18 - 11.10.2005 RÉSUMÉ ♦ QUATORZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 11 OCTOBRE 2005 - APRÈS-MIDI) ♦ AVIS ♦ QUATORZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 11 OCTOBRE 2005 - APRÈS-MIDI) ● AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS ● INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) ● COMMUNICATIONS À 16.30 cet après-midi mardi 11 octobre 2005, avec la prière de lAdsumus, a débuté la Quatorzième Congrégation Générale, par lAudition des Délégués fraternels et la continuation des interventions des Pères synodaux en Salle sur le thème synodal: LEucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de lÉglise. Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. Juan SANDOVAL ÍÑIGUEZ, Archevêque de Guadalajara (Mexique). En ouverture de cette Quatorzième Congrégation générale, le Secrétaire Genéral du Synode des Évêques, S.Exc. Mgr Nikola ETEROVIĆ a rappelé le 43ème anniversaire de louverture du Concile Vatican II et la mémoire liturgique du bienheureux Jean XXIII. ● AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS Lors de cette Quatorzième Congrégation Générale sont intervenus les Délégués fraternels: - S. Exc. JOHANNIS (Zizioulas), Métropolite de Pergame; Président émérite de lAcadémie dAthènes (GRÈCE) - Rév. Hiéromoine Filippo VASYLTSEV, Patriarcat de Moscou (RUSSIE) - S. Exc. (Marsilianul) SILUAN, Évêque auxiliare du Siège métropolitain dEurope occidentale de lÉglise orthodoxe roumaine (ROUMANIE) - Rév. P. Sotiriadis IGNATIOS, Représentant de lÉglise de Grèce auprès de lUnion européenne - S. Exc. Amba BARNABA, Évêque de lÉglise Copte Orthodoxe à Rome (ITALIE) -S. Exc. Mor SEVERIUS MALKE MOURAD, Patriarcat Syro-Orthodoxe (SYRIE) - S. Exc. Norvan ZAKARIAN, Évêque arménien de Lyon (FRANCE) - S. Exc. NAREG (Manoug) ALEMEZIAN, Évêque; Ecumenical Officer of the Great House of Cilicia (ARMÉNIE) - S. Exc. Abuna SAMUEL, Archevêque de lÉglise Orthodoxe dÉthiopie (ÉTHIOPIE) - S. G. John HIND, Évêque de Chichester (GRANDE-BRETAGNE - ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES) - S. Exc. PER LØNNING, Évêque émérite de lÉglise luthérienne de Norvège (NORVÈGE) Nous publions ci-dessous le résumé des interventions: - S. Exc. JOHANNIS (Zizioulas), Métropolite de Pergame; Président émérite de lAcadémie dAthènes (GRÈCE) Cest un grand honneur pour moi davoir lopportunité de madresser à ce vénérable Synode des Évêques et de lui apporter les salutations fraternelles et les meilleurs voeux de la part du Patriarche Oecuménique Bartolomée et de lÉglise de Constantinople. Linvitation faite à notre Église à envoyer un délégué fraternel à ce Synode est un geste dune grande importance oecuménique. Nous y répondons avec gratitude et amour. Nous, les Orthodoxes, sommes profondément gratifiés par le fait que votre Synode considère, lui aussi, lEucharistie comme la source et le sommet de la vie et de la mission de lÉglise. Il est de la plus haute importance que les Catholiques romains et les Orthodoxes puissent le dire dune seule voix. Il existe peut-être encore certaines choses qui séparent nos deux Églises, mais nous croyons, ensemble, que lEucharistie est le coeur de lÉglise. Cest sur cette base que nous pouvons poursuivre le dialogue théologique officiel entre nos deux Églises, qui entre maintenant dans une nouvelle phase. Lecclésiologie eucharistique peut nous guider dans nos efforts pour surmonter mille années de séparation. Aussi, il est dommage davoir la même conviction sur limportance de lEucharistie mais de ne pas être capable de la partager à la même Table. Lecclésiologie de communion, promue par le Concile Vatican II et ultérieurement approfondie par déminents théologiens catholiques romains, ne peut avoir une signification que si elle a sa source dans la vie eucharistique de lÉglise. LEucharistie nappartient pas seulement au bene esse mais à lesse de lÉglise. La vie tout entière, parole et structure de lÉglise, est eucharistique dans son essence. [00291-03.04] [DF009] [Texte original: anglais] - Rév. Hiéromoine Filippo VASYLTSEV, Patriarcat de Moscou (RUSSIE) Aujourdhui, jai le grand honneur de parler devant de hautes personnalités et de représenter lÉglise orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou. Le thème du Synode de lÉglise catholique romaine nous concerne de près, et il est très actuel aussi dans notre Église. LEucharistie est au centre de la vie de lÉglise, et de celle de chaque chrétien. Cest pourquoi laffaiblissement de la conscience eucharistique mène à une baisse de la conscience ecclésiale, à un déplacement des accents, et à des erreurs dans la compréhension des valeurs chrétiennes. Dans ses prédications, S. Ém. le Métropolite Cyrille a dit à maintes reprises que nous, lÉglise catholique et lÉglise orthodoxe, sommes porteurs du même paradigme de valeurs spirituelles, et que, de ce point de vue, lexpérience spirituelle des uns et des autres peut être réciproquement précieuse et importante. Nous serions très heureux si notre expérience, historique et actuelle, de la vie eucharistique pouvait être utile et aider lÉglise catholique romaine. La renaissance de lÉglise dans la Russie daujourdhui est un fait bien connu de tous. Ce fait concerne tous les aspects de la vie de lÉglise, mais lévénement qui nous donne le plus de joie est la renaissance de la conscience eucharistique, qui a subi de profonds changements au cours de ces dernières années. Au milieu du XIXème siècle, le saint Métropolite Filaret de Moscou écrivait dans son bref catéchisme: Celui qui veut mener une vie chrétienne dévote doit faire la communion quatre fois par an, selon le nombre des principaux jeûnes: le Carême, le jeûne avant la Nativité du Christ, le jeûne avant la Dormition et le jeûne avant la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul. Dans les conditions actuelles, recevoir la communion au moins une fois par mois fait maintenant partie de la pratique chrétienne. Cette pratique a certainement commencé à se former pendant la période des persécutions. Saint Serafim Zvezdinsky, lÉvêque auxiliaire de