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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

20 - 17.10.2012

RÉSUMÉ


- QUINZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MERCREDI 17 OCTOBRE 2012 - MATIN)
- AUDIENCES
- AVIS
- ERRATA CORRIGE

QUINZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MERCREDI 17 OCTOBRE 2012 - MATIN)

- INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)
- AUDITION DES AUDITEURS (II)

Aujourd’hui, mercredi 17 octobre 2012, Mémoire de saint Ignace d’Antioche, Évêque et martyr, à 9h00, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la Quinzième Congrégation générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en salle sur le thème «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque de Kinshasa (RÉP. DEM. DU CONGO).

Sont également intervenus certains Auditeurs et certaines Auditrices.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 12h35 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 253 Pères.

INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)

Sont intervenus les Pères suivants:

- S. Exc. Rév. Mgr Thomas Luke MSUSA, S.M.M., Évêque de Zomba (MALAWI)
- S. Exc. Rév. Mgr Edouard MATHOS, Évêque de Bambari, Président de la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE)
- S. Exc. Rév. Mgr Stanislav ZVOLENSKÝ, Archevêque de Bratislava, Président de la Conférence Épiscopale (SLOVAQUIE)
- S. Exc. Rév. Mgr Marcellin Yao KOUADIO, Évêque de Yamoussoukro (CÔTE D'IVOIRE)
- S. Exc. Rév. Mgr Charles Edward DRENNAN, Évêque de Palmerston North (NOUVELLE-ZÉLANDE)
- S. Ém. Rév. le Card. Tarcisio BERTONE, S.D.B., Secrétaire d'État (CITÉ DU VATICAN)
- S. Ém. Rév. le Card. Marc OUELLET, P.S.S., Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Jean Damascène BIMENYIMANA, Évêque de Cyangugu (RWANDA)
- S. Exc. Rév. Mgr Julian Winston Sebastian FERNANDO, S.S.S., Évêque de Badulla (SRI LANKA)
- S. Ém. Rév. le Card. Agostino VALLINI, Vicaire Général de Sa Sainteté pour le Diocèse de Rome (ITALIE)ne - S. Exc. Rév. Mgr Zbigņev STANKEVIČS, Archevêque de Riga (LETTONIE)
- S. Ém. Rév. le Card. George PELL, Archevêque de Sydney (AUSTRALIE)
- S. Ém. Rév. le Card. Oswald GRACIAS, Archevêque de Bombay, Secrétaire général de la "Fédération des Conférences Épiscopales d'Asie" (FABC) (INDE)
- S. Exc. Rév. Mgr Mathieu MADEGA LEBOUAKEHAN, Évêque de Port-Gentil (GABON)
- S. Exc. Rév. Mgr Martin SU YAO-WEN, Évêque de Taichung (CHINE)
- S. Exc. Rév. Mgr Michel AOUN, Évêque de Jbeil des Maronites (LIBAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Jose S. PALMA, Archevêque de Cebu, Président de la Conférence Épiscopale (PHILIPPINES)
- S. Exc. Rév. Mgr Soane Patita Paini MAFI, Évêque de Tonga, Président de la Conférence Épiscopale (C.E.P.A.C.) (TONGA)
- S. Exc. Rév. Mgr Matthew Hassan KUKAH, Evêque de Sokoto (NIGÉRIA)
- S. Exc. Rév. Mgr Raphaël Balla GUILAVOGUI, Évêque de N'Zérékoré (GUINÉE)
- S. Exc. Rév. Mgr Kyrillos WILLIAM, Évêque d'Assiut des Coptes (RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE)
- S. Exc. Rév. Mgr Janusz Wiesław KALETA, Évêque de Karaganda, Administrateur Apostolique d'Atyrau (KAZAKHSTAN)
- S. Ém. Rév. le Card. Domenico CALCAGNO, Président de l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Rév. Mgr Juan NSUE EDJANG MAYÉ, Évêque d'Ebebiyin, Vice-Président de la Conférence Épiscopale (GUINÉE ÉQUATORIALE)
- S. Exc. Rév. Mgr Petro Herkulan MALCHUK, O.F.M., Archevêque-Évêque de Kiev-Zhytomyr (UKRAINE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- S. Exc. Rév. Mgr Thomas Luke MSUSA, S.M.M., Évêque de Zomba (MALAWI)

On constate un impact croissant du sécularisme et de la mondialisation, engendré par la culture du ‘profit’ et de la production, au détriment de la promotion de la dignité humaine, qui a des effets négatifs tels que: la dégénérescence des valeurs morales, la question de la famille, le recours croissant aux drogues, la pauvreté accrue, la perte de sens dans la communauté, et les questions relatives à la valeur de la vie humaine. La réalité de l’immigration est liée à ce phénomène social. Beaucoup de personnes émigrent des zones rurales vers les zones urbaines, ou d’un pays à l’autre, généralement en quête d’une meilleure vie, d’un emploi ou d’autres services. Cette situation provoque une extrême liquidité culturelle, brise les liens familiaux, laisse moins de place aux valeurs et aux identités traditionnelles.
La voie que doit suivre l’Église, lumière de la nouvelle évangélisation, est d’être préparée à cette tendance en mutation rapide et capable de collaborer avec tous ceux qui sont engagés dans l’effort de comprendre son impact sur la vie des personnes. Il faut promouvoir des programmes qui puissent renforcer la famille, faire face aux effets de la mondialisation, organiser l’apostolat pour les migrants (local et international); promouvoir l’identité culturelle et faire en sorte que, en toute circonstance, les droits fondamentaux de l’homme soient respectés.
Face à la mondialisation et au sécularisme croissants, il faudra lancer le renouveau nécessaire et le changement des modèles d’évangélisation à travers une formation appropriée de tous les membres de l’Église. Il faudra aider tous les fidèles chrétiens à être conscients qu’ils sont des partenaires dans la mission du Christ et qu’ils sont de véritables agents de l’évangélisation dans inele monde d’aujourd’hui.

[00267-03.06] [IN201] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Edouard MATHOS, Évêque de Bambari, Président de la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE)

La Bonne Nouvelle du Christ est arrivée en 1894 sur les bords de l'Oubangui, portée par des hommes convaincus et rompus à sa cause. C'est ici pour nous le lieu de remercier, à 1a suite du premier synode spécial pour l'Afrique, tous nos aînés dans la foi.
Très tôt, l'évangélisation de ce pays a pris plusieurs visages avec différents acteurs. Mais les premiers qui ont arpenté les pistes de nos savanes et forêts pour annoncer la Bonne Nouvelle à nos peuples furent les catéchistes. Ils ont rendu carrossables la route de l'Evangélisation.
Aujourd'hui, qu'est-ce que le peuple de Centrafrique attend de la nouvelle évangélisation pour la transmission de sa foi chrétienne ? Les Évêques de Centrafrique posaient la question suivante en 1991 dans une lettre pastorale sur la Parole de Dieu au quotidien: " Comment notre Église annonce-t-elle la Parole de Dieu aux hommes et aux femmes, aux adultes, aux enfants et aux jeunes de notre pays ? Est-ce que tous les Centrafricains ont la possibilité d’entendre de manière authentique la Parole de Dieu que nous voulons transmettre?"
La nouvelle évangélisation entendue ici, comme définie par les Pères du SCEAM en ces termes:
“Il s’agit simplement d’évangéliser autrement, d'une manière plus complète et plus crédible pour les hommes et les femmes de ce continent” ou encore comme le Bienheureux Pape Jean Paul II le rappelait aux Évêques de l'Amérique latine, repris par l'Instrumentum Laboris au n°45 : la nouvelle évangélisation n'est pas une ré-évangélisation. “Elle est nouvelle par son ardeur, par ses méthodes, dans son expression ".
Le peuple chrétien de Centrafrique, souhaite vivement que toutes les dimensions de sa vie au quotidien soient véritablement pétries de la pâte de la Bonne Nouvelle.

[00269-03.03] [IN203] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Stanislav ZVOLENSKÝ, Archevêque de Bratislava, Président de la Conférence Épiscopale (SLOVAQUIE)

L’appel explicite ou implicite à la conversion qui touche la conscience de l’homme, contient des potentialités de transformation du fait qu’il correspond à la Parole du Verbe incarné, à la Parole de notre Seigneur Jésus-Christ, lorsqu’il a proclamé au début de sa vie publique: repentez-vous et croyez à l’Évangile (cf. Mc 1,15). L’appel à la conversion peut être efficace en vertu de la sacramentalité de la Sainte Écriture (cf. VD, n. 56), indépendamment des motivations ou des qualités personnelles de l’annonciateur spécifique.
Dans son Épître aux Philippiens, saint Paul mentionnait lui-même le fait que certains prêchaient par envie ou esprit de rivalité, mais se réjouissait ensuite parce que, d’une manière comme d’une autre, le contenu du message évangélique était annoncé (cf. Ph 1,15-18).
Nombreuses sont les invitations à la conversion qui nous accompagnent et qui sont exprimées avec sincérité ou dans un esprit de rivalité, mais l’effet souhaité reste le même: la conversion authentique et efficace, la relance spirituelle qui devient témoignage de la présence vivante de Dieu parmi nous. Ce n’est pas “ce que je peux avoir qui est essentiel, qui est la réalité. La réalité des réalités est Dieu ... Tel est le critère, Dieu, le critère de tout ce que je fais. Il s’agit réellement d’une conversion, si mon concept de réalité est changé”. (cf. Benoît XVI, Lectio divina sur Ac 20,17-38, 10 mars 2011).

