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INTERVENTION DU SAINT-SIÈGE
LORS DE LA
113ème SESSION DU COMITÉ
DES MINISTRES DU CONSEIL DE L'EUROPE

INTERVENTION DE S.EXC. MGR JEAN CLAUDE PÉRISSET*

Chisinau (Moldavie)
5-6 novembre 2003

Monsieur le Président,

Permettez-moi d'exprimer à travers vous la gratitude du Saint-Siège au Comité des Ministres pour son invitation à participer à cette 113 Session. Nous désirons également féliciter les Autorités moldaviennes pour la préparation et les dispositions prises en vue de cette Session, et saluer la bonne volonté de la présidence moldavienne.

Le Saint-Siège partage la conviction selon laquelle la coopération entre les Institutions européennes demeure une priorité importante pour le Conseil de l'Europe, tandis que l'élargissement de l'Union européenne accroît davantage encore son importance dans le paysage européen. Le Pape Jean-Paul II a décrit le rôle des Institutions européennes dans la création du "nouveau visage du continent" comme étant "sous de nombreux aspects déterminant" (Ecclesia in Europa,  n.  113), tandis que celui du Conseil de l'Europe est, de façon spécifique, "la réalisation de l'Europe de la liberté et de la solidarité" (ibid.).

Le Saint-Siège forme le voeu que la consolidation de la coopération efficace reconnaîtra et étendra la compétence particulière et les capacités uniques déjà acquises par le Conseil de l'Europe. Depuis plus d'un demi-siècle, celui-ci est engagé dans des efforts importants et efficaces dans des domaines-clé qui touchent la vie d'innombrables Européens. Le caractère complémentaire des rôles et des compétences du Conseil et de l'Union serviront l'intérêt du bien commun.

La perspective d'un Traité constitutionnel pour l'Union européenne laisse entrevoir des occasions supplémentaires de coopération entre les Eglises, les communautés ecclésiales et les autres Organisations religieuses et les Institutions européennes. Une telle "saine coopération" (EdE, n. 114) consolidera la contribution déjà importante que les Eglises ont apportée et continuent d'apporter à la construction de l'Europe. Il faut saluer une telle reconnaissance du rôle public qui doit être joué par les institutions religieuses, de même que celle de l'importance qui doit sans aucun doute être donnée à la dimension religieuse dans la garantie du développement de la société dans la sécurité et la paix.

Le Saint-Siège partage la conviction, souvent exprimée au sein de ce Conseil, selon laquelle la culture joue un rôle indispensable dans ces efforts et possède un potentiel d'action encore plus important. C'est pourquoi nous espérons que la coopération accrue entre les Institutions se concentrera particulièrement dans ce domaine. Nous sommes  également convaincus que la dimension et l'héritage religieux, dans toute leur splendide diversité, sont tout à fait enrichissants, car ils font certainement partie intégrante d'une multitude d'identités, qui ne peuvent être correctement intégrées au sein de l'Europe qu'à travers leur valorisation et leur célébration. Dans le même temps, la reconnaissance adaptée de la contribution unique et indiscutable du christianisme à la civilisation européenne représentera un avantage durable pour tous les Européens. Cela aidera également dans une large mesure l'Europe à atteindre "un bon ordonnancement de la société [qui] doit s'enraciner dans d'authentiques valeurs éthiques et civiques" (ibid.).

Le Saint-Siège salue les efforts accomplis à différents niveaux et au sein du Conseil de l'Europe lui-même, en vue d'affronter ce qui est décrit à juste titre comme l'une des plaies les plus honteuses de notre époque, cette forme d'esclavage moderne qu'est le trafic d'êtres humains, et des jeunes femmes et des jeunes filles en particulier. Nous nous devons de soutenir les initiatives à tous les niveaux en vue de combattre un tel crime, qui exploite ceux qui sont les plus vulnérables et qui corrompt jusqu'à leur nature humaine.

En conclusion, Monsieur le Président, permettez-moi d'exprimer les meilleurs voeux de ma délégation pour la prochaine présidence des Pays-Bas, à laquelle nous offrons l'assurance de notre soutien et de notre collaboration. Je peux assurer le Comité des Ministres que l'engagement de longue date du Saint-Siège aux principes, aux objectifs et aux valeurs du Conseil de l'Europe ne manquera pas, et nous attendons avec impatience le troisième Sommet et les décisions importantes qui y seront prises au bénéfice futur de tous les Européens.

Merci, Monsieur le Président.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française 2004 n.1 p.6

 

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