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lâÂÂattitude de celui qui veut se justifier lui-même
devant Dieu par lâÂÂintermédiaire de son propre
agir. Une telle personne, même quand elle obéit
aux commandements, même quand elle fait de
bonnes ÅÂuvres, se met elle-même au centre, et
elle ne reconnaît pas que lâÂÂorigine de la bonté est
Dieu. Celui qui agit ainsi, qui veut être source
de sa propre justice, la voit vite se tarir et dé-
couvre quâÂÂil ne peut même pas se maintenir dans
la fidélité à la loi. Il sâÂÂenferme, sâÂÂisolant ainsi du
Seigneur et des autres, et en conséquence sa vie
est rendue vaine, ses ÅÂuvres stériles comme un
arbre loin de lâÂÂeau. Saint Augustin sâÂÂexprime ain-
si dans son langage concis et efficace :
« Ab eo
qui fecit te noli deficere nec ad te »,
« de celui qui tâÂÂa
fait, ne tâÂÂéloigne pas, même pour aller vers toi ».
15
Quand lâÂÂhomme pense quâÂÂen sâÂÂéloignant de Dieu
il se trouvera lui-même, son existence échoue
(cf.
Lc
15, 11-24). Le commencement du salut
est lâÂÂouverture à quelque chose qui précède, à un
don originaire qui affirme la vie et conserve dans
lâÂÂexistence. CâÂÂest seulement dans notre ouverture
à cette origine et dans le fait de la reconnaître
quâÂÂil est possible dâÂÂêtre transformés, en laissant le
salut opérer en nous et rendre féconde notre vie,
pleine de bons fruits. Le salut par la foi consiste
dans la reconnaissance du primat du don de Dieu,
comme le résume saint Paul : « Car câÂÂest bien par
la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi.
15
De continentia
, 4, 11Â :
PL
40, 356.