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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

13 - 12.10.2012

RÉSUMÉ


- AUDIENCES ET DÉJEUNER AVEC LE SAINT-PÈRE
- HUITIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 12 OCTOBRE 2012- APRÈS-MIDI)
- COMPOSITION DE LA COMMISSION POUR LE MESSAGE
- AVIS

AUDIENCES ET DÉJEUNER AVEC LE SAINT-PÈRE

Ce matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en audience privée Sa Sainteté BARTHOLOMÉE I, Archevêque de Constantinople, Patriarche oecuménique (TURQUIE), et sa suite.

Successivement, il a reçu dans la Salle Clémentine, les Évêques qui ont participé au Concile oecuménique Vatican II ainsi que les Patriarches et les Archevêques des Églises orientales catholiques et les Présidents des Conférence épiscopale qui ont concélébré hier sur la place Saint-Pierre, à l’occasion de l’Ouverture de l’Année de la Foi et du 50° anniversaire du début des travaux conciliaires.

Le Saint-Père a ensuite offert un déjeuner dans la Salle Paul VI aux Pères Synodaux et aux autres participants à la XIII Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques ainsi qu’aux prélats précédemment reçus en audience.

Au déjeuner, ont participé le Patriarche oecuménique et Sa Grâce Rowan Douglas WILLIAMS, Archevêque de Canterbury, Primat de toute l’Angleterre et de la Communion anglicane (GRANDE-BRETAGNE).

À la fin du déjeuner, le Saint-Père a adressé les paroles suivantes aux participants:

Sainteté,
Votre Grâce,
chers Frères,

Je voudrais vous annoncer avant tout un peu de grâce, à savoir que ce soir nous commençons non pas à 16h30, cela me semble inhumain, mais à 17h45.
C’est une belle tradition créée par le Bienheureux Pape Jean Paul II que de couronner le Synode par un repas commun. C’est une grande joie pour moi d’avoir assis, à ma droite, Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée, Patriarche Oecuménique de Constantinople, et de l’autre côté, l’Archevêque Rowan Williams de la Communion anglicane.
Cette communion est pour moi le signe que nous sommes en chemin vers l’unité et que dans le coeur nous allons de l’avant. Le Seigneur nous aidera à aller de l’avant même extérieurement. Cette joie, il me semble, nous donne de la force même dans le mandat de l’évangélisation. Synodos signifie “chemin commun”, “être en chemin commun”, et ainsi la parole synodos me fait penser au fameux chemin du Seigneur accompagné des deux disciples d’Emmaüs, qui sont un peu l’image du monde agnostique d’aujourd’hui. Jésus, leur espérance, était mort; le monde était vide; il semblait réellement que Dieu était absent ou ne s’intéressait pas à nous. Avec ce désespoir au coeur, et toutefois avec une petite flamme de foi, ils vont de l’avant. Le Seigneur marche mystérieusement avec eux et les aide à mieux comprendre le mystère de Dieu, sa présence dans l’histoire, son chemin silencieux à nos côtés. À la fin, durant le repas, lorsque déjà les paroles du Seigneur et leur écoute avaient allumé le coeur et illuminé l’esprit, ils Le reconnaissent dans le repas et finalement le coeur commence à voir. Ainsi, dans le Synode, nous sommes ensemble avec nos contemporains en chemin. Nous prions le Seigneur afin qu’Il nous illumine, qu’Il nous allume le coeur afin qu’il devienne voyant, qu’Il illumine notre esprit; et nous prions afin que, dans le repas, dans la communion eucharistique, nous puissions réellement être ouverts, Le voir et allumer ainsi même le monde et donner sa lumière à notre monde.
En ce sens, le repas - comme le Seigneur a souvent pris le déjeuner et le souper comme symboles du Royaume de Dieu - pourrait être pour nous aussi un symbole du chemin commun et une occasion de prier le Seigneur pour qu’Il nous accompagne, nous aide. En ce sens, disons ensemble la prière du remerciement.
Je vous souhaite un bon repos. Nous nous voyons dans la salle du Synode. Merci!

