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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

14 - 13.10.2012

RÉSUMÉ

- NEUVIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 13 OCTOBRE 2012 - MATIN)
- COMPOSITION DE LA COMMISSION POUR L’ INFORMATION
- ERRATA CORRIGE

NEUVIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 13 OCTOBRE 2012 - MATIN)

- INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)
- AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (III)

Aujourd'hui, samedi 13 octobre 2012, à 9h05 en présence du Saint-Père, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la Neuvième Congrégation générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en salle sur le thème «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque de Kinshasa (RÉP. DEM. DU CONGO).

Lors de la Congrégation générale est intervenu un Délégué fraternel.

En conclusion, le Secrétaire général a communiqué la composition de la Commission pour l’Information que nous publions dans ce Bulletin.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 12h30 par la prière de l’Angelus Domini, lineétaient présents 241 Pères.

INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)

Sont intervenus les Pères suivants:

- S. B. Rév. Fouad TWAL, Patriarche de Jérusalem des Latins, Président de la Conférence des Evêques latins dans les régions arabiques (C.E.L.R.A.) (JÉRUSALEM)
- S. Exc. Rév. Mgr Francesco MORAGLIA, Patriarche de Venise (ITALIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Sócrates René SÁNDIGO JIRÓN, Évêque de Juigalpa, Président de la Conférence Épiscopale (NICARAGUA)
- S. Ém. Rév. le Card. Odilo Pedro SCHERER, Archevêque de São Paulo (BRÉSIL)
- S. Exc. Rév. Mgr Filippo SANTORO, Archevêque de Tarante (ITALIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Julio Hernando GARCÍA PELÁEZ, Évêque d'Istmina - Tadó (COLOMBIE)
- S. Exc. Rév. Mgr José Guadalupe MARTÍN RÁBAGO, Archevêque de León (MEXIQUE)
- S. Ém. Rév. le Card. Peter Kodwo Appiah TURKSON, Président du Conseil Pontifical ice et Paix (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr José Octavio RUIZ ARENAS, Archevêque émérite de Villavicencio, Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr José NAMBI, Évêque de Kwito-Bié (ANGOLA)
- Rév. P. Jose PANTHAPLAMTHOTTIYIL, C.M.I., Prieur général des Carmes de B.V. Marie Immaculée (INDE)
- S. B. Ém. le Card. George ALENCHERRY, Archevêque Majeur d'Ernakulam-Angamaly des Syro-malabares, Chef du Synode de l'Église Syro-Malabare (INDE)
- S. Exc. Rév. Mgr Jesús Esteban SÁDABA PÉREZ, O.F.M. Cap., Evêque titulaire d'Assura, Vicaire Apostolique d'Aguarico (ÉQUATEUR)
- S. Exc. Rév. Mgr François LAPIERRE, P.M.E., Évêque de Saint-Hyacinthe (CANADA)
- S. Exc. Rév. Mgr António José DA ROCHA COUTO, S.M.P., Évêque de Lamego (PORTUGAL)
- S. Exc. Rév. Mgr Bonifacio Antonio REIMANN PANIC, O.F.M., Évêque titulaire de Saia majeure, Vicaire Apostolique de Ñuflo de Chávez (BOLIVIE)
- Rév. P. Marco TASCA, O.F.M. Conv., Ministre Général de l'Ordre Franciscain des Frères Mineurs Conventuels
- S. Exc. Rév. Mgr Nikolaos FOSKOLOS, Archevêque d'Athènes, Administrateur apostolique "sede vacante et ad Nutum Sanctae Sedis" de Rhodes (GRÈCE)
-
S. Exc. Rév. Mgr Petru GHERGHEL, Évêque de Iaşi (ROUMANIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Manuel José MACÁRIO DO NASCIMENTO CLEMENTE, Évêque de Porto (PORTUGAL)
- Rév. Julián CARRÓN, Président de la Fraternité de Communion et Liberation (ITALIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Leo Laba LADJAR, O.F.M., Évêque de Jayapura (INDONÉSIE)
- S. B. Rév. Baselios Cleemis THOTTUNKAL, Archevêque Majeur de Trivandrum des Syro-malankares, Chef du Synode de l'Église syro-malankare (INDE)
-
S. Exc. Rév. Mgr Berislav GRGIĆ, Évêque Prélat de Tromsø (NORVÈGE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- S. B. Rév. Fouad TWAL, Patriarche de Jérusalem des Latins, Président de la Conférence des Evêques latins dans les régions arabiques (C.E.L.R.A.) (JÉRUSALEM)

Le pèlerinage aux Lieux Saints et aux “pierres vivantes” est un excellent moyen pou raviver notre foi et celle du pèlerin, en connaissant mieux le cadre culturel, historique et géographique où sont nés les mystères auxquels nous croyons, une occasion de rencontre personnelle et incarnée avec la personne de Jésus.
Les chrétiens de Terre Sainte sont les descendants directs de la toute première communauté chrétienne et “la mémoire collective vivante de l’histoire de Jésus”. La visite aux Lieux Saints, dûment préparée et guidée par la lecture de la Parole de Dieu, et la rencontre avec la communauté peuvent fortifier les croyants de peu de foi e faire renaître la foi en ceux où elle était morte.En cette époque où les Lieux Saints sont parfois offensés et agressés, la présence des pèlerins est un véritable témoignage de foi et de communion avec notre Église du Calvaire. Nous avons besoin de vous, de vos prières et de votre solidarité! Là où les Apôtres ont crié à Jésus “Augmente en nous la foi” (Lc 17, 5), venez vous aussi, très chers confrères Évêques, avec vos prêtres, vos séminaristes et vos communautés, demander au Seigneur la foi et la paix qui nous manque.
J’estime urgent que notre foi soit un style de vie qui nous rapproche des autres.
Nous devons abandonner une certaine mentalité négative qui voit dans la foi une appartenance à une faction sociologique qui pousse au militantisme et à la violence. La véritable foi aide à se sentir davantage enfants de Dieu et donc davantage frères envers les autres, même au prix de la croix et du sang.
La nouvelle évangélisation, pour être moderne et efficace, doit repartir de Jérusalem, repartir de la première communauté chrétienne ancrée dans la personne du Christ, ayant une cause pour laquelle elle était disposée à affronter tout sacrifice jusqu’au don même de la vie.
Nos communautés sont minoritaires au milieu de croyants divers. Les circonstances les ont poussées à se refermer, préoccupées qu’elles sont de se défendre, sensibles à leurs droits, attentives à leurs lieux et à leur rite. Des communautés introverties et peureuses. Pour beaucoup, la foi est un fait héréditaire et social alors qu’il devrait être plus personnel et prenant. Il ne s’agit pas de survivre mais de percer et de communiquer.

[00146-03.04] [IN115] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Francesco MORAGLIA, Patriarche de Venise (ITALIE)

