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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

08 - 09.10.2012

RÉSUMÉ


- QUATRIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 9 OCTOBRE 2012 - APRÈS-MIDI)

QUATRIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 9 OCTOBRE 2012 - APRÈS-MIDI)

- ÉLECTION DE LA COMMISSION POUR LE MESSAGE

- INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)
- RAPPORT SUR LA RÉALISATION DE LA “VERBUM DOMINI”
- DOCU-FILM: LE CONCILE VATICAN II, CINQUANTE ANS APRÈS

Aujourd’hui,
mardi 9 octobre 2012, à 16h30, avec la récitation de la prière Pro felici Synodi exitu, a débuté la Quatrième Congrégation générale, pour la Élection de la Commission pour le Message et la continuation des interventions des Pères synodaux en salle sur le thème «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Le Président délégué du jour était: S.Ém. le Card. Francisco ROBLES ORTEGA, Archevêque de Guadalajara (MEXIQUE).

Durant la Congrégation, a été lu le Rapport sur la Réalisation de la “Verbum Domini”. Ont ensuite suivi les interventions des Pères synodaux.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 18h55 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 253 Pères.

ÉLECTION DE LA COMMISSION POUR LE MESSAGE

Lors de la Congrégation générale a eu lieu le premier vote pour l’élection des membres de la Commission pour le Message, présidée par nomination pontificale par S. Ém. le Card. Giuseppe BETORI, Archevêque de Florence (ITALIE) et par le Vice-Président S. Exc. Mgr Luis Antonio G. TAGLE, Archevêque de Manille (PHILIPPINES).

Le Message au Peuple de Dieu

Lors des Assemblées synodales, il est d’usage de publier un Message (Nuntius) adressé au Peuple de Dieu, spécialement aux catégories de personnes directement concernées par l’argument du Synode. Le Nuntius, de genre pastoral, a pour finalité d’encourager le Peuple de Dieu à répondre fidèlement à sa vocation propre et à le féliciter pour les efforts déjà fournis. À la fin de la deuxième semaine, un premier projet de Message devra être présenté à l’Assemblée pour un débat général. Après avoir recueilli les observations de l’Assemblée, la Commission préparera un projet définitif qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée. Le texte définitif du Message sera publié à la clôture des travaux synodaux. Les deux rédactions devront être préparées en allemand, en anglais, en espagnol, en français et en italien.

Composition de la Commission pour la rédaction du Message

Une Commission sera formée pour la rédaction du Message qui sera publié à la fin des travaux du Synode, après un vote préalable des Pères synodaux. Elle sera composée de 12 membres, dont 8 seront élus par l’Assemblée (1 par continent, 1 pour les Églises orientales catholiques sui iuris, 1 pour les Dicastères de la Curie Romaine et 1 pour l’Union des Supérieurs Généraux) et 4, y compris le Président et le Vice-Président, nommés par le Saint-Père.

Pour la constitution de la Commission, composée exclusivement de Pères synodaux, on tiendra compte des critères suivants: appartenance ecclésiale (diversité de nationalité et de langue différentes); sensibilité ecclésiale et culturelle; compétence spécifique requise; capacité de conception et de rédaction;capacité de travail en équipe.

Les fonctions du Président de cette Commission sont: de convoquer et de présider les réunions de la Commission quand cela sera nécessaire; de présenter en session plénière un premier projet de rédaction du Message pour qu’il soit discuté par les Pères synodaux; d’établir des sous-commissions ou des groupes de travail pour perfectionner la première ébauche du Message; de prévoir que le texte soit disponible dans les diverses langues de travail de XIIIème Assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques, tant pour l’ébauche initiale que pour la rédaction finale; de présenter à l’Assemblée le texte définitif du Message pour le vote. Ceci peut être fait directement par le Président de la Commission, par le Vice-Président ou bien par un autre de ses membres désigné par le Président; de présenter le Message durant une Conférence de Presse.

L’emploi du vote sous forme électronique

Le vote par la Commission du message a eu lieu sous forme électronique.

Pour le vote électronique, les Pères synodaux adopteront un dispositif – utilisé également pour la comptabilisation des présences – qui permet d’effectuer deux types de vote: le vote simple et le vote multiple.
Vote simple: Quand le vote porte sur une seule motion pour laquelle un accord est demandé, on emploie les touches “PLACET”, “NON PLACET”, “ABSTINEO” ou “PLACET IUXTA MODUM”. Une fois le choix effectué, on le confirme en appuyant sur la touche verte “CONFIRMO”.
Vote multiple: Quand un vote requiert d’exprimer une préférence parmi plusieurs motions, on emploie les touches numériques en appuyant sur la touche correspondant au choix, que l’on confirme au moyen de la touche “CONFIRMO”. En cas d’erreur de frappe, la mention “NoValido” s’affiche sur l’écran.
En cas d’erreur de frappe, ou si l’on veut changer le choix effectué, on appuie sur la touche rouge “DELEO”, avant d’introduire de nouveau le choix et de le confirmer au moyen de la touche verte “CONFIRMO”. Cette opération peut se répéter jusqu’à ce que le Président décidera que le temps à disposition est expiré.

INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)

Sont intervenus les Pères suivants:

- S. Exc. Rév. Mgr José Luis CHÁVEZ BOTELLO, Archevêque d'Antequera (MEXIQUE)
- S. Exc. Rév. Mgr Milton Luis TRÓCCOLI CEBEDIO, Évêque titulaire de Munaziana, Évêque auxiliaire de Montevideo (URUGUAY)
- S. Exc. Rév. Mgr Mario Alberto MOLINA PALMA, O.A.R., Archevêque de Los Altos (GUATÉMALA)
- S. Exc. Rév. Mgr André LÉONARD, Archevêque de Mechelen-Brussel, Président de la Conférence Épiscopale (BELGIQUE)
- S. Exc. Rév. Mgr Gervas ROZARIO, Évêque de Rajshahi (BANGLADESH)
- S. Exc. Rév. Mgr José Rafael QUIRÓS QUIRÓS, Évêque de Limón (COSTA RICA)
- S. Ém. Rév. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris, Président de la Conférence Épiscopale (FRANCE)
- S. Exc. Rév. Mgr Yves PATENÔTRE, Archevêque de Sens (FRANCE)
- S. Exc. Rév. Mgr Timothy John COSTELLOE, S.D.B.
, Archevêque de Perth (AUSTRALIE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- S. Exc. Rév. Mgr José Luis CHÁVEZ BOTELLO, Archevêque d'Antequera (MEXIQUE)

Dans le contexte des grands défis sociaux, culturels et intra-ecclésiaux, la fidélité à Jésus Christ nous incite à présenter une proposition de référence qui reconsidère, articule et assure les éléments fondamentaux communs dans la transmission de la foi dans le cadre des processus complets d’Initiation chrétienne, à la lumière de la nouvelle évangélisation et d’Aparecida.
Je signale entre autres: 1 - La centralité de Jésus Christ, colonne vertébrale de toute la vie chrétienne autour du kérygme-rencontre, de la suite, de l’adhésion et de la mission. 2 - L’expérience de la communauté ecclésiale, référent et sujet principal de l’éducation à la foi, où le croyant reçoit et découvre sa dignité de fils de Dieu et acquiert le sens d’appartenance en tant que membre de la famille de Dieu. 3 - L’intégralité et la gradualité du message dans la compréhension et l’expérience de la foi; un apprentissage qui assure la synthèse de la doctrine mais surtout la synthèse du vécu de la foi et qui forge l’identité chrétienne. Il est important de terminer l’Initiation chrétienne par l’option et l’orientation de la vie par Jésus Christ en s’insérant dans la communauté ecclésiale et en assumant les moyens de persévérance fondamentaux tels qu’ils sont: Eucharistie dominicale, chemin pénitentiel, prière et charité dans la vie fraternelle.
Il s’agit d’offrir un chemin avec des étapes précises, un catéchisme de référence pour l’Initiation chrétienne, une structure de formation de base pour toute personne baptisée; comme les séminaires que le Concile de Trente demanda dans l’Église tout entière pour la formation des futurs prêtres.

[00052-03.06] [IN029] [Texte original: espagnol]


- S. Exc. Rév. Mgr Milton Luis TRÓCCOLI CEBEDIO, Évêque titulaire de Munaziana, Évêque auxiliaire de Montevideo (URUGUAY)

L’Église en Uruguay fait face au défi de la sécularisation depuis près d’un siècle. En effet, c’est l’un des pays d’Amérique Latine les plus touchés par ce phénomène. En plus de cela, l’Église ne perçoit plus aucun type de subvention et d’aide de la part de l’État pour maintenir ses structures pastorales et les oeuvres éducatives.
À la lumière de notre expérience ecclésiale, nous proposons comme parcours pour la nouvelle évangélisation:
-de repenser le dialogue foi-culture, en cherchant des chemins de rencontre avec les hommes et les femmes qui sont ouverts à la vérité et engagés dans la recherche du bien commun.
-D’établir une “pastorale de la première annonce”, capable de susciter le désir et le recherche de Dieu parmi les hommes et les femmes qui ne connaissent pas Jésus Christ.
- De renforcer une catéchèse de lecture catéchuménale, basée sur le Rite de l’Initiation Chrétienne des Adultes (RICA), adressée surtout aux jeunes et aux adultes, unissant catéchèse et vie liturgique.
-De donner la priorité à la famille comme foyer et école pour la transmission de l’Évangile, en en protégeant l’intégrité et en en proclamant la valeur pour le monde d’aujourd’hui, en tant que cellule de base de la société et école de l’humanité.
-De stimuler la Pitié populaire (si présente dans notre simple peuple), surtout dans les sanctuaires mariaux, comme occasion de l’annonce de l’Évangile de manière kérygmatique.
-De continuer à animer les mouvements ecclésiaux et les associations de laïcs afin qu’ils unissent leurs forces à celles de l’Église particulière dans lesquels ils sont insérés, da façon à rendre un témoignage d’évangélisation fondé sur la communion et l’unité avec tous les agents pastoraux du Diocèse qui, en tant que sacrement du Christ, est le sujet de l’évangélisation.