[00193-03.08] [NNNNN] [Texte original: italien]

HUITIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 12 OCTOBRE 2012- APRÈS-MIDI)


- INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL, PR. WERNER ARBER, PROFESSEUR DE MICROBIOLOGIE AU BIOZENTRUM DE L’ UNIVERSITÉ DE BÂLE, PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES (SUISSE)

Aujourd’hui, vendredi 12 octobre 2012, à 18h05, en présence du Saint Père, par la prière Pro felici Synodi exitu a débuté la Huitième Congrégation générale.

Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. Francisco ROBLES ORTEGA, Archevêque de Guadalajara (MEXIQUE).

Au début de la Congrégation, le Secrétaire général a communiqué la composition de la Commission pour le Message que nous publions dans ce Bulletin.

Le Président délégué a donc donné la parole à l’Invité spécial, le Pr.Werner ARBER, Professeur de microbiologie au Biozentrum de l’Université de Bâle, Président de l'Académie pontificale des Sciences (SUISSE) qui a prononcé une intervention dédiée au thème suivant: “Réflexion sur les relations entre les sciences et la foi religieuse”.

A suivi un temps d’interventions libres.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 18h55 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 232 Pères.

INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL, PR. WERNER ARBER, PROFESSEUR DE MICROBIOLOGIE AU BIOZENTRUM DE L’ UNIVERSITÉ DE BÂLE, PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES (SUISSE)

L’Invité spécial a été présenté en ces termes par le Président délégué:

Werner Arber est un microbiologiste et généticien suisse. Avec les chercheurs américains Hamilton Smith et Daniel Nathans, Werner Arber a partagé le prix Nobel 1978 de physiologie ou médecine pour la découverte des enzymes de restriction. Le concept de virus hybrides de transduction a été ensuite utilisé comme modèle dans le cadre du projet de clonage des vecteurs dans la technologie de l’ADN recombinant.
Parmi ses nombreuses décorations, ses nombreux prix et titres universitaires, Werner Arber est membre du World Knowledge Dialogue Scientific Board, Professeur associé de l’Académie des Sciences du Tiers-Monde (TWAS) (1997) et Président du Conseil international des Unions scientifiques (ICSU) (1996-1999). Depuis 1981, il est membre de l’Académie pontificale des Sciences. En janvier 2011, le Saint-Père Benoît XVI l’a nommé Président de l’Académie pontificale des Sciences, en faisant de lui le premier protestant à revêtir ce rôle.
Je passe maintenant la parole au Professeur Werner Arber.

[00179-03.04] [NNNNN] [Texte original: espagnol]

L’Invité spécial a ensuite prononcé son intervention:

La curiosité est l’une des propriétés de base de l’esprit humain. C’est d’une part la force motrice des recherches scientifiques essayant d’ identifier les lois naturelles. D’autre part, la curiosité est aussi à la base de l’intérêt de tout être humain à connaître les lois fondamentales de la nature comme une contribution essentielle à la recherche de signification et de vérité. Étant donné que les sciences sont bien loin de pouvoir trouver des réponses pertinentes à toutes les questions posées, spécialement celles qui transcendent la sphère naturelle, différentes croyances, (y compris celles qui ont leurs sources dans la religion) ont aussi une place importante dans les réponses à donner. Elles constituent des parties essentielles du savoir d’orientation qui sert de guide aux activités humaines. C’est dans ce contexte que nous soulevons ici la question des relations communes et des compatibilités du savoir scientifique avec les principaux contenus de la foi.

Contexte et impact du savoir d’orientation

Le savoir d’orientation est construit et mis à jour dans l’esprit humain pendant toute notre vie.
Il contient les éléments déjà acquis pendant le développement embryonnaire et dans la première enfance. Il est ensuite enrichi par l’éducation et par la recherche personnelle de la vérité. Le savoir scientifique établi est ainsi placé à côté de différentes croyances, y compris la foi religieuse. À ce propos, nous pouvons considérer les agnostiques comme ayant des croyances spécifiques, à savoir la croyance en la non-existence de Dieu. Dans nombre de nos activités quotidiennes et en particulier dans les décisions importantes que nous devons prendre, nous sommes guidés, consciemment, et même souvent inconsciemment, par notre savoir d’orientation. Nous pouvons considérer le savoir d’orientation comme un élément de socialisation dans notre vie. Celui-ci contribue à rendre nos activités compatibles avec notre vie dans la communauté et avec un usage durable de notre habitat et des ressources disponibles.
Évolution cosmique et évolution biologique: des faits concrets qui révèlent d’importantes lois de la nature.

