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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

05 - 08.10.2012

RÉSUMÉ


- DEUXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (LUNDI 8 OCTOBRE 2012 - APRÈS-MIDI)
- ERRATA CORRIGE

DEUXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (LUNDI 8 OCTOBRE 2012 - APRÈS-MIDI)

- RAPPORTS SUR LES CONTINENTS

- INTERVENTIONS EN SALLE (DÉBUT)

Aujourd’hui, à 16h35, avec la récitation de l’Adsumus, en présence du Saint-Père, a eu lieu la Deuxième Congrégation générale,
pour la lecture des Rapports sur les Continents et pour le début des interventions des Pères synodaux en salle sur le thème «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. John TONG HON, Évêque de Hong Kong (CHINE)

A suivi un temps d’interventions libres des Pères Synodaux.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 19h00 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 256 Pères.

RAPPORTS SUR LES CONTINENTS

-
Pour l’Europe: S. Ém. Rév. le Card. Péter ERDŐ, Archevêque d'Esztergom-Budapest, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe (CCEE) (HONGRIE)
- Pour l’Afrique: S. Ém. Rév. le Card. Polycarp PENGO, Archevêque de Dar-es-Salaam, Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) (TANZANIE)
- Pour l’Amérique: S. Exc. Rév. Mgr Carlos AGUIAR RETES, Archevêque de Tlalnepantla, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.AM.) (MEXIQUE)
- Pour l’Asie: S. Ém. Rév. le Card. Oswald GRACIAS, Archevêque de Bombay, Secrétaire général de la "Fédération des Conférences Épiscopales d'Asie" (FABC) (INDE)
- Pour l’Océanie: S. Exc. Rév. Mgr John Atcherley DEW, Archevêque de Wellington, Président de la Conférence Épiscopale, Président de la Fédération des Conférences des Évêques Catholiques d'Océanie (FCBCO) (NOUVELLEZÉLANDE)

Nous publions, ci-dessous, les Rapports sur les Continents:

- Pour l’Europe: S. Ém. Rév. le Card. Péter ERDŐ, Archevêque d'Esztergom-Budapest, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe (CCEE) (HONGRIE)

1. L’Europe doit être évangélisée. Elle en a besoin. Deux Assemblées spéciales du Synode des Évêques ont déjà été consacrées au thème de l’Europe. La première après la chute du mur de Berlin, dans un climat d’enthousiasme. La seconde en 1999, à l’aube du Grand Jubilé. Les fruits de cette dernière ont été résumés dans l’Exhortation apostolique “Ecclesia in Europa” du Bienheureux Jean Paul II. Presque 13 années se sont écoulées depuis. Les espérances se sont-elles réalisées? Les problèmes se sont-ils résolus ou au contraire aggravés ?
2. Parmi les éléments d’inquiétude , le grand Pontife mentionnait la “disparition de la mémoire de l’hérédité chrétienne” (Ecclesia in Europa, 7). Ce processus est devenu encore plus évident ces dernières années. Malgré beaucoup d’expériences heureuses, dans la plus large partie du continent, c’est l’ignorance à propos de la foi chrétienne qui se répand. Beaucoup de mass-médias divulguent une présentation de la foi chrétienne et de l’histoire parfois débordante de calomnies, désinformant le public aussi bien sur le contenu de notre foi qu’à propos de la réalité de notre Église. Même notre activité catéchétique, en particulier celle qui relève des instituions d’État, est très limitée. Le Conseil des conférences épiscopales d’Europe a mis en place, il y a quelques années, une enquête dans tous les pays du continent concernant la situation juridique, statistique, ecclésiale, et culturelle de l’enseignement de la religion. Les résultats révèlent que dans les écoles publiques de beaucoup de pays, un enseignement sur la religion ou sur les religions est possible, mais pas pour la religion catholique. Toutefois, cet enseignement de la religion, appelé neutre, comporte davantage une éducation au syncrétisme ou à l’indifférentisme.
3. La déchristianisation s’accompagne d’attaques juridiques répétées, et parfois physiques, contre la présence visible des manifestations de la foi.
Parmi les signes préoccupants de l’hostilité systématique, l’Observatoire européen de la christianophobie a pris acte de beaucoup de cas de discrimination et de violence contre les chrétiens dans presque tous les pays européens. Il n’est pas non plus rare que les tribunaux refusent l’aide aux victimes chrétiennes de ces attaques. L’écrasante majorité des cas de violence et de discrimination pour appartenance religieuse a lieu en Europe contre les chrétiens, surtout les catholiques.
4. La déchristianisation n’est pas seulement un processus spontané. Si l’Exhortation apostolique “Ecclesia in Europa”pouvait encore saluer “avec satisfaction ce qui a été fait afin de préciser les conditions et les modalités du respect des droits de l’homme” (n° 12), aujourd’hui nous nous devons de constater avec inquiétude l’émergence de ce que l’on appelle “droits de l’homme de troisième et quatrième génération”. Ces derniers n’ont pas de liens plus clairs avec la vision humaine et chrétienne du monde ni avec la moralité objective également exprimée dans les catégories du droit naturel. Ainsi, leur base est souvent seulement d’ordre humain-positif, comme si l’homme, avec ses opinions et ses désirs était indépendant, même vis-à-vis de la réalité.
La “disparition de la mémoire du christianisme” va de pair avec les changements anthropologiques, qui sont la conséquence d’une culture audiovisuelle, mais qui affaiblissent les concepts clairs et le raisonnement logique.
5. Ce processus comporte aussi un grand risque pour la société civile. L’ “Ecclesia in Europa” (n°12) reconnaît comme phénomène européen positif “la considération accordée au droit”. Force est de constater que malheureusement l’état de droit s’est affaibli au cours des dernières années dans divers pays. La crise financière en particulier a contraint les politiques à prendre des mesures drastiques contraires à la volonté des électeurs. Les gens ont souvent l’impression que la démocratie traditionnelle est en train de perdre sa signification.
Les signes d’une illusion selon laquelle il serait possible de gouverner avec les mass-médias la société et l’économie, en renonçant complètement au droit et à la moralité, se manifestent également.
6. La population en Europe, précisément en raison de la baisse démographique et du vieillissement de la population, phénomène qui a été l’objet d’une enquête de la CCEE il y a deux ans, pour la crise économique et pour l’affaiblissement de l’identité culturelle et religieuse, a faim et soif d’espérance.
Les Journées mondiales de la jeunesse de Cologne et de Madrid, ainsi que les visites pastorales du Saint-Père dans divers pays, ont constitué un grand signe d’espérance et ont eu une efficacité missionnaire extraordinaire. Le mouvement de masse, la participation des mass-médias, les grandes célébrations ont touché le coeur des gens, particulièrement sensibles à ce langage de communication. Les effets en sont rapides. À ces occasions, plusieurs participants ont même reçu leur vocation sacerdotale ou religieuse. Quelques évêques sont eux aussi rentrés profondément émus par ces rencontres.
La mission citadine organisée dans de nombreux centres européens s’est efforcée de donner du relief à cette espérance. "Qui nous fera voir le bonheur?"(Ps 4,7), scandait la devise de la mission de Paris. “Il y a donc espoir pour ton avenir” (Jr 31,17), avons-nous entendu dans la mission de Budapest. Ces missions ont eu des résultats durables: outre la prise de contact multiple avec la société non-croyante, cette expérience a surtout aidé les paroisses à redécouvrir leur vocation à la mission envers les non-pratiquants, mais également envers les non-croyants. Depuis l’an dernier, quand - avec l’aide du Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation - nous avons à nouveau organisé une grande mission dans 12 villes européennes, on a constaté avec joie l’esprit d’initiative de beaucoup de paroisses. Pour répondre à la crise familiale, on a même pu entreprendre la visite de toutes les familles catholiques au nom de la paroisse, à la demande de l’Évêque. Beaucoup de laïcs reçoivent en ce moment la formation pour cette mission.
7. On observe aussi le rôle précieux de certains mouvements de spiritualité, déjà mentionnés dans l’ “Ecclesia in Europa” (n° 15). Ces derniers sont une véritable bénédiction pour l’Église, s’ils parviennent à éviter la tentation post-moderne de se contenter de sentiments et de perceptions particuliers. La présence active dans la mission de personnes provenant d’autres pays et continents, encourage fortement les fidèles européens.
8. Un autre signe des temps, particulièrement prometteur en Europe, est l’augmentation du volontariat dans les paroisses, surtout dans l’oeuvre caritative. Les retraités notamment, dont l’âge est compris entre 65 et 75 ans, font preuve d’une générosité émouvante et contribuent à renforcer la solidarité entre les générations.
9. Malheureusement, les tensions nationales et ethniques persistent en Europe. Les questions non résolues dans les Balkans, la situation précaire des catholiques en Bosnie, les divers conflits liés au phénomène de l’immigration dans l’Occident européen requièrent un témoignage équilibré et parfois un service patient de la part de l’Église.
Remercions la Divine Providence, parce qu’au cours de ces dernières années, malgré les problèmes que l’on vient d’évoquer, la réconciliation entre les nations européennes s’est poursuivie. Encouragées par sa Sainteté Benoît XVI, les conférences épiscopales de la Slovaquie et de la Hongrie ont pu signer un acte de réconciliation en 2006. Leur geste peut servir d’exemple pour la société des deux nations. Un autre événement courageux s’est produit il y a quelques mois. Le Patriarche orthodoxe de Moscou et de toute la Russie, Cyrille, a signé à Varsovie un acte de réconciliation avec le Président de la Conférence épiscopale polonaise. Dans cet acte, les parties confirment par ailleurs leur intention commune de défendre et permettre l’accueil des valeurs humaines et chrétiennes en Europe.
10. Des résultats oecuméniques plus récents s’insèrent dans ce contexte. En dépit du fait que quelques nouvelles communautés soient fortement anti-catholiques, et que d’autres environnements chrétiens cherchent à réaffirmer leur identité par le biais d’attaques contre l’Église catholique, la collaboration pratique générale entre les églises et les communautés chrétiennes en Europe est en train d’augmenter. Le forum Catholique-Orthodoxe Européen qui s’occupe des questions actuelles de morale et de doctrine sociale en est un signe. Les rencontres avec les représentants de toutes les Églises orthodoxes ont exprimé un très large consensus à propos de la famille et de la vie, des critères des rapports entre l’État et l’Église, ainsi que de la crise économique. L’esprit de fraternité et de solidarité s’accroît même avec les communautés protestantes en Europe.
11. En plus de cela, la conscience de l’unité, de la fraternité et de la véritable communion se développe entre les évêques catholiques de rites latin et oriental.
Nous demandons donc la lumière du Saint-Esprit pour les travaux de ce Synode et pour toute la Nouvelle Évangélisation. Sainte Marie, Mère de l’Église, priez pour nous!