Moscou, écrivit dans les années 1920 que le chrétien doit vivre de telle façon quil soit toujours prêt à recevoir la communion. Dans la période de laprès-guerre, la communion fréquente était pratiquée dans les monastères et encouragée par de célèbres confesseurs comme lArchimandrite Tavrion Batossky et dautres. Il ne faut cependant pas oublier que, dans lÉglise orthodoxe russe, la préparation à la communion comprend non seulement la préparation intérieure, mais aussi la Règle (un jeûne strict de trois jours, une visite à léglise pendant ces trois jours, des prières pour la communion, un jeûne eucharistique spécial après minuit) et la confession obligatoire. Dailleurs, ces règles strictes, lÉglise les voit non pas comme une obligation, mais comme lapplication à soi-même dune pratique qui sest formée historiquement selon les traditions. Comme le montre lexpérience des prêtres confesseurs, il faudrait amener celui qui communie rarement et fréquente peu léglise à suivre précisément cette Règle et, grâce à elle, à réveiller, toucher son âme, car pour beaucoup de chrétiens non pratiquants le chemin de lÉglise passe par lextériorité et leur apparaît dans les hymnes et les rites, alors que les vrais chrétiens donnent plus dimportance à la vie intérieure. Incontestablement, cette approche générale des règles extérieures ne peut ni ne doit être comprise au sens absolu. En ce sens, les confesseurs influent beaucoup sur la vie eucharistique de lÉglise, car ils ont la possibilité dindiquer la direction en se basant sur la situation concrète de chaque personne, en prenant en considération la tradition moderne le lÉglise. Nous pouvons donc dire que la conscience ecclésiale suit le chemin de la recherche des normes, en se basant sur les anciennes traditions. La règle n° 80 du Sixième Conseil Oecuménique (de Trull) dit: Si quelquun ne fait pas la communion trois dimanches de suite, il se sépare de lÉglise. En conclusion, je remercie encore une fois Votre Sainteté, les Très Révérends membres du Synode et lÉglise catholique romaine pour la possibilité qui ma été donnée de participer avec vous aux réunions du Synode ouvert, dédié au Sacrement de lEucharistie, et pour avoir pu prononcer ces paroles sur lexpérience eucharistique de lÉglise orthodoxe. [00295-03.04] [DF011] [Texte original: italien] - S. Exc. (Marsilianul) SILUAN, Évêque auxiliare du Siège métropolitain dEurope occidentale de lÉglise orthodoxe roumaine (ROUMANIE) Le thème de lEucharistie est central également dans la Tradition de lÉglise Orthodoxe. La préoccupation de lÉglise Catholique rejoint celle de notre Église sur beaucoup de points et en particulier les suivants: 1. La préoccupation particulière pour une catéchèse mystagogique qui permette aux fidèles dapprofondir le vécu de la Divine Liturgie. 2. La préparation en vue de la communion au Corps et au Sang du Christ. La place de la confession et le rôle du jeûne avant la communion, etc. Les bénéfices qui en résultent sont des plus significatifs autant au niveau personnel quau niveau ecclésial: 1. La prise de conscience de limportance de la communion dans sa propre vie, tout en mettant en évidence, dans un premier temps, la division davec les autres chrétiens, fait naître une souffrance authentiquement évangélique qui va de paire avec le désir de lunité voulue par le Christ lui-même. 2. La naissance dune conscience communautaire enracinée dans la communion au même Pain et au même Calice, qui remplace celle de piété individuelle égocentrique; dune mentalité véritablement eucharistique et non plus de contentement de soi. 3. La centralité de lEucharistie donne le sens véritable au Sacerdoce et donc à lépiscopat, par lancrage den haut, ouvrant la perspective à une autorité charismatique qui a du mal à transparaître parfois à travers les structures administratives. Elle renforce le rapport sacramentel à lintérieur de la hiérarchie, faisant de lévêque non seulement le président de lassamblée eucharistique, mais aussi le père spirituel de la communauté. 4. Le vécu authentique de lEucharistie peut et doit porter un témoignage de grande importance et nécessité pour la société actuelle, en ce qui concerne lorientation de la vie vers les réalité dEn-Haut, vers le Royaume des cieux qui nest pas de ce monde (cf. Jn 18, 36). [00294-03.04] [DF010] [Texte original: français] - Rév. P. Sotiriadis IGNATIOS, Représentant de lÉglise de Grèce auprès de lUnion européenne LÉglise de Grèce salue cordialement ce XI Synode des Évêques de lÉglise Catholique, le premier après lintronisation de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Chaque occasion dexpression synodale de lÉglise constitue une bénédiction et une source de joie pour les membres du Corps du Christ. Participant à cette joie en tant que délégué fraternel de lÉglise de Grèce, jexprime le souhait que ses résultats soient excellents et portent des fruits tant pour les fidèles de lÉglise Catholique que pour le dialogue de la charité entre les chrétiens! Le thème du Synode est important pour la vie de lÉglise en tant que service, et encore plus particulièrement en ce moment que le dialogue théologique entre Catholiques et Orthodoxes reprend ses travaux, en mettant laccent sur la question de lÉglise et le rôle de lévêque. La valorisation théologique de la Sainte Eucharistie est étroitement liée à lexpérience vécue, à la foi au mystère de lÉglise, et à la diaconie spéciale de lévêque. Le sommet de la manifestation de lunité dans le Corps du Christ est la participation des fidèles à la Sainte Eucharistie, que lévêque célèbre comme service pour la gloire du Christ et pour sa manifestation indivisible et unique dans le monde comme Rédempteur. Ce service est une responsabilité pour chaque chrétien à contribuer, à la place quil occupe selon la bonté divine, afin quil soit accompli de la manière la plus complète possible. Notre prière en ce moment est que nous arrivions tous à la compréhension de cette responsabilité avec la plénitude que donne la grâce de lEsprit Saint. Que lEsprit de Vérité inspire les travaux de cet important