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SYNODE DES ÉVÊQUES

[Mis à jour: 06.10.2012]


 

INFORMATION GÉNÉRALE
SYNODALE

 

C’est au cours du déroulement des travaux du Concile Œcuménique Vatican II que mûrit le souhait des Pères du Concile (manifesté dans les Décrets Christus Dominus [N°5] et Ad gentes [N°29]) de garder vivant l’authentique esprit de collégialité, c’est-à-dire la conviction que le Pape, dans l’accomplissement de l’office de Pasteur universel de l’Église, puisse exercer de manière plus évidente et plus efficace son union avec les Évêques, Membres du même ordre épiscopal que l’Évêque de Rome.C’est dans ce but que le Pape Paul VI, avec la Lettre apostolique "Motu proprio" Apostolica sollicitudo du 15 septembre 1965 (AAS 57 [1965] 775-780), institua le Synode des Évêques pour toute l’Église, comme fruit de l’expérience conciliaire, et en détermina la structure et le devoir institutionnel: « En observant attentivement les signes des temps, Nous Nous efforçons d'adapter les voies et les moyens de l'apostolat aux besoins pressants de nos jours et aux nouvelles conditions de la vie sociale. Notre sollicitude apostolique Nous presse de renforcer par des liens toujours plus étroits Notre union avec les évêques «que l'Esprit Saint a établis [...] pour régir l'Église de Dieu» (Ac 20,28)» (Introduction de l’Apostolica sollicitudo). «Le Synode d'évêques, où des évêques choisis dans les différents pays du monde apporteront une aide efficace au Pasteur suprême de l'Église, sera constitué de telle sorte qu'il soit: a) un organisme ecclésiastique central; b) représentatif de tout l'épiscopat catholique; c) d'un caractère perpétuel; d) d'une structure telle que sa fonction s'exercera d'une façon temporaire et occasionnelle» (Chapitre I de l’Apostolica sollicitudo). «De par sa nature même, le Synode des Évêques a pour mission d'informer et de conseiller. Il pourra également avoir pouvoir délibératif lorsque ce pouvoir lui sera donné par le Souverain Pontife, auquel il reviendra, dans ce cas, de ratifier la décision du Synode. Les fins générales du Synode des Évêques sont: a) entretenir une union et une collaboration étroites entre le Souverain Pontife et les évêques du monde entier; b) veiller à ce qu'une information directe et vraie soit donnée sur les situations et les questions relatives à la vie interne de l'Église et à l'action qu'elle doit mener dans le monde d'aujourd'hui; c) faciliter la concordance de vues, du moins sur les points essentiels de la doctrine et sur les modalités de la vie de l'Église. Ses fins spéciales et prochaines sont: a) établir un échange d'informations utiles; b) donner des conseils sur les questions pour lesquelles le Synode aura été convoqué» (Chapitre II de l’Apostolica sollicitudo). «Le Synode des Évêques est soumis directement et immédiatement à l'autorité du Pontife Romain» (Chapitre III de l’Apostolica sollicitudo). «Le Synode des Évêques peut être convoqué en Assemblée générale, en Assemblée extraordinaire et en Assemblée spéciale» (Chapitre IV de l’Apostolica sollicitudo).
Au cours de la Récitation de l’Angelus Domini de dimanche 22 septembre 1974, Paul VI a donné lui-même la définition de Synode des Évêques: "Il s’agit d’une institution ecclésiastique que nous, tout en interrogeant les signes des temps et encore plus en essayant d’interpréter en profondeur les desseins divins et la constitution de l’Église catholique, nous avons établie après le Concile Vatican II, afin de favoriser l’union et la collaboration des Évêques du monde entier avec ce Siège Apostolique, à travers une étude commune des conditions de l’Église et la solution unanime des questions relatives à sa mission. Il ne s’agit pas d’un Concile, il ne s’agit pas d’un Parlement, mais d’un Synode de nature particulière".
Le fondement théologique du Synode des Évêques a été offert par le Serviteur de Dieu, le Pape Jean-Paul II, qui l’a indiqué, dans son Discours au Conseil de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques du 30 avril 1983, comme "une expression particulièrement fructueuse et un instrument valide de la collégialité épiscopale". Il s’agit d’une assemblée de Membres de l’épiscopat catholique dont le devoir est celui d’aider à conseiller le Pape dans le gouvernement de l’Église universelle, sur les matières concernant le salut et l’augmentation de la foi et des coutumes, l’observation et la confirmation de la discipline ecclésiastique, et pour étudier les problèmes concernant l’activité de l’Église dans le monde. Ceci advient, comme l’a confirmé Sa Sainteté Benoît XVI dans la Méditation au cours de la célébration de l’Heure Tierce pour le début des travaux de la XI Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques (AAS 97 [2005] 951), dans en milieu empreint d’amour réciproque, d’entraide, de partage, de "correction fraternelle", de consolation qui, en tant que "fonctions de la collégialité", sont "un grand acte de véritable affection collégiale".Au cours de l’agape fraternelle, en conclusion de la VII Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, le 30 octobre 1987, dans la Domus Sanctae Marthae au Vatican, Jean-Paul II a dit: "L'expérience du Synode a en soi quelque chose de sacré; quelque chose du mystère de l’Église. On vit la réalité de l’Église, sa réalité même ‘ethnique’, sa réalité diffuse, parole de Dieu diffuse, reçue dans les Pays, dans les cultures, dans les continents. On vit tout ceci, en écoutant les différents intervenants, leurs interventions. On vit les expériences des Églises locales, des expériences très différentes, parfois très douloureuses, d’autres très difficiles. C’est ainsi que, de toutes les interventions des pères, et parfois avec les pères, mais aussi des interventions de nos frères et sœurs laïcs, il en découle un cadre, une vision : une vision de l’Église. Il ne s’agit pas seulement d’une vision, dans le sens descriptif du terme, de comment l’Église vit l’Église en tant que réalité humaine, réalité ethnique, mais en même temps de l’Église en tant que mystère. Et c’est ici que commence un point où l’expérience du Synode, s’agissant là d’une expérience profondément religieuse, est difficile à transmettre aux autres, à porter en-dehors; elle reste, en un certain sens, dans le Synode, elle reste en nous, dans ceux qui y ont participé ; tous, tous ensemble confirment cette expérience et parlent aujourd’hui de cette expérience du Synode, de cette expérience de l’Église. Ils en parlent avec une grande joie. Il s’agit d’une nouvelle richesse qui nous a été donnée, à chacun de nous et à nous tous, la richesse de pouvoir ainsi vivre pendant quatre semaines l’expérience de l’Église qui est peuple de Dieu; oui, peuple de Dieu en marche, mais étant en même temps le peuple de Dieu, elle est aussi le corps du Christ. C’est un mystère".
Le Synode des Évêques en représentant, d’une certaine façon, l’ensemble de l’Épiscopat catholique, montre de façon particulière l’esprit de communion qui unit les Évêques au Pape et les Évêques entre eux. C’est le lieu privilégié dans lequel une assemblée des Évêques, soumise directement et immédiatement au pouvoir du Pape, tout en manifestant l’affection collégiale et la sollicitude de l’Épiscopat pour le bien de toute l’Église, exprime sous l’action de l’Esprit, son conseil sûr concernant les différents problèmes ecclésiaux. Selon l’institution, c’est le propre du Synode des Évêques de donner des informations, de discuter des questions proposées et d’exprimer des votes. Sous forme de Propositions (Propositiones), ces votes sont remis au Souverain Pontife afin que, avec l’aide du Conseil ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques, il élabore, si cela est possible, un document post-synodal destiné à l’ensemble de l’Église. Toutefois, le fait que "le Synode ait normalement une fonction consultative n’en diminue pas l’importance. Dans l’Église, en effet, le but de tout organe, qu’il soit collégial, consultatif ou délibératif, est toujours la recherche de la vérité ou du bien de l’Église. Lorsqu’en plus, il s’agit d’une vérification d’une même foi, le consensus Ecclesiae n’est pas donné par le compte des votes, mais il est le fruit de l’action de l’esprit, âme de l’unique Église du Christ".