[00053-03.04] [IN030] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr Mario Alberto MOLINA PALMA, O.A.R., Archevêque de Los Altos (GUATÉMALA)

Il faut que cette Assemblée du Synode indique quelle est la question humaine sur laquelle l’Évangile de Jésus insiste davantage, de sorte à ce que celle-ci devienne le point de référence principal, quoi que non le seul, de l’évangélisation. Je suggère que l’on indique en termes clairs que Jésus Christ et son Évangile proposent tout d’abord une compréhension de la vie humaine à partir de l’appel gratuit de Dieu à la vie éternelle. Ils offrent ainsi une réponse à la question de la mort, qui prive l’existence humaine de sens, de cohérence et de valeur. C’est à partir de là que l’on peut aborder, d’un point de vue pastoral, toutes les autres questions qui concernent l’homme; en effet, l’événement central de l’oeuvre salvifique du Christ est sa résurrection, c’est-à-dire la victoire sur la mort et sur le péché afin d’obtenir une nouvelle existence humaine avec Dieu. Une grande partie des efforts pastoraux déployés par l’Église en Amérique latine ont visé à résoudre les problèmes les plus évidents qui affligent les hommes et les femmes, en laissant dans l’ombre, sans les résoudre, les questions fondamentales sur le sens de la vie. Le succès du pentecôtisme et du fondamentalisme chrétien est dû en partie au fait que leurs représentants ont su identifier le cadre dans lequel le sens de la vie se forge face à la mort et au péché, obtenant ainsi l’adhésion d’un grand nombre de personnes par une proposition qui n’a pas la même qualité que celle que peut offrir l’Église catholique en se basant sur la théologie et la spiritualité.

[00054-03.05] [IN031] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr André LÉONARD, Archevêque de Mechelen-Brussel, Président de la Conférence Épiscopale (BELGIQUE)

L'un des freins à l’évangélisation est la réalité du mal. Comment mettre ensemble l’existence de Dieu et celle du mal? Même saint Thomas et le Catéchisme sont tiraillés entre 2 tendances. Celle qui voit dans le mal un drame lié à l’inévitable finitude des créatures. Mais alors comment échapper au mal dans la vie éternelle, puisque nous demeurerons des créatures finies? L’autre qui voit dans le tragique de ce monde un état contingent de la création qui ne correspond plus à l’acte créateur. Ces questions notamment en liaison avec la science, sont un grand défi pour la sagesse chrétienne. Il devrait être relevé grâce à la théologie de Paul, spécialement Rm 8, 18-23. Il faudrait penser jusqu’au bout ce qu’il dit de l’état présent de la création, assujetti à la vanité et livré à la servitude de la corruption.
Dans l’Église, les 2/3 des effectifs sont des femmes. Beaucoup, cependant, se sentent discriminées. Il est temps de dire clairement que, si l’Église n’ordonne pas de femmes prêtres, ce n’est pas parce qu’elles seraient moins capables ou moins dignes! Au contraire! C’est uniquement parce que le prêtre n’est pas seulement un “ministre du culte”, mais un représentant du Christ Époux venu épouser l’humanité. Rendons grâces pour la qualité et la spécificité de l’apport massif des femmes à l’évangélisation. Des gestes forts devraient le signifier clairement. Sans des femmes heureuses, reconnues dans leur être propre et fières d’appartenir à l’Église, il n’y aura pas de nouvelle évangélisation.

[00055-03.04] [IN032] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Gervas ROZARIO, Évêque de Rajshahi (BANGLADESH)

Avec l’avancée du développement matériel, il y a une tendance grandissante à la globalisation parmi les gens du monde entier. Aujourd’hui on assiste à un nombre accru de défis à la foi de Dieu, parmi lesquels l’athéisme, le fondamentalisme, le relativisme, etc. Pour cette raison, il y a un besoin urgent d’évangélisation et de ré-évangélisation, qui permettra aux gens de découvrir que Dieu est l’Être suprême et ultime, le Créateur et le Maître de l’univers. La nouvelle évangélisation n’est pas une nouveauté dans son contenu car “Jésus Christ est le même hier et aujourd'hui, il le sera à jamais” (He 13,8). Pour les nouvelles Églises, comme au Bangladesh, on devrait penser à une “Évangélisation dans le nouveau Millénaire” ou bien à “l’Évangélisation des Temps Modernes”. Cela signifie “implanter”. Dans un monde dominé par le matérialisme et le consumérisme, l’Église, et tout particulièrement ses leaders, ont besoin de devenir des Maîtres de la vie spirituelle. Il y a un besoin de découvrir les moyens appropriés et les méthodes dans le but de poursuivre la mission d’évangélisation, sous forme d’ascétisme asiatique, comme il est également exprimé dans les modèles monastiques traditionnels de l’Église.
La nouvelle évangélisation est d’autant plus significative dans notre contexte, lorsque nous considérons l’évangélisation comme une sollicitude envers les pauvres, tout comme cela l’était pour Jésus. Le sens négatif de pauvreté tel qu’il est vécu par nos peuples asiatiques est principalement le résultat de l’avidité insatiable des quelques riches et puissants. Mais il y a également un sens positif à la pauvreté: “Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux”(Mt, 5,3). Cette pauvreté évangélique est une chose que l’Église est appelée à vivre et à prêcher, surtout en Asie. En tant que vrais croyants en Jésus Christ, nous devons apprendre non seulement à renoncer aux biens matériels, mais aussi à apprécier la simplicité et l’humilité des pauvres, le bonheur qu’il éprouvent pour chaque petite chose qu’ils possèdent, et leur sollicitude envers les autres. Les chefs de l’Église doivent également ouvrir leurs coeurs afin d’être évangélisés par les valeurs évangéliques des pauvres.
Une telle culture de la solidarité envers les pauvres va certainement nous montrer un moyen d’appréhender la justice environnementale et la faim dans le monde.

[00056-03.03] [IN033] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr José Rafael QUIRÓS QUIRÓS, Évêque de Limón (COSTA RICA)

Aujourd’hui, lorsque nous évoquons le thème de la nouvelle évangélisation, nous entrons en harmonie avec cette grande initiative concrétisée par la mémoire Bienheureuse du Pape Jean Paul II, qui, avec sa vie et sa parole, a stimulé dans toute l’Église le désir de renouveler la capacité évangélisatrice de l’Église.
Face à ce thème, proposé comme axe porteur de cette assemblée synodale, la rénovation de la Paroisse en tant qu’espace qui rend possible et qui entretient une authentique expérience de rencontre avec Jésus Christ, et de participation dans sa suite, devient impératif pour la nouvelle évangélisation. La Paroisse doit être articulée comme une grande communauté de petites communautés et d’expériences communautaires, dans lesquelles il devient possible de retrouver la valeur personnalisante de la rencontre.
À cet égard, le caractère normatif de la première communauté chrétienne nous pousse à réévaluer l’importance de la promotion, dans le contexte d’une société dans laquelle l’anonymat et l’indifférence, la soif de domination et l’affirmation des relations marquées par le pouvoir, l’apathie dans la défense de la dignité de l’être humain, l’aspiration à posséder et le consumérisme effréné qui en découle, apparaissent comme des caractéristiques qui marquent un style de vie anti-évangélique; un style de vie alternatif, marqué par les valeurs proposées par l’Évangile, qui transforme la communauté des croyants en un moteur pour la promotion de la confession de la foi comme une matrice de sens culturel, éthique, politique et économique authentiquement humain. Un communauté de disciples capables d’enseigner et de relativiser chaque absolutisation idolâtrique, qui transforme l’être humain en un object et déforme en lui la vérité de l’être humain.
À cette fin, il est nécessaire que la communauté paroissiale apparaisse aux yeux de la société comme une communauté de frères dont la préoccupation fondamentale est la prière, le service et l’accompagnement, qui en stimulent les processus de formation avec des orientations bien établies, qui conduisent à une authentique maturation humaine et chrétienne de leurs membres, évitant ainsi ce que l’on appelle “foi épidermique”.

[00057-03.04] [IN034] [Texte original: espagnol]

- S. Ém. Rév. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris, Président de la Conférence Épiscopale (FRANCE)

Aujourd'hui, dans beaucoup de pays occidentaux la nouvelle évangélisation est, en fait, une première annonce, compte tenu de la sécularisation générale des mœurs et de la culture. Plus encore que l'ignorance, nous devons déplorer une culture formatée par le langage médiatique et son recours à l'instantané et à l'affectivité.
C'est pourquoi, dans ce contexte, la nouvelle évangélisation doit unir dans un même effort le témoignage de la foi et une pédagogie de la culture.

