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SYNODUS EPISCOPORUM de la Commission pour l'information de la "LÉvêque: Serviteur de lÉvangile de Jésus-Christ pour lEspérance du Monde" Le Bulletin du Synode des Évêques est uniquement un instrument de travail à usage journalistique et les traductions n'ont pas de caractère officiel. Édition française
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16 - 09.10.2001 SOMMAIRE TREIZIEME CONGREGATION GENERALE (MARDI 9 OCTOBRE 2001 - MATIN Aujourdhui, mardi 9 octobre 2001, à 09h00, mémoire facultative des saints Denis, Evêque et Compagnons, martyrs, et mémoire facultative de saint Jean Leonardi, prêtre, fondateur des Clercs Réguliers de la Mère de Dieu, en présence du Saint-Père, avec le chant de lHora Tertia, a eu lieu la Treizième Congrégation Générale, pour la continuation des interventions des Pères Synodaux en Salle sur le thème synodal LEvêque, Serviteur de lEvangile de Jésus-Christ pour lespérance du monde. Le Président Délégué du jour était S.Em. le Card. Bernard AGRE, Archevêque dAbidjan. A cette Congrégation Générale qui sest conclue à 12h45 avec la prière de lAngelus Domini, étaient présents 229 Pères. INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) Sont intervenus les Pères synodaux suivants:
Nous publions ci-dessous le résumé de leurs interventions: S.Exc. Mgr Norbert Wendelin MTEGA, Archevêque de Songea (Tanzanie) Le cri pressant des pays en voie de développement monte vers nous aujourdhui comme un appel à "soulager la pauvreté". Faisons en sorte que le cri de ces pauvres soit entendu par la communauté internationale et par lEglise. Ils crient pour demander un signe et un geste de paix, parce quils se trouvent dans une situation de désespoir et dimpuissance. La pauvreté est la cause fondamentale de bien de misères. Elle réduit lhomme à subir des traitements indignes, le met à la merci des manipulations des riches et des puissants, le prive de sa voix. Elle est la cause de maintes injustices. La pauvreté peut revêtir diverses formes et degrés. Pour nous, dans le Tiers Monde, la pire pauvreté est lignorance. Cela peut être lignorance de la foi et des valeurs humaines et morales, ou lignorance sous la forme dun analphabétisme total ou de connaissances limitées. Lignorance et lanalphabétisme sont un mal et une menace pour les pauvres dans ce siècle de globalisation et de technologie, parce que la compétition en fait des victimes. Les ignorants et les illettrés seront toujours plus marginalisés et oubliés, tandis que les personnes riches et éduquées prendront encore davantage en main les rennes du pouvoir économique, social et politique. Les pauvres deviendront plus pauvres, les riches plus riches. Seuls les riches fréquenteront les écoles supérieures et les universités, trouveront du travail, contrôleront léconomie, entreront en politique; et au moment des élections, seules les personnes riches et éduquées auront la possibilité de mener une campagne électorale et de gouverner. Espérons que cela narrivera pas dans nos diocèses, parce que lEglise aussi peut se trouver en danger de voir diminuer les vocations à la vie religieuse et au sacerdoce dans les familles, dans les tribus ou parmi les personnes plus riches et les mieux éduquées. Le moment viendra où les pauvres, se voyant privés de voix et de défense, seront contraints de réagir contre ceux qui sont riches est éduqués. Cela portera à des conflits violents. Lignorance et lanalphabétisme parfois ont été la cause directe ou indirecte des conflits et dun violent fanatisme dans certaines sociétés. Dautres fois, ces conflits étaient dus aux mesures iniques et discriminatoires relatives à léducation et à loctroi des services sociaux aux citoyens dun même pays. Comme évêques, nous devons porter lespérance dans le monde des personnes pauvres et ignorantes. Nous devons investir dans léducation et, partout où cela est possible, coordonner nos efforts avec ceux de nos gouvernements. Comme Frères dans le Christ, unissons nos efforts et nos ressources pour nous affermir lun lautre dans laccomplissement de notre mission de répandre lamour du Christ à travers de léducation des pauvres. Nous devons défendre leurs droits, la justice, la dignité et légalité. Ils ont faim de vérité, de connaissances et déducation. Ils souffrent à cause de la discrimination et de la dégradation de leur milieu. Ils ont besoin de la foi et de la Doctrine sociale de lEglise pour acquérir la vérité qui les rend libres. Ils ont besoin de former leur conscience. Ils ont besoin dune bonne éducation séculière, qui les soutienne et leur rende leur dignité. Nous remercions les dicastères et les autres organisations dassistance pour le soutien donné à léducation dans nos pays de mission. Nous devons remercier les Conférences épiscopales dEurope, des Etats-Unis et dAustralie pour leur aide économique à cette fin. Le mois prochain, la Conférence épiscopale de Tanzanie remettra des diplômes en communications sociales - les premiers du pays - aux 35 premiers étudiants entièrement soutenus par la Conférence épiscopale italienne. Nous remercions la CEI et lEglise en Italie. La Conférence épiscopale allemande et le gouvernement allemand sont en train de financer des cours de diplôme dans la nouvelle université et depuis dix ans ils envoient de largent à travers notre Commission Chrétienne pour les Services sociaux, afin de soutenir lEglise en Tanzanie dans un programme oecuménique très sérieux pour améliorer léducation et les services éducatifs et sanitaires dans tout le pays. A vous, mes Frères dans lEpiscopat, et aux fidèles de vos diocèses, nous disons merci. Je vous en prie, continuez à nous soutenir. Au nom des pauvres, nous lançons un appel pour une aide encore plus grande. De notre côté, nous nous engageons à consacrer notre vie aux pauvres, en suivant lexemple de notre Seigneur Jésus-Christ, le Bon Pasteur. [00210-03.06] [in170] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Jesús E. CATALÁ, Evêque dAlcalá de Henares (Espagne) Le Concile Vatican II a décrit le ministère épiscopal dans la perspective du triple "munus": denseignement, de sanctification et de gouvernement, dont lexercice concret comporte une grande variété de tâches que lévêque doit affronter dans son diocèse. Cette vaste gamme dactions concrètes peut le porter à la dispersion dans lexercice de son ministère, dans la mesure où on demande de lui tant dactions diverses. Une contribution pour mieux focaliser le ministère peut être de considérer lévêque comme "témoin