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SYNODUS EPISCOPORUM de la Commission pour l'information de la "LÉvêque: Serviteur de lÉvangile de Jésus-Christ pour lEspérance du Monde" Le Bulletin du Synode des Évêques est uniquement un instrument de travail à usage journalistique et les traductions n'ont pas de caractère officiel. Édition française
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29 - 26.10.2001 SOMMAIRE MESSAGE DE LA X ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES MESSAGE DE LA X ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES Dans la Vingt-troisième Congrégation Générale dhier, jeudi 25 octobre 2001, les Pères synodaux ont approuvé le Message du Synode des Évêques au Peuple de Dieu, à conclusion de la X Assemblée Générale Ordinarie du Synode des Évêques. Nous publions ci-dessous le texte intégral de la traduction en français fournie par la Commission pour la prépration du Message: I. Introduction 1.Rassemblés à Rome au nom du Christ Seigneur, nous, patriarches et évêques catholiques du monde entier, nous étions invités par le Pape Jean-Paul II, du 30 septembre au 27 octobre 2001, à évaluer notre ministère dans lÉglise à la lumière du Concile Vatican II (1962-1965). Un peu comme les Apôtres, réunis après la Résurrection dans la chambre haute avec Marie, mère de Jésus, nous étions « tous dun même cur unis dans la prière », invoquant lEsprit du Père afin quil nous éclaire sur notre charge de serviteurs de Jésus-Christ pour lespérance du monde (cf. Ac 1, 14). 2.Avec le successeur de Pierre, qui a annoncé la Bonne Nouvelle à tous les hommes et a parcouru infatigablement la terre entière en pèlerin de la paix, lui dont la présence constante à nos travaux fut une source particulière dencouragement, nous nous sommes mis à lécoute de la Parole de Dieu et à lécoute les uns des autres. Ainsi, ce sont les voix des Églises particulières et celles des peuples qui se sont fait entendre parmi nous, nous permettant de faire lexpérience dune fraternité universelle que nous aimerions vous communiquer par ce Message. 3.Nous avons eu à déplorer labsence de frères très chers dans le Seigneur qui nont pu venir à Rome. Nous avons aussi entendu avec une profonde émotion le récit du témoignage de plusieurs évêques, qui, en ces dernières décennies, ont souffert la prison et lexil à cause de Jésus. Dautres sont morts par suite de leur fidélité à lÉvangile. Leurs souffrances, et celle de leurs Églises locales, loin déteindre la lumière de lespérance chrétienne, la rendue plus vive pour le monde entier. 4.Des supérieurs généraux des Congrégations religieuses ont participé activement à ce Synode. Nous avons eu aussi la grande joie daccueillir des délégués fraternels des autres Églises chrétiennes, des auditeurs, religieux et laïcs, hommes et femmes, ainsi que des experts et des interprètes. Nous les remercions tous très cordialement, sans oublier les membres du Secrétariat du Synode. II. Jésus-Christ, notre espérance 5.LEsprit Saint, en nous donnant de nous ouvrir ensemble aux réalités actuelles de la vie des Églises et du monde, a glorifié en nos curs le Christ ressuscité, prenant « de son bien pour nous en faire part » (Jn 16, 14). Cest en effet dans la lumière de la Pâque du Christ, sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, que nous avons relu à la fois les tragédies et les merveilles dont nous sommes les témoins aujourdhui dans lunivers. Pour le dire avec les mots de Saint Paul, nous nous sommes trouvés confrontés au « mystère diniquité » et au « mystère de la piété » (cf. 2Thess 2, 7 et 1Tim 3, 16). 6.Tandis quà vue humaine, la puissance du mal semble si souvent prendre le dessus, aux yeux de la foi la tendre miséricorde de Dieu lemporte infiniment : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Ro 5, 20). Cet enseignement de lApôtre, nous en avons éprouvé la force et la vérité dans le regard même que nous avons porté sur le présent. « Car notre salut est objet despérance ; et voir ce quon espère, ce nest plus lespérer : ce quon voit, comment pourrait-on lespérer encore ? Mais espérer ce que nous ne voyons pas, cest lattendre avec constance » (Ro 8, 24-25). 7.Le refus initial dobéir à Dieu, racine du péché tel que le révèle lÉcriture Sainte, fut source de division entre lhomme et son Créateur, lhomme et la femme, lhomme et la terre, lhomme et son frère. Doù cette question qui ne cesse dinterroger nos consciences: « Quas-tu fait de ton frère ? » (Gn 4, 9-10). Mais il ne faut jamais oublier que le récit du péché est aussitôt suivi dune promesse de salut, et celle-ci précède lhistoire du meurtre dAbel, linnocent, figure de Jésus. LÉvangile, bonne nouvelle pour toute lhumanité, est proclamé à laurore de son histoire (cf. Gn 3, 15). 