Le témoignage de la foi est d'autant plus perceptible qu'il manifeste la communion qui unit tous les membres de l'Église et qu'il s'exprime dans tous les registres de l'action ecclésiale: enseignements du magistère, déclarations publiques sur différents sujets, la vitalité des paroisses et des communautés chrétiennes, la référence manifeste de chaque chrétien à la vie du Christ, par la parole et par la manière de vivre. Sa crédibilité repose pour une bonne part sur le témoignage vécu des chrétiens et sur la visibilité de leur participation à la vie de l'Église.
La pédagogie de la culture se développe par l'implication des chrétiens dans tous les systèmes éducatifs et par leur contribution à une véritable éducation de l'intelligence qui est la condition nécessaire à l'exercice d'une véritable liberté.
D'autre part, nous devons investir tous nos moyens dans la formation des clercs et des laïcs pour qu'ils soient capables de mieux montrer que l'adhésion à la foi chrétienne n'est pas en contradiction avec la raison humaine.
Enfin, nous devons développer les conséquences éthiques d'une anthropologie chrétienne qui s'enracine dans la Révélation et qui se déploie dans un dialogue avec les autres sagesses. Nous devons être plus conscients que nous sommes dépositaires d'un trésor pour l'avenir de l'humanité et porteurs d'une espérance.

[00058-03.03] [IN035] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Yves PATENÔTRE, Archevêque de Sens (FRANCE)

Si le phénomène de la sécularisation existe en nos pays de vieille chrétienté, il ne doit pas nous décourager mais renouveler en nous l'esprit missionnaire. Il nous faut regarder le monde d'aujourd'hui avec le regard du Père. Ce monde est aimé de Dieu. Il le voit comme le monde de ses enfants dans la diversité des peuples, des cultures et des religions. C'est la famille humaine dont il est le Père. La trace divine de cette paternité, c'est l'amour au cœur de tout être humain. Chrétiens, dans la grâce de la Révélation, nous savons que l'amour vient de Dieu, que l'amour est Dieu, comment le faire reconnaître? Ce fut toute la mission de Jésus. C'est aujourd'hui la nôtre.
Le Concile Vatican II a présenté l'Eglise comme sacrement de l'union des hommes avec Dieu et des hommes entre eux. Un sacrement c'est une réalité du monde qui révèle le mystère du salut parce qu'elle en est la réalisation. Sans être du monde, notre Église est-elle bien dans le monde? Elle est visible mais son message est-il lisible? Aussi, en quelque sorte, nous n'avons pas à être signes d'Église, mais signes du Christ, et c'est en cela que nous serons l'Église: visage et parole du Christ, vivant et proclamant la foi de toujours dans les mots d’aujourd’hui.
Il me souvient d’une parole toujours actuelle du Cardinal Suhard, initiateur de la Mission de France: "Il ne s’agit pas d’obliger le monde à entrer dans l’Église telle qu’elle est, mais de faire une Église capable d’accueillir le monde tel qu’il est." Pour notre Synode, c’est tout un programme. Quel bonheur de proposer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous ces hommes et femmes d’aujourd’hui, aux jeunes et aux enfants, qui ne savent pas qu’ils sont là tout près de la Source.

[00059-03.03] [IN036] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Timothy John COSTELLOE, S.D.B., Archevêque de Perth (AUSTRALIE)

Dans Christifidelis laici, le Pape Jean Paul II parle du besoin de “refaire le tissu chrétien des communautés ecclésiales” si nous devons refaire le tissu chrétien de la société humaine dans laquelle nous vivons. Pour agir de la sorte, nous devons retrouver l’ecclésiologie de l’Église comme Corps du Christ, avec le Christ comme source qui insuffle la vie.Le premier chapitre du Document de travail le met en évidence en concentrant notre attention sur le Christ et en nous rappelant que le but de toute l’évangélisation est d’encourager une rencontre entre la personne et le Christ.

Le temps est venu pour nous les Évêques de placer le Christ au coeur de notre prédication et de notre enseignement, et d’encourager nos prêtres et nos diacres à faire de même. Nous devons aider les personnes à être à nouveau capturées par la fascination que le Jésus des Évangiles exerce sur les coeurs et les esprits.
Je paraphrase le Recteur majeur des Salésiens de Don Bosco qui a fait une remarque semblable sur la vie religieuse contemporaine: Le plus grand défi que doit affronter aujourd’hui l’Église est de rendre l’Église au Christ et de rendre le Christ à l’Église - là où il ne s’agit pas de devenir autre de ce que nous sommes mais de devenir complètement qui et ce que nous sommes.

[00060-03.04] [IN037] [Texte original: anglais]

RAPPORT SUR LA RÉALISATION DE LA “VERBUM DOMINI”

S. Ém. le Card. Marc OUELLET, P.S.S., Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN) a lu en italien le Rapport sur la réalisation de la “Verbum Domini”.

La présentation en italien est publiée dans l’édition plurilingue du Bulletin. Nous publions, ci-dessous, la synthèse et la version originaire en français.

Deux ans après la publication de l’Exhortation apostolique Verbum Domini en 2010, qui clôt une réflexion synodale, développée depuis 2006 et s’étendant donc sur quatre ans, l’ouverture de ce nouveau Synode nous conduit à réfléchir sur la réception de ce document post-synodal, pour faire le point sur la mise en oeuvre de ses orientations qui veulent renouveler la foi de l’Église.
S’il est trop tôt pour porter un jugement d’ensemble sur sa réception, on constate tout de même un intérêt accru des fidèles pour la Parole de Dieu, de très nombreuses initiatives révèlent la prise de conscience progressive de la place centrale de la Parole de Dieu dans la vie pastorale, et bon nombre de pays ont utilisé les moyens de communication sociale pour faire connaître l’Exhortation apostolique et ses implications dans la vie ecclésiale.
Concernant la liturgie, la conviction profonde réaffirmée dans Verbum Domini selon laquelle la liturgie est le lieu privilégié où Dieu nous parle a connu un fort écho auprès des pasteurs, des liturgistes et des catéchètes, surtout en milieu italophone, hispanophone et anglophone. Le synode a d’autre part inspiré une publication importante, qui a développé le modèle catéchétique du récit des Disciples d’Emmaüs. Et la relance du Catéchisme de l’Église catholique à l’occasion de l’Année de la Foi est aussi une opportunité privilégiée de réception de Verbum Domini. Concernant la recherche scientifique, et le rapport fondamental entre exégèse et théologie, il ne faut pas s’attendre à un changement rapide des habitudes de pensée, mais les ouvertures existent pour un dialogue constructif et rigoureux, qui respecte la différence des charismes et des méthodes. Les milieux universitaires réagissent en général lentement aux interventions du Magistère ecclésial mais la lenteur ne veut pas nécessairement dire opposition ou indifférence. Quelques congrès scientifiques ont été organisés à Rome, en Pologne et en Amérique sur Verbum Domini.
On a noté avec satisfaction l’originalité et la nouveauté de développement doctrinal de Verbum Domini sur la Parole de Dieu, dont les sens multiples sont référés au Christ, comme à l’Analogué principal. Cette christologie de la Parole recueille des intuitions théologiques formulées par d’éminents théologiens à la suite de Karl Barth, dont le christocentrisme a eu une grande influence oecuménique.
Un autre thème majeur digne d’attention est celui de la performativité de la Parole, c’est-à-dire son caractère dynamique et efficace qui assume en contexte liturgique une dimension sacramentelle. La performativité native de la Parole atteint ainsi le niveau proprement sacramentel d’une communion personnelle qui démontre que la Parole de Dieu est beaucoup plus qu’une information et un enseignement.
L’herméneutique ecclésiale de l’Écriture s’enracine dans la nature même de l’Écriture comme témoignage conjoint de l’Esprit et de l’Église. Cette herméneutique suppose une intégration harmonieuse de la foi et de la raison, de même qu’une communion à la vie de l’Église et la connaissance de la vie des saints, qui sont des canons vivants d’interprétation.
À l’issu de l’Exhortation apostolique Verbum Domini, le Pape Benoît XVI formule une prière fervente pour la nouvelle évangélisation, qui souhaite que notre temps se consacre davantage à l’écoute de la parole de Dieu.
La nouvelle évangélisation, tout comme la première, doit dépendre de l’Esprit Saint, grand protagoniste de la mission de l’Église ad gentes et de toutes les formes actuelles de nouvelle évangélisation. L’évangélisation du monde a vraiment pris son envol avec le kairos de la Pentecôte, et ne peut repartir que de là.
À cinquante ans du Concile Œcuménique Vatican II, la réforme entreprise avec la Constitution dogmatique Dei Verbum se trouve confirmée et même développée. En ce sens, Verbum Domini est un grand exercice de réception du Concile Œcuménique Vatican II.