de Jésus-Christ", mission qui est à la base de lexercice du triple "munus" épiscopal. Le décret Christus Dominus (11) nous rappelle que "les évêques sappliquent à leur charge apostolique comme des témoins du Christ", en accomplissant le mandat que leur a confié le Seigneur dêtre ses témoins "à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusquaux extrémités de la terre" (Ac 1, 8). Selon les Actes des Apôtres, la condition pour appartenir au groupe des Douze est davoir été témoin du Ressuscité (cf. Ac 2, 32; 3, 15; 13, 31) et davoir vécu avec Lui, à partir du baptême de Jean jusquau jour de son ascension au ciel (cf. Ac 1, 22). En tant que successeurs des Apôtres, les évêques ont la mission dêtre des témoins du Ressuscité. Il sagit fondamentalement dêtre témoin de "Quelquun". Aux témoins de Jésus, il est demandé à plusieurs reprises de rendre témoignage devant les autorités et les juges, selon la perspective que Jésus avait annoncée aux Apôtres (Mc 13, 9; Mt 10, 18; Lc 21, 13). Les souffrances supportées pour témoigner Jésus portent à être heureux dans lespérance (cf. Rm 12, 12). Saint Cyprien, évêque de Carthage, dans une lettre à son frère Cornélius, évêque de Rome, écrit: "Il nest pas possible dexprimer combien fut grande ici notre joie et notre allégresse en apprenant votre victoire et votre force: comme tu as été à la tête de tes frères pour confesser le nom du Christ et comment ta confession, à la tête de ton Eglise, a été, à son tour, affermie par la confession des frères" (Cyprien, Lettre 60, 1). La parole peut convaincre, mais lexemple entraîne. Le témoignage des frères aînés dans lépiscopat est un aiguillon pour les évêques plus jeunes. [00224-03.03] [in171] [Texte original: espagnol] S.Exc. Mgr Michel-Marie-Bernard CALVET, S.M., Archevêque de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) Je voudrais seulement évoquer ici quelques aspects de la mission de lévêque qui ressortent plus particulièrement dans un contexte si singulier, caractérisé par un peuplement faible dilué dans un espace immense. Nos Eglises sont jeunes, dans tous les sens du terme, elles sont généralement à taille humaine, comme le sont les populations de toutes ces îles où personne ne peut passer inaperçu. Lévêque est connu de tous, la permanence de sa fonction renforce encore limpression quil fait personnellement partie du paysage, comme les responsables coutumiers. A la différence de ceux-ci, il vit sa responsabilité dans une solitude de fait, les évêques voisins sont à des milliers de kilomètres. Avec ses prêtres, les religieux, les catéchistes et les autres laïcs engagés, il veille à lunité de la portion du peuple de Dieu qui lui a été confiée. Le service de la Parole de Dieu prend souvent une dimension oecuménique ou même plus large encore, surtout en cas de crise sociale ou politique. Il doit veiller aussi à lunité de lEglise dans sa dimension Universelle, lattachement filial au Successeur de Pierre, est spontané dans nos diocèses. La collaboration avec les évêques dans un esprit de collégialité est un soutien très important pour nous tous, elle s'exerce au moins à 4 niveaux: -la Conférence épiscopale malgré les distances et les différences culturelles, -les régions géographiques ou linguistiques à lintérieur de la Conférence épiscopale, -les Provinces ecclésiastiques lorsquelles ont une base réelle et suffisante, ce qui est très souhaitable, mais malheureusement pas toujours le cas, -les liens avec dautres conférences épiscopales, en particulier dans le cadre de la Fédération des Conférences Episcopales dOcéanie. Ainsi, vivre une ecclésiologie de communion, tant à lintérieur quà lextérieur du diocèse, conduit à une tension pratique qui fait partie de la vie, léquilibre est à retrouver en permanence. L 'utilisation rationnelle des moyens modernes de communication a changé nos façons de travailler ensemble et elle a rendu possible ce qui était impensable au début de mon épiscopat il y a seulement 22 ans. Pour terminer, au nom de mes confrères des îles dOcéanie, je voudrai rappeler ici, une expérience inoubliable où lEglise qui est en Océanie a fait lexpérience de la collégialité "cum Petro et sub Petro": Nous, les lointains, nous navons pas été oubliés ni laissés de côté par vous, Très Saint-Père, lorsque vous avez décidé quau nombre des Synodes Continentaux, il y aurait aussi lOcéanie. Ce Synode pour lOcéanie où furent convoqués la totalité des évêques en activité des quatre Conférences Episcopales de la région (Australie, P-N-G et îles Salomon, N-Z. et C.EP AC) fut une expérience inoubliable de collégialité pour les participants, mais aussi un temps fort de participation ecclésiale pour les nombreux fidèles, prêtres, religieux et laïcs dOcéanie, qui avaient étudié les Lineamenta. Lattente est grande maintenant, dans notre région, du document qui devrait nous présenter les fruits de ce Synode. [00212-03.04] [IN173] [Texte original: français] La vraie réforme de lEglise et la réforme vraiment catholique de lépiscopat ont toujours été de pair dans lhistoire de lEglise. Y compris à notre époque, celle de Vatican II. Et avec une insistance particulière. Un des grands centres de gravité des enseignements conciliaires a été la Théologie de lEpiscopat et le renouveau canonique et pastoral de la figure et du ministère de lévêque dans lEglise; à travers la doctrine de la collégialité épiscopale, mais aussi, et avec un sens aigu de lactualité historique, en mettant laccent sur le principe de la sacramentalité de lorigine, du fondement et du contenu du ministère épiscopal. Trente-six ans après, nombreux sont les fruits du développement théorique et pratique de la collégialité dans le cadre des réalités structurelles. On peut se demander si la même chose a eu lieu pour le principe de la sacramentalité dans le cadre des réalités vivantes: dans la croissance en sainteté de tous les membres de lEglise, dans leur effort renouvelé et dévouement apostolique et missionnaire et aussi dans lévangélisation et la sanctification des réalités temporelles. La réponse à cette question constitue le principal défi de lactuel Synode. Cette réponse ne peut pas laisser de côté un élément essentiel: la crise de la foi, largement répandue dans les pays dancienne tradition chrétienne, qui ne sarrête pas aux portes de la communauté chrétienne et "se globalise" elle aussi. Cette réponse devra passer à travers le service de lévêque à lEvangile de Notre Seigneur Jésus-Christ pour lespérance du monde, en lannonçant, en lenseignant et en le montrant en "témoin authentique" à tous: prêtres, consacrés, laïcs, théologiens et opinion publique. Ce service ne sera possible pour lévêque que sil cultive lamour personnel pour Jésus-Christ, basé sur la prière de toute lEglise, et notamment des contemplatives comme sainte Thérèse de Jésus et ses deux filles, sainte Thérèse de lEnfant-Jésus et sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein. "Le chrétien du futur sera mystique... ou ne sera pas chrétien", Karl Rahner. [00223-03.03] [in174] [Texte original: espagnol] S.Em. le Card. Miloslav VLK, Archevêque de Prague (Republique Tcheque) 1. Dans la table des matières de lInstrumentum laboris, lon retrouve plusieurs fois les paroles "ministre", "ministère", "serviteur", "service". Cest un mot clé qui veut être un message de ce Synode. Lattitude existentielle du service est le style de vie qui fait de la mission de lEvêque un reflet cohérent de Jésus, du Serviteur de Dieu. Il nest pas, en effet, venu pour être servi, mais pour servir (cf. Mc 10, 45) et révéler ainsi la vie de la Trinité. Il a appelé les apôtres à le suivre sur cette voie: "Viens, suis-moi". Une telle vocation résonne dans lexhortation renommée de lEpître aux Philippiens: "ekénosen", il sanéantit lui-même (cf. Ph 2, 6-8). Un modèle de pro-existentia. Une summa du service. Quel splendide modèle dévêque-serviteur! "Ayez entre vous les mêmes sentiments..." (cf. Ph 2, 5). 2. Cette réalité de lévêque-serviteur ne peut se comprendre de façon individualiste comme si lévêque était une espèce d"entrepreneur privé". Dans la réalisation de son devoir, il est lié à ceux quil sert et, avant tout, au Pape et aux autres évêques pour la collégialité. En parlant à un groupe dévêques, Jean-Paul II a déclaré: "Le Seigneur Jésus (...), na pas appelé les disciples à une séquelle individuelle, mais indistinctement personnelle et communautaire. (...) Une annonce renouvelée de lEvangile ne peut être cohérente et efficace, si elle nest pas accompagnée par une robuste spiritualité de communion" (Oss. Rom., 17.2.95). Dans la vie de lévêque, ces deux réalités, son ministère et la spiritualité de communion, sont donc étroitement liées. Lattitude personnelle dêtre serviteur et le devoir primaire de construire la communion à travers le ministère marchent main dans la main. Cest pourquoi, lévêque "tend à favoriser et à garantir la présence active et sanctifiante du Christ au milieu de son Eglise" (Instr. Lab., n°51). Cette priorité de la communion est un signe des temps reconnu par les Papes et par lenseignement ecclésial, et confirmé par lEsprit à travers la floraison de nouveaux Mouvements. Avec leur vie radicalement évangélique, ces Mouvements sont engagés à répandre à tous les niveaux de lEglise et de la société, un esprit de communion. 3. Beaucoup dentre nous ont reçu une éducation individuelle ou individualiste, et nous sentons à présent ces défis: être ministres dans le style de la kenosis, constructeurs de la communion avec une spiritualité non seulement individuelle, mais personnelle et communautaire. Ceci demande un exercice, une "formation continue" aussi pour les évêques. 4. En véritable servante du Verbe, Marie incarne en elle la "proexistence" totale et est ainsi le modèle des ministres de lEvangile. Quelle soit notre Hodighitria, celle qui nous indique la voie. [00213-03.03] [in175] [Texte original: italien] S.Exc. Mgr Georges Edmond Robert GILSON, Archevêque de Sens (France) 1°) Le Concile Vatican II a manifesté lurgence de lengagement prophétique de lEvêque et du Collège episcopal: annoncer lEvangile est notre priorité. Il nous est confie la charge dêtre les "vigiles de la Foi chrétienne". Mais le magistère ne peut sexercer que dans un climat de "bienveillance". Les apôtres que nous sommes, doivent dabord sengager à rencontrer lautre en tant quautre. Nous ne sommes pas les religieux du Livre, mais les croyants en Celui-là qui est la Parole de Dieu. 2°) Aujourdhui dans notre pays de France, il est des lieux et des milieux dans lesquels lEvangile est ignoré. Jésus-Christ est un étranger! Il faut des évangélisateurs. Prenons un exemple: je suis lEvêque-Prélat de la Mission de France, communauté de prêtres séculiers qui pour la grande majorité sont "prêtres au travail professionnel". Il leur faut trouver le chemin de la rencontre et du dialogue. Il leur faut risquer un partage quotidien et accueillir la part de vérité qui nourrit lautre, le prochain non-chrétien, dans son existence intime. Dieu précède le témoin de lEvangile. 3°) Le temps de la prière et de la vie déquipe missionnaire permet le travail dintelligence de la Foi et la recherche théologique qui sefforce de dire la Foi de toujours dans les langues et les cultures daujourd'hui... C'est ici quintervient la responsabilité propre de lEvêque. Il devient lartian de la Foi vécue dans la fidélité au Message. Le service du magistère épiscopal doit avant tout, se réaliser par un travail daccompagnement, découte, de soutien, de questionnement, délaboration, de proposition, de discernement, de ressourcement... avec et auprès de ceux que lEvêque envoie en mission dapôtres. C'est eux qui redonnent à lEglise sa capacité concrète de manifester la pertinence théologique et anthropologique des Mystères chrétiens. LEvêque est apôtre avec eux. [00214-03.03] [IN176] [Texte original: français] La question oecuménique nest pas accessoire; elle se pose au centre de lactivité pastorale de lévêque. Lengagement oecuménique est un des grands défis du début du nouveau millénaire. Le fruit le plus important du dialogue oecuménique de ces dernières 35 années, est la fraternité retrouvée de tous les chrétiens. Mais, aujourdhui, nous nous trouvons devant de nouveaux défis. Nous nous rendons compte que le chemin oecuménique sera probablement encore long et difficile. Nous devons réfléchir sur la façon dont nous pouvons structurer lactuelle période intermédiaire avec responsabilité. Nous pouvons encore nous réunir autour de lunique cène du Seigneur, mais nous pourrions déjà faire ensemble beaucoup plus que ce que nous faisons habituellement: 1. Oecuménisme de vie. Non pas dans le sens de quelque chose qui sajoute à lactivité oecuménique, mais dun oecuménisme de vie quotidienne. 2. Réception et formation. Si les valables résultats des dialogues oecuméniques étaient perçus partout, ce serait déjà beaucoup. Ceci demande une formation oecuménique pour les laïcs, pour les prêtres et aussi pour les évêques. 