[00270-03.05] [IN204] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Marcellin Yao KOUADIO, Évêque de Yamoussoukro (CÔTE D'IVOIRE)

Le chapitre IV de l'Instrumentum Laboris traite de la première annonce aux nn° 138-146. Le sous-titre attribué à ces paragraphes, je tiens à le souligner, est assez évocateur, à savoir: "L'exigence d'une première annonce ". Je voudrais donc profiter de cette tribune pour faire remarquer que la réalité de la première annonce est celle qui s'impose à l'Église catholique de Côte-d'Ivoire. L'Instrumentum Laboris dans un souci de clarté a su baliser le chemin; la première annonce s'adresse pour ainsi dire aux païens c'est-à-dire ceux qui ne connaissent pas le Christ; aux non-croyants et à ceux qui sont indifférents à la religion et vise la conversion.
Aujourd'hui en Afrique sub-saharienne, l'évangélisation en terme de défis majeurs, se présente comme suit: inculturation, dialogue interreligieux et promotion humaine intégrale. Fort de ce qui précède, je voudrais souhaiter vivement que l'élan de la nouvelle évangélisation, au sortir de ce synode, ne brise pas celui de la première annonce. Pour étayer mon propos, la situation missionnaire en Côte-d'Ivoire est assez symptomatique et peut avoir valeur d'exemple; qu'est-ce à dire? L’Église catholique de Côte-d'Ivoire n'a que 117 ans ; le diocèse de Yamoussoukro 20 ans; la paroisse de Tiébissou 42/114 villages ont une chapelle. Ceci pour dire que les villages ou localités en Côte-d'Ivoire qui vivent encore dans l'ignorance du Christ sont en nombre très important; aussi méritent-ils une attention missionnaire toute particulière. Je souhaiterais donc et ce, dans la perspective de la nouvelle évangélisation, que l'on distingue clairement deux réalités: d'une part la mission évangélisatrice et d'autre part la pastorale. Pour ce faire, j'estime que parler en termes d'évangélisation ciblée serait très approprié. Car au-delà du concept, l'évangélisation ciblée aura le mérite de prendre en compte le contexte particulier de chaque pays, les cultures locales, les langues et les nouveaux espaces humains d'incrédulité, pour emprunter une expression chère au Bienheureux Jean Paul II. Puisse ce synode, à l'instar de l'Encyclique Redemptoris Missio du Bienheureux Jean Paul II, être un cri en faveur de la mission.

[00271-03.04] [IN205] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Charles Edward DRENNAN, Évêque de Palmerston North (NOUVELLE-ZÉLANDE)

Dans les Diocèses des pays laïcs ayant un réseau d’écoles et d’établissements catholiques, la première communauté de foi est devenue l’école. C’est là que la majorité des baptisés rencontre pour la première fois, de façon systématique, la personne de Jésus-Christ, la liturgie et la vie sacramentelle de l’Église. Les enseignants, plus que les parents, sont devenus à maintes reprises, les premiers formateurs dans la foi de nos jeunes.
Les écoles catholiques ne sont pas les produits mais les agents de la mission de l’Église. Parmi les nombreux piliers de l’école engagée dans la nouvelle évangélisation, je cite les suivants:
1. La rencontre avec Jésus Christ: l’amitié avec le Seigneur ressuscité animera nos écoles avec la prière, la liturgie, le respect qui provient de la comparaison avec les autres en tant que frères et soeurs dans le Christ et le service de la charité.
2.La diakonia de la vérité: dans les sociétés où les ailes du relativisme et de l’individualisme laissent de tragiques débris de confusion morale et d’aspirations broyées, nos écoles émergent comme des phares d’espérance. La connaissance de la vérité aimante de Jésus et de on Évangile - créatif et en mesure de changer notre vie, performative et non pas seulement informative (cf. Spe Salvi, 2) - conduit nos jeunes à une découverte du bien: le chemin de la paix intérieure, de la beauté intérieure et du respect de soi et des autres.
3. L’esprit de sagesse: un antidote à la superficialité et à la trivialité qui peuvent prendre au piège les jeunes et un fondement auquel puiser pour renforcer l’art du discernement et de la critique.
4. Le sens de l’appartenance au peuple de Dieu: l’identité et la conviction sont stimulées lorsque l’école reflète la vie ecclésiale de foi de l’Église. Essentiellement, il s’agit d’une appréciation manifeste de la signification du Jour du Seigneur et de la participation à la Sainte Messe.
Lorsque, dans nos paroisses, l’on donne une ample résonnance et une grande responsabilité à la direction de foi des enseignants et des élèves, ces mêmes communautés scolaires feront tout leur possible pour apporter un renouveau aux paroisses.
En effet, les jeunes touchés par les merveilles de la vie de vérité, de bonté et de beauté de Dieu, deviennent d’extraordinaires témoins dans leurs familles de la vie dans le Christ que la nouvelle évangélisation propose à nouveau à chacun de nous.

[00327-03.03] [IN229] [Texte original: anglais]

- S. Ém. Rév. le Card. Tarcisio BERTONE, S.D.B., Secrétaire d'État (CITÉ DU VATICAN)

La transmission de la foi est un devoir si fondamental pour l’Église qu’il peut représenter une description de son essence même: celle-ci est en effet une communauté constituée depuis toujours dans le double mouvement de recevoir et de transmettre le précieux trésor de la foi. Ce devoir se décline de manière diverse en fonction des situations et des époques historiques et dans notre temps il a revêtu de façon toujours plus forte le profil de la nouvelle évangélisation, c’est-à-dire de l’annonce renouvelée adressée à ceux qui, bien qu’étant déjà entrés en contact, de façons différentes, avec le message chrétien, se sont retrouvés à être, pour utiliser les images de la parabole évangélique, comme le terrain rocheux, ou plein d’épines, ou bien carrément comme le chemin sur lequel le malin vole la bonne semence de Parole (cf. Mt 13,18-22).
Dans cette intervention, je désire mettre en lumière la contribution que les Représentants Pontificaux et l’ensemble des structures du Saint-Siège qui en coordonnent la mission veulent offrir à la transmission de la foi dans un contexte de nouvelle évangélisation.
Il y a en premier lieu un service spécifique, qui est celui du contrôle et de la protection de la libertas Ecclesiae. Il s’agit d’un service propédeutique à la mission de l’Église, mais plus que jamais nécessaire même dans le contexte actuel. On fait état, malheureusement, et pas seulement dans quelques régions, des restrictions graves au libre exercice de la mission de l’Église, que ce soit là où “l’ordonnancement juridique ou social s’inspire de systèmes philosophiques et politiques qui postulent un strict contrôle, pour ne pas dire un monopole, de l’Etat sur la société”, ou bien là où “on accorde une grande importance au pluralisme et à la tolérance, mais où la religion subit une croissante marginalisation” (cf. Benoît XVI, Discours aux membres du Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le 10 janvier 2011).Dans de tels contextes, l’action des Représentants Pontificaux, par le biais des instruments du dialogue diplomatique avec les autorités civiles d’entente avec les épiscopats, n’est pas tournée vers la recherche de privilèges anachroniques, mais vers la garantie à l’Église, dans la mesure du possible, de cette liberté dans le gouvernement interne et dans l’exercice de sa mission, qu’il revendique légitimement, et qui, quand il est présent, finit par abonder également au bénéfice des membres d’autres traditions religieuses, ainsi que par alimenter un consensus dans la société entière. De la même manière, l’oeuvre des Observateurs et Représentants du Saint-Siège auprès des organisations internationales tend, en plus du service rendu à la cause de la paix et de la défense des droits fondamentaux de la personne humaine, à garantir le droit de citoyenneté pour l’Église, pour ses institutions et, je dirais, pour la vision chrétienne de l’homme, aujourd’hui menacée dans quelques éléments de fond de ce que l’on appelle la culture dominante.
À côté de cette fonction, les Représentants Pontificaux sont conscients de la responsabilité directe qu’ils ont, en tant que membres du Collège épiscopal, concernant l’annonce de l’Évangile et donc de la promotion de la nouvelle évangélisation.
Cette responsabilité se détermine avant tout en favorisant la communion entre les membres du Collège épiscopal, et le Pontife Romain. En rendant présente la sollicitude pour toutes les Églises, propre au Successeur de Pierre, ses représentants sont par nature appelés à être les constructeurs de la communion, qui est en soi un puissant facteur d’évangélisation (cf. Jn 13,35).
Celle-ci est avant tout un don qui vient d’en haut, un don qui, toutefois, fait appel à notre collaboration et se traduit en un devoir important et quotidien, qui permet aux sensibilités diverses de se traduire en richesse et non en antagonismes.
Je désire assurer devant cette assemblée qualifiée l’engagement que Nonces et Délégués Apostoliques entendent mettre à profit pour favoriser d’un côté l’accueil auprès des épiscopats du Magistère pontifical et des indications qui proviennent des organismes du Saint-Siège, et d’un autre côté dans l’aide apportée au Pape et à ses collaborateurs afin de connaître et comprendre toujours mieux la réalité des Églises locales, leurs richesses et leurs difficultés.
Nous ne devons pas oublier une oeuvre plus directe de service à l’évangélisation que les Représentants Pontificaux rendent, lorsqu’ils sont appelés dans les divers diocèses pour des consécrations épiscopales, des recours particuliers, ou des visites à caractère pastoral. Par le biais de cette forme de ministère, ces derniers rendent présente la personne du Pape d’une façon toute particulière, parmi le peuple de Dieu, le soin et la sollicitude qu’ils manifestent envers le troupeau du Christ, une présence qui est particulièrement ressentie par les fidèles, et qui contribue à rendre davantage visible la catholicité de l’Église.
Le ministère des Représentants Pontificaux vit indubitablement dans l’histoire, marche avec l’Église et a toujours besoin de se renouveler et de se perfectionner pour être à la hauteur des exigences du temps. C’est pour cette raison que le Saint-Père a décidé de convoquer à Rome, en juin prochain, tous les Nonces, les Délégués Apostoliques et les Observateurs permanents pour une rencontre de réflexion, qui fait suite à celle qui a été tenue il y a maintenant plus de dix ans, à l’occasion du Grand Jubilé de l’an 2000. Ce sera une opportunité d’échange d’expériences et d’approfondissement du sens de la mission des Représentants Pontificaux dans les circonstances actuelles. Je suis certain de pouvoir y compter, tout comme également sur votre prière.

