13 - 08.10.2005 RÉSUMÉ ♦ DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 8 OCTOBRE 2005 - MATIN) ♦ DEUXIÈME CONFÉRENCE DE PRESSE ♦ DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 8 OCTOBRE 2005 - MATIN) ● INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) À 09h00 ce matin, samedi 8 octobre 2005, en présence du Saint-Père, avec le chant de lHeure Tierce, a eu lieu la Dixième Congrégation Générale, pour la continuation des interventions des Pères Synodaux en Salle sur le thème: LEucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de lÉglise. Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. Telesphore Placidus TOPPO, Archevêque de Ranchi (Inde). Lors de lOuverture de la Dixième Congrégation Générale, le Secrétaire Général du Synode des Évêques a communiqué que près de 50% des Pères symodaux de la XI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques participent pour la première fois à une Assemblée synodale. À cette Congrégation Générale, qui sest conclue à 12h30, avec la prière de lAngelus Domini, étaient présents 238 Pères. ● INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION) À cette Dixième Congrégation Générale, sont intervenus les Pères suivants: - S.Em.le Card. Edmund Casimir SZOKA, Président de la Commission Pontificale pour l' État de la Cité du Vatican (CITÉ DU VATICAN) - S. Exc. Mgr. Seán Baptist BRADY, Archevêque d'Armagh (IRLANDE) - S. Exc. Mgr. Juan MATOGO OYANA, C.M.F., Évêque de Bata (GUINÉE ÉQUATORIALE) - Très Rév. P. José RODRÍGUEZ CARBALLO, O.F.M., Ministre Général de l'Ordre Franciscain des Frères Mineurs - S. Exc. Mgr. Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque Métropolite d'Addis Abeba, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil de l'Église Éthiopienne (ÉTHIOPIE) - S. Exc. Mgr. Joseph BAGOBIRI, Évêque de Kafanchan (NIGERIA) - S.Em. Le Card. Cláudio HUMMES, O.F.M., Archevêque de São Paulo (BRÉSIL) - S. Exc. Mgr. Félix LÁZARO MARTÍNEZ, Sch.P., Évêque de Ponce (PORTORICO) - S. Exc. Mgr. José Agustín GANUZA GARCÍA, O.A.R., Évêque Prélat de Bocas del Toro (PANAMA) - S. Exc. Mgr. Jean-Vincent ONDO EYENE, Évêque d'Oyem (GABON) - S. Exc. Mgr. Rafael Masahiro UMEMURA, Évêque de Yokohama (JAPON) - S. Exc. Mgr. Amédée GRAB, O.S.B., Évêque de Chur, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil des Conférences des Évêques d'Europe (C.C.E.E.) (SUISSE) - S.Em. le Card. Paul POUPARD, Président du Conseil Pontifical pour la Culture (CITÉ DU VATICAN) - S. Exc. Mgr. William Stephen SKYLSTAD, Évêque de Spokane, Président de la Conférence Épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE) - S. Exc. Mgr. Gabriel PIROIRD, Évêque de Constantine (ALGÉRIE) - S.Em. Le Card. Georges Marie Martin COTTIER, O.P., Pro-Théologue de la Maison Pontificale (CITÉ DU VATICAN) - S.Em. le Card. Walter KASPER, Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens (CITÉ DU VATICAN) - S. Exc. Mgr. Alain HAREL, Évêque titulaire de Forconio, Vicaire Apostolique de Rodrigues (ILE MAURICE) - S. Exc. Mgr. Andrés ARTEAGA MANIEU, Évêque titulaire de Baliana, Évêque auxiliaire de Santiago de Chile (CHILI) - S. Exc. Mgr. Cyrille Salim BUSTROS, Archevêque de Newton des Grecs-Melkites (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE) - S. Exc. Mgr. Severine NIWEMUGIZI, Évêque de Rulenge, Président de la Conférence Épiscopale (TANZANIE) - S. Exc. Mgr. Aloysius M. SUTRISNAATMAKA, M.S.F., Évêque de Palangkaraya (INDONÉSIE) - S. Exc. Mgr. Sofron Stefan MUDRY, O.S.B.M., Évêque émérite d'Ivano-Frankivsk (UKRAINE) - S. Exc. Mgr. Miguel Angel ALBA DÍAZ, Évêque de La Paz en la Baja California Sur (MEXIQUE) Nous publions ci-dessous le résumé des interventions: - S.Em.le Card. Edmund Casimir SZOKA, Président de la Commission Pontificale pour l' État de la Cité du Vatican (CITÉ DU VATICAN) Le premier synode auquel jai participé sest tenu en 1983. Dans les 15 dernières années, jai participé à tous les synodes, sauf un. Dans les interventions formelles de la disceptation generalis, il semblait y avoir une façon de parler qui ne varie guère dun Synode à lautre. A mon avis, il existe une tendance, à quelques exceptions près, à sexprimer en termes formels et généraux, sans cerner les problèmes spécifiques et les solutions pratiques possibles. Je considère que les interventiones liberae qui se tiennent tous les soirs sont beaucoup plus productives, parce que centrées sur des problèmes spécifiques et des solutions pratiques possibles. Jestime que la principale question à prendre en considération dans ce synode est celle de nos prêtres, et de nous les évêques. Il y a environ 55 ans, jai lu le livre de William Henry Schaefers intitulé Keepers of the Eucharist, aujourdhui épuisé. Cest un livre à lusage des prêtres, en tant que célébrants de lEucharistie. Du point de vue ascétique et spirituel, cest lun des meilleurs livres sur le sacerdoce , lun de ceux qui mont le plus inspirés. Il souligne le grand don et la dignité du sacerdoce, don le plus grand que Dieu puisse donner à un homme. Lamour de lEucharistie, et son caractère central dans la vie et dans la foi de notre peuple, dépend en grande partie du prêtre, de sa foi, du genre de vie quil mène, de sa vie de prière, de la simplicité de sa vie, de sa disponibilité à apporter dans la Messe ses propres sacrifices et de la façon dont il célèbre la Sainte Eucharistie. Je voudrais attirer votre attention sur un autre livre, intitulé Spirit of the Liturgy, publié en lan 2000 par celui qui était alors le Cardinal Ratzinger. Ce livre représente une excellente synthèse des développements historique et théologique de la Sainte Liturgie, qui va de larchitecture des églises au type de musique. Ce livre pourrait nous aider dans nos résolutions, car il contient des propositions très pratiques. Pour conclure, si la Sainte Eucharistie doit être fons et culmen de la vie et de la mission de lÉglise, nous avons besoin avant tout de prêtres et dévêques dotés dune foi profonde, et vivant une vie de prière, de spiritualité et de dévouement. Je pense que nous devrions quitter ce synode avec une détermination plus grande à vivre une vie plus sainte, une vie de sacrifices, qui se reflétera dans notre célébration de la Sainte Messe. [00169-03.03] [IN151] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Seán Baptist BRADY, Archevêque d'Armagh (IRLANDE) La Parole de Dieu est vivante et active, et elle a la capacité de changer les esprits et les coeurs. Elle peut orienter les besoins des individus et des communautés rassemblés pour écouter la Parole de Vie. Elle est une grande source de loeuvre transformatrice de lEsprit Saint dans la liturgie. Aujourdhui, le Christ lui-même est toujours présent dans la proclamation de la Parole. Il est le Verbe incarné, et de ce fait la Parole de Dieu se présente à nous non pas comme une idée, mais comme une personne et un événement qui nous appelle à ce que nous nosons même pas espérer dans nos prières. Une grande attention a été accordée à la cohérence thématique des lectures qui accompagnent le cycle liturgique. Mais il faut faire encore davantage afin que les lectures répondent aux besoins pastoraux. Lhomélie est mentionnée à larticle 47, comme faisant partie de la Liturgie de la Parole. LInstrumentum laboris recommande une réflexion approfondie sagissant des homélies thématiques traitant des grands thèmes de la foi chrétienne. Je demande quon aide les prédicateurs. Le Catéchisme de lÉglise Catholique et le Compendium de la Doctrine Sociale de lÉglise sont des instruments providentiels pour lenseignement de la mission de lÉglise. Un texte universel analogue, qui soit un soutien dans lexposition des lectures du cycle liturgique, pourrait aider le prédicateur à expliquer les Écritures en réponse aux signes des temps. Si les questions difficiles de notre époque sont présentées à la famille humaine en termes globaux par les chaînes de télévision locales, Internet, et les revues publiées dans le monde entier, la réponse à ces questions ne devrait-elle pas être présentée aussi en termes globaux par lÉglise universelle? Lexpérience a montré dans mon pays la force de changement contenue dans la liturgie de la Parole et dans lhomélie. En maintes situations de grandes tragédies et de violences, le pouvoir de la Parole et de lhomélie de transformer les attitudes de colère, de vengeance et de rétorsion en actes de réconciliation, de pardon et de guérison ont été à la fois une leçon dhumilité et une source dinspiration. Il est gratifiant de noter que certaines paroles de la Sainte Écriture telles que justice, paix, pardon, sont devenues la langue universelle du processus de paix. Dernièrement, un moment historique de ce processus politique a été vécu avec la remise des armes de la principale organisation paramilitaire. Deux ecclésiastiques qui ont travaillé pendant de nombreuses années à promouvoir le dialogue et la réconciliation, un ancien président de lÉglise