8.Aujourdhui encore, cet Évangile est proclamé par toute la terre. Nous ne saurions donc nous laisser intimider par les diverses formes de négation du Dieu vivant qui cherchent, plus ou moins sournoisement, à miner lespérance chrétienne, à la parodier ou à la tourner en dérision. Nous le confessons dans la joie de lEsprit : « Christ est vraiment ressuscité ». En son humanité glorifiée, il a ouvert pour tous les hommes qui acceptent de se convertir lhorizon de la Vie éternelle. Lhorreur du terrorisme 9.Notre assemblée, en communion avec le Saint Père, a exprimé sa plus vive compassion pour les victimes des attentats du 11 septembre et pour leurs familles. Nous prions pour elles et pour toutes les autres victimes du terrorisme dans le monde. Nous condamnons de manière absolue le terrorisme que rien ne peut justifier. 10.Par ailleurs, nous navons pu fermer loreille, au cours de ce Synode, à lécho de tant dautres drames collectifs. Il est aussi urgent de prendre en compte les « structures de péché » dont a parlé le Pape Jean-Paul II, si nous voulons frayer de nouvelles voies pour le monde. Selon des observateurs compétents de léconomie mondiale, 80% de la population de la planète vit avec 20% de ses revenus et un milliard deux cent millions de personnes doivent « vivre » avec moins dun dollar par jour ! Un changement dordre moral simpose. La doctrine sociale de lÉglise revêt aujourdhui une pertinence que nous ne saurions trop souligner. Nous, évêques, nous nous engageons à mieux la faire connaître dans nos Églises particulières. 11.Certains maux endémiques, trop longtemps sous-estimés, peuvent conduire au désespoir des populations entières. Comment se taire face au drame persistant de la faim et de lextrême pauvreté, à une époque où lhumanité possède comme jamais les moyens dun partage équitable ? Nous ne pouvons, entre autres, ne pas exprimer notre solidarité avec la masse des réfugiés et des immigrés qui, par suite de la guerre, de loppression politique ou de la discrimination économique, sont contraints dabandonner leur terre, à la recherche du travail et dans un espoir de paix. Les ravages du paludisme, lexpansion du sida, lanalphabétisme, le manque davenir pour tant denfants et de jeunes abandonnés à la rue, lexploitation des femmes, la pornographie, lintolérance, le détournement inacceptable de la religion à des fins de violence, le trafic de la drogue et le commerce des armes La liste nest pas exhaustive ! Pourtant, au milieu de toutes ces détresses, des humbles relèvent la tête. Le Seigneur les regarde et les soutient : « À cause du malheureux quon dépouille, du pauvre qui gémit, maintenant, je me lève, déclare le Seigneur » (Ps 12, 6). 12.Ce qui, peut-être, bouleverse le plus notre cur de pasteurs, cest le mépris de la vie, depuis sa conception jusquà son terme, et la désagrégation de la famille. Le non de lÉglise à lavortement et à leuthanasie est un oui à la vie, un oui à la bonté foncière de la création, un oui qui peut atteindre tout être humain dans le sanctuaire de sa conscience, un oui à la famille, première cellule de lespérance en qui Dieu se complaît jusquà lappeler à devenir « église domestique ». Artisans dune civilisation de lamour 13.Nous remercions de tout cur les prêtres, les religieux et les religieuses ainsi que les missionnaires. Mus par lespérance qui vient de Dieu et qui sest révélée en Jésus de Nazareth, ils sengagent au service des faibles et des malades et proclament lÉvangile de la vie. Nous admirons la générosité de nombreux militants des causes humanitaires, la ténacité des animateurs des institutions internationales, le courage de ces journalistes qui, non sans risques, font uvre de vérité pour le service de lopinion publique, laction des hommes de science, des médecins et du personnel soignant, laudace de certains entrepreneurs pour la création demplois dans des zones réputées difficiles, le dévouement des parents, des éducateurs et des enseignants, la créativité des artistes aussi, et de tant dautres artisans de paix, qui cherchent à sauver des vies, reconstruire la famille, promouvoir la dignité de la femme, élever les enfants et préserver ou enrichir le patrimoine culturel de lhumanité. En eux tous, nous le croyons, « invisiblement, agit la grâce » (Gaudium et spes, 22). III. LÉvêque, serviteur de lÉvangile de lEspérance Un appel à la sainteté 14.Le Concile Vatican