[00330-03.07] [IN237] [Texte original: italien]

- S. Ém. Rév. le Card. Marc OUELLET, P.S.S., Préfet de la Congrégation pour les Évêques (CITÉ DU VATICAN)

Sollicité par la section 37-40 du Document de Travail, j’ai ainsi l’occasion de répéter que la nouvelle évangélisation est inséparable d’un renouvellement de la communion ecclésiale. Cette communion identifie la mission de l’Église, qui est d’être “le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain” (LG 1), et devient le trait le plus suggestif du témoignage que les croyants peuvent offrir à leurs contemporains.
Un aspect du renouvellement de la communion dans l’Église concerne le rapport entre sa dimension charismatique et sa dimension hiérarchique. C’est justement la dimension charismatique qui représente l’une des plus précieuses acquisitions de l’ecclésiologie catholique du Concile Vatican II, même si son statut ecclésiologique doit encore être précisé. Cette dimension est exprimée en particulier dans la vie consacrée, qui représente pour les évêques une ressource précieuse et un défi.
Dans les rapports entre hiérarchie et vie consacrée, il y a eu plusieurs désagréments: parfois à cause de l’ignorance des charismes et de leur rôle dans la mission et dans la communion ecclésiale; ou bien à cause de l’inclinaison de certaines personnes consacrées à contester le Magistère. C’est pour cela que j’aimerais attirer l’attention sur le document Mutuae Relationes qui offre, depuis la fin des années soixante-dix, un cadre de dialogue pour les relations entre les évêques et les religieux de l’Église, qui mériterait toutefois d’être mis à jour, vu l’extraordinaire développement de la dimension charismatique de l’Église au cours des dernières années. On peut y lire: “Ce serait une grave erreur de rendre indépendantes — et beaucoup plus grave encore d'opposer entre elles — la vie religieuse et les structures ecclésiales, comme si pouvaient subsister deux réalités distinctes, l'une charismatique, l'autre institutionnelle, alors que les deux éléments, dons spirituels et structures ecclésiales, «forment une réalité unique, bien que complexe» (LG, 8)” (MR34).
La nouvelle évangélisation peut donc trouver un point de force supplémentaire dans les rapports entre évêques et personnes consacrées.

[00329-03.04] [IN238] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Jean Damascène BIMENYIMANA, Évêque de Cyangugu (RWANDA)

L’Église catholique au Rwanda continue de mener plusieurs initiatives, pour aider le peuple de ce pays qui a connu une succession d’événements tragiques, ayant perdu plusieurs vies humaines, laissant les survivants dans des situations de fragilité et de vulnérabilité extrême à plusieurs points de vue. Parmi les stratégies adoptées, figurent la réorganisation des communautés ecclésiales de base. À ce propos, on a fait une nouvelle répartition, de façon que chaque communauté de base regroupe vingt familles proches les unes des autres. Dans ce même cadre, on organise des sessions et des retraites pour les familles et l’on débat sur les défis que rencontre la famille actuellement. On insiste sur la parenté responsable et sur le rôle de la femme, surtout que les femmes veuves responsables de familles sont très nombreuses.
Cette orientation pastorale implique une attention particulière pour les enfants. La grande préoccupation de l’Église catholique au Rwanda est de veiller à ce que les enfants grandissent en âge et en sagesse avec une foi bien enracinée en eux. Pour cela, on a créé les communautés ecclésiales de base des enfants, à la taille des communautés ecclésiales ordinaires. On les appelle communément “clubs d’enfants” ou “soirées d’enfants”. Pour les jeunes élèves, on organise la semaine de l’éducation catholique”. Chaque année, au début du mois de juin, on organise une semaine dite “semaine de l’éducation catholique”; cette semaine est préparée longtemps à l’avance par les prêtres chargés de l’enseignement catholique dans chaque diocèse. Ils choisissent un thème sur lequel les élèves, les enseignants et les parents échangent pendant cette semaine en vue d’inculquer aux élèves, aux parents les valeurs humaines et chrétiennes. Le renouvellement de la pastorale ne laisse pas de côté la paroisse. En effet, comme nous le lisons au numéro 81 de l’ Instrumentum Laboris, la paroisse est le lieu où l’on éduque à la recherche de la vérité, où la foi de chacun est nourrie et renforcée. Partout dans les diocèses du Rwanda, on est en train de créer des paroisses à taille moyenne, capables de soutenir la foi de ceux qui en font partie.
Depuis le synode organisé dans tous les diocèses, on se penche également sur la Résolution pacifique des conflits à traves la Commission justice et Paix. Chaque communauté ecclésiale de base a une équipe de deux ou quatre personnes appelées “Les apôtres de la paix” qui ont été initiées aux différentes méthodes de résolution des conflits. Leur rôle est de maintenir la paix dans les communautés ecclésiales de base en présentant surtout le Christ, notre Paix et la doctrine sociale de l’Église. Au niveau diocésain, la commission diocésaine “Justice et Paix” mène des actions d’assistance juridique, psycho-sociale et de counseling aux personnes traumatisées.
Grâce à ce synode et à tous les acquis qui en sortiront, l’Église catholique au Rwanda continuera son élan de l’évangélisation en profondeur et l’Année de la foi maintiendra la flamme de l’Évangile.

[00272-03.03] [IN206] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Julian Winston Sebastian FERNANDO, S.S.S., Évêque de Badulla (SRI LANKA)

Il y a quelque siècles, le bienheureux Cardinal Henry Newman déclarait: “les prêtres auraient l’air insensés sans les laïcs”. Notre sacerdoce ministériel a un sens seulement en relation avec le sacerdoce commun des fidèles, quoiqu’ils diffèrent essentiellement et non seulement de degré, comme nous l’enseignent Lumen Gentium de Vatican II (cf. LG 10).
L’Église ne manque pas d’enseignement et de structures pour impliquer les Laïcs dans sa mission mais souvent les pasteurs ne semblent pas reconnaître l’urgence et la nécessité de confier aux fidèles laïcs, avec amour et confiance, le rôle qui leur revient dans l’évangélisation. Comme l’indique le début de la Constitution pastorale Gaudium et Spes: “Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ” afin qu’il y ait une nouvelle évangélisation.
L’Église a aujourd’hui besoin de laïcs bien formés et bien informés qui puissent renouveler et sanctifier l’ordre temporal. Dès lors, la formation des laïcs doit être sur notre liste des priorités. Six secteurs de la nouvelle évangélisation ressortent des nos 51-62 et la nécessité de répondre de façon adéquate et convaincante est inscrite dans les nos 68-71. Le clergé et les religieux peuvent-ils effectivement s’engager dans ces secteurs qui sont principalement le domaine des Laïcs? Est-il possible de pénétrer ces secteurs sans les fidèles laïcs?
Nier la réalité, se justifier ou chercher des raisons démographiques n’augurent rien de positif pour porter à bien la mission de l’Église. Nous devons croire au Christ Seigneur et nous consacrer à nouveau à Lui, avec nos fidèles laïcs, en rappelant les paroles encourageantes de notre Seigneur qui implorait de façon répétée “soyez sans crainte” et exhortait Ses disciples à sortir les filets en eaux profondes - “Duc in altum”.
Ayons donc confiance dans le pouvoir du Saint-Esprit qui a transformé les disciples déçus, timides, désabusés et impuissants en apôtres dynamiques qui ont sacrifié leurs vies, et dont l’un a choisi de se faire crucifier la tête en bas.