Synode, afin que la vie dans lÉglise de chaque fidèle soit, par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, une force constante (He 7, 16), sans détours dans la foi (2 Tm 1, 5), avec lespérance qui ne déçoit point (Rm 5, 5 ) et parfaite dans lamour (cf. Jn 4, 18). [00281-03.02] [DF008] [Texte original: italien] - S. Exc. Amba BARNABA, Évêque de lÉglise Copte Orthodoxe à Rome (ITALIE) Je souhaite avant tout adresser mes salutations chaleureuses à vous tous, en vous remerciant des connaissances qui ont émergé de cette occasion de rencontre. Je suis Mgr Barnaba El Soryany, Évêque général de lÉglise Copte Orthodoxe en Italie et jai lhonneur de participer à ce Synode en tant que représentant du Patriarcat Copte Orthodoxe dAlexandrie dÉgypte. Le thème de lEucharistie, traité au cours de cette rencontre, représente, pour tous les fidèles chrétiens, un élément essentiel de la vie. Les fidèles coptes en particulier expriment leur profession de foi dans lEucharistie, dans la présence réelle du Corps et du Sang du Christ, au cours de la Sainte Messe et proclament leur religiosité en considérant lEucharistie comme le centre de la vie spirituelle, lexpression du Règne de Dieu et la source de salut éternel. Elle est considérée par lÉglise Copte Orthodoxe comme le Sacrement des Sacrements et, en tant que tel, il est donné également aux enfants le jour de leur Baptême comme nourriture de vie divine. Les dommages causés par le monde contemporain, les horreurs auxquelles nous assistons au quotidien ne peuvent que nous pousser toujours davantage à rechercher dans la Communion du Christ une source de salut et lespérance dun monde meilleur. On ne peut passer sous silence que ce Sacrement représente déjà aujourdhui un emblème de la foi dans le Christ Sauveur qui unit et distingue toutes les Communautés chrétiennes. Chaque jour davantage, accablés par mille dangers et par des problèmes de différente nature, nous éprouvons le besoin de nous approcher de la Communion pour trouver en elle la nourriture et la force nouvelle qui nous permettent daffronter avec sérénité les embûches de la vie de tous les jours. En espérant que ce Sacrement agisse comme moteur sur le chemin commun vers lunité de tous les chrétiens, je souhaite à tous les Pères synodaux ici rassemblés de réaliser un travail fructueux durant les jours à venir et de parvenir à des résultats justes et efficaces pour lavenir de lÉglise. [00278-03.04] [DF005] [Texte original: italien] -S. Exc. Mor SEVERIUS MALKE MOURAD, Patriarcat Syro-Orthodoxe (SYRIE) Dans notre Église Syro-orthodoxe, nous célébrons la Divine liturgie en syro-araméen, la langue de Notre Seigneur Jésus; et durant la Divine liturgie, nous récitons exactement les mêmes mots que ceux prononcés par Jésus au Cénacle. Et le prêtre qui célèbre ce sacrement doit le faire seul. Je suis fier de vivre dans le Monastère de Saint Marc dans la Vieille Ville, à Jérusalem, où Jésus a participé à sa Dernière Cène. Sa Sainteté le Patriarche Ignatius Zakka I Iwas, dans son livre sur la Sainte Eucharistie, sest basé sur les enseignements de Saint Ephrem, de Jacques de Saroug et de Bar Hebreaus: Selon le dogme de notre Église, la consécration des deux éléments du pain et du vin et leur transsubstantiation en Corps et Sang du Christ durant la Sainte Eucharistie ont lieu et saccomplissent par la prière dinvocation du Saint-Esprit, et non pas uniquement par les paroles de Notre Seigneur que le prêtre célébrant récite de manière à rappeler Son annonce, et quil doit dire avec déférence, avec crainte de Dieu et avec trépidation, tout en méditant sur sa signification et sur le grand sacrifice que Notre Seigneur Jésus a offert en simmolant sur la Croix pour le salut de lhumanité. Et le Saint-Esprit est celui qui consacre tous les sacrements célébrés par lÉglise et qui sanctifie les églises et les autels. La substance du sacrement de la Sainte Eucharistie est constituée de pain et de vin, un pain avec du levain fait de blé appelé Lahmo dans notre Bible; nous noffrons pas de pain sans levain. De même, nous offrons du vin rouge vieilli, fait avec le fruit de la vigne mélangé avec de leau. Il nest pas permis, non plus, de consentir à recevoir seulement le Pain Bénit. Depuis longtemps, il est dusage dans notre Église dimbiber le Corps dans le Sang et de le donner ensuite aux fidèles, de cette manière ils reçoivent en même temps le Corps et le Sang. La présence du Christ dans la Sainte Eucharistie ne se limite pas seulement à sa présence corporelle, Il est présent dans toute sa plénitude humaine et divine. Ainsi, le Seigneur Jésus est présent dans chacune des parties des deux éléments. Avant de sapprocher pour recevoir la Sainte Communion, le fidèle devrait observer le sacrement de la Pénitence, avec la confession individuelle. Récemment, notre Église a autorisé les confessions collectives pour les fidèles. Saint Paul Apôtre exhorte le croyant à se préparer spirituellement avant de recevoir la Sainte Communion avec foi, respect et une conscience pure; il devrait purifier son corps et observer le jeûne de minuit précédant le rite de la communion. Il était de coutume, chez nous, de donner le sacrement de la Sainte Communion aux enfants tout de suite après avoir reçu le sacrement du Saint Baptême, le Chrisme. Nous devons rappeler la Déclaration Commune de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, de vénérable mémoire, et de Sa Sainteté le Patriarche Ignatius Zakka I Iwas, signée en 1984, dans laquelle, au paragraphe 9, ils indiquèrent: Nous autorisons (nos fidèles)... lorsquils en ont besoin, de demander les sacrements de la Pénitence, de lEucharistie et de lOnction des Malades aux prêtres légitimes de lune ou lautre de nos deux Églises soeurs ( lÉglise Catholique Romaine et lÉglise Syro-orthodoxe). [00274-03.02] [DF001] [Texte original: anglais] - S. Exc. Norvan ZAKARIAN, Évêque arménien de Lyon (FRANCE) J'ai le plaisir de transmettre à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI et vous tous ici réunis, les cordiales et fraternelles salutations de Sa Sainteté le Catholicos