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VISITE PASTORALE EN SUISSE
(11-17 JUIN 1984)

DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II
À LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE

Einsiedeln
Vendredi, 15 juin 1984

 

Chers Frères dans l’Episcopat,

1. Notre rencontre se situe au milieu de ma visite pastorale. Ou plutôt au centre. Car cet échange est, en un sens, le moment le plus important, celui où, nous évêques, nous manifestons notre fraternité et notre souci commun de l’évangélisation de notre peuple.

Tout ce que j’accomplis ici - avec ma responsabilité particulière d’Evêque de Rome à la tête du collège épiscopal - je le fais avec vous et pour vous qui portez la sollicitude quotidienne de cette Eglise, avec ses peines et ses joies. J’espère que ce sera pour vous une aide et un encouragement, et je suis moi-même heureux de recevoir le témoignage de votre communauté suisse aux visages diversifiés.

En juillet 1982, pour la visite ad limina, j’avais abordé avec vous un certain nombre d’exigences, dont vous étiez vous-mêmes très conscients et qui gardent leur importance. Je n’ai pas à reprendre aujourd’hui ce discours. Nous venons d’ailleurs d’échanger sur quelques points cruciaux où la sensibilité des fidèles et des pasteurs est très vive, et dont les enjeux prennent un grand relief: entre autres, la façon de vivre la collégialité épiscopale dans les rapports avec le Saint-Siège, les responsabilités des laïcs dans l’Eglise, la pratique du sacrement de la Réconciliation, certains aspects particuliers de la liturgie, le problème de la formation des prêtres dans les séminaires, les questions posées par la démarche œcuménique. Nous avons évoqué ensemble les orientations qui conviennent en ces domaines. Quelques-uns de ces problèmes seront traités plus amplement à l’occasion d’autres rencontres. Dans cet entretien, c’est d’abord la question de la collégialité qui retiendra notre attention, puis celle de votre autorité d’évêques. Et comme des Frères, nous nous remettrons en face des enjeux de l’évangélisation dans l’Eglise et dans la société.

Auparavant, je tiens à vous dire combien j’apprécie la loyauté et la clarté de vos démarches envers le Saint-Siège. Les problèmes que vous abordez, ou les questions que vous posez, sont circonscrites avec précision. En 1982, vous avez cherché un contact sérieux et exigeant avec la plupart des Dicastères romains; puis vous avez fait part de vos réflexions dans le but de progresser dans la compréhension mutuelle, de donner au Saint-Siège l’occasion de saisir l’acuité de certains problèmes chez vous, et de lui permettre aussi de vous interpeller sur ce qui est essentiel dans l’Eglise universelle, en référence à la Tradition vivante au cours des siècles.

Je sais que vous avez préparé les étapes de ce voyage avec minutie, une minutie parfois mise à l’épreuve sur le terrain par les événements ou les contacts auxquels il faut aussi donner leur place, car c’est faire place à la spontanéité des cœurs. Je vous suis reconnaissant de ce que vous avez accompli pour faire comprendre à vos fidèles et au peuple suisse le rôle spirituel et humain du Pape et le sens de cette visite pastorale.

Il vous est arrivé de souffrir de certaines réactions autour de vous. Comme saint Pierre l’écrivait dans sa première lettre, il faut accepter parfois de n’être pas compris: “Si vous vous montrez zélés pour le bien . . . n’ayez aucune crainte, ne vous laissez pas troubler. Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous, mais avec douceur et respect” (1 Petr. 3, 13. 14-16). Certes, nous devons toujours chercher à éliminer les rides de notre Eglise, à la rendre plus sainte, plus cohérente avec la foi au Christ Sauveur, avec une grande humilité; et nous devons aussi reconnaître chez les autres le bien et les vertus chrétiennes partout où ils sont agissants, et même nous en réjouir. Cela va de pair avec la fidélité à ce que notre identité catholique comporte d’essentiel, et qu’il nous faut affirmer et déployer avec sérénité, précisément dans le respect de la conscience de tous. Et parfois, nous souffrirons de notre fidélité, comme l’Evêque de Rome en fait l’expérience, comme les Apôtres et l’Eglise de tous les temps en ont fait l’expérience, comme le Christ, qui a connu cette épreuve jusqu’à l’extrême.