méthodiste et un prêtre rédemptoriste, ont été priés dassister à lacte de remise des armes. Cela sexplique probablement par la reconnaissance, entre autres, du rôle joué par ces ministres de la Parole de Dieu, qui ont créé les conditions pour la réconciliation et la paix. Cela témoigne du pouvoir qua la Parole, sous laction de lEsprit Saint, de rendre toutes choses nouvelles. [00166-03.03] [IN156] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Juan MATOGO OYANA, C.M.F., Évêque de Bata (GUINÉE ÉQUATORIALE) Mon intervention se voudrait une réflexion sur les numéros 70 et 71 de lInstrumentum Laboris qui parlent de la célébration du Dies Domini, contexte et moment privilégié au cours duquel lassemblée chrétienne reçoit le pain de Dieu... qui descend du ciel et donne la vie au monde. Je parle en mon nom personnel et je pars de lexpérience acquise en Guinée Équatoriale, un pays de petites dimensions qui a pu facilement être parcouru par les missionnaires au cours de la première évangélisation. Mais il a subi un régime de répression religieuse au cours des 11 premières années dindépendance, période qui coïncida également avec les années des premières applications du renouveau de lÉglise à la suite du Concile Vatican II. Au début des années 80, alors que la répression avait cessé, notre peuple a repris la pratique religieuse interrompue. Dune manière ou dune autre, on nota, à différents niveaux, un cheminement fait de rythmes différents à lintérieur dun même groupe humain. Lexploitation du pétrole au cours de ces cinq dernières années, a introduit dans la vie de ce peuple des changements vertigineux qui, si dune part, ils indiquent sûrement une évolution matérielle, de lautre, ils touchent, de manière négative le comportement des personnes. Nous croyons quau travers de cela se manifeste une soif de vraie vie, avec des nuances diverses. Cest dans ce contexte que se présente comme priorité pastorale la reprise de litinéraire chrétien, sur la base évidente des valeurs les plus fortement enracinées au sein de notre peuple. Une de ces valeurs, qui continue à toucher le coeur de notre peuple, est la réalité de la famille élargie, affirmée de manière visible dans le temps et dans lespace. Le jour du Dies Domini, ils se réunissent dans la grande maison du Père commun, où ils écoutent avec intérêt et dévotion filiale. - Avec sa Parole, qui donne vraiment la certitude et est créatrice, non seulement il opine et conseille, mais il oriente avec impartialité lensemble de ses fils sur le chemin dune vie et dune tradition qui viennent dun passé lointain, continuant à se construire aujourdhui et donnant cohésion à une unique famille, élargie dans le temps et dans lespace. - En voyant en son sein des personnes âgées, des jeunes et des enfants qui sadressent à Lui comme au Dieu dhier, daujourdhui et de toujours (cf. He 13,8) qui garantit la sagesse et lexpérience de la personne âgée, il donne stabilité et élan à lespérance du jeune qui entend faire progresser son peuple afin de le rénover grâce à de nouveaux projets de vie. Là, quand ils palpitent au cours de célébrations longues et caractérisées par une assistance nombreuse, ils renforcent leur joie de vivre, apprennent lhospitalité et reconnaissent la sollicitude des uns envers les autres, la générosité du don gratuit des offrandes portées en procession à lautel, lamour dun Père qui écoute et accueille tout un chacun, malgré les différences dâge et dethnie... La présentation de Jésus comme le pain de Dieu ... qui descend du ciel et donne la vie au monde constitue une invitation afin que nous accourrions à Lui pour étancher notre soif de vie et de vie en abondance (cf. Jn 10,10). Lors de ce Synode, nous attendons de trouver avec nos frères, 1. La manière plus claire de présenter lEucharistie comme la rencontre avec Jésus qui nous rassasie, à la fin dun cheminement qui a commencé avec la recherche et laccueil de sa Vérité. 2. Comment enseigner, face à un égoïsme croissant et à lavidité daujourdhui, la réalité de lEucharistie comme don gratuit, sacrifié et généreux de Dieu qui, comme Père, soutient tous ses fils. 3. Comment, enfin, freiner lavidité qui crée tant de divisions, en soulignant que lEucharistie, comme don abondant de Jésus, commence par le geste de la multiplication du pain jusquà ce quil en reste, parce que Lui seul peut donner la vie en abondance. [00191-03.03] [IN161] [Texte original: espagnol] - Très Rév. P. José RODRÍGUEZ CARBALLO, O.F.M., Ministre Général de l'Ordre Franciscain des Frères Mineurs Mon intervention fait référence aux numéros 46 à 48 de lInstrumentum Laboris, où est réaffirmé le lien indissoluble entre le Repas de la Parole et celui de lEucharistie, sans quil puisse être admis une fracture entre eux. Déjà au XIIIème siècle, saint François dAssise parle de cette unité. Le Christ quil suit si radicalement est celui quil voit dans le corps et le sang du Seigneur et dans les saintes paroles du Seigneur (cf. Lettre aux clercs, 3). Cette unité est clairement réaffirmée par Vatican II, dans la mesure où Dei Verbum affirme: LÉglise a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle la toujours fait aussi pour le Corps même du Seigneur (n° 21). La Parole de Dieu proclamée dans lEucharistie annonce ce que le sacrement accomplit et révèle à la communauté ecclésiale la signification de laction sacramentelle. Pour cela, le Repas de la Parole est essentiel pour se présenter au Repas du Corps du Christ; la communion au Corps et au Sang du Christ exige la communion à la Parole du Seigneur, et il est possible de voir le Seigneur sous les espèces eucharistiques seulement si nos yeux sont éclairés par la Parole et notre coeur brûle en lécoutant (cf. Lc 24, 13-35). Pour alimenter lunion intime entre lannonce et lécoute de la Parole et le mystère eucharistique (Paul VI), il est nécessaire: - que les ministres de lEucharistie possèdent une formation biblique et liturgique appropriée pour quils puissent susciter dans leur propre coeur et dans le coeur des fidèles lémerveillement pour le mystère eucharistique et lémerveillement pour le mystère de la Parole; - que lhomélie, préparée à partir des textes sacrés, comme recommandé par le Concile Vatican II (cf. SC 52), mette la Parole de Dieu en relation, avant tout, avec la célébration sacramentelle, cest-à-dire quelle soit mystagogique (cf. IL 47); - que lenseignement théologique et lexercice du ministère pastoral soulignent limportance de la Parole de Dieu, en invitant les fidèles à une lecture orante de la parole fréquente, et en les éduquant à apprécier et à aimer le pain de lEucharistie; - que tout projet dévangélisation soit animé par la Parole, centré sur la Parole et orienté à lobéissance à la Parole de Dieu. Ce Synode doit chercher des moyens pour que la Parole de Dieu se transforme en aliment pour la vie, pour la prière et pour le chemin quotidien (Repartir du Christ, 24), de manière que, dans une société profondément blessée par la dictature du relativisme (Benoît XVI), la Parole célébrée, écoutée et vécue puisse être un point de référence solide sur lequel édifier la vie de la communauté ecclésiale et celle de chaque croyant. [00192-03.02] [IN163] [Texte original: espagnol] - S. Exc. Mgr. Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque Métropolite d'Addis Abeba, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil de l'Église Éthiopienne (ÉTHIOPIE) Mon intervention concerne le thème de ce Synode: lEucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de lÉglise, en particulier la Centralité du Mystère Pascal et de lEucharistie dominicale aux points 35 et 70 de lInstrumentum Laboris. Les pays de la Corne de lAfrique - Djibouti, lÉrythrée, lÉthiopie et la Somalie - ont constamment faim des fruits de lEucharistie: justice, paix et amour que seul notre Seigneur Jésus-Christ peut donner. Parce quils ne sont pas considérés comme importants par les nations les plus puissantes du monde, ils se trouvent dans un état constant dinstabilité, de guerre, de disette et de famine. La tension continuelle entre lÉrythrée et lÉthiopie concernant leurs zones frontalières conflictuelles semble sans solution de la part de la communauté internationale. Mais considérons également la Somalie, un pays privé de gouvernement central depuis quatorze ans! Dans lensemble du pays, il y a seulement quatre religieuses qui ont la garde du seul Tabernacle du Seigneur caché à Mogadiscio. La Somalie est devenue un port franc et libre pour le trafic darmes de petit calibre dans toute la Corne de lAfrique et en Afrique centrale. Ce nest quà travers lEucharistie, le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus-Christ que la véritable réconciliation et la paix peuvent être construites et soutenues. La célébration de lEucharistie dominicale présuppose quil y ait un Dimanche établi - le Jour du Seigneur - et que lEucharistie puisse être célébrée librement les dimanches. Dans