Cette intervention concerne les points 153-157 du Document de Travail: le point “Foi et connaissance”. Selon la ligne du magistère constant de l’Église et plus récemment, de Jean Paul II (Fides et ratio) et de Benoît XVI (Lectio magistralis, Regensburg, le 12 septembre 2006), je souhaite que la nouvelle évangélisation réserve une plus grande place à la catéchèse, avec une attention toute particulière à la complémentarité de la foi et de la raison. Nous sommes reconnaissants de l’engagement de ceux qui, avec compétence et sensibilité, se chargent de la pastorale de la haute culture, favorisant ainsi le dialogue avec les intellectuels et les scientifiques chrétiens et de tous ceux qui cherchent honnêtement. En ce qui concerne la catéchèse ordinaire aussi, nous devons aller vers une conscience plus partagée de la dimension culturelle de la foi, de façon à ce que le croyant ne vive pas psychologiquement en sujétion et ne se sente pas en retard sur le quadrant de l’histoire. Il n’est pas rare que le croyant vive un complexe d’infériorité face à la modernité ou à la post-modernité à cause d’un conflit personnel irrésolu entre la foi et la raison. Le silence du catholique moyen, lorsqu’il donne les raisons de son espérance, est assourdissant. Outre à renforcer la première annonce, la lecture de la Bible, la lectio divina - sur la ligne de la Dei Verbum et de l’Exhortation post-synodale Verbum Domini - il me semble nécessaire en ce qui concerne la nouvelle évangélisation de renforcer le lien structurel entre raison et foi. Il s’agit de faire pénétrer la culture dans la pastorale ordinaire; cela correspond aujourd’hui à une diaconie chrétienne face à l’histoire, face à une culture qui s’élabore de plus en plus à partir d’une connaissance des sciences et de la technique, générant ainsi une pensée ineinstrumentale et fonctionnelle. Dans cette situation, en Italie, la grande partie des jeunes, après leur initiation chrétienne, égarent le rapport avec l’Église, avec la foi, avec Dieu. Les causes sont nombreuses: je crois toutefois que bien souvent la foi n’est pas soutenue par une catéchèse amie de la raison, qui soit capable d’une véritable proposition anthropologique en mesure de légitimer la plausibilité du choix chrétien. Il est nécessaire de relancer le choix du Catéchisme de l’Église Catholique en donnant plus d’importance aux contenus afin que la foi ne se réduise pas à une foi “sur mesure”; la fides quae est souvent carente dans nos catéchèses; la méthodologie est importante mais pas au détriment des contenus ou de l’expérience élevée à lieu théologique. Si avec ou sans Dieu tout change, il est juste de recentrer la catéchèse sur Dieu et sur ce que la révélation chrétienne dit de Lui, sans oublier que le Dieu de Jésus Christ - comme le rappelle Benoît XVI - est aussi Agape e Logos.

[00177-03.04] [IN140] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Sócrates René SÁNDIGO JIRÓN, Évêque de Juigalpa, Président de la Conférence Épiscopale (NICARAGUA)

En vue de la nouvelle évangélisation, nous devons considérer que, dans les Évangiles, se trouvent de nombreux exemples concrets de transmission personnalisée de la foi, comme celui reporté dans la parabole de la brebis perdue (Lc 15, 1-7, Mt 18, 12-14) ou celui de Jésus Lui-même avec la Samaritaine (Jn 4, 7-27) et Nicodème (Jn 3, 1-21): cette modalité suscite une réponse positive de la part des destinataires de la Parole du Seigneur. Nous, Évêques d’Amérique latine, nous avons mis en évidence, sur la base de notre expérience, à Aparecida, l’importance d’une transmission personnalisée de la foi, la personne se sentant valorisée au moment où elle comprend, à travers la manière dont elle est traitée, selon le style de Jésus, ce qu’elle signifie pour Dieu et pour l’Église.
En pensant à une nouvelle évangélisation, nous ne devons pas négliger le fait que la croissance numérique de l’Église a probablement eu des retombées sur le manque d’attention à la personne, sur le modèle de Jésus. Ceci a créé une situation dans laquelle de nombreux baptisés ne sont pas suivis individuellement, au point que l’on est arrivé à parler de “nombreux baptisés non évangélisés”. Toutefois, cette approche personnalisée de transmission de la foi requiert de nombreux membres qui puissent consacrer du temps à chaque personne et, pour cela, il est nécessaire d’avoir également le soutien d’une famille qui soit “lieu spécial de la rencontre avec la personne du Christ”. La famille “a été et demeure une école de la foi, un laboratoire de valeurs humaines et civiles” (Discours du Pape Benoît XVI à Aparecida).
Concrètement, si avec la nouvelle évangélisation, on veut transmettre la foi, actuellement en crise, elle doit s’occuper également de la famille puisque, comme l’a dit Sa Sainteté le Pape Benoît XVI au cours de l’homélie inaugurale du Synode, le 7 octobre dernier, “il y a une correspondance évidente entre la crise de la foi et la crise du mariage”.

[00113-03.04] [IN085] [Texte original: espagnol]

- S. Ém. Rév. le Card. Odilo Pedro SCHERER, Archevêque de São Paulo (BRÉSIL)

La nouvelle évangélisation a besoin de “nouveaux évangélisateurs”. Plus que de nouvelles méthodes et de nouvelles ressources techniques, ce dont nous avons besoin ce sont des évangélisateurs qui aient une profonde expérience de foi, nourrie par la communion avec Dieu.
Les Saints, tout au long de l’histoire de l’Église, ont été des chrétiens authentiques et les évangélisateurs les plus efficaces. Depuis l’époque des Apôtres et des premiers martyrs, l’Église a pu compter sur le témoignage des Saints aux moments les plus difficiles de sa vie et de sa mission: Saints Martyrs et Confesseurs, Saints Pasteurs et Docteurs, Saints Missionnaires et Prédicateurs, Saints Mystiques, Vierges consacrées, Saints de la charité, Saints Fondateurs. Ceux-ci furent toujours de vrais disciples et missionnaires de Jésus et ses témoins dans le monde! Dans chaque pays, les Saints autochtones ou ceux de l’Église universelle, ont soutenu et soutiennent aujourd’hui encore la foi des fidèles: ils sont pour eux un exemple de vie, outre à représenter de fraternels intercesseurs. Les lieux des Saints (Sanctuaires) sont des lieux de foi et de consolation pour le peuple des croyants.
C’est pourquoi la nouvelle évangélisation peut trouver dans la vie, dans le témoignage et l’intercession des Saints, une immense ressource. La dévotion pour les Saints et la “communion” avec les Saints permettent aux fidèles de faire l’expérience de la proximité de ce “Mystère de la foi” auquel l’Église croit et qu’elle proclame dans le monde.
Ce “Mystère de la foi” qui est le Dieu-Trinité même, qui s’est fait proche de nous par l’intermédiaire de Jésus Christ, a fasciné tant de Saints, avant nous et peut fasciner aussi les hommes et les femmes de notre temps.
La vie, le témoignage et l’intercession des Saints est un grand trésor de l’Église et peut être très utile pour la nouvelle évangélisation!

[00114-03.05] [IN086] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Filippo SANTORO, Archevêque de Tarante (ITALIE)

La nouvelle évangélisation a soif de rencontrer les chrétiens désormais lointains et de dialoguer avec la culture actuelle du monde. Mais très souvent, le monde n’a aucune envie de dialoguer avec nous et s’il le fait, c’est seulement dans le cadre de batailles qu’il fixe selon l’esprit du temps. Mais même au début de l’Évangélisation, personne n’avait intérêt à dialoguer avec les chrétiens, cette petite troupe d’hommes étranges qui croyaient qu’un homme crucifié était ressuscité. Mais c’était justement à ce monde que ces derniers s’adressaient en montrant à ceux qui les ignoraient ou les persécutaient l’expérience d’une vie changée et la proposition du salut. Ils ne répondaient pas à ce monde par un discours mais par le miracle d’une humanité transformée.
Après 27 ans de mission et de service à l’Église du Brésil, je suis revenu en Italie, dans un Diocèse d’antique évangélisation, dans un contexte de religiosité populaire répandue et sincère où la fidélité est fortement provoquée par la sécularisation. À cause de la pollution de la plus grande usine sidérurgique d’Europe, 12.000 personnes (20.000 avec la sous-traitance) risquent de perdre leur emploi alors que de nombreuses autres personnes ont déjà été victimes de tumeurs et d’autres maladies graves à cause de la contamination environnementale.
L’Église n’est pas restée inactive mais elle a immédiatement pris la défense de la vie attaquée par la dioxine et par d’autres substances toxiques, tout en défendant également le travail qui permet le développement de la vie. N’ayant pas de recette en vue de la résolution de ce grave problème, nous avons offert une présence solidaire et un soutien concret à ceux qui sont touchés par les effets désastreux de cette triste alternative en cette période de récession économique mondiale. Nous n’offrons pas de solutions mais la proximité, conscients de la mission de nous faire pèlerins aux côtés de ceux qui souffrent, en favorisant le dialogue et la concertation pour le bien commun. C’est pourquoi, j’ai rendu visite aux ouvriers du haut fourneau n°5 qui étaient en grève à 60 mètres d’altitude et j’ai rencontré les malades de tumeurs, j’ai rencontré la Ligue contre la leucémie, celle contre la sclérose en plaques, l’association nationale des tumeurs et d’autres associations dont celle des enfants contre la pollution. Mais le conflit demeure ouvert et nous voyons la profonde crise humaine et sociale de ce modèle de développement économique. Jésus a embrassé le besoin, il est rangé aux côtés des pauvres, des pécheurs, des exclus. Il les a aimés et en cela Il a révélé le visage du Père.