Karékine II qui souhaite à cette XI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques un travail fructueux. Avant d'entrer en agonie, avant d'être arrêté comme un vulgaire malfaiteur et de mourir sur la croix, Jésus institue l'Eucharistie, ce repas sacramentel qui, par le moyen de signes visibles, nous communique l'amour de Dieu en Jésus Christ, l'amour dont Jésus aima les siens «jusqu'à l'extrême» (Jn 13, 1). L'Eucharistie est le sacrement du sacrifice unique du Christ, toujours vivant pour intercéder en notre faveur, mémorial de tout ce que Dieu a fait pour le salut du monde. Le célébrant invoque Dieu afin qu'Il envoie son Esprit sur le pain (trois fois), puis sur le vin (trois fois), enfin sur les deux espèces (trois fois). La consécration, l'Eucharistie, englobe aussi le peuple de Dieu, c'est-à-dire son Église. En ce qui concerne la communion, le prêtre trempe l'hostie dans le vin; ensuite, à genoux sur l'estrade de l'autel, il rompt l'hostie en petits morceaux ayant la forme d'un grain de blé et donne la communion directement dans la bouche des fidèles, lesquels se trouvent debout, face à l'autel. Tout au long de la célébration, les prières sont adressées au Père, au Fils, à l'Esprit qui est «source de vie». La liturgie eucharistique est pour le croyant une véritable catéchèse. Cette longue prière chantée par le célébrant, les diacres, le chur a lieu le dimanche et lors des grandes fêtes. Elle nourrit pleinement le fidèle. La cérémonie terminée, ce dernier est envoyé en mission car Jésus a versé son sang pour «la multitude». Il nous faut, alors, témoigner de tout ce que nous avons reçu: paix, amour, joie. Notre liturgie a subi très peu de modifications au cours des siècles et nous ne prenons aucune liberté par rapport au rite. Les textes, les gestes sont les mêmes dans toutes les églises d'Arménie et de la Diaspora. Les Arméniens disséminés partant se retrouvent avec joie pour célébrer l'Eucharistie en un rassemblement communautaire. [00275-03.03] [DF002] [Texte original: français] - S. Exc. NAREG (Manoug) ALEMEZIAN, Évêque; Ecumenical Officer of the Great House of Cilicia (ARMÉNIE) Après avoir transmis les salutations du Chef de son Église, Sa Sainteté le Catholicos Aram Ier, S. Exc. Alemezian a fait part dune expérience eucharistique historique, qui a eu comme base un événement héroïque survenu en 451. Il a ensuite indiqué ses attentes vis-à-vis de létude de lecclésiologie eucharistique de la part de la chrétienté en général et a rappelé la visite faite, en 1967, par le Catholicos Khoren Ier au Pape Paul VI, motivée par lesprit décrit dans la première Lettre aux Corinthiens (10,16). Lexpression arménienne utilisée pour indiquer la Sainte Eucharistie est Surp Patarag, ce qui signifie Saint Sacrifice. Dans la vie liturgique de lÉglise, nous sommes au service de Dieu (liturgie) et nous offrons le sacrifice daction de grâce (Eucharistie) pour les dons que nous avons reçus de Lui. La Sainte Eucharistie est centrée sur le don sacrificiel de notre Sauveur et produit une communion damour avec Dieu et avec nos frères au travers de la puissance de lEsprit Saint. Elle joue ainsi un rôle important dans la diffusion de la foi chrétienne comme continuation de la présence incarnée de notre Seigneur crucifié et ressuscité pour la transformation de notre vie aujourdhui et dans le Royaume des Cieux. Cette réalité est soutenue par lexpérience arménienne du martyria, portant dans lobéissance la croix jusquau point extrême de la négation de soi (cf Mt 16, 24) afin dobtenir, par grâce, la couronne du juste (cf. 2 Tm 2, 4. 7-8) et pour que soit manifestée la vie de Jésus dans notre corps (cf. 2Co 4, 6-11). En 451, au cours de linsurrection héroïque destinée à protéger leur foi chrétienne et leur dignité humaine, les Arméniens participèrent à la célébration du Saint Sacrifice, reçurent le précieux Corps et Sang de lAgneau de Dieu et proclamèrent: Nous reconnaissons la Sainte Bible comme notre Père et lÉglise universelle comme notre Mère. En évaluant le rôle constructif des dialogues oecuméniques bilatéraux et multilatéraux, et en discutant le thème de lÉglise comme communion, jencourage nous tous à étudier lecclésiologie eucharistique, qui place lunité de lÉglise dans la célébration locale de la Sainte Eucharistie présidée par lÉvêque en communion avec ses frères dans lépiscopat. A cet égard, le rôle distinctif de lÉvêque est souligné: cest celui qui prend soin du troupeau que le Bon Pasteur lui a confié (cf. Jn 10, 11), soccupant de lui avec amour, un amour qui trouve son expression la plus pleine dans le partage eucharistique de lunique Pain (cf. 1Co 10, 17), en vue dune communion spirituelle et universelle dans le corps mystique du Christ (cf. 1Co 12, 27). [00277-03.03] [DF004] [Texte original: anglais] - S. Exc. Abuna SAMUEL, Archevêque de lÉglise Orthodoxe dÉthiopie (ÉTHIOPIE) Je souhaite transmettre à vous tous les salutations de Sa Sainteté Abune Paulos, Patriarche dÉthiopie, Archevêque dAxum et Echegue auprès du Saint-Siège de Saint Teklehaimanot. LÉglise Orthodoxe dÉthiopie est lune des Églises Orthodoxes Orientales. Je suis très heureux de pouvoir présenter quelques traditions de lÉglise Orthodoxe dÉthiopie relatives à la Sainte Eucharistie. LÉglise Orthodoxe dÉthiopie, fidèle au commandement du Seigneur buvez-en tous, distribue, à ceux qui communient, tant le pain que le vin consacrés. LÉglise Orthodoxe dÉthiopie ne mélange pas le Corps et le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, sauf dans les cas durgence, comme les maladies terminales. Le Corps et le Sang sont distribués séparément comme notre Seigneur Jésus-Christ nous a commandé de le faire. Dans la tradition orthodoxe dÉthiopie, le jeûne eucharistique est rigoureusement observé. Les célébrants, les concélébrants, les prêtres, les diacres et tous ceux qui communient doivent jeûner pendant au moins neuf heures avant de recevoir la Sainte Eucharistie et doivent demander pardon pour leurs fautes. Il nest pas permis aux diacres de distribuer la Sainte Eucharistie, mais ils distribuent le