II a fait entendre un appel universel à la sainteté. Pour les évêques, celle-ci se réalise dans lexercice même de leur ministère apostolique, avec « lhumilité et la force » du Bon Pasteur. Une forme très actuelle de la sainteté dont le monde a besoin est cette ouverture à tous qui est la marque distinctive de lévêque, dans la patience et laudace de « rendre compte de lespérance » qui lhabite (1P 3, 15). Pour dialoguer en vérité avec les personnes qui ne partagent pas la même foi, la communion doit dabord être simple et vraie dans lÉglise, de sorte que tous, quelle que soit leur fonction en son sein, « conservent lunité de lEsprit par le lien de la paix » (Ep 4, 3). Lutter contre la pauvreté avec un cur de pauvre 15.Autant il existe une pauvreté qui aliène, et il faut lutter pour en délivrer ceux qui la subissent; autant il peut y avoir une pauvreté qui libère les énergies pour lamour et le service, et cest cette pauvreté évangélique que nous voulons mettre en pratique. Pauvres devant le Père, comme Jésus dans sa prière, ses paroles et ses actes. Pauvres avec Marie, dans la mémoire des merveilles de Dieu. Pauvres devant les hommes, par un style de vie qui attire à la Personne du Seigneur Jésus. LÉvêque est le père et le frère des pauvres. Il ne lui faut pas hésiter, quand cela est nécessaire, à se faire la voix des sans voix afin que leurs droits soient reconnus et respectés. Il a, en particulier, à « faire en sorte que, dans toutes les communautés chrétiennes, les pauvres se sentent chez eux » (Novo millennio ineunte, 50). Cest alors que, tournés ensemble vers notre monde dans un grand élan missionnaire, nous pourrons lui dire la joie des humbles et des curs purs, la force du pardon, lespérance que les affamés et les assoiffés de justice soient enfin comblés par Dieu. Communion et collégialité 16.Le terme de « communion » (koinonia) appartient à la Tradition chrétienne indivise dOrient et dOccident. Il puise toute sa vigueur dans la foi en Dieu, Père, Fils et Esprit. Cest ce mystère des relations dunité et damour dans la Trinité sainte qui est à la source de la communion dans lÉglise. Au service de la communion, la « collégialité » se réfère au collège des apôtres et de leurs successeurs, les évêques, unis étroitement entre eux et avec le Pape, successeur de Pierre. Ensemble, toujours et partout, ils enseignent avec un « charisme certain de vérité » (St Irénée, Adversus haereses IV, 26, 2) la même foi et la proclament aux peuples de la terre (Dei Verbum, 8). Communion et collégialité, pleinement vécues, concourent jusquà léquilibre humain et spirituel de lévêque. Elles favorisent le joyeux rayonnement de lespérance des communautés chrétiennes et leur enthousiasme missionnaire. Un combat spirituel 17.Le Concile Vatican II, cette « grande grâce dont lÉglise a bénéficié au vingtième siècle », reste comme une « boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » (Novo millennio ineunte, 57). Cest donc en étant fidèles à son enseignement sur lÉglise, sacrement dunité, que nous pourrons, sur toute la face de la terre, servir lÉvangile de Jésus-Christ pour lespérance du monde. Lamour de lunité na rien dune indifférence aux courants contraires à cette vérité qui brille sur le Visage du Christ : Ecce homo (Jn 19, 5). Un tel amour peut conduire le pasteur à alerter son peuple, en veilleur et en prophète, sur les distorsions qui menacent la pureté de lespérance chrétienne. Il peut le conduire à sopposer à tout slogan ou attitude qui, en prétendant « réduire à néant la Croix du Christ » (1 Co 1, 17), voile du même coup le vrai visage de lhomme et sa sublime vocation de créature appelée à partager la vie divine. « Allez donc » (Mt 28, 19) 18.En présidant chaque jour lEucharistie pour son peuple, lévêque sunit au Christ crucifié et ressuscité dans son offrande au Père, renouvelant en lui-même lacte de Jésus : « donner sa chair pour la vie du monde » (Jn 6, 51). Au cours de ce Synode, nous nous sommes renouvelés dans ce ministère qui nest autre que dannoncer à tous le dessein de salut de Dieu, de célébrer sa miséricorde en la communiquant par les sacrements de la vie nouvelle et denseigner sa loi damour en témoignant de sa présence « tous les jours jusquà la fin du monde » (Mt 28, 20). « Allez donc » : cet envoi missionnaire sadresse à tous les baptisés, prêtres, diacres, personnes consacrées, laïcs. À travers eux, il atteint « toute la création » (Mc 16, 15). Tisserand de lunité 19.