[00013-03.07[RC001] [Texte original: italien]

- Pour l’Afrique: S. Ém. Rév. le Card. Polycarp PENGO, Archevêque de Dar-es-Salaam, Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) (TANZANIE)

Je parle au nom du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
L’évangélisation a eu lieu sur le continent africain dès les tout débuts de l’Église. La rencontre entre l’eunuque éthiopien et le diacre Philippe (cf. Ac 8, 26-39) en est un exemple.
Cependant, pour la plus grande partie de l’Afrique sub-saharienne, la tâche de l’évangélisation étant bien plus récente, il est très difficile de faire la distinction entre ancienne et nouvelle évangélisation. Néanmoins, il paraît légitime de parler de nouvelle évangélisation pour l’Afrique à partir du défi lancé par le Pape Paul VI en 1969: “Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires” (PAUL VI, Homélie pour la Célébration eucharistique en conclusion du Symposium des Évêques d’Afrique, Kampala (Ouganda), 31 juillet 1969, in http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/homilies/1969/documents/hf_p-vi_hom_19690731_fr.html). Ce défi comporte que nous soyons de vrais africains et de vrais catholiques; or, pour cela, une Église mûre est nécessaire sur le continent.
Pour relever ce défi, des structures pastorales indispensables ont été établies ou revigorées aux niveaux national et régional. Dans cette perspective, le SCEAM a été fondé en 1969 pour “préserver et favoriser la communion, la collaboration et la concertation entre toutes les Conférences épiscopales d’Afrique et des îles voisines”(http://www.uecon.org/SECAM.html). La constitution ou le renforcement des structures pastorales explique le nombre spectaculaire d’évêques, prêtres, religieux et catéchistes africains présents aujourd’hui.
Tout à fait fondamentale pour la nouvelle évangélisation en Afrique s’est avérée la constitution de petites communautés chrétiennes, qui sont devenues des centres vivants d’évangélisation dans le présent du continent.Quant aux aspects négatifs, plusieurs facteurs entravent l’approfondissement nécessaire de la foi en Afrique. Par exemple, la mondialisation introduit rapidement des valeurs étrangères mal digérées, qui empêchent les chrétiens du continent d’être véritablement africains et qui les éloignent fortement de leur foi chrétienne.
Il devient alors très difficile de vivre les valeurs traditionnelles, telles que le respect de la vie ou des les relations familiales et sociales étroites.
Par ailleurs, il existe en Afrique des éléments culturels qui empêchent une évangélisation correcte. Parmi ceux-ci, on peut signaler les éternels conflits entre tribus, les maladies, la corruption, la traite d’êtres humains, les traitements atroces que subissent les enfants ou les violences à l’encontre des mineurs et des femmes.
Un autre défi que la nouvelle évangélisation en Afrique ne peut ignorer est représenté par la question actuelle du fondamentalisme islamique sur le continent. À cet égard, les évangélisateurs doivent faire face à la difficulté de dialoguer avec la vaste majorité silencieuse de bons musulmans et avec les petits groupes de fondamentalistes qui ne sont pas prêts à accepter la vérité, bien qu’objective, qui s’oppose à leur position préconçue.
La nouvelle évangélisation en Afrique exige aussi des évangélisateurs africains qu’ils aillent plus loin que l’appel lancé par le Pape Paul VI: “Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires”. L’évangélisation africaine est d’ores et déjà missionnaire dans les Églises occidentales, comme celles des États-Unis ou de l’Europe. Bien que cette démarche soit tout à fait plausible, il faut évoquer l’éventuel revers d’évangélisateurs qui cherchent, plutôt qu’une évangélisation authentique, d’abord un gain matériel, au détriment de l’Église, d’un côté comme de l’autre: l’Église en Afrique est dépouillée de ses évangélisateurs les plus qualifiés alors que l’Église occidentale reçoit des évangélisateurs dont le premier but est le gain matériel.
Dans cette optique, le Synode sur la Nouvelle Évangélisation peut être considéré comme un événement tout à fait bienvenu. Comme l’a exprimé Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, c’est un appel pour l’Afrique: “Lève-toi, prends ton grabat et marche!” (voir Africae Munus, n. 148). C’est avec une foi renouvelée par ce Synode que, j’en suis convaincu, l’Afrique pourra surmonter les problèmes profonds auxquels elle est confrontée aujourd’hui.
À la lumière des deux exhortations apostoliques post-synodales, Ecclesia in Africa de 1995 et Africae Munus de 2011, du Catéchisme de l’Église catholique et du Compendium de la doctrine sociale de l’Église, l’Église en Afrique s’attend à juste titre d’abondants fruits du présent Synode.

[00010-03.12] [RC002] [Texte original: anglais]

- Pour l’Amérique: S. Exc. Rév. Mgr Carlos AGUIAR RETES, Archevêque de Tlalnepantla, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.AM.) (MEXIQUE)