L’Académie Pontificale des Sciences s’occupe des perspectives scientifiques toujours croissantes dans les deux domaines: l’évolution de l’Univers et l’évolution de la vie. Ceci se base surtout sur l’observation de l’évolution en cours. Au moins certaines des notions ainsi obtenues peuvent aussi nous permettre d’extrapoler vers les processus d’évolution du tout début. Mais, à ce jour, les sciences n’ont aucune notion précise des racines de l’évolution cosmique (par ex. comment les particules fondamentales, les éléments de construction de la matière, ont-ils été créés?) ni des racines de la vie ( comment tous les éléments nécessaires à la vie se sont rassemblés ?). En d’autres mots, nous n’avons pas encore de preuves scientifiques solides d’une prétendue création ex-nihilo, ce qui relève encore de la compétence de la philosophie. D’autre part, les processus en cours de l’évolution de l’Univers et de la vie sont à ce jour des faits solides établis scientifiquement qui servent d’éléments essentiels pour la création constante.
Au cours des siècles récents et des décennies encore plus récentes, grâce à des stratégies de recherche hautement efficaces, des enquêtes scientifiques ont révélé que notre Univers est immensément grand et qu’il contient en plus un très grand nombre de systèmes solaires, encore mystérieux, que l’on appelle matière noire et énergie noire. Et tout cet ensemble, sur notre planète Terre qui n’est qu’une minuscule partie, est connu pour être en progression lente et constante. Sur notre planète, l’évolution physique faite de tous petits pas, comme des glissements de terrain, peut être observée par tout habitant attentif.
A ce jour, nous supposons que la vie pourrait exister sur d’autres planètes extraterrestres, mais nous attendons toujours les preuves scientifiques de cette supposition. D’autre part, les sciences de la vie ont acquis des connaissances suffisamment solides sur la complexité des processus de la vie, et en ce qui concerne les activités des organismes individuels et en ce qui concerne l’évolution biologique en cours au niveau des populations.