3. Oecuménisme ad intra. Nous devons réaliser la spiritualité de communion dabord en nous-mêmes et faire devenir notre Eglise accueillante envers les autres Eglises et Communautés ecclésiales. Nous devons donc créer un meilleur équilibre dans la communion entre les Eglises particulières et lEglise universelle. 4. Loecumène comme engagement spirituel. Nous ne pouvons pas "faire" ou organiser lunité; lunité est un don de lEsprit. Nous devons être oecuméniquement unis dans notre prière pour lunité afin que descende sur nous lEsprit de Dieu et que se produise une nouvelle Pentecôte. [00211-03.03] [in172] [Texte original: italien] S.Exc. Mgr Francisco VITI, Archevêque de Huambo (Angola) Illumines par la foi, nous pouvons dire que notre vocation fondamentale et universelle, c'est l'acceptation reconnaissante du don miséricordieux de cette filiation divine adoptive dans le Christ et de cette fraternité entre nous. Une fraternité sans frontières, qui ne vient ni du sang, ni de la volonté de l'homme, ni d'une option sociale, mais plutôt de Dieu Lui-même. Le service de l'Evangile pour lespérance du monde est, sans doute, celui de la fraternité et de la solidarité dans la famille humaine. Nécessaire au salut éternel, accessible à tous les hommes et femmes de bonne volonté, le chemin de la filiation divine adoptive est inséparablement lié à celui de la fraternité. En effet, dans sa liberté souveraine, le Seigneur a voulu que ceux qui aiment son Nom aiment également Son image. La lecture de la Bible nous fait voir que, dès le début, le Dieu de la création se présente comme Dieu pour l'homme et avec l'homme. L'ayant créé à son image Il a fait de lui son premier amour sur la terre, la valeur numéro un du monde. LApôtre saint Paul présente le Sauveur du monde comme notre paix. Et la paix, nous le savons bien, c'est vivre-ensemble et agir-ensemble. Elle est acceptation réciproque et reconnaissance mutuelle, dans légalité de la dignité humaine. La paix est communion des coeurs unis dans la conscience d'une seule origine et dans l'effort concerté pour monter au sommet d'une seule destinée dans le temps présent, aussi bien qu'au-delà du temps, dans léternité. Je parle de la paix intégrale, celle des enfants de Dieu. Elle est solidarité fraternelle que le Seigneur nous a gagnée sur le trône de la croix. Et quoi de plus contraire à la paix que de faire la guerre pour en finir avec la guerre? La guerre c'est la mort, c'est de la séparation, elle ne bâtira jamais le vivre-ensemble et moins encore l'agir ensemble. La paix est dialogue, c'est lécoute réciproque et patiemment reprise, comme nous le dit Jean-Paul II dans ses Messages pour les Journées Mondiales de la Paix, tout spécialement dans celui de 1985, intitulé: SI TU VEUX LA PAIX VA AUX PAUVRES. Le dialogue fait partie de la sagesse des nations et révèle le sens de l'histoire. Pour illustrer le bien-fondé de cette affirmation, j'attire votre attention sur le document que je viens de citer. Le Saint Père fait référence à 150 conflits armés dans l'après-grande guerre mondiale. Ils n'ont pas conduit à la justice et moins encore à la paix. Pour faire la paix, les belligérants ont du entrer en dialogue. Dès lors, quoi de plus contraire à la paix que la pratique de l'exclusion de l'adversaire et le refus du dialogue. Pour ceux qui veulent pérenniser la guerre, il y aura toujours des prétextes contre l'adversaire. Pourtant, des pays entiers vont être condamnés au dépeuplement, et des libertés fondamentales vont saliéner dans les mains des plus forts, mettant de grandes multitudes à la remorque de l'histoire. Dans un chapitre intitule «The Wealth of knowledge», un historien de léconomie écrivait: «Institutions and culture first ; money next; but from the beginning and increasingly, the payoff was to knowledge», c'est-à-dire, institutions et culture d'abord; l'argent après: mais ce qui rapport à la longue, c'est la connaissance. Nous touchons ici un point névralgique de la dignité des peuples, tout aussi que de la Paix mondiale. En effet, léducation conditionne le progrès. Celui-ci est synonyme de Paix. Au nom des pauvres et de la solidarité évangélique, je vous pris, frères du monde «developpé»: venez à notre aide. Edifions ensemb1e la Paix-Progrès, dans la fraternité solidaire. Merci ! [00215-03.03] [IN177] [Texte original: français] Mon intervention se réfère ici au chapitre II, nos 35 et suivants, de lInstrumentum Laboris, et surtout aux images ecclésiales de lEvêque inspiré à limage du Christ. Il serait inutile de ma part vouloir tenter délaborer les images de lévêque dans lEglise, vu que celles-ci sont entièrement inspirées à limage du Christ. Cest ce que fait, en effet, lInstrumentum Laboris dans le chapitre cité ci-dessus. Je voudrais par contre souligner que la pluralité dimages du Christ, comme nous le voyons dans le Nouveau Testament, provient de la réalité de Sa personnalité et des différents rôles quIl a remplis dans la mission de rédemption confiée par son Père. La conclusion est claire. Même si limage de lévêque dans lEglise est enracinée dans sa vocation divine au ministère épiscopal et est décrite en ligne avec limage de Jésus-Christ, elle est ensuite concrètement modelée par les rôles quelle remplit en accomplissant un tel ministère. Nous devrions, donc, distinguer limage idéale quil devrait projeter de limage effective quil acquiert dans lexercice de son ministère. LInstrumentum laboris nous donne certainement, et justement, limage idéale de lEvêque dans lEglise. En dautres mots, il décrit la nature et la mission du ministère épiscopal dans Eglise, comme il a été projeté dans léconomie du salut. Dans ce contexte, un épisode me revient à la mémoire. Un jour, il y avait un funéral. De nombreux discours funèbres ont été tenus et certains exaltaient le mort avec des termes hautement élogieux. Au terme de ces discours, la femme du mort était tellement confuse quelle a demandé à son fils de contrôler que la personne allongée dans le cercueil soit vraiment son père. Dans leffort deffectuer le renouvellement de notre ministère épiscopal, il est important et nécessaire de découvrir quelle est vraiment limage de lévêque qui est ressortie concrètement dans le courant de lhistoire du ministère épiscopal dans lEglise, et si elle a été déformée. Si nous découvrons un désaccord entre celle idéale et celle réelle, cest le moment de concentrer toute notre attention sur les méthodes et les moyens dont nous disposons pour éliminer lanomalie. Dans ce contexte, peut-être, nous ferions bien de regarder le passé et de vérifier attentivement si les rôles que les évêques ont rempli, ou