Le grand défi: le changement d’époque et la fracture culturelle (1)
La 5ème Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes (2) s’inscrit dans la continuité du Concile Vatican II (3), et appelle à repenser en profondeur et à relancer avec fidélité et audace la mission de l’Église dans les nouvelles circonstances latino-américaines et mondiales (4). Elle estime qu’il est nécessaire de sortir du pragmatisme gris de la vie quotidienne de l’Église pour recommencer à partir du Christ (5).
La nouvelle évangélisation exige la communion ecclésiale.
Pour réaliser la nouvelle évangélisation et transmettre la foi aux nouvelles générations, l’Église doit procéder, en toute honnêteté, à un examen de conscience sur sa façon de vivre la foi (6). Il faut examiner la vie ecclésiale (7) et son témoignage dans la société actuelle (8).
Dans Ecclesia in America, il est affirmé: “Face à un monde divisé et en recherche d'unité, il est nécessaire de proclamer avec joie et d'une foi ferme que Dieu est communion, Père, Fils et Esprit Saint, unité dans la distinction, et qu'il appelle tous les hommes à participer à la même communion trinitaire ... Cette communion, qui existe dans l'Église et est essentielle à sa nature, (8) doit se manifester par des signes concrets”(9).
Bien qu’indispensable, l’organisation institutionnelle de l’Église (10) ne suffit pas. Il faut le témoignage d’une spiritualité de la communion qui soit perceptible dans la vie ecclésiale; il faut la participation et la communion (11) des divers membres de l’Église qui, aux différents niveaux et selon leurs responsabilités (12), donnent témoignage de l’art de vivre (13).
La prise de conscience visant à engendrer la communion ecclésiale procède de la conversion pastorale (14), comprise au sens d’acceptation de la venue du Royaume de Dieu et d’engagement à s’y intégrer comme disciple du Christ pour le faire connaître dans le monde (15), un engagement qui exige la conversion personnelle (16) permanente (17).
Le chemin naissant et encourageant de la nouvelle évangélisation en Amérique
Le renouveau pastoral en Amérique, lancé comme réponse au Concile Vatican II , a dynamisé la vie intérieure de l’Église: les agents pastoraux se sont multipliés, la formation à la foi s’est intensifiée, la participation et la communion eucharistique des fidèles à la messe du dimanche se sont accrues, les aspects positifs du renouveau pastoral de l’Église (18) sont nombreux et variés. Cependant, je souligne que cette croissance n’a pas été proportionnelle à la croissance démographique de nos peuples, c’est pourquoi on constate d’énormes secteurs de catholiques distants et tièdes vis-à-vis de leur identité catholique, mais certainement croyants (19).
La religiosité continue d’être vivante, elle est la grande réserve potentielle de nos peuples (20). Quand elle est guidée par la Parole de Dieu (21), elle parvient à disposer le coeur du croyant et à découvrir le Christ (22), en se laissant séduire par le Seigneur de la vie (23) et en acceptant de s’intégrer avec plus de conscience à l’Église comme membre d’une communauté de disciples missionnaires, qui pratique une spiritualité chrétienne (24), qui permet la sanctification de ses membres par la communion avec Dieu le Père dans l’Esprit Saint (25).
Les petites communautés reliées entre elles apprennent l’opportunité de la communication et de la communion. La Paroisse se renouvelle en manifestant un nouveau visage de l’Église qui croît et se développe avec force (26), lorsque la Paroisse entre en relation de manière organique avec les autres et ensemble elles sont conduites en tant que Diocèse sous la direction de leur Évêque (27). Cette dynamique de communion ecclésiale est très urgente et indispensable dans les villes et les grandes zones urbaines des métropoles (28).
La vie de l’Église, exprimée comme communauté de communautés, en communion et unité, permet à chaque chrétien de découvrir qu’au XXI siècle, il est possible de vivre comme disciple du Christ au sein d’une communauté de disciples du Seigneur Jésus et de prendre conscience comme disciple missionnaire de la nécessité urgente de rendre un témoignage crédible et fiable de la foi dans le monde actuel (29).
Les processus pastoraux de planification diocésaine donne actuellement sa place à la formation du disciple missionnaire et de la mission continentale. La pastorale organique décrite dans le Plan diocésain de pastorale devient une réalité selon l’indication de Novo millenio ineunte: “dans les Églises locales que l'on peut fixer les éléments concrets d'un programme — objectifs et méthodes de travail, formation et valorisation du personnel, recherche des moyens nécessaires — qui permettent à l'annonce du Christ d'atteindre les personnes, de modeler les communautés, d'agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques sur la société et sur la culture” (30).
Pour cela, je me trouve à dire que la nouvelle évangélisation, qui s’ouvre un chemin en Amérique, part de la rencontre avec le Christ que l’Église offre aux fidèles chrétiens (31) et arrive à la découverte et à l’expérience de la vie passionnée et intéressante du disciple (32), expression de la spiritualité de communion.
De cette manière, la vie diocésaine et paroissiale se rapproche de la vie de famille (33), Église domestique (34), se renforçant mutuellement et aidant à jeter les bases afin d’affronter l’urgence éducative de notre temps (35).
Les protagonistes de la nouvelle évangélisation
L’influence de la foi dans la société pour que le levain de l’Évangile la pénètre et donne sens et saveur à la vie humaine, dépend en grande partie de l’action des laïcs. C’est pourquoi Ecclesia in America affirme que ce sont principalement eux les protagonistes de la nouvelle évangélisation: “Le renouveau de l'Église en Amérique ne sera pas possible sans la présence active des laïcs. C'est pourquoi la responsabilité de l'avenir de l'Église retombe en grande partie sur eux” (36).
La vocation et la mission propre et spécifique des fidèles laïcs consiste à transformer les structures temporelles afin que la conduite sociale soit soutenue dans ses valeurs évangéliques(37). D’où l’importance de la conscience et de la formation des laïcs en ce qui concerne leur identité et, de manière personnelle et communautaire, l’expression d’un témoignage de vie cohérent avec les convictions de foi dans leurs milieux de vie et de travail (38).
C’est pourquoi, il est indispensable de disposer d’organismes en vue de la promotion de la vocation laïque et pour l’accompagnement de sa formation et de sa mission dans le monde (39).
La nouvelle évangélisation et le dialogue avec le monde et les religions
En plein Concile, le Pape Paul VI affirma, dans sa première Encyclique: “L'Eglise doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L'Eglise se fait parole ; l'Eglise se fait message ; l'Eglise se fait conversation” (40).
Aujourd’hui, dans un monde toujours davantage pluriel, le dialogue s’ouvre une voie dans différents milieux. Les thèmes abordés par le dialogue en Amérique sont entre autres: la Parole de Dieu, la dignité humaine, la famille, la vie, l’éducation, l’éthique, l’économie, le développement des peuples, la mobilité humaine et en particulier les migrations, la solidarité, l’écologie, la justice et la paix. Dans tous les thèmes, la nord est la Vérité (41).
Les institutions éducatives (42), sociales et culturelles représentent des organismes aptes à promouvoir, coordonner et articuler la participation des laïcs dans le monde.
Fondements de la nouvelle évangélisation
Principal défi de la nouvelle évangélisation
Annoncer Jésus Christ dans le langage et selon les formes culturelles des nouvelles technologies de la communication sociale (43).
L’axe théologique et pastoral de la nouvelle évangélisation
Prendre la mission de l’Église comme le prolongement du dynamisme du mystère de l’Incarnation (44) dans l’esprit de la Gaudium et spes (45) et selon ce qu’a signalé la Novo millenio ineunte (46): “Chaque Église locale, rassemblée autour de son Évêque, dans l'union fraternelle et dans la « fraction du pain » (cf. Ac 2,42), est « vraiment présente et agissante l'Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ». C'est surtout dans la réalité de chaque Église que le mystère de l'unique peuple de Dieu prend la configuration qui fait qu'il s'adapte aux divers contextes et aux différentes cultures.Cet enracinement de l'Église dans le temps et dans l'espace reflète, en dernière analyse, le mouvement même de l'Incarnation”.