C’est là que s’avère capitale la communion qui nous unit, qui vous unit au Successeur de Pierre, une communion dans la charité et la recherche de la vérité, avec la franchise, la confiance et la patience qu’elle suppose.

2. Entre vous, Evêques de Suisse, vous vivez déjà une forme de collaboration collégiale. Bien avant Vatican II, qui a valorisé les Conférences épiscopales, depuis le siècle dernier, les évêques suisses se rencontraient régulièrement ici, à Einsiedeln. Les sensibilités de vos populations sont certes bien diverses, mais il existe des problèmes pastoraux assez proches, et il est opportun que vous mettiez en commun vos réflexions et certains moyens apostoliques, que vous adoptiez des mesures semblables ou même communes sur les points essentiels. Dans votre Conférence épiscopale, réduite en nombre, il vous est d’ailleurs facile de vous exprimer, d’exercer chacun votre responsabilité, comme je le vois aujourd’hui même. Les charges à assumer au service de l’ensemble sont même nombreuses et lourdes. Des commissions peuvent vous aider utilement, à titre consultatif; elles ne sauraient avoir par elles-mêmes votre responsabilité, ni votre autorité, et, en lien étroit avec vous, elles doivent veiller à correspondre aux véritables besoins spirituels de tous, dans le cadre des normes communes de l’Eglise.

Mais la collégialité, au sens strict, est plus que votre collaboration entre vous. Elle unit tous les évêques entre eux, autour du Successeur de Pierre, pour enseigner la doctrine de la foi, mettre en œuvre la discipline commune, et faire face aux besoins et au progrès de l’Eglise universelle. Elle dérive de celle des Douze unis autour de Pierre, elle la prolonge et s’exerce d’une manière semblable. Le Concile Vatican II l’a exposée dans des textes fondamentaux, notamment la Constitution “Lumen Gentium”. Il est capital d’inviter nos prêtres et nos fidèles à relire ces textes, à les étudier, à les méditer.

La solidarité des évêques y est soulignée de façon très forte, avec les termes de collège épiscopal, d’ordre ou de corps épiscopal et de communion hiérarchique de tous les évêques avec le Souverain Pontife (Lumen Gentium, 4). Notre collégialité est affective: les relations fraternelles, confiantes doivent toujours y tenir une grande place, comme c’est normal pour les disciples du Christ dont le premier commandement est de vivre l’amour et l’unité: c’est là son testament. Notre collégialité est en même temps effective: elle suppose la communion de pensée face à la doctrine, et la communion de volonté face à la grande mission de l’Eglise. C’est pourquoi parler de collégialité, c’est souligner votre solidarité totale avec le Chef du collège et, avec lui, votre responsabilité dans l’ensemble du collège, avec la conscience que vos déclarations officielles, vos actions, vos orientations, la façon d’exercer votre ministère épiscopal en Suisse, sont nécessairement aussi “pour les autres”, dont elles affectent l’engagement pastoral. “Comme membres du collège épiscopal . . . chacun (des évêques) est tenu, à l’égard de l’Eglise universelle . . . à cette sollicitude qui est, pour l’Eglise universelle, éminemment profitable . . . Tous les évêques, en effet, doivent promouvoir et sauvegarder l’unité de la foi et de la discipline commune de l’ensemble de l’Eglise, former les fidèles à l’amour envers tout le Corps mystique du Christ . . .” (Lumen Gentium, 23).