I
INTRODUCTION AU SYNODE DES ÉVÊQUES

Le Synode des Évêques est une institution permanente établie par le Pape Paul VI, le 15 septembre 1965, en réponse au désir exprimé par les Pères du Concile Vatican II de maintenir vivant l'esprit positif engendré par l'expérience conciliaire.
À proprement parler, le mot “synode” vient de deux mots grecs: syn qui signifie “ensemble”, et hodos qui signifie “chemin”, ce qui revient à dire “marcher ensemble”. Un Synode est une rencontre ou une assemblée religieuse à laquelle des évêques, rassemblés autour et avec le Saint-Père, ont la possibilité d’interagir ensemble et de partager les informations et les expériences, dans la commune recherche de solutions pastorales qui puissent avoir une validité et une application universelles. Le Synode se définit, généralement, comme une assemblée d’évêques représentant l’épiscopat catholique, et ayant la mission d’aider le Pape à gouverner l’Église universelle en donnant leurs avis. Le Pape Jean-Paul II a désigné le Synode comme “une expression particulièreme­nt féconde et un instrument de la collégialité des évêques” (Discours au Conseil de la Secrétairerie du Synode des Évêques, le 30 avril 1983: L’Osservatore Romano, 1º mai 1983).
Avant même le Concile Vatican II, grandissait l’idée d’une structure qui pourrait fournir aux évêques le moyen d’assister le Pape, d’une manière qui serait à préciser, dans le gouvernement de l’Église universelle.
Son Éminence le Cardinal Silvio Oddi, alors Archevêque et Pro-Nonce apostolique en République Arabe Unie (Égypte), proposait, le 5 novembre 1959, d’établir un organisme central de gouvernement de l’Église ou, selon ses propres termes, “un corps consultatif”. Il déclarait: “Dans de nombreux endroits du monde, on se plaint de ce que l’Église n’ait pas, en plus des Congrégatio­ns romaines, un organisme consultatif permanent. Ainsi, il faudrait établir une sorte de ‘Concile en miniature’ comprenant des représentants de l’Église du monde entier qui se réuniraient périodiquement, ne fût-ce qu’une fois par an, pour discuter des problèmes majeurs, et suggérer de nouveaux chemins possibles dans les tâches de l’Église. Cet organisme s’étendrait sur l’Église entière comme il en va de même pour les Conférences épiscopales qui font se rencontrer une partie ou la totalité de la hiérarchie d’un ou de plusieurs pays. D’autres organismes, tel le C.E.L.AM. (la Conférence épiscopale pour l’Amérique Latine), déploient leurs activités au profit du continent entier”.
Le 22 décembre 1959, Son Éminence le Cardinal Bernardus Alfrink, Archevêque d’Utrecht, écrivait: “En termes clairs, le Concile proclame que le gouvernement de l’Église universelle est exercé de droit par le collège des évêques, avec le Pape à sa tête. Il s’ensuit que, d’un côté, chaque évêque pris individuellement est responsable du soin de l’Église universelle, et que, de l’autre, tous les évêques participent au gouvernement de l’Église dans le monde entier. Cela peut se faire non seulement en convoquant un Concile oecuménique, mais aussi en créant de nouvelles institutions. Peut-être un Conseil permanent d’évêques particulièrement qualifiés, choisis dans toute l’Église, pourrait-il remplir une fonction législative en union avec le Souverain Pontife et les cardinaux de la Curie Romaine. Les Congrégations Romaines ne garderaient alors qu’un pouvoir consultatif et exécutif”.
Cependant, ce fut le Pape Paul VI qui donna force à ces idées, alors qu’il était encore Archevêque de Milan. Dans un discours commémorant la mort du Pape Jean XXIII, il évoquait une “collaboration permanente de l’épiscopat, qui n’est pas encore effective, qui resterait à la fois personnelle et unifiante, mais à laquelle serait donnée la responsabilité de gouverner l’Église dans son ensemble”. Élu Pape, il revint fréquemment sur l’idée d’un collaboration au sein même du collège épiscopal - les évêques en union avec le successeur de saint Pierre - d’abord dans un discours à la Curie Romaine (21 septembre 1963), puis à l’ouverture de la deuxième Session du Concile Vatican II (29 septembre 1963), et, de nouveau, lors de sa clôture (4 décembre 1963).
À la fin du discours inaugural de la dernière Session du Concile Vatican II (14 septembre 1965), le Pape Paul VI lui-même rendit publique son intention d’établir le Synode des Évêques, en ces termes: “ Nous avons la joie de partager avec vous l’annonce que, selon le souhait même de ce Concile, va être institué un ‘Synode des Évêques’ qui sera constitué d’évêques nommés en majorité par les Conférences épiscopales, avec notre approbation, et qui sera convoqué par le Pape, selon les besoins de l’Église, afin d’apporter ses avis et sa collaboration quand il sera jugé utile au bien-être de l’Église. Il va sans dire que cette collaboration de l’épiscopat devrait apporter la plus grande joie au Saint-Siège et à l’Église tout entière. En particulier, elle jouera un rôle très utile dans le travail quotidien de la Curie Romaine à laquelle Nous devons tant de reconnaissance pour son aide si efficace et dont Nous avons constamment besoin, comme évêques dans leurs diocèses, pour les tâches de Notre mission apostolique. Dès que possible, cette assemblée connaîtra les indications et les normes utiles à ce propos. Nous ne désirons pas nous priver de l’honneur et du plaisir de vous mettre au courant de cette brève communication de façon à Vous témoigner personnellement une fois de plus Notre confiance, Notre estime et Notre fraternité. Nous plaçons cette belle innovation si riche de promesses sous la protection de Marie, la Mère de Dieu”.
Le lendemain matin, le 15 septembre 1965, à l'ouverture de la 128ème Assemblée générale, Son Excellence Mgr Pericle Felici, Secrétaire général du Concile, promulguait le Motu proprio Apostolica sollicitudo qui instituait officiellement le Synode des Évêques.
La caractéristique principale du Synode des Évêques est d’être au service de la communion et de la collégialité des évêques du monde avec le Saint-Père. Il ne s’agit pas d’un simple organisme ayant une compétence limitée comme c’est le cas pour les Congrégations et les Conseils de la Curie romaine. Au contraire, il a la pleine compétence de traiter de n’importe quel sujet en accord avec la procédure établie par le Saint-Père dans la lettre de convocation. Le Synode des Évêques, avec sa Secrétairerie générale permanente, ne fait pas partie de la Curie romaine et n’est pas à ses dépends; il est subordonné directement et uniquement au Saint-Père avec lequel il est uni dans le gouvernement universel de l’Église.
Bien que le Synode des Évêques soit une institution permanente, son fonctionnement réel et sa collaboration concrète ne le sont pas. En d’autres termes, le Synode des Évêques se réunit et entre en fonction uniquement quand le Saint-Père estime qu’il est nécessaire ou opportun de consulter l’épiscopat qui, lors d’une Assemblée synodale, exprime “son opinion sur des sujets très importants et sérieux” (Paul VI, Discours aux Cardinaux, 24 juin 1967). Chaque Assemblée synodale doit partager d’une façon collégiale ce que l’épiscopat peut offrir au Saint-Père. Par l’acceptation de la part du Saint-Père des avis ou des décisions d’une Assemblée donnée, l’épiscopat exerce une activité collégiale qui s’approche mais ne­ s’identifie pas avec celle d’un Concile œcuménique. Ceci est le résultat immédiat de divers facteurs: la garantie d’une représentation de tout l’épiscopat, la convocation par le Saint-Père et “l’unité de l’épiscopat [qui], pour que celui-ci soit un, [exige…] qu’il y ait un Chef du Collège” (Jean-Paul II, Pastores gregis, 56), qui est le premier dans l’ordre épiscopal.

