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DISCOURS DE JEAN-PAUL II AUX 
ÉVÊQUES DU PATRIARCAT GREC MELKITE CATHOLIQUE 
EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Lundi, 13 octobre 1980

 

Béatitude
et vénérables Frères,

Vous êtes venus ensemble, des divers diocèses du Patriarcat Grec Melkite Catholique, rendre visite au Pape conformément à une coutume ecclésiale respectable et salutaire. Alors que vous êtes tout près du tombeau du Prince des Apôtres, qui reçut le pouvoir inaliénable de conduire et de confirmer tous ses Frères dans la foi et la charité, je suis particulièrement heureux de vous souhaiter la bienvenue.

Cet accueil fraternel est celui de l’Évêque de Rome, du Successeur de Pierre, “qui est le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles”[1]. En vous accueillant, il me plaît de reprendre les paroles de l’Apôtre Paul, le compagnon de Pierre dans les souffrances endurées pour le Christ: “Dieu vous a appelés par notre Évangile, pour que vous acquériez la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ; dès lors, Frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises”[2].

Mon salut s’adresse d’abord - et de façon toute spéciale - à la personne de Sa Béatitude le Patriarche Maximos V, qui célébrera prochainement au Siège Patriarcal de Damas le cinquantième anniversaire de son ordination sacerdotale. Déjà, tous ensemble, nous élevons vers le Christ, Souverain Prêtre et Rédempteur des hommes, nos prières et nos vœux fervents.

L’Église Grecque Melkite Catholique, que vous représentez ici, a accueilli au cours des siècles des fidèles de langue et d’origine grecque, mais également syrienne, égyptienne, et finalement des fidèles d’origine arabe venus à la foi catholique dès le cinquième siècle et faisant partie du Patriarcat d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem. Malgré certaines vicissitudes historiques et politiques désormais bien lointaines, et les conséquences récentes de guerres fratricides qui perturbent encore la paix au Moyen Orient, le Patriarcat Melkite est florissant. C’est précisément pour moi une heureuse occasion d’exprimer à Votre Béatitude et à tous les Évêques du Patriarcat, mes sentiments de satisfaction et mes encouragements à poursuivre ce bon travail pastoral conformément à l’exemple du Seigneur Jésus lui-même et aux enseignements fréquents des Pères de l’Église d’Orient tel Saint Basile le Grand[3].

Bien des fidèles grecs melkites catholiques, comme ceux des autres rites orientaux, ont été - et récemment encore - obligés de quitter leurs demeures et la terre de leurs ancêtres. Une partie d’entre eux a traversé les océans, tandis qu’une autre a réussi à trouver en Europe une hospitalité plus proche. Pour les fidèles de la diaspora, le Saint-Siège a érigé une éparchie aux États-Unis et au Brésil, et il vient d’ériger un Exarchat Apostolique au Canada et il a par ailleurs établi des Visites Apostoliques en Europe Occidentale, en Argentine, au Venezuela, en Colombie, au Mexique, en Australie, conformément aux normes fixées par le Concile Vatican II, dans le but de renforcer la prédication de la Parole de Dieu et l’assistance spirituelle à toutes les communautés de fidèles émigrés.

C’est par ailleurs un motif de réconfort pour le Siège de Rome de savoir le travail qui, à la lumière des enseignements du Concile est progressivement accompli dans les Synodes, présidés, par le Patriarche et auxquels prennent part aussi les Supérieurs Majeurs des Ordres masculins, en ce qui concerne par exemple la mise à jour des textes liturgiques, de la pastorale, de la catéchèse, avec une sollicitude particulière pour l’augmentation des vocations sacerdotales et religieuses.

L’engagement de la Hiérarchie pour une formation spirituelle et intellectuelle correspond aux besoins de notre temps. On sait par ailleurs l’activité que vous poursuivez dans le cadre du dialogue œcuménique avec les Frères séparés, conscients que la communion véritable et stable s’édifie dans la vérité et la charité, en collaboration avec le Siège Apostolique.

Votre rencontre d’aujourd’hui exprime le lien de la collégialité avec le Successeur de Pierre: puisse-t-elle rappeler à tous l’unité d’action pastorale qui est nécessaire dans tous les pays où vous êtes appelés à conduire le peuple de Dieu, comme dit le Concile au sujet des évêques dispersés à travers le monde, “gardant entre eux et avec le Successeur de Pierre le lien de la communion”[4].

Comme je l’ai fait récemment pour la visite des évêques de rite chaldéen, j’encourage les rencontres sous la forme d’Assemblées épiscopales au plan national, pour garantir l’unité d’action entre les diverses Églises, pour assurer l’harmonie et l’entente fraternelle entre les différents rites, sans toutefois porter préjudice aux droits du Patriarche ni à ceux de son Synode, selon le droit en vigueur.

Je ne veux pas terminer sans renouveler l’expression de ma affection d’abord à Votre Béatitude, à vous tous, vénérables Frères dans l’Épiscopat, à tous vos prêtres, aux religieux et aux religieuses, qui ont le souci de réaliser un renouveau dans leur vie spirituelle et dans leur consécration à Dieu et à l’Église, et qui le font avec mérite dans le domaine de la pastorale, de l’assistance et de la charité; ma pensée affectueuse va enfin aux fidèles de toute l’Église Grecque Melkite Catholique. En vous confiant tous à la protection vigilante et maternelle de Marie, la Mère très sainte de Dieu et toujours Vierge, je vous donne de tout cœur la Bénédiction Apostolique.


 [1] Lumen Gentium, 23.

 [2] 2 Thess. 2, 14-15.

 [3] Cfr. S. Basilii Moralia, LXXX, 12-21: PG 31, 864 b-868 b.

 [4 Lumen Gentium, 25.

 

 

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