[00116-03.04] [IN087] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Julio Hernando GARCÍA PELÁEZ, Évêque d'Istmina - Tadó (COLOMBIE)

Même si c’est l’Église qui est entièrement responsable de la transmission de la foi, les Évêques sont appelés à garantir qu’elle ait lieu d’une manière nouvelle.
L’Évêque ne peut renoncer à l’exercice du charisme qui en fait un évangélisateur. Il est assisté par l’Esprit Saint qui est Celui qui encourage, propose et crée de nouvelles modalités de transmission de la foi dans le désert spirituel que l’humanité traverse actuellement.
L’évangélisation représente sa dimension et sa vocation. Il ne serait pas fidèle ni obéissant au mandat du Seigneur s’il ne faisait pas de l’évangélisation sa principale tâche. L’Évêque n’évangélise pas par plaisir ni par stratégie mais parce qu’il a été appelé et envoyé.
Si l’Évêque assume entièrement sa propre responsabilité apostolique, on constate un changement radical, une véritable conversion pastorale au sein de l’Église particulière. L’Évêque, en tant que principal responsable de la transmission de la foi, sera le protagoniste de ce changement.
En ravivant le charisme apostolique, il conduit son Église particulière dans un état de mission permanente, consacrant toutes ses forces et ses ressources au Kérygme, à la catéchèse, à la vie de communauté et à la solidarité, afin qu’elles ne viennent jamais à manquer au troupeau, de manière systématique et intégrale.
L’Évêque sait qu’il n’est pas seul. Il est assisté par l’Esprit du Ressuscité, par l’intercession des grands évangélisateurs et par un peuple nombreux. En tant que successeur des Apôtres, il consacre toutes ses énergies et oriente toutes ses actions afin de garantir la transmission de la foi à une humanité assoiffée de l’amour de Dieu.

[00117-03.03] [IN088] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr José Guadalupe MARTÍN RÁBAGO, Archevêque de León (MEXIQUE)

Dans le Magistère latino-américain, il est fréquemment fait référence à la valeur pastorale de la piété populaire.
Nous reconnaissons que l’évangélisation et la purification de la piété populaire lancent des défis qu’il faut relever avec créativité pastorale parce que, si elle est laissée à la merci du pur sentimentalisme et du folklore, elle empêche la création d’une culture véritablement évangélisatrice qui transforme les structures de péché, telles que les inégalités sociales, la violence, les injustices et autres manifestations contraires à la dignité de la personne et à la coexistence fraternelle.
Je vous présente une action qui, il me semble, pourrait en inspirer d’autres: le Diocèse de Querétaro, au Mexique, organise un pèlerinage annuel à la Basilique de Notre-Dame de Guadalupe. Cela se fait maintenant depuis 122 ans. Les pèlerins sont environ 40.000 et ils sont répartis en groupes guidés par des prêtres, des séminaristes et des laïcs. Durant le parcours, qui dure 17 jours, les prêtres célèbrent quotidiennement l’Eucharistie et administrent le sacrement de la Réconciliation.
Les fruits sont très précieux.
Le culte eucharistique s’intensifie par le biais de l’Heure Sainte qui a lieu tous les jours.
Le pèlerinage, préparé et suivi dans les diocèses et les paroisses, est devenu une tradition qui provoque des changements de vie positifs et un plus grand engagement en faveur de la planification pastorale.

[00118-03.03] [IN089] [Texte original: espagnol]

- S. Ém. Rév. le Card. Peter Kodwo Appiah TURKSON, Président du Conseil Pontifical ice et Paix (CITÉ DU VATICAN)

Fruit du Concile Vatican II, le Conseil Pontifical Justice et Paix en ce moment si significatif pour toute l’Église et pour sa mission particulière de fomenter partout la justice et l’amour de Christ envers les pauvres dans le but de stimuler la communauté catholique à promouvoir le développement des régions qui ont en besoin, et la justice sociale entre les nations, participe avec enthousiasme à “ce processus de relance de la mission fondamentale de l’Église” qu’est la nouvelle évangélisation.
En effet, comme le souligne le Document de Travail de cette XIII Assemblée ordinaire au n°130, en reprenant les enseignements des Souverains Pontifes Paul VI et Benoît XVI, “l’évangélisation ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des rapports concrets et permanents qui existent entre l’Évangile et la vie personnelle et sociale de l’homme [...]Le témoignage de la charité du Christ à travers des oeuvres de justice, de paix et de développement fait partie de l’évangélisation car, pour Jésus- Christ, qui nous aime, l’homme tout entier est important. C’est sur ces enseignements importants que se fonde l’aspect missionnaire de la doctrine sociale de l’Église en tant que composante essentielle de l’évangélisation. La doctrine sociale de l’Église est annonce et témoignage de foi. C’est un instrument et un lieu indispensable de l’éducation de la foi”. En outre, c’est de la profonde expérience pastorale du Bienheureux Jean Paul II quand il était Évêque de Cracovie, et aussi pendant son ministère pétrinien, qu’a jaillie la définition la plus efficace de la doctrine sociale de l’Église: un “instrument d’évangélisation”.
Le mobile premier de l’évangélisation est l’amour de Christ pour le salut éternel des hommes; et l’annonce de Jésus Christ est le premier et principal facteur du développement.
Si le renouvellement est l’une des exigences constantes de l’évangélisation - et à plus forte raison elle l’est s’il s’agit de l’évangélisation du social car ses stratégies doivent accompagner les transformations de la société - il n’y a aucun doute que celle-ci soit encore plus ressentie en ce moment, car nous nous trouvons à un tournant de l’histoire et à un moment précis dans lequel la question sociale est devenue radicalement un problème anthropologique. Un problème anthropologique qui comporte forcément la question de Dieu. Si l’on ne refuse pas explicitement Dieu, on risque de considérer comme insignifiante l’ouverture de l’homme au Transcendental.
Or, en considération de ce moment historique, il est urgent de mettre en oeuvre une nouvelle évangélisation du social, non seulement parce qu’elle est un contenu inévitable de la nouvelle évangélisation mais aussi parce qu’elle en est un instrument efficace.
De nombreuses personnes sont aujourd’hui de plus en plus sensibles aux questions des droits de l’homme, de la justice, de l’écologie, de la lutte contre la pauvreté et aux thèmes qui touchent la vie concrète des personnes et la vie en commun des nations. Cette réalité peut représenter une authentique opportunité pour la nouvelle évangélisation; c’est pour cette raison que la porte d’accès à l’évangélisation peut être efficacement celle du “social”.
Il s’agit donc d’étudier de nouvelles stratégies. Voici quelques propositions:
Persévérer sur le plan de la formation avec une attention toute particulière à l’étude de la doctrine sociale de l’Église pendant les séminaires, dans les divers lieux de formation et dans les paroisses.
Ne pas négliger les possibilités offertes par le dialogue oecuménique et interreligieux.
Sur le plan de l’attitude apologétique à laquelle se réfère le n°138 du Document de Travail, il serait opportun de faire mieux connaître la grande tradition de “la sainteté sociale”. Par exemple: les prêtres Arcangelo Tardini et José Maria Arizmendarrieta (pastorale sociale), le Bienheureux Giuseppe Toniolo (dans le domaine du travail), Robert Schuman, Alcide De Gasperi et Julius Nyerere (dans le domaine politique).
Toujours sur ce plan, pour ainsi dire, apologétique, on s’inspire des affirmations du Bienheureux Jean XXIII présentes dans l’encyclique Mater et Magistra - c’est-à-dire qu’ “une doctrine sociale ne doit pas seulement être proclamée, mais aussi traduite en termes concrets dans la réalité”.
Enfin, pour souligner une fois encore l’importance de la nouvelle évangélisation du social, pourquoi ne pas supposer que dans la page web du Vatican, au chapitre “Textes fondamentaux”, en plus du catéchisme de l’Église catholique apparaisse aussi le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église? Ou bien, pourquoi ne pas penser à consacrer une Assemblée synodale sur le thème justement de la (nouvelle) évangélisation du social?

