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Mgr Eduardo MARTINEZ SOMALO

Intervention à la Conférence intergouvernementale consacrée aux politiques culturelles en Amérique et dans les Caraïbes*

Bogota, 12 janvier 1978





Monsieur le Président de la Conférence, Monsieur le Directeur Général de
L’UNESCO,
Messieurs les Ministres, Délégués et Observateurs,

Le Saint-Siège a été présent aux précédentes Conférences organisées par l’UNESCO, comme il l’est à celle-ci et c’est avec la plus vive satisfaction que sa délégation intervient au sujet du thème «Politiques culturelles en Amérique Latine et dans les Caraïbes”.

Il est d’une importance particulière, non seulement d’être réunis à Santa Fé de Bogota, mais aussi de pouvoir mettre en commun des expériences et des aspirations pour un développement culturel qui ne peut faire abstraction du patrimoine commun. S’agissant d’un thème aussi important que le progrès humain, l’Eglise offre, en plus de ses réalisations dans le passé et dans le présent, une parole et un message auxquels elle désire faire participer toutes les personnes de bonne volonté qui aspirent à un monde meilleur.

Pour rendre plus claire la signification de l’identité culturelle, le Concile Vatican II considère la culture comme un moyen qui permet à la personne humaine d’accéder pleinement à un niveau de vie vraiment humain. D’autre part, la culture humaine comporte nécessairement un aspect historique et social qui se manifeste dans la pluralité des cultures, dans la diversité des formes sociales et religieuses qui constituent le patrimoine de tout groupe humain (cf. Gaudium et Spes, n. 53).

Nous nous trouvons confrontés à de profonds changements, ils annoncent une nouvelle culture qui aura, parmi ses caractéristiques, des relations sociales et internationales plus étroites, une connaissance plus profonde et étendue des sciences naturelles et humaines, de même que des techniques modernes d’humanisme et d’industrialisation. En outre, le sens de l’autonomie et de la responsabilité est plus développé aujourd’hui et par conséquent, l’homme, artisan de la culture, commence et prépare un nouvel humanisme (cf. Gaudium et Spes, 54 et 55).

Il n’est guère facile de promouvoir le dialogue entre les cultures sans me­nacer, d’une certaine manière, la nature propre de chaque peuple; il n’est même pas facile d’harmoniser le progrès dynamique avec les valeurs de la tradition, la culture humaniste avec la culture scientifique et spécialisée, et d’éviter, tout en même temps, un humanisme exclusivement matérialiste, en contradiction avec un humanisme intégral capable de promouvoir, comme l’indique Populorum Progressio (n. 42) tout homme dans ses dimensions et nécessités matérielles et spirituelles et tous les hommes. Avec le Concile, nous demandons que l’on reconnaisse à tous et principalement aux très nombreux marginaux, le droit personnel à la culture.

Les paroles de Paul VI dans le message adressé en 1965 au Congrès de I’UNESCO à Téhéran sont des plus explicites et nous les retrouvons dans l’Encyclique Populorum Progressio (n. 35). «L’alphabétisation est pour l’homme un facteur primordial d’intégration sociale et non moins de l’enrichissement personnel; pour la société, c’est un instrument privilégié de progrès économique et de développement».

Pour qu’elle reste en accord avec la nature raisonnable et sociale de l’homme, conformément à sa dignité, cette culture intégrale doit être libre et respectée; de plus il ne faut pas qu’elle soit mise au service du pouvoir politique ou économique (id. n. 59). En outre, relève le Pape, dans Populorum Progressio (41), les populations pauvres peuvent tomber dans la tentation qui leur vient des peuples riches: la conquête de la prospérité matérielle, la tentation d’«avoir toujours plus», alors que la culture humaine vise à «être toujours plus» pour valoir toujours plus.

En ce qui regarde la culture latino-américaine, nous ne pouvons ignorer le fécond passé missionnaire de tous ceux qui, comme l’a dit le Pape ici à Bogota, ont tracé le sillon de l’Evangile dans ces champs ai vastes, si inaccessibles, si ouverts et si difficiles pour l’authentique vitalité religieuse et sociale. L’œuvre de l’Eglise, réalisée grâce à des efforts surhumains, dans la vie de ces peuples ne saurait être oubliée lorsqu’il s’agit de tracer des plans de politique culturelle, car celle-ci doit remonter au passé pour s’ouvrir des perspectives d’avenir. Ne pas reconnaître l’héritage religieux de l’Amérique Latine au moment où s’élaborent des projets de politique culturelle, serait tomber dans l’erreur qui fut faite dans le passé de ne pas intégrer le patrimoine culturel des Peuples indigènes.

Au sujet de l’éducation, facteur primordial de la culture, l’Eglise propose de favoriser les Secteurs qui en ont le plus besoin dans notre continent, c’est-à-dire les indigènes, les immigrés des zones rurales et les paysans disperses dans de vastes régions. Il s’agirait, non pas de leur imposer, mais de leur donner la capacité de développer de manière créatrice et originale le goût et les moyens de vivre une vie plus humaine. Comme dans la culture, il faut dans l’éducation respecter l’auto-détermination. C’est pour cette raison que les organismes d’éducation de l’Eglise ont le droit d’être reconnus.

