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Christifidelibus totius orbis catholici sacro quadragesimali tempore ¡neunte miasus.

Chers Frères et Sueurs, Qui est mon prochain? ».'

Vous vous rappelez : c'est par la parabole du Bon Samaritain que Jésus répond à cette question d'un légiste qui vient de confesser ce qu'il lit dans la Loi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et tοn prochain comme toi-même ».

Le Bon Samaritain, c'est tout d'abord le Christ; c'est Lui qui le premier s'est approché de nous, a fait de ηουs son prochain, pour ηουs secourir, ηουs guérir et ηουs sauver : cc Ils s'anéantit lui-même, pre­nant condition d'esclave et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort et à la mort sur une croix ».2

S'il y a encore quelque distance entre D'eu et ηουs, cela ne peut venir que de nous, des obstacles que ηουs mettons à ce rapprochement : le péché qui est en notre coeur, les injustices que ηουs commettons, la haine et les désunions que ηουs entretenons, tout ce qui fait que ηουs n'aimons pas encore D'eu de toute notre àme, de toute notre force. Le temps du carême est le temps privilégié de la purification et de la Pénitence pour laisser le Sauveur faire de ηουs son prochaίn et ηουs sauver par sοη Amour.

Le second commandement est semblable au premier et en est indis­sociable. Nous aimons les autres avec l'Amour même que Dieu déverse en nos coeurs et avec lequel il les aime lui-même. Là aussi, que d'obs­tacles pour faire de l'autre notre prochain : ηουs n'aimons ραs assez Dieu et nos frères. Pourquoi avons-ηουs tant de difficultés encore à quitter le stade, important mais insuffisant, de la réflexion, des décla­rations ou des protestations, pour ηουs faire vraiment immigrés avec les immίgrés, réfugiés avec les réfugiés, pauvres avec ceux qui sont démunis de tout?

 

Le temps liturgique du Carême nous est procuré en Eglíse et par l'Église pour nous purifier du reste d'égoïsme, d'attachement excessif à des biens, matériels ou autres, qui nous tiennent à distance de ceux qui ont des droits sur nous : principalement, ceux qui, physiquement proches ou éloignés de nous, n'ont pas la possibilité de vivre dans la dignité leur vie d'hommes et de femmes, créés par D'eu à son image et ressemblance.

Laissez-vous donc pénétrer par l'esprit de pénitence et de conver­sion, qui est l'esprit d'amour et de partage ; à l'imitation du Christ, faites-vous proches des spoliés et des blessés, de ceux que le monde ignore ou rejette. Participez à tout ce qui se fait dans votre Eglíse locale pour que les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté pro-curent à chacun de leurs frères les moyens, même matériels, de vivre dignement, de prendre eux-mêmes en charge leur promotion humaine et spirituelle et celle de leur famille.

Que les collectes de Carême, même dans les pays pauvres, vous per-mettent d'aider, par le partage, les Eglíses locales de pays encore plus défavorisés à remplir leur mission de Bons Samaritains auprès de ceux dont elles sont directement responsables : les pauvres de chez elles, ceux qui manquent de nourriture, ceux qui sont victimes de dénis de justice, ceux qui ne peuvent pas encore être les responsables de leur propre développement et de celui de leurs communautés hu­maines.

Pénitence, conversion : tel est le chemin, non pas triste, mais libé­rateur, de notre temps de Carême.

Et sí vous vous posez encore la question : «Qui est mon prochain? ο, vous lirez la réponse sur le visage du Ressuscité, et vous l'entendrez de ses lèvres En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un des plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait 00.4

IOANNES PAULUS PP. II

Mt 25, 40.

 

 

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