[00119-03.06] [IN090] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr José Octavio RUIZ ARENAS, Archevêque émérite de Villavicencio, Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation (CITÉ DU VATICAN)

La conservation et la transmission de nombreuses manifestations religieuses continuent à être, surtout dans des milieux déchristianisés, un témoignage permanent de l’indéniable soif de Dieu présente en tout homme. Lorsque cette religiosité populaire jaillit de la foi dans le Christ et qu’elle est animée par l’esprit ecclésial, elle devient en plus une piété authentique du peuple de Dieu, un moyen précieux et efficace de transmettre l’Évangile et raviver la foi chez les lointains.
Pour que la piété populaire puisse donc être un véritable instrument d’annonce dans le contexte actuel, il faut dès lors qu’elle soit considérée avant tout comme étant l’objet ou le contexte de la nouvelle évangélisation, de façon à ce que la foi qu’elle entend exprimer puisse mûrir et devenir authentique. À cet effet, il faut premièrement éclairer les pratiques de dévotion afin que les intentions coïncident, en termes de signification et de hiérarchie, avec les vérités de la foi et l’exigence morale qui s’ensuit. Deuxièmement, il faut une action ferme des pasteurs qui doivent guider ces dévotions selon la vérité, en renonçant, s’il le faut, aux avantages dont ils pourraient jouir en gardant certaines d’entre elles. Troisièmement, il faut favoriser la compréhension du lien qui existe au sein du christianisme entre la piété populaire et la nature de la liturgie. Sur ce dernier point, la connaissance, la proclamation et la méditation de la Parole de Dieu seront fort utiles, car c’est par la Parole que Dieu se révèle et communique Lui-même, et c’est par elle que les baptisés peuvent établir un dialogue sincère avec Lui.
Une des tâches des pasteurs de l’Église consiste à orienter avec sollicitude les diverses manifestations de la piété du peuple de Dieu vers l’intelligence de la foi et vers la pratique des sacrements, afin que la piété populaire puisse constituer le contexte de la nouvelle évangélisation.

[00120-03.06] [IN091] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr José NAMBI, Évêque de Kwito-Bié (ANGOLA)

Après 500 ans d’expérience de l’évangélisation, avec leurs parts de lumière et leurs parts d’ombre, l’Angola vit aujourd’hui un nouveau contexte de paix, de profondes transformations sociales orientées vers une croissance économique, qui attire de nombreux pays étrangers et favorise la prolifération des sectes.
Grâce à Dieu, les souvenirs les moins agréables du passé ont été surmontés. Et actuellement, on observe une croissance économique et sociale qui, bien qu’orientée vers le développement, est loin de répondre aux vrais défis, qui sont énormes. De ce fait, on observe un effort très important pour sortir de la misère, lequel, en même temps, réveille l’intérêt à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Sur le front interne, une telle situation constitue un prétexte pour faire des bénéfices, s’enrichissant souvent avec facilité à n’importe quel prix (ce qui accentue le clivage entre les riches et les pauvres) et finit par conduire à une dichotomie entre la foi et la vie. Sur le front externe, cela provoque une forte émigration, souvent malhonnête et opportuniste.
L’Église en Angola est attentive à cette situation et, en interprétant les signes du temps à la lumière du Magistère ecclésiastique, en particulier des apports qui proviennent des deux dernières Assemblées spéciales pour l’Afrique, elle a tenté de répondre à ces défis avec la mise en pratique d’une Pastorale familiale, par le biais de périodes de jumelages de trois ans: Famille et Mariage; Famille et réconciliation; Famille et culture.
Tout cela pour relancer un processus qui nous pousse à reprendre l’itinéraire de l’initiation chrétienne dans les familles, pour leur condition d’espace privilégié pour l’évangélisation. D’autre part, ces situations, comme d’autres, ne peuvent pas ne pas requérir une profonde catéchèse permanente, qui engage le fidèle chrétien envers Dieu, l’Église et la société.

[00122-03.04] [IN093] [Texte original: portugais]

- Rév. P. Jose PANTHAPLAMTHOTTIYIL, C.M.I., Prieur général des Carmes de B.V. Marie Immaculée (INDE)

Dans les enseignements de Jésus et de l’Église, il apparaît évident que l’évangélisation de tous les peuples constitue la mission fondamentale de l’Église. Dans cette optique, il est aussi évident que l’évangélisation n’est pas une activité parmi tant d’autres, mais la mission la plus importante de l’Église. Si l’évangélisation est la mission capitale de l’Église, toutes ses activités devront être perçues dans cette optique. Aucune activité de l’évangélisation qui ne vise pas à l’annonce et à la transmission de la foi ne devra être envisagée.
La source la plus importante de notre nouvelle évangélisation devra être une spiritualité centrée sur le Christ, basée sur la Parole et s’adressant au monde entier. En ce sens, les initiatives devront se focaliser essentiellement sur une formation à la foi basée sur la Parole qui devra être transmise à nos fidèles surtout dans le contexte de leur soif envers la Parole de Dieu.
Afin que la voix de Dieu puisse être entendue parmi maintes voix du monde, des efforts très sérieux devront être déployés visant à utiliser les moyens de communication de masse pour l’évangélisation. Or, pour un emploi efficace de ceux-ci, des investissements en personnel et en ressources devront être faits aux niveaux international, national et local, directement proportionnels au besoin et à l’importance de ce ministère.
Nous devons adopter des mesures innovatrices visant à utiliser nos institutions partout dans le monde pour la transmission efficace de la foi, et à rendre tous les chrétiens plus conscients de la tâche qui leur incombe, à titre individuel et en tant que communautés, de devenir des agents actifs de l’évangélisation.
La proclamation de l’Évangile est un droit et un devoir de l’Église tout entière et de tout chrétien baptisé. L’Église devrait donc prendre des mesures créatives pour permettre aux Églises orientales sui juris, comme la vibrante Église syro-malabare, d’annoncer l’Évangile au-delà des frontières géographiques actuelles. Si l’Église élargira sa vision et frayera des chemins à l’Église syro-malabare et aux autres Églises orientales, les fruits de l’oeuvre évangélisatrice seront certainement abondants.Dans le contexte de la nouvelle évangélisation, tout en continuant à promouvoir le dialogue des religions, nous devrions être prêts à partager le message vivifiant de Jésus, surtout face à la croissance alarmante du sécularisme et de l’athéisme qui représentent une grande menace pour toutes les religions.

[00124-03.07] [IN095] [Texte original: anglais]

- S. B. Ém. le Card. George ALENCHERRY, Archevêque Majeur d'Ernakulam-Angamaly des Syro-malabares, Chef du Synode de l'Église Syro-Malabare (INDE)