Enfin, même s’il ne s’identifie pas avec la culture, il est indubitable que l’Évangile n’est pas incompatible avec les cultures; il les pénètre sans se soumettre à aucune. C’est pourquoi, notre foi chrétienne qui stimule et encourage le développement culturel nous exhorte, avec le Pape, à nouer un dialogue fraternel avec tous ceux qui cherchent sincèrement les valeurs humaines authentiques, c’est-à-dire une véritable politique culturelle dans laquelle, comme par le passé, l’Eglise maintiendra une attitude de service pour la promotion intégrale de tout homme et de tous les hommes.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.6 p.11.

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Mgr Eduardo MARTINEZ SOMALO

Intervention à la Conférence intergouvernementale consacrée aux politiques culturelles en Amérique et dans les Caraïbes**

Bogota, 12 janvier 1978

 


Mr. President of the Conference
Mr. Director General of UNESCO
Gentlemen – Ministers, Delegates and Observers

The Holy See has attended this Conscience, as also preceding Conferences organized by UNESCO and is happy to be able to speak on the subject Cultural policies in Latin America and in the Caribbean».

Not only does our meeting at Santa Fé di Bogotá take on particular significance but so does the sharing of experiences and aspirations for a cultural development which cannot disregard the Christian heritage. Dealing with such an important subject for human progress, the Church offers, in addition to her achievements in the past and in the present, a word and a message which she desires to communicate to all those persons of good will who aspires to a better world.

To make the meaning of cultural identity clearer, the Second Vatican Council considers culture a means that will enable the persons to reach a fully human level of life. On the other hand, the historical and social aspect of culture is manifested in plurality and in social and in religious forms which constitute the patrimony of every human group (G.S. n 53.

We are in the presence of deep changes which foreshadow a new culture, some characteristics of which are closer social and international relations, deeper knowledge of natural and human sciences, as well as modern techniques of humanism and industrialization. Nowadays, moreover, the sense of independence and responsibility is more developed, and therefore man, the artisan of culture, is beginning and preparing a new humanism (id n. 54-55).

It is not easy to promote the dialogue between cultures without jeopardizing, to a certain extent, the specific characteristics of every people. Neither is it easy to reconcile dynamic progress with the value of tradition, or humanistic culture with scientific and specialist culture. Nor, finally, is it easy to avoid an exclusively materialistic humanism, in contrast with a complete humanism which will promote, as Populorum Progressio (n. 42) indicates, the whole man and all men in material and spiritual dimensions and necessities: We ask, with the Council, that everyone, and particularly the large number of under-privileged, should be recognized as having a personal right to culture.

Paul VI’s words are very explicit in his message to the UNESCO Congress at Teheran in 1965, and again in the Encyclical Populorum Progressio (n 35); «Literacy is a fundamental factor of social integration as well as of personal enrichment, and for society it is a privileged instrument of economic progress and of development».

This complete culture, in order that it may remain its agreement with man's rational and social nature, according to his dignity, must be free and respected, but, again, it must not be put in the service of the political and economic power (id. n. 591 Furthermore, the Pope points out in Populorum Progressio (n. 41) that less well-off peoples can fall into the temptation which comes to them from wealthy nations, the conquest of material prosperity, the «having more» when authentically human culture aims at «being more» in order to be worth more.

As regards Latin American culture, we cannot forget the fruitful missionary past of all those who – as the Pope said here in Bogota – marked out the furrows of the Gospel in these fields so vast, so inaccessible, so open and so difficult for true religious and social vitality. The cultural work of the Church, carried out with superhuman efforts in the centuries of life of these peoples, cannot be ignored when plans of cultural policy are drawn up, since the latter must refer to the past in order to open up prospects for the future. Not to recognize the religious heritage of Latin America when planning cultural policies, would be to fall into the error, with which the past is reproached, of not having integrated the cultural patrimony of the native peoples.

With regard to education, a fundamental factor of culture, the Church proposes to privilege the neediest sectors. These are, in our continent, the natives, emigrants from rural areas and the peasants scattered over vast regions. It would be a question not of imposing but of giving them the capacity of developing their tastes and adequate ways of life in a creative and original way. Self-determination must be respected in education, as in culture. For this reason, the educational institutions of the Church have the right to be recognized.

Finally, even if the Gospel is not identified with culture (E.N. n. 20), it is certainly not incompatible with cultures it penetrates them without submitting to any of them. For this reason, our Christian faith, which stimulates and promotes cultural development, exhorts us, with the Pope, to have a brotherly dialogue with those who are sincerely in search of real human values, that is, a real cultural policy in which the Church will maintain, as in the past, an attitude of service for the complete promotion of the whole man and of every man.


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in Englis n.5 p.12.

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 CONFERENZA  INTERGOVERNAMENTALE DEDICATA ALLE
POLITICHE CULTURALI IN AMERICA LATINA E NEI CARAIBI
 

INTERVENTO DI MONS. EDUARDO MARTÍNEZ SOMALO***

Bogotá, 12 gennaio 1978



Signor Presidente della Conferenza,
Signor Direttore Generale dell' UNESCO
Signori Ministri, Delegati e Osservatori

A questa, come alle precedenti Conferenze organizzate dall'UNESCO, la Santa Sede è stata presente e le è gradito poter intervenire sul tema « Politiche culturali in America Latina e nei Carabi ».