La variation génétique spontanée comme force motrice de l’évolution biologique

Depuis une soixantaine d’années environ, nous savons que les activités de la vie dépendent des informations génétiques codées dans de très long filaments d’acide nucléique ADN. Les séquences spécifiques linéaires de seulement quatre des différentes composantes (nucléotides) encodent pour toutes les activités de la vie et pour le contrôle de leur expression à un moment et à un lieu donné à l’intérieur des organismes. Si nous comparons les séquences des nucléotides avec les séquences des lettres de nos écrits, les informations génétiques d’une bactérie unicellulaire correspondent au contenu d’un livre. Par exemple, l’E.coli bacterium, très souvent étudié, est comparable au contenu des informations de la Bible. Par opposition, les plantes multicellulaires et les animaux ont des informations génétiques qui correspondent à une encyclopédie de quelques centaines ou même milliers de volumes de la taille de la Bible. Le génome humain correspond à environ 700 volumes du genre.
Les informations génétiques sont héritées de génération en génération. C’est seulement occasionnellement que dans ce processus une altération concernant les séquences parentales des nucléotides peut avoir lieu. Certains de ces changements causent une altération des traits phénotypiques de l’organisme concerné. Ces altérations sont souvent plus connues pour affecter négativement les activités de la vie que pour produire un avantage fonctionnel à l’organisme concerné.. De plus, une grande partie des altérations se produisant spontanément en séquence n’ont aucun effet immédiat sur les fonctions vitales.
Selon la théorie de l’évolution biologique basée sur le postulat de Charles Darwin de la sélection naturelle qui agit sur les variantes phénotypiques, la génération spontanée des variantes génétiques est la force motrice de l’évolution biologique. Au cours des recherches scientifiques des dernières décennies, il a été clair qu’une multitude de mécanismes spécifiques différents peut contribuer à générer des variantes génétiques originales. Ces mécanismes moléculaires connus de nos jours peuvent être utiles pour contribuer à une ou plusieurs stratégies générales mutagènes reconnues dans le monde. L’une de ces stratégies naturelles de variation génétique implique un changement de séquence nucléotide local, comme une substitution nucléotide, l’effacement d’un ou de plusieurs nucléotides adjacents, l’insertion de un ou de quelques nucléotides supplémentaires, ou finalement un mélange de quelques nucléotides adjacents. Cela peut se passer lorsqu’il y a duplication de molécules d’ADN ou lors d’un impact avec un agent mutagène. Une deuxième stratégie naturelle de variation génétique apporte un ré-arrangement des informations génétiques disponibles d’un même organisme.. Le résultat peut en être une duplication, une translocation ou une élimination d’une partie en général réduite des informations génétiques du dit organisme. La troisième stratégie naturelle de variation génétique consiste à acquérir un assez petit segment d’information génétique d’une autre sorte d’organisme par ce qu’on appelle un transfert de gène horizontal.
C’est la sélection naturelle qui choisira et conservera les rares variantes qui donneront un avantage fonctionnel à l’organisme. Nous pouvons aussi noter que chacune des trois stratégies naturelles de variation génétique contribue de manière différente à l’évolution biologique. Les changements de séquences locales d’ADN peuvent contribuer à une ultérieure amélioration d’une fonction particulière. Les réarrangements d’ADN de segments d’informations génétiques disponibles peuvent apporter de nouvelles fusions dans certains domaines fonctionnels ou bien la fusion d’un gène existant avec un élément alternatif pour le contrôle de l’expression du gène. Enfin, la stratégie d’acquisition d’ADN est perçue comme un partage du succès fonctionnel d’une autre sorte d’organisme vivant.

La force naturelle d’évoluer et son impact sur la biodiversité

Dans la génération naturelle des variantes génétiques, il y a en général et des produits de gènes particuliers et des éléments non-génétiques. Les produits de ceux qu’on appelle des gènes d’évolution agissent de ce fait comme des générateurs de variation et/ou des modulateurs des taux de variation génétique. Les éléments non-génétiques peuvent résulter de mutagènes physiques ou chimiques, de rencontres aléatoires ou de Flexibilités structurelles comme des formes isométriques de molécules biologiques. On peut supposer que dans l’évolution passée, sur le long-terme, les gènes d’évolution se sont réglés pour exercer leurs fonctions d’évolution consistant à générer occasionnellement de nouvelles variantes génétiques. Ces processus sont tout à fait contingents en ce qui concerne le site de l’altération des séquences d’ADN, et en ce qui concerne la période de mutagenèse. Les taux de tous types de variation génétique restent naturellement très bas. Cela garantit une stabilité confortable à l’information génétique des organismes vivants, qui est la condition préalable pour une existence viable des populations. En conclusion, le monde vivant se préoccupe activement de l’évolution biologique grâce à sa capacité naturelle à évoluer biologiquement. En d’autres mots, l’évolution biologique est un processus suivi de créativité permanente.
Nous sommes conscients que la capacité naturelle d’évoluer est la source de la biodiversité et que l’évolution biologique en cours garantit un réapprovisionnement régulier, bien que très lent à progresser, de la biodiversité. Toutefois, en vue de la génération très largement contingente des variantes génétiques, on ne peut s’attendre à ce que la biodiversité perdue soit reconstituée précisément dans le progrès futur de l’évolution. Une biodiversité réapprovisionnée semblera plus apte à représenter les principales nouvelles sortes d’organismes mutants.

Valeur culturelle du savoir scientifique

Les intuitions scientifiques sur les lois et les constantes de la nature ont une valeur culturelle de deux points de vue: D’une part, le savoir scientifique établi enrichit notre connaissance du monde contribuant ainsi à notre savoir d’orientation. D’autre part, la connaissance scientifique peut aussi faire découvrir de nouvelles approches aux applications technologiques et aux innovations qui pourraient améliorer notre vie et notre environnement. Étant donné que ces innovations contribueront souvent à former notre futur, nous devrions idéalement postuler pour que toute décision respective dépende d’une évaluation soigneusement calculée et pour que la société civile et l’Église soient prêtes à se responsabiliser avec les scientifiques et avec les économistes , pour mettre au point une nouvelle conception du futur, qui inclurait des Bénéfices pour l’humanité et pour l’environnement. Ces mesures pourront contribuer à garantir un processus de développement à long terme et donc durable sur notre planète.