Sang avec des cuillères en forme de croix. Les laïcs ne peuvent pas recevoir le Pain eucharistique dans leurs mains, cest pourquoi le célébrant distribue la communion dans la bouche. Dans la tradition orthodoxe dÉthiopie, un prêtre ne peut célébrer la Sainte Eucharistie quune seule fois par jour. Toutefois, deux, trois prêtres voire plus encore peuvent célébrer simultanément sur des autels différents ou au même autel, récitant ensemble toutes les prières. Cest ce qui se produit à Noël, à Pâques et à loccasion de la Fête de Marie, Mère de Dieu. Tous ceux qui communient, hommes et femmes, tout comme les enfants, sapprochent de la Sainte Table vêtus dhabits blancs à la gloire de lEucharistie. Cette tradition rappelle les deux anges portant des vêtements blancs assis sur le lieu où avait été déposé le corps de Jésus (cf. Jn 20, 12). Tous les fidèles de lÉglise Orthodoxe dÉthiopie sont reconnaissants au Seigneur Jésus pour avoir donné à lÉglise un sacrement aussi merveilleux. [00276-03.04] [DF003] [Texte original: anglais] - S. G. John HIND, Évêque de Chichester (GRANDE-BRETAGNE - ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES) Je vous transmets les salutations de lArchevêque de Canterbury et sa demande de prier pour les Anglicans en ce moment si difficile pour eux. Voici quelques points relatifs au thème de ce Synode. Les questions concernant linculturation mettent en évidence le besoin dapprofondir le débat sur la diversité et lunité à lintérieur de lÉglise. Quand est-il opportun de partager la Sainte Communion? Comment devons-nous interpréter la communion donnée publiquement à un protestant tel que le Frère Roger Schutz? LEucharistie nest pas essentiellement une question, un rite ou un cérémonial, cest avant tout vivre la nouvelle vie dans le Christ. Si nous voulons être de véritables chrétiens, nous devons avoir des critères pour nous reconnaître les uns les autres et, ce qui nest pas moins important, voir dans quelle mesure nous nous tolérons les uns les autres. Quelle est la dynamique de lEucharistie donnée par Dieu? La culture qui provient de lIncarnation affirme que notre humanité est donnée par Dieu, y compris dans sa diversité culturelle, mais constitue également un défi pour toute culture humaine. Cest seulement par le dialogue entre lIncarnation et les différentes cultures que nous pouvons identifier le véritable catholique. LARCIC a affirmé que, dans lEucharistie, nous entrons dans le mouvement du Christ qui soffre lui-même. Loffrande du Christ a été tout à la fois un sacrifice au Père en notre faveur et le fait de sacrifier sa vie pour ses amis. Lanamnèse de ce sacrifice est donc tournée tant vers Dieu que vers lhumanité. Trois points fondamentaux relatifs à lEucharistie sont ainsi établis: a) dans lEucharistie, on ne célèbre pas notre amitié mais plutôt notre réconciliation avec Dieu qui crée notre amitié. b) En outre, cest le Christ lui-même qui est le Seigneur de lEucharistie. Si son Incarnation, sa Mort, sa Résurrection et sa Venue dans la gloire sont des mystères, si lEucharistie elle-même est Mysterium fidei, alors il doit sensuivre que notre amitié ou notre communion dans lÉglise est également un misterion, cest-à-dire que nous parlons de quelque chose que nous ne pouvons pas comprendre seulement par le biais de la raison. c) Enfin, être unis au Christ qui soffre lui-même nous oriente non seulement vers Dieu mais également vers chacun de nos frères et soeurs dans leur merveilleuse diversité, frères et soeurs pour lesquels le Fils de Dieu a donné sa vie. LIte, missa est représente tant laffirmation de la plénitude de loeuvre du Christ que le rappel de notre devoir de la poursuivre. [00280-03.04] [DF007] [Texte original: anglais] - S. Exc. PER LØNNING, Évêque émérite de lÉglise luthérienne de Norvège (NORVÈGE) Je vous remercie chaleureusement de la part de la Fédération luthérienne mondiale, de lÉglise de la Norvège et personnellement, pour mavoir invité en tant que délégué fraternel et pour mavoir accueilli avec autant douverture desprit et de fraternité! Pour les Luthériens, la Sainte Eucharistie était et demeure une question fondamentale. Laccent que nous mettons sur la présence réelle du Seigneur nous a conduits, pendant des siècles, à nier la fraternité eucharistique avec les Églises de la tradition réformée. Pour entrer dans le thème de cette Assemblée, je voudrais raconter quelques expériences de promesses et de douleurs que jai faites en matière de fraternité eucharistique en relation avec lÉglise catholique romaine! En 1971, jai été invité pour la première fois à prêcher au cours dune Messe catholique romaine, à Anvers, en Belgique. Dans la sacristie, le célébrant, jeune et engagé sur le plan oecuménique, me demanda: Préparez-vous, bien sûr, à recevoir la Sainte Communion?. Je me retournai immédiatement vers lévêque présent, qui avait environ 30 ans de plus que moi: Dites-moi, nest-ce pas contraire aux règles de lÉglise catholique?. Lévêque hocha de la tête, et je poursuivis: En tant quinvité, je ne ferai certainement rien qui aille à lencontre des règles de mon hôte. Merci pour votre compréhension, répondit le vieil évêque. Et que sest-il passé? Durant toute la liturgie, il resta assis près de moi dans le choeur, sabstenant même de recevoir, lui aussi, le sacrement. À la fin, il dit: Venez, frère, allons à lautel et donnons ensemble la bénédiction!. Quelle expérience dauthentique oecuménisme! En 1975, Abbaye de St. John, Minnesota. Durant une conférence sur Létat actuel de loecuménisme, javais exprimé la crainte que de nombreuses années auraient dû encore sécouler avant de pouvoir établir formellement une fraternité oecuménique. Par la suite, il savéra quen ce même lieu les étudiants protestants sapprochaient, déjà depuis quelques années, de la table de la communion sans en avoir été invités dune manière explicite. Nous avons dû arriver à un accord, dit le Père bénédictin, et cela en était le résultat: Qui sommes-nous, pour censurer loeuvre du Saint-Esprit?. La semaine suivante, jentendis la même réflexion de la part de laumônier