II
NOTES SUR LA MÉTHODOLOGIE SYNODALE

Pour pouvoir accomplir sa mission, le Synode des Évêques travaille selon une méthodologie fondée sur la notion de collégialité, laquelle caractérise le processus synodal dans toutes ses phases: de la préparation aux conclusions atteintes dans chaque assemblée synodale. En bref, cette méthode de travail voit s’alterner successivement l’analyse et la synthèse, la consultation des parties intéressées et les décisions prises par l’autorité compétente, suivant une dynamique de rétro-alimentation (feed-back) qui permet la vérification continue des résultats atteints et la programmation de nouvelles propositions. Chaque instant de ce processus se fait dans un climat de communion collégiale.
Déjà durant l’étape préparatoire, le thème de l’assemblée synodale est le résultat de la collégialité. Le premier pas officiel dans ce processus de préparation est de consulter les Églises orientales catholiques sui iuris, les Conférences épiscopales, les chefs des Dicastères de la Curie romaine, et l’Union des Supérieurs généraux afin qu’ils suggèrent des thèmes possibles pour un Synode. Normalement, lors des Assemblées générales ordinaires, cette consultation est anticipée grâce à une sollicitation informelle des Pères Synodaux, dans les derniers jours de l’assemblée générale, pour connaître leurs préférences en la matière. Dans tous les cas, cependant, on demande aux évêques de garder présents à l’esprit les critères suivants:
a) que le thème ait un caractère universel, c’est-à-dire qu’il concerne l’Église tout entière;
b) que le thème ait un caractère d'actualité et d’urgence, dans un sens positif, c’est-à-dire qu’il soit capable de susciter des énergies nouvelles et de faire grandir l’Église;
c) que le thème ait une visée et une application pastorales aussi bien qu’une solide base doctrinale;
d) que le thème soit faisable, en d’autres termes, qu’il puisse vraiment être réalisé.
Les suggestions concernant le thème - qui doivent être justifiées et motivées de manière appropriée - sont ensuite classées, analysées et étudiées lors d’une réunion du Conseil de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques. Ensuite, le Conseil présente au Saint-Père les résultats de cette réunion, avec les recommandations pertinentes, et c’est ce dernier qui prend la décision finale sur le thème à traiter à l’assemblée synodale.
Lors de la réunion suivante, le Conseil prépare un premier projet du document, connu sous le nom de Lineamenta, afin d’approfondir et de présenter le thème du Synode. La rédaction de ce document est un travail collectif auquel prennent part non seulement les membres du Conseil, mais aussi des théologiens appelés à collaborer en tant qu’experts en la matière à traiter par l’assemblée synodale et les membres de la Secrétairerie générale qui coordonne les divers apports. Après avoir travaillé le texte et y avoir apporté les révisions nécessaires, le Conseil rédige une dernière version qui est soumise au Saint-Père afin d’obtenir son approbation. Le document est alors traduit dans les principales langues en usage dans le monde et envoyé à tous les épiscopats, dans l'intention de susciter, au niveau local, l’étude, la discussion et la prière en rapport avec le thème du Synode.
Les Lineamenta, - d’un mot latin qui signifie “grandes lignes” - représentent un document qui, de par sa nature, a une portée très étendue et voudrait susciter un grand nombre d’observa­tions et de réactions. Bien que les premiers destinataires de ce document, ceux qui doivent le recevoir en priorité, soient évidemment les évêques et les Conférences épiscopales, ceux-ci ont toute liberté d'élargir leur base de consultation. Après avoir recueilli et résumé les suggestions, réactions et réponses aux différents aspects des Lineamenta, les évêques rédigent un rapport ou une réponse officielle aux questions proposées dans le document qu’ils envoient ensuite à la Secrétairerie Générale à une date donnée.
Après avoir recueilli ce matériel, le Conseil de la Secrétairerie générale du Synode, toujours avec l’aide d’experts en la matière, procède à l’élaboration d’un second document appelé Instrument­um laboris qui servira de base et de point de référence durant le débat synodal. Bien que public, ce “document de travail” a seulement le caractère d’un texte provisoire qui fera l’objet de discussions durant le Synode. Ce document n’est pas une version provisoire des conclusions finales, mais seulement un texte destiné à aider à centrer la discussion sur le thème du Synode. Après avoir été soumis à l’approbation du Saint-Père, le document est traduit dans les principales langues et envoyé aux évêques ainsi qu’à ceux qui participeront à l’Assemblée générale. Depuis 1983, l’Instrumentum laboris de certaines Assemblées synodales a été rendu public de façon à bénéficier d’une large diffusion. Les évêques délégués et les autres membres lisent le document pour se familiariser avec les matières qui seront ensuite discutées au cours de l’assemblée synodale.
Grâce au travail de préparation au niveau des Églises locales, sur la base des documents déjà cités - Lineamenta et Instrumentum laboris - les Pères synodaux peuvent présenter à l’assemblée synodale les expériences et les points de vue de chaque communauté ainsi que les fruits des débats préliminaires des Conférences épiscopales.
Trois phases caractérisent les sessions de travail du Synode:
a. Durant la première phase, chacun des membres présente aux autres la situation de son Église particulière. Ceci encourage un échange d’expériences de foi et de culture sur le thème du Synode et contribue à donner une première image de la situation de l’Église, qui nécessite toutefois d’être approfondie et affinée.
b. À la lumière de ces présentations, le Rapporteur général du Synode rédige une série de questions qui devront être débattues durant la deuxième phase, quand tous les membres du Synode se répartissent par groupes - appelés Carrefours (circuli minores) - selon les différentes langues parlées. Les rapports de chacun de ces groupes sont lus en assemblée plénière. À cette occasion, les Pères synodaux peuvent demander des éclaircissements sur les thèmes exposés et faire des commentaires.
c. Lors d’une troisième phase, le travail procède en petits groupes afin de formuler des suggestions et des observations sous une forme plus précise et définie de sorte que, dans les derniers jours, l’assemblée puisse procéder au vote de propositions concrètes. Le travail initial des Pères synodaux, réunis en Carrefours, débouche sur la formulation de différentes propositions sur la base de la discussion dans la Salle du Synode et sur les Rapports des Carrefours. Dans les Carrefours, les Pères synodaux peuvent voter sur une proposition avec un “placet” (oui, accepté) ou un “non placet” (non, refusé). Les Propositions des Carrefours sont ensuite soumises au Rapporteur général ainsi qu’au Secrétaire spécial et réunies dans une Liste unifiée des propositions qui est présentée par le Rapporteur général en session plénière. Ensuite, les Carrefours se rencontrent à nouveau pour discuter des propositions. C’est à ce moment-là que les Pères synodaux peuvent soumettre leurs amendements individuels à l’attention du Carrefour, dont le but sera de réunir l’ensemble des votes concernant les amendements aux propositions, attendues de chaque carrefour. Le Rapporteur général et le Secrétaire spécial donnent leur avis sur ces amendements collectifs et décident si les incorporer ou non dans la Liste finale des propositions, ce qui dépend de leur décision, et en cas de refus, ils doivent en donner la motivation dans un document appelé Étude des amendements. La Liste finale des propositions est ensuite présentée en session plénière, puis soumise au vote de chaque Père synodal qui peut décider en faveur ou contre la proposition.
Au terme d’une Assemblée générale du Synode, le Secrétaire général classe tout le matériel dans les archives de la Secrétairerie générale et rédige le Rapport final sur les travaux synodaux accomplis pour le remettre au Saint-Père. En ce qui concerne le document final de l’assemblée synodale, il n’existe pas de norme pré-établie. À la fin des trois premières Assemblées synodales (les Assemblées générales ordinaires de 1967 et de 1971 et l’Assemblée générale Extraordinaire de 1969) leurs conclusions, accompagnées de recommandations relatives aux problèmes soulevés, furent remises à l’attention du Saint-Père. En revanche, après la Troisième Assemblée générale ordinaire de 1974, ce fut le Saint-Père lui-même qui, prenant en considération les propositions synodales et les relations finales, rédigea l’Exhortation apostolique “Evangelii nuntiandi”. Le même processus se répéta pour les autres Assemblées générales ordinaires. (1977, 1980, 1983, 1987, 1990, 1994, 2001, 2005 et 2008) auxquelles sont associées les Exhortations apostoliques suivantes, Catechesi tradendæ, Familiaris consortio, Reconciliatio et pænitentia, Christifideles laici, Pastores dabo vobis, Vita consecrata, Pastores gregis, Sacramentum caritatis et Verbum Domini.
À la conclusion de l’Assemblée spéciale pour l’Afrique (1994), le Saint-Père a promulgué l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa qui apporta de nombreux résultats positifs en encourageant des initiatives pastorales sur ce continent. Après la publication d’un document sur l’impact et la mise en oeuvre de l’Exhortation apostolique post-synodale au niveau de l’Église locale, l’attention s’est focalisée sur la faisabilité d’une Seconde Assemblée spéciale. Le 13 novembre 2004, le Pape Jean Paul II annonçait la convocation d’une Seconde Assemblée spéciale pour l’Afrique qui fut ensuite confirmée par le Saint-Père Benoît XVI lors de l’Audience générale hebdomadaire du 22 juin 2005.
En mai 1997, l’Exhortation apostolique post-synodale de l’Assemblée Spéciale pour le Liban fut publiée lors d’une visite papale au Liban comme faisant partie de la période de célébration de l’Assemblée Spéciale. Le 23 janvier 1999, l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in America a été promulguée par le Saint-Père au sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe, au Mexique. Le 6 novembre 1999, l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Asia était signée par le Saint-Père à Delhi, en Inde. Le Souverain Pontife, au cours de sa visite apostolique au Bénin du 18 au 20 Novembre 2011, a signé et présenté l’Exhortation apostolique post-synoda­le Africae munus. L’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, a été signée et présentée au cours de la visite apostolique du Saint-Père au Liban du 14 au 16 Septembre 2012.
Depuis le Synode de 1987, les différents Conseils de la Secrétairerie générale et le Secrétaire général ont été impliqués collégialement dans le processus qui porte à la publication de l’Exhortation apostolique post-synodale, le document papal issu du Synode. Il est intéressant de suivre l’histoire et le développement de ces Conseils.
Entre la deuxième et la troisième Assemblée synodale, un Conseil consultatif pour la Secrétairerie générale a été formé, composé de 12 évêques élus et de 3 personnes nommées par le Pape. Un tel Conseil s’est réuni pour la première fois du 12 au 15 mai 1970 pour faciliter la communication avec les Conférences épiscopales et pour élaborer l’ordre du jour de l’assemblée suivante. Après cette réunion, une consultation générale des évêques du monde entier s’est tenue sur les thèmes proposés pour les futures Assemblées (cette consultation commence maintenant pendant les derniers jours d’une Assemblée générale ordinaire).
Depuis lors, les Conseils ordinaires de la Secrétairerie générale, élus par chaque synode en vue de préparer le prochain, sont devenus une structure permanente de la Secrétairerie générale:
- Deuxième Conseil ordinaire (6 novembre 1971 - 27 septembre 1974);
- Troisième Conseil ordinaire (26 octobre 1974 - 30 septembre 1977);
- Quatrième Conseil ordinaire (29 octobre 1977 - 26 septembre 1980);
- Cinquième Conseil ordinaire (25 octobre 1980 - 29 septembre 1983);
- Sixième Conseil ordinaire (29 octobre 1983 - 1 octobre 1987);
- Septième Conseil ordinaire (30 octobre 1987 - 30 septembre 1990);
- Huitième Conseil ordinaire (28 octobre 1990 - 2 octobre 1994);
- Neuvième Conseil ordinaire (29 octobre 1994 - 25 septembre 2001);
- Dixième Conseil ordinaire (26 octobre 2001 - 2 octobre 2005);
- Onzième Conseil ordinaire (15 octobre 2005 - 5 octobre 2008);
- Douzième Conseil ordinaire (21 octobre 2008 - 7 octobre 2012).
Avec la tenue des assemblées synodales continentales ou régionales, le Saint-Père a décidé de constituer durant les assemblées spéciales des Conseils post-synodaux par élection et désignation papale. Par conséquent, outre le Conseil ordinaire, la Secrétairerie générale compte les Conseils post-synodaux suivants depuis leur date de constitution. Avec la révision du Règlement du Synode des Évêques (2006), ces conseils sont désormais appelés “Conseils spéciaux”:
- Conseil post-synodal pour les Pays-Bas (31 janvier 1980);
- Conseil post-synodal pour l’Afrique (8 mai 1994);
- Conseil post-synodal pour le Liban (14 décembre 1995);
- Conseil post-synodal pour l’Amérique (12 décembre 1997);
- Conseil post-synodal pour l’Asie (14 mai 1998);
- Conseil post-synodal pour l’Océanie (11 décembre 1998);
- Conseil post-synodal pour l’Europe (22 octobre 1999);
- Conseil post-synodal pour le Moyen Orient (22 octobre 2010).De même, dans la préparation d’une Assemblée spéciale, le Saint-Père nomme un groupe d’évêques, principalement du continent et de la région pris en considération, pour constituer des Conseils pré-synodaux. Ces conseils se déroulent à partir de la date de la nomination jusqu’au premier jour de l’assemblée synodale. Par conséquent, voici la liste des Conseils pré-synodaux passés avec leur date de déroulement:
- Conseil pré-synodal pour l’Afrique (6 janvier 1989 - 10 avril 1994);
- Conseil pré-synodal pour le Liban (24 janvier 1992 - 26 novembre 1995);
- Conseil pré-synodal pour l’Amérique (12 juin 1995 - 16 novembre 1997);
- Conseil pré-synodal pour l’Asie (10 septembre 1995 - 19 avril 1998);
- Conseil pré-synodal pour l’Océanie (7 juin 1996 - 22 novembre 1998);
- Conseil pré-synodal pour l’Europe(9 février 1997 - 1 octobre 1999);
- Conseil pré-synodal pour le Moyen Orient (19 septembre 2009 - 10 octobre 2010).
Comme on peut l’observer, la méthodologie collégiale est mise en oeuvre dès le commencement (pour le choix du thème), durant la préparation (pour l’approfondissement du thème dans les Lineamenta), durant la célébration de l’Assemblée synodale proprement dite, jusqu’à la publication du document qui est le fruit et le couronnement du Synode lui-même. Ainsi, on peut dire que le Synode agit comme un organisme collégial au moyen duquel, dans une première étape, sont prises en considération les expériences de foi et de vie des communautés chrétiennes, puis durant la session plénière ces éléments sont synthétisés et éclairés à la lumière de la foi, et enfin, dans un esprit de communion, des propositions sont formulées. Celles-ci, sous l’autorité du Saint-Père, qui est source d’unité dans l’Église, retournent aux Églises particulières comme le sang oxygéné qui retourne dans les artères pour vivifier le corps humain.
Pour que cette collégialité puisse pleinement réaliser ses potentialités, il est indispensable qu’existe un esprit de collaboration désintéressée de la part de toutes les parties appelées à intervenir dans la préparation de l’Assemblée synodale et, en particulier, les Églises orientales catholiques sui iuris et les Conférences épiscopales qui réunissent les Pasteurs des Églises locales où la foi du Peuple de Dieu est vécue et expérimentée avec richesse et vigueur. Le principal mode de participation collégiale des organismes épiscopaux se concrétise dans les réponses au questionnaire des Lineamenta. Plus grand est le nombre d’organismes épiscopaux qui répondent, plus grande est la richesse et la variété des éléments qui, reflétant la vie des Églises locales, constituent de valides points de référence pour l’élaboration de l’Instrumentum laboris et pour le débat dans la Salle du Synode au cours de l’Assemblée.