qui leur ont été imposés, ont déformé limage originelle quils auraient dû avoir dans lexercice de leur ministère épiscopal, comme cela leur avait été confié par Jésus-Christ lui-même ou comme cela fut établi par les Apôtres lors de la formation des Eglises et des communautés apostoliques. Un exercice qui est, en particulier, celui denseigner et de baptiser avec une autorité divine toutes les nations (Mt 28, 18 ss.), deffectuer leur ministère dans lamour de Jésus (Jn 21, 15 ss.), de paître le troupeau de Dieu plutôt à travers lexemple de vie quen exerçant son propre pouvoir (1 P 5, 1 ss.), en cultivant les vertus chrétiennes dans une vie de Foi (1 Tm 5, 1 ss.). Cela vaut également la peine de vérifier si nous nhéritons pas par hasard, dans lEglise, certaines images déformées du ministère épiscopal, modelées par des facteurs culturels et socio-politiques qui ont influencé lorganisation institutionnelle de lEglise dans de nombreuses parties du monde. En analysant limage de lévêque telle quelle est modelée dans lexercice de son ministère épiscopal, nous pourrions souligner le rôle significatif que notre peuple revêt dans ce processus. En effet, ses conceptions, ses convictions et ses perceptions ont une influence considérable sur le processus de formation de limage de lévêque. Le rôle de lévêque pour et au milieu du peuple doit être important pour ce peuple, aussi bien pour sa vie sur terre quaprès. En ce qui concerne lInde, notre peuple, quelque soit sa race, sa langue ou sa religion, entretient une image de lévêque qui est celle dun homme de Dieu, doué dune grande puissance spirituelle, un homme que nous pourrions définir plein dEsprit, très au-dessus des choses matérielles, capable de dominer la force et les attractions, qui se détache nettement comme témoignage constant de la présence du divin dans le monde et pour le monde; une image qui nest fidèle quà Jésus-Christ et qui est pourtant accessible à ses disciples qui ont reçu en abondance lEsprit Saint et ses dons puissants. [00216-03.03] [in178] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Victor Adibe CHIKWE, Evêque dAhiara (Nigeria) En maints endroits du monde, et en particulier dans les Eglises les plus anciennes de lOccident, on assiste à une forte diminution des vocations sacerdotales et religieuses. Ailleurs, le nombre des jeunes qui se sentent appelés au sacerdoce est en augmentation. Beaucoup qualifient ce phénomène de "boom des vocations". Les pays du tiers monde, où cette croissance prévaut, ont un taux élevé de natalité. Le motif de cette augmentation nest pas seulement liée à la pauvreté ou au manque de travail, comme certains pourraient le croire. Dans ces régions, on trouve de nombreuses vocations dans les familles des couches moyennes. Et dans tous les cas, le Christ a recruté ses apôtres dans les milieux humbles de la société. Les persécutions des premiers chrétiens ont contribué à la diffusion de lEvangile. De même, Dieu peut se servir des problèmes des réfugiés et des difficultés que connaissent les pays pauvres pour pourvoir aux besoins spirituels des Eglises les plus anciennes. Il est douloureux pour un évêque de repousser un grand nombre de vocations authentiques uniquement parce quil nen a pas besoin. LEglise, considérée comme famille de Dieu, devrait se réjouir des dons de ses membres et en tirer parti. Les évêques des régions où il existe un manque de vocations devraient se sentir libres de sadresser à leurs frères dans lépiscopat là où les vocations sont nombreuses, pour demander leur aide, et en même temps les aider à former ces prêtres. Ce serait une façon de mettre réellement en pratique la communion et la coopération dans la mission. A ce propos, Ad gentes, Redemptoris missio et Ecclesia in Africa sont très clairs. Ils ne doivent pas se laisser dissuader par le fait que certains prêtres refusent de rentrer dans leur diocèse après avoir étudié en Europe et en Amérique du Nord, ou connaissent des problèmes. Il ne faut pas perdre de vue les nombreux prêtres provenant des pays de mission qui sont missionnaires dans dautres pays du tiers monde, en Afrique, en Asie et dans les îles des Caraïbes, en vivant des conditions difficiles. Dans les moyens de communication, il existe une tendance à perdre le sens des proportions en parlant des problèmes des prêtres dans les territoires de mission, en les généralisant trop souvent. Cela ne fait pas de bien à limage de lEglise; au contraire, cest une tentative calculée pour ridiculiser lEglise et sa discipline du célibat. Tout en nexcusant pas le mauvais comportement de certains prêtres en Afrique et ailleurs, il faut réaffirmer avec force quil existe un très grand nombre de prêtres qui mettent en pratique les conseils évangéliques et rendent témoignage à la foi. [00217-03.03] [in179] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Paul K. BAKYENGA, Archevêque de Mbarara (Ouganda) Je donne mes réflexions inspirées par les numéros 24, 96 et 141 de lInstrumentum Laboris. Le numéro 24 déclare: "Le futur de lEglise du troisième millénaire se présente progressivement comme une décentralisation de la présence des catholiques vers les pays de lAfrique et de lAsie où, comme en Amérique latine, fleurissent de jeunes Eglises, remplies de ferveur et de vitalité, riches en vocations sacerdotales et religieuses qui apportent souvent leur aide au manque de forces vives enregistré en Occident". Il sagit dune déclaration prophétique qui donne une grande espérance à lEglise. Alors que le vieil arbre peut voir sa vitalité diminuée, la vitalité de ses jeunes jets est, ou devrait être, une raison de se réjouir, car cest de ses graines que les jeunes poussent. Les engagements missionnaires des Eglises de lOccident au cours du millénaire qui vient de se terminer sont lentement en train de porter des fruits pour le Royaume de Dieu. Pour ne pas permettre aux oiseaux maraudeurs de lair de moissonner là où ils nont pas semé, les jeunes qui représentent plus du 60% des populations de ces pays, doivent recevoir une aide particulière. Ils représentent le futur de lEglise et de lhumanité. Un ministère de lespérance ne peut pas mieux faire que de construire le futur avec ceux auxquels le futur a été confié. Investir dans la jeunesse, investir dans les jeunes, investir dans les jeunes Eglises pourrait être une des priorités de toute lEglise comme Famille de Dieu, pour le troisième millénaire. Il y a pourtant un nouveau phénomène qui touche les populations de ces jeunes Eglises et leurs jeunes populations. Il y a la