Lumen Fidei - page 20

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que vous aussi vous croyiez » (
Jn
19, 35). F. M.
Dostoïevski, dans son Å“uvre
L’idiot
, fait dire au
protagoniste, le prince Mychkine, à la vue du ta-
bleau du Christ mort au sépulcre, Å“uvre de Hans
Holbein le Jeune : « En regardant ce tableau un
croyant peut perdre la foi ».
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La peinture repré-
sente en effet, de façon très crue, les effets des-
tructeurs de la mort sur le corps du Christ. Tou-
tefois, c’est justement dans la contemplation de la
mort de Jésus que la foi se renforce et reçoit une
lumière éclatante, quand elle se révèle comme foi
dans son amour inébranlable pour nous, amour
qui est capable d’entrer dans la mort pour nous
sauver. Il est possible de croire dans cet amour,
qui ne s’est pas soustrait à la mort pour mani-
fester combien il m’aime ; sa totalité l’emporte
sur tout soupçon et nous permet de nous confier
pleinement au Christ.
17. Maintenant, à la lumière de sa Résurrec-
tion, la mort du Christ dévoile la fiabilité totale de
l’amour de Dieu. En tant que ressuscité, le Christ
est témoin fiable, digne de foi (cf.
Ap
1, 5 ;
He
2,
17), appui solide pour notre foi. « Si le Christ n’est
pas ressuscité, vaine est votre foi ! », affirme saint
Paul (
1 Co
15, 17). Si l’amour du Père n’avait pas
fait ressusciter Jésus d’entre les morts, s’il n’avait
pas pu redonner vie à son corps, alors il ne serait
pas un amour pleinement fiable, capable d’illu-
miner également les ténèbres de la mort. Quand
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 Partie II, IV.
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