« Faire de lÉglise la maison et lécole de la communion » (Novo millennio ineunte, 43) par laccueil de tous, la lectio divina, la Liturgie, la Diaconie et le Témoignage : tel est le défi spirituel et pédagogique qui donnera à lévêque de nourrir la foi des uns, de réveiller celle des autres, de lannoncer à tous avec assurance. Il ne cessera de soutenir la ferveur des paroisses et les entraînera, avec les curés qui en ont la charge, dans un élan missionnaire. Mouvements, petites communautés, services de formation ou de charité, qui forment le tissu de la vie chrétienne, bénéficieront de sa vigilance et de son attention. Tel un bon tisserand de lunité, lévêque, avec les prêtres et les diacres, discernera et soutiendra tous les charismes en leur merveilleuse diversité. Il les fera concourir à cette mission unique de lÉglise : rendre témoignage, au milieu du monde, à la bienheureuse espérance qui est en Jésus-Christ, notre unique Sauveur. 20.« Père, que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et que je suis en toi, quils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu mas envoyé » (Jn 17, 21). Cette prière est « à la fois un impératif qui nous oblige et une force qui nous soutient ». Avec le Pape Jean-Paul II, nous exprimons notre espérance « que soit retrouvé en plénitude cet échange de dons qui a enrichi lÉglise au premier millénaire » (Novo millennio ineunte, 48). Lengagement irrévocable du Concile Vatican II pour la pleine communion entre chrétiens, appelle lévêque à se livrer avec amour au dialogue cuménique et à former les fidèles à sa juste compréhension. Nous sommes convaincus que lEsprit Saint uvre en ce début du troisième millénaire dans le cur de tous les fidèles du Christ en vue de cette unité, grand signe despérance pour le monde. Ministres du Mystère 21.Le Synode tient à dire le merci très chaleureux des évêques à tous les prêtres, leurs principaux collaborateurs dans la mission apostolique. Servir lÉvangile de lespérance, cest susciter un renouveau de ferveur pour que lappel de Dieu à sa vigne soit entendu. Grâce à une confiance et une amitié cordiale avec ses prêtres, lévêque rehaussera lestime de leur ministère, souvent méconnu dans une société tentée par les idolâtries de lavoir, du plaisir et du pouvoir. Ministère apostolique et mystère de lespérance sont indissociables. Donner la priorité à cet appel et à la prière pour demander des « pasteurs selon le cur de Dieu », ce nest pas sous-estimer les autres vocations. Au contraire, cest rendre possible leur croissance et leur fécondité. Que les diacres permanents, qui rappellent à tous les membres de lÉglise quils ont à imiter le Christ Serviteur, trouvent également ici lexpression de notre soutien et de nos encouragements. La vie consacrée 22.Notre reconnaissance va encore à toutes les personnes consacrées, vouées à la contemplation et à lapostolat. Témoins privilégiés de lespérance du Royaume qui vient, leur présence et leur action permettent souvent à notre ministère apostolique datteindre les personnes aux frontières les plus reculées de nos diocèses, là où, sans eux, le Christ ne serait pas connu. Par leur fidélité à lesprit de leurs fondateurs et la radicalité de leurs choix, « ils sont à lÉvangile ce quest une partition chantée par rapport à une partition notée » (S. François de Sales, Lettre CCXXIX [6 Octobre 1604]: uvres XII, Annecy, Dom Henry Benedict Mackey, o.s.b., 1892-1932, pp. 299-325). La mission des laïcs 23.Les laïcs retrouvent aujourdhui la part qui leur revient dans lanimation des communautés chrétiennes, la vie liturgique, la formation théologique et le service de la charité. Que soient remerciés et vivement encouragés les catéchistes, ainsi que ces femmes et ces hommes qui, selon leurs divers talents, consacrent tant dénergie à ce labeur, en communion avec les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses. Nous sentons comme un devoir de rendre grâce, très spécialement, pour le témoignage damour de tous ceux qui offrent leurs maladies ou leurs souffrances avec Jésus et Marie au pied de la Croix pour le salut du monde. 