Responsabilités des agents pastoraux
1. Conversion pastorale (47) et changement de mentalité du clergé, de la vie consacrée et des agents pastoraux, spécialement promue en vue de la prise de conscience des actuels défis sociaux et culturels (48) et accompagnée par la lecture assidue et par la méditation de la Parole de Dieu (Lectio Divina) (49).
2. La préparation et la célébration de l’Eucharistie (50), de tous les services de culte (51) et de la pratique religieuse de la piété populaire afin qu’existent des espaces et des organismes de rencontre avec Jésus Christ et avec les frères (52).
3. La Pastorale organique en participation et communion avec les Diocèses (53) et au sein des Provinces ecclésiastiques (54).
Responsabilité de la communauté des fidèles:
1. Prendre le Catéchisme de l’Église catholique et le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église comme fondement de la formation des fidèles (55).
2. Exprimer la vie chrétienne communautaire au travers de la vie de disciple au sein de petites communautés dans la participation et la communion (56).
3. Définir et programmer le processus de formation chrétienne( 57) pour conduire de manière pédagogique les fidèles sur les chemins mystagogiques qui permettent au croyant de faire l’expérience du Mystère de Dieu (58).
Responsabilité des laïcs dans le monde
1. S’associer et se soutenir pour que, dans leurs propres milieux de vie sociale, ils influencent en rendant témoignage (59) actif et passif de leurs convictions de foi et de leur identité catholique (60).
2. S’efforcer de dialoguer avec les institutions publiques et privées pour collaborer à la recherche du bien commun et à la génération d’une culture (61) fondée sur la dignité humaine(62).
3. Utiliser les nouvelles technologies de communication pour faire connaître la vie et la mission de l’Église et pour dialoguer avec le monde (63).
4. Se servir des réseaux sociaux pour offrir la pensée catholique et ses réponses actuelles aux défis culturels, en particulier aux nouvelles générations (64).
La conversion pastorale se prolonge dans la Mission continentale, engagement pris à Aparecida par l’Épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes. Raison pour laquelle, en Amérique, la nouvelle évangélisation s’identifie avec la Mission continentale.
(1) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 47.
(2) Célébrée à Aparecida, Brésil, en mai 2007.
(3) La Ve Conférence générale de l’Épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes est un nouveau pas dans la marche de l’Église, spécialement depuis le Concile Oecuménique Vatican II. Elle poursuit et récapitule à la fois le chemin de fidélité, de renouveau et d’évangélisation de l’Église d’Amérique latine au service de ses peuples. Document d’Aparecida (DA), n° 9.
(4) cf. DA, n° 11.
(5) cf. DA n° 12.
(6) La proposition d'un nouveau style de vie ne concerne pas seulement les Pasteurs, mais aussi tous les chrétiens qui vivent en Amérique. Il leur est demandé d'approfondir et de faire leur la spiritualité chrétienne authentique. « En effet, par le terme spiritualité, on entend un style ou une forme de vie selon les exigences chrétiennes. La spiritualité est “vie en Christ” et “dans l'Esprit”, qui est accueillie dans la foi, qui s'exprime dans l'amour et qui, animée d'espérance, se traduit dans le quotidien de la communauté ecclésiale ». Ecclesia in America (EIA), n° 29.
(7) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 95.
(8) La pastorale de l’Église ne peut pas ignorer le contexte historique dans lequel vivent ses membres. Leur vie se déroule dans des contextes socio-culturels bien concrets. Ces transformations sociales et culturelles représentent naturellement de nouveaux défis pour l’Église dans sa mission de construire le Royaume de Dieu. D’où la nécessité, en fidélité à l’Esprit Saint qui la conduit, d’un renouveau de l’Église, qui entraîne des réformes spirituelles, pastorales ainsi qu’institutionnelles. DA, n° 367.
(9) EIA, n° 33.
(10) Une grande partie de l'humanité d'aujourd'hui ne trouve plus, dans l'évangélisation permanente de l'Église, l'Evangile. La Nouvelle Évangélisation, conférence du Cardinal Ratzinger au cours du Jubilé des Catéchistes et des professeurs de Religion célébré le 10 décembre 2000 à Rome (NE. JR).
(11) cf. Novo millenio ineunte (NMI), n° 43.
(12) La conversion pastorale exige que les communautés ecclésiales soient des communautés de disciples missionnaires autour de Jésus-Christ, Maître et Pasteur. De là, naît l’attitude d’ouverture, de dialogue et de disponibilité nécessaire à la promotion de la coresponsabilité et de la participation effective de tous les fidèles à la vie des communautés chrétiennes. Aujourd’hui plus que jamais, le témoignage de communion ecclésiale et la sainteté sont une urgence pastorale. DA n° 368.
(13) C'est pourquoi nous avons besoin d'une nouvelle évangélisation - si l'art de vivre demeure inconnu, tout le reste ne fonctionne plus. Mais cet art n'est pas un objet de la science - cet art ne peut être communiqué que par celui qui a la vie - celui qui est l'Evangile en personne. NE. JR
(14) La conversion pastorale est la clef d’une évangélisation nouvelle par son ardeur.
(15) Mc 1, 15.
(16) La conversion personnelle réveille la capacité de tout soumettre au service de l’instauration du Royaume de vie. Evêques, prêtres, diacres permanents, consacré(e)s, laïcs, nous sommes appelés à assumer une attitude de conversion pastorale permanente, qui implique d’écouter avec attention et de discerner “ce que l’Esprit dit aux Églises” (Ap 2, 29) à travers les signes des temps dans lesquels Dieu se manifeste. DA n° 366.
(17) a conversion est un but jamais pleinement atteint : sur le chemin que le disciple est appelé à parcourir à la suite de Jésus, c'est un engagement qui concerne toute la vie. EIA, ° 28.
(18) cf. DA, n° 99.
(19) cf. DA, n° 100, a).
(20) L'existence d'une intense piété populaire enracinée dans les diverses nations est une caractéristique particulière de l'Amérique. On la rencontre à tous les niveaux et dans tous les milieux sociaux; elle revêt une importance spéciale comme lieu de rencontre avec le Christ pour tous ceux qui cherchent Dieu sincèrement avec un esprit de pauvreté et un cœur humble (cf. Mt 11, 25). EIA, n° 16.
(21) « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). Par ces paroles, Jésus se présente comme l'unique chemin qui conduit à la sainteté. Mais la connaissance concrète de cet itinéraire provient principalement de la Parole de Dieu que l'Église proclame dans sa prédication. EIA n° 31.
(22) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 21. Annoncer Dieu signifie introduire à la relation à Dieu: Enseigner à prier. NE. JR.
(23) La rencontre avec le Seigneur produit une profonde transformation de ceux qui ne se ferment pas à Lui. Le premier mouvement qui naît de cette transformation est celui de communiquer aux autres la richesse découverte au cours de cette rencontre. EIA, n° 68.
(24) Suivre le Christ a un but beaucoup plus élevé: ne faire qu'un avec le Christ, et arriver ainsi à l'union avec Dieu. NE. JR.
(25) La sainteté est le but du chemin de conversion, parce qu'elle « n'est pas en elle-même sa propre fin, mais plutôt un itinéraire vers Dieu, qui est saint. Être saint, c'est imiter Dieu et glorifier son nom dans les œuvres que nous réalisons dans notre vie (cf. Mt 5, 16) ». EIA, n° 30.
(26) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 80 et 107.
(27) On peut peut-être trouver un moyen de renouvellement paroissial, particulièrement urgent dans les paroisses des grandes villes, en considérant la paroisse comme une communauté de communautés et de mouvements. EIA n° 41.
(28) cf. DA n° 517 et 518.
(29) En annonçant la conversion, nous devons aussi offrir un parcours de vie, un espace commun du nouveau style de vie. On ne peut pas évangéliser uniquement par des paroles; l'Evangile crée la vie, il crée une communauté de parcours; une conversion purement individuelle n'a pas de consistance. NE. JR
(30) NMI, n° 29
(31) Jésus Christ est la « bonne nouvelle » du salut communiqué aux hommes d'hier, d'aujourd'hui et de toujours; mais en même temps il est aussi le premier et suprême évangélisateur. (247) L'Église doit centrer son attention pastorale et son action évangélisatrice sur le Christ crucifié et ressuscité. « Tout ce qui se projette dans le domaine ecclésial doit partir du Christ et de son Évangile » EIA, n° 67.
(32) L'annonce de Dieu nous guide à la communion avec Dieu dans la communion fraternelle, fondée et vivifiée par Jésus-Christ. NE. JR
(33) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, nn. 110-113.
(34) Pour être vraiment « Église-foyer », (176) la famille chrétienne est appelée à être le milieu où les parents transmettent la foi, devant être « pour leurs enfants, par la parole et par l'exemple, les premiers messagers de la foi ». EIA, n° 46
(35) Orientations pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 20
(36) EIA, n°44
(37) cf. Lumen gentium (LG), n° 31, EIA, n° 27
(38) Il y a deux domaines où se réalise la vocation des fidèles laïcs. Le premier, et le plus propre à leur état de laïcs, est celui des réalités temporelles, qu'ils sont appelés à ordonner selon la volonté de Dieu. (158) En effet, « leur façon particulière d'agir fait que l'Évangile est porté au cœur des structures du monde et, “œuvrant partout saintement [...], ils consacrent à Dieu le monde lui-même” ». (159) Grâce aux fidèles laïcs, « la présence et la mission de l'Église dans le monde se réalisent, d'une manière spéciale, dans la variété des charismes et des ministères que possède le laïcat. Le caractère séculier est la note distinctive et propre du laïc et de sa spiritualité, et elle le porte à agir dans les divers milieux de la vie familiale, sociale, professionnelle, culturelle et politique, en vue de leur évangélisation. EIA, n° 44
(39) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n° 118
(40) Ecclesiam suam (ES), n° 27.
(41) La fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité qui, seule, est la garantie de la liberté (cf. Jn 8, 32) et de la possibilité d’un développement humain intégral. C’est pour cela que l’Église la recherche, qu’elle l’annonce sans relâche et qu’elle la reconnaît partout où elle se manifeste. Cette mission de vérité est pour l’Église une mission impérative. Caritas in veritate, n° 9.
(42) Dans le projet global de la nouvelle évangélisation, le domaine de l'éducation occupe une place privilégiée. Aussi faut-il encourager l'activité de tous les enseignants catholiques, y compris de ceux qui sont engagés dans des écoles non confessionnelles. J'adresse également un appel urgent aux personnes consacrées afin qu'elles n'abandonnent pas ce champ si important pour la nouvelle évangélisation... La famille est le premier espace éducatif de la personne. EIA, N° 71.
(43) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, nn. 59-62
(44) Dans le mystère de l'Incarnation sont posées les bases d'une anthropologie qui peut aller au-delà de ses propres limites et de ses propres contradictions pour aller vers Dieu lui-même, et plus encore vers la perspective de la « divinisation », à travers l'insertion dans le Christ de l'homme racheté, admis dans l'intimité de la vie trinitaire. NMI, n° 23
(45) cf. Gaudium et spes n° 1 et 4
(46) NMI n° 3
(47) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques n°88
(48) Nous vivons un changement d’époque plus profondément ressenti dans le culturel. Le concept intégral de l’être humain, sa relation avec le monde et avec Dieu s’efface. DA, n° 44.
(49) Cette lecture de la Bible, accompagnée de la prière, est connue dans la tradition de l'Église sous le nom de Lectio divina, pratique à encourager chez tous les chrétiens. Pour les prêtres, la Lectio divina doit être un élément fondamental dans la préparation de leurs homélies, spécialement de celles du dimanche. EIA, n° 31
(50) L’'Eucharistie constitue le centre vivant permanent autour duquel se réunit toute la communauté ecclésiale. (108) Les divers aspects de ce sacrement montrent son inépuisable richesse: il est à la fois sacrement-sacrifice, sacrement-communion, sacrement-présence. L'Eucharistie est le lieu privilégié de la rencontre avec le Christ vivant. EIA, n° 35
(51) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques n°97
(52) cf. EIA, n° 12
(53) Le Diocèse, avec l’Evêque à sa tête, est le premier espace de la communion et de la mission. Il doit inciter et conduire une action pastorale organisée, renouvelée et vigoureuse, pour que la variété des charismes, des ministères, des services et des organisations s’orientent dans un même projet missionnaire, pour communiquer la vie sur son propre territoire. Ce projet, qui jaillit à la suite d’un parcours de participation variée, rend possible la pastorale organisée, capable de donner réponse aux nouveaux défis. DA, n° 169
(54) cf. EIA, n° 36 et 37
(55) Face aux graves problèmes d'ordre social qui, avec des caractéristiques diverses, sont présents dans toute l'Amérique, le catholique sait qu'il peut trouver dans la doctrine sociale de l'Église la réponse d'où il faut partir pour découvrir les solutions concrètes. Répandre cette doctrine constitue donc une authentique priorité pastorale. EIA, n° 54
(56) La vocation à être disciple-missionnaire est une convocation à la communion dans son Église. Il n’y a pas de disciples sans communion. Face à la tentation, très présente dans la culture actuelle, d’être chrétiens sans Église, et les nouvelles recherches spirituelles individualistes, nous affirmons que la foi en Jésus-Christ nous a été donnée à travers la communauté ecclésiale qui “nous donne une famille, la famille universelle de Dieu, dans l’Église Catholique. La foi nous libère de l’isolement du moi, parce qu’elle nous entraîne à la communion»6666. Cela signifie qu’une dimension constitutive de l’événement chrétien, c’est l’appartenance à une communauté concrète, dans laquelle nous pouvons vivre une expérience permanente de disciples et de communion avec les successeurs des Apôtres et avec le Pape. DA, n° 156
(57) cf. EIA, n° 34 et 69
(58) c f. NMI, nn 32-34
(59) cf. Document de travail pour la XIII° Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques n° 158
(60) En conséquence, « les fidèles laïcs sont, en vertu de leur participation à la fonction prophétique du Christ, pleinement engagés dans cette tâche de l'Église » (241) et ils doivent donc se sentir appelés et invités à proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume. Les paroles de Jésus: « Allez, vous aussi, à ma vigne » (Mt 20, 4) (242) doivent être entendues comme adressées non seulement aux Apôtres mais à tous ceux qui désirent être d'authentiques disciples du Seigneur. EIA, n° 66
(61) Mon prédécesseur Paul VI notait avec une sage inspiration: « La rupture entre Évangile et culture est sans doute le drame de notre époque ». (263) C'est donc à juste titre que les Pères synodaux ont estimé que « la nouvelle évangélisation requiert un effort lucide, sérieux et ordonné pour évangéliser la culture ». EIA, n° 70
(62) Il convient de rappeler que le fondement sur lequel s'appuient tous les droits humains est la dignité de la personne. EIA, n° 57
(63) il est fondamental d'avoir une profonde connaissance de la culture actuelle, dans laquelle les moyens de communication sociale ont une grande influence. Il est donc indispensable de connaître et d'utiliser ces moyens, dans leurs formes traditionnelles comme dans les formes plus récentes introduites par le progrès technologique. EIA, n° 72
(64) Beaucoup de jeunes Américains sont en réalité en recherche d'un sens véritable à donner à leur vie, et ils sont assoiffés de Dieu... La sensation de frustration qu'ils ressentent... les amène souvent à abandonner la recherche de Dieu. Face à une situation aussi complexe, « l'Église s'engage à maintenir son option pastorale et missionnaire pour les jeunes, afin qu'ils puissent rencontrer aujourd'hui le Christ vivant ». EIA, n° 47