La nouvelle évangélisation fait appel à une auto-évaluation au sein de l’Église. Le fait est que beaucoup dans l’Église ne savent pas qui est le Christ, et quel prix ils doivent payer pour être ses disciples. L’Église est devenue de plus en plus une communion de personnes qui ont rencontré le Christ et qui sont ainsi volontaires par le pouvoir de la Grâce de Dieu pour payer le prix de l’apostolat au Christ. L’appel universel à la sainteté doit devenir une conscience fondamentale pour tous les Chrétiens fidèles. L’unicité de la foi Chrétienne et l’engagement toujours renouvelé envers Christ dans l’Église est devenu la force motrice dans la vie de tout Chrétien.
Jésus Christ l’unique sauveur est celui qui oeuvre à la fois chez les évangélisateurs et chez les évangélisés. Il a dit de lui-même: “Je suis la vérité, je suis la lumière, je suis le chemin, je suis la porte, je suis le pain, je suis la vie.”
Durant 50 ans après le Vatican II, le renouveau de l’Église a eu de nombreuses facettes et a été hautement productif. En même temps, les vies et ministères des prêtres, des hommes et des femmes de vie consacrée sont devenus plus fonctionnels que spirituels et ecclésiaux. Il semblerait que de nos jours la formation des prêtres et du personnel religieux tende à les rendre fonctionnaires pour différents offices dans l’Église, plutôt que missionnaires enflammés par l’amour du Christ. Même dans des lieux de missions ad gentes de l’Église, le fait de fonctionner par le biais d’institutions a fait perdre aux prêtres et aux religieux la force captivante ainsi que la force de l’Évangile, auquel ils sont engagés par leur vocation. La sécularisation a eu un impact sur la vie des individus chrétiens et également sur la vie des communautés ecclésiales. La nouvelle évangélisation requiert un renouveau rigoureux des vies des individus chrétiens et la réévaluation des structures de l’Église, pour leur donner de la puissance par le dynamisme des valeurs de vérité, de justice, d’amour, de paix, et d’harmonie de l’Évangile.
La transmission de la foi se fait toujours par le biais des traditions des Églises particulières et des Églises sui iuris. Ces traditions incluent la célébration des sacrements, notamment l’offrande de la Sainte Eucharistie, la catéchèse, la coutume de la prière familiale quotidienne, les petites communautés chrétiennes, l’observation de l’abstinence et de la pénitence durant le Carême et les autres périodes de jeûne, la célébration des fêtes, les pèlerinages, la pratique de la charité à tous les niveaux, le soin pastoral orienté à l’amitié et à la famille, ainsi que la participation des laïcs dans l’administration de l’église.
Toute tradition ayant démontré un succès dans la transmission de la foi dans les Églises particulières et sui iuris requiert toujours plus d’encouragement et de soutien de la part de tous les départements de l’Église universelle.
Le manque d’une vision et d’une compréhension claires de l’ecclésiologie de communion observé par le Concile Vatican II rend les potentialités de l’évangélisation et de la cure pastorale de certaines églises individuelles inefficaces dans certaines communautés de leurs émigrants, particulièrement celles des Église orientales. Ces dernières années, il y a eu des signes d’amélioration dans cette sphère. L’ecclésiologie de communion, largement valorisée par le Saint-Père Benoît XVI, doit devenir la vision ecclésiologique de chacun d’entre nous, évêques de l’Église catholique. La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne doit initier de nouvelles mesures pour la liberté dans l’évangélisation et le soin pastoral pour toutes les Églises sui iuris, sous la direction du Siège apostolique.

[00123-03.05] [IN094] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Jesús Esteban SÁDABA PÉREZ, O.F.M. Cap., Evêque titulaire d'Assura, Vicaire Apostolique d'Aguarico (ÉQUATEUR)

Annoncer l’Évangile dans sa propre culture est une chose importante à l’heure actuelle, dans les cultures traditionnelles et modernes.
L’Incarnation est le fondement de l’inculturation. Tant qu’on ne parvient pas à évangéliser la ftlineculture, l’Évangile ne pénètre pas la personne. Saint Paul voulait se faire “juif parmi les juifs, grec parmi les grecs, pour mener tout le monde au Christ”.
À en juger la situation d’aujourd’hui, dans les cultures ancestrales, on considère souvent la présence de l’Évangile comme une colonisation.
Il y a deux attitudes face à cette réalité:
Celle d’une étude de la “politique des religions” qui affirme que “l’Église ne sera crédible dans le monde entier que si elle est crédible en Europe”.
Celle d’un missionnaire, suivant le conseil de Monseigneur Alejandro Labaka, évêque missionnaire et célèbre martyr de l’Amazonie équatorienne.
Aimer ceux que nous voulons évangéliser, croire sincèrement que l’Esprit de Dieu est proche de toutes les cultures et accepter le fait que l’Évangile ne soit pas le patrimoine exclusif d’une culture, mais qu’il peut et qu’il doit être accueilli par tous, c’est cela qui remplira tous les peuples de la joie de l’Évangile.

[00125-03.04] [IN096] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr François LAPIERRE, P.M.E., Évêque de Saint-Hyacinthe (CANADA)

Le numéro 130 de l’Instrumentum laboris affirme que la doctrine sociale de l’Église est annonce et témoignage de foi. C’est un instrument et un lieu indispensable de l’éducation de la foi.
L’Instrumentum laboris est à la fois très riche mais plutôt faible dans son traitement de la relation entre la Nouvelle Évangélisation et la doctrine sociale de l’Église. Le lien intime qui existe entre l’annonce de l’Évangile et le service de la Justice et de la Paix ne me semble pas suffisamment développé.
Cette situation risque de faire apparaître la Nouvelle Évangélisation comme une réponse aux problèmes internes de l’Église et pas assez comme une contribution unique au développement de la justice et de la paix dans le monde.
La crise économique actuelle nous fait découvrir comment l’avarice et la cupidité ont brisé des liens de sens en séparant l’économie de sa dimension sociale dans la vie humaine.
Ces liens ne peuvent être retrouvés que par l’amour, la fraternité et l’amitié qui doivent s’exprimer non seulement dans les relations interpersonnelles, mais aussi dans la vie économique et la vie commerciale comme l’indique si bien la lettre du pape Benoît XVI Caritas in Veritate.
Dans ce contexte, il est très important que l’Église apparaisse comme une fraternité, un corps, le Corps du Christ. La communauté est déjà une annonce de l’Évangile de Dieu. Dans l’initiation chrétienne, nous séparons souvent l’amour et la justice, le cheminement de foi et les réalités sociales et politiques. Il est urgent de développer une culture de la solidarité.
Les grands missionnaires, à travers les siècles, ont su unir l’annonce audacieuse de l’Évangile du Christ et l’engagement auprès des plus pauvres. Leurs gestes ont souvent parler plus que leurs paroles.

[00126-03.04] [IN097] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr António José DA ROCHA COUTO, S.M.P., Évêque de Lamego (PORTUGAL)

L’Église d’hier, d’aujourd’hui et de toujours, devra avoir les traits du visage de Jésus Christ. Elle doit donc être filiale, fraternelle, affectueuse, proche et accueillante, comme l’a bien souligné le Bienheureux Pape Jean Paul II dans la Catechesi tradendae (1979), n°67, et dans la Christifideles Laici (1988), n°26.
Elle devra avoir la dynamique des premières communautés chrétiennes, comme l’auteur du livre des Actes des Apôtres les a présentées: en permanence attentives à la Parole de Dieu, à la communion, à la division du pain et à la prière (2, 42-47, 4, 32-35, 5, 12-15), entrée permanente de la fraternité ouverte au monde, de façon à être et à refléter une Église jeune, agile et belle, tellement jeune, agile et belle, que les gens lutteront pour y entrer.
Elle devra en outre être une Église annonciatrice, complètement dévouée à son Seigneur, non séduite par les nouveauté de la dernière mode, mais bien consolidée dans la fidélité envers son Seigneur, qui se traduit par le don total de soi, dans un style de vie pauvre, humble, dépouillé, heureux, passionné, audacieux, proche et impliqué. Oui, nous avons besoin d’annonciateurs de l’Évangile sans or, argent, cuivre, sacs, deux tuniques... Oui, c’est de conversion que je parle, et je me réserve la question: pourquoi les Saints ont-ils tant lutté, et avec tant de joie, pour être pauvres et humbles, alors que nous nous efforçons tellement d’être riches et importants?

