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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU PREMIER MINISTRE CANADIEN*

Jeudi 16 janvier 1969

 

Monsieur le Ministre,

La visite que Votre Excellence veut bien Nous faire aujourd’hui est pour Nous un honneur et un plaisir.

Il y a longtemps que Nous connaissons et admirons la vitalité humaine et chrétienne de votre belle patrie. Et la Providence Nous a permis, il y a bien des années, d’apprécier par une expérience directe la cordialité et la délicatesse de l’hospitalité canadienne. Expérience trop brève, malheureusement, mais qui Nous a laissé un inoubliable souvenir.

Nous avons suivi depuis lors avec un intérêt accru les événements qui concernaient votre Pays, tant dans le domaine politique et social que dans le domaine religieux, et Nous sommes heureux d’avoir aujourd’hui l’occasion d’exprimer, devant une personnalité aussi qualifiée que Votre Excellence, Notre confiance dans l’avenir du Canada.

Ce n’est pas que Nous méconnaissions la gravité et la difficulté des problèmes qui se posent à un Premier Ministre Canadien, au début d’une nouvelle législature, dans la situation présente du monde. La coexistence dans votre Pays de deux communautés linguistiquement et culturellement distinctes ajoute sans doute encore à la difficulté. Mais l’esprit positif et réaliste de vos compatriotes sait trouver les moyens d’assurer le progrès de la nation, en conciliant harmonieusement des intérêts parfois divergents. Et s’ils vous ont porté au très haut poste de responsabilité que vous occupez aujourd’hui, c’est précisément, Nous semble-t-il, parce qu’ils nourrissent la confiance que vous saurez promouvoir les intérêts généraux du Pays dans la bonne entente de tous ses habitants. Il est trop évident en effet que ce qui les unit est plus fort et plus important que ce qui les divise.

L’Eglise, en vertu de sa mission, est favorable, vous le savez, à tout ce qui rapproche les hommes dans une féconde collaboration. Elle ne peut donc que souhaiter voir se développer, au cœur de chaque nation, une volonté sincère et unanime au service du bien commun. Et elle fait une place, dans sa prière liturgique, à l’imploration en faveur des responsables de ce bien commun. C’est donc de grand cœur qu’elle forme des vœux, dont Nous sommes heureux de Nous faire l’interprète, pour le pacifique et fructueux déroulement de votre haute mission au service de votre Patrie.

La vocation universelle de l’Eglise lui fait par ailleurs un devoir d’élargir aux dimensions du monde ce souci de la bonne entente et de la collaboration entre les hommes, et c’est pourquoi elle s’engage si profondément dans la grande cause de la paix du monde. Votre Pays, Monsieur le Premier Ministre, est un Pays foncièrement pacifique, et Nous aimons à penser qu’il continuera, sous votre impulsion, à apporter avec autorité sa précieuse contribution à une cause si vitale pour l’avenir de l’humanité.

Nous avons confiance qu’il continuera aussi - et c’est par là que Nous voulons terminer - à donner à l’Eglise ces belles familles chrétiennes qui lui font tant d’honneur, et où le Seigneur se plaît si souvent à choisir ceux et celles qu’Il appelle à une vocation plus haute. Nous vous confierons que ce n’est pas sans une profonde émotion que Nous avons Nous-même imposé les mains, le jour de l’Epiphanie, à de nouveaux Evêques, parmi lesquels figurait un fils de votre noble et chère Patrie canadienne.

Nous remercions Votre Excellence de l’aimable visite qu’elle a bien voulu Nous faire et de grand cœur Nous invoquons sur elle, sur sa famille et sur tout le Canada l’abondance des divines bénédictions.


*AAS 41 (1969), p.95-96.

Insegnamenti di Paolo VI, vol.VII, p.28-29.

L’Attività della Santa Sede 1969, p.26-27.

L'Osservatore Romano 17.1.1969, p.1.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.4 p.12.

La Documentation catholique, n.1536 p.254.

                        



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