[00011-03.07] [RC013] [Texte original: espagnol]

- Pour l’Asie: S. Ém. Rév. le Card. Oswald GRACIAS, Archevêque de Bombay, Secrétaire général de la "Fédération des Conférences Épiscopales d'Asie" (FABC) (INDE)

L’Asie est un continent qui fait l’expérience des espoirs et des joies d’une renaissance constante dans l’Esprit (Ecclesia in Asia). Nous savons tous que le 60% de la population mondiale vit en Asie. C’est un continent jeune dont la majorité de la population est représentée par des jeunes. D’une certaine manière, l’Asie est donc tout à fait centrale pour l’avenir du monde. L’Inde et la Chine, où se concentre le 37% de la population mondiale, sont en train d’émerger comme acteurs majeurs sur la scène internationale, et ce dans de nombreux domaines.
Il n’y a pas de véritable uniformité sur la scène asiatique et il est donc plutôt difficile de définir ce qu’est le monde asiatique. Nous assistons à des niveaux de développement économique très élevés dans certains pays comme le Japon, la Corée du Sud, Taiwan; à un développement montant dans d’autres pays; et dans d’autres pays encore à une véritable lutte contre la pauvreté. L’Asie est bénie par une richesse de cultures qui sont anciennes et bien développées. Elle est aussi le berceau de la plupart des religions du monde. Ceci est-t-il dû à la nature spirituelle profondément enracinée de l’âme asiatique qui est constamment à la recherche de l’Absolut?
Les Églises en Asie ont identifié trois lignes directrices pour notre travail dues aux trois défis majeurs qui nous font face. Il est donc nécessaire que nous ayons un dialogue avec les cultures, un dialogue avec les pauvres et un dialogue avec les religions afin d’étudier ce que signifie pour nous le mandat de l’Évangile dans notre relation avec ces trois réalités majeures.
La principale et incroyable tendance qui a un impact sur tous les aspects de la vie asiatique est la globalisation. Il s’agit d’un processus actuel, inexorable, complexe et ambivalent qui a un impact sur toutes les sphères de notre vie et de notre activité. Commencé comme un processus économique qui a conduit à une libre compétition parfois au détriment des pays les plus pauvres, la globalisation est maintenant devenue un phénomène culturel. Son impact caresse les valeurs de la culture asiatique en y introduisant son sillage de matérialisme, d’individualisme, de consumérisme et de relativisme. Les jeunes sont tout particulièrement vulnérables à ses effets.
Les effets de la globalisation sont visibles partout et affectent nos systèmes de valeurs. Les valeurs asiatiques traditionnelles, les traditions et les cultures les plus aimées, sont frappées et érodées. Alors que nous nous lançons dans le grand projet de la Nouvelle Évangélisation, je voudrais souligner certains aspects:
1) Comme je l’ai déjà mentionné, un esprit de sécularisme et de matérialisme est en train de prévaloir toujours plus. Les peuples asiatiques sont religieux par nature; des centaines de milliers de personnes font la queue afin de visiter les temples et les lieux de culte et y recevoir les bénédictions divines à l’occasion de fêtes spéciales. À présent, certains trouvent que Dieu a été éloigné avec force du centre de la vie des peuples à la périphérie de leur existence. Du point de vue chrétien, nos Églises sont toujours présentes en larges assemblées. Mais ceci continuera-ti-il? L’Année de la Foi nous offrira le défi de transmettre le message de la Foi d’une façon qui soit attractive, pertinente et surtout une réponse aux questions de notre époque.
2) Les liens familiaux, considérés si importants pour toutes les familles asiatiques et profondément enracinés, sont maintenant lentement érodés. À ceci se rattache par ailleurs les attaques concernant la sainteté de la vie conjugale. Le divorce, une fois considéré comme un tabou, n’est à présent pas si rare. Quelques timides voix se sont levées en faveur du mariage entre personnes du même sexe. Il ne s’agit pas encore d’une tendance diffuse, mais elle gagne lentement du terrain au nom de la liberté.
De nombreux mouvements familiaux ont surgi au sein de l’Église en Asie. Cet apostolat a produit de nombreux fruits car la famille est acceptée comme la cellule de base de la société, comme l’ambiance dans laquelle à la fois la joie, le succès et la vie missionnaire sont expérimentés. Trouver de nouvelles manières de préserver la sacralité de la famille et de la maison représente pour nous un défi.
3) Les mouvements pour le droit à l’avortement. Alors que l’âme asiatique traite tous les aspects de la vie comme importants, de nombreuses menaces à la vie grandissent et inquiètent sous différents aspects. Les conflits ethniques, la suppression violente des différentes confessions religieuses, la menace tragique à la vie faite contre les faibles, les non-nés; le meurtre des foetus de sexe féminin est communément pratiqué dans certains pays car les petites filles sont considérées comme une malédiction divine ou un fardeau financier.
L’âme asiatique a de son côté un profond respect pour la vie. Dans certaines traditions religieuses, les animaux et les plantes sont considérés comme saints et doivent être traités avec le plus grand respect. Dans ce contexte, le message pro-vie de l’Évangile sera facilement accepté.
4) L’âme asiatique recherche la communauté. À présent, cette dernière aussi est frappée par l’individualisme qui se glisse sans bruit, avec un manque d’attention envers les autres, une indifférence à leurs besoins et un manque d’hospitalité, ce qui était autrefois traditionnellement important dans toutes les sociétés. L’Église asiatique a choisi la méthode de la communauté chrétienne de base comme une nouvelle voie d’être Église pour nous. Cette méthode a remporté un grand succès dans certains lieux et a conduit à une participation des laïcs dans l’Église, une formation des laïcs et une proximité envers les autres. Elle a donné un sens d’appartenance à toutes les nombreuses personnes qui étaient autrement abandonnées.
5) Malheureusement, nous sommes aussi témoins un nombre toujours plus grand d’attaques contre la religion. Dans certains pays, la persécution des Chrétiens augmente. L’opposition provient d’une religion dominante ou souvent d’une vérité idéologique qui veut imposer son autorité politique sur les groupes religieux. Dans certains lieux, les communautés chrétiennes se sentent faibles et sans défense, mais nous avons assisté à des cas de témoignage héroïque en pleine souffrance.
Les grandes idées de Vatican II dans Nostra Aetate sont encore pertinentes aujourd’hui. Pour nous, en Asie, le dialogue est une nécessité et non pas un luxe. Un dialogue de vie est quelque chose que dans lequel nous sommes tous engagés chaque jour. En Asie, nous sommes juste le 3% de la population totale, avec une majorité chrétienne présente seulement dans deux pays, les Philippines et Timor oriental. Le fondamentalisme religieux se fait sentir sur notre continent. Ces incidents, quoique sporadiques, sont suffisants pour sonner l’alarme.
Nous attendons avec impatience l’Année de la Foi afin que nous puissions comprendre notre foi de façon plus profonde, la vivre plus authentiquement et la proclamer avec plus de confiance.
Puis-je conclure avec deux autres éléments tirés de notre contexte asiatique: pour nous, la religion est plus le fait d’être le disciple d’une personne qu’une adhésion à une doctrine ou une obéissance à un ensemble de règles. La personne de Jésus est profondément attractive: Son message et Sa vie, Sa passion, Sa mort et Sa résurrection. L’adhésion à une doctrine se présente comme le fruit d’être le disciple d’un maître. C’est de cette façon que les premiers Chrétiens ont proclamé la Bonne Nouvelle.
De plus, la mentalité asiatique trouve plus de signification dans la prière contemplative que dans la prière verbale. Ce sont des richesses que nous pouvons forger et partager dans le monde. Nos liturgies sont centrales dans notre foi chrétienne, mais si l’accent peut être mis sur la contemplation, au moins dans un service para-liturgique, cela pourrait apporter une profonde satisfaction à nos peuples, ressentant la présence de Dieu et fortifiés par Lui.
Les épreuves sont immenses. Mais les possibilités sont gigantesques. La jeune Asie est bénie par un pic de communications sans précédents. Cela ne doit pas être perçu comme une menace mais comme une magnifique cadeau de Dieu, qui doit être utilisé pour diffuser le Bonne Nouvelle. Notre appel est d’entraîner la jeunesse à utiliser particulièrement les nouveaux médias et de tirer des bénéfices de ces nouveaux médias.
Que Marie l’étoile de la Nouvelle Évangélisation nous guide tout au long de cette voie.