III
SOMMAIRE DES ASSEMBLÉES SYNODALES

1. Iº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 29 septembre - 29 octobre 1967
Pères Synodaux: 197
Thème: “Préservation et renforcement de la foi catholique, son intégrité, sa vigueur, son expansion, sa cohésion doctrinale et historique”


Le Pape Paul VI fixa les thèmes de cette Première Assemblée Générale: “... la préservation et le renforcement de la foi catholique, son intégrité, sa vigueur, son expansion, sa cohésion doctrinale et historique”. L’un des résultats de cette assemblée fut la recommandation faite par les Évêques, vu la croissance de l’athéisme, une crise de la foi et des opinions théologiques erronées, de créer une commission internationale de théologiens qui assisterait la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et permettrait d’élargir le débat sur les approches à la recherche théologique. Le Pape Paul VI établit ainsi en 1969 la Commission Théologique Internationale.
Le Synode demanda aussi la révision du Code de Droit Canonique de 1917 pour tenter de le rendre plus pastoral et plus actuel dans le ton et la formulation. Plus tard, ce travail fut commencé par Paul VI et terminé sous Jean-Paul II avec la promulgation, en 1983, du Code de Droit Canonique révisé.
Il a été discuté d’un plus grand rôle des Conférences épiscopales dans le renouveau des séminaires et dans la formation des prêtres. Certaines procédures concernant les mariages mixtes, recommandées par l’Assemblée, furent approuvées par le Pape en 1970, et différents aspects de la réforme liturgique furent traités, dont beaucoup furent mis en œuvre quand le Nouvel Ordre de la Messe fut approuvé et mis en pratique en 1969.

2. Iº Assemblée Générale Extraordinaire

En session: 11 - 28 octobre 1969
Pères Synodaux: 146
Thème: “Coopération entre le Saint-Siège et les Conférences épiscopales”


Cette Assemblée Générale Extraordinaire avait pour programme de chercher les façons et moyens de mettre en pratique la collégialité des évêques avec le Pape, un thème qui était revenu très souvent dans les déclarations sur l’Église durant le Concile Vatican II. Cette session ouvrit la porte à une plus large participation des évêques avec le Pape et des évêques entre eux dans le soin pastoral de l’Église universelle.
L’accent principal des sessions porta sur deux points fondamentaux: 1. la collégialité des évêques avec le Pape; 2. la relation des Conférences épiscopales avec le Pape et avec chaque évêque. Différentes recommandations furent ensuite soumises au Pape, dont trois reçurent une attention immédiate, à savoir: 1. que le Synode se réunisse à intervalles réguliers, tous les deux ans (ensuite porté à trois ans); 2. que la Secrétairerie générale travaille entre les sessions du Synode et organise ces rencontres; 3. qu’il soit permis aux évêques de suggérer des thèmes pour les futures assemblées.

Un Conseil consultatif pour la Secrétairerie générale fut constitué entre la seconde et la troisième Assemblée synodale comprenant 12 évêques élus et 3 évêques désignés par le Pape. Ce Conseil se réunit pour la première fois du 12 au 15 mai 1970 dans l’intention de faciliter la communication avec les Conférences épiscopales et d’établir le programme de la future Assemblée. Après cette réunion, commença une consultation générale des évêques du monde entier, en vue de suggérer les thèmes des futures Assemblées. Cette consultation commence maintenant durant les derniers jours d’une Assemblée synodale. Depuis lors, le Conseil de la Secrétairerie générale, élu dans chaque Synode en vue de préparer le Synode suivant, est devenu une figure permanente de la Secrétairerie générale.

3. IIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 30 septembre - 6 novembre 1971 (la plus longue à ce jour)
Pères Synodaux: 210
Thème: “Le sacerdoce ministériel et la justice dans le monde”

Au cours de leurs débats, les Pères synodaux louèrent les prêtres du monde entier pour leur dévouement dans leur ministère de la Parole et des Sacrements, tout comme leur travail pastoral dans l’apostolat. Ils prêtèrent attention, en même temps, aux différentes difficultés rencontrées par les prêtres dans leur ministère.
En outre, les Pères synodaux traitèrent du thème de la justice, en soulignant la nécessité de mettre l’Évangile en rapport avec les circonstances actuelles à l’échelle mondiale et locale. D’où le programme en huit points pour une action internationale et les recommandations faites pour que l’Église, au niveau local, encourage l’éducation et la collaboration oecuménique dans le domaine de la justice.

4. IIIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 27 septembre - 26 octobre 1974
Pères Synodaux: 209
Thème: “L’évangélisation dans le monde moderne”


À cette Assemblée, les évêques soulignèrent à nouveau le caractère essentiellement missionnaire de l'Église et le devoir de chaque membre de l'Église de rendre témoignage au Christ dans le monde. Dans ce contexte, la question de la “libération”, alors en vogue, fut liée à l’œuvre de l'évangélisation, celle-ci cherchant à libérer les peuples et les personnes du péché. Les recommandations et propositions des Pères Synodaux furent soumises au Pape et utilisées dans la rédaction de l’Exhortation apostolique “Evangelii nuntiandi” du 8 décembre 1975.

5. IVº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 30 septembre - 29 octobre 1977
Pères Synodaux: 204
Thème: “La catéchèse en notre temps”


Les Pères synodaux prêtèrent une attention particulière à la catéchèse des enfants et des jeunes. Ils présentèrent au Pape une série de 34 Propositions et plus de 900 suggestions sur le thème en question. Six grands sujets étaient abordés dans ces propositions: l’importance du renouveau catéchistique, la nature de la véritable catéchèse, les personnes impliquées dans la catéchèse, la nécessité d’une catéchèse permanente pour tous les chrétiens, les moyens ou les chemins de la catéchèse et les aspects spécifiques de cette dernière.
À cette occasion et pour la première fois, les Pères synodaux publièrent une déclaration synodale intitulée Message au Peuple de Dieu dans lequel ils insistèrent sur le fait que le Christ est le centre du salut et donc de la catéchèse. En même temps, ils soulignèrent que tous les Chrétiens ont la responsabilité de porter le Christ au monde.
Peu de temps après la conclusion de ce synode, le Pape Jean-Paul II publia l’Exhortation apostolique “Catechesi tradendae” du 17 octobre 1979, qui utilisa un grand nombre de réflexions et de propositions des Pères synodaux.

6. Assemblée Spéciale pour les Pays-Bas

En session: 14 - 31 janvier 1980
Pères Synodaux: 19
Thème: “La situation pastorale dans les Pays-Bas”


L’alors désigné "Synode particulier des Évêques des Pays-Bas" ou "Synode Néerlandais" comme il est plus populairement connu, est, selon le Code de Droit Canonique révisé (cf. canon 345) promulgué successivement en 1983, la Première Assemblée Spéciale du Synode des Évêques. Cette Assemblée synodale s'est tenue à Rome et a traité du concept de mystère de la communion de l’Église tel qu’il ressort du Concile Vatican II, et de ses conséquences pratiques, tant au niveau local qu’universel, en se concentrant sur l’image de l’évêque comme Maître de la Foi et Pasteur des âmes, dans son diocèse et au sein de la Conférence épiscopale. Au moment de sa conclusion, l’assemblée adopta des résolutions concernant le sacerdoce ministériel, la vie religieuse, la participation des laïcs à la mission de l’Église, les sacrements, l’Eucharistie et la Confession, la liturgie, la catéchèse et l’oecuménisme, toutes fondées sur les enseignements du Concile Vatican II. Un Conseil du Synode, spécialement constitué à la fin de cette Assemblée synodale, se réunit de façon périodique avec la Secrétairerie générale pour poursuivre l’évaluation de la situation pastorale et promouvoir la mise en oeuvre des résolutions du Synode. Bien que techniquement toujours en activité, ce Conseil ne s’est plus réuni depuis les 10-11 novembre 1995.

7. Vº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 26 septembre - 25 octobre 1980
Pères Synodaux: 216
Thème: “La famille chrétienne”


Ce Synode réaffirma l’enseignement de l’Église sur l’indissolubilité du mariage et sur les contenus de l’Encyclique Humanae vitae
in . Au cours de leur travail, les évêques produisirent un message écrit intitulé “Message aux familles chrétiennes dans le monde moderne” et proposèrent une “Charte des Droits de la Famille” que le Pape Jean-Paul II promulgua plus tard, le 22 octobre 1983. Le 22 novembre 1981 le Pape publia également l’Exhortation apostolique “Familiaris consortio”, fruit de la discussion et des propositions de l’assemblée.

8. VIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 29 septembre - 29 octobre 1983
Pères Synodaux: 221
Thème: “La Réconciliation et la Pénitence dans la Mission de l’Église”

L’assemblée synodale et le thème traité coïncidèrent avec l’Année Sainte extraordinaire proclamée par le Saint-Père pour commémorer la 1950e année de la Rédemption du monde par la mort du Christ. Durant l’assemblée, les Pères synodaux discutèrent des questions concernant le thème choisi, en soulignant la nécessité d’appliquer les fruits de la rédemption du Christ à la vie de tout homme et, par conséquent, de la société. Dans une déclaration publiée par l’assemblée, les Pères synodaux appelèrent le monde à la “réconciliation” et proclamèrent “l’Église, sacrement de réconciliation et signe de la miséricorde de Dieu envers le pécheur”. Les travaux des Pères synodaux durant ce Synode servirent de base à l’Exhortation apostolique post-synodale “Reconciliatio et paenitentia” du 2 décembre 1984, qui, pour la première fois, fut désignée comme document “post-synodal”.

9. IIº Assemblée Générale Extraordinaire

En session: 24 novembre - 8 décembre 1985
Pères Synodaux: 165
Thème: “Le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II”


Cette assemblée synodale fut convoquée par le Pape Jean-Paul II comme extraordinaire (cf. canon 345) pour commémorer le vingtième anniversaire du Concile Vatican II et évaluer le niveau de renouveau de l’Église. Conformément à son statut, ce Synode rassembla tous les Présidents des plus de 100 Conférences épiscopales du monde entier, ainsi que différentes autres personnes. Les débats portèrent sur les documents du Concile Vatican II et leur application dans l’Église à travers le monde. Durant cette assemblée, les Pères synodaux rédigèrent un Rapport final (Relatio finalis) qui fut publié à la séance de clôture, en même temps que le Nuntius ou Message au Peuple de Dieu. Répondant à la proposition des Pères synodaux de cette assemblée, le Saint-Père a autorisé la compilation et la publication du Catéchisme de l’Eglise Catholique, rendu public en 1992. En même temps, l’Assemblée “ … demandait une étude plus complète et plus approfondie du statut théologique et donc par conséquent du statut juridique des Conférences épiscopales, et surtout de la question de leur autorité doctrinale, à la lumière du nº38 du décret conciliaire Christus Dominus et des canons 447 et 753 du Code de Droit Canonique (Rapport final, II, C, 8,b)”. Ceci a été fait dans la Lettre apostolique Motu proprio de Jean-Paul II sur la nature théologique et juridique des Conférences épiscopales (21 mai 1998), 7.

10. VIIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 1 - 30 octobre 1987
Pères Synodaux: 232
Thème: “La vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le Monde”


Partant des concepts de la vocation (“l’être”) et de la mission (“le faire”) dans le contexte de communion ecclésiale de Vatican II, les Pères Synodaux s’efforcèrent de mettre en lumière la différence entre le fidèle laïc dans la vie de l'Église, dans le partage ou la communion dans la sainteté, et le travail d’évangélisation du monde de la part de l’Église, en vertu de son caractère séculier. À cause du thème, ce Synode fut marqué par la présence significative de laïcs comme Auditeurs, laïcs qui furent invités à prendre la parole à l'Assemblée Générale et à partager leurs points de vue dans les Carrefours. Pour la première fois, des laïcs, une femme et un homme, furent désignés comme Secrétaires spéciaux adjoints. L’information issue de ce Synode, notamment les 54 propositions de l’Assemblée Générale, furent utilisées pour la rédaction de l’Exhortation apostolique post-synodale “Christifideles laici” de Jean Paul II du 30 décembre 1988.

11. VIIIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 30 septembre - 28 octobre 1990
Pères Synodaux: 238
Thème: “La formation des prêtres dans les circonstances actuelles”


Prenant en considération l’oeuvre de la Deuxième Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques (1971) qui traita théologiquement du sacerdoce et de ses implications pour le ministère sacerdotal, ce Synode eut un caractère plus pastoral, focalisé sur la formation sacerdotale et la “personne” du prêtre lui-même - qu’il soit religieux ou diocésain - avant et après son ordination. Durant les sessions, le consensus général des Pères synodaux, tant dans leurs discussions que dans leur approche du sujet, fut remarquable. À la fin du Synode, les Pères synodaux présentèrent 41 propositions au Saint-Père qui les a utilisées, avec d’autres informations provenant du processus synodal, pour la préparation de l’Exhortation apostolique post-synodale “Pastores dabo vobis” du 25 mars 1992.
Le 25 Octobre, au cours de la XXVIII Congrégation, Son Excellence Mgr Emilio Eid, Évêque tit. de Sarepta des Maronites et Vice-Président de la Commission pour la Révision du Code des Canons pour les Églises Orientales a présenté le Code révisé et en a distribué une copie aux Pères synodaux et autres participants.