catholique du Collège Luther en Iowa. Ses étudiants avaient commencé à participer à la communion: Je ne suis pas autorisé à les dissuader de le faire, mais, alors que je suis assis ici à les observer, je regrette une chose: quen tant quambassadeur catholique officiel je ne puisse pas me joindre à eux. Dix ans plus tard, dans une cathédrale catholique de lhémisphère sud, je demandais à larchevêque officiant: Je suppose quici vous suivez les règles officielles, et donc que je doive rester assis durant la sainte communion?. Frère, il y a bien longtemps que lon nentend plus rien de semblable ici - répliqua-t-il. Vous viendrez et recevrez le sacrement tout de suite après moi.... Jen viens au point capital de mon intervention: Les paragraphes 86 et 87 de votre Instrumentum laboris mont rendu plutôt triste, surtout parce que je sais quils affligeront aussi un grand nombre de mes frères catholiques: évêques, professeurs, responsables de monastères. En effet, les conclusions sont présentées et soutenues de manière logique, mais sans aucune référence à ce qui sest passé et à ce qui se passe dans votre propre Église. On ne prête aucune attention aux opinions qui ne sont pas moins fondées sur la Bible que celle qui domine. Au cas où celle-ci serait publiée comme la voix officielle de lÉglise catholique romaine, fera-t-elle avancer le progrès oecuménique actuel? Si nous croyons vraiment que la présence du Christ Sauveur est liée au mystère de la Sainte Communion, comment pouvons-nous rester avec nos autels divisés et ne pas écouter la question dure que lapôtre nous adresse: Est-ce que le Christ a été divisé?. [00279-03.03] [DF006] [Texte original: anglais] ● INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) Sont ensuite intervenus les Pères suivants: - S. Exc. Mgr. Paul Kouassivi VIEIRA, Évêque de Djougou (BÉNIN) - S. Exc. Mgr. Vittorino GIRARDI STELLIN, M.C.C.I., Évêque de Tilarán (COSTA RICA) - S.Em. Le Card. Geraldo Majella AGNELO, Archevêque de São Salvador da Bahia, Président de la Conférence Épiscopale (BRÉSIL) - S. Exc. Mgr. Basil Myron SCHOTT, O.F.M., Archevêque Métropolite de Pittsburg des Byzantins, Président du Conseil de l'Église Ruthène (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE) Nous publions ci-dessous le résumé des interventions: - H.E. Most. Rev. Paul Kouassivi VIEIRA, Bishop of Djougou (BENIN) «Cest au bout de lancienne corde, quon tresse la nouvelle». Par ce proverbe africain, je voudrais dabord, devant cette auguste assemblée synodale, rendre hommage à nos vaillants missionnaires, en loccurrence les Pères des Missions Africaines de Lyon, qui célèbrent bientôt le 150ème anniversaire de leur Fondation. Cest grâce à eux que nous avons été formés et éduqués à lauthentique foi de lÉglise catholique en ce qui concerne lEucharistie. Ce que nous vivons aujourdhui, et qui veut être lessentiel de cette communication, nous le leur devons entièrement. Il ny a pas de génération spontanée en ce qui concerne lEucharistie. «Je vous ai transmis ce que moi-même jai reçu», disait lapôtre Paul! Notre ancêtre, Mgr Louis PARISOT, le dernier Archevêque français de Cotonou, avant la hiérarchie autochtone, résumait la foi catholique en cette trilogie «Crux HostiaVirgo ». Cest lessentiel de notre foi, cest lessentiel de lÉglise. Je fais référence à cette histoire particulière pour relever, premièrement, notre responsabilité actuelle à légard non seulement de lÉglise daujourdhui, mais aussi des générations à venir. Deuxièmement, pour nous proposer la ténacité et le dévouement de ces missionnaires qui nétaient pas plus aisés que nous quant au nombre, quant aux moyens, et qui pourtant nont rien épargné ni de leur temps, de leur vie, de leur personne, pour que lEucharistie soit célébrée, connue, aimée et désirée parce quils y croyaient comme le cur de tout. Enfin pour apprendre de leur praxis que lEucharistie bien célébrée, même dans des communautés catéchuménales, est la première et meilleure catéchèse sur elle-même. Cest certainement de cet héritage que lÉglise du Bénin vit aujourdhui de façon vraiment édifiante. Pour compenser la carence de la pleine célébration eucharistique le Dimanche, les prêtres parcourent à tour de rôle les villages et communautés au cours de la semaine afin quaucun ne demeure longtemps sans messe. Il ne semble pas que les célébrations en labsence du prêtre soient un problème pour nos fidèles ou engendrent quelque confusion! Dailleurs les schémas proposés excluant toute prière eucharistique, et donc, tout récit de lInstitution, préviennent ce risque ou ce dérapage. Dans cette atmosphère de bienveillance et très favorable à lEucharistie, trois sont les points dattention et dinsistance de la part des pasteurs du Pays. 1. LEucharistie comme Sacrifice de lalliance nouvelle. Dans une culture traditionnelle qui connaissait la pratique du sang par lequel 2 personnes ou plusieurs contractent une alliance vitale, on ne peut que souligner cette dimension de lalliance réalisée entre le Christ et lhomme, entre le Christ et son peuple. 2. Sur le plan catéchétique et de la formation cette dimension de lalliance nous aide à ne pas faire de lEucharistie un simple rite, mais une alliance qui veut se poursuivre par les implications dans tous les domaines de la vie humaine, afin que chaque chrétien puisse dire comme Saint Paul «ce nest plus moi qui vis, cest le Christ qui vit en moi» dans un contexte de forte éclosion des vocations sacerdotales (le Bénin à cette rentrée académique compte 500 grands séminaristes) et de vocation à la vie consacrée, cette dimension devient un critère de discernement vigilant et soigné. Elle aide aussi à vivre le précepte dominical avec plus damour, sans en faire un simple fardeau, mais comme une nécessité naturelle de lalliance. 