En fait, vous assurez ainsi le bien même de l’Eglise particulière où vous êtes principe et fondement visibles de l’unité (Ibid.). Il peut y avoir parfois une certaine tension entre, d’une part, des souhaits ou des besoins ressentis par les chrétiens à la base, en fonction de circonstances ou de sensibilités particulières ou nouvelles, et, d’autre part, les principes ou les directives exprimées par le Magistère de toute l’Eglise. Ce problème est similaire à celui de l’inculturation dans les jeunes Eglises. Il est vrai d’ailleurs que, sur le terrain, les chrétiens et leurs pasteurs sont bien placés pour trouver la façon opportune de présenter ces principes, avec les raisons qui convainquent, ou les applications précises. Il est vrai également qu’ils sont plus soumis à la pression de l’entourage et des opinions ou des pratiques qui ne dérivent pas forcément de la foi, ou ne sont pas toutes en cohérence avec elle. L’Eglise universelle - et notamment l’Evêque de Rome, avec les Dicastères du Siège Apostolique - rend alors le service inestimable - même à travers un langage peut-être plus général et des dispositions moins circonstancielles - de tracer la route sûre qui s’appuie sur la Tradition vivante, tient compte des divers aspects du mystère chrétien et de l’éthique chrétienne, évite les simplifications et les écueils, et maintient solidaire de toutes les Eglises. C’est, par exemple, ce qu’a fait le Synode des évêques de 1980, et l’exhortation “Familiaris Consortio” a repris l’essentiel de ce travail, pour éclairer les problèmes liés au mariage et orienter l’action des pasteurs et des fidèles à travers le monde. De même, le dernier Synode a fait progresser la réflexion sur la pénitence et le sacrement de la Réconciliation, tandis que le document correspondant se prépare avec la participation du Secrétariat général du Synode. Le seul climat qui convienne dans ces rapports entre le Saint-Siège et les Eglises particulières est celui du dialogue, de la confiance, de la disponibilité, de la communion plénière - cum Petro et sub Petro - dans ce qui a été mûrement réfléchi, décidé et adopté pour l’ensemble de l’Eglise. Et de cela, très chers Frères, vous êtes, au premier rang, les témoins et les artisans.

Oui, il nous faut toujours travailler à entretenir ce climat. Il ne faut pas négliger, bien sûr, d’expliquer souvent les raisons fondamentales de la pratique de l’Eglise, comme vous vous efforcez de le faire. Il importe enfin d’inviter le peuple chrétien à concentrer son attention non seulement sur les moyens pastoraux, mais sur le but que Jésus a assigné à son Eglise et sur l’esprit de l’évangélisation. Dans cette perspective, tout chrétien sérieux demeure très humble et cherche à s’ouvrir à l’Esprit Saint, et à l’ensemble de ses frères qui, de par le monde, apportent “aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel” (Lumen Gentium, 12).

3. C’est pourquoi nous devons souvent nous poser à nous-mêmes, et poser à nos chrétiens, les questions fondamentales: dans notre façon de faire, Jésus-Christ est-il annoncé à temps et à contretemps, dans le respect des personnes et des groupes, pour garantir l’authenticité de l’acte de foi dans la liberté, mais clairement et hardiment selon les dernières paroles du Christ à ses Apôtres: “Allez, de toutes les nations faites des disciples” (Matth. 28, 19-20). Dieu est-il vraiment prié comme Dieu, avec le souci de chercher sa volonté et d’y adhérer? La sainteté des personnes est-elle le premier objectif de la pastorale? La Vérité est-elle présentée, au prix de la croix et des renoncements? Les ministres du Christ ont-ils conscience de leur mission redoutable de parler et d’agir au nom du Christ? L’Eglise est-elle édifiée de façon solidaire, comme le Corps du Christ? Ceux qui prennent une position engagée dans l’Eglise, ceux qui y détiennent les moyens de communication sociale ou d’autres responsabilités, restent-ils ouverts à ce que pensent ou ressentent les autres chrétiens qui s’expriment moins, bien qu’ils soient peut-être majoritaires? Mesure-t-on avec un esprit de maturité la portée, les limites et toutes les conséquences des pratiques que l’on voudrait proposer aux autres membres de la communauté? Où en est la paix, l’unité, l’amour entre les disciples du Christ?