Le rôle des règles de conduite de l’Humanité

Nous sommes conscients que notre vie sociale exige certaines règles fermes de conduite, qui devraient faire partie intégrante de notre savoir d’orientation. Dans les sociétés modernes, des lois établies politiquement garantissent que des règles opportunes de comportement soient amplement respectées. L’acceptation de ces règles peut être facilitée si leur principes sont ancrés aussi dans la foi religieuse. Dans la société chrétienne, des règles de conduite importantes ont été diffusées par Jésus Christ à travers sa vie et elles ont depuis lors été largement suivies par les Chrétiens. Toutefois, aujourd’hui la société a un devoir important qui est de mettre à jour les règles établies en tenant compte des nouvelles acquisitions du savoir scientifique. Je présume, dans ce contexte, que si Jésus Christ vivait aujourd’hui parmi nous, il serait favorable à l’application d’un solide savoir scientifique pour le bien à long-terme des hommes et de leur environnement naturel, au moins tant que ces applications continuent à respecter les lois importantes et pertinentes de la nature.
Permettez-moi d’illustrer brièvement ce postulat en donnant un exemple: Grâce aux récents progrès dans le domaine de la génomique, de la protéomique et de la métabolomique il est devenu possible d’orienter l’évolution biologique pour mieux s’acheminer vers une alimentation saine, et c’est une contribution aux importants progrès médicaux. L’Académie Pontificale des Sciences a dédié une semaine d’études en mai 2009 à ce thème, avec une attention particulière aux plantes transgéniques pour la sécurité alimentaire dans le cadre du développement. Notre Académie a conclu que les méthodes récemment adoptées dans la préparation des organismes transgéniques suivent les lois naturelles de l’évolution biologique et ne comportent aucun risque lié à la méthodologie de l’ingénierie génétique. Ces méthodes comportent en fait des changements de séquences locales, un réarrangement des segments d’information génétique disponible dans l’organisme en question, et/ou le transfert horizontal d’un segment relativement bref d’information génétique d’un organisme à une autre espèce d’organisme. Comme nous l’avons souligné ci-dessus, voici les trois stratégies naturelles pour la génération spontanée des variantes génétiques de l’évolution biologique. Les perspectives bénéfiques pour améliorer la récolte des plantes alimentaires les plus fréquemment utilisées, pourrait diminuer les problèmes de dénutrition et de faim qui existent encore dans les populations des pays en voie de développement.

La compatibilité entre connaissance scientifique et foi religieuse

Pendant de longues périodes, des hommes curieux ont acquis la connaissance scientifique surtout en observant avec leurs sens et aidés par la réflexion mentale et le raisonnement logique. Le chapitre de la Genèse dans l’Ancien Testament représente, à mon avis, un témoignage d’une antique vision scientifique du monde qui existait déjà il y a des milliers d’années. Ce chapitre reflète aussi une grande correspondance entre la foi religieuse et les connaissances scientifiques disponibles à l’époque. Il propose une séquence logique d’événements dans lesquels la création de notre planète Terre pourrait avoir été suivie par la constitution des conditions pour la vie. Les plantes sont ensuite arrivées, ce qui a fourni dans un deuxième temps de la nourriture pour les animaux, avant que ne soient finalement introduits les êtres humains. Laissant de côté la question de la Révélation, il s’agit clairement d’ un récit logique sur une origine possible de l’évolution des choses selon des événements imaginés qui menaient à la nature telle que l’observaient les populations antiques. D’après la généalogie décrite dans l’Ancien Testament, je peux aussi conclure que les auteurs étaient conscients des variantes phénotypiques (c.à.d. génétiques).Les personnes décrites avaient leurs caractéristiques personnelles, elles ne représentaient donc pas des clones d’Adam et Ève. Dans ces récits, nous pouvons constater une bonne cohérence entre la foi religieuse des origines et la connaissance scientifique des développements selon l’évolution. Il est aujourd’hui de notre devoir de conserver (et de rétablir si nécessaire) cette cohérence sur la base de la plus grande connaissance scientifique de notre époque. À mon avis, la connaissance scientifique et la foi sont et doivent rester des éléments complémentaires de notre savoir d’orientation.