[00073-03.04] [RE001] [Texte original: français]


Je désire que les acquis du Synode influencent efficacement la vie de l'Église: dans la relation personnelle avec les Saintes Écritures, dans leur interprétation au cours de la Liturgie et dans la catéchèse, de même que dans la recherche scientifique, afin que la Bible ne demeure pas une Parole du passé, mais une Parole vivante et actuelle (Benoît XVI, exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Église, n° 5).
Le Saint-Père précise dès l'introduction de l'Exhortation apostolique Verbum Domini le but de son message et les niveaux de réception qu'il souhaite pour que “ la Bible ne demeure pas une Parole du passé, mais une Parole vivante et actuelle ". Il désire que la vie personnelle des fidèles, la liturgie, la catéchèse et la recherche scientifique soient renouvelées par la Parole vivante de Dieu et la Sainte Écriture.
Deux ans après la publication de l'Exhortation apostolique Verbum Domini, nous sommes invités à réfléchir au début de ce Synode sur la réception de ce document post-synodal pour faire le point sur la mise en oeuvrede ses orientations qui veulent "renouveler la foi de l'Église dans la Parole de Dieu" (VD, 27).
Poser la question de la réception de Verbum Domini, c'est donc s'interroger non seulement sur les commentaires qui ont pu être écrits sur le document mais d'abord et avant tout sur les initiatives pastorales qui cherchent à traduire dans la vie les orientations du Magistère ecclésial.
Précisons d'entrée de jeu que la notion même de " réception" est complexe, et ne se laisse pas ramener à une définition univoque. Elle indique d'une manière générale " la manière dont l'Église comprend et saisit l'Évangile tout en se laissant saisir par lui"( Michael Root, "Réception ", dans: Dictionnaire critique de théologie, Paris, Presses universitaires de France, 2007, p. 1189.). Une telle notion suppose l'action de l'Esprit Saint puisque l'Église n'enseigne pas ce qu'elle a inventé ou découvert, mais ce qu'elle a reçu (lCo 11, 23; 15, 3).La vie de l'Église est donc un processus permanent de réception de l'Évangile puisque l'Esprit introduit l'Église toujours plus profondément " dans la vérité tout entière" (Jn 16, 13). Dans les débats théologiques récents, la notion de réception " désigne plus spécialement tous les aspects du processus par lequel l'Église accepte et intègre à sa vie telle décision doctrinale, telle modification de la liturgie, telle proposition œcuménique et ainsi de suite(Ibid)".
Au sens classique, réception signifie " acceptation et assimilation par l'Église de doctrines ou de décisions faisant autorité, comme celles des conciles œcuméniques, des synodes ou des papes(William G.Rusch, Reception. An EcumenicaL Opportunity, Philadelphia, Fortress Press, 1988, p. 29, citéd'après: idem, p. 1190.)".Dans le cas de l'Exhortation apostolique Verbum Domini qui clôt une réflexion synodale s'étendant sur quatre ans (2006-2010), il est évidemment trop tôt pour porter un jugement d'ensemble sur sa réception. C'est pourquoi mon intervention se limitera à donner quelques indices de réception au plan de la vie pastorale et au plan de la réflexion théologique.
Après un bref survol de certaines initiatives pastorales, qui ont été promues de façon inégale selon les continents, je pointerai quelques questions théologiques qui ont retenu l'attention et qui nous indiquent peut-être un chemin à poursuivre pour la mission propre de ce Synode sur “ La Nouvelle Évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne".
1. Indices de réception dans la vie de l'Église
Observons tout d'abord une donnée statistique sur les éditions de Verbum Domini. Plus de 200 000 copies ont été mises en circulation dans les différentes langues, dans l'ordre suivant d'importance quantitative: en premier l'italien avec plus de 60 000 copies, suivi de l'anglais, 43 000 copies, le français, 36 500 copies, l'espagnol, 35 000 copies, le portugais, 10 600 copies. Les autres langues, entre 1000 et 5000 copies.