certaines parties du monde, cela nest pas possible, comme par exemple en Arabie Saoudite ou en dautres pays musulmans. Le dimanche est un jour de travail et lEucharistie nest pas célébrée dans la mesure où il nexiste ni églises ni prêtres ou, tout simplement, parce quil ny a pas de liberté religieuse. De nombreux Chrétiens dÉthiopie et dÉrythrée travaillent et vivent dans des pays musulmans. Ce sont pour la plupart des Chrétiens appartenant aux Églises orthodoxes Tewahdo dÉthiopie ou dÉrythrée. Ils se rendent dans ces pays la plupart du temps pour travailler comme domestiques, ou bien pour soccuper des enfants ou des personnes âgées. Je ne dispose pas des statistiques relatives à ces Chrétiens qui se rendent en Arabie Saoudite, au Yémen, dans les Pays du Golfe et dans dautres pays à majorité musulmane. Ils sont des centaines de milliers. Seulement à Beyrouth, on trouve plus de 20.000 travailleurs éthiopiens. Nous sommes reconnaissants à la Caritas libanaise pour laide quelle offre à ces Chrétiens. Avant de se rendre dans les pays musulmans, ils ont lobligation de changer leurs noms chrétiens en noms musulmans et, en particulier, les femmes doivent shabiller selon les habitudes musulmanes. Une fois parvenus à destination, leurs passeports sont retenus et ils sont soumis à toutes sortes dabus et de formes dexploitation. Nombre dentre eux sont forcés par les circonstances à devenir musulmans. Ils sont contraints de se rendre dans ces pays musulmans du fait de la pauvreté de leurs propres pays et parce que les portes dautres pays chrétiens leur sont fermées. Nous savons que de nombreux Chrétiens africains meurent en traversant le Sahara ou la Mer Méditerranée pour se rendre dans les pays chrétiens dEurope et dAmérique. Cest la pauvreté qui les force à abandonner leur héritage chrétien, leur culture chrétienne et même leur dignité humaine. Ils se voient nier le droit dexprimer leur religion: la célébration de lEucharistie et la Messe du Dimanche. Il sagit de lune des persécutions religieuses des temps modernes. Je demande aux Frères du Synode, en particulier à ceux qui exercent leur ministère dans les pays musulmans où de pauvres Chrétiens se rendent pour trouver du travail, détendre leur charge pastorale à ces Chrétiens et de demander aux gouvernements musulmans de respecter la liberté religieuse des Chrétiens. [00194-03.03] [IN166] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Joseph BAGOBIRI, Évêque de Kafanchan (NIGERIA) Dans son livre: La conscience religieuse, J.B. Pratt demandait à trois personnes de religion animiste dexpliquer ce que les idoles quils vénéraient signifiaient pour eux. Voici leurs réponses: 10. Le premier dit que ses idoles nétaient pas des images de dieux, mais les dieux eux-mêmes. 11. Le deuxième, que limage quil vénérait nétait pas un dieu en lui-même, puisque le vrai dieu se trouvait au paradis. Limage a lapparence du dieu et cela laide à prier. 12. La troisième personne, que limage est un symbole sensible, nécessaire pour favoriser la visualisation et la concentration (cf. E.B. Idowu ATR - une définition p. 123). Je voudrais me servir de ces trois réponses dans le débat sur la signification de la présence sacramentelle et de la représentation sacramentelle, qui constituent le fondement de ladoration et de la vénération Eucharistique dans lÉglise à la lumière de lInstrumentum Laboris, nos 65, 72 et 74. Quel est le lien qui les relie aux chrétiens provenant des religions traditionnelles africaines? Ladoration eucharistique nest comparable à aucun de ces trois modules. Cependant, on pourrait dire quelle possède en elle-même des éléments propres à chacun deux. Dans cette réflexion, je voudrais aborder quatre points: 1. Affirmer que dans la Sainte Eucharistie, le Christ est vraiment, réellement et substantiellement présent. Mais cette présence doit être comprise pour ce quelle est - présence Sacramentelle et représentation Sacramentelle. Du fait de lunique nature de cette présence, lâme est appelée à se placer esprit et coeur dans la contemplation de Jésus dans lEucharistie comme une fin en soi et non pas seulement comme un moyen vers une fin. Selon ce point de vue, la délicate ligne de démarcation entre ce qui est réel et ce qui est simplement représentation de la réalité devient encore plus subtile et presque invisible. Il faut que ce Synode développe une théologie de présence, dans laquelle lÉglise explique ce quelle entend, et ce quelle nentend pas aussi, par présence réelle. Par exemple, cela ne veut pas dire une présence physique mais une présence sacramentelle. 2. Du fait de la nature profonde du mystère de ce Sacrement, aucune parole humaine ne peut en saisir complètement sa signification. L homme parle de Dieu dune manière anthropomorphique, et notre langage humain est limité pour exprimer la réalité de Dieu. Aussi, nous devrions être tolérants dans lutilisation dautres expressions telles que transignification ou transfinalisation, qui pourraient contribuer à jeter quelque lumière sur le mystère de lEucharistie, sans remettre en cause daucune manière la foi en la présence réelle. 3. Il existe dautres formes de présence du Christ qui doivent être aussi reconnues et la dévotion à lEucharistie peut devenir la porte qui nous mène à reconnaître le Christ sous ses autres formes de présence. Les Pères du Concile Vatican II ont parlé de ces autres présences en écrivant sur la présence du Christ; dans les Saintes Écritures quand elles le proclament; dans dautres Sacrements; dans lÉglise; dans la personne du Ministre qui offre le sacrifice de la Messe (cf. Sacrosanctum Concilium, n° 7). 4. La dévotion eucharistique doit conduire à la transformation personnelle. Cest pourquoi, les belles réflexions présentées aux nos 72 et 74 de lInstrumentum Laboris, devraient être ultérieurement développées dans le document qui éventuellement sera élaboré comme fruit de notre actuel engagement. Cest pourquoi, comme la dit Jean-Paul II: le Sacrifice eucharistique tend en soi à notre union intime, à nous fidèles, avec le Christ à travers la communion (Ecclesia de Eucarestia 16-17). Tandis que nous admirons et applaudissons pour les développements positifs sur lEucharistie et pour lintérêt et lenthousiasme quelle suscite chez les fidèles, je distingue deux défis principaux: premièrement une saine catéchèse, afin de rendre la foi dans lEucharistie plus intelligible, et deuxièmement un effort pour passer de la saine doctrine à la pratique, cest-à-dire, au niveau de la transformation personnelle, qui reflète le mystère que nous célébrons dans lEucharistie. Jusquà ce que cela se réalise, nos détracteurs, qui observent et respectent le principe selon lequel il existe une ligne subtile de démarcation entre le réel et ce qui nest fondamentalement quun symbole, décriront nos beaux et louables travaux sur lEucharistie comme une cabale ou sorcellerie de prêtres, dont le but est dexploiter la faiblesse humaine à cet égard afin de perpétuer limportance du ministère sacerdotal. [00198-03.02] [IN114] [Texte original: anglais] - S.Em. Le Card. Cláudio HUMMES, O.F.M., Archevêque de São Paulo (BRÉSIL) Selon les statistiques du gouvernement brésilien et les recherches de lÉglise au Brésil, le nombre de brésiliens se déclarant catholiques a diminué rapidement, en moyenne 1% par an. En 1991, les catholiques brésiliens représentaient 83% de la population alors quaujourdhui, selon de nouvelles études, ils sont à peine 67%. Nous nous demandons avec angoisse: jusquà quand le Brésil sera-t-il encore un pays catholique? En conformité avec cette situation, au Brésil, pour chaque prêtre catholique, on trouve déjà deux pasteurs protestants, dont la majeure partie appartiennent aux églises pentecôtistes. Il est important en outre de relever le fait que la plus forte défection de catholiques est enregistrée dans les zones périphériques les plus pauvres des villes. De nombreuses indications montrent que cela vaut également pour presque toute lAmérique latine et, là aussi, nous nous demandons: jusquà quand lAmérique latine sera-t-elle un continent catholique? LÉglise doit prêter une plus grande attention à cette grave situation. La réponse de lÉglise au Brésil consiste, en premier lieu, dans les missions, y compris les visites missionnaires permanentes à domicile. Les paroisses doivent organiser leurs fidèles et les préparer à être missionnaires. Une Église missionnaire doit également être profondément eucharistique parce que lEucharistie est source de mission. LEucharistie fait grandir le disciple, en lui annonçant la parole de Dieu et en le portant à une rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, à travers la célébration de la mort et de la Résurrection du Seigneur et la communion sacramentelle avec Lui. De cette rencontre, réalisée dans lEsprit Saint, le disciple est poussé à annoncer aux autres aussi ce quil a vécu et ce dont il a fait lexpérience. Le disciple