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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 1er février 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 4 du 28 janvier 2016)

Il n’y a pas d’humilité sans humiliation

Il n’y a pas d’humilité et il n’y a pas de sainteté sans passer à travers la voie de l’humiliation : telle est la vérité que François a reproposée, en rappelant l’histoire de David. « Dans la première lecture, on poursuit l’histoire du roi David, le saint roi David » (2 S 15, 13-14,30 ; 16, 5-13), a dit le Pape en se référant au passage tiré du second livre de Samuel. « Comme nous l’avons entendu l’autre jour, David est à un pas de tomber dans la corruption ». Ainsi, « le saint roi David, pécheur mais saint, devient corrompu ». Mais voilà que « le prophète Nathan, envoyé par Dieu », lui fait « comprendre quelle vilaine chose il avait faite, une mauvaise chose : car un corrompu ne s’en rend pas compte ». Voilà les paroles de Nathan : « Le Seigneur pardonne ton péché, mais la corruption que tu as semée grandira. Tu as tué un innocent pour couvrir un adultère. L’épée ne s’éloignera jamais de ta maison ». Donc, « Dieu pardonne le péché, David se convertit, mais les blessures d’une corruption guérissent difficilement. Nous le voyons dans de nombreuses parties du monde ». « Dieu infligea un dur châtiment à David : “L’épée ne s’éloignera jamais de ta maison” », a rappelé le Pape. Mais « lui, il défend sa maison et s’enfuit, il s’en va ». Est-ce alors « un lâche ? Non, c’est un père ». Et « il laisse l’arche repartir », il ne se met pas à « utiliser Dieu pour se défendre ». En somme, David « s’en va pour sauver son peuple : telle est la route de sainteté que David, après le moment où il était entré dans la corruption, commence à parcourir ». Ce passage biblique nous présente David alors qu’il gravit, en pleurant, la montée des Oliviers. Il avait « la tête voilée », en signe de deuil, et il marchait pieds nus. Il faisait pénitence. L’Ecriture nous fait également savoir que « certaines personnes qui ne l’aimaient pas, commencèrent à le suivre et à l’insulter ». Parmi celles-ci se trouve Shiméï, qui l’appelle le « sanguinaire », lui rappelant « le crime qu’il avait commis contre Urie le Hittite pour couvrir son adultère ». Abishaï, l’une des personnes les plus proches de David, « veut le défendre » et voudrait couper la tête à Shiméï pour le faire taire. Mais David accomplit « un pas de plus : “Si cet homme me maudit, c’est parce que le Seigneur lui a dit : maudis David !” ». La question est que « David sait voir les signes : c’est le moment de son humiliation, c’est le moment où il paye sa faute ». Au point qu’il dit : « Peut-être le Seigneur regardera-t-il mon affliction et me rendra-t-il le bien en échange de la malédiction d’aujourd’hui ». En substance, « il se remet entre les mains du Seigneur : cela est le parcours de David, du moment de la corruption à cette remise entre les mains du Seigneur. Et cela est la sainteté. Cela est l’humilité ». « L’humilité ne peut arriver à un cœur qu’à travers les humiliations : il n’y a pas d’humilité sans humiliations ». Et « si tu n’es pas capable de supporter une humiliation dans ta vie, tu n’es pas humble. C’est ainsi : je dirais que c’est si mathématique, si simple ! ». C’est pourquoi, « l’unique voie pour l’humilité est l’humiliation ». Donc, « l’objectif de David, qui est la sainteté, vient à travers l’humiliation ». Même « l’objectif de la sainteté que Dieu offre à ses enfants, offre à l’Eglise, vient à travers l’humiliation de son Fils qui se laisse insulter, qui se laisse mettre sur la croix, injustement ». Et « ce Fils de Dieu qui s’humilie, est la route de la sainteté : David, par son attitude, prophétise cette humiliation de Jésus ».

 



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