[00127-03.04] [IN098] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Bonifacio Antonio REIMANN PANIC, O.F.M., Évêque titulaire de Saia majeure, Vicaire Apostolique de Ñuflo de Chávez (BOLIVIE)

Avec notre point de vue de croyant, nous nous arrêtons tout particulièrement sur le phénomène de la désintégration familiale. L’absence du père peut s’expliquer pour diverses raisons et facteurs anthropologiques, culturels et économiques. Nous croyons que l’annonce de Dieu, Père de notre Seigneur Jésus, doit être l’idée maîtresse de la nouvelle évangélisation en Bolivie (cf. DA 462).
Ce phénomène d’absence du père et son importance dans la vie sociale et personnelle se répercute sur la façon de vivre la paternité de Dieu et sur la perte des valeurs nettement chrétiennes telles que la gratitude, la fraternité, la responsabilité et le pardon.
La présentation la plus sublime de Dieu le Père dans le Nouveau Testament est probablement la parabole du Fils prodigue (Lc 15, 11-32). C’est la conscience d’avoir ce père qui rend possible le retour à la vie, à la rencontre et au foyer de son plus jeune fils. Alors que ce manque, chez l’aîné, l’empêche de jouir de la gratuité de son père.
La rencontre de Jésus avec la Samaritaine (Jn 4, 4-43) illustre bien la situation difficile dans laquelle la femme se trouve actuellement au sein de la famille. Cette rencontre est révélatrice de l’identité profonde du Seigneur, en tant qu’homme, prophète, messie, Sauveur du monde et Fils de Dieu notre père. Et c’est révélateur de l’identité humaine de la femme, prostituée et sans mari, qui devient disciple et témoin de la vérité. C’est à ce type de rencontre avec Jésus que nous renvoie la nouvelle évangélisation. La femme bolivienne, en tant que mère et épouse, fréquemment abandonnée, dévalorisée et maltraitée, devrait être attentive à la nouvelle évangélisation en ce sens que, depuis la rencontre avec le Christ, comme la samaritaine, elle peut vivre en toute dignité.

[00129-03.04] [IN100] [Texte original: espagnol]

- Rév. P. Marco TASCA, O.F.M. Conv., Ministre Général de l'Ordre Franciscain des Frères Mineurs Conventuels

Le sixième scénario que ce Synode doit lire et décrypter (après le scénario culturel, le phénomène migratoire, le scénario économique, le scénario politique, la recherche scientifique et technologique) est celle des communications, aux numéros 59-62 du Document de travail.
Ici, on ne se limite pas à prendre acte de la diffusion massive et de l’omniprésence des médias, mais aussi du fait que nous vivons aujourd’hui dans une véritable culture mass-médiatisée.
Aujourd’hui, la plupart des hommes et des femmes organisent leur vie professionnelle et affective, récréative et relationnelle autour des médias (pensons à Internet et aux smartphones).
Et pourtant, les moyens de communication de masse représentent sans aucun doute une grande opportunité: “ Dans les moyens de communication - écrit le Bienheureux Jean Paul II - l’Église trouve un soutien précieux pour diffuser l’Évangile... Elle les emploie volontiers pour fournir les informations sur elle-même et pour élargir les moyens de l’évangélisation, de la catéchèse et de la formation et considère leur utilisation comme une réponse au commandement du Seigneur: “Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création” (Mc 16, 15)”. (Lettre apostolique, Le progrès rapide, 24 janvier 2005, n. 7)
Il s’agit de découvrir “qu’il existe un style chrétien de présence également dans le monde numérique” (Message du Pape Benoît XVI pour la 45ème Journée mondiale des communications sociales, Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique, 5 juin 2011), qui aujourd’hui doit de plus en plus se définir comme la proposition d’un profil identitaire (également numérique) cohérent et en même temps accueillant.
La nouvelle évangélisation, c’est une question de nouvelles relations à partir desquelles il est possible de véhiculer l’annonce explicite de Jésus Christ comme seul sauveur universel. Si le monde des médias est par définition massifiant, l’optique chrétienne qui doit oeuvrer en eux est celle qui conduit à saisir la personne dans sa singularité, dans le fait d’être destinataire de la révélation de Dieu. Nous devons donc jouir des nombreuses opportunités que les nouvelles frontières du scénario des communications nous offrent.

[00128-03.04] [IN099] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Nikolaos FOSKOLOS, Archevêque d'Athènes, Administrateur apostolique "sede vacante et ad Nutum Sanctae Sedis" de Rhodes (GRÈCE)

Afin d’annoncer l’Évangile aux hommes du vingt-et-unième siècle, l’Église doit tenir compte de la première évangélisation faite par les Apôtres. Dans de nombreuses régions du monde, les mêmes difficultés que saint Paul a affrontées à Athènes et à Corinthe par exemple, continuent de se répéter.
Afin d’évangéliser le monde, l’Église doit être plus “mince”. Comme David n’a pas pu affronter Goliath avec les lourdes armes que Saül lui avait données, ainsi l’Église doit abandonner de nombreuses traditions du Moyen-Âge européen (structures matérielles et spirituelles, façon de parler, habitudes “du temps qui fut”, etc...) et, comme le Corps mystique du Christ ressuscité, elle doit annoncer au monde moderne l’Évangile du salut, en gardant sa doctrine immuable et sa véritable Tradition. Elle doit agir non pas comme une puissance mondiale ni comme une puissance européenne mais elle doit offrir au monde l’Évangile, l’annonce glorieuse, en prêchant à tous le Christ mort et ressuscité de façon claire et sans équivoques, comme l’ont fait les Apôtres et les grands missionnaires tels que saint François Xavier.

[00132-03.03] [IN101] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Petru GHERGHEL, Évêque de Iaşi (ROUMANIE)

L’histoire que l’Évangile a écrit dans l’Église catholique en Roumanie, composée de trois rites (latin, gréco-catholique et arménien) connaît la joie et le sacrifice de tant d’évangélisateurs. Le vrai trésor de l’annonce est Jésus lui-même, Fils de Dieu, qui a transformé l’apparente défaite de la Croix en une remarquable victoire de la résurrection pour la rédemption de monde. Il n’y a pas d’Évangile sans Croix. L’hostilité que l’Évangile rencontre ces temps-ci ne doit pas nous faire oublier la logique de la Croix, où l’intervention humaine n’est pas parvenue à étouffer la grâce divine.
Dans les moments difficiles de la récente dictature athée en Roumanie, la famille chrétienne a joué un rôle fondamental, étant souvent l’unique possibilité d’annoncer l’Évangile et de transmettre la foi. Et à présent, de nombreux migrants catholiques roumains ont aidé les familles auprès desquelles ils travaillent, à redécouvrir la beauté de la prière et de la foi en Christ. La formation des parents est à l’heure actuelle une vraie priorité pastorale.
En Roumanie, la fin de la persécution athée avait ouvert les portes à un printemps oecuménique prometteur. La prière ne nous a jamais quitté, mais depuis qu’une récente ordonnance du Synode de l’Église orthodoxe roumaine a interdit tout type de prière entre fidèles orthodoxes et catholiques, nous nous voyons contraints de supplier Dieu devant des délégués fraternels: “Fais, ô Seigneur, qu’au moins le “Notre Père” unisse tes fils!”.
En conclusion, pour une nouvelle évangélisation, l’Église catholique de Roumanie propose: a) de repartir de Jésus lui-même, évangile et évangélisateur; b) de promouvoir la famille chrétienne, fondée sur le mariage et sur la formation des parents; c) de cultiver l’oecuménisme de la prière, afin que l’unité des chrétiens aide le monde à croire en Christ (cf. Jn 17,21).

[00166-03.03] [IN129] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Manuel José MACÁRIO DO NASCIMENTO CLEMENTE, Évêque de Porto (PORTUGAL)