Chers Frères, devant les épreuves que traverse l’Eglise aujourd’hui - phénomène de la sécularisation qui risque de dissoudre ou marginaliser la foi, manque de vocations sacerdotales et religieuses, difficultés pour les familles de vivre le mariage chrétien -, il nous faut rappeler le besoin de la prière. Les grâces de renouveau ou de conversion ne seront données qu’à une Eglise en prière. A Gethsémani, Jésus priait pour que sa Passion corresponde à la volonté du Père, au salut du monde; il suppliait ses Apôtres de veiller et de prier pour ne pas entrer en tentation (Matth. 26, 41). Entraînons notre peuple chrétien, les personnes et les communautés, dans une prière ardente au Seigneur, avec Marie.

4. Pour nous permettre d’accomplir notre mission de Pasteurs, le Christ a voulu que nous ayons l’autorité nécessaire, au service de la vérité. Marcher en tête, conduire, indiquer le chemin, nous soucier qu’il reste ouvert à tous, tout en demeurant authentique, clarifier, apaiser, rassembler, tel est notre pain quotidien.

Le Concile disait, à propos des laïcs: “Qu’ils s’ouvrent à ces Pasteurs de leurs besoins et de leurs vœux avec toute la liberté et la confiance qui conviennent à des fils de Dieu et à des frères dans le Christ. Dans la mesure de leurs connaissances, de leurs compétences, et de leur rang, ils ont la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Eglise. Cela doit se faire, le cas échéant, par le moyen des institutions que l’Eglise a établies pour cela et toujours dans la sincérité, le courage et la prudence, avec le respect et la charité qu’on doit à ceux qui, en raison de leur charge sacrée, tiennent la place du Christ” (Lumen Gentium, 37). Dans le même esprit, la constitution “Lumen Gentium” continuait: Ils “doivent embrasser, dans la promptitude de l’obéissance chrétienne, ce que les pasteurs sacrés, en tant que représentants du Christ, décident au nom de leur magistère et de leur autorité dans l’Eglise” (Ibid.).

Oui, l’unité autour de l’Evêque est la condition sine qua non du statut du fidèle catholique. Et l’on ne peut prétendre être avec le Pape sans être aussi avec les évêques unis à lui, ni être avec les évêques sans être avec le Chef du collège des évêques.

Quant aux questions posées par les chrétiens, il faut accepter que, malgré la miséricorde qui doit toujours être de règle, reflétant la miséricorde de Dieu, certaines d’entre elles restent sans solution satisfaisante, parce que ce sont les données mêmes des problèmes qui l’empêchent. Je pense à certains cas de foyers divorcés, à certains cas de prêtres, à certaines situations de mariages mixtes. Il faut aider dans tous les cas à trouver une attitude spirituelle plus profonde qui témoigne à sa façon de la vérité.

Je ne veux pas m’étendre sur votre rôle vis-à-vis des prêtres, des laïcs, des religieux, puisque j’ai l’occasion de leur parler directement, devant vous. Mais pour les candidats au sacerdoce, j’encourage vivement ce que vous cherchez à faire pour éveiller des vocations: soyons convaincus qu’elles ne manquent pas, mais qu’en même temps ces jeunes, désireux de se donner au service exclusif du Christ et de son Eglise, cherchent une authentique formation. Les tentatives de “cléricalisation du laïcat” ou de “laïcisation du clergé” - pour désigner de façon abrupte certaines tendances - ne peuvent aboutir, aussi bien pour l’exercice du ministère, que pour l’éveil des vocations. La ligne claire tracée par Vatican II doit guider tous ceux qui ont la grave responsabilité d’éveiller les vocations. Et il en est de même évidemment pour la formation spirituelle, liturgique, pastorale - en même temps que théologique - que l’on doit procurer aux séminaristes, dans une communauté orientée tout entière et uniquement vers la vie sacerdotale, avec les exigences qui la caractérisent et auxquelles on ne saurait se soustraire. Nous venons d’évoquer ce problème. L’Eglise recommande toujours aux évêques diocésains de considérer les séminaires comme la pupille de leurs yeux.

