Lumen Fidei - page 24

24
l’attitude de celui qui veut se justifier lui-même
devant Dieu par l’intermédiaire de son propre
agir. Une telle personne, même quand elle obéit
aux commandements, même quand elle fait de
bonnes Å“uvres, se met elle-même au centre, et
elle ne reconnaît pas que l’origine de la bonté est
Dieu. Celui qui agit ainsi, qui veut être source
de sa propre justice, la voit vite se tarir et dé-
couvre qu’il ne peut même pas se maintenir dans
la fidélité à la loi. Il s’enferme, s’isolant ainsi du
Seigneur et des autres, et en conséquence sa vie
est rendue vaine, ses Å“uvres stériles comme un
arbre loin de l’eau. Saint Augustin s’exprime ain-
si dans son langage concis et efficace :
« Ab eo
qui fecit te noli deficere nec ad te »,
« de celui qui t’a
fait, ne t’éloigne pas, même pour aller vers toi ».
15
Quand l’homme pense qu’en s’éloignant de Dieu
il se trouvera lui-même, son existence échoue
(cf.
Lc
15, 11-24). Le commencement du salut
est l’ouverture à quelque chose qui précède, à un
don originaire qui affirme la vie et conserve dans
l’existence. C’est seulement dans notre ouverture
à cette origine et dans le fait de la reconnaître
qu’il est possible d’être transformés, en laissant le
salut opérer en nous et rendre féconde notre vie,
pleine de bons fruits. Le salut par la foi consiste
dans la reconnaissance du primat du don de Dieu,
comme le résume saint Paul : « Car c’est bien par
la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi.
15
De continentia
, 4, 11 :
PL
40, 356.
1...,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23 25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,...88
Powered by FlippingBook