[00012-03.08] [RC004 [Texte original: anglais]

- Pour l’Océanie: S. Exc. Rév. Mgr John Atcherley DEW, Archevêque de Wellington, Président de la Conférence Épiscopale, Président de la Fédération des Conférences des Évêques Catholiques d'Océanie (FCBCO) (NOUVELLE-ZÉLANDE)

1- C’est dans cette même salle, au cours du Synode pour l’Océanie de 1998, que Père Timothy Radcliffe, qui était alors Prieur général des Dominicains, a créé la belle phrase “les îles de l’humanité” en parlant le l’Océanie. Ces “ îles de l’humanité” se reflètent dans l’Exhortation post-synodale “Ecclesia in Oceania”que le Pape Jean Paul II était supposé proclamer pendant sa visite pastorale en Nouvelle Calédonie. Toutefois, sa santé déclinante ne le lui a pas permis, ainsi “Ecclesia in Oceania” a été le premier document important du Vatican à avoir été transmis par voie électronique. L’Océanie, loin du centre technologique de l’univers qui couvre un tiers de la surface terrestre, a pu bénéficier de communications électroniques! Cette Exhortation était un appel aux populations de l’Océanie de centrer à nouveau leurs vies sur Jésus-Christ: de suivre son chemin, de proclamer sa vérité et de vivre sa vie.
Cette Exhortation était aussi pour beaucoup une introduction au terme “une nouvelle évangélisation”. “L'évangélisation est la mission qu'a l'Église de porter au monde la vérité de Dieu révélée en Jésus Christ... Une nouvelle évangélisation est aujourd'hui nécessaire pour que chacun puisse entendre et comprendre la grâce de Dieu offerte à tous les peuples en Jésus Christ, et y croire”. (EO18)
Le mot aujourd’hui est l’aujourd’hui biblique. “Si aujourd’hui tu entends sa voix...”. Aujourd’hui, l’Église en Océanie est invitée à écouter à nouveau l’invitation de Jésus Christ à suivre son chemin, à proclamer sa vérité et à vivre sa vie sous la constellation de la Croix du Sud qui illumine le ciel nocturne au-dessus de l’Océanie.
Que sont les îles d’humanité que nous reconnaissons dans les diocèses et dans les pays des quatre conférences épiscopales qui forment la Fédération des Conférences des Évêques catholiques d’Océanie?
La Conférence épiscopale du Pacifique (CEPAC). Plus de 30% de la population de cette vaste zone est née après le Synode pour l’Océanie. Nous constatons partout la vitalité de la jeunesse, comme par exemple de tous ceux qui ont assisté à la Journée mondiale de la Jeunesse à Sydney en 2008, aux célébrations Téné en Nouvelle-Calédonie, au festival de la jeunesse à Samoa au début de cette année, aux vocations au sacerdoce et à la vie religieuse qui ont fait l’objet d’un programme missionnaire au-delà de la zone appartenant à la CEPAC. Nous voyons en ces jeunes gens une recherche sincère et parfois douloureuse de sens et de spiritualité aptes à jeter un pont entre les valeurs de la culture traditionnelle et l’excitation de notre ère technologique à travers un I-pad ou un smart-phone. Il leur est parfois difficile de résister à la fausse attraction d’une industrie agressive des médias et du divertissement. La publication faite par la CEPAC du Cathéchisme de l’Église catholique et la création de Youcat en français et en anglais sont de valables instruments pour la formation des jeunes.
Nous avons été témoins, en Nouvelle Zélande, d’une nouvelle vitalité de la vie catholique, à travers une croissance de la diversité ethnique, comme résultat des migrations des peuples. La majorité des populations provient des îles du Pacifique et des Philippines, avec un groupe moins important mais significatif de Catholiques et de Catéchumènes venant du Moyen-Orient, d’Inde, de Corée, de Chine et du Soudan. Des populations qui sont arrivées avec leur foi et leur spiritualité ...mais aussi avec leurs expériences de guerre, de pauvreté et de déplacement, et qui ont renforcé leur foi. La Nouvelle-Zélande a un fort partenariat bi-culturel créé grâce au Traité de Waitangi signé par la Couronne britannique et la population Maori en 1840. Ce traité fournit “la base morale pour la présence de toutes les autres populations en Aotearoa-Nouvelle Zélande.” (Déclaration NZCBC, Avent 1989).
Il y a en Australie un très fort engagement avec la société à travers l’éducation des adultes et de nouvelles formes d’actions des laïcs dans l’église. L’Australie est le pays le plus avancé de tous les pays de la Fédération en ce qui concerne les médias et la technologie. Le pays a généreusement partagé ses connaissances, comme par exemple son appui au réseau de la Radio catholique dans les Îles Salomon; et il est prêt à partager ses ressources électroniques pour l’évangélisation et la formation éducative et pastorale. Au cours des deux dernières années, le diocèse de Broken Bay a offert des e-conférences qui sont retransmises en direct dans le monde entier. Pendant la première de ces e-conférences à laquelle j’ai assisté à Wellington, en Nouvelle-Zélande, j’ai été fasciné de voir nos hôtes australiens, via liaison satellite, qui souhaitaient la bienvenue et conversaient avec les participants de différents pays du Pacifique, des Îles Salomon, des Philippines, de l’Inde et même du Canada et du Royaume-Uni. Cette nouvelle technologie est un agent vital de la nouvelle évangélisation.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon sont les leaders dans la recherche et l’inculturation pratique de l’Évangile, tels que cela a été encouragé dans l’Exhortation post-synodale “Ecclesia in Oceania” (nn.16-17). Leurs cultures reflètent les valeurs du caractère sacré de la vie humaine et de l’hospitalité de l’Évangile. Plusieurs congrégations religieuses internationales ont placé leurs programmes de formation en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Îles Salomon à cause de la solidité de leurs études tertiaires et de la solidité de la formation d’inculturation. Il y a aussi d’importantes tranches de population dans ces pays qui entendent le message de l’Évangile pour la première fois, comme c’est le cas par exemple pour 60 personnes qui ont été baptisées dans une partie des Îles Salomon pendant la dernière Pâques.
Dans chacune des quatre conférences, nos écoles catholiques ont obtenu de bons résultats et sont bien intégrées à la vie de la paroisse. Nos écoles sont un terrain fertile de “nouvelle évangélisation” offrant la possibilité de rapprocher les familles à l’Église.
Saint Pierre Chanel est reconnu comme le Protomartyr de l’Océanie et son intercession a été recherchée pendant de nombreuses années. Il y a deux ans, la canonisation de Sainte Marie de la Croix MacKillop a obtenu un très grand intérêt en Australie et à travers tout le Pacifique. L’intérêt des médias a été intense et la canonisation a fait des miracles pour l’Église. De tels modèles de sainteté continuent à inspirer, le Bienheureux Pierre To Rot de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Bienheureux Pedro Calunsod de Guam qui sera bientôt canonisé (pendant ce Synode)- le “saint adolescent”. En Nouvelle-Zélande, nous sommes en attente d’un commentaire sur la cause de Suzanne Aubert. Ces exemples feront plus pour la nouvelle évangélisation que nous ne l’imaginons, car ils sont médiatisés et frappent l’imagination des personnes.
2- Ces “îles d’humanité”, toutefois, sont construites sur la chaîne volcanique de plaques tectoniques instables qui parfois éclatent à la surface comme des “îles d’inhumanité”.
CEPAC: Tous les pays de la région appartenant à la CEPAC sont libres de règles coloniales depuis au moins 50 ans, ou bien ont atteint certaines formes d’auto-gouvernement interne. Pourtant, certains sont encore en train de lutter pour choisir une forme de gouvernement qui reflète en même temps leur unicité culturelle et les nécessités d’une démocratie moderne, comme c’est le cas pour Fidji et Tonga. Cette instabilité politique continue fait parfois éruption en violences suivies quelques fois de pertes de vies humaines.
Plusieurs de ces pays/diocèses sont très gravement touchés par les changements climatiques, comme par exemple les îles à basse altitude de Kiribati, Tuvalu, Tokelau, Rotuma, les Îles Cook du Nord et la Polynésie orientale. “La mer et la terre, l'eau et le sol ... qui souvent émerveillent l'œil humain par leur beauté” (EO6) sont sérieusement menacées et encore plus tous ceux qui dépendent de ces cadeaux de terre et de mer. La préoccupation de l’église pour les pauvres et les plus vulnérables devra inclure les besoins spécifiques des potentiels “réfugiés écologiques”.
En Nouvelle-Zélande, nous constatons que le saeculum dans lequel vivent les croyants et les non croyants a quelque chose qui les rapproche” (IL 54). Le “Parvis des Gentils est un lieu privilégié d’évangélisation. C’est le côté positif de la sécularisation. Toutefois un laïcisme agressif, et l’incapacité de reconnaître la dignité transcendante de la personne humaine, bloque souvent le dialogue avec la société sur des arguments clés bioéthiques et sociaux, tels que l’euthanasie, l’avortement et la définition du mariage. Ce laïcisme représente aussi un défi pour un nombre toujours croissant de croyants d’autres religions qui ont choisi de vivre en Nouvelle-Zélande, comme les Musulmans, les Hindous, les Bouddhistes et les Sikhs. Ils proviennent souvent d’une rencontre bien plus positive avec les Chrétiens dans leur pays d’origine, et ils sont scandalisés par ce qu’ils vivent dans ce qu’ils croyaient un “pays christianisé”.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon. Dans une région avec une telle diversité ethnique et sociale, il y a de graves problèmes de justice sociale: l’écroulement des valeurs culturelles traditionnelles et la fragmentation sociale, un très fort taux de HIV-SIDA, une pauvreté oppressante et de la corruption, des tensions concernant l’accès aux ressources naturelles, une urbanisation trop rapide, des lieux prédisposés à la violence, des conflits liés aux frontières de la Papouasie occidentale avec l’Indonésie. La force de l’inculturation mentionnée ci-dessus sera testée face à la résolution de ces questions de justice sociale.
Australie. Le vaste “pays du sud du Saint-Esprit” vit aussi de nombreux défis dans la tâche de nouvelle évangélisation, dans le dialogue avec une société de plus en plus sécularisée, dans l’effort de diminuer l’écart entre riches et pauvres, dans la promotion de la dignité des indigènes et des chercheurs d’asile, et dans les mêmes problèmes bioéthiques et sociaux que la Nouvelle-Zélande doit affronter. L’Australie souffre souvent la dévastation de ses forêts par le feu, causant des pertes de vies et de propriétés; ces incendies sont l’une des conséquences des changements climatiques. Alors que les désastres naturels en Océanie sont souvent limités, sur une échelle globale, ils ont un impact énorme sur des petites nations à économies fragiles.
3- La nouvelle évangélisation dans ce contexte
Le Document de travail (78) nous rappelle les trois conditions de base de la Nouvelle-évangélisation:
- La capacité de discerner..., selon les circonstances actuelles, convaincus que l’Évangile peut toujours être proclamé ...
- L’habilité de vivre la foi chrétienne;
- Un lien clair et explicite avec l’Église...
Ces conditions sont un appel à la conversion dans le contexte de la nouvelle évangélisation en Océanie. “. L'évangélisation est la mission qu'a l'Église de porter au monde la vérité de Dieu révélée en Jésus Christ”. (EO 18)
a- “L’évangélisation signifie que nous devons parler d’évangélisateurs”. La formation constante et continue de tous ceux concernés par la mission évangélisatrice de l’église doit être notre priorité. Cela signifie une redécouverte du don et de la vocation du Baptême, rencontrant Jésus Ressuscité dans les écritures et dans la communauté de l’église rassemblée autour de l’Eucharistie, un engagement renouvelé à la prière et à la contemplation, à l’étude biblique et à la lectio divina, un service généreux et courageux de la communauté de l’église et de la société, soutenant et défendant la vie familiale et ses valeurs.
b- Nous devons réclamer la tradition kérigmatique catholique, “proclame la parole, insiste à temps et à contretemps”, et nous devons réclamer la voix prophétique de l’Église, pour discerner les signes des temps qui appellent une nouvelle évangélisation et nous engager à proclamer et à vivre une réponse chrétienne à ces signes du temps.
Nous prions avec les mots de l’Ecclesia in Oceania pour que l’Église en Océanie “reçoive la force de suivre fidèlement le chemin de Jésus Christ, de proclamer courageusement la vérité de Jésus Christ, de vivre joyeusement la vie de Jésus Christ”.