24.Les évêques sont, pour leur part, désireux de promouvoir la vocation première des laïcs qui est de témoigner de lÉvangile dans le monde. Par leur engagement familial, social, culturel, politique, et leur insertion au cur de ce que le Pape Jean-Paul II a appelé les « aréopages modernes », en particulier dans lunivers des médias ou pour la sauvegarde de la création (Redemptoris missio, 37), quils continuent de combler le fossé qui sépare la foi de la culture. Quils se rassemblent en un apostolat organisé pour être aux premières lignes de cette lutte nécessaire pour la justice et la solidarité qui rend espoir et sens au monde. Théologie et inculturation 25.Conscients de la magnifique diversité que nous représentons en ce Synode, nous, évêques, avons repris le thème majeur de linculturation. Notre désir est de reconnaître les « semences du Verbe » dans les sagesses, les créations artistiques et religieuses, les richesses spirituelles des peuples au cours de leur histoire. Lévolution des sciences et des techniques, la révolution de linformation au plan mondial, tout nous impose de courir à nouveau l'aventure de la foi, avec lénergie, laudace et la lucidité qui furent celles des Pères de lÉglise, théologiens, saints et pasteurs, en des temps de troubles et de mutations comme ceux que nous connaissons. 26.Cest la vie tout entière de nos communautés qui est concernée par ce lent travail de mûrissement et de dialogue. Mais, pour redire la pure foi des origines en fidélité à la Tradition et dans un langage neuf et compréhensible, nous avons besoin de la collaboration de théologiens expérimentés. Nourris du sentire cum Ecclesia qui a inspiré leurs grands devanciers, ils nous aideront, eux aussi, à être serviteurs de lÉvangile de Jésus-Christ pour lespérance du monde en poursuivant avec joie, prudence et loyauté, le dialogue interreligieux dans lesprit de la Rencontre dAssise en 1986. IV. Conclusion Nous élargissons notre regard vers vous, frères et surs en humanité, qui cherchez une terre de justice, damour, de vérité et de paix. Puisse ce Message vous soutenir dans votre marche ! Aux responsables politiques et économiques 27.Les Pères du Concile Vatican II, dans leur Message aux gouvernants, avaient osé leur dire : « Dans votre cité terrestre et temporelle, Dieu construit sa cité spirituelle et éternelle ». Cest pourquoi, en ayant bien conscience de nos propres limites et de notre rôle dévêques, sans aucune prétention au moindre pouvoir politique, nous osons, à notre tour, nous adresser aux responsables du monde politique et économique : Que le bien commun des personnes et des peuples soient le motif de votre action. Il nest pas hors de votre portée de vous concerter, le plus largement possible, pour faire uvre de justice et de paix. Nous vous demandons de porter votre attention sur ces points du globe qui ne font pas la une des journaux télévisés et où des frères humains meurent soit à cause de la faim soit faute de médicaments. Le maintien de graves disparités entre les peuples menace la paix. Comme le Pape vous la expressément demandé, soulagez le poids de la dette extérieure des pays en voie de développement. Défendez tous les droits de lhomme, notamment celui de la liberté religieuse. Avec respect et confiance, nous vous prions de vous souvenir que tout pouvoir na dautre sens que le service. Appel aux jeunes 28.Et vous, les jeunes, vous êtes « les sentinelles du matin ». Cest le Pape Jean-Paul II qui vous a donné ce nom. Quest-ce que le Seigneur de lHistoire vous demande pour construire une civilisation de lamour ? Vous avez un sens aigu des exigences de lhonnêteté et de la transparence. Vous ne voulez pas vous laisser enrôler dans des campagnes de division ethnique ni vous laisser gagner par la gangrène de la corruption. Comment être ensemble disciples de Jésus et actualiser sa charte proclamée sur le mont des béatitudes ? Cette charte ne rend pas caducs les dix commandements inscrits sur les tables de chair de votre cur. Elle les avive et leur donne une splendeur rayonnante, capable de gagner les curs à la Vérité qui libère. Elle vous dit à chacun, à chacune : « Aime Dieu, de tout ton cur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit : et ton prochain comme toi-même » (Lc 10, 27). Soyez unis à vos évêques et à vos prêtres, témoins publics de cette Vérité, Jésus notre Seigneur. 29. Appel pour Jérusalem Enfin nous nous tournons vers toi, Jérusalem, Cité où Dieu sest manifesté dans lhistoire : Nous prions pour ton bonheur ! Puissent tous les fils dAbraham se rencontrer à nouveau chez toi Dans le respect de leurs droits respectifs. Que tu demeures, pour tous les peuples de la terre, Un symbole inépuisable despérance et de paix. 30. Spes nostra, salve ! Marie très sainte, Mère du Christ, tu es la Mère de lÉglise, la Mère des vivants. Tu es la Mère de lEspérance. Nous savons que Tu nous accompagnes toujours sur les chemins de lhistoire. Intercède pour tous les peuples de la terre, afin quils trouvent, dans la justice, le pardon et la paix, la force de saimer comme les membres dune même famille ! |
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