devient, ainsi, missionnaire. Cest à partir de lEucharistie que lon part pour la mission. Le Brésil et lAmérique latine ont un besoin urgent de cette action missionnaire alimentée par lEucharistie. [00114-03.03] [IN097] [Texte original: italien] - S. Exc. Mgr. Félix LÁZARO MARTÍNEZ, Sch.P., Évêque de Ponce (PORTORICO) Le numéro 74 de lInstrumentum laboris signale limportance urgente dune catéchèse qui mette en avant le lien entre lEucharistie et la construction dune société juste. Dans ce même numéro, il est indiqué LÉglise nourrit une grande espérance dans ses jeunes, toujours plus intéressés à lEucharistie. Mon intervention se déroulera dans ce sens: 1. Il faudrait mettre encore plus en avant limportance des jeunes et ce que lon attend deux, avec un salut, un appel spécifique et une invitation adressée aux jeunes à participer à et vivre de lEucharistie. Jai demandé à un jeune quel est le message quil voudrait que je transmette au Synode de la part des jeunes, et sa réponse fut: quil nous écoute. Face à la réalité vécue par les jeunes aujourdhui, particulièrement dans les pays développés, il est nécessaire et urgent de leur offrir, de leur présenter et de célébrer lEucharistie de manière à ce que, avec les paroles de Jean-Paul II, ils se rendent compte que LEucharistie est le centre vital autour duquel les jeunes se rassemblent pour nourrir leur foi et leur enthousiasme 2. Il faut approfondir la Catéchèse. Aujourdhui, on parle de la perte du sens du péché. Grand nombre de catholiques sont bien loin de pouvoir rendre ou donner raison de leur propre foi, comme le dit Saint Pierre dans sa 1ère Épître: toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de lespérance qui est en vous. Dautre part, on ne peut pas aimer ce que lon ne connaît pas. Et si lon ne connaît pas lÉglise, lEucharistie, la foi chrétienne, on ne peut aimer lÉglise, lEucharistie ni même la foi chrétienne. La catéchèse est ce dont nous avons besoin. Selon moi, on souffre de manque de catéchèse. Jai limpression que nous ne sommes pas en train de faire une catéchèse solide et approfondie. Notre peuple apprécie et a faim de catéchèse, et quon lui explique les vérités de la foi. Le manque de catéchèse et de formation religieuse peut, peut-être, expliquer aussi la facilité et la raison pour laquelle certains de nos fidèles se tournent vers dautres confessions ou sectes religieuses, attirés par les feux de Bengale que leur offre une soi-disant science religieuse, car nous navons pas su les éclairer à temps avec la lumière de lÉvangile à laide dune bonne et opportune catéchèse. [00174-03.03] [IN135] [Texte original: espagnol] - S. Exc. Mgr. José Agustín GANUZA GARCÍA, O.A.R., Évêque Prélat de Bocas del Toro (PANAMA) Saint-Domingue reconnaît que lAmérique latine et les Caraïbes constituent un continent multiethnique et pluriculturel (244), avec non pas moins de cinquante millions dindigènes, et plus de cinq cents peuples, chacun avec sa propre identité culturelle. Nous pourrions dire la même chose pour de nombreux pays et juridictions ecclésiastiques. Dans la Prélature de Bocas del Toro cohabitent quatre peuples indigènes qui constituent 60 % de la population totale. Il est évident que les populations indigènes se trouvent dans différentes situations de développement humain et religieux et de réflexion théologique; mais elles coïncident toutes quant à leurs aspirations à une inculturation de la liturgie de la célébration eucharistique. LInstrumentum laboris traite le thème de linculturation de lEucharistie à la page 72, aux nos 80 et 81, où il est indiqué que dans un grand nombre de régions géographiques, la question est en train de devenir prioritaire au plan de la pastorale. Dans le processus dinculturation , nous pouvons considérer trois phases: 1. Reconstruire le sujet indigène de linculturation: les communautés chrétiennes indigènes, avec leurs évêques, prêtres, diacres, religieux, catéchistes indigènes de ces mêmes communautés. 2.Préparer les destinataires indigènes de linculturation: récupération, valorisation, assimilation de la spiritualité indigène, où se trouvent les semences du verbe. 3. Mettre en route et consolider le processus dappropriation indigène de lÉvangile, de lÉglise, de la liturgie, avec les indigènes comme principaux protagonistes. Frères synodaux: nous vous invitons à examiner le travail portant le titre de Inculturation de la célébration eucharistique dans les communautés indigènes chrétiennes de lAmérique latine, que nous avons déposé auprès de la Secrétairerie du Synode. Merci. [00092-03.02] [INO06] [Texte original: espagnol] - S. Exc. Mgr. Jean-Vincent ONDO EYENE, Évêque d'Oyem (GABON) Eucharistie et unité sont intimement liées. Car, lEucharistie, en tant qu'elle est l'acte d'offrande que le .Christ accomplit sur la croix, a pour but de réaliser lunité de tous les enfants dIsraël et du genre humain. LEucharistie est donc lacte fondateur de la Nouvelle Alliance que Dieu a scellée avec les hommes en son Fils Jésus. Mais si lEucharistie rétablit la communion entre Dieu et les hommes, elle est avant tout le lieu dune union intime entre le Père et le Fils. 1. Lunité du Père et du Fils Dans la prière sacerdotale du Christ (Jn 17) qui précède la Passion (Jn 18), le Père et le Fils sont consubstantiellement unis: Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi (Jn 17,10). Ainsi, on peut voir que ce qui précède lacte eucharistique, cest cette communion profonde du Père et du Fils que la Tradition a désigné par le terme de périchorèse ou inhabitation du Père et du Fils. Quand lÉglise célèbre lEucharistie selon le commandement du Seigneurfaites ceci en mémoire de moi, elle réactualise lunion du Père et du Fils. 2. Lunité de lÉglise LEucharistie, acte doffrande du Christ, parce quelle procède de lunion du Père et du Fils, communique aux hommes la vie divine. Nourris ainsi à la même source et le même pain, les chrétiens vivent de lunion du Père et du Fils. a. unité entre les chrétiens Au temps de Paul, lunité de la communauté chrétienne d'Éphèse était menacée, entre autres, par la discorde entre les chrétiens et linfluence des doctrines hérétiques. Face à ces dangers, Paul exhorte les chrétiens à lunité en se fondant sur le fait qu«il ny a quun seul corps, un seul Esprit et une seule espérance» (Ép 4,4). Autrement dit, ceux qui mangent le même pain et boivent à la même coupe, quels que soient leurs origines et leur statut social, sont désormais configurés au Christ toujours uni à son Père. b. unité entre Églises: La problématique de lunité des chrétiens ne se limite plus seulement à lintérieur dune communauté chrétienne particulière ou dun Diocèse. Depuis le Concile Vatican II, la pluralité des Églises chrétiennes a poussé lÉglise Catholique à favoriser le dialogue. Et le but de ce dialogue autrement appelé lcuménisme est de promouvoir lunité entre les chrétiens. Ce dialogue initié par le concile met les chrétiens face au scandale de la division et au paradoxe selon lequel le Christ a institué une seule et unique Église dans laquelle les chrétiens sont divisés. Ces divisions paraissent à la conscience chrétienne comme une violation de la volonté de Jésus et un obstacle à lévangélisation. Conclusion 1. lEucharistie et lunité sont des termes équivalents puisque, dans le sacrifice de la croix saccomplit lunité de tous ceux que Dieu vient racheter par le sang de son Fils... 2. les chrétiens, au milieu des discordes idéologiques, économiques... ont limpérieux devoir de maintenir lunité entre eux grâce au même corps, au même sang et à la même espérance communiqués à tous par Jésus. [00095-03.05] [IN023] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr. Rafael Masahiro UMEMURA, Évêque de Yokohama (JAPON) Une célébration eucharistique qui répond à la situation réelle de la population actuelle Au Japon, la Première Conférence nationale pour lÉvangélisation sest tenue en 1987. Le but de cette rencontre de fidèles et de ministres de lÉglise était de réfléchir sur lavenir de lévangélisation au Japon. Un des thèmes principaux les plus récurrents était la séparation entre foi et vie. LAssemblée demanda également des efforts afin de produire une liturgie capable de parler au coeur des personnes et de renforcer la mission. Le problème pastoral le plus important concernant lEucharistie est: Jusquà quel point lEucharistie est-elle aussi intimement liée aux joies et aux espoirs, aux souffrances et aux angoisses des personnes daujourdhui? Comment lEucharistie répond-elle aux préoccupations des personnes ou change-t-elle le sens de la vie pour les personnes dans le Christ? Tant que la vie du fidèle nest pas liée à lEucharistie, lEucharistie ne peut influencer la vie du fidèle. LÉglise puise sa vie dans lEucharistie Pour que lÉglise puisse puiser sa vie dans lEucharistie, lEucharistie devrait être: Quelque chose qui allège les problèmes et les préoccupations des personnes; Quelque chose qui puisse