Bien des indices révèlent un intérêt accru des fidèles pour la Parole de Dieu telle qu'elle est transmise dans la Sainte Écriture. Une quantité innombrable de Bibles ont été acquises par des individus, des groupes ou des familles. Un million de copies ont été distribuées gratuitement au Brésil à l'instigation de l'épiscopat brésilien. À ce fait massif s'ajoute la diffusion capillaire de textes bibliques comme le N ouveau Testament, les quatre évangiles ou un seul livre qui sert de base à un approfondissement communautaire sur un certain laps de temps, par exemple une épître de saint Paul à l'occasion de l'Année paulinienne.
L'indice le plus réjouissant de la réception de Verbum Domini est l'accueil enthousiaste de la lectio divina comme manière de rencontrer Dieu, de l'écouter et lui répondre, à partir du texte des Saintes Écritures. Cet accueil varie en intensité selon les pays, mais il demeure certainement le thème par excellence du Synode. Beaucoup d'âmes contemplatives ont été confirmées et confortées dans cette pratique multiséculaire, mais le fait nouveau et très prometteur est la large diffusion de cette pratique dans les milieux les plus divers: séminaires, couvents, groupes de partage, mouvements, cercles bibliques, familles, etc. Des formations sont offertes par des diocèses ou des communautés en vue de soutenir à long terme ce mouvement spirituel fondé sur la Parole de Dieu.
Il va sans dire que cette large diffusion répond au vif désir du Saint-Père que fleurisse " une nouvelle saison de plus grand amour pour la Sainte Écriture de la part de tous les membres du Peuple de Dieu, afin que la lecture orante et fidèle dans le temps leur permette d'approfondir leur relation avec la personne même de Jésus(VD, 72. Sur cet accueil favorable de la lectio divina, voir par exemple: Nuria Calduch-Benages, " Lettura orante della Sacra Scriptura " dans : Carmen Aparicio Valls et Salvador Pié-Ninot (dir.), Commenta aUa Verbum Domini, Roma, Gregorian & Biblical Press, 2012, p. 1 1} .. 124; Giuseppe De Virgilio, " La Parola di Dio neUa vita ecclesiale (nn. 72-89) ", Sinfonia della Parola. Commento teologico all'EsortazioneApostalica 'Verbum Domini", Roma, Rogate, 2011, p. 105-125).
"Bref, la lecture orante de l'Écriture est l'indice le plus évident de la réception du nouveau paradigme marial proposé dans Verbum Domini aux numéros 27 et 28.
Un autre indice de réception est la promotion de nombreuses initiatives pastorales au plan diocésain, paroissial ou dans les mouvements pour stimuler la lecture de la Bible ou pour mettre en œuvre l'animation biblique de toute la pastorale(Cf. VD, 73. Voir aussi: Dario Vivian, " La parola di Dio al centro della pastorale. La Verbum Domini e la vita della Chiesa", La Rivista del Clero ltaliano, vol. 5,2011, p. 376-384.)
Une foule d'initiatives reflète la prise de conscience progressive de la place centrale de la Parole de Dieu dans la vie pastorale: journées bibliques, retraites, sessions, semaine biblique et même une année biblique décrétée en Pologne à la suite du Synode. Dans certains milieux, des séances de lecture continue de la Bible ont été organisées par des fidèles avec la collaboration d'artistes et de professionnels de la communication.
Beaucoup de diocèses ont inauguré l'année pastorale 2011-2012 par une présentation de l'Exhortation apostolique Verbum Domini. Des conférences épiscopales ont consacré un temps substantiel de leur réunion annuelle à l'appropriation des orientations théologiques et pastorales du document. En plusieurs pays, les moyens de communication sociale ont été mis à profit pour faire connaître l'Exhortation apostolique et ses implications dans la vie ecclésiale.
Ces quelques observations au plan de la vie sont très fragmentaires, je le répète, mais elles révèlent un intérêt accru pour la Parole de Dieu et la Sainte Écriture comme " lumière sur la route" (ps 118 [119], 105) qui " guide nos pas sur le chemin de la paix" (Lc1, 79).
B. AU NIVEAU DE LA LITURGIE ET DE LA CATÉCHÈSE
La Sainte Liturgie est vraiment " le lieu privilégié où Dieu nous parle dans notre vie actuelle, où il parle aujourd'hui à son peuple qui écoute et qui répond" (VD, 52). Cette conviction profonde du Saint-Père Benoît XVI réaffirmée dans Verbum Domini a trouvé grand écho chez beaucoup de pasteurs et de théologiens notamment en milieu italophone, hispanophone et anglophone.
Le rapport entre la Bible et la liturgie a été renforcé et on s'est réjoui du fait que " l'herméneutique de la foi sur la base des Saintes Écritures, doit toujours avoir comme point de référence la liturgie, où la Parole de Dieu est célébrée comme une parole actuelle et vivante" (VD, 52). C'est dans ce domaine que la littérature est la plus abondante, notamment à cause des développements originaux de Verbum Domini sur la performativité et la sacramentalité de la Parole, sur lesquels nous reviendrons plus loin. Disons seulement que la prise de conscience d'une efficacité propre de la Parole de Dieu proclamée reflue sur la compréhension de la célébration eucharistique et sur la valeur des célébrations de la Parole en l'absence de prêtre. Elle motive aussi une fréquentation plus assidue de la Bible pour la simple lecture ou la méditation.
1. L’homilétique
Un indice encourageant de réception concerne les initiatives de formation pour une prédication adéquate qui soit vraiment biblique, christologique et mystagogique. La Conférence des Évêques catholiques des États-Unis a préparé un guide homilétique pour prêtres et diacres en réponse à Verbum Domini. On a même organisé, sous le vocable de Verbum Domini, un festival de la prédication. Des sessions de formation des séminaristes en vue du ministère de la Parole ont été promues sur la base de deux convictions majeures tirées de Verbum Domini: " d'abord, une plus profonde appréciation de l'autorité unique de l'Écriture; ensuite, la redécouverte du sens spirituel de l'Écriture(Mary Healy, " Verbum Dominiand the Renewal of Biblical Preaching ", "The Ward of Gad in the Life and Ministry of the Church " Conference, University of St. Thomas, Minnesota, June 2011, p. 3.)"
Il est fort souhaitable et même impératif que de telles initiatives se mutiplient aussi ailleurs pour répondre à la finalité pastorale de Verbum Domini. Un réel mouvement en ce sens dépendra de l'engagement primordial des évêques.
2. La catéchèse
Dans le domaine de la catéchèse qui est étroitement connexe à la liturgie, le Synode a inspiré une publication importante, fruit d'une session œcuménique, qui a développé le modèle catéchétique du récit des Disciples d'Emmaüs. Cette catéchèse adressée aux Latino- Américains(Jean-Pierre Ruiz et Mario J. Paredes (dir.) , La. Palabra de Dios y los catòlicos latinos. Las leccionesdelcamino a Emaús, New York, American Bible Society, 2012, 275 p.) s'appuie sur "l'explication des Écritures", que seul le Christ est en mesure de donner (cf. Lc 24,27-28), en montrant leur accomplissement dans sa personne(VD, n° 74; cf. Proposition 23.) ".
Rien ne motive davantage l'acquisition des connaissances qu'offre le Catéchisme de l’Église catholique qu'une relation personnelle avec Jésus qui est vécue dans le cadre ecclésial. Plus la catéchèse sera biblique et mystagogique, plus elle servira la grande cause de la nouvelle évangélisation.
Dans cette optique, la relance du Catéchisme de l'Église catholique à l'occasion de l'Année de la Foi est une opportunité privilégiée de réception de Verbum Domini. Elle sera d'autant plus fructueuse qu'on mettra à profit le nouveau paradigme de Verbum Domini fondé sur la foi comme rencontre, écoute, et dialogue et l'appropriation des Saintes Écritures " à la lumière du même Esprit que celui qui la fit rédiger(Constitution dogmatique sur la révélation divine Dei Verbum, 12;cf. Saint Jérôme, ln Gal 5, 19-21 : PL 26, 417 A)". Ce nouveau paradigme correspond à la conception dynamique de la Révélation que la Constitution dogmatique Dei Verbum a mise de l'avant pour élargir la conception noétique prédominante avant le Concile("Par cette révélation, le Dieu invisible (cf. Col l, 15;1 Tm 1, 17) s'adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis (cf Ex 33, 11;Jn15, 14-15), il s'entretient avec eux (cf. Ba 3,28) pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. " (DV,2)). Certains auteurs l'ont bien souligné dans leur appréciation d'ensemble de Verbum Domini. Citons ici Son Éminence le Cardinal Wuerl qui résume ainsi le message central de l'Exhortation apostolique Verbum Domini :
Nous apprécions hautement comme un mystère de notre foi l'enseignement décisif du Synode qui est articulé très clairement dans Verbum Domini: Dieu nous parle. Dieu nous parle aujourd'hui. Il nous invite à l'amitié avec lui. Il nous invite à en inviter d'autres à cette amitié. C'est dans sa Parole que nous trouvons le sens et le but de la vie (Cardinal Donald Wuerl, The Word of God and the New Evangelization, Verbum Domini Symposium, Regis College, Toronto, 31 mars 2011, p. 8.Un autre résume en ces termes les thèmes majeurs de l'Exhortation apostolitique: “ Trois thèmes distincts mais se compénétrant traversent Verbum Domini dans son ensemble, à savoir: 1) La Parole de Dieu comme témoignage et le témoignage rendu à la Parole de Dieu; 2) Le mystère du dialogue d'Alliance - Dieu parlant à ses enfants et répondant à leurs questions; 3) L'herméneutique ecclésiale de la foi." (Vincent Demeo, " Pope Benedict XVI and the Word of God. Distinct Themes of Verbum Domini ", Homiletic and Pastoral Review, 2012.)
Ces orientations ont été en général bien reçues par les pasteurs, les liturgistes et les catéchètes, ce qui laisse augurer que la Parole de Dieu comme “ dialogue nuptial" entre Dieu et son peuple produise des fruits abondants dans l'esprit de Dei Verbum:
“Dieu, qui a parlé autrefois, converse sans cesse avec l'Épouse de son Fils bien-aimé, et l'Esprit-Saint, par qui la voix vivante de l'Évangile retentit dans l'Église et par l'Église dans le monde, introduit les croyants dans la vérité tout entière et fait habiter en eux la parole du Christ en abondance (cf. Col 3,16).” L'Épouse du Christ, maîtresse de l'écoute, dit encore aujourd'hui avec foi: " Parle, Seigneur, que ton Église t'écoute(VD, 51, citant DV, 8, et "Relatio post disceptationem", n° 11, L'Osservatore Romano (éditionfrançaise), 11 novembre 2008, p. 11. Pour le " dialogue nuptial, voir aussi la toute dernière phrase de l'Exhortation apostolique (VD, 124).
C. AU NIVEAU DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
À seulement deux ans .de sa publication, il est trop tôt pour porter un jugement sur la réception de Verbum Domini dans ce domaine, car il faudrait disposer d'une dizaine d'années de maturation des idées. Disons toutefois que quelques indices autorisent à penser que le processus est bien enclenché.
Il faut reconnaître, note un théologien, que l'Exhortation apostolique Verbum Domini est venue remplir un vide que l'on percevait dans le milieu ecclésial. On sentait l'exigence d'une intervention magistérielle qui puisse orienter globalement la réflexion biblique et approfondisse le thème de la Parole de Dieu, " à la fois pour vérifier la mise en oeuvre des indications conciliaires, et pour faire face aux nouveaux défis que le temps présent lance à ceux qui croient dans le Christ (VD, 3)( Michelangelo Tabet et Giuseppe De Virgilio, "Introduzione (nn. 1-5) “, dans: Sinfonia della Parola. Commento teologico all’EsortazioneAposto1ica “Verbum Domini", Roma, Rogate, 2011, p. 30.) ".
Une autre affirme que Verbum Domini est " le plus important document ecclésial sur l'Écriture depuis Vatican II (Healy, " Verbum Dominiand the Renewal of Biblical Preaching ", p. 3.) Il porte en effet à un point de maturité les interventions antérieures de la Commission biblique pontificale sur des questions particulières(De sacra Scriptura et christologia (1984), Unité et diversité dans l'Église (1988), L'interprétation de la Bible dans l'Église (1993), Le peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne (2001), Bible et morale. Les racines bibliques de l'agir chrétien (2008). " Nous sommes indubitablement, commente un théologien, en présence d'un texte d'une grande densité qui occupera considérab1ement les travaux de la théologie fondamentale(Paolo Martinelli, " Introduzione. L'interesse teologico fondamentale della XII assemblea generale ordinaria deI sinodo dei vescovi sulla Parola di Dio nella vita e nella missione della Chiesa ", dans : Carmen Aparicio Valls et Salvador Pié-Ninot (dir.), Commento alla Verbum Domini, Roma, Gregorian & Biblical Press, 2012, p.31.) ". Un exégète se réjouit à la perspective d'une " collaboration accrue entre pasteurs, théologiens et exégètes ", reconnaissant que " les sciences biblique, exégétique et théologique se déploient à l'intérieur de l'Église et sont au service de sa foi(Alain Faucher, "L'Exhortation apostolique postsynodaleVerbumDomini. Vers un réveil de la pastorale biblique? ", Pastorale Québec, mars 2011, p. 4.).
Quant au rapport fondamental entre exégèse et théologie, qui dépend d'une histoire complexe, il ne faut pas s'attendre à un changement rapide des habitudes de pensée, mais les ouvertures existent pour un dialogue constructif et rigoureux qui respecte la différence des charismes et des méthodes (19 Cf. NuriaCalduchBenages,," Exégesis, teologia y hermenéuticabib1ica en la “Verbum Domini" ", Phase, n° 302, 2011, p. 109-121; Michelangelo Tábet, "L'ermeneuticadella Sacra Scriptura nell Chiesa (nn. 29-49) ", dans: Sinfonia della Parola, Roma, Rogate, 2011, p. 63-86; Francesco Bianchini, "Esegesi e teologia nell'interpretazianepaolina ", EuntesDocete, vol. 64, n° 2, p. 43-59.).
Les milieux universitaires réagissent en général lentement aux interventions du Magistère ecclésial mais la lenteur ne veut pas nécessairement dire opposition ou indifférence. Quelques congrès scientifiques ont été organisés à Rome, en Pologne, en Amérique et peut-être aussi ailleurs sur Verbum Domini, et les actes en sont disponibles(Emesto Borghi (dir.),Ascoltare rispondere vivere. Atti del Congresso internaziona1e" La Sacra Scrittura nella vita e nella missione dellachiesa (Roma, 14 dicembre 2010) ", Milano, Éditions TerraSancta, 2011, 238 p.; " The Word of God in the Life and Ministry of the Church: the Catholic Seminary Professor of Sacred Scripture and the Classroom" Conference, June 9-11, 2011, Saint Paul Seminary, Minnesota; " The Word of God in the Life and Ministry of che Church: the Catholic Seminary Professor of Sacred Scripture and the Classroom" Symposium, June 9-11, 2011, Regis College, T orontoi JacekKicinski, (dir.),SlowoBozeszkolqfarm.a.cjikaplanskiej, Wroclaw, 20 Il, 160 p.) L'indice le plus éloquentde la réception de Verbum Domini par la communauté scientifique demeure l'accueil du livre Jésus de Nazareth qui en applique les critères d'interprétation. Voici à ce sujet l'opinion de Jared Wicks :
À la fin de ce commentaire sur Verbum Domini, 3, il semble opportun de faire référence à un autre ouvrage, à présent largement diffusé, qui pourra influencer profondément la compréhension future de la Révélation divine, du Christ Révélateur et Révélation du Père, et la lecture compétente et croyante de la Sainte Écriture. L' ouvrage doté d'une telle force formative n'est autre que le livre du Pape Benoît XVI, Jésus de Nazareth (2 voL, 2007, 2010). Sous les yeux du lecteur de Jésus de Nazareth se réalise concrètement ce que Verbum Domini expose dans sa première partie sur la Parole divine révélatrice et l'interprétation biblique. C'est un texte qui aborde les extraits de l'évangile avec compétence exégétique, mais qui va au-delàpour attirer, illuminer et consoler les lecteurs,à travers une lecture théologique, conformément au thème lui-même :Jésus est le Verbe divin fait homme pour nous et pour notre salut, car c'est bien le salut que le Christ nous accorde en nous faisant partager sa communion avec le Père.(Jared Wicks, "Dalla Dei Verbum al Sinodo sulla Parola di Dio ", dans: Commento alla Verbum Domini, p. 39.).
.II. QUESTIONS THEOLOGIQUES QUI AUGURENT UNE RECEPTION FÉCONDE
A. CHRISTOLOGIE DE LA PAROLE
On a noté avec satisfaction l'originalité et la nouveauté du développement doctrinal de Verbum Domini sur la Parole de Dieu, dont les multiples sens (symphonie de la Parole) sont référés au Christ comme à l'Analogué principal dont dérivent tous les autres sens :
La Parole éternelle qui s'exprime dans la création et qui se communique dans l'histoire du salut est devenue dans le Christ un homme, " né d'une femme" (Ga 4, 4). La Parole ne s'exprime plus ici d'abord à travers un discours, fait de concepts ou de règles. Ici, nous sommes mis face à la personne même de Jésus. Son histoire unique et singulière est la parole définitive que Dieu dit à l'humanité. (VD, Il) il s'agit de la formulation théologique centrale et la plus nouvelle de l'Exhortation apostolique par rapport au développement du synode, note un auteur, puisqu'elle souligne que la clef de toute la théologie de la Parole de Dieu est Jésus-Christ. Cette formulation,bien qu'elle n'ait pas été formulée ainsi au Synode, reflète le point décisif de tout ce document et devient pour autant, sans aucun doute, l'apport théologique le plus emblématique de toute l'Exhortation(Salvador Pié-Ninot, " Los seistema.steologicos de la 'Verbum Domini" ", p.l34.)
