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que vous aussi vous croyiez » (
Jn
19, 35). F. M.
Dostoïevski, dans son ÅÂuvre
LâÂÂidiot
, fait dire au
protagoniste, le prince Mychkine, Ã la vue du ta-
bleau du Christ mort au sépulcre, ÅÂuvre de Hans
Holbein le Jeune : « En regardant ce tableau un
croyant peut perdre la foi ».
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La peinture repré-
sente en effet, de façon très crue, les effets des-
tructeurs de la mort sur le corps du Christ. Tou-
tefois, câÂÂest justement dans la contemplation de la
mort de Jésus que la foi se renforce et reçoit une
lumière éclatante, quand elle se révèle comme foi
dans son amour inébranlable pour nous, amour
qui est capable dâÂÂentrer dans la mort pour nous
sauver. Il est possible de croire dans cet amour,
qui ne sâÂÂest pas soustrait à la mort pour mani-
fester combien il mâÂÂaime ; sa totalité lâÂÂemporte
sur tout soupçon et nous permet de nous confier
pleinement au Christ.
17.âÂÂMaintenant, à la lumière de sa Résurrec-
tion, la mort du Christ dévoile la fiabilité totale de
lâÂÂamour de Dieu. En tant que ressuscité, le Christ
est témoin fiable, digne de foi (cf.
Ap
1, 5Â ;
He
2,
17), appui solide pour notre foi. « Si le Christ nâÂÂest
pas ressuscité, vaine est votre foi ! », affirme saint
Paul (
1 Co
15, 17). Si lâÂÂamour du Père nâÂÂavait pas
fait ressusciter Jésus dâÂÂentre les morts, sâÂÂil nâÂÂavait
pas pu redonner vie à son corps, alors il ne serait
pas un amour pleinement fiable, capable dâÂÂillu-
miner également les ténèbres de la mort. Quand
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âÂÂPartie II, IV.