[00014-03.07] [RC005] [Texte original: anglais

INTERVENTIONS EN SALLE (DÉBUT)

Sont ensuite intervenus les Pères suivants:

- S. Ém. Rév. le Card. Angelo SODANO, Doyen du Collège des Cardinaux (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Salvador PIÑEIRO GARCÍA-CALDERÓN, Archevêque d'Ayacucho, Président de la Conférence Épiscopale, Ordinaire militaire pour le Pérou (PÉROU)
- S. Ém. Rév. le Card. Stanisław RYŁKO, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs (CITÉ DU VATICAN)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- S. Ém. Rév. le Card. Angelo SODANO, Doyen du Collège des Cardinaux (CITÉ DU VATICAN)

Cette assemblée est appelée par le Pape à approfondir un argument qui touche le coeur de notre mission pastorale en ce début du Troisième millénaire chrétien. De son côté, le Successeur de Pierre a déjà entrepris une étude approfondie à cet égard, comme cela apparaît de ces nombreuses interventions. Une synthèse de ces dernières a déjà été publiée dans la dernière partie du récent volume du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation ayant pour titre “Enchiridion de la nouvelle évangélisation” (Librairie Éditrice Vaticane 2012).
Dans un récent discours à un groupe d’Évêques français venus à Rome en visite “ad limina”, le Pape a par ailleurs expressement souligné: “Les défis d’une société largement sécularisée invitent désormais à rechercher une réponse avec courage et optimisme, en proposant avec audace et inventivité la nouveauté permanente de l’Évangile” (L’Osservatore Romano, 22 septembre 2012).
“Avec courage et optimisme”: c’est le voeu que j’exprime également de ma part à tous ceux qui sont présents, tout en reconnaissant les grandes difficultés qui existent dans la situation présente. Parfois, nous avons nous aussi la tentation des Apôtres qui, sur le lac de Galilée, disaient à Jésus à travers les paroles de Simon: “Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets” (Lc 5,5). Et pêche miraculeuse il y eut.
Certes, la nouvelle évangélisation à laquelle nous sommes à présent appelés, ne veut pas être seulement un slogan ou une nouvelle technique, comme cela arrive aujourd’hui en raison de la soit-disant nouvelle alphabétisation qui veut enseigner à utiliser les moyens de communication “on line”. Il s’agit au contraire d’une évangélisation nouvelle dans le sens qui nous a été indiqué par les derniers Pontifes romains afin d’affronter les défis auxquels doit faire face aujourd’hui l’Église, en maîtrisant toute forme de scepticisme et en ayant confiance dans l’aide du Seigneur. Du reste, il s’agit là d’un thème toujours récurrent dans l’histoire de l’Église, appelée à tirer de son trésor “nova et vetera” (Mt 13, 52) du neuf et du vieux.
Nous nous trouvons certes face à une entreprise grandiose, qui engage le ciel et la terre, une oeuvre mystérieuse de par l’intervention préventive et concomitante de la grâce de Dieu. La formulation de la deuxième partie du thème de ce Synode, à savoir la phrase “pour la transmission de la foi”, ne semble pas tout à fait adéquate, parce que, comme nous le savons, la foi ne se transmet pas de notre part, étant donné que cette dernière provient de la grâce de Dieu, outre que de la décision de l’homme qui accueille un tel don. Et c’est justement pour invoquer une telle grâce que l’Église nous propose toujours l’apostolat de la prière au côté de l’apostolat de l’action.
En ce qui me concerne, j’ai tenté de me préparer à notre assemblée en relisant attentivement, au cours des derniers mois, les “Actes des Apôtres”. L’on y voit déjà clairement comment l’oeuvre évangélisatrice de l’Église était le fruit de différents facteurs, des paroles et des initiatives pratiques des Apôtres, tout comme de l’intervention continue de la grâce de Dieu qui ouvrait les coeurs à l’acceptation de la Bonne Nouvelle. Certes, nous voyons là que c’est Pierre qui, après la Pentecôte, prend l’initiative et présente avec une saint ardeur Jésus de Nazareth comme le seul Sauveur (Ac 2, 14 ss.).
Je dois par contre confesser que, après la lecture consolante des Actes des Apôtres, je me suis ensuite arrêté sur le livre de l’Apocalypse, et j’ai ainsi réfléchi sur la réalité du mal dans le monde, comme aussi sur le mystère de la liberté de l’homme qui, tout en voyant la lumière préfère parfois rester dans les ténèbres. J’ai voulu aussi méditer sur les pages de l’Apocalypse qui nous décrivent la présence dévastatrice du Mauvais dans l’histoire humaine. Lire dans l’Apocalypse qu’en fin de comptes la puissance victorieuse du Christ resplendit sur toutes les misères humaines est toujours une consolation.
Je voudrais à présent conclure avec un appel que je ressens fortement, non pas tant comme Doyen du Collège des cardinaux, mais plutôt comme Doyen par ancienneté des Évêques ici présents. Il s’agit là d’un appel afin que tous nous continuions notre travail d’évangélisation avec une grande humilité, tout en sachant que nous ne sommes pas les premiers à travailler dans la vigne du Seigneur et que nous ne serons pas les derniers. Nous ne sommes pas les premiers car d’autres, deux mille ans durant, nous ont précédés dans cet engagement pastoral. Nous ne sommes pas non plus les derniers car d’autres viendront après nous pour continuer dans cette oeuvre jusqu’à la fin de l’histoire humaine, lorsque nous aurons un ciel nouveau et une terre nouvelle (Ap 21, 1).