Cette christologie de la Parole recueille des intuitions théologiques formulées déjà par d'éminents théologiens à la suite de Karl Barthdont le christocentrisme a eu une grande influence œcuménique(Cf. Karl Barth, Dogmatique I/12/1, Genève, Labor et Fides, 1954, p. 114; Hans Urs von Balthasar, Karl Barth, Einsiedeln, Johannes Verlag, 1951,41976, p. 124.).Les conséquences 'de cette christologie de la Parole ont été perçues tant en ce qui a trait à la transcendance de la Parole par rapport à ses expressions orales (Tradition) ou écrites (Sainte Écriture), que par rapport à ses implications anthropologiques, la vie humaine y étant comprise en sa nature filiale et relationnelle.
À partir du " Verbe abrégé" compris christologiquement, il devient en effet possible de mieux saisir la nature testimoniale des Saintes Écritures et leur statut canonique par rapport à la Parole divine qu'elles "contiennent", puisqu'elles sont "inspirées ", mais qu'elles ne recouvrent pas totalement, puisque le Christ Vivant transcende le témoignage écrit qui le révèle présent dans l'Église.
Une telle qualification de la Parole de Dieu écrite, c'est-à-dire “ inspirée ", lui est attribuée de manière singulière parce qu'elle est un témoignage et une présence unique de telle Parole. À ces trois niveaux: par son origine, puisqu'elle a surgi sous l'action de l'Esprit; par sa finalité interne, puisqu'elle est remplie de l'Esprit, et par sa dimension expérientielle, parce qu'elle communique l'Esprit. D'où découle que l'Écriture n'est pas la Parole elle-même mais bien le témoignage que l'Esprit donne de la Parole(Salvador Pié-Ninot, ({ Los seistemasteologicos de la 'Veroum Domini"",p. 138.)
La distinction capitale entre la Parole et l'Écriture, telle qu'elle est formulée ici, fait émerger la profondeur trinitaire de la Parole de Dieu et l'inséparabilité du Verbe, de l'Esprit et de l'Église pour son interprétation. En effet, la qualité inspirée de l'Écriture par rapport au Christ, Parole Vivante, suppose toujours la foi comme témoignage conjoint de l'Esprit et de l'Église. D'où l'affirmation centrale: l'Église est le “ lieu originaire de l'herméneutique de la Bible" (VD, 29). " L'axe théologique qui la préside et l'informe est la christologie de la Parole (VD 11-13). Pour cette raison, le sens spirituel est vu dans cette perspective: puisqu'on lit la Bible "dans le contexte du mystère pascal du Christ" (VD, 37)( Idem,p.140.) "
Par ailleurs, le concept d'inspiration est assez pauvre pour traduire la médiation de l'Esprit Saint, car il réfère trop exclusivement à l'aspect noétique, alors que le rôle de l'Esprit Saint est de rendre possible tous les aspects de la communion de l'homme avec Dieu par la foi. La dimension noétique demeure évidemment essentielle mais elle est immergée dans un " surplus" de présence de l'Esprit Saint qui constitue en dernière instance le sens spirituel de l'Écriture. (" D'un point de vue théologique, on peut parler comme d'une sorte d"'excédent” véritatif de la Parole, car il y a pour ainsi dire une surabondanceinhéreme aux Écritures elles-mêmes du point de vue de leur contenuthéologique et herméneutique; ce qui du reste se manifeste dans leur polysémie et leur infinie fécondité." (Sylvain-Serge Ponga, " La Sainte Écriture, ou le Verbe abrégé. Sur la sacramentalité et la performativité des Saintes Écritures dans Verbum Domini ", Ret-tte tlwm:iste, vol. 111,2011, p. 111; cf. Pier Cesare Bori, L'interpretazioneinfinita. L'ermeneutica cristiana antica e le sue transformazioni, Bologna, il Mulino, 1987, p. 59·73.)
Quant aux implications anthropologiques, écoutons ce qu'une auteure dégage de cette vision christocentrique et relationnelle de la Parole de Dieu:
"L'homme est créé dans la Parole et il vit en elle; il ne peut se comprendre lui-même s'il ne s'ouvre à ce dialogue. La Parole de Dieu révèle la nature filiale et relationnelle de notre vie. Nous sommes vraiment appelés par grâce à nous conformer au Christ, le Fils du Père, et à être transformés en Lui." (VD, 22)Dans ces quelques phrases sont condensées les vérités les plus importantes sur l'identité de la vie humaine et sur son horizon de sens. Nous pouvons les exprimer en disant que nous sommes fils de Dieu dans le Christ et que, grâce à cette adoption, est portée à son achèvement l' ceuvre commencée avec la création de l'homme et de la femme comme personnes libres(Carla Rossi Espagnet, " La risposta dell'uomo al Dio che parla", dans: Michelangelo Tabet et Giuseppe de Virgilio (dir.), Sinfonia della Parola. Commento teologico all'Esortazione Apostalica 'Verbum Domini", Roma, Rogate, 2011, p. 51.
Une telle anthropologie dialogique met en lumière la nature du péché commenon-écoute, c'est-à-dire comme désobéissance que le Christ devra démasquer et compenser par son obéissance d'amour jusqu'à l'extrême.
La Croix nous rappelle à tous que nous ne pouvons vivre pour toujours qu'en suivant la voie parcourue par le Fils, la voie d'une relation d'obéissance au Père, dans l'amour.(Espagnet, " La risposta dell'uomo al Dio che parla ", p. 57.
À la lumière de cette christologie de la Parole, on comprend encore mieux le message récurrent du Pape Benoît XVI dans ses homélies et ses discours depuis sa première encyclique Deus caritas est: "À l'origine du fait d'être chrétien, il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.”(Benoît XVI, Lettre encyclique Deus caritas est du Soverain Pontife Benoît XVI sur l'amour chrétien, n° 1.
B.PERFORMATIVITÉ ET SACRAMENTALITÉ DE LA PAROLE
Un autre thème majeur qui a retenu l'attention est celui de la performativité de la Parole, c'est-à-dire son caractère dynamique et efficace qui assume en contexte liturgique une dimension sacramentelle.
Le thème qui unit la Parole de Dieu à la liturgie, illustré par Verbum Domini, a souligné et ouvert des voies nouvelles pour comprendre tant la Parole que la célébration. Si sous certains aspects le document magistériel reprend des thèmes théologiques connus et proposés de nouveau d'une façon linéaire et harmonieuse, sous d'autres aspects il a ouvert de nouvelles voies à la réflexion théologique. Parmi ceux-ci nous ne pouvons en oublier deux: la liturgie comme· herméneutique de l'Écriture et la Parole comme réalité sacramentelle(Renato de Zan, " ''VerburnDomini''y liturgia ", Phase, n° 302, 2011, p.159.
Ces deux ouvertures ont ravivé l'intérêt de la théologie sacramentaire et de la pastorale liturgique. Le ton des articles est révélateur d'un enthousiasme pour cette herméneutique de même que pour une revalorisation de la Parole proclamée et commentée en contexte eucharistique. (Cf par exemple: CalduchBenages, N., S. Pié-Ninot, et R de Zan, " VerbumDomini ", Phase. Revista de pastoral litûrgica, n° 302, 2011,p. 109-160; Coll., " "Una parola viva ed efficace. "Verbum Domini" ", Rivista Liturgica., vol 99, n° 2, 2012, p. 237-387; Ermenegildo Marlicardi, " Verbum Domini: Perspectivas teològicas actuales ", Scripta theologica, vol 43,2011, p. 393416; Jaime Sancho, "La palabra de dios en la sagrada litlurgica (Verbum Domini 52·71) ", Scripta Theologica, vol 43, n° 2,2011,p. 417-436.
On voit confluer d'une part le sens originaire de la Parole divine comme Dabar qui unit la parole et le geste, le dire et sa réalisation concrète dans le signe; d'autre part cette efficacité de la Parole, que Benoît XVI a nommé sa vertu " performative” (Benoît XVI, Lettre encyclique Spesalvi sur l'espérance chrétienne, n° 10. Cf aussi 2 et 4) ", quand elle émane de la bouche du Verbe incarné, produit le sacrement, c'est-à-dire un agir divin concret et salvifique dès lors qu'il est accueilli dans la foi. Le titre même de l'Exhortation apostolique Verbum Domini évoque cette sacramentalité de la Parole et de l'Écriture puisqu'il réfère à la proclamation liturgique. C'est pourquoi Sacrosanctumconcilium affirme que c'est le Christ " qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les Saintes Écritures”.(Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanetum concilium, n° 7.
Nous nous trouvons très clairement ici en présence d'une première systématisation doctrinale de la part du Magistère catholique. L'exhortation pontificale expose les deux fondements de cette sacramentalité des Écritures à savoir : la nature sacramentelle de la Révélation divine de laquelle elle découle (a); et les conséquences, c'est-à-dire la causalité véritative et salvifique du mystère de l'incarnation du Verbe en tant qu'il est le fondement de toutes les formes historiques de la sacramentalité (b).( Ponga, " la Sainte Écriture, ou le Verbe abrégé ", p. 96. Cf aussi: S. Ponga, " Le silence de Vatican Il sur la nature des Saintes Écritures ", Gregorianum 91 (2010), p. 255-271.
La proclamation de la Parole dans la liturgie met donc en scène le Christ qui parle comme il a parlé à la Dernière Cène, en vue de l'Acte suprême de son autodonation dans le Rite eucharistique de la Nouvelle Alliance.Ce rite, son rite, qu'il a institué une fois pour toutes comme son testament eschatologique inséparable de sa Croix glorieuse, constitue la matrice sacramentelle du sens ultime de la Sainte Écriture. Toute la Bible en effet gravite autour du mystère eucharistique dont elle est la préparation, l'explication et la clef d'interprétation.
La performativité native de la Parole atteint ainsi le niveau proprement sacramentel d'une communion personnelle qui démontre à l'évidence que la Parole de Dieu est beaucoup plus qu'une information et un enseignement, elle est une médiation symbolique rendue performante ou efficace par la présence divine qui l'habite.(" C'est cette christologie de la Parole de Dieu écrite qui fonde théologiquement la sacramentalité et la performativité des Saintes Écritures. Cette Parole de Dieu, qui a épousé le langage des hommes, est le Verbe abrégé, en des verbes multiples, qui en Jésus-Christ ne sont qu'une seule Parole de Salut, car sa Parole demeure à jamais "esprit et vie" Jn 6,63).” (Ponga," La Sainte Écriture, oule Verbeabrégé”, p. 113.)
C. HERMÉNEUTIQUE ECCLÉSIALE DE L'ÉCRITURE
L'immense valeur et importance de Verbum Domini, conclut un auteur, réside dans la force de son témoignage que les Écritures sont la Parole de Dieu divinement inspirée. Cela inclut une explication profonde des principes herméneutiques clés déjà donnés par Dei Verbum au Concile Vatican II : le principe de l'Église comme sujet vivant, par qui et pour qui la Parole de Dieu a été écrite, et le principe de la foi qui s'appuie non seulement sur l'histoire, mais affirme le témoignage de l'Église concernant Dieu qui a parlé à ses enfants dans l'histoire au moyen de sa Parole.(Vincent Demeo, " Pope Benedict XVI and. the Word of God.Distinct Themes ofVerbum Domini”, Homiletic and. Pastoral Retiew, 2012.
L'herméneutique ecclésiale de l'Écriture s'enracine, nous l'avons dit, dans la nature même de l'Écriture comme témoignage conjoint de l'Esprit et de l'Église. Cela signifie que l'herméneutique scientifique de l'Écriture ne peut s'élaborer que dans la foi de l'Église, en s'appuyant fermement sur le sens historique et littéral et en appliquant les critères établies par Dei Verbum, 12§3 : porter attention " au contenu et à l'unité de toute l'Écriture, eu égard à la Tradition vivante de toute l'Église et à l'analogie de la foi”.
Cette herméneutique suppose une intégration harmonieuse de la foi et de la raison,de même qu'une communion à la vie de l'Église et la connaissance de la vie des saints qui sont des canons vivants d'interprétation.
La conséquence d'une telle affirmation, écrit un auteur, est que l'exégèse suppose une position interprétative qui aille bien au-delà de l'application d'une quelconque méthode au sens commun du terme, ou d'une certaine approche selon une sensibilité humaine particulière. Elle implique, de la part du chercheur, une " pleine implication dans la vie ecclésiale, en tant que vie "sous la conduite de l'Esprit de Dieu" (Ga 5, 16)” (VD,38); implication qui n'est autre qu'une exigence de vie de foi et de prière, d'écoute de l'Esprit et de réflexion à la lumière des principes théologiques énoncés par DV, 12§3. Il est capital d'avoir une attitude intellectuelle qui ne se renferme pas dans une idée ou une vision personnelle, mais qui parvienne à s'ouvrir, grâce à la force de l'Esprit, à la perspective de la foi et qui sache trouver dans le Christ la clé de lecture du texte biblique.(Tábet, " L'ermeneutica della Sacra Scriptura nella Chiesa”, p.74-75.
Dans cette lumière, le plaidoyer vigoureux du Saint-Père pour une exégèse vraiment théologique, qui dépasse la séparation héritée du rationalisme, aura certainement un grand impact à long terme, car personne n'ignore l'importance et la portée de la longue section consacrée à " l'herméneutique de l'Écriture sainte dans l'Église” (VD, 29-49).I1 s'agit en effet de surmonter les conséquences du rationalisme en exégèse sans tomber dans le fondamentalisme qui ignore à la fois l'histoire et l'Esprit. La promotion d'un nouveau paradigme marial pour le rapport de l'Église à la Sainte Écriture vaut aussi pour la recherche scientifique, comme l'a fortement souligné Hans Ursvon Balthasar avant même l'ouverture du Concile dans le premier volume de son Esthétique théologique. ( De même qu'une mère exlique le monde à son enfant, lui montre cequ'il y a à voir et comment on doit le regarder, de même que non seulement elle lui apprend les mots de la langue, mais lui révèle la réalitécorrespondante afin que le mot jaillisse de l’image et y retourne, aïnsil'Église, en s'appuyant finalement sur l’expérience de la mère du Seigneur selon la chair, qui était la croyante par excellence, peut apprendreà ses enfants la parole de Dieu, et leur transmettre, grâce à son expériencepropre de mère et d'épouse, non seulement le sens, mais aussile goût et l’odeur, le caractère concret et incarné de cette parole. Les ravages effrayants que la méthode de la "critique historique” exerce aujourd'hui dans le monde de la foi, ne sont possibles que dansune sphère qui a abandonné la dimension mariale de l'Église, renonçantpar là à tous les sens spirituels et à leur transmission ecclésiale.Ces ravages se répandent non seulement dans tout le domaine théologique,mais aussi dans le domaine philosophique. le monde y estdevenu sans image et sans valeur, il est un amas de faits qui ne disent plus rien, au milieu desquels une existence nue, sans image et sans forme, est saisie par le froid et l’angoisse. La philosophie et la théologie de l’image tiennent debout et s'effondrent ensemble, et quandl'image de la femme disparaît de la réalité théologique, c'est une conceptualité et une technique abstraites masculines et sans image,qui remportent. " (Hans Ursvon Balthasar, La Gloire et fa Croix. Les aspects esthétiques de la Rivélation, vol. 1: Apparition, coll. Théologie, 61, Paris, Aubier, 1965, p. 357.) Cf. aussi: Ermarmo M. TonioIo, Maria nel cuore della Parola di Dio.· Donata accolta trasmessa, Roma, Cento di Cllitura Mariana "Madre della Chiesa", 2009, 319 p.; M. Isabell Naumann, " Transformed by the Word - The Marian Response. An Exposition of Mary in the Post-Synodal Aposto1ic Exhortation ''Verbum Domini" ", Ephemerides Mariologicae, vol. 61, n° 3-4,2011, p. 325-34l. ) .L' enjeu de cette question est rien de moins que la vie spirituelle du peuple de Dieu qui se nourrit de la prédication de la Parole de Dieu telle qu'elle lui est servie par des prêtres bien formés dans les Saintes Écritures.
Cet accent sur le contexte ecclésial et les conditions existentielles de l'herméneutique biblique corrige les défauts d'une herméneutique sécularisée et pose les bases pour une nouvelle saison de théologie biblique et d'exégèse théologique qui retrouve l'esprit des Pères de l'Église sans perdre les acquis des méthodes modernes d'exégèse(Cf. Donatella Scaiola, " Considerazioni suIl'unità della S. Scriptura ", Euntes Docete, vol. 64, n° 2, p. 11-25.)
III. Verbum Domini et la Nouvelle Évangélisation
Au terme de l'Exhortation apostolique Verbum Domini, Benoît XVI formule une prière fervente pour la Nouvelle Évangélisation: " Que l'Esprit Saint éveille chez les hommes la faim et la soif de la Parole de Dieu et suscite de zélés messagers et témoins de l'Évangile! " (VD, 122)
Cette prière souhaite que notre temps soit "toujours davantage le temps d'une nouvelle écoute de la Parole de Dieu" (VD, 122),car c'est à partir d'une nouvelle écoute menant à la conversion, qu'une nouvelle annonce devient possible et efficace, une annonce qui “ crée la communion et apporte la joie " (VD, 123)." Selon l'Écriture, la joie est un fruit de l'Esprit Saint (cf.Ga 5, 22), qui nous permet de pénétrer dans la Parole et de faire en sorte que la Parole divine entre en nous en portant ses fruits pour la vie éternelle" (VD, 123).