[00294-03.04] [IN207] [Texte original: anglais]

- S. Ém. Rév. le Card. Agostino VALLINI, Vicaire Général de Sa Sainteté pour le Diocèse de Rome (ITALIE)

Me référant aux nos 80 à 84 du Document de travail, je voudrais présenter une rapide réflexion sur ce sujet - déjà évoqué par certaines interventions - qui constitue le lieu ecclésial le plus capillaire, le plus proche, le plus accessible au peuple, à savoir la Paroisse qui, comme nous le savons, est “comme une cellule” (AA 10) de l’Église particulière et “d’une certaine manière, elle représente l’Église visible établie dans l’univers” (SC 42).
Je me réfère en particulier aux paroisses des Églises d’antique tradition, se trouvant dans des contextes sociaux d’urbanisation et de sécularisation croissantes, en particulier à celles des grandes métropoles multi-ethniques et multi-religieuses. Dans ces villes, qui sont souvent anonymes et dispersives, à côté de minorités de fidèles pratiquants et engagés, nous trouvons des majorités de baptisés à la foi faible et anémique, indifférents ou loins de l’Église ainsi que de nombreux hommes et femmes appartenant désormais à d’autres religions ou à aucune religion, qui s’approchent de la communauté paroissiale pour des raisons différentes, et de nombreux chercheurs de Dieu anonymes.
La Paroisse, bien qu’elle ait fait, après le Concile, de nombreux pas en avant, est encore à de louables exceptions près majoritairement engagée dans la cura gregis. Elle offre des services religieux à ceux qui le lui demandent, mais elle a des difficultés à s’ouvrir à une pastorale d’évangélisation. Une conversion pastorale de ce type est plus que jamais nécessaire mais n’est pas simple à réaliser et devrait tenir compte de différents aspects. Je tente d’en énumérer quelques-uns:
1. L’Église a commencé par le témoignage joyeux et crédible de l’annonce du Seigneur ressuscité. Saint Luc écrit dans les Actes qu’à la prédication de l’Apôtre Pierre après la Pentecôte, les auditeurs “eurent le cœur transpercé” (Ac 2, 37). La Paroisse devrait en premier lieu faire croître la joie de la foi chez les fidèles - d’abord et avant tout chez les agents pastoraux - en les accompagnant pour découvrir en eux l’initiative de Dieu qui nous précède, vient à nous et nous intègre dans son action, nous appelle à coopérer avec Lui en confessant la foi avec le coeur et avec la vie. De la sorte, les fidèles seraient des témoins crédibles et attrayants montrant la foi comme désirable et la vérité du Christianisme comme raisonnable. À cet égard, je considère nécessaire d’élaborer un paradigme de “première annonce” qui présente de manière adéquate le kérygme chrétien par le biais de l’instrument propre à l’évangélisation.
2. Afin de surmonter l’analphabétisme religieux aujourd’hui si répandu, la Paroisse devrait offrir des itinéraires de catéchèse, en utilisant le Catéchisme de l’Église catholique ainsi que le Compendium, itinéraires s’adressant d’abord et avant tout aux adultes, et en particulier aux jeunes familles.
3. L’Eucharistie dominicale, dont chaque aspect doit être préparé avec soin, devrait devenir l’expérience la plus forte et la plus désirée de la foi crue, professée et annoncée, véritable louange de Dieu et école de sainteté, d’où s’irradie un joyeux témoignage de charité.
4. J’espère que le Synode adressera un vibrant encouragement aux prêtres, en particulier aux curés, afin qu’ils oeuvrent avec conviction et passion pour promouvoir un nouvel élan missionnaire de leur ministère, en repensant avec courage - sous la conduite de l’Évêque - le modèle organisationnel de la pastorale paroissiale. À la fin du Synode de Rome, le Bienheureux Jean-Paul II, s’adressant aux prêtres, déclara: “Paroisse, cherche-toi, et trouve-toi hors de toi-même”.

[00273-03.03] [IN208] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Zbigņev STANKEVIČS, Archevêque de Riga (LETTONIE)

Cette intervention est la réponse à l’invitation, adressée au Synode au numéro 116 du Document de travail, d’approfondir le problème des charismes et d’éliminer les obstacles “qui ne permettent pas d’intégrer pleinement les charismes afin de soutenir la nouvelle évangélisation”.
Le premier obstacle est qu’une grande partie des prêtres n’a pas envie de se préoccuper des nouveaux groupes et des mouvements, car ils n’ont pas reçu la préparation adaptée à ce genre de travail pastoral. Un autre obstacle est que la plus grande partie des leaders des groupes n’a pas de préparation théologique et fait facilement des erreurs du point de vue doctrinal. Les prêtres, au contraire, restent souvent éloignés de ces groupes. J’adresse donc un appel aux évêques afin qu’ils encouragent les prêtres à s’occuper des nouveaux groupes de prière et des mouvements, appelés un “don de la Providence à l’Église” (cf. N°115).
Un autre problème est la carence dans notre pastorale des charismes et des signes promis par Jésus aux Apôtres et qui devraient accompagner l’évangélisation (cf. Mc 16,17). Saint Paul souligne que “le Royaume de Dieu ne consiste pas en parole, mais en puissance” (1 Co 4,20) et que “les traits distinctifs de l’apôtre” consistent en “parfaite constance, signes, prodiges et miracles” (2 Co 12,12). Il y a là une énorme ressource pour la nouvelle évangélisation. Quand quelqu’un voit de ses yeux la divine puissance oeuvrante, sa foi se réanime.
Ces signes sont très rarement présents dans notre prédication car nous ne nous attendons pas à ce que Dieu intervienne de cette façon. Notre prédication est devenue trop rationnelle et peu kérygmatique , mais c’est justement la présence du kérygme qui libère la force divine pendant la prédication.
Ce sont là des points sensibles trop peu considérés dans notre pratique pastorale.

[00274-03.04] [IN209] [Texte original: italien]

- S. Ém. Rév. le Card. George PELL, Archevêque de Sydney (AUSTRALIE)

L’an prochain sera le 1700e anniversaire de l’Édit de Milan, lorsque l’Empereur Constantin promulgua la liberté religieuse dans l’Empire Romain.
Dans certains pays européens et de langue anglaise, les libertés des religieux chrétiens ont été limitées par des tribunaux, des règlements, parfois par des parlements.
Bien plus sérieusement, nous voyons des exemples de persécution violente des catholiques au Moyen-Orient, en Afrique, et dans des zones de l’Asie.
La liberté religieuse, en tant que droit humain fondamental pour tous les religieux respectueux de la loi, devrait être un sujet du message final et dans les petits groupes de discussions.
Récemment, j’ai donné un dîner pour célébrer la fin du jeûne du Ramadan. Le mufti sunnite était à ma gauche, le chef des Chiites, avec des représentants juifs à côté. Le thème de la soirée est devenu le jeûne et al pénitence.
Le fait qui a très rapidement émergé est que le seul groupe à jeûner moins que notre Église latine est représenté par les Protestants. Cela pourrait être une rupture de la tradition juive et chrétienne si cette pratique ancienne venait à disparaître. Je recommande aux évêques anglais de réintroduire le traditionnel Vendredi d’abstinence.
Il me semble que nous ayons besoin d’une discussion et d’une analyse bien plus développée au sujet des conséquences de la présence islamique dans le monde occidental pour l’Église et la ré-évangélisation.
Les efforts pour développer des dialogues interreligieux au niveau local et national ainsi que des liens d’amitié devraient être poursuivis et étendus.