menace du Sida pour lequel il nexiste pas encore de soins. Les jeunes populations de ces jeunes Eglises sont particulièrement touchées par cette maladie. Il existe une génération dorphelins qui sont en train de perdre lespérance dans la vie après avoir perdu leurs parents en raison de la pandémie du Sida. Tels que des brebis sans un pasteur, un nombre dorphelins, à qui il manque une aide de la part de leurs parents, tournent leur regard vers les sectes millénaristes qui exploitent leur crédulité, avec de terribles conséquences, comme cela est arrivé à Kanungu, dans le sud-ouest du Soudan, en mars 2000. Dans lactuelle situation, lEvêque, attentif à sa fonction de Père et de Défenseur des Pauvres, doit être proche de ces orphelins pour quils puissent au moins acquérir des capacités utiles pour leur vie future. Comme le boiteux à la porte du Temple (Ac 3), ces orphelins regardent dans notre direction alors que nous montons au Temple et dans celle des Eglises. Comme à lépoque de Pierre et Jean, cela donnerait de lespérance à ces jeunes, et spécialement aux orphelins, si nous pouvions leur dire: "Regardez-nous! Nous ne possédons ni or ni argent, mais nous avons Jésus qui est plus grand queux". Le Successeur de Pierre nous a dit au nom de Jésus: "Duc in altum". Investissons donc dans la jeunesse, investissons dans les jeunes Eglises. Elles grandiront bientôt et suniront à nous dans la glorification de Dieu. [00218-03.02] [in180] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Marcello SEMERARO, Evêque dOria (Italie) La communion des évêques a une valeur immense, y compris par rapport à la tâche dannonce et de communication de lEvangile pour lespérance du monde assignée par le Pape comme thème central de réflexion pour cette assemblée synodale. Je voudrais souligner en particulier que la première forme de communication et dannonce de lEvangile est, justement, la communion. Entre communion et communication, il existe en effet un lien très étroit, déjà perçu et décrit par saint Thomas dAquin (comme le montre létude de ses lemmes communio / comunicare / communicatio effectuée à laide de lIndex Thomisticus du P. R. Busa S.J.), qui est aujourdhui mise en grande évidence par les études anthropologiques et les sciences de la communication. La communication, en effet, nest pas seulement transmission dinformations et de nouvelles, mais, à un niveau ontologique plus profond, ouverture et don de soi à lautre. Cest-à-dire communion. On peut appliquer tout ceci au niveau qui est propre à la vie de lEglise et le référer à la tâche, confiée par Jésus à ses Apôtres, dannoncer lEvangile à toutes les créatures jusquaux extrémités de la terre. Je voudrais simplement souligner que lon annonce lEvangile non seulement par la parole, mais aussi par la communion. Pour mexpliquer, je voudrais citer un passage de la "Règle sans cachet" de saint François dAssise, dont la figure si informée de la vie apostolique a déjà été évoquée dans cette Assemblée. Ce texte dit notamment: "Les frères qui se rendent parmi les infidèles peuvent se comporter entre eux de deux manières. Lune est quils naient pas de litiges ou de disputes, mais soient soumis à cause du Seigneur à toute institution humaine (cf. 1P 2, 13) et confessent dêtre chrétiens. Lautre est que, lorsquils voient que cela plaît au Seigneur, ils annoncent la parole de Dieu..." ( chap. 16). Cette norme franciscaine, qui met laccent sur la force évangélisante de la fraternité, peut être appliquée aussi, je crois, à la communio episcoporum, et je voudrais le faire en utilisant une expression de Paul VI, qui me semble vraiment pertinente: quand "opèrent concorde et unité", la collégialité épiscopale lui apparaît comme "insufflée par le souffle de lEsprit Saint, pour rendre témoignage du Christ et de son Evangile, afin de poursuivre dans le monde lélan missionnaire de la Rédemption, et irradier la vérité qui, partie du coeur du Père, a brillé sur le visage du Christ... (cf. 2Cor, 4, 6)" (Alloc. In questa fase du 24.05.1976). [00219-03.03] [in181] [Texte original: italien] S.Exc. Mgr Denis WIEHE, C.S.Sp., Evêque coadjuteur de Port Victoria (Iles Seychelles) 1) Sainteté et ministère épiscopal Jai été consacré évêque tout récemment, le 15 août, et en entamant mon ministère, ce qui me stimule le plus est le témoignage de tous ceux qui nous ont précédé comme successeurs des Apôtres. En réfléchissant et en méditant sur la vie de nos prédécesseurs, je suis frappé par un fait: ils grandissent en sainteté à mesure quils accomplissent leur tâche denseigner, de servir et surtout daimer le Peuple de Dieu auprès duquel ils ont été envoyés. Cest à travers lexercice de notre ministère, et pas en-dehors de lui, que nous nous sanctifions. Et pendant que nous nous sanctifions, nous entrons chaque jour, chaque année un peu plus pleinement dans le ministère qui est le nôtre. Naturellement, nous devons nous réserver un peu de temps libre pour la prière et pour notre formation permanente, pour recentrer notre vie sur le Christ, unique et seul Bon Pasteur. Il nous rend à notre troupeau revigorés, et nous rappelle comme Lui-même a inlassablement pris soin du Peuple dont il avait pitié, parce que cétait un troupeau sans berger. 2) Ministère participé Nous lisons au chap. 18 de lExode, que sur le conseil de son beau-père, Moïse choisit 70 anciens pour laider dans la tâche de pourvoir aux nécessités du peuple de Dieu. Peut-être est-ce la première référence à ce que nous appelons aujourdhui le "ministère participé". A mesure quaugmente la demande qui nous est faite de temps et de ressources, tous deux limités, dans un monde chaque jour plus complexe, peut-être que, à limage de Moïse, nous devrions accorder plus dattention à ce modèle participatif de ministère, non seulement du point de vue pratique, mais aussi pour des raisons plus ecclésiologiques: dautres, quils soient ministres ordonnés ou institués, partagent notre ministère pastoral et doivent être associés à lui. 3) Conférences épiscopales Mon diocèse, Port-Victoria dans les Iles Seychelles, est un diocèse insulaire. Comme beaucoup dautres diocèses similaires, il est petit et les ressources humaines y sont limitées. Dans cette situation, laide des autres évêques de la Conférence épiscopale est dune importance vitale. Le partage entre évêques, le soutien réciproque, ainsi que la collaboration concrète sur des projets spécifiques sont essentiels pour développer la vie de lEglise dans notre région du monde. Le développement des Conférences épiscopales dans lEglise, à partir