12. Iº Assemblée Spéciale pour l’Europe

En session: 28 novembre - 14 décembre 1991
Pères Synodaux: 137
Thème: “Pour que nous soyons des témoins du Christ qui nous a libérés”


Le 22 avril 1990 durant son Voyage apostolique à Velehrad, en Tchécoslovaquie, auprès de la tombe de saint Méthode, co-patron de l’Europe avec Saint Cyrille et Saint Benoît, le Saint-Père annonça son désir de convoquer une Assemblée Spéciale pour l’Europe du Synode des Évêques, afin de pouvoir discerner le kairos de la situation découlant des grands événements historiques qui avaient eu lieu en Europe, et afin de considérer le rôle de l’Église dans les différents efforts de renouveau et de reconstruction du continent. La nature spéciale du Synode et la brièveté de sa préparation requirent différentes modifications des procédures synodales; par exemple, au lieu des Lineamenta et de l’Instrumentum laboris furent préparés, un bref guide de réflexion (Itinerarium) et une synthèse (Summarium); on appliqua des critères spéciaux pour les délégués épiscopaux afin de permettre également une plus grande représentation des évêques d’Europe centrale et orientale, etc. L’un des événements les plus remarquables de la préparation, fut le symposium pré-synodal, organisé par le Conseil Pontifical pour la Culture, qui réunit des intellectuels de l’Europe orientale et occidentale pour une réflexion commune sur le thème du Synode. De la même manière, dans un esprit oecuménique et pour la première fois des représentants de l’Église orthodoxe et des autres principales communions chrétiennes en Europe, furent invités à participer à l’assemblée synodale en tant que “Délégués fraternels”. Les travaux de l’assemblée spéciale culminèrent avec la publication de la Déclaration (Declaratio), dans laquelle les Pères synodaux présentèrent le programme pour la nouvelle évangélisation de l’Europe et lancèrent un appel à la solidarité universelle entre tous les citoyens d’Europe. Par la suite, un groupe de membres de l’Assemblée Spéciale fut désigné pour étudier la meilleure façon de réaliser les conclusions de la Déclaration par le biais d’un renforcement du Concilium Conferentiarum Episcopalium Europae (CCEE) à la lumière des circonstances actuelles.

13. I° Assemblée Spéciale pour l’Afrique

En session: 10 avril - 8 mai 1994
Pères Synodaux: 242
Thème: “L’Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l’an 2000: ‘Vous serez mes témoins’ (Ac. 1, 8)”

Le 6 janvier 1989, le Saint-Père annonça son intention de convoquer une Assemblée Spéciale et désigna des membres de l’Episcopat africain pour former une commission anté-préparatoire, qui fut ensuite élargie en juin pour constituer le Conseil de la Secrétairerie générale chargé de contribuer à la préparation de l’Assemblée synodale. En juillet 1990, à l’occasion du rassembleme­nt des représentants de l’Episcopat africain à Lomé, au Togo, furent publiés les Lineamenta, document présentant dans ses grandes lignes le thème du Synode, ouvrant ainsi une période de prière et de réflexion au niveau local. Les réponses des Églises locales furent utilisées pour la rédaction du “document de travail” de l’Assemblée Spéciale ou Instrumentum laboris, rendu public en février 1993 à Kampala, en Ouganda, lors de la neuvième Visite Pastorale du Saint-Père en Afrique.
Avec ce document comme point de référence, les Pères synodaux discutèrent, un mois durant, du thème général de l'Evangélisation sous divers angles: 1. Proclamation du Message; 2. Inculturation; 3. Dialogue; 4. Justice et Paix; 5. Moyens de Communication Sociale. Outre les débats profonds et vivants sur le thème durant les différentes phases de l’activité synodale, les cérémonies d’ouverture et de clôture incorporant de nombreux éléments de traditions liturgiques en Afrique ont constitué un moment fort de l’Assemblée Spéciale.
La documentation qui en résulta comprenait un long “Message au peuple de Dieu” publié à la fin de l’Assemblée Spéciale et l’Exhortation apostolique post-synodale “Ecclesia in Africa” du 14 septembre 1995, signée et présentée à l’Église durant la Visite synodale faite en Afrique par le Saint-Père, du 14 au 20 septembre 1995 dans le cadre de la phase de célébration de l’Assemblée Spéciale.

14. IXº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 2 - 29 octobre 1994
Pères Synodaux: 245
Thème: “La vie consacrée et sa mission dans l’Église et dans le monde”


Le 30 décembre 1991 le Saint-Père annonça la convocation d’une Assemblée Synodale concernant la vie consacrée. Certains ont interprété ce geste comme l’achèvement logique du traitement des divers états de vie dans l’Église, commencé par les deux Assemblées Ordinaires précédentes, portant respectivement sur le laïcat et le sacerdoce ministériel. La période de prière et de réflexion qui précède l’Assemblée Synodale fut particulièrement féconde, et donna lieu à d’intenses échanges non seulement dans les instituts de vie consacrée et dans les sociétés de vie apostolique, mais également dans les organismes nationaux et internationaux, sans parler des différentes initiatives individuelles et de groupe en communion avec la hiérarchie de l’Église et les différents dicastères de la Curie Romaine. Les Pères synodaux discutèrent d’un grand nombre d’arguments concernant ce thème et écoutèrent attentivement les multiples interventions des nombreux Auditeurs. À signaler également la participation d’un grand nombre de Pères synodaux appartenant aux congrégations religieuses, la nomination d’une religieuse et d’un religieux comme Secrétaires Spéciaux Adjoints, ainsi que le nombre très élevé de femmes et d’hommes consacrés comme Experts et Auditeurs. L’Exhortation apostolique post-synodale “Vita consecrata” fut publiée le 25 mars 1996.

15. Assemblée Spéciale pour le Liban

En session: 26 novembre - 14 décembre 1995Pères Synodaux: 69
Thème: “Le Christ est notre espérance: renouvelés par son esprit, solidaires, nous témoignons de son amour”


À cause des nécessités particulières de l’Église au Liban, provoquées par une situation de guerre prolongée, le Saint-Père a annoncé, le 6 juin 1991, son intention de convoquer une Assemblée Spéciale pour le Liban du Synode des Évêques. Après quelques réunions préliminaires avec les Patriarches des Églises Orientales du Liban, un Conseil de dix membres, représentant les six Églises catholiques sui iuris au Liban, a été nommé en janvier 1992 pour prêter assistance dans le travail préparatoire. Dans le même temps, un évêque libanais était aussi désigné comme coordinateur “in loco”.
Les Lineamenta de l’Assemblée Spéciale ont été publiés le 13 mars 1993, ouvrant ainsi une phase de prière et de réflexion sur le thème du Synode auprès des diocèses locaux et des organismes ecclésiaux au Liban, phase qui se poursuivit jusqu’au 1er novembre 1994. Les réponses officielles aux questions des Lineamenta furent incorporées à l’Instrumentum laboris, le document de travail de l’Assemblée Spéciale qui servit de point de référence au cours de l’Assemblée synodale. Le 12 décembre, une version annotée du Code des Canons des Églises Orientales, publiée sous les auspices du Conseil Pontifical pour l’interprétation des Textes Législatifs, fut distribuée aux Pères synodaux.
Exhortation apostolique post-synodale “Une nouvelle espérance pour le Liban” fut publiée le 10 mai 1997 à l’occasion d’une Visite du Saint-Père au Liban pour la phase de célébration de l’Assemblée Spéciale. Une traduction en arabe du document, préparée par l’Assemblée des Patriarches et des Évêques du Liban (APECL), a été publiée par la suite en 1998. Le Conseil post-Synodal, résultant de cette Assemblée Spéciale, continue à tenir des réunions pour évaluer l’impact et la mise en oeuvre de l’Exhortation apostolique post-synodale au Liban. À ce propos, un Bilan a été préparé et envoyé en 2003 à la hiérarchie du Liban, aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, aux Archevêques majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et aux autres parties intéressées. Depuis lors, le Conseil Spécial s’est réuni régulièrement pour évaluer la situation au Liban.