Assume significato particolare non solo il riunirci in Santa Fé di Bogota ma anche mettere in comune esperienze ed aspirazioni per uno sviluppo culturale, il quale non può prescindere dal patrimonio cristiano. Trattando un tema così importante per il progresso umano, la Chiesa offre, oltre alle sue realizzazioni nel passato e nel presente, una parola e un messaggio di cui desidera fare partecipi tutte quelle persone di buona volontà che aspirano a un mondo migliore.

Per rendere più chiaro il significato di identità culturale, il Concilio Vaticano II considera la cultura un mezzo che consenta alla persona di raggiungere un livello di vita pienamente umano. D'altra parte, l'aspetto storico e sociale della cultura si manifesta in pluralità e forme sociali e religiose che costituiscono il patrimonio di ogni gruppo umane (Gaudium et spes, n 53).

Siamo di fronte a profondi cambiamenti che preannunciano una nuova cultura, di cui alcune caratteristiche sono relazioni sociali e internazionali più strette, conoscenze più profonde delle scienze naturali e umane, come anche moderne tecniche di umanesimo e industrializzazione. Oltre a ciò, oggigiorno è più sviluppato il senso dell'autonomia o della responsabilità e pertanto l'uomo, artefice della cultura, dà inizio e prepara un nuovo umanesimo (id n. 54. 55).

Non è facile promuovere il dialogo tra culture senza minacciare, in un certo modo, l'indole propria di ogni popolo; non é nemmeno facile accordare il progresso dinamica con i valori della tradizione, la cultura umanistica con quella scientifica e specialistica ed evitare, infine, un umanesimo esclusivamente materialista, in contrasto con un umanesimo integrale che promuova, come indica la Populorum Progressio (n 42), ogni uomo nelle sue dimensioni e necessità materiali e spirituali e tutti gli uomini. Chiediamo, con il Concilio, che si riconosca a tutti, e soprattutto al grande numero di emarginati, il diritto personale alla cultura.

Sono molte esplicite le parole di Paolo VI nel messaggio al Congresso dell'UNESCO del 1965 a Teheran, che si ritrovano nell'Enciclica Populorum Progressio  (n 35) «L'alfabetizzazione è per l'uomo un fattore primordiale di integrazione sociale, non meno dell’arricchimento personale, per la società e uno strumento privilegiato di progresso economico e di sviluppo».

Questa cultura integrale, perché rimanga in accordo con la natura razionale e sociale dell'uomo, secondo la sua dignità, deve essere libera e rispettata, ma, ancora, non deve essere posta al servizio del potere politico o economico (id. n 59). Inoltre rileva il Papa, nella Populorum Progressio n° 41, i popoli poveri possono cadere nella tentazione che viene loro dai popoli ricchi la conquista della prosperità materiale, l'avere di più quando la cultura autenticamente umana mira ad essere di più per valere più.

Per quanto riguarda la cultura latinoamericana, non possiamo dimenticare il fecondo passato missionario di quanti – come ha detto il Papa qui a Bogotà – hanno tracciato i solchi del Vangelo in questi campi tanto vasti, tanto inaccessibili, tanto aperti e tanto difficili per l'autentica vitalità religiosa e sociale. L'opera culturale della Chiesa realizzata con sforzi sovrumani nei secoli di vita di questi popoli, non può essere ignorata quando si tracciano piani di politica culturale, poiché questa deve rifarsi al passato per aprire prospettive al futuro. Non riconoscere l'eredità religiosa dell’America Latina quando si progettano politiche culturali, sarebbe cadere nell'errore che si rinfaccia al passato di non avere integrato il patrimonio culturale dei popoli indigeni.

Circa l’educazione, fattore primordiale della cultura, la Chiesa propone di privilegiare quei settori più bisognosi, quali sono, nel nostro continente, gli indigeni, gli emigrati da zone rurali e i contadini dispersi in vaste regioni. Si tratterebbe non di imporre ma di dare loro la capacità di sviluppare in modo creativo e originale i giusti e adeguati modi di vita. Come nella cultura, cosi nell'educazione si deve rispettare l'auto-determinazione. Per questo, le istituzioni educative della Chiesa hanno diritto di essere riconosciute.

Infine, anche se il Vangelo non si identifica con la cultura (E N. n, 20), senza dubbio non è incompatibile con le culture, le compenetra senza sottomettersi ad alcuna. Per questo, la nostra fede cristiana, che stimola e promuove lo sviluppo culturale, ci esorta, con il papa, ad avere un dialogo fraterno con quelli che sinceramente cercano gli autentici valori umani, cioé una vera politica culturale nella quale la Chiesa tenga, come nel passato, un atteggiamento di servizio per la promozione integrale di ogni uomo e di tutti gli uomini.



***L’Osservatore Romano 23-24.1.1978 p.2.

 

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