La Nouvelle Évangélisation, comme la première évangélisation, dépend entièrement de l'Esprit Saint qui est le grand protagoniste de la mission de l'Église ad gentes et de toutes les formes actuelles ou souhaitables de Nouvelle Évangélisation. L'évangélisation du monde a vraiment pris son envol avec le kairos de la Pentecôte. La Nouvelle Évangélisation ne peut repartir que de là. Le Synode· qui commence ne devrait-il pas s'appuyer sur une pneumatologie de la mission qui soit à la hauteur de la christologie de la Parole présentée dans Verbum Domini?
La section pneumatologique de Verbum Domini (des numéros 14 à 21) peut certainement servir à cette fin. Mais il faudrait l'enrichir par la méditation du récit de la Pentecôte aux Actes des Apôtres, et par l'approfondissement johannique du témoignage de Dieu, un et trine, au cinquième chapitre de sa première Épître:
C'est lui, Jésus Christ, qui est venu par l'eau et par le sang: pas seulement l'eau, mais l'eau et le sang. Et celui qui rend témoignage, c'est l'Esprit, car l'Esprit est la vérité. Ils sont trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang, et tous les trois se rejoignent en un seul témoignage. Nous acceptons bien le témoignage des hommes; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, et le témoignage de Dieu, c'est celui qu'il rend à son Fils. (lJn 5,6-9)
Ces quelques lignes contiennent des bases fondamentales pour une théologie de la mission dont l'Esprit Saint est le grand protagoniste. Au moment de réfléchir sur les moyens pour transmettre la foi à nos contemporains, n'oublions pas le témoignage de l'Esprit Saint qui est constitutif du kérygme apostolique. Ce kérygme n'annonce pas seulement le mystère pascal du Christ, mais aussi le salut par la foi grâce au don de l'Esprit Saint. Puissions-nous puiser dans ce kérygme la lumière, la force et l'audace dont nous avons besoin pour témoigner à notre tour de la Vérité qui sauve.
Le Pape Benoît XVI rappelait il y a quelques jours aux évêques de récente nomination que la Nouvelle Évangélisation à notre époque a commencé avec le Concile Vatican Il qui a promu un nouvel esprit de dialogue et de nouveaux moyens de rencontre avec le monde moderne. Parmi ces moyens, signalons au passage la recherche œcuménique et le dialogue interreligieux qui s'ajoutent au témoignage de la communion ecclésiale, dont la charité fraternelle est la règle d'or, et l'unité la condition " pour que le monde croie" (ln 17, 21)( Cf. Gianni Colzani, " La dimensione missionaria della Verbum Domini ", Euntes Docete, vol. 64, n° 2, p. 7196.).
Je garde personnellement un grand souvenir de l'assemblée générale de l'épiscopat latinoaméricain qui s'est déroulée il y a cinq ans à Aparecida, au Brésil, sous le signe de Marie et de la Pentecôte(V Conférence générale de l'Épiscopat latino-américain et des Caraïbes, Disciples et missionnaim de JésllS' Christ pour que nos peuples aient la vie en Lui. Document fina~ 2007, 247 p.).Cette assemblée a lancé une mission continentale basée sur la formation de disciples missionnaires qui peuvent maintenant compter sur l'aide de Verbum Domini. Cette formation missionnaire qui s'épanouit parmi les pauvres interpelle l'Église universelle à une invocation fervente de l'Esprit Saint afinque ce témoignage envahisse toute la planète.
La réception de l'Exhortation apostolique Verbum Domini dans l'Église est bien amorcée tant au plan de l'appropriation spirituelle de la Parole de Dieu qu'au plan de l'herméneutique ecclésiale de la Sainte Écriture. À cinquante ans du Concile Œcuménique Vatican II, la réforme entreprise avec la Constitution dogmatique Dei Verbum se trouve confirmée et poussée plus loin dans un esprit de continuité et de fidélité à la Pentecôte conciliaire. En ce sens, on peut dire que Verbum Domini est un grand exercice de réception du Concile Œcuménique Vatican II.
Les nombreuses initiatives pastorales qui ont été prises laissent entrevoir en effet l'épanouissement d'une nouvelle familiarité du peuple de Dieu avec la Sainte Écriture, méditée, proclamée, célébrée en assemblée, lue en toute circonstance, traduite et diffusée le plus largement possible avec une confiance renouvelée.
Les questions théologiques qui ont été retenues annoncent une réflexion féconde à poursuivre qui jettera de nouveaux ponts entre les sciences sacrées au bénéfice de la Nouvelle Évangélisation et de la communion ecclésiale.
L'Église dans son ensemble ne pouvait pas relancer efficacement l'annonce de la Parole vivante de Dieu et le témoignage vibrant de sa foi sans cette réflexion priante sur le fondement de la Parole de Dieu et sur les conditions de son appropriation et de son interprétation à notre époque.
L'Esprit Saint nous a guidés dans cet approfondissement, et nous en sommes profondément reconnaissants. Puisse-t-il maintenant nous parler à nouveau à travers le témoignage et la communion de cette auguste assemblée." L'Esprit et l'Épouse disent: 'Viens" Celui qui témoigne de tout cela déclare: "Oui, je viens sans tarder. - Amen, Viens Seigneur Jésus" (Ap 22, 17.20) " (VD, 124)