16. Assemblée Spéciale pour l’Amérique

En session: 16 novembre - 12 décembre 1997
Pères Synodaux: 233
Thème: “La rencontre avec Jésus-Christ vivant, chemin pour la conversion, la communion et la solidarité en Amérique”

Dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente, le Saint-Père fit connaître son désir de poursuivre le mouvement synodal au niveau continental, qui avait débuté avec les Assemblées Spéciales pour l’Europe (1991) et l’Afrique (1994), et de continuer avec d’autres assemblées synodales spéciales, incluant l’Assemblée Spéciale pour l’Amérique, qui faisait partie du programme conduisant à la célébration du Grand Jubilé de l’An 2000. Pour assister la Secrétairerie générale dans la préparation de cette assemblée spéciale, un Conseil Pré-Synodal fut nommé le 12 juin 1995. Avec son aide, les Lineamenta ont été publiés le 3 septembre 1996 et l’Instrumentum laboris le 10 septembre 1997.
Durant l’assemblée, les Pères synodaux ont pris en considération les différentes caractéristiques de la vie de l’Église et de la société sur le continent américain et ont cherché les meilleurs façons et moyens permettant au peuple d’Amérique de rencontrer Jésus-Christ. À cet égard, ils ont discuté sur le lien qui existe entre l’Évangile et la culture et sur les principaux concepts de conversion, de communion et de solidarité en rencontrant les grands défis de la société contemporaine sur le continent. À la fin de l’Assemblée Spéciale, les Pères synodaux ont publié l’habituel Nuntius ou “Message au Peuple de Dieu”.
Un Conseil post-synodal, élu pendant l’assemblée, s’est réuni en diverses occasions pour évaluer les résultats du Synode et assister le Saint-Père dans la rédaction de l’Exhortation apostolique post-synodale “Ecclesia in America”, du 22 janvier 1999, promulguée par le Saint-Père le 23 janvier 1999, pendant la phase de célébration de l’Assemblée Spéciale à Mexico City, au Mexique. Le lendemain, de nombreux participants au Synode provenant de tout le continent assistaient à la Liturgie Eucharistique célébrée au Sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe.
Par la suite, le Conseil post-synodal a tenu plusieurs réunions, pour évaluer la mise en oeuvre du document et pour encourager les évêques dans leurs initiatives sur le continent en réponse au document post-synodal. En 2002, un Bilan à ce sujet fut préparé et expédié à chacun des membres de la hiérarchie en Amérique, aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, aux Archevêques majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et aux autres parties intéressées. Le Conseil spécial se réunit régulièrement afin de continuer à discuter des problématiques prioritaires sur le continent mises en évidence par le Bilan.

17. Assemblée Spéciale pour l’Asie

En session: 19 avril - 14 mai 1998
Pères Synodaux: 191
Thème: “Jésus-Christ, le Sauveur, et sa mission d’amour et de service en Asie: ‘...pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance’ (Jn 10, 10)”


Dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente, le Saint-Père annonça son intention de convoquer des Assemblées synodales spéciales au niveau continental comme partie intégrante de la préparation au Grand Jubilé de l’An 2000. Le 10 septembre 1995, le Saint-Père institua un Conseil pré-synodal pour l’Assemblée Spéciale pour l’Asie composé essentiellement de cardinaux, d’archevêques et d’évêques d’Asie, dont la tâche consiste, entre autres, à assister la Secrétairerie générale dans la rédaction des Lineamenta diffusés le 3 septembre 1996 et de l’Instrumentum laboris publié le 13 février 1998.
Durant l’Assemblée Spéciale, les Pères synodaux, tenant compte à la fois que l’Église est un troupeau petit mais vibrant sur un continent asiatique où les Grandes Religions du Monde sont présentes, ont concentré leur attention sur l’unicité de la personne de Jésus comme Sauveur et sur Son don de vie en abondance dans le contexte du programme d’une nouvelle évangélisation de l’Église. La manière dont l’Église peut, dans un programme pastoral concret, poursuivre la mission d’amour et de service du Seigneur en Asie, était d’un intérêt particulier. En conclusion, les Pères synodaux ont publié un Nuntius ou Message au Peuple de Dieu concernant les divers points du thème synodal.
Un Conseil post-synodal fut issu de l’Assemblée. Après s’être réuni à plusieurs reprises dans le sillage de cette dernière, le Conseil offrit son assistance en vue de l’analyse des recommandations de l’Assemblée spéciale et contribua à la rédaction de l’Exhortation apostolique post-synodale “Ecclesia in Asia”, qui a été signée par le Saint-Père le 6 novembre 1999 en la Cathédrale du Sacré-Coeur, à New Delhi, en Inde, lors de la période de célébration du Synode du 5 au 8 novembre. Depuis lors, le Conseil post-synodal s’est réuni périodiquement pour évaluer la distribution et l’application du document dans l’Eglise en Asie. En 2002, un Bilan fut préparé et expédié à chaque membre de la hiérarchie sur le continent asiatique, aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, aux Archevêques majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et aux autres parties intéressées.
Le Conseil Spécial continue à se réunir périodiquement afin de continuer à discuter des questions prioritaires pour le continent qui sont exposées dans le Bilan.

18. Assemblée Spéciale pour l’Océanie

En session: 22 novembre-12 décembre 1998
Pères Synodaux: 117
Thème: “Jésus-Christ et les peuples d’Océanie: suivre Son chemin, proclamer Sa vérité, vivre Sa vie”


L’Assemblée Spéciale pour l’Océanie fut la troisième Assemblée synodale continentale ou régionale à devoir se tenir dans la série annoncée par le Saint-Père dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente comme faisant partie de la préparation au Grand Jubilé de l’An 2000. Le 7 juin 1996, le Saint-Père a nommé le Conseil pré-Synodal composé principalement d’évêques d’Océanie. Dans le cadre d’une série de réunions tenues à Rome et à Wellington (Nouvelle Zélande), ce Conseil offrit son assistance dans la rédaction des Lineamenta, établissant les critères de participation et finalisant l’Instrumentum laboris.
La particularité unique de cette Assemblée synodale a consisté dans le fait que tous les évêques de la Région devaient participer en tant que membres ex officio. Pour pallier aux difficultés de voyage et pour limiter l’absence des évêques de leurs Églises locales, des dispositions ont été prises pour faire coïncider les visites ad limina habituelles avec l’Assemblée Spéciale. Malgré la grande différence des situations pastorales dans la région, un grand nombre de préoccupations communes ont été mises en évidence au cours des travaux synodaux, comme l’inculturation de l’Évangile, une attention renouvelée pour la catéchèse et la formation, la revitalisation de la foi des croyants, la sollicitude pastorale envers la jeunesse, les migrants et les populations indigènes, etc., le tout centré sur la personne du Christ, le chemin, la vérité et la vie.
Le 11 décembre 1998, les membres de l’Assemblée Spéciale ont élu un Conseil post-synodal pour lequel le Saint-Père a nommé trois membres. Ce Conseil a tenu plusieurs réunions pour discuter le résultat de l’assemblée spéciale et pour collaborer à l’élaboration par le Saint-Père de l’Exhortation apostolique post-synodale “Ecclesia in Oceania”, promulguée le 22 novembre 2001 avec une importante cérémonie historique durant laquelle le document fut envoyé simultanément via internet à tous les diocèses de la région. Ecclesia in Oceania devint ainsi le premier document papal de l’ère de l’électronique à être transmis via internet.
En 2003, le Conseil post-synodal se réunit pour commencer à évaluer l’impact et la mise en œuvre d’Ecclesia in Oceania dans la région, sur la base d’un rapport envoyé aux Évêques d’Océanie et partagé avec l’Église universelle en 2006. Lors de sa réunion en février 2008, les Membres du Conseil décidèrent de tenir la prochaine réunion en Australie, à l’occasion de l’Assemblée Plénière de la Fédération des Conférences Épiscopales Catholiques d’Océanie, en mai 2010.

19. IIº Assemblée Spéciale pour l’Europe

En session: 1 - 23 octobre 1999
Pères Synodaux: 117
Thème: “Jésus-Christ vivant dans son Église, source d’espérance pour l’Europe”


La IIº Assemblée Spéciale pour l’Europe est la dernière de la série des assemblées synodales continentales, convoquées par le Saint-Père dans sa Lettre apostolique Tertio millennio adveniente, en tant que faisant partie de la préparation pour le Grand Jubilé de l’An 2000. Bien que la Première Assemblée Spéciale pour l’Europe ait eu lieu en 1991, moins de dix ans auparavant, les nouvelles situations sociales et culturelles, existantes sur le continent dans le sillage des changements politiques survenus en Europe de l’Est, ont créé des défis pastoraux qui rendent tout particulièrement opportune la convocation d’une IIº Assemblée Spéciale pour l’Europe.
Le 9 février 1997, le Saint-Père a nommé le Conseil pré-synodal pour contribuer à la préparation de cette Assemblée synodale. Ce groupe, avec l’aide de théologiens européens et du personnel de la Secrétairerie générale, a rédigé les Lineamenta - publiés au printemps 1998 - et l’Instrument­um laboris - rendu public le 21 juin 1999 - de l’Assemblée Spéciale.
Au cours de la Seconde Assemblée Spéciale, les Pères synodaux examinèrent les diverses réalités de l’Église en Europe et le moment historique particulier représenté par le projet d’unification du continent. Le thème de Jésus-Christ, vivant dans son Église, domina les débats synodaux sur les racines culturelles du continent tout en servant, en même temps, de source d’espérance en vue de la construction d’une nouvelle Europe fondée sur la foi.
Le Conseil post-synodal, élu durant l’Assemblée, s’est réuni à diverses reprises pour analyser les résultats du Synode et contribuer à la rédaction par le Saint-Père de l’Exhortation apostolique post-synodale “Ecclesia in Europa”, promulguée au Vatican le 28 juin 2003 durant les premières Vêpres de la Solennité des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul.
Par la suite, le Conseil post-synodal a commencé à évaluer l’impact et la mise en œuvre d’Ecclesia in Europa sur le continent. À ce propos, un questionnaire a été établi et envoyé aux Conférences épiscopales et aux organisations continentales d’Europe. Les réponses à ce questionnaire ont été utilisées pour évaluer certains aspects de la mission de l’Église en Europe.