5. Principes de l’unité de leur communauté diocésaine, les évêques sont, avec elle, les témoins de l’espérance chrétienne au milieu de tout leur peuple, afin que l’Evangile, proclamé et vécu, y apparaisse comme une Bonne Nouvelle, un salut.

La société de votre pays vit certainement déjà beaucoup de valeurs humaines et chrétiennes, que l’on a souvent évoquées ces jours-ci: l’ardeur au travail, la discipline largement consentie, la coresponsabilité civique, l’honnêteté, la prudence, l’accueil des étrangers, des pauvres et des réfugiés, la générosité pour le tiers-monde et les œuvres humanitaires, l’horreur de la violence, l’amour de la paix, le respect des autres dans leurs différences . . . Il appartient à l’Eglise, en s’appuyant sur ces valeurs, qui ont d’ailleurs leurs racines dans l’histoire chrétienne, de faire découvrir les motivations spirituelles et les exigences ultimes de ces comportements, d’en approfondir le sens, d’en élargir la portée. Et je sais, chers Frères, que c’est votre souci constant; un certain nombre de vos documents et interventions en témoignent, et encore tout récemment.

Vous invitez par exemple à passer de la philanthropie à la charité, de la sympathie face à la misère au respect de la dignité humaine et même à l’amour de l’homme, image de Dieu, à la reconnaissance du Christ qui veut être dans le plus petit des siens. A l’asile offert aux immigrés ou réfugiés, vous voudriez que l’on joigne la chaleur de la compréhension fraternelle, de l’amitié, de la coopération. Vous veillez à ce qu’on n’oublie pas, en ce domaine, les exigences de la justice sociale et les différents droits humains. Vous contribuez à ouvrir les esprits et les cœurs aux grands problèmes du monde et aux fléaux qui affligent d’autres milieux ou d’autres peuples: la faim, la drogue, les guerres fratricides. L’importance capitale de l’éducation des enfants et des jeunes vous fait rechercher, avec les parents, les moyens les plus aptes à l’assurer, non seulement par la catéchèse, mais par les écoles catholiques ou les autres moyens éducatifs. Enfin, vous demeurez très soucieux des valeurs familiales qui sont mises à rude épreuve, lorsque l’amour des fiancés ou des époux est vécu égoïstement, à la recherche du plaisir immédiat pour soi, sans engagement définitif envers la personne de l’autre conjoint et les enfants nés de l’union. Vous ressentez l’urgent besoin d’éduquer à cette fidélité comme à l’accueil généreux de la vie. Il serait contradictoire de chercher à porter secours aux sous-alimentés du monde, si on ne respectait pas chez soi la vie de l’enfant dans le sein de sa mère dès la conception, ou la valeur de la vie finissante jusqu’à la mort naturelle.

Toutes ces exigences éthiques ne sont pas toujours comprises et acceptées dans une société qui perd les raisons religieuses du respect de l’homme; elles peuvent même susciter des révoltes, ou des accusations d’intervention politique. Mais, en définitive, on appréciera le courage de l’Eglise quand on comprendra qu’elle défend dans toute sa profondeur la dignité de l’homme, sa liberté, son espérance. Vous savez qu’il faut pour cela montrer à l’opinion publique les grands enjeux humains qui sont impliqués. Et pour les chrétiens, il convient de ne jamais détacher ces exigences morales des conditions du progrès spirituel de l’homme, créé à l’image de Dieu, racheté par le Christ, et capable, avec la grâce et malgré ses faiblesses, de prendre le chemin escarpé des béatitudes qui est en fait le chemin de la paix, de la joie et de la vie.

Très chers Frères dans l’épiscopat, nous allons interrompre ici notre entretien pour rencontrer vos collaborateurs, les prêtres de vos diocèses. Je prie le Seigneur de vous inspirer et de vous fortifier dans votre magnifique mission dont je porte le poids avec vous. Que son Esprit Saint vous donne, comme aux Apôtres, le courage des témoins et l’espérance de ceux qui voient l’invisible!

 

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