[00072-03.13] [RE001] [Texte original: français]

DOCU-FILM: LE CONCILE VATICAN II, CINQUANTE ANS APRÈS

Le Conseil Pontifical pour les Communications Sociales et Micromegas Communication ont réalisé un docu-film sur le Concile Vatican II, dont la distribution mondiale est prévue à partir du 11 octobre 2012, cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II et date du début de l’Année de la Foi.
Cet après-midi, au terme de la quatrième Congrégation générale de la XIII Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, une synthèse de 50 minutes a été projetée en avant-première pour les Pères synodaux et les autres Participants.
Ce docu-film reconstruit le climat historique, théologique, culturel et émotif de cet événement qui a marqué si profondément l’histoire de l’Église, et qui a aussi influencé l’histoire du monde contemporain. La production du docu-film Concile Vatican II a réalisé plus de 12 heures de matériel filmé inédit, totalement tourné en full HD, sur un set préparé expressément dans les studios de Micromegas à Rome, et le tournage a eu lieu dans les endroits les plus significatifs de la Cité du Vatican, comme: les Archives Secrètes, la Bibliothèque Apostolitique, la Basilique de Saint-Pierre, la Pinacothèque, la Chapelle Sixtine, les Chambres de Raphael, la Collection d’Art religieux moderne, le Musée Missionnaire Ethnologique et les Grottes du Vatican. La production du docu-film est enrichie par le matériel exclusif audio et vidéo de la Filmothèque du Vatican, qui a mis à disposition témoignages, documents et matériel filmé inédits relatifs au Concile Vatican II et à son organisation. Des heures de prises de vue originales de l’époque qui racontent les moments les plus significatifs, la longue phase de préparation et l’extraordinaire installation de la Basilique Saint-Pierre transformée, pour satisfaire les exigences exceptionnelles de l’organisation, en lieu de l’événement. Un grand nombre de témoignages a enrichi la production, comme les interviews exclusives faites à 14 Cardinaux, Patriarches et Archevêques, réalisées pour analyser et approfondir les grands thèmes affrontés par le Concile, thèmes qui touchent de près la modernité et qui sont cités dans les documents officiels élaborés au cours de trois ans de travail: les quatre Constitutions, les neuf Décrets et les trois Déclarations .

[00071-03.03] [NNNNN] [Texte original: italien]

 

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