3. Sur le plan de la nation, lEucharistie devient pour nous la voie de la vraie unité: comme lavaient affirmé les Pères du Synode Spécial pour lAfrique, nous essayons de faire comprendre combien le sang du Christ seul peut réaliser lunité dune nation qui compte plus de 50 ethnies, prêtes à sopposer et à rentrer en conflit surtout quand elles sont manipulées par des hommes politiques à des fins électorales: LEucharistie est le vrai sacrement de lEspérance pour tout homme. Nous remercions le Pape Jean-Paul II de nous lavoir indiqué comme la lumière à projeter sans cesse sur notre identité et notre mission. Ecclesia de Eucharistia, Redemptionis Sacramentum et Mane Nobiscum nous aident à veiller au grain et à combattre déjà les petits abus qui se glissent dans la façon de faire de certains prêtres (comportement, habillement, disproportions trop graves de certains éléments, etc.) [00266-03.03] [IN208] [Texte original: français] - H.E. Most. Rev. Vittorino GIRARDI STELLIN, M.C.C.I., Bishop of Tilarán (COSTA RICA) Nous pouvons contempler le Mystère eucharistique comme don et sacrement de la relation: en effet, lEucharistie établit une relation dune part avec le Mystère salvifique de la Pâque, et de lautre avec la vie de lÉglise et de lhumanité tout entière. Elle est contemplée en relation au Christ qui linstitue et loffre, et en relation avec lÉglise qui vit de celle-ci. Tout ce qui est créé, généré par la Parole éternelle (cf. Jn 1, 1-2) retourne à Dieu en étant racheté, recréé par le Verbe fait Chair (cf. Jn 1, 14). De ce point de vue, toute célébration eucharistique est toujours Messe sur le monde et point de convergence de toute la création; elle est toujours lacte liturgico-missionnaire par excellence. En relation avec lÉglise, lEucharistie est un don et une grâce qui la construit, rend possible sa durée dans le temps et soutient son engagement missionnaire et le témoignage du Royaume, comme tâche à la fois exaltante et difficile qui exige un dévouement total, allant même jusquau martyre (n. 89). Le Cénacle eucharistique est le Cénacle de la Pentecôte, doù les apôtres sont sortis en disant: Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu Tout ce qui a été dit précédemment est vrai, mais il y a une conviction que je considère importante mais que je nai pas trouvée dans lInstrumentum laboris. Je veux parler de la priorité de la mission en relation à lÉglise, et dans ce cas à lEucharistie. Autrement dit, la mission naît de laction du Christ et de son Esprit, car elle trouve son origine dans lamour du Père (AG 2). Lamour exagéré (jusquà lextrême) que le Christ nous manifeste dans lEucharistie est lamour du Père qui la envoyé dans le monde, comme Jésus la dit à Nicodème: Car Dieu a tant aimé le monde quil a donné son Fils unique (Jn 3, 16). La mission nest donc pas seulement le moyen par lequel lÉglise-Eucharistie porte la foi aux peuples qui ne connaissent pas encore le Christ et par lequel elle se fait présente là où elle ne lest pas encore (AG 6), mais cest sa façon concrète de se mettre à la disposition de son Fondateur et de son Esprit. La mission ne commence pas avec lÉglise, mais celle-ci se met à la disposition de la mission, elle se fait mission. LÉglise est mission! Dans cette perspective, lÉglise-Eucharistie est tout à la fois fruit et réalisation du mouvement missionnaire qui a en Dieu Trinité la raison de son dynamisme, et héraut responsable de celui-ci jusquaux extrémités de la terre. [00267-03.03] [IN209] [Texte original: espagnol] - H. Em. Card. Geraldo Majella AGNELO, Archbishop of São Salvador da Bahia, President of the Episcopal Conference (BRAZIL) Je me réfère au n°33 de lInstrumentum laboris où lon parle de la réception du mystère eucharistique parmi les fidèles, et où lon rappelle le sens spirituel très profond des souffrances des chrétiens en ce monde. Nous savons comment, dès les premiers siècles du christianisme, une attention spéciale a été accordée aux fidèles qui ne pouvaient pas participer à la célébration du sacrifice eucharistique, raison pour laquelle a été instituée la conservation de lEucharistie pour pouvoir répondre aux diverses motivations dun tel empêchement. Chaque personne est, un jour ou lautre, appelée, à faire lexpérience dune souffrance. Je désire mettre en évidence la situation des malades, des prisonniers et des personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer de manière autonome. Je voudrais insister ici sur lopportunité et la nécessité de préparer des fidèles laïcs à promouvoir la visite du prêtre pour la réconciliation sacramentelle et à continuer ensuite les soins pastoraux en portant la communion eucharistique. De nombreuses personnes se sentent seules aujourdhui, nayant pas de parents proches, parce quelles sont laissées en permanence dans des établissements de soins de longue durée, ou en raison de limites de déambulation autonome, ce qui les oblige à garder le lit sans la possibilité de recevoir la visite des membres de leur famille ou damis, ou même rejetées parce que improductives. Dans un monde qui dispose dautant de moyens de communication, très souvent, les personnes, même si elles ne sont pas malades, ont tendance à vivre dans lisolement et le silence. Dans les moments de souffrance, cependant, elles éprouvent le besoin de rencontrer la manifestation de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Aussi, Dieu a besoin de nos bras et de notre témoignage pour quelles puissent faire lexpérience de son amour. [00269-03.02] [IN211] [Texte original: italien] - H.E. Most. Rev. Basil Myron SCHOTT, O.F.M., Metropolitan Archbishop of Pittsburg of Byzantines, President of the Council of the Ruthene Church (UNITED STATES OF AMERICA) Je souhaiterais faire quelques réflexions sur trois sujets: les ombres, lcuménisme et le ministère des prêtres dont il est question aux numéros 23 et 86. Dans une perspective orientale, le chemin pour arriver à la lumière passe à travers et au-delà de lobscurité des ombres. Il y aura toujours des ombres tant que le Christ ne sera pas revenu. Cela fait partie de la condition humaine. Pour notre part, nous devons avoir le courage de regarder en face les ombres pour y apporter la lumière du Christ. Cest effectivement ce qui est en train davoir lieu dans les Églises orientales des États-Unis, qui conduisent en ce moment un processus dauthentique renouvellement