[00275-03.04] [IN210] [Texte original: anglais]

- S. Ém. Rév. le Card. Oswald GRACIAS, Archevêque de Bombay, Secrétaire général de la "Fédération des Conférences Épiscopales d'Asie" (FABC) (INDE)

Que représente la nouvelle évangélisation pour une Église qui est une petite minorité - seulement 23% - et pourtant écoutée avec attention?
L’Église est présentée par ceux qui conduisent l’opinion comme rétrograde, conservatrice, réticente à tout changement et à aller à l’encontre du simple citoyen sur une place de marché. Le message chrétien et la moralité doivent être présentés comme un moyen durable de progression du futur de l’humanité, de développement et de joie - pour la plénitude de la vie.
Il y a une certaine agitation dans le monde. Le printemps arabe: une lutte pour la liberté et les perspectives d’avenir; les changements climatiques; les campagnes contre la corruption et la recherche de l’honnêteté dans la vie publique. L’Évangile n’est pas silencieux sur ces sujets. Il nous enseigne la dignité de la personne humaine; les bienfaits de la création qui doivent être partagés entre tous avec justice et équité; toute autorité doit servir et non dominer. La nouvelle évangélisation doit proclamer le message de l’Évangile fort et clair. L’Évangile a les réponses aux questions de notre temps.
Dans certains endroits, la législation civile limite la liberté de culte et la proclamation. Cela doit être combattu spécialement au niveau international en tant que violation des droits de l’homme et limite à la liberté de l’homme. Ce n’est pas seulement un problème d’Église, c’est un problème humain.
Dans une Église qui est dans une minorité, il devient encore plus urgent et nécessaire que la hiérarchie, le clergé et les laïcs soient unis et travaillent ensemble. Il faut faire confiance aux laïcs et aux jeunes en particulier, il faut les entraîner et les guider vers une véritable évangélisation. Ouverture et transparence dans l’administration de l’Église pourront renforcer ultérieurement confiance et harmonie.

[00276-03.05] [IN211] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Mathieu MADEGA LEBOUAKEHAN, Évêque de Port-Gentil (GABON)

Au n° 51 du Document de travail, se trouvent ce que nous appelons les cinq scènes: 1. la scène culturelle; 2. la scène sociale; 3. la scène économique; 4. la scène politique; 5. la scène religieuse. Une foule misérable qui se trouverait devant ces scènes et devrait en choisir une entrerait tout d’abord sur la scène économique afin de satisfaire ses besoins vitaux, selon le fameux adage: primum vivere deinde philosophari et nous pouvons ajouter, mutatis mutandis, primum vivere deinde evangelizzari.
L’évangélisation - qui a comme but de faire des saints en sanctifiant le Nom de Dieu le Père, en accueillant Son Royaume, en faisant Sa volonté (cf. Pater Noster) - est souvent entravée par des besoins vitaux que nous appelons économie ou pain. On le voit du péché originel (Gn 3, 1-24) jusqu’aux sept premiers diacres (Ac 6, 1), sans oublier d’autres lieux de l’histoire actuelle et passée: l’économie es présente dans toutes les activités humaines.
Pour nous, la crise économique actuelle est donc pour l’Église un kairos de la nouvelle évangélisation. C’est pourquoi nous proposons - en plus de l’Académie pontificale dédiée à la scène politique ou diplomatique - la création d’une structure chargée de la scène économique ou financière. Une structure basée sur des expériences ecclésiales: le monachisme, les communautés religieuses, les prélatures, les mouvements ecclésiaux, les Focolari avec l’économie de communion, les Pèlerins de Saint Michel et l’Institut Louis Even avec le Crédit social: un système financier privé de dettes au service de l’homme. Cette structure inspirée par l’Esprit Saint aidera l’Église et l’humanité tout entière. “Éloigne de moi fausseté et paroles mensongères, ne me donne ni pauvreté ni richesse, laisse-moi goûter ma part de pain, de crainte que, comblé, je ne me détourne et ne dise : " Qui est Yahvé ? " ou encore, qu'indigent, je ne vole et ne profane le nom de mon Dieu” (Pr 30, 8b-9).

[00277-03.03] [IN212] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Martin SU YAO-WEN, Évêque de Taichung (CHINE)

Le phénomène de la migration est un grand défi, ainsi qu’un avantage non seulement pour les contributions des migrations aux avancées économiques de la société, mais également aux aspect religieux et missionnaires de la migration. C’est là que les cultures se rencontrent, que la foi rencontre la foi, et dans ces rencontres les deux parties feront l’expérience de la beauté de leurs cultures et de leur foi qui refaçonnera leur identité en tant que personnes, qui est fondée sur leur dignité comme “imago Dei”.
L’Église a sa propre culture qui relie différentes cultures des migrants et des peuples locaux, elle a sa propre langue qui unit tous les langues, une langue qui peut être comprise même si elle n’est pas parlée et c’est cela la langue du coeur et de la culture du don et du sacrifice de soi.
Certes, comme l’affirme le Document de travail, “la scène économique est responsable en grande partie du phénomène des migrations, elle a été mise en évidence par les tensions et les formes de violence inhérentes, à la suite des inégalités qu'il provoque non seulement à l'intérieur des nations mais aussi entre elles”.
Ces choses ont poussé nos peuples vers le désert des confusions et du vide. Cela ne peut être soulagé que si les Églises particulières tiennent compte de l’invitation à “vivre l'idéal évangélique de la pauvreté”, et à faire toujours plus en termes de conscience et d’activité concrète en faisant de la migration un secteur de la nouvelle évangélisation”.
De plus, les migrants doivent être écoutés, accueillis et soignés de façon pastorale, parce qu’ils ont des histoires à raconter qui peuvent étancher la soif de ceux qui voyagent avec eux dans le désert. Les migrants et les populations locales sont tous deux des voyageurs qui essayent de trouver leur chemin vers le nouveau paradis et la nouvelle terre. Le long du chemin, un peuple qui voyage ensemble va trouver du réconfort auprès de Dieu.
Les migrants catholiques devraient être organisés et entraînés de façon à devenir des diffuseurs de foi pour les autres. Les Églises émissaires et receveuses ne se contentent pas d’entretenir et de nourrir la foi des migrants catholiques, elle doivent trouver des chemins et des moyens de les faire devenir des partenaires dans la mission de la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, en particulier dans les lieux où la vocation locale est très minime. La migration est une force puissante de l’activité missionnaire de l’Église dans un concept de nouvelle évangélisation.

[00278-03.05] [IN213] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Michel AOUN, Évêque de Jbeil des Maronites (LIBAN)

La nouvelle évangélisation nécessite un témoignage de vie qui doit accompagner l’œuvre évangélisatrice. Je pense que l’Église a besoin d’un nouveau souffle de l’Esprit. Elle a besoin d’un mouvement de conversion dont les évêques et les prêtres sont les agents principaux pour retrouver une spiritualité qui rapporte notre vie à la sainteté. Il faut donc encourager une spiritualité biblique dans la formation des séminaristes et une spiritualité qui favorise l’amour à la mission.
Concernant notre activité pastorale en tant que pasteurs, je crois que ce synode doit encourager les communautés nouvelles qui ont contribué après Vatican II à la nouvelle évangélisation et à la transmission de la foi. En effet, beaucoup de ces communautés, fruit de l’Esprit Saint, répondent aux attentes de nos fidèles en leur proposant des itinéraires pastoraux qui les conduisent à une foi adulte.
Le Pape Benoît XVI ne cesse d’encourager les charismes que l’Esprit suscite dans les nouvelles communautés où les fruits sont manifestes. Quelques fois les évêques objectent qu’elles créent une division dans l’unique corps diocésain ou paroissial. Face à une telle objection je n’ai qu’à présenter la communion comme condition pour une pastorale réussie. Au nom de cette communion dont les évêques sont garants, j’aimerais que ce synode encourage les pasteurs à discerner les fruits que ces charismes apportent à l’Église et à les accueillir comme un nouveau printemps pour la nouvelle évangélisation.

[00279-03.03] [IN214] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Jose S. PALMA, Archevêque de Cebu, Président de la Conférence Épiscopale (PHILIPPINES)

Au début de la Deuxième Assemblée pour l’Afrique du Synode des Évêques, le Saint-Père nous a mis en garde contre les virus qui sont ouvertement à l’oeuvre pour affaiblir la foi chrétienne dans l’ensemble du continent africain, à savoir le sécularisme et la prolifération des sectes. Ceci est juste parce qu’ils génèrent respectivement le relativisme et le fondamentalisme. Il est donc important que, dans notre programme de nouvelle évangélisation, nous identifions nos racines et que nous prenions soin de tout ce qu’ils ont contaminé en nous, dans nos familles, dans les paroisses et dans les diocèses. Il s’agit d’ennemis déclarés de notre foi et nous le savons. Mais d’où proviennent-ils? Sommes-nous sûrs qu’ils ne sont pas les bourgeons de notre médiocrité et de notre incohérence en tant que disciples de Jésus-Christ? Nombre de ceux qui sont mécontents de ce type de foi incohérente que nous vivons, nous qui nous proclamons bons chrétiens, peuvent avoir choisi de suivre la voie du relativisme-indifférentisme ou de l’émotionalisme fondamentaliste! Si nous avions été un peu plus cohérents et crédibles dans notre vie chrétienne, non seulement nous éviterions que les personnes n’abandonnent l’Église visible et nous réussirions à attirer de nombreux nouveaux membres, comme les premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres: “Jour après jour, d'un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés” (Ac 2, 46-47).
Il est possible d’être profondément religieux et, dans le même temps, privés de foi. Naturellement, il s’agit là du troisième et plus urgent défi qui nous est lancé, à nous qui désirons entreprendre le chemin de la nouvelle évangélisation. Si vraiment nous voulons être sincères avec nous-mêmes, nous devons admettre que nous ne sommes pas cohérents avec ce que nous professons. Et ceci a été et demeure encore, l’ennemi le plus important de notre foi. C’est pour cela qu’à la fin du Discours sur la montagne, dans l’Évangile selon Saint Matthieu, Jésus nous dit clairement: “Ce n'est pas en me disant : "Seigneur, Seigneur", qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux” (Mt 7, 21). En transmettant la foi chrétienne à travers la nouvelle évangélisation, nous devons nous assurer que les personnes écoutent la Parole de Dieu et qu’elles la suivent fidèlement. Nous devons éradiquer cette attitude médiocre de nous-même et de nos communautés.

