignage».

Donc, «telle est la question: suis-je ouvert ou suis-je un fonctionnaire enfermé dans mes principes?». Et c’est «une belle question à nous poser aujourd’hui, nous tous. Nous tous, laïcs et pasteurs. Tous».

«Mais il y autre chose que l’on peut peut-être expliquer plus avant, en d’autres occasions: certains théologiens d’autrefois disaient que dans ce passage est contenu tout l’Evangile. Chacun de nous est l’homme qui est là, blessé, et le samaritain est Jésus. Et il a guéri nos blessures. Il s’est approché. Il a pris soin de nous. Il a payé pour nous. Et il a dit à son Eglise: “Mais s’il y a besoin de plus, paye toi-même, et à mon retour, je payerai”». Il est donc important de bien y penser, parce que «dans ce passage, il y a tout l’Evangile».

 



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