Conclusion

En soulignant l’importance de l’évolution de la vie et de ses habitats environnementaux, nous avons souligné comment la connaissance scientifique peut influencer, avec les autres éléments de notre savoir d’orientation, les activités humaines y compris l’application de la connaissance scientifique, et cela au profit du bien-être des hommes et d’un environnement préservé, qui sera adapté à un développement durable à long terme de notre planète Terre et de ses habitants.
Les exemples que nous avons donnés peuvent être appliqués à toutes les autres activités qui se basent sur la connaissance scientifique disponible qui pourra nous être utile pour un développement culturel durable. À ce propos, l’Académie Pontificale des Sciences essaye d’accomplir sa mission en suivant d’un oeil critique le développement des recherches scientifiques et les projets d’application des connaissances acquises. Celle-ci publie périodiquement ses livres, sous forme de papier et sous forme numérique sur le site www.pas.va pour informer le monde scientifique, les hiérarchies de l’Église et tous les Chrétiens ainsi que les hommes de bonne volonté, tout en leur offrant des suggestions importantes en faveur d’un développement sûr, responsable et durable.

[00131-03.15] [SPOOO] [Texte original: anglais]

COMPOSITION DE LA COMMISSION POUR LE MESSAGE

Nous publions, ci-dessous, la composition de la Commission pour le Message, avec les noms du Président et du Vice-Président de nomination pontificale, les noms des huit élus lors de la Sixième Congrégation d’hier après-midi, en plus des deux membres de nomination pontificale.

Président
- S. Ém. Rév. le Card. Giuseppe BETORI, Archevêque de Florence (ITALIE)

Vice-président
- S. Exc. Rév. Mgr Luis Antonio G. TAGLE, Archevêque de Manille (PHILIPPINES)

Membres
- S. Ém. Rév. le Card. Polycarp PENGO, Archevêque de Dar-es-Salaam, Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) (TANZANIE)
- S. Ém. Rév. le Card. Christoph SCHÖNBORN, O.P., Archevêque de Vienne, Président de la Conférence Épiscopale (AUTRICHE)
- S. Ém. Rév. le Card. Gianfranco RAVASI, Président du Conseil Pontifical de la Culture (CITÉ DU VATICAN)
- S. B. Ém. le Card. George ALENCHERRY, Archevêque Majeur d'Ernakulam-Angamaly des Syro-Malabares, Chef du Synode de l'Église Syro-Malabare (INDE)
- S. Ém. Rév. le Card. Timothy Michael DOLAN, Archevêque de New York, Président de la Conférence Épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S. Exc. Rév. Mgr André LÉONARD, Archevêque de Mechelen-Brussel, Président de la Conférence Épiscopale (BELGIQUE)
- S. Exc. Rév. Mgr John Atcherley DEW, Archevêque de Wellington, Président de la Conférence Épiscopale, Président de la Fédération des Conférences des Évêques Catholiques d'Océanie (FCBCO) (NOUVELLE-ZÉLANDE)
- S. Exc. Rév. Mgr Sérgio DA ROCHA, Archevêque de Brasília (BRÉSIL)
- S. Exc. Rév. Mgr Socrates B. VILLEGAS, Archevêque de Lingayen-Dagupan (PHILIPPINES)
- Rév. P. Adolfo NICOLÁS PACHÓN, S.I., Preposé Général de la Compagnie de Jésus

AVIS

- HORAIRES D’OUVERTURE DU BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE

HORAIRES D’OUVERTURE DU BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE

Demain, samedi 13 octobre 2012, le Bureau de Presse du Saint-Siège sera ouvert de 09h00 à 15h00.

 

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