influencer profondément les coeurs des personnes; Quelque chose qui puisse nourrir la vie quotidienne et la rendre Eucharistique. En particulier, sagissant de la liturgie en Asie, les révisions suivantes peuvent être proposées: Introduire les événements salvifiques dAsie à lintérieur du calendrier liturgique; Multiplier les modalités de célébration de lEucharistie sans en changer lessence, de manière à célébrer les mystères de la vie des fidèles en accord avec les différents temps et événements. Le Rôle de la Conférence des Évêques dans linculturation liturgique Il est souhaitable de faciliter autant que possible le pouvoir des conférences épiscopales des Églises locales en matière dadaptation de la liturgie au cadre culturel local. Si lEucharistie doit être une célébration authentique de lÉglise locale, nous avons besoin, avant tout, dune inculturation appropriée. Lintégration déléments de fêtes locales est important pour lévangélisation. Par conséquent, le Saint Siège doit avoir confiance dans les Conférences épiscopales quand il approuve la traduction dans les langues locales des textes liturgiques. Pour préparer les textes liturgiques locaux, ce qui importe nest pas tant de réaliser une traduction mécanique mais dexaminer et de trouver les mots convenables propres à la culture locale, dans le respect de la culture et de lhistoire de chaque nation. Quand la Commission pour la Liturgie de la Conférence épiscopale du Japon examine des textes liturgiques destinés à lÉglise au Japon, elle ne se concentre pas uniquement sur la révision dune tournure de phrase, mais elle sefforce de créer une liturgie qui touchera le coeur du peuple japonais. Dans chaque Église locale, spécialement en Asie, nous devons être conscients du fait que la liturgie est destinée à toutes les personnes qui vivent dans la culture locale. Par conséquent, nous avons parfois besoin de proposer une nouvelle structure de nos livres liturgiques. [00100-03.04] [IN036] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Amédée GRAB, O.S.B., Évêque de Chur, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil des Conférences des Évêques d'Europe (C.C.E.E.) (SUISSE) Le numéro 87 de lInstrumentum Laboris est intitulé: Eucharistie et inter-communion. Il indique: Tandis que semble plutôt large le consentement sur le fait que l'unité dans la profession de foi précède la communion de la Célébration Eucharistique, il reste encore à préciser la façon dont le Mystère Eucharistique doit être présenté dans le dialogue cuménique, afin d'éviter deux risques opposés: les fermetures dues aux préjugés, et le relativisme. Je me réfère aux communautés ecclésiales qui célèbrent, dans la sainte Cène, le mémorial du Seigneur. Dans le dialogue oecuménique avec ces communautés, on note fréquemment une convergence croissante sur des thèmes très importants: présence réelle, caractère sacrificiel du mémorial, nécessité de lordination. Plus difficile est la formulation de la nature de lÉglise et laccord sur le fait quecest à elle quest confiée la sainte Eucharistie, source et sommet de sa vocation et de sa mission. Dès lors, il serait incohérent de ne pas appartenir à la communauté ecclésiale mais de vouloir recevoir la Communion eucharistique. Pour nous, linter-célébration, linter-communion, lhospitalité générale offerte à tous les baptisés (voire même à tous les présents) ne sont pas possibles. Mais la participation à la sainte Communion de baptisés non catholiques, individuellement, dans des cas exceptionnels et à des conditions déterminées, est explicitement prévue par le n° 129 du Directoire oecuménique de 1993, qui ne parle pas seulement dadmission mais également dinvitation dès lors que les conditions sont remplies, conditions au nombre desquelles ne figure pas lappartenance à lÉglise catholique. Cette possibilité ne devrait pas être oubliée. Lavoir à lesprit à légard de ceux qui, sans appartenir à lÉglise catholique, partagent la prière fervente de Jésus pour lunité doit, dans lattitude des pasteurs, rester une voie reconnue pour la réaliser quand et de la manière dont le Seigneur pain vivant descendu du ciel pour la vie du monde le voudra. [00102-03.03] [IN040] [Texte original: italien] - S.Em. le Card. Paul POUPARD, Président du Conseil Pontifical pour la Culture (CITÉ DU VATICAN) Je me réfère, au titre du Conseil Pontifical de la Culture, à la IV° partie, chapitre II de l' Instrumentum laboris: «Eucharistie, Mission évangélisatrice et Inculturation» (ns. 78 et 80), et à la conclusion (ns. 90 et 91). 1. L'Eucharistie est «force de transformation des cultures, semence d'un monde nouveau» (Instr. lab., 90). La transformation du pain et du vin en corps et sang du Christ est le gage de la transformation opérée en nous par l'Eucharistie. Chaque fidèle est appelé à assimiler, dans la méditation personnelle et la prière communautaire, la réalité du mystère célébré. Nourri de cette célébration, il «incarne le projet eucharistique dans la vie quotidienne, dans les milieux de travail et de vie» (Instr. lab., 78). C'est ainsi que l'Eucharistie agit comme semence d'une nouvelle culture pour une authentique civilisation de l'amour. 2. L'évangélisation n'est pas le fruit de l'inculturation. Elle en est la source. Vivante au cur des cultures dans la vaste mosaïque des peuples, l'Église ne cesse de les évangéliser pour inculturer l'évangile. Il suffit d'évoquer le nom de saint Benoît pour mesurer la fécondité millénaire d'une culture évangélisée par le témoignage des communautés ecclésiales, particulièrement de la vie monastique. Deux millénaires de 'pratique' eucharistique, ont vu les hommes et les femmes de cultures différentes, donner forme, selon le génie de leur propre culture, à des liturgies inculturées, comme en témoignent les Églises orientales. Les rites différents expriment et doivent exprimer toujours le même mystère. Ils ne naissent pas d'une adaptation de l'Eucharistie à la culture, mais d'une transformation des cultures par l'Évangile: l'Église recherche les formes les plus appropriées, purifiées des scories dues au péché de l'homme, pour aider les fidèles à vivre pleinement le mystère révélé reçu de son Seigneur. 3. En dialogue avec le monde de la non-croyance et de l'indifférence religieuse, le Conseil Pontifical de la Culture le constate: la superficialité, parfois même la banalité, voire la négligence de certaines célébrations, non seulement n'aident pas le croyant dans son cheminement de foi, mais heurtent aussi ceux qui les vivent de l'extérieur. Une importance excessive donnée à la dimension pédagogique et à la volonté de rendre la liturgie compréhensible même aux observateurs extérieurs, comme si c'était sa fonction première, produit le résultat inverse. On n'inculture pas une contre-culture. La vocation d'une liturgie inculturée est de nous introduire de tout notre être dans la grandeur du mystère de la foi en l'action salvifique de Dieu en Son Fils Jésus. 4. La liturgie est belle parce qu'elle exprime la beauté de la sainteté de Dieu (cf. lnstr. lab., n 90). Pour le croyant, la beauté transcende l'esthétique. Elle permet le passage du «pour soi» au «plus grand que soi ». La liturgie n'est belle, et donc vraie, que dépourvue de tout motif autre que celui de la célébration du Seigneur. La beauté des rites, des signes, des chants et des ornements de la célébration liturgique n'a pour but que de nous introduire à la beauté profonde de la rencontre avec le mystère de Dieu, présent au milieu des hommes par l'intermédiaire de son Fils, Lui qui renouvelle sans cesse pour nous son sacrifice d'amour. Elle exprime la beauté de la communion avec Lui et avec nos frères, la beauté d'une harmonie profonde qui se traduit en des gestes, des symboles, des paroles, des images et des mélodies qui touchent profondément le cur et l'esprit, et suscitent l'émerveillement et le désir de rencontrer le Seigneur ressuscité, Porte de la Beauté. La liturgie est belle quand elle est « agréable à Dieu» et nous introduit dans la joie divine, avec tous les saints, et la Vierge Marie, «femme eucharistique par excellence». C'était la prière eucharistique de Thérèse, Docteur de l'Église: «Mon Bien-aimé, viens vivre en moi. Oh! Viens, ta beauté m'a ravie. Daigne me transformer en Toi!» [00103-03.04] [IN041] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr. William Stephen SKYLSTAD, Évêque de Spokane, Président de la Conférence Épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE) LEucharistie nous conduit à la mission de trois manières: 1. Nous sommes disciples du Christ qui, à travers lEucharistie, nous a rendus capables de partager son amour avec le monde. 2. Jésus dans lÉvangile de Jean nous dit que, comme il a lavé les pieds des apôtres, nous devons nous laver les pieds les uns aux autres. 