La “nouveauté” de la nouvelle évangélisation ne peut être autre que la redécouverte et l’approfondissement de la nouveauté constante du Christ, dans les circonstances actuelles de l’Église dans le monde. Circonstances qui, dans mon pays, se définissent en outre comme une population très mobile et souvent opaque d’un point de vue de la mentalité.
La mobilité de la population ajoute à l’exode rural vers la ville la facilité de communications quotidiennes entre les divers locaux, avec des points successifs d’installation ou de passage, pour des raisons de travail ou de repos (week-end). L’opacité peut dériver de la plus grande densité des “réalités temporelles” quand elles absorbent l’attention immédiate et les intentions à moyen terme, n’ouvrant pas facilement à l’horizon spirituel et religieux. C’est ainsi que se généralise le sécularisme, personnel et ambiant.
Ces circonstances sont porteuses de problèmes relativement “neufs” par rapport à l’évangélisation, du moins pour l’intensité avec laquelle ils présentent. Les communautés qui étaient les plus stables, comme les familles et les paroisses, où la connaissance du Christ et de la vie chrétienne se transmettaient naturellement, n’existent plus de cette façon, et n’intègrent pas facilement ses membres, surtout les plus jeunes.
La dispersion et la mobilité rendent plus difficile la vie en commun, au niveau des habitudes familiales et communautaires. L’individualisation de la vie, accrue par la technologie, pousse au subjectivisme et à la virtualité qui raréfient la réalité sociale et ecclésiale. Par conséquent, il n’est pas facile de lier l’individu à la société, ou le croyant à la communauté. Pas facile, en effet.
Je crois donc que la “nouveauté” à rechercher pour l’évangélisation d’aujourd’hui passe par une re-découverte du Christ vivant dans la coexistence de communautés spécifiques. Celles-ci devront, à leur tour, intégrer les liaisons inter-personnelles qui sont aujourd’hui indispensables: communautés inter-communautaires, points fixes mais avec des interconnexions. Dans tous les cas, forcément communautaires, car nous savons que c’est lorsque nous sommes ensemble que nous ressentons le mieux la présence du Ressuscité parmi nous (cf Jn 20,26).
Les premières communautés, nourries d’authentiques conversions et d’ une véritable initiation chrétienne, ont été à l’origine d’expressions et de pratiques sociales et culturelles d’une grande portée, et cela d’après le témoignage vital et la réflexion de leurs pasteurs. Les communautés monastiques et paroissiales qui s’en suivirent donnèrent une âme et un corps au christianisme médiéval, avec de formidables résultats dans différents secteurs, d’érudition ou populaire.

[00135-03.05] [IN104] [Texte original: italien]

- Rév. Julián CARRÓN, Président de la Fraternité de Communion et Liberation (ITALIE)

Nous ne pouvons pas continuer de “penser la foi comme un présupposé évident du vivre en commun. En effet, ce présupposé non seulement n’est plus tel mais souvent il est même nié” (Porta fidei, 2).
En lisant le Document de travail au n° 142, j’ai été frappé par cette observation: “de nombreuses réponses expriment la préoccupation pour l'insuffisance de première annonce dans la vie quotidienne”. Tous les efforts déployés jusqu’à présent peinent à engendrer une nouveauté de vie susceptible d’éveiller la curiosité pour ce que les baptisés vivent. Comment surmonter cette fracture entre la foi et la vie qui rend la foi plus difficile à approcher de manière raisonnable et, par conséquent, moins attrayante? Si l’on ne redécouvre pas et l’on n’accueille pas à nouveau ce don précieux qu’est la foi, la nouvelle évangélisation risque d’être réduite à une affaire d’experts.
Pour susciter cet intérêt, nous avons un allié dans le coeur de l’homme, quelle que soit sa culture ou sa condition. Nous savons que le coeur de l’homme est fait pour l’infini, qu’il est habité par l’attente d’un accomplissement. Car aucun faux infini ne parvient à le satisfaire. “Que servira-t-il donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie?”(Mt 16,26).
À cette attente ne saurait répondre une doctrine, un ensemble de règles, une organisation, mais plutôt un événement. Comme l’a dit don Giussani lors du Synode de 1987: “Ce qui manque n’est pas tant la répétition littérale de l’annonce que l’expérience d’une rencontre. L’homme d’aujourd’hui attend peut-être inconsciemment l’expérience de la rencontre avec des personnes pour qui le Christ est une réalité si présente qu’elle change leur vie”. Un lieu où chacun peut être invité à effectuer la vérification que firent les deux premiers sur les rives du Jourdain: “Viens et vois” parce que “une foi qui ne peut être trouvée dans l’expérience présente et confirmée par elle, capable de répondre à ses besoins, ne sera pas une foi en mesure de résister dans un monde où tout, tout, dit le contraire”.

[00136-03.07] [IN105] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Leo Laba LADJAR, O.F.M., Évêque de Jayapura (INDONÉSIE)

Le Document de travail (IL) débute par le caractère personnel du christianisme, c’est-à-dire par la rencontre personnelle avec Jésus Christ et par la relation personnelle avec Lui. Ceci constitue le centre même de notre foi, centre qui doit illuminer notre perception de l’évangélisation: 1) l’évangélisation n’est pas seulement une réaction à la réalité sociale et à sa culture séculière mais elle est l’essence même de l’Église; 2) Jésus Christ est le centre du christianisme et ne peut être mis au même niveau que d’autres fondateurs religieux; 3) le christianisme n’est pas une religion de manuel et le salut n’est pas une chose qui s’obtient en mettant en pratique les doctrines écrites dans un livre, mais c’est l’oeuvre de l’amour de Dieu. Seule la rencontre avec le Seigneur, ce qui est contenu dans les Écritures, devient Sa “parole”, Sa “voix”.
En Jésus Christ, Dieu Se révèle Lui-même en tant qu’amour. Il S’offre Lui-même aux hommes sans prétendre être accepté mais en acceptant le risque d’être refusé. Le merveilleux mystère de l’amour divin est qu’Il ne s’impose pas aux hommes. L’amour de Dieu, tel que manifesté en Jésus Christ, est un appel à la liberté de l’homme, qui est libre de l’accepter ou de le refuser. Cet amour immense et merveilleux de Dieu doit être présenté dans l’évangélisation lorsqu’il affronte le “climat culturel” (IL 48) de la société sécularisée qui tend à idolâtrer la liberté et l’autonomie de l’homme et à refuser tout élément transcendant au sein de la religion comme violation de la liberté humaine.
Cette image de Dieu comme appel d’amour aux hommes pourrait être plus attrayante pour la mentalité séculière par rapport à l’image de Dieu comme un Roi puissant. Je suggère donc que dans certains textes, comme dans IL 24, lorsque l’on parle d’ “expérimenter la conversion”, au lieu de l’expression “Royaume de Dieu,” qui, en soi, a une connotation féodale, soit utilisé l’expression “pouvoir d’aimer de Dieu”. De fait, plus que la puissance d’un roi, l’amour divin est “plus délicieux que le vin” et “fort comme la Mort” (cf. Cantique des Cantiques, 1, 2; 8, 6). L’amour divin interpelle l’homme et attend une réponse. L’amour veut être aimé. La conversion est la réponse d’amour de l’homme à l’appel d’amour du Seigneur.
L’Église est le “locus” de la rencontre avec Jésus Christ. La “communio”, qui représente l’esprit fondamental de Vatican II, doit donc se manifester dans les communautés ecclésiales. La “communio” d’amour, le service et le sacrifice pour les autres, sont de puissants témoignages de l’évangélisation. L’amour de Dieu se manifeste en Jésus Christ comme sacrifice; c’est pourquoi, un témoignage authentique de cet amour divin doit être également un amour sacrificiel.

[00137-03.03] [IN106] [Texte original: anglais]

- S. B. Rév. Baselios Cleemis THOTTUNKAL, Archevêque Majeur de Trivandrum des Syro-malankares, Chef du Synode de l'Église syro-malankare (INDE)