[00280-03.03] [IN215] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Soane Patita Paini MAFI, Évêque de Tonga, Président de la Conférence Épiscopale (C.E.P.A.C.) (TONGA)

Je désire mettre en évidence deux mots: “intime” et “personnel”. Le premier indique la profondeur, le second un rapport authentique. L’Océanie est constituée de petits états insulaires, souvent qualifiés de “paradis du Pacifique” par les explorateurs. L’île de Tonga, sur laquelle j’ai grandi, est mieux connue sous le nom “d’île de l’amitié”. Au cours du Synode pour l’Océanie, en 1998, a été utilisée l’expression “île d’humanité” pour indiquer le “naturel” et “l’humanité” de ces peuples dans leurs rapports humains communs.
Je propose que les prêtres et les évêques examinent constamment leur propre vie personnelle à la lumière de cette simple “manière d’être” à savoir être “simples”. La simplicité exclut “l’aveuglement”, le fait de porter “des masques”, actes typiques de ceux qui sont divisés entre la réalité d’être “un personnage public” très respecté et celle d’être un ambassadeur apparent du Royaume. Pourquoi Jésus était-Il tant “à son aise” et s’identifiait-il si parfaitement avec la majeure partie des personnes de son temps, même avec les pécheurs? Simplement parce qu’Il était profondément libre en tant que personne enracinée dans une éducation simple et humble. Parmi ses contemporains, Il était plus connu comme “le fils du charpentier”.
Dans le monde actuel, la vie des personnes est marquée par des blessures et par des douleurs profondes, et les gens désirent des pasteurs authentiquement compatissants, capables de toucher leur vie en profondeur et de les libérer de leurs propres misères, c’est-à-dire des pasteurs qui puissent cheminer avec eux et “se mettre à leur place”.
Ma recommandation peut être ainsi résumée:
Formation au séminaire: une formation qui mette vraiment en évidence l’aspect humain, souligné dans l’Exhortation apostolique Pastores dabo vobis.
Réflexion personnelle: la cohérence dans la réflexion personnelle peut éviter la tendance à être “avalés” inconsciemment dans le monde superficiel du “protagonisme à tout prix” et de la recherche de la visibilité et de la célébrité.
Silence: l’amour pour le silence mène tant à la profondeur de la connaissance qu’à la sincérité des rapports humains.

[00285-03.03] [IN216] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Matthew Hassan KUKAH, Evêque de Sokoto (NIGÉRIA)

Pour qu’un programme d’évangélisation efficace mette des racines aujourd’hui, en nous évitant de répéter les erreurs du passé, une correcte lecture de notre histoire nationale collective est inévitable. Cette phase de l’histoire a été tellement déformée que cela a aujourd’hui de graves implications sur la perception qu’ont l’un de l’autre les Musulmans et les Chrétiens et sur leur lecture de leurs passés respectifs. Par exemple, beaucoup d’écoliers islamiques ont souvent donné l’impression que d’une certaine manière, les activités missionnaires avaient une liaison directe avec l’impérialisme occidental, vu que et les missionnaires et les colonialistes parlaient la même langue, avaient la même culture, venaient des même terres, etc. Je crois que nous devons réparer ces erreurs en faisant une re-lecture et une ré-écriture de notre histoire commune.
Le retour de la démocratie dans un pays comme le Nigéria nous offre maintenant une meilleure plate-forme pour affronter les problèmes de constitution et de citoyenneté. Nous avons maintenant les moyens de créer une plus grande harmonie et une vision commune sur la base des règles de notre Constitution. Notre incapacité à résoudre ces problèmes vient de ce que nous nous considérons comme des étrangers, faisant des différentes identités religieuses des murs et non des ponts. Pour inverser cela, il nous faut nous pencher sur certains problèmes. Il est nécessaire que notre voix soit mieux entendue dans des lieux publics d’une manière plus forte et constructive, plutôt que de nous limiter à de simples condamnations des politiques des gouvernements. Nous devons explorer d’autres secteurs de possible engagement de l’Église et le déclarer pour augmenter le sentiment de confiance.
L’Église doit plus s’engager à affronter les problèmes de corruption et de mauvaise gestion des ressources par les politiques, actions qui continuent à créer un climat de violence dans notre société. Nous avons besoin d’exposer nos plus hautes institutions et nos élites politiques aux Doctrines Sociales de l’Église dans les secteurs comme le bien commun et la solidarité humaine.
Je fait appel au Saint-Père pour qu’il continue à élever sa voix et à rappeler à la communauté internationale qu’il lui faut dénoncer les excès et la corruption des corporations multinationales dont les actions ont maintenu nos sociétés dans un climat d’intolérance et de violence.

[00284-03.05] [IN217] [Texte original: anglais]

- S. Exc. Rév. Mgr Raphaël Balla GUILAVOGUI, Évêque de N'Zérékoré (GUINÉE)

La conférence épiscopale de la Guinée vous fait part de sa contribution à ce Synode des évêques.
Les défis et les préoccupations de l’Eglise en Guinée en cette phase de la nouvelle évangélisation sont les suivantes :
1) La création de nouvelles circonscriptions ecclésiastiques à taille humaine.
Dans le souci d’une pastorale de proximité, la Conférence des Évêques de la Guinée a demandé à la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples la création de nouveaux diocèses en Guinée. 2) La nouvelle évangélisation concerne également toutes les couches influencées par la culture occidentale.
Au cours de ces Journées diocésaines de la Jeunesse auxquelles participent même des musulmans, nous aidons les jeunes à apprécier les grands courants de pensée d’aujourd’hui que véhiculent les mass médias à la lumière de l’Évangile, de la doctrine sociale de l’Église et des valeurs africaines.
3) Une analyse profonde des différentes cultures pour une évangélisation en profondeur.
Les défis sont de tous les côtés dans tous les cas. Face à l’Islam qui en certaines localités freine l’évolution de l’Église en empêchant la construction de chapelles ou d’Églises, pour des raisons inavouées.
Face à la religion traditionnelle africaine d’où viennent la plupart de nos fidèles. Plusieurs d’entre eux, même après avoir reçu les sacrements de l’initiation chrétienne, se croient obligés de retourner à l’initiation traditionnelle pour des raisons de sécurité ou d’intégration sociale.

[00283-03.03] [IN218] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Kyrillos WILLIAM, Évêque d'Assiut des Coptes (RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE)

L’Égypte se déclare comme un pays musulman. L’article 2 de la constitution dit que l’islam est la religion de l’État et que la Sharia est la source de sa législation. Chaque jour, depuis la montée des Frères Musulmans au pouvoir, nous assistons à une nouvelle procédure d’islamisation des institutions de l’État. Comme auparavant, les chrétiens continuent à être considérés citoyens de 2ième catégorie, plusieurs droits ne leur sont pas reconnus. Dans les écoles et ailleurs, on continue à semer la haine envers eux.
L’Église catholique en Égypte, qui ne compte pas plus de 250.000 fidèles sur une population de 90 millions, assure, à travers toutes ses institutions et différents rites, une présence très sentie dans la société civile et très estimée par les suprêmes autorités du pays: par les écoles suivies par de milliers d’élèves, dont la majorité sont des musulmans; par les hôpitaux et les dispensaires et dans le domaine du développement et de la promotion humaine.
Les commissions de Justice et Paix organisent régulièrement des rencontres culturelles, qui présentent la doctrine sociale de l’Église. Et inspirées par les initiatives des Souverains Pontifes à Assise, elles ont organisé des veillées de prières pour la paix, avec la participation de chrétiens et non-chrétiens.
Un jour, un haut fonctionnaire de l’État, s’adressant aux Évêques catholiques, leur confessa: mais l’Église catholique montre une présence qui dépasse ses dimensions!
Certains extrémistes nous demandent de quitter le pays: allez-vous en au Canada et en Amérique, vous avez tous des visas, nous lui avons dit: non c’est notre pays et nous y restons.
Donc, si, nous pouvons évangéliser dans un pays musulman, pleins de confiance en Dieu, Maître de l’histoire, et qui guide nos pas, et encouragés par le soutien et les prières de nos frères et sœurs dans le monde entier, nous allons continuer àexercer notre mission comme témoins du Christ dans notre pays, comme sel de la terre et lumière du monde, comme artisans de paix et de réconciliation et semeurs de la civilisation d’amour.