3. À travers lEucharistie, Jésus nous envoie comme instruments de paix et de réconciliation. Ite missa est! [00060-03.03] [IN051] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Gabriel PIROIRD, Évêque de Constantine (ALGÉRIE) Nous sommes des Églises particulières très minoritaires, vivant dans un monde où l'islam a fortement marqué la culture. Nous communautés sont assez dispersées dans l'espace étendu de nos diocèses. Par suite des nécessités de la mission, certaines vivent loin de toute présence sacerdotale. De ce fait elles ne peuvent participer à l'Eucharistie que de manière très espacée Une telle situation nous a conduit à approfondir le lien entre eucharistie et mission: - Notre action de grâces rejoint celle de nos amis musulmans qui, eux aussi louent Dieu pour son uvre de création et de miséricorde. Nous pouvons spirituellement incorporer leurs prières dans nos eucharisties. - Nous sommes admiratifs de voir parfois des amis musulmans "être mystérieusement associés au mystère pascal. "(Cf. as n° 22 § 5) Lorsque nous venons inscrire notre vie dans l'offrande du Christ, nous inscrivons, aussi en quelque sorte celles de nos amis. - Dans la mesure où ils ne peuvent pas participer fréquemment à une célébration eucharistique, certains, donnent plus de temps à l'adoration eucharistique; ils redécouvrent la densité d'une présence réelle qui donne force à leur vie quotidienne. - Invisiblement nos célébrations eucharistiques rassemblent un peuple encore absent, celui de ceux qui cherchent Dieu dans la droiture de leur cur. Pour une Église particulière, la manière de vivre l'Eucharistie est indissociable de son histoire concrète avec le peuple auquel elle a été donnée par le Seigneur. [00076-03.04] [IN062] [Texte original: français] - S.Em. Le Card. Georges Marie Martin COTTIER, O.P., Pro-Théologue de la Maison Pontificale (CITÉ DU VATICAN) Si l'Eglise a énoncé des directives relatives à l'admission à l'Eucharistie des chrétiens non-catholiques et si elle rejette l'inter-communion, c'est parce que la communion eucharistique n'est pas un point de départ, mais parce qu'elle exprime et porte à perfection une communion qu'elle présuppose dans son intégralité: communion dans la doctrine des apôtres, dans les sacrements et dans la communion avec le collège apostolique dont Pierre est le Chef. Il arrive que cette position, n'étant pas comprise, semble à nos frères protestants injustement dure. C'est un devoir fraternel en conséquence que l'Eglise dise qu'elle ne se reconnaît pas le droit de disposer à son gré de ce qui est un don reçu de son Seigneur. Son attitude est d'adoration, de louange, et d'obéissance. [00080-03.04] [IN069] [Texte original: français] - S.Em. le Card. Walter KASPER, Président du Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens (CITÉ DU VATICAN) Je me réfère aux chapitres 86 et 87 de lInstrumentum Laboris et au thème: Eucharistie et Oecuménisme. Je suis reconnaissant pour ce qui est dit dans ces chapitres et dans le Rapport général sur lEucharistie en tant que sacrement dunité, et je tiens, avant tout, à souligner ce qui a déjà été dit à propos de lecclésiologie eucharistique en Salle du Synode, qui est dune grande importance pour le mouvement oecuménique. Le thème Eucharistie et unité remonte aux paroles de Saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens: Parce quil ny a quun pain, à plusieurs nous ne sommes quun corps, car tous nous participons à ce pain unique (10, 17). Cette affirmation un unique pain - un unique corps et participation à lunique calice, qui signifie communion à lunique corps a formé toute la tradition de lÉglise, en Orient comme en Occident. Nous la trouvons tout dabord chez Saint Augustin et, de nouveau, chez Saint Thomas dAquin. Pour ce dernier, la res cest-à-dire la chose ou le but de lEucharistie nest pas la présence réelle du Christ, que Saint Thomas enseigne sans aucun doute, mais, pour lui, la présence réelle est seulement res et sacramentum, cest-à-dire une réalité intermédiaire; la res, le but de lEucharistie, est lunité de lÉglise. Cette vision a été renouvelée par le Concile Vatican II, qui a redécouvert lÉglise comme communion par le biais de la participation à lunique Baptême et à lunique pain eucharistique. Sur ce point, nous concordons avec les Églises orientales; les Communautés qui remontent à la Réforme avaient, à lorigine, la même conception et cest seulement récemment quelles lont abandonnée. Cest pourquoi la conception catholique sur le lien intime entre communion eucharistique et communion ecclésiale nest pas - comme certains ont tendance à le croire - une conception anti-oecuménique quelconque mais une conception oecuménique au sens propre. Et pour cette raison, la terminologie, qui, malheureusement, se trouve également dans lInstrumentum Laboris, et qui parle dinter-communion, est ambiguë et, contradictoire en elle-même. Nous devrions léviter. En effet, il ne sagit pas dune communion inter cest-à-dire entre deux communions (deux Communautés) mais dune communion dans la communion à lunique Corps du Christ, qui est lÉglise. LInstrumentum Laboris présente par ailleurs un autre point faible. Il parle, pour la communicatio in sacris, dun seul principe alors que le Concile Vatican II parle de deux principes: lunité de lÉglise et la participation aux moyens de la grâce, affirmant que lunité de lÉglise interdit, en outre, ladmission dun non catholique à lEucharistie (Unitatis redintegratio, 8; cf. Directoire oecuménique, 129). Cest la raison pour laquelle Jean-Paul II a écrit que, pour lui, cest un motif de joie que les ministres catholiques, dans des cas particuliers déterminés, puissent administrer les Sacrements de lEucharistie, de la Pénitence et de lOnction des Malades à dautres chrétiens (Encyclique Ut unum sint, 46; Encyclique Ecclesia de Eucaristia, 46). De telles formulations - recommander, motif de joie - veulent dire quil ne sagit pas dune simple concession ou exception mais dune possibilité fondée de manière positive sur la conception chrétienne de la personne humaine, cest-à-dire sur lunicité de chaque personne et sur lunicité de chaque situation de salut. La personne humaine nest jamais un cas de principe général. Le droit canonique respecte cette unicité de chaque personne et, sur la base et dans les limites de la loi universelle, dans certains cas particuliers déterminés - dans lesquels on exclut une possibilité de scandale - il fait place non pas à la conscience privée mais à un acte canonique dadmission de la part de lÉvêque compétent; ou pour mieux dire, à un discernement spirituel, à un jugement prudent et à la sagesse pastorale de lÉvêque (cf. Code de Droit canonique, canon 844). Pour ce qui concerne les critères sur lesquels se fonde la décision prudente, nous disposons dun développement dès la publication des deux Codes de Droit canonique. Les critères tels quénumérés dans le Catéchisme de lÉglise catholique (nos 1398 à 1401) et dans le Compendium du Catéchisme de lÉglise catholique (n° 293) à propos des communautés ecclésiales sont au nombre de quatre: un motif grave, la demande spontanée, une bonne disposition et la manifestation de la foi catholique envers le Sacrement. Personnellement, je suis convaincu quavec ces critères, les problèmes vraiment pastoraux peuvent trouver une solution positive. Du fait que ces questions sont, dans de nombreux pays, dune grande importance pastorale, je désire recommander quils soient inclus dans le texte final ou dans les propositions. [00183-03.04] [IN136] [Texte original: italien] - S. Exc. Mgr. Alain HAREL, Évêque titulaire de Forconio, Vicaire Apostolique de Rodrigues (ILE MAURICE) La découverte de ce grand trésor quest lEucharistie passe, entre autres, par un plus grand effort dinculturation. Un effort important a déjà été fait dans le sillage du concile Vatican II. Quelle joie dentendre Dieu en Jésus nous parler dans notre langue maternelle! Dans nos petites îles de lOcéan Indien, nos populations venant dhorizons différents, déracinées de leur culture dorigine par le drame de lesclavage, ont eu à inventer une langue, le créole, pour pouvoir communiquer, laisser monter leurs souffrances et leurs espérances vers le Seigneur. Quelle fierté de pouvoir lui rendre grâce, en faisant mémoire de la mort et la Résurrection de Jésus, dans notre propre langue et avec nos tambours, nos bom, triangles et cordeons nos chants créoles. Linculturation ne saurait néanmoins se résumer aux seules expressions liturgiques. Comme une nouvelle Pentecôte, elle doit permettre de rejoindre lhomme contemporain au cur de sa culture. Dans le contexte de la sécularisation, de la mondialisation économique, dune médiatisation à outrance, nos communautés chrétiennes doivent développer des valeurs évangéliques telles que la gratitude, la gratuité, la recherche du sens, le goût de la beauté, du silence et de lintériorité. Il ya tout un travail de renouvellement culturel à faire, en lien avec lévangile, pour aider les fidèles, particulièrement les jeunes, à venir boire à la source vive de lEucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne. [00104-03.06] [IN086] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr. Andrés ARTEAGA MANIEU, Évêque titulaire de Baliana, Évêque auxiliaire de Santiago de Chile (CHILI) Je parlerai de la partie IV de lInstrumentum Laboris, et en particulier de spiritualité eucharistique et mission du chrétien (IL 73 et 78). LEucharistie permet dexpliquer dune manière admirable le sens de la vie, au moyen de la clé du mystère pascal du Christ (cf. IL 9-10), à travers la pédagogie de la liturgie. LEucharistie est la réponse aux signes des temps de la culture contemporaine (IL 10). LEucharistie se fait raison, source, force, impulsion, principe, élan, et anticipation de la vie concrète (cf. IL, Introduction). Pour surmonter un certain éloignement spirituel de la vie pastorale de lEucharistie, que lon peut constater même parmi nous, ainsi que labsence dramatique et scandaleuse de lien entre vie et mission, nous devons cultiver lattitude eucharistique qui était celle des saints et de la Très Sainte Vierge Marie, Femme eucharistique (cf. IL 77). 