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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Tout et rien

Mardi 28 février 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°010 du 9 mars 2017)

«Contento, Señor, contento!»: le visage souriant d’un saint contemporain, le Chilien Alberto Hurtado, qui, même dans les difficultés et les souffrances, assure au Seigneur être «heureux», a été opposé à celui «triste» du «jeune homme riche» de l’Evangile dans la méditation du Pape François. Ce sont deux façons de répondre au don et à la promesse de vie que Dieu fait à l’homme et que le Pape a résumées par une expression: «Tout et rien». L’homélie de François est partie d’une considération sur la liturgie de ces «trois derniers jours avant le Carême», au cours de laquelle est présentée la «relation entre Dieu et les richesses». «Je vous dis, dit Jésus: il n’y a personne qui n’ait tout quitté sans tout recevoir». Il n’y a pas de demi-mesures: «Voilà, nous avons tout quitté», «Vous recevrez tout». Il y a en revanche «cette mesure débordante par laquelle Dieu donne ses dons: “Vous recevrez tout. Nul n’aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Evangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle”. Tout». Telle est la réponse à toutes les questions: «Le Seigneur ne sait pas donner moins que tout. Quand il donne quelque chose, il se donne lui-même, qui est tout». Une réponse, toutefois, d’où ressort un mot qui «nous fait réfléchir». En effet, Jésus affirme que «l’on, reçoit dès à présent dans ce temps cent fois en maisons, frères, avec des persécutions». Donc «tout et rien». Le Pape a expliqué: «Tout en croix, tout en persécutions, avec les persécutions». Car il s’agit d’«entrer dans une autre façon de penser, dans une autre façon d’agir». En effet, «Jésus se donne tout entier, parce que la plénitude, la plénitude de Dieu est une plénitude anéantie sur la croix». D’où le «don de Dieu: la plénitude anéantie». D’où également «le style du chrétien: chercher la plénitude, recevoir la plénitude anéantie et suivre ce chemin». Un engagement qui n’est certainement «pas facile». Mais, en suivant sa méditation, le Pape est allé plus loin et s’est demandé: «quel est le signe, quel est le signe qui montre que je vais de l’avant dans cet acte de tout donner et de tout recevoir?». Qu’est-ce qui fait comprendre, en somme, que l’on est sur la bonne voie? La réponse, a-t-il dit, se trouve dans la première lecture du jour (Ecclésiastique 35, 1-15), où il est écrit: «Glorifie le Seigneur avec générosité. Chaque fois que tu fais une offrande, montre un visage joyeux et consacre la dîme avec joie. Donne au Très-Haut comme il t’a donné, avec générosité, selon tes moyens». Donc, «générosité, le visage joyeux, joie...». Le Pape a expliqué: «Le signe qui montre que nous marchons sur cette voie du tout et rien, de la plénitude anéantie, est la joie». Ce n’est pas par hasard que «le jeune homme riche devint sombre et s’en alla, triste». Il n’avait pas été «capable de recevoir, d’accueillir cette plénitude anéantie». En revanche, «les saints, Pierre lui-même, l’ont accueillie. Et au milieu des épreuves, des difficultés, ils avaient le visage heureux, le regard heureux, et la joie du cœur. Voilà le signe». C’est alors que le Pape a eu recours à un exemple tiré de la vie de l’Eglise contemporaine: «Il me vient à l’esprit une petite phrase d’un saint, saint Alberto Hurtado, chilien. Il travaillait sans cesse, difficulté après difficulté, après difficulté... Il travaillait pour les pauvres». C’est un saint qui «a été persécuté» et qui a dû affronter «de nombreuses souffrances». Mais «lui, quand il était précisément là, anéanti sur la croix, disait: «Contento, Señor, contento!, “Heureux, Seigneur, heureux”». Que saint Alberto «nous enseigne à aller sur ce chemin, nous donne la grâce d’aller sur ce chemin un peu difficile du tout et du rien, de la plénitude anéantie de Jésus Christ et dire toujours, surtout dans les difficultés: “Heureux Seigneur, heureux”».

 



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