[00282-03.03] [IN219] [Texte original: français]

- S. Exc. Rév. Mgr Janusz Wiesław KALETA, Évêque de Karaganda, Administrateur Apostolique d'Atyrau (KAZAKHSTAN)

Il y a plus de vingt ans, avec la chute de l’empire soviétique, a commencé en Asie centrale le temps de la nouvelle évangélisation. Aujourd’hui, nous pouvons méditer sur cette période et en tirer des conclusions pour l’avenir. Tout d’abord, je voudrais souligner le fait que, sans la contribution financière de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples et de différentes Églises en Allemagne, en Italie, aux États-Unis et dans d’autres pays, nous n’aurions pas eu la possibilité de fonder les structures ecclésiales sans lesquelles nous aurions eu beaucoup de difficultés à faire notre travail. De plus, sans la solidarité qui s’est manifestée en envoyant des prêtres, des religieuses et de bénévoles laïcs en provenance environ de 15 pays différents, surtout de Pologne, de Slovaquie, d’Italie et des États-Unis, le processus d’évangélisation en Asie centrale n’aurait jamais pu commencer. Alors que j’exprime ma gratitude pour cette solidarité, je voudrais également demander que cette assistance se poursuive.
Dans le contexte du n° 110 du Document de travail, qui décrit la famille comme lieu modèle du témoignage de la foi, je voudrais prendre en considération le phénomène relatif à la transmission de la foi. Pour le groupe relativement restreint de ceux qui conservent encore leur foi et tradition, leurs familles ont une importance fondamentale. On ne peut ignorer toutefois le fait que, souvent - même dans des familles où les grands-parents et les parents sont religieux, récitent le chapelet et participent à la liturgie - les jeunes générations sont très loin de la religion et de l’Église. Très souvent, ils considèrent l’Église et la foi comme quelque chose qui concerne seulement les prêtres, les femmes et les enfants.
Pour cette raison, il semble important de considérer deux approches:
Tout d’abord, une attention spéciale doit être accordée à l’approfondissement de la religiosité traditionnelle qui n’a pas été alimentée par un catéchisme adéquat. Le problème est celui de former quotidiennement nos “babushka's” (grands-mères) à l’Écriture Sainte et au catéchisme de la manière la plus simple et la plus compréhensible possible. Cela sera possible grâce à l’organisation de retraites, de cours et de conférences dédiés aux mères.
En second lieu, comme pour les mères, il faut que les jeunes et ceux qui sont déjà pères de famille soient adéquatement formés afin d’être des agents de transmission de la foi. C’est proprement à cette complémentarité que se réfère le Document de travail (n° 110). Souvent, on oublie que les hommes aussi peuvent être utiles dans ce ministère de transmission de la foi. À ce propos, nous devons exhorter également les pères de famille à prendre comme exemple les saints pères de famille de l’Église, formés à une saine spiritualité envers le prochain.

[00299-03.03] [IN225] [Texte original: anglais]

- S. Ém. Rév. le Card. Domenico CALCAGNO, Président de l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (CITÉ DU VATICAN)

Dans les scénarios de la nouvelle évangélisation, nous sommes passés d’une résistance et une opposition contre Dieu et l’Église de manière forte à un ton plus faible, qui de fait a cependant conditionné la vie quotidienne, générant une mentalité hédoniste et consumériste qui a banalisé beaucoup de valeurs et a donné la primauté pratique à ce qui rendait possible l’obtention des buts préfixés, en d’autres termes l’argent.
S’il est vrai que homo sine pecunia imago mortis est d’autant plus vrai que la soif exécrable de richesse a également contaminé de nombreux chrétiens.Depuis toujours l’Église a fait face au problème de l’économie à l’intérieur du cadre le plus vaste des droits de l’homme et des peuples, et de la destination universelle des biens. Les premières expériences de communion des biens ont été éclairantes pour ceux qui étaient autour de la première communauté chrétienne. Il n’a pas été possible de poursuivre cette expérience, mais même au cours des siècles suivants à plusieurs reprises les initiatives de l’Église dans le domaine économique et social ont été très concrètes et la communauté chrétienne a été promotrice d’expériences humaines et de solidarité qui dépassaient l’exigence de témoigner la charité parce qu’elles ont touché le domaine de la justice.
Aujourd’hui nous vivons non seulement dans le tsunami de la sécularisation, mais également dans celui de la crise financière qui a à la racine des comportements incompatibles avec l’Évangile.
Comme par le passé, l’Église doit également aujourd’hui être capable de découvrir une façon d’affronter le problème de l’économie qui soit respectueux de l’ “écologie de l’homme”, comme l’a dit le Pape Benoît XVI dans l’Encyclique Caritas in veritate n°51.
“C’est donc par sa conduite, par sa vie, que l’Église évangélisera tout d’abord le monde, c’est-à-dire par son témoignage vécu de fidélité au Seigneur Jésus, de pauvreté et détachement, de liberté face aux pouvoirs de ce monde, en un mot, de sainteté” IL n°158 (Paul VI Ev. Nun. 31-32). Une sollicitation indubitablement provocatrice qui devrait aussi transformer quelques uns de nos styles de vie ecclésiastique.
Quiconque est à la recherche d’un sens pour sa propre vie ou est angoissé par les difficultés du temps présent, pourra nous suivre seulement s’il a l’espérance qu’en suivant notre chemin enraciné dans le Christ, il sera sur un chemin de Salut.

[00301-03.05] [IN227] [Texte original: italien]

- S. Exc. Rév. Mgr Juan NSUE EDJANG MAYÉ, Évêque d'Ebebiyin, Vice-Président de la Conférence Épiscopale (GUINÉE ÉQUATORIALE)

En tant que Conférence épiscopale, il nous a semblé opportun de souligner le besoin urgent que l’Église recommence à découvrir et à connaître le message et la personne de Jésus-Christ, premier Évangélisateur par antonomase, par le biais de la rencontre personnelle avec Lui et de la relecture des Documents conciliaires et du Magistère de l’Église, de la “escrutatio” de la Parole de Dieu, de la présentation joyeuse du Message chrétien, de la célébration digne de l’Eucharistie et des autres sacrements, de la charité etc.
Les chrétiens de notre communauté locale de Guinée équatoriale, qui, dans sa très grande majorité, se déclarent catholiques, sont convaincus que Jésus-Christ, l’Évangile de Dieu pour l’homme, est la vérité fondamentale de la vie et le don de Dieu à tous les peuples, à toutes les cultures, à toutes les tribus et à tous les clans. L’Église, en mettant en mouvement son expérience historique et ses propres forces pastorales, pourra raviver à nouveau l’enthousiasme de la foi qui languit actuellement dans le coeur des chrétiens; par sa propre structure pastorale, qui se sert de moyens et de personnes, elle doit être présente dans les milieux de la société afin de témoigner de la charité de Dieu.
Grâce à la catéchèse christologique et spirituelle, ainsi que par l’action pastorale, nous avons apprécié un certain nombre de résultats qui sont pour nous porteurs d’espoir: l’augmentation de nouveaux agents pastoraux, la restauration et la construction de nouvelles églises et autres structures paroissiales, la signature du concordat entre le Saint-Siège et la Guinée équatoriale: il s’agit de faits importants qui garantissent l’exercice de la liberté religieuse et favorisent des parcours de paix, de justice et de développement intégral des personnes.

[00328-03.03] [IN234] [Texte original: espagnol]

- S. Exc. Rév. Mgr Petro Herkulan MALCHUK, O.F.M., Archevêque-Évêque de Kiev-Zhytomyr (UKRAINE)