[00024-03.06] [IN001] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Salvador PIÑEIRO GARCÍA-CALDERÓN, Archevêque d'Ayacucho, Président de la Conférence Épiscopale, Ordinaire militaire pour le Pérou (PÉROU)

Dans mon travail sacerdotal, j’ai toujours été curé et j’ai découvert que le lieu privilégié pour éduquer à la foi est la célébration du dimanche parce que nous, croyants, écoutons Jésus et célébrons le triomphe de sa croix, pour vivre le mandat de l’Amour. Chaque semaine, nous apprenons les paroles et les gestes du Maître, à savoir que nous devons vivre en famille, dans les quartiers, dans les centres de travail et d’études.
Le Dimanche, jour du Seigneur et de l’Église, nous devons, en cette journée eucharistique, notre gratitude au Père de bonté et de miséricorde qui nous donne la vie mais surtout la foi de Jésus Christ, de communion avec nos frères, en particulier ceux qui sont dans le besoin et attendent parce qu’ils sont aux prises avec la douleur, la pauvreté et la marginalisation.
Ce parcours hebdomadaire, nous le réalisons dans le système pédagogique de l’Année liturgique inspiré par Jn 16, 28, qui fait centrer notre regard sur la Nativité et sur Pâques, préparant ces événements et les célébrant dans la joie du salut.
Une préparation satisfaisante de la liturgie et des signes de la célébration constitue la meilleure catéchèse pour nos fidèles qui, par la proclamation biblique et les chants, doivent nous porter à une participation consciente, active et fructueuse (SC 11) qui nous comble de l’esprit pour la mission. L’autel est le sommet et la source du travail ecclésial (SC 10).
Il faut intensifier dans l’action pastorale de nos Diocèses et de nos Paroisses les équipes liturgiques qui réfléchissent, préparent et animent ce lieu privilégié d’évangélisation.
Si la théologie devient pastorale dans la liturgie, nous devons prendre soin de la formation des prêtres et des catéchistes afin qu’ils approfondissent ses contenus et qu’ils promeuvent des méthodologies pour les enfants et les jeunes.
A côté des célébrations officielles, existe la religiosité populaire, si marquée au sein de nos peuples latino-américains, dans laquelle de nombreux fidèles manifestent leurs illusions et demandent à faire un hommage à Jésus Christ, à la Vierge Marie et aux saints.
Grace à Evangelium nuntiandi, le magistère du Serviteur de Dieu Paul VI nous montre la valeur de la piété populaire et pour cela nous devons accompagner cette recherche de Dieu, en insistant sur les catéchèses et les programmes afin que ces événements signifient dans la communauté des engagements de transformation sociale qui contribuent au bien-être des plus nécessiteux.
Nous ne pouvons oublier cette prière simple de la part de la majorité qui, dans les sanctuaires et lors des fêtes patronales, exprime sa dévotion et se sent avec regret rarement accueillie et accompagnée.

[00025-03.04] [IN002] [Texte original: espagnol]

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S. Ém. Rév. le Card. Stanisław RYŁKO, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs (CITÉ DU VATICAN)

Au numéro 115 du Document de travail, nous lisons que “la floraison au cours de ces décennies, souvent de façon gratuite et charismatique, de groupes et de mouvements se consacrant de façon prioritaire à l’annonce de l’Évangile est un autre don de la Providence à l’Église”.
Le Magistère des derniers Pontificats a rappelé en de nombreuses circonstances cette nature providentielle de la “nouvelle saison agrégative des fidèles laïcs”, mettant en évidence la relation étroite avec la “Pentecôte renouvelée” du Concile Vatican II. En particulier, le Bienheureux Jean Paul II n’a pas manqué de remarquer le dynamisme missionnaire des mouvements et des nouvelles communautés qui “représentent un vrai don de Dieu pour la nouvelle évangélisation et pour l’activité missionnaire à proprement parler. Nous recommandons donc de les diffuser et de s’en servir pour redonner vigueur, surtout parmi les jeunes, à la vie chrétienne et à l’évangélisation, en une vision pluraliste des façons de s’associer et de s’exprimer”. Le Pape Benoît XVI à son tour a répété que “les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés sont l’instrument providentiel pour une impulsion missionnaire renouvelée; accueillez-les et promouvez-les dans vos Diocèses”. Et en une autre occasion il a encouragé les évêques à les accueillir “avec beaucoup d’amour”.
Malheureusement les mouvements et les nouvelles communautés demeurent encore une ressource non valorisée dans l’Église, un don de l’Esprit et un trésor de grâces encore cachées aux yeux de beaucoup de Pasteurs, sans doute par crainte de la nouveauté qu’ils apportent à la vie des diocèses et des paroisses. Le Saint-Père est bien conscient de cette difficulté, et pour cela il exhorte les Pasteurs à ne “pas éteindre les charismes, à être reconnaissants même s’ils ne sont pas confortables”. Une véritable “conversion pastorale” des évêques et des prêtres est donc exigée, les appelant à reconnaître que les mouvements sont avant tout un don précieux plutôt qu’un problème.
L’élan missionnaire des nouvelles réalités, en effet, ne dérive pas d’un enthousiasme émotif et superficiel, mais découle d’expériences très sérieuses et exigeantes de formation des fidèles laïcs à une foi adulte, capable de répondre de façon adaptée aux défis de la sécularisation. La nouveauté de leur action ne doit donc pas être recherchée dans leurs méthodes, mais dans la capacité à réaffirmer la centralité de Dieu dans la vie des chrétiens, une question fondamentale dans les enseignements du Saint-Père Benoît XVI. Le vieil adage scolastique vaut également pour le devoir de la nouvelle évangélisation: operari sequitur esse, parce que notre manière d’agir exprime toujours ce que nous sommes. L’évangélisation n’est pas tant une question de “savoir-faire”, mais est avant tout une question d’ “être”, à savoir d’être des chrétiens vrais et authentiques.
Par ailleurs, les méthodes d’évangélisation que les mouvements et les nouvelles communautés adoptent sont en apparence très divers, vraiment multiformes, mais tous reconduisibles aux “trois lois de la nouvelle évangélisation” qu’à l’époque le Cardinal Ratzinger formula pour les catéchistes et les enseignants de religion, à l’occasion du Jubilée de l’an 2000: tout d’abord la “loi de l’expropriation”, à savoir le fait de ne pas parler en son nom propre mais au nom de l’Église, en gardant bien à l’esprit qu’ “évangéliser n’est pas simplement une façon de parler, mais une façon de vivre”, c’est-à-dire la conscience claire d’appartenir au Christ et à Son Corps (l’Église !) qui transcende le propre moi.
La seconde est la “loi du grain de moutarde”, à savoir le courage d’évangéliser avec patience et persévérance, sans exiger d’obtenir des résultats immédiats, et en se rappelant toujours que la loi des grands nombres n’est pas la loi de l’Évangile. C’est une attitude que l’on peut reconnaître, par exemple, dans l’œuvre d’évangélisation entreprise par les mouvements et les nouvelles communautés dans les zones les plus sécularisées de la Terre. La troisième “loi” est celle du grain de blé, qui pour donner la vie doit mourir, doit accepter la logique de la croix. Dans ces lois est renfermé le secret le plus profond de l’efficacité de l’engagement évangélisateur de l’Église en tout temps.

[00026-03.04] [IN003] [Texte original: italien]

ERRATA CORRIGE

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