des pratiques liturgiques tel que la indiqué et sollicité le Pape Jean-Paul II. Lélimination des pratiques liturgiques ou des ombres qui ne sont pas authentiques selon la théologie et la tradition des Églises orientales, la réintroduction du triptyque dinitiation: Baptême, Confirmation et Eucharistie, le développement de rencontres de catéchèses, comme celles du Dieu-avec-nous pour ceux qui appartiennent à la tradition byzantine, et la mise en place desrencontres pour ceux de tradition syro-antiochienne. Aux États-Unis, on compte 17 éparchies de tradition byzantine, dAntioche, chaldéenne et arménienne. Quatre sont byzanthino-ruthènes, quatre byzantino-ukrainienne, une byzantino-melkite, une byzanthino-roumaine, deux maronites, deux chaldéennes, une syrienne, une syro-malabare, une arménienne, chacune avec sa propre hiérarchie et ses structures éparchiques. Il y a également des fidèles et des prêtres des Églises syro-malankare, éthiopienne, et copte-catholique sans hiérarchie. Il existe par ailleurs des éparchies de nos frères des Églises orthodoxes ayant la même tradition. Il sagit dune situation ecclésiale unique au monde, qui est source de bénédictions particulières. Cela nous offre un terrain fertile au dialogue cuménique, formel ou informel, avec nos frères et surs des Églises orthodoxes. Du point de vue pratique, nous prions souvent ensemble, notamment en assistant aux célébrations eucharistiques les uns des autres. Il demeure toutefois, lors de ces célébrations, la douleur de ne pas pouvoir partager lEucharistie. Je voudrais enfin parler du clergé. Cet aspect paraît manquer dans lInstrumentum Laboris. Ce sont les personnes à travers lesquelles lEucharistie parvient au Peuple de Dieu. Il faut être patients, soutenir et apprécier les prêtres du monde entier et, en ce qui me concerne, les prêtres des États-Unis. Le manque de vocation est problème crucial, tout comme une inculturation appropriée pour les prêtres provenant des pays dorigines des différentes Églises orientales. Ce dont notre clergé, marié ou célibataire, a besoin, cest de vivre une authentique vie de sainteté. Ils doivent être des modèles de lÉvangile vécu selon leurs traditions orientales respectives. Ils ont besoin dune formation biblique et théologique solide sur les théologies des Pères orientaux, et enfin, puisque lEucharistie est le centre de notre vie, ils doivent être un peuple de prière dans lauthentique tradition de lOrient. [00270-03.04] [IN212] [Texte original: anglais] ● COMMUNICATIONS En conclusion des interventions en Salle, le Président délégué du jour, S. Ém. le Card. Juan SANDOVAL ÍÑIGUEZ, Archevêque de Guadalajara (Mexique) a donné lecture du message suivant: À S. Ém. le Cardinal Rodolfo Quezada Toruño, Archevêque de Guatemala Télégramme à ceux qui souffrent des conséquences de louragan Ayant appris la nouvelle dramatique de louragan et des inondations au Guatemala et en Amérique centrale, en union avec le Saint-Père Benoît XVI, les Pères de la XIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques font parvenir à S. Exc. le Président de la Conférence épiscopale lexpression de leur vive émotion et, par lintercession de la Bienheureuse Vierge Marie, ils assurent des prières pour les défunts et pour la consolation des vivants, affirment la solidarité de lÉglise catholique et souhaitent celle des chrétiens et de tous les hommes de bonne volonté. Pour les Pères synodaux Le Card. Francis Arinze, Président délégué Le Card. Juan Sandoval Íñiguez, Président délégué Le Card. Telesphore Placidus Toppo, Président délégué [00297-03.04] [NNNNN] [Texte original: espagnol] Ensuite, le Président délégué, S. Ém. le Card. Telesphore Placidus TOPPO, Archevêque de Ranchi (Inde) a donné lecture du message suivant: Télégramme aux rescapés du tremblement de terre À S. Exc. Mgr Lawrence J. Saldanha, Archevêque de Lahore et Président de la Conférence épiscopale catholique du Pakistan En apprenant la nouvelle tragique du tremblement de terre au Pakistan, les Pères synodaux de la XIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, réunis avec le Saint-Père Benoît XVI, adressent leurs salutations sincères à S. Exc. en qualité de Président de la Conférence épiscopale catholique du Pakistan et, avec des sentiments de compassion, assurent leurs prières, par lintercession de la Bienheureuse Vierge Marie, pour ceux qui ont perdu la vie et pour le réconfort des vivants, comme gage de solidarité de lÉglise catholique. Ils invitent par ailleurs les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté à sunir aux efforts humanitaires. Pour les Pères synodaux Le Card. Francis Arinze, Président délégué Le Card. Juan Sandoval Íñiguez, Président délégué Le Card. Telesphore Placidus Toppo, Président délégué [00298-03.03] [NNNNN] [Texte original: anglais] Ont ensuite suivi les interventions libres. À cette Congrégation Générale qui sest conclue à 18h55 avec la prière de lAngelus Domini étaient présents 240 Pères. ♦ AVIS ● BRIEFING Le Briefing des groupes linguistiques du samedi 15 octobre 2005 aura lieu à 12h00. ● SECONDE CONFÉRENCE DE PRESSE Nous rappelons aux journalistes accrédités que jeudi 13 octobre 2005, à 12h45, dans la Salle Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège, se tiendra la deuxième Conférence de Presse sur les travaux de la XI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques (Rapport après le débat général) Y participeront: ● S. Ém. le Card. Francis Arinze Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements Président Délégué ● S. Ém. le Card. Telesphore Placidus TOPPO, Archevêque de Ranchi (Inde) Président Délégué ● S. Exc. Mgr John Patrick FOLEY, Archevêque titulaire de Neapoli de Proconsolare, Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales Président de la Commission pour lInformation ● S. Exc. Mgr Sofron Stefan MUDRY, O.S.B.M., Évêque émérite dIvano-Frankivsk, Stanislav des Ukrainiens Vice-Président de la Commission pour lInformation ● S. Exc. Mgr Luciano Pedro MENDES DE ALMEIDA, S.J., Archevêque de Mariana Membre de la Commission pour lInformation |