Index   Back Top Print

[ EN  - ES  - FR ]

DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
À S. Exc. MONSIEUR HENRI ANTOINE TURPIN,
NOUVEL AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL PRÈS LE SAINT-SIÈGE*

Samedi 20 novembre 1993

 

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec beaucoup de joie que j’accueille Votre Excellence et que je Lui souhaite la bienvenue dans cette demeure en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal près le Saint-Siège.

Je vous remercie des paroles courtoises que vous avez eues à mon égard: elles témoignent de nobles sentiments que j’ai vivement appréciés. En particulier, je vous sais gré de m’avoir exprimé l’estime de votre Président, Son Excellence Monsieur Abdou Diouf, pour l’action que poursuit le Saint-Siège afin que les droits de l’homme soient mieux respectés à travers le monde et que s’établisse entre les peuples une coopération toujours plus fraternelle, dans une solidarité qui s’avère indispensable pour le bien-être de l’immense famille humaine. Il m’est très agréable de présenter au Chef de l’Etat sénégalais, par votre entremise, mes vœux déférents et cordiaux, dans l’inoubliable souvenir du chaleureux accueil qu’il m’a réservé avec tous ses compatriotes, l’an passé, au pays de la Téranga.

Votre accréditation auprès du Siège Apostolique en qualité d’Ambassadeur est un hommage significatif à sa mission spirituelle; c’est aussi un témoignage de l’importance que le Sénégal attache aux valeurs religieuses, qui contribuent, pour leur part, à faire évoluer les relations internationales dans le sens d’une collaboration toujours plus cordiale et bienfaisante entre partenaires.

Je ne doute pas que votre fonction, officiellement inaugurée en ce jour, renforcera encore notre convergence de vues et nos liens d’amitié, pour une action commune au bénéfice de nos frères. Le Saint-Siège, vous le savez, professe un réel respect pour la dignité de chacune des nations du monde, tant de celles qui héritent d’une longue histoire que de celles qui sont venues plus récemment se joindre à la communauté internationale avec leurs propres richesses culturelles. Ce à quoi il vise, c’est à favoriser partout l’épanouissement de certains principes fondamentaux de civilisation et d’humanité, dont la religion catholique est une gardienne attentive et qu’elle s’efforce de faire pénétrer dans les âmes ainsi que dans les institutions. Sur ces principes repose l’harmonie des droits et des devoirs internationaux; de leur observation dépend l’établissement d’une véritable paix pour la grande famille humaine.

Il me plaît de penser que les diverses initiatives du Saint-Siège pour faire progresser la justice, la fraternité, la compréhension et la paix entre les hommes, dans le respect de leurs propres civilisations, trouvent un écho favorable auprès de vos compatriotes, qui sont estimés pour leurs qualités d’ouverture et l’intérêt qu’ils portent aux relations humaines. En effet, en raison de sa situation géographique, le Sénégal a non seulement la vocation de porte océane du continent africain mais il est appelé à être en quelque sorte un trait d’union entre l’Afrique Noire et l’Afrique Blanche. En outre, ses habitants ont également à leur crédit l’attachement à la coexistence harmonieuse entre personnes de croyances différentes.

A cette évocation des familles religieuses de votre pays, ma pensée va en premier lieu aux catholiques du Sénégal, dont j’ai pu apprécier la vitalité lors de ma visite pastorale. Récemment, un certain nombre d’entre eux sont venus se ressourcer dans leur foi au cours d’un pèlerinage à Rome et, en mon absence, je leur ai fait transmettre mes vœux et mes encouragements. Par votre intermédiaire, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, d’adresser aux pasteurs et aux fidèles de l’Eglise catholique sénégalaise mes salutations les plus ferventes. Vous pouvez être assuré que vos compatriotes catholiques restent désireux d’apporter leur concours à la marche de la nation sur la voie du progrès et du développement, joignant leurs efforts à ceux de leurs concitoyens d’autres traditions religieuses. Motivés par leur foi chrétienne et par leur amour pour la patrie, ils continueront à se prodiguer là où ils sont déjà à l’œuvre, dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’entraide sociale. Dans la mesure de leurs moyens, ils contribueront à relever les défis auxquels vous avez fait allusion. Puissent-ils être des porteurs d’espérance et des artisans de paix afin de redonner courage autour d’eux pour surmonter les difficultés que connaît votre pays, comme tant d’autres de votre continent!

Au moment où commence votre mission, je vous offre mes meilleurs vœux. Je puis vous assurer que vous trouverez toujours ici, auprès de mes collaborateurs, un accueil attentif et une compréhension cordiale.

Sur Votre Excellence, sur sa famille et les membres de son ambassade, ainsi que sur le peuple sénégalais et ses dirigeants, j’invoque de grand cœur l’abondance des Bénédictions divines.


*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. XVI, 2 p. 1304-1306.

L’Attività della Santa Sede 1993 p. 980-981.

L'Osservatore Romano 21.11.1993 p.6.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue fra n.47 p.5.

 

© Copyright 1993 - Libreria Editrice Vaticana

 



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana