Lumen Fidei - page 77

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gile. Il dit, en effet, que s’accomplit le passage de
l’Écriture : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé »
(
2 Co
4, 13). L’Apôtre se réfère à une expression
du
Psaume
116, où le psalmiste s’exclame : « Je
crois lors même que je dis : je suis trop malheu-
reux » (v. 10). Parler de la foi amène à parler aussi
des épreuves douloureuses, mais justement Paul
voit en elles l’annonce la plus convaincante de
l’Évangile ; parce que c’est dans la faiblesse et
dans la souffrance qu’émerge et se découvre la
puissance de Dieu qui dépasse notre faiblesse et
notre souffrance. L’Apôtre même se trouve dans
une situation de mort, qui deviendra vie pour les
chrétiens (cf.
2 Co
4, 7-12). À l’heure de l’épreuve,
la foi nous éclaire, et dans la souffrance et dans la
faiblesse nous apparaît clairement que « (…) ce
n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ
Jésus, Seigneur » (
2 Co
4, 5). Le chapitre 11 de la
Lettre aux Hébreux
se conclut par la référence à
ceux
qui ont souffert pour la foi (cf. 11, 35-38),
parmi lesquels une place particulière est attribuée
à Moïse, qui a pris sur lui l’opprobre du Christ
(cf.
v. 26). Le chrétien sait que la souffrance ne
peut être éliminée, mais qu’elle peut recevoir un
sens, devenir acte d’amour, confiance entre les
mains de Dieu qui ne nous abandonne pas et,
de cette manière, être une étape de croissance de
la foi et de l’amour. En contemplant l’union du
Christ avec le Père, même au moment de la souf-
france la plus grande sur la croix (cf.
Mc
15, 34),
le chrétien apprend à participer au regard même
de Jésus. Par conséquent la mort est éclairée et
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