1. Dans la catéchèse des enfants, des jeunes et des adultes, il faudra mettre laccent sur limportance de la célébration dominicale de lEucharistie, qui aide à voir le monde sous un jour spécial (cf. IL 70). Cest une école de vie chrétienne très efficace qui ne peut pas manquer sans que la maturité de la foi que les temps actuels exigent de la part des fidèles chrétiens ne sen ressente. 2. Il est nécessaire, dautre part, que la liturgie exprime avec encore plus de clarté que la Sainte Messe est étroitement liée à lenvoi et à la mission (cf. IL 88). La prière après la communion et la bénédiction suivie de lenvoi ne semblent pas suffisantes. Avec laide dexperts, on pourrait chercher dans le trésor bimillénaire de la tradition orante et liturgique de lÉglise ce qui pourrait nous aider en ce sens. De même que pour le sacrement de la Réconciliation dans sa forme actuelle, la célébration se prolonge dans la vie quotidienne par la joie que nous donne le Sacrement, on peut chercher une manière denseigner à tous les chrétiens de façon plus claire que la Messe se prolonge dans la vie par la mission dans le monde. Puissions-nous tous dire, avec le Père Alberto Hurtado, le jésuite chilien qui sera canonisé au terme de ce Synode: Ma messe est ma vie et ma vie est une Messe prolongée!. [00105-03.02] [IN087] [Texte original: espagnol] - S. Exc. Mgr. Cyrille Salim BUSTROS, Archevêque de Newton des Grecs-Melkites (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE) LEucharistie, Sacrement du nouveau commandement 1. Le paragraphe 90 de lInstrumentum laboris définit le nouveau commandement comme étant lamour de Dieu et du prochain. Cette définition nest pas exacte. Car le nouveau commandement consiste à nous aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés, cest-à-dire dun amour parfait et universel qui englobe les ennemis et va jusquau sacrifice de soi pour eux dans la mort. 2. LInstrumentum laboris parle de la violence et du terrorisme aux paragraphes 79 et 84. Ce qui manque dans le texte cest la clarification du lien entre le nouveau commandement et la victoire sur la violence: car cest en aimant ses ennemis et en priant pour ceux qui lont mis à mort, et en leur pardonnant, que Jésus a vaincu la violence et le terrorisme. 3. Le paragraphe 37 développe lidée du sacrifice. Il manque à ce passage lexplication que le sacrifice de Jésus a consisté à refuser de vaincre le mal par le mal pour témoigner de lamour universel de Dieu qui, tout en condamnant le péché, pardonne aux pécheurs. 4. Ces 3 idées doivent être commémorées dans lAnaphore eucharistique, et cela, à titre dexemple, de la manière suivante: Dans la nuit où il fut livré, ou plutôt se livra lui-même pour témoigner de lamour universel de Dieu, comme un agneau conduit au sacrifice, refusant de répondre au mal par le mal, aimant ses ennemis et priant pour ceux qui lont mis à mort, selon son nouveau commandement: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, il prit le pain... etc. [00106-03.03] [INO88] [Texte original: français] - S. Exc. Mgr. Severine NIWEMUGIZI, Évêque de Rulenge, Président de la Conférence Épiscopale (TANZANIE) Dans lEucharistie, nous célébrons la rencontre avec le Seigneur ressuscité, le pain de la vie, dont la mort et la résurrection ont réconcilié lhomme avec Dieu le Père. Cest le Seigneur qui, après sa résurrection donna sa paix à ses disciples, qui avaient perdu jusquà lespoir après que le Seigneur de la Vie ait souffert une mort violente sur la croix. Alors quils étaient pleins de peur derrière leurs portes closes, Il apparut au milieu deux et leur dit: Paix à vous (Jn 20, 19). Et les disciples furent remplis de joie en Le voyant. Ils le reconnurent également à la fraction du pain. Jésus fait donc de lEucharistie un don de paix. Jésus-Eucharistie détruit la peur et porte la joie et la paix intérieures. Nous ne pouvons pas célébrer et recevoir lEucharistie tout en continuant à vivre dans la peur ou la violence parce que le Christ est venu pour nous donner la paix, comme les Anges lont chanté au moment de sa naissance: Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance (Lc 2, 14). Avant et après sa mort, il nous donna sa paix: Je vous laisse la paix; cest ma paix que je vous donne (Jn 14, 27). Il continue à nous donner sa paix. Ce don de la paix, quil nous a donné dans ses salutations de Pâque, est toujours offert, ici et maintenant, en particulier dans lEucharistie. Nous ne pouvons cependant ni recevoir ni jouir de cette paix si nous ne sommes pas réconciliés avec Dieu et réconciliés entre nous. Cest pourquoi il nous invite à nous réconcilier avant de venir présenter nos sacrifices (Mt 5, 24-25). La raison en est que la réconciliation constitue le chemin de la paix. Il est donc incompatible dunir notre sacrifice à celui du Christ dans la célébration eucharistique avec des coeurs remplis de haine, damertume et de désirs de vengeance. LÉglise qui célèbre lEucharistie a la mission de porter et de maintenir la paix du Christ sur la terre. LÉglise en tant que Corps Mystique du Christ a pour mission dêtre le Sacrement de la paix. Elle a pour mission dêtre un artisan de paix,Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5, 9). LEucharistie devrait conduire les personnes à trouver la paix dans le Christ par le biais de lunion avec Lui. Le Pape Jean-Paul II a appelé les Africains, et avec eux chacun de nous, je crois, à témoigner du Christ pour la promotion de la justice et de la paix sur le continent et dans le monde entier (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique post-synodale Ecclesia in Africa, Vatican, 1994, n°105). Recevoir lEucharistie, nous demande aussi de témoigner du Christ en ce sens. La mission de lÉglise dévangéliser signifie également travailler pour la paix (Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de la Paix, 1° janvier 2000, Vatican, n°20). Dans la célébration de lEucharistie, lÉglise prie toujours pour la paix. Quiconque prend part à la célébration, et en particulier la personne qui reçoit lEucharistie, doit donc être incité à travailler pour la paix, la justice et la réconciliation. LEucharistie doit être une source et elle nous oblige à nous engager dans cette même conduite; un engagement qui est essentiel, surtout pour tout catholique. [00108-03.05] [IN090] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Aloysius M. SUTRISNAATMAKA, M.S.F., Évêque de Palangkaraya (INDONÉSIE) La réflexion sur le sens eucharistique de lEucharistie et sur son importance pour notre époque soulève, entre autres, les questions suivantes: comment le sens de lEucharistie peut-il expliquer la tâche qui incombe aux fidèles dêtres des missionnaires au sens large? Quel est le rapport entre le sens de lEucharistie et la mission? Dans quelle mesure peut-on inculturer la partie essentielle de la célébration eucharistique? Est-il possible de renforcer linfluence de la célébration eucharistique sur les activités missionnaires dans la vie de tous les jours, afin quelle suscite une nouvelle culture, de nouvelles habitudes en vue dune vie meilleure? Nous pouvons commencer cette réflexion et répondre aux questions susmentionnées en rappelant la tâche fondamentale de lÉglise. De sa nature, lÉglise, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisquelle-même tire son origine du Fils et de la mission du Saint-Esprit (AG 2, cf. LG 1). La célébration de lEucharistie a absolument besoin de foi. Le manque de foi peut avoir des répercussions négatives sur lesprit missionnaire. Les activités missionnaires ont pou but, entre autres, de pourvoir aux besoins de la situation actuelle. Le monde moderne étant marqué par la culture de la mort, le terrorisme, lindividualisme, le matérialisme et lhédonisme, il est important dinsister sur le sens de lEucharistie fondée sur la