du Concile Vatican II, est une bénédiction, et cest avec un grand intérêt que je prendrai part au débat entrepris dans ce Synode sur leur développement et leur statut spécifique comme expression de la collégialité des évêques. [00220-03.02] [in182] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Pablo Jaime GALIMBERTI DI VIETRI, Evêque de San José de Mayo (Uraguay) A propos du ministère de gouvernement de lévêque, lInstrumentum laboris (n. 117 et ss.) dit: "Une des formes par lesquelles sexprime la charité pastorale est la compassion, à limitation du Christ". Il sagit dune compassion intelligente, qui "ne peut être séparée de la vérité du Christ", ni affranchie de la "loi canonique de lEglise". Lautorité, selon lEvangile, embrasse une double dimension, maternelle et paternelle. La dimension maternelle correspond à une capacité dempathie, et la dimension paternelle consiste dans la capacité de présenter la vérité, de proposer des parcours et détablir des règles de conduite. Jésus se fit "proximité" du Père. "Abba" est la synthèse la plus haute dune grâce que nous, les disciples du Christ, osons balbutier. Cest lEvangile de lEspérance la plus proche et la plus pleine, qui fait exulter de joie lâme vide et ennuyée, submergée par la nausée ou "divertie" par les mirages de la société de consommation. Dans cette "société sans père" où existent de multiples situations d"abandon", le thème de notre débat synodal apparaît extrêmement actuel et urgent. Qui ne désire pas létreinte vigoureuse dun père qui, au lieu dun regard accusateur, est disposé à faire la fête parce que son fils quil avait perdu est rentré à la maison? Les "orphelins" et les "abandonnés" de ce monde trouveront-ils lEspérance à travers notre ministère épiscopal? Jésus prie spécialement pour nous, afin que nous fassions nôtre lexpérience des disciples en qui demeure son Esprit: "Je ne vous laisserai pas orphelins" (Jn 14, 18; cf. Is 49, 14-15). [00225-03.03] [in183] [Texte original: espagnol] S.Exc. Mgr Martin ROOS, Evêque de Timişoara (Roumanie) En ce qui concerne le thème "LEvêque et lattention particulière pour les prêtres" (Instrumentum laboris 86-88), nous avons soulevé notre attention sur la tentative de développer la formatio permanens de nos diocèses, que nous avons commencée il y a déjà deux ans, et grâce à laquelle, jusquà présent, nous avons fait des expériences extraordinairement positives. Notre diocèse est petit, composé dune centaine de prêtres pour 70 paroisses. Les prêtres du diocèse, tant diocésains que religieux, passent chaque année une semaine entière à lévêché. Ils prient, ils mangent et célèbrent lEucharistie avec leur évêque qui est à leur disposition même pour des colloques communautaires ou personnels. De cette façon, ils font lexpérience de la communauté avec leurs confrères qui travaillent au même Royaume de Dieu et combattent contre leurs mêmes difficultés. Le programme concret prévoit, pour la première année, des conférences centrées sur les arguments de la pastorale et de la liturgie que lévêque tient lui-même avec ses prêtres. La deuxième année, ce sont les prêtres eux-mêmes qui organisent leur propre programme, alors que la célébration de lEucharistie et de la liturgie des heures, tout comme les repas, restent en commun. La plus importante bibliothèque théologique est disponible pour létude dans une salle de lecture. Nous appelons les semaines de la première année, "semaine de clôture", celles de la deuxième année, "semaine sabbatique". Les groupes sont assemblés par lordinariat épiscopal sur la base des options. Au cours des mois dété, les séminaristes restent chez eux. Une rencontre avec lévêque émérite fait aussi partie du programme. Pour conclure, je voudrais transmettre une supplication aux confrères de notre Conférence épiscopale. Il arrive toujours plus souvent que les prêtres de notre pays, surtout en Europe de lOuest, essayent dêtre incorporés dans ces diocèses, sans que leur Ordinariat en soit au courant. Nous vous prions de prendre contact avec nous avant de prendre une décision en ce sens. [00241-03.03] [in184] [Texte original: allemand] S.B. Stéphanos II GHATTAS, C.M., Patriarche dAlexandrie des Coptes (Égypte) Bien que, apparemment, le Dialogue oecuménique, après l'enthousiasme des années après Vatican II, ne réponde pas assez aux attentes du peuple chrétien, il n'en reste pas moins vrai que beaucoup a été fait en ce domaine, avec beaucoup de Coeurs despérance. Outre ce que chaque Eveque entreprend en ce sens dans son Eparchie - et ce que fait le Conseil des Eglises du Proche-Orient, dont fait partie l'Eglise Catholique, notre symposium annuel des sept Patriarches Catholiques d'Orient invite nos frères les Patriarches Orthodoxes - grec, syrien et arménien - à une journée de rencontre fraternelle, et ils y répondent bien volontiers. Beaucoup de points pastoraux ont été réglés (Baptême, mariage, enseignement catéchetique) et de problèmes qui nous séparaient ont été résolus. Le dialogue de vie a été instaure entre les Chefs et les fidèles des diverses Eglises Catholiques et Orthodoxes. Et même, dans notre dernière réunie annuelle qui a eu lieu le mois dernier, nos frères les Patriarches Orthodoxes ont insiste qu'il y ait durant lannée une autre réunion fraternelle. Certes, la question de la Primauté du Souverain Pontife de Rome reste une pierre d'achoppement pour nos frères Orthodoxes. Mais nous prions et nous mettons toute notre confiance dans l'oeuvre du Saint-Esprit, et nous gardons une vive espérance que le Saint-Père Jean-Paul II, qui demande humblement à être aidé dans sa charge de Pierre de guider l'Eglise dans ces questions oecuméniques si délicates, trouve une issue juste et équitable afin que, comme le Christ, le Bon Pasteur, Il puisse "réunir ensemble, pour lespérance du monde, les fils de Dieu qui sont disperses" (cf. Jean XI: 52). [00242-03.03] [in185] [Texte original: français] Je voudrais attirer lattention de cette auguste assemblée sur les défis du dialogue et de la collaboration avec les populations de foi musulmane, grâce à lexpérience des Evêques du Nigéria. Les évêques dAfrique, rassemblés en Synode avec le Pape en 1994, ont affirmé quen Afrique lIslam représente un partenaire difficile mais nécessaire dans le dialogue. Je crois que cela est vrai pour lEglise universelle, mais aussi que lIslam est à présent au premier rang de lattention mondiale, comme les récents et incroyables événements lont puissamment et tragiquement démontré. Au niveau de lEglise universelle, il y a eu une