On estime que 60% de la population du monde vit en Asie. L’Asie est la terre qui a donné naissance à un grand nombre de religions du monde y compris le Christianisme. Je proviens du continent asiatique et plus précisément du sous-continent indien, dans lequel les populations ont assisté à la diffusion forcée des messages religieux. Bien que le christianisme ait autre chose à partager, la société actuelle en Inde dans laquelle les croyants en d’autres religions sont la majorité dominante, semblent ne pas apprécier ou accepter des expressions comme proclamation, évangélisation, etc. Ces mots ont inculqué en eux d’autres pensées et en conséquence une autre attitude. J’aimerais ici souligner les mots de Jésus lui-même “vous serez alors mes témoins...(Ac 1,8). Notre chère bienheureuse Mère Teresa de Calcutta a apporté au monde et en particulier à l’Inde, un moyen d’évangélisation très concret, un modèle de témoignage. Je dois reconnaître qu’elle est devenue la missionnaire la plus efficace dans un pays où les Chrétiens représentent seulement moins de trois pour cent de la population. Mère Teresa témoignait Jésus où qu’elle soit. Dans l’histoire de l’Inde elle est restée un modèle et un symbole du christianisme. Le modèle du témoignage commence avec vous et moi.
Les hommes et les femmes modernes pensent qu’ils/elles peuvent tout faire et que tout ce qui existe l’est grâce à leur capacité, à eux ou à elles. Cette disposition d’esprit donne une image défigurée d’une réalité surnaturelle et même de l’essence de la vie humaine. Les responsables de l’évangélisation, spécialement ceux qui ont un sacerdoce ministériel, des gens dotés de “don et de mystère” (Bienheureux Jean Paul II) doivent parler de manière plus sincère dans les célébrations liturgiques pour faire en sorte que les sacrements soient des moyens plus tangibles de “l’expérience d’Emmanuel”, pendant ces heures de grâce. La socialisation réciproque a lieu partout, alors que la conversation avec le Seigneur a été partout mise de côté.
Jésus a dit “Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante” (Jn 10,10). La plénitude de la vie, la vie en abondance ne se réalise pleinement que lorsque l’être humain entre dans la vie Éternelle. Mener à la vie abondante est le travail de l’Église. Si l’Église qui est la continuation de Jésus dans le monde, s’éloigne de toute action pour accroître la plénitude de la vie, de tout moyen pour assurer la dignité humaine, soyez assurés que l’expérience et le témoignage de l’Emmanuel sera faible dans cette partie du monde. Toute tentative de l’Église pour promouvoir la dignité humaine, pour apporter la justice aux moins privilégiés est une marque authentique d’obéissance à la volonté de Jésus. Accroître la dignité humaine, donner une voix à ceux qui n’en n’ont pas, devenir un symbole de justice, promouvoir les valeurs démocratiques, etc, doivent être considérés comme des signaux très sérieux d’une promotion de la vie humaine qui conduira à la fin les êtres humains à la vie en abondance.

[00138-03.04] [IN107] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Berislav GRGIĆ, Évêque Prélat de Tromsø (NORVÈGE)

Dans les pays nordiques - Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède - l’Église catholique est une petite minorité et n’a ni les avantages ni les inconvénients qui se rencontrent souvent dans les régions où le catholicisme est traditionnel et/ou majoritaire. Malgré son importance limitée au plan numérique et social, notre Église est cependant en croissance. De nouvelles églises sont construites ou acquises, de nouvelles Paroisses instituées, des rites non latins viennent s’ajouter, le nombre des conversions et des baptêmes d’adultes est relativement élevé, les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse augmentent, le nombre des baptêmes dépasse de loin celui des décès et de ceux qui abandonnent l’Église, et la présence à la Messe dominicale est assez élevée.
Dans certains secteurs de la société, il existe un grand intérêt pour la foi et pour la spiritualité tant de la part des non croyants, qui recherchent la vérité, que de la part de chrétiens engagés d’autres confessions, qui désirent un approfondissement et un enrichissement de la vie religieuse. Il faut par ailleurs observer qu’au cours de ces dernières années, les ordres contemplatifs qui y ont ouvert des maisons sont plutôt nombreux.
Toutefois, la transmission de la foi est souvent rendue plus difficile par les grandes distances. Nos prêtres doivent voyager beaucoup (parfois jusqu’à 2.000 km par mois) afin de rendre visite aux fidèles qui habitent dans des lieux éloignés et célébrer la Messe avec eux. Au cours des mois d’hiver, cela devient très fatigant.

[00139-03.03] [IN108] [Texte original: allemand]

AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (III)

Est intervenu le Délégué fraternel suivant:

- Rév. Geoffrey TUNNICLIFFE, Secrétaire général de l'Eglise évangélique mondiale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

Nous publions, ci-dessous, le résumé de son intervention:

- Rév. Geoffrey TUNNICLIFFE, Secrétaire général de l'Eglise évangélique mondiale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

L’évangélisme est la proclamation en paroles, en actions et selon un caractère chrétien de l’oeuvre salvifique de Jésus Christ sur la croix et par sa résurrection. L’évangélisation est au centre de l’identité des évangéliques. Nous affirmons qu’il n’est pas possible d’être véritablement évangéliques sans un engagement radical en faveur de l’évangélisation du monde. En effet, cet engagement concerne l’identité chrétienne elle-même. L’Alliance évangélique mondiale fait appel à tous les évangéliques et à tous les chrétiens du monde afin qu’ils renouvellent leur engagement à l’évangélisme holistique.
Comme pour toutes les traditions chrétiennes, des erreurs ont été commises à certaines époques et les évangéliques ont combattu afin de lier la proclamation de l’Évangile à des actions de justice et de paix. Et pourtant, dans notre histoire, nous comptons des voix et des vies nombreuses et fortes qui ont montré l’exemple de la nature holistique de l’évangélisme.
Le compte-rendu biblique du chapitre 5 de Marc nous offre une loupe à travers laquelle nous pouvons dépasser la dichotomie inconfortable entre la proclamation et l’action, et une manière de nous rappeler à l’évangélisme et à la Parole de Dieu. Les thèmes qui émergent de ce chapitre sont au nombre de deux: 1) l’autorité et le pouvoir de Jésus et 2) la diffusion de l’Évangile. Tout d’abord, nous voyons que Jésus dispose du pouvoir sur le mal, sur les maladies et les infirmités et sur la mort elle-même, faisant allusion à sa propre résurrection future. En second lieu, le texte montre que l’Évangile embrasse toute la Création.Le problème pour les évangéliques - et pour ceux qui invoquent le nom du Christ - est le suivant: qu’entendons-nous faire, personnellement et en communauté, pour promouvoir la cause d’un évangélisme holistique global? Une église qui ne serait pas évangélique manquerait dans sa réponse à Jésus.
Nous, évangéliques, apprenons actuellement comment mener l’évangélisation à la manière de Jésus - comment proclamer le salut qui vient de notre Dieu et les implications de cette proclamation pour la transformation de la société.
Nous apprenons également qu’un évangélisme authentiquement biblique requiert le dépassement des divisions entre les chrétiens. Le document conjoint de l’Église catholique romaine, de l’Alliance évangélique mondiale et du Conseil mondial des églises, “Témoignage chrétien dans un monde multireligieux: recommandations pour un code de conduite”, représente un merveilleux aide-mémoire de l’importance du mandat de l’évangélisme.
En tant que croyants, nous avons été chargés par le Père et par le Fils dans l’Esprit d’accomplir la mission de Dieu de manière telle qu’une caractéristique fondamentale des évangéliques est - et doit toujours être - de faire en sorte que toute la terre écoute l’Évangile entièrement, dans les paroles, les actions et le caractère.

[00160-03.04] [DF006] [Texte original: anglais]

COMPOSITION DE LA COMMISSION POUR L’ INFORMATION

Président
- S. Exc. Rév. Mgr Claudio Maria CELLI, Archevêque titulaire de Civitanova, Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales (CITÉ DU VATICAN)

Vice président
- S. Exc. Rév. Mgr n Ján BABJAK, S.I., Archevêque Métropolite de Prešov pour les catholiques de rite byzantin, Président du Conseil de l'Église Slovaque (SLOVAQUIE)

Membres
- S. Exc. Rév. Mgr John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d'Abuja (NIGÉRIA)
- S. Exc. Rév. Mgr Tadeusz KONDRUSIEWICZ, Archevêque de Minsk-Mohilev (BIÉLORUSSIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Manuel José MACÁRIO DO NASCIMENTO CLEMENTE, Évêque de Porto (PORTUGAL)
- S. Exc. Rév. Mgr José Horacio GÓMEZ, Archevêque de Los Angeles (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S. Exc. Rév. Mgr Francis Xavier Kriengsak KOVITHAVANIJ, Archevêque de Bangkok (THAÏLANDE)


Membres
ex-officio
- S. Exc. Rév. Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier (FRANCE), Secrétaire Spécial
- S. Exc. Rév. Mgr Nikola ETEROVIĆ, Archevêque titulaire de Cibale, Secrétaire général du Synode des Évêques (CITÉ DU VATICAN)

Secretary ex-officio
- Rév. P. Federico LOMBARDI, S.I., Directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège (CITÉ DU VATICAN)

ERRATA CORRIGE

Les corrections publiées dans l'Errata Corrige sur le Bulletin N° 14 ont été reportées directement sur les Bulletins relatifs publiés dans ces pages Internet.

 

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