foi vivante, un nouvel habit(us), une culture de la vie dans la paix et lamour. Dans la lettre pastorale de la Conférence des Évêques dIndonésie, la question du besoin dun nouvel habitus est élaborée pour que la foi, sexprimant à travers des attitudes morales et concrètes, influence la vie des personnes. Dans ce cas-là, la célébration eucharistique est une source dinspiration riche et profonde. Notre mission, au sens large, semble témoigner de limportance de la collaboration avec tous les adeptes dautres religions, afin dexaucer tout voeu humain et de réaliser la paix et lamour dans la société. Le but de la mission comporte deux aspects distincts, liés lun à lautre. Dune part la mission est orientée ad intra, de lautre, elle est orientée ad extra. En ce qui concerne lEucharistie, sa célébration mène, avant tout, les fidèles vers un renforcement de leur foi, à travers la Parole de Dieu et vers la sanctification personnelle à travers la conversion et laccès à la Sainte Communion. Dans cette optique, lEucharistie devient la source de la force morale pour forger de nouvelles habitudes parmi les Catholiques. La mission fondée sur le sens eucharistique exige, à son tour, que les fidèles assument leurs responsabilités en participant activement à la mission de lÉglise dans le monde, cest-à-dire en construisant une société pacifique dans chaque coin du monde, fondée sur la mission de Jésus. Tel est le sens de la mission ad extra fondée sur la célébration eucharistique. La question est: comment la célébration eucharistique forgera-t-elle un nouveau mode de vie, une culture de la foi vivante. La culture est lespace vital dans lequel la personne humaine se trouve face à face avec lÉvangile (Ecclesia in Asia, n°21). Autrement dit, La foi devient culture et elle fait la culture (Instrumentum Laboris, n°80). Tous les efforts dinculturation semblent se concentrer encore sur la rencontre dynamique entre les éléments de la culture et les valeurs spirituelles de lÉvangile. En ce qui concerne la Liturgie en général, lEucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de tous les chrétiens (cf. RM 54), devrait encourager les fidèles à accomplir la mission et à apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres, aux opprimés et aux nécessiteux. Afin délaborer le rapport entre lEucharistie et la Mission en vue de la nouvelle culture, il ne suffit pas douvrir les documents et den produire des nouveaux. Il est plutôt nécessaire dappuyer les efforts, de faire des gestes et de créer de nouvelles habitudes pour que lEucharistie soit réellement significative tant pour les fidèles que pour les adeptes de toutes les autres religions. [00109-03.05] [IN091] [Texte original: anglais] - S. Exc. Mgr. Sofron Stefan MUDRY, O.S.B.M., Évêque émérite d'Ivano-Frankivsk (UKRAINE) La question que je pose naît dun besoin pratique. En Ukraine, la situation ordinaire de la vie, avec tous ses problèmes et les défis liés au post-communisme, est, en tout et pour tout, commune à nous, gréco-catholiques, et aux orthodoxes. Le canon 702 du Code des Canons des Églises orientales interdit expressément de concélébrer la Divine Eucharistie avec des prêtres non catholiques et vice versa. Ce canon naît du besoin de la plénitude de lunité entre les Églises. Tout en étant daccord, je crois nécessaire de revoir ce canon en reconsidérant un certain nombre de points fondamentaux de lEucharistie et de loecuménisme, précisant par ailleurs le terme non catholique utilisé par le canon précédemment cité. Il faut souligner la relation intime existant entre la Parole et le Sacrement. Lannonce de la Bonne Nouvelle est adressée à tous. Le Sacrement est réservé à ceux qui ont accueilli lannonce et y ont adhéré avec foi. Le Baptême introduit dans le Corps du Christ, lEucharistie fait croître et porte à son terme lincorporation. Ainsi, lEucharistie nexprime pas seulement lunité de lÉglise mais la produit. En tant quélément constitutif de lunité, elle ne peut la suivre; mais elle doit être accueillie comme moment-clef, afin de rendre dans les faits nos aspirations oecuméniques. En tant quexpression de lunité visible de lÉglise, dans le sens ontologique, cest-à-dire dans le sens de la plénitude des moyens du salut, elle est également promesse de la réalisation du phénomène de lunité visible. LEucharistie produit la pleine unité visible de lÉglise. Par conséquent, en faisant participer les non catholiques orthodoxes à la Communion, nous rendons réelle la communion entre nous. Ainsi, une participation commune à la célébration de lEucharistie des catholiques et des orthodoxes et vice versa pourrait être la lumière qui nous illumine afin de réaliser la soif de notre unique Seigneur, Sauveur et Pasteur: Ut unum sint. Ces exigences ne sont peut-être pas bien présentes dans les rapports officiels entre nos Églises, mais se font sentir toujours davantage dans notre travail pastoral quotidien. [00110-03.04] [IN093] [Texte original: italien] - S. Exc. Mgr. Miguel Angel ALBA DÍAZ, Évêque de La Paz en la Baja California Sur (MEXIQUE) Le Pape Jean-Paul II, en parlant de la communion, nous disait combien il était erroné de promouvoir des initiatives concrètes sans promouvoir une spiritualité qui nous aide à dépasser les tentations qui nous assaillent continuellement. Il nous faisait remarquer quen labsence dun cheminement spirituel, les moyens extérieurs se transforment en masques, en moyens privés dâme. Cest pourquoi, en parlant de lEucharistie, je voudrais réaffirmer limportance de cultiver une spiritualité eucharistique qui nous permette non seulement de célébrer lEucharistie de manière correcte et digne, mais qui nous pousse également à la vivre comme source, centre et sommet de notre vie sacerdotale et ecclésiale. Nous former en vue de lEucharistie signifie certainement nous former afin de suivre fidèlement un rituel qui nous permet de faire nôtres les paroles et les gestes du Christ lors de la dernière Cène, parce que dans lEucharistie, nous transmettons ce que nous avons reçu. Mais, si nous ne voulons pas que le pain azyme de nos eucharisties se contamine avec le levain des pharisiens, nous former en vue de lEucharistie veut également et surtout dire nous former afin de faire nôtres les sentiments et les attitudes eucharistiques mêmes du Rédempteur. Nous former en vue de lEucharistie signifie donc nous former dans lexpérience de la grâce, dans la contemplation des merveilles que Dieu fait. Et faire lexpérience de la gratuité de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous avons, en nous sentant touchés par la grâce. Cest nous former afin de toujours rendre grâce, en tout lieu et en toute circonstance de la vie, en appréciant la vie avec ses tristesses et ses joies et en découvrant que tout advient pour le bien de ceux que le Seigneur aime. Cest nous former pour faire de notre vie une eucharistie, pour aimer et servir Dieu et les hommes avec un amour reconnaissant, pour faire de nous-mêmes une offrande vivante et permanente. Nous former en vue de lEucharistie, cela veut dire nous former pour le culte rendu au Père en esprit et vérité. Sept années de séminaire pourront peut-être paraître excessives pour apprendre à dire la messe, mais elles ne sont pas suffisantes pour apprendre à célébrer lEucharistie. LInstrumentum Laboris contient des contributions qui font état de pratiques négatives. Il ne sagit pas de simples transgressions aux rubriques, mais de manifestations dattitudes qui ignorent et déforment le sens de la réforme conciliaire. Si la précipitation dans lapplication de la réforme liturgique nous a fait perdre léquilibre, pour chercher à nouveau cet équilibre et avant de proposer de nouvelles initiatives concrètes, nous devons promouvoir une spiritualité qui nous permette de dépasser tant le ritualisme passif que la créativité excessive, afin que le mystère parle à travers la liturgie. [00147-03.03] [IN099] [Texte original: espagnol] ♦ DEUXIÈME CONFÉRENCE DE PRESSE Nous rappelons aux journalistes accrédités que jeudi 13 octobre 2005, à 12h45, dans la Salle Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège, se tiendra la deuxième Conférence de Presse sur les travaux de la XI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques (Rapport après le débat général) Y participeront: ● S. Ém. le Card. Francis Arinze Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements Président Délégué ● S. Ém. le Card. Juan SANDOVAL ÍÑIGUEZ, Archevêque de Guadalajara (Mexique) Président Délégué ● S. Ém. le Card. Telesphore Placidus TOPPO, Archevêque de Ranchi (Inde) Président Délégué ● S. Exc. Mgr John Patrick FOLEY, Archevêque titulaire de Neapoli de Proconsolare, Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales Président de la Commission pour lInformation ● S. Exc. Mgr Sofron Stefan MUDRY, O.S.B.M., Évêque émérite dIvano-Frankivsk, Stanislav des Ukrainiens Vice-Président de la Commission pour lInformation |