attention appréciable au monde de lIslam. Le Saint-Père, spécialement au cours de ses visites pastorales dans de nombreuses parties du monde, soutenu par le dicastère romain pour le Dialogue interreligieux, a fait un merveilleux travail dans la promotion du dialogue entre Chrétiens et Musulmans. Toutefois, ces démarches au plus haut niveau doivent être intégrées, équilibrées et confirmées par une action appropriée au niveau local. Dans de nombreux pays, à un certain degré, il y a une présence islamique. Dans certains pays, elle est dominante et domine. On ne devrait pas permettre que certains pays, qui semblent avoir fait de lintolérance religieuse et du fanatisme la base de leur politique étatique, continuent de violer tranquillement les droits de lhomme au nom de la religion. Notre pays, le Nigéria, se trouve dans une situation privilégiée, en ce qui concerne le dialogue et la collaboration entre Chrétiens et Musulmans, notre population qui compte 120 millions de personnes étant plus ou moins équitablement divisée entre Chrétiens et Musulmans. La plupart du temps, nous vivons aujourdhui en paix et en harmonie les uns avec les autres, affrontant ensemble les défis de la construction dune nation qui soit libre, juste et prospère. Il y a pourtant des occasions dans lesquelles les conflits éclatent et qui sont certaines fois fort violents et sanglants. Ces difficultés se produisent pour deux principales raisons: les expressions et les activités de fanatiques, souvent des deux côtés, et la manipulation des politiques qui abusent de la religion pour des objectifs égoïstes. Leffort dimposer la Sharia comme une loi détat est justement un de ces cas. Notre réponse à tous ces défis comprend un approfondissement de la foi, un dialogue patient et un engagement à la poursuite du bien commun. Nous espérons quavec la grâce de Dieu, et malgré tout, nous pourrons toujours faire de notre pays un modèle de communauté harmonieux et juste entre Chrétiens et Musulmans que le monde pourra imiter. [00243-03.03] [in186] [Texte original: anglais] S.Exc. Mgr Philippe OUÉDRAOGO, Evêque dOuahigouya (Burkina Faso) 1) L'Eglise - Famille de Dieu ferment du monde nouveau Après lAssemblée Spéciale pour I' Afrique du Synode des Evêques convoquée en 1994 par le Pape Jean Paul II, les diocèses du Burkina, dans le sil1age de la dynamique de la solidarité pastorale organique, de communion ecclésiale et de coopération missionnaire, se sont mis en marche entre 1997 - 2000 pour célébrer chacun son Synode diocésain. Cette démarche collégiale, animée par la ferme conviction dappartenir à la même Eglise-Famille de Dieu, cest conclu par la célébration dun Synode inter - diocésain à caractère national doù est sortie cette orientation pastorale. Eglise - Famille de Dieu, ferment du monde nouveau. Dans une ecclésiologie de communion et de mission. il s'agit de construire une Eglise de type familiale à travers la structure de la communauté chrétienne de base ( C.C.B.) déifiée sur le modèle de la Sainte Trinité, des premières communautés des Actes des Apôtres et des valeurs positives de la famille africaine. "LEglise ne peut progresser quen renforçant les liens de communion entre ses membres, à commencer par ces pasteurs" (E.L.A. N° 17). Prenant en compte cette perspicace assertion du Saint Père, les deux principales Conférences de lAfrique de lOuest, à savoir lA.E.C.A.W.A. (anglophone) et la C.E.R.A.O. (francophone), se sont retrouvées à Ouagadougou du 16 au 19 novembre 2000 autour du thème: "Bâtir lEglise - famille de Dieu en Afrique de lOuest: Défis et ressources au seuil du troisième millénaire." Les Evêques de la sous - région, ont célébré et réaffirmé leur communion et ont passé des bases pour sunir et affronter ensemble les défis multiples et complexes de lAfrique: coopération missionnaire, intégration régionale, la promotion de la paix, de la solidarité et de la fraternité. 2) Evêque espérance pour le monde nouveau Pour faire émerger le monde nouveau, il faut certes ouvrir des chemins dévangélisation, mais encore faut-il trouver des agents apostoliques bien formés, nombreux et saints. Doù limportance de la pastorale des vocations: soutien des petits et grandes séminaires pour la formation des futurs prêtres, la formation et la vie des catéchistes ... A cet effet la coopération entre Eglises est plus que nécessaire. En outre la solidarité au sein de lEglise - Famille de Dieu est urgente pour favoriser lauto financement progressif des Eglises plus pauvres. ... Une telle perspective serait illusoire si les chrétiens, à commencer par les pasteurs ne sapproprient pas la Force de la Bonne Nouvelle ... la Force daimer... "On peut exagérer en tout, sauf dans lAmour" (Frère Charles de Foucauld) [00227-03.03] [in187] [Texte original: français] BRIEFING POUR LES GROUPES LINGUISTIQUES Le huitième briefing pour les groupes linguistiques aura lieu demain, mercredi 10 octobre 2001, à 13h10 (dans les lieux de briefing et avec les Attachés de Presse indiqués dans le Bulletin N°2). Nous rappelons que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) sont priés de sadresser au Conseil Pontifical pour les Communication Sociales afin dobtenir lautorisation daccès (très limitée). Le huitième "pool" pour la Salle du Synode sera formé pour la prière douverture de la Seizième Congrégation Générale qui aura lieu jeudi matin, 11 octobre 2001. Les listes dinscription au pool sont à la disposition des rédacteurs dans le Bureau Informations et Accréditations du Bureau de Presse du Saint-Siège (à lentrée, à droite). Nous rappelons que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) ainsi que les photo-reporters sont priés de sadresser au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales pour participer au pool dans la Salle du Synode. Nous rappelons que les participants au pool sont priés dêtres présents à 08h30 dans le Secteur Presse, à lextérieur devant lentrée de la Salle Paul VI, doù ils seront appelés pour accéder à la Salle du Synode, toujours accompagnés par un attaché, respectivement, du Bureau de Presse du Saint-Siège et du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales. Le prochain Bulletin N° 17, concernant les travaux de la Quatorzième Congrégation Générale de lAssemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques de demain matin, mardi 9 octobre, sera à la disposition des journalistes accrédités demain matin, mercredi 10 octobre 2001, à louverture du Bureau de Presse du Saint-Siège. |
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