Il y a un proverbe oriental qui dit: Si tu as besoin de courir tu dois savoir deux choses: où tu dois courir et pourquoi tu dois courir.
Mais qui est l’Évangéliste? Pourquoi doit-il évangéliser et que veut-il atteindre?
Saint Jean Baptiste le Précurseur, qui a préparé le peuple à la rencontre avec le Messie, nous montre que cette rencontre ne peut avoir lieu que dans une situation de Vérité, qui seule nous fait comprendre qui est l’homme sans Dieu, qui est un peuple qui ignore Dieu et ses commandements: une génération perverse! Et à la question: que devons-nous faire? Jean répond: repentez-vous et convertissez-vous. Et donc c’est dans une communauté qui se repent et qui essaye de se convertir que se révèle le Seigneur. Voici l’agneau de Dieu, le Sauveur du monde à qui je ne suis pas digne d’enlever ses sandales. Et en entendant ces mots, André et Jean, disciples du Baptiste, suivirent Jésus et à la demande du Messie - que cherchez-vous?-ils répondirent en lui demandant où il habitait; le Seigneur les invita à le suivre et à partir de ce jour ils restèrent avec lui.
Le Baptiste, qui a mené à bien sa mission, dit avec une profonde satisfaction: ma joie est accomplie. La rencontre de l’Époux avec son épouse a eu lieu. Le reste sera fait par le Messie - le Christ.
Voilà la raison d’être d’un évangélisateur: préparer et accompagner celui qui cherche Jésus à sa rencontre avec Lui. C’est exactement ce que fit André: il mena tout de suite son frère auprès du Messie en lui disant d’avoir rencontré Celui qu’ils attendaient depuis des siècles. La rencontre avec Dieu vivant est une expérience tout à fait originale, transformatrice, qui remet chaque chose à sa place et qui bouleverse complètement la réalité. Le besoin de proclamer une réalité qui remplit de joie naît immédiatement, réalité libératrice et salvatrice. Jean l’Évangéliste se rappellera de sa première rencontre avec le Maître toute sa vie: il avait plus de quatre-vingt-dix ans quand il a écrit l’Évangile; et cela marqua un jour nouveau.
Vu que la nouvelle évangélisation nous touche en première personne, je propose de mettre en évidence, dans toute activité évangélisatrice, deux aspects:
- le sacrement de la Confession, parce que, évidemment, si l’on omet la confession la vie spirituelle meurt;
- l’organisation adéquate de la formation des candidats au sacerdoce: il faut les séparer du monde séculaire pour leur permettre d’être ensemble comme au cénacle, jusqu’à ce que le Seigneur ait accompli Son travail sur eux.

[00326-03.05] [IN236] [Texte original: italien]

AUDITION DES AUDITEURS (II)

Sont intervenus les Auditeurs et les Auditrices suivants:

- Soeur Mary Lou WIRTZ, F.C.J.M., Président de l'Union Internationale des Supérieures Générales - U.I.S.G. (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- Mme Maria VOCE, Président du Mouvement de Focolari (ITALIE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- Soeur Mary Lou WIRTZ, F.C.J.M., Président de l'Union Internationale des Supérieures Générales - U.I.S.G. (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

Aujourd’hui, il y a des personnes appartenant à notre foi et tradition catholiques qui souffrent. Certaines ont déjà quitté l’Église institutionnelle parce qu’elles n’y trouvent pas leur place; d’autres y restent mais avec difficulté et cherchent quelque chose pour nourrir leur âme. Les familles et les individus aspirent à un dialogue pour exprimer leurs préoccupations dans une ambiance qui leur permette de partager ce qui pèse sur leur coeur sans être jugés. Quand le bienheureux Pape Jean XXIII a convoqué le Concile Vatican II, il a déclaré que l’Église devait devenir plus “pastorale et miséricordieuse”. Cependant, aujourd’hui, certaines personnes souffrantes qui font retour à l’Église se heurtent à des attitudes critiques ou à des questions de pouvoir et de contrôle, qui ne font que les éloigner encore plus. Pouvons-nous entrer dans la souffrance de ces personnes ?
Dans le Document de travail, les religieux sont désignés comme une ressource de l’Église. Je suis fermement convaincue que les religieux sont plus qu’une ressource. Pendant des siècles, nous les religieux, nous avons été une présence prophétique et un témoignage au sein de l’Église. Ce fait semble être minimisé dans les conversations actuelles sur l’évangélisation. Les données démographiques relatives à la vie religieuse connaissent un changement, mais la vie religieuse, témoin au sein de l’Église, est vivante et en bonne santé, et continuera de l’être!

[00290-03.05] [UD024] [Texte original: anglais]

- Mme Maria VOCE, Président du Mouvement de Focolari (ITALIE)

Le Mouvement des Focolari - présent dans les cinq continents, dans 194 pays, touchant les couches les plus diverses de la population, tous les âges, et dans les domaines religieux ou laïcs, souvent dans des zones de frontière - avec tout le reste de l’Église, s’est engagé avec un nouvel élan et une ardeur nouvelle dans l’évangélisation.
Convaincu de l’importance d’être évangélisé pour évangéliser, il prend en charge la formation de ses membres afin qu’ils puissent être la lumière, la levure, le sel. Des “Cellules ambiantes”, formées de deux personnes ou plus dans un même lieu, portent la présence vivante de la Résurrection partout, dans les immeubles, les usines, les lieux de l’administration publique, dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les universités. Au niveau territorial, les “communautés locales” rendent visibles dans les quartiers et dans les villes les rapports de fraternité suscités par l’Évangile.
Pour son charisme propre, celui de l’unité invoqué par Jésus dans son testament (Jn 17,21), le Mouvement privilégie les formes de témoignage collectif, comme les journées ou les manifestations internationales, les Mariapolis et les Citadelles, où la loi des habitants est le nouveau commandement. Il utilise également la presse, comme Ville Nouvelle, les nouveaux médias et les réseaux sociaux.
La voie des dialogues est une voie privilégiée: oecuménique, interreligieux, avec ceux qui ne se reconnaissent dans aucune conviction religieuse et avec la culture contemporaine, où le Mouvement offre sa contribution pour illuminer les divers environnements culturels de la société, de sa lumière chrétienne.

[00180-03.03] [UD001] [Texte original: italien]

AUDIENCES

Hier soir, mardi 16 octobre 2012, en conclusion des interventions des Délégués fraternels et de l’Invité spécial, au cours de la Quatorzième Congrégation générale, le Pape a reçu en audience dans le Studio du Synode, Son Éminence HILARION [Alfeyev], Métropolite de Volokolamsk, Président du Département pour les Relations publiques de l’Église du Patriarcat de Moscou (Fédération de Russie).

À la fin des travaux de la Onzième Congrégation générale de lundi matin, 15 octobre 2012, le Pape a rencontré dans le Studio du Synode un groupe de Patriarches et de Prélats du Moyen-Orient: Sa Béatitude NERSES BEDROS XIX TARMOUNI, Patriarche de Cilicie des Arméniens; Sa Béatitude IGNACE YOUSSIF III YOUNAN, Patriarche d’Antioche des Syriens; Sa Béatitude GREGORIOS III LAHAM, Patriarche d’Antioche des Gréco-Melkites; Sa Béatitude BÉCHARA BOUTROS RAÏ, Patriarche d’Antioche des Maronites; S.Exc. Mgr SHLEMON WARDUNI, Évêque auxiliaire et Protosyncelle de Bagdad des Chaldéens; S.Exc. Mgr KYRILLOS WILLIAM, Évêque d’Assiout des Coptes.

AVIS

- CONFÉRENCE DE PRESSE
- “BRIEFING”

CONFÉRENCE DE PRESSE

La deuxième conférence de presse sur les travaux synodaux (avec traduction simultanée en italien, anglais, français) se tiendra dans la Salle Jean Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège, jeudi 18 octobre 2012 (après le Rapport après la discussion générale) à 12h45 environ.

Interviendront:

- S. Ém. Rév. le Card. John TONG HON, Évêque de Hong Kong (Xianggang) (CHINE), Président délégué
- S. Ém. Rév. le Card. Francisco ROBLES ORTEGA, Archevêque de Guadalajara (MEXIQUE), Président délégué
- S. Ém. Rév. le Card. Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque de Kinshasa (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO), Président délégué
- S. Exc. Mgr Ján BABJAK, S.I., Archevêque Métropolite de Prešov pour les catholiques de rite byzantin, Président du Conseil de l’Église Slovaque (SLOVAQUIE), Vice président de la Commission pour l’information
- S. Exc. Mgr José Horacio GÓMEZ, Archevêque de Los Angeles (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE), Membre de la Commission pour l’information
- Rév. P. Federico LOMBARDI, S.I., Directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège (CITÉ DU VATICAN), Secrétaire ex-officio de la Commission pour l’information

“BRIEFING”

Vendredi 19 octobre 2012, les habituels Briefing pour les Groupes linguistiques sont anticipés à 13h00. Les attachés de presse seront accompagnés par un Père synodal, selon la liste que nous publions ci-dessous:

Groupe linguistique italien

- S. Exc. Rév. Mgr Felix GMÜR, Évêque de Bâle (SUISSE)

Groupe linguistique anglais
- S. Ém. Rév. le Card. George PELL, Archevêque de Sydney (AUSTRALIE)

Groupe linguistique français
- Fr. Enzo BIANCHI, Prieur de la Communauté Monastique de Bose (ITALIE)

Groupe linguistique espagnol
- S. Ém. Rév. le Card. Antonio María ROUCO VARELA, Archevêque de Madrid, Président de la Conférence Épiscopale (ESPAGNE)

Groupe linguistique allemand
- S. Exc. Rév. Mgr Robert ZOLLITSCH, Archevêque de Fribourg, Président de la Conférence Épiscopale (ALLEMAGNE)

ERRATA CORRIGE

Les corrections publiées dans l'Errata Corrige sur le Bulletin N° 20 ont été reportées directement sur les Bulletins relatifs publiés dans ces pages Internet.

 

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