20. Xº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 30 septembre - 27 octobre 2001
Pères Synodaux: 247
Thème: “L’Évêque: Serviteur de l’Évangile de Jésus-Christ pour l’Espérance du Monde”


Pour préparer la Dixième Assemblée Générale Ordinaire, le IXº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale, au cours d’une série de réunions périodiques aida au processus de consultation pour déterminer le thème du Synode et collabora à la composition des Lineamenta qui furent envoyés le 16 juin 1998 aux évêques du monde et à tous ceux qui sont habituellement contactés pour la consultation. Les réponses furent ensuite analysées et insérées par le Conseil lors de la rédaction de l’Instrumentum laboris, publié le 1º juin 2001.
Durant l’Assemblée synodale, les Pères synodaux concentrèrent leur attention sur la personne et le rôle de l’évêque dans son diocèse au début du Troisième Millénaire.
Le 26 octobre 2001, l’Assemblée synodale a élu les membres du Xº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale, pour lequel le Saint-Père nomma trois membres. Dans les réunions suivantes, le Conseil analysa le matériel résultant du processus synodal, en particulier les Propositions du Synode, pour assister le Saint-Père dans la rédaction de l’Exhortation apostolique post-synodale “Pastores gregis”, promulguée le 16 octobre 2003, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’élection du Saint-Père.

21. XIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 2 - 23 Octobre 2005
Pères Synodaux: 258
Thème: “L’Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de l’Église”


Le 29 novembre 2003, prenant en considération l’avis des membres du Xº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques, se basant sur la consultation des Conférences épiscopales du monde et des autres parties intéressées, le Pape Jean-Paul II décida de convoquer la Onzième Assemblée Générale Ordinaire pour traiter le thème de l’Eucharistie. Le fait que le choix du Saint-Père survienne peu de temps après la publication de son Encyclique consacrée au même thème mérite une certaine attention. En effet, cette Assemblée synodale a été convoquée par le Saint-Père pour lui fournir les réflexions pastorales des évêques du monde sur un sujet vital pour la vie et la mission de l’Église.
Les Lineamenta, rédigés par le Xº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie générale avec l’aide de théologiens, ont été envoyés le 31 mars 2004 aux Conférences épiscopales, aux Églises orientales sui iuris, aux Chefs de Dicastères de la Curie Romaine, à l’Union des Supérieurs Généraux et à tous les autres intéressés. Lors d’une réunion suivante, le Conseil a analysé les réponses aux questions posées dans les Lineamenta et, avec l’aide d’experts, il a rédigé l’Instrumentum Laboris, qui a été rendu public le 7 juillet 2005.
Après son élection, le Pape Benoît XVI a confirmé les dates de cette Assemblée synodale et a également approuvé les innovations suivantes au sein de la procédure synodale: une réduction de la durée de l’assemblée synodale à trois semaines; une heure de discussion libre au cours du débat, en conclusion des sessions plénières de l’après-midi; une votation électronique de la part des Membres - en sus du vote écrit habituel - sur les Propositions ou les recommandations synodales et la remise au public pro hoc vice d’une traduction italienne des Propositions.
Une session spéciale a été tenue pour commémorer le 40ième anniversaire de l’institution du Synode des Évêques, au cours de laquelle différents Pères synodaux ont évoqué les aspects théologique, juridique et historique du synode. Par la suite, ces présentations ainsi que le matériel de référence des assemblées synodales ont été publiés dans un livre intitulé: “Le Synode des Évêques: 40 ans d’histoire” (Lateran University Press).
La documentation officielle issue de l’assemblée synodale comprend un Message au Peuple de Dieu (Nuntius), rédigé au cours de l’Assemblée et approuvé par les Pères Synodaux ainsi que l’Exhortatiion apostolique post-synodale “Sacramentum Caritatis” du Saint-Père du 22 février 2007.

22. XIIº Assemblée Générale Ordinaire

En session: 5 - 26 octobre 2008
Pères Synodaux: 253
Thème: “La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église”

Le 6 octobre 2006, le Pape Benoît XVI a annoncé sa décision de convoquer la XII° Assemblée Générale Ordinaire afin d’affronter le thème de La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église.
Le Synode sur la Parole de Dieu voulait se placer dans la continuité du Synode sur l’Eucharistie de 2005 et montrer la connexion intrinsèque entre l’Eucharistie et la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église.
Durant sa phase préparatoire, les Membres du Conseil, avec l’aide des experts, ont rédigé les Lineamenta, publiées le 27 avril 2007, fixant les lignes directrices préliminaires sur le sujet et contenant une série de questions pour la discussion et la prière au niveau local. Lors de réunions ultérieures, le Conseil a analysé les réponses aux questions posées dans les Lineamenta, présentées à la Secrétairerie générale, ainsi que les observations faites par les différents groupes et individus et a rédigé l’Instrumentum laboris, qui a été rendu public le 12 juin 2008.
Cette Assemblée synodale a été la première à avoir lieu après la révision du Règlement du Synode des Évêques, approuvé par le Saint-Père le 29 septembre 2006, suivant l’avis du Conseil de la Secrétairerie générale du Synode des Évêques relatif aux opportunités d’une mise à jour des statuts afin de les conformer à l’actuel Code de Droit Canonique et au Code des Canons des Églises Orientales.
Une caractéristique particulière de cette Assemblée synodale est qu’elle a eu lieu au cours de l’Année Paulinienne, commencée le 29 juin 2008. Afin de la commémorer, la liturgie d’ouverture du Synode à été célébrée en la Basilique papale de Saint-Paul-Hors-les-Murs.
En même temps, étant donné le sujet en cours de discussion, un Rabbin a été invité pour la première fois à s’adresser aux pères synodaux et aux participants. Cette assemblée synodale a également été témoin, pour la première fois, de la présence de Sa Sainteté, Bartholomée I, le Patriarche Œcuménique de Constantinople, qui s’est adressé aux participants du Synode au cours d’un Service de Vêpres dans la Chapelle Sixtine.
Comme pour la Onzième Assemblée Générale Ordinaire, les 55 Propositions, résultant du travail collégial des pères synodaux, ont été rendues publiques pro hoc vice dans une traduction en italien. À la conclusion du synode, les membres ont aussi publié un Message au Peuple de Dieu (Nuntius). Le XII Conseil ordinaire s’est ensuite réuni plusieurs fois afin d’analyser les résultats de la rencontre synodale et rédiger les contributions soumettre au Saint-Père en vue de la composition de l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini qui a été promulguée le 30 Septembre 2010.

23. IIº Assemblée Spéciale pour l’Afrique

En session: 4 - 25 Octobre 2009
Pères synodaux: 224
Thème: “L’Église en Afrique au service de la Réconciliation, de la Justice et de la Paix. ‘Vous êtes le sel de la Terre ... Vous êtes la lumière du Monde’ (Mt 5: 13, 14)”


Le 13 novembre 2004, au cours du Symposium des Évêques d’Afrique et d’Europe, à Rome, le Pape Jean-Paul II "accueillant le désir du Conseil Spécial pour l’Afrique" et répondant aux "espoirs des pasteurs africains" annonçait la convocation de la Deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique. Lors de l’Audience générale hebdomadaire du 22 juin 2005, le Saint-Père, le Pape Benoît XVI a confirmé cette décision.
Suite à l’annonce initiale d’une Deuxième Assemblée Spéciale et en collaboration avec le Conseil Spécial pour l’Afrique, le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, a formulé le thème synodal suivant: “L’Église en Afrique au service de la Réconciliation, de la Justice et de la Paix. ‘Vous êtes le sel de la Terre ... Vous êtes la lumière du Monde’ (Mt 5: 13, 14)”. Avec l’aide d’experts, le Conseil a procédé à la rédaction des Lineamenta qui présentent le thème et contiennent une série de questions pour la discussion et la prière au niveau local. Ce document a été rendu public le 27 juin 2006. Les Réponses aux Questions ont ensuite été envoyées à la Secrétairerie générale afin de servir à la rédaction de l’Instrumentum laboris, le document qui contient l’agenda de l’assemblée synodale. Le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, a remis personnellement ce document le 19 mars 2009 aux présidents des Conférences Épiscopales d’Afrique, au cours de sa Visite apostolique au Cameroun et en Angola.
Le Conseil Spécial pour l’Afrique, étant donné la nature d’assemblée continentale et afin d’assurer l’engagement maximal de ses membres, a conçu des critères spéciaux pour la participation qui, une fois l’approbation papale reçue, ont été utilisés par les Conférences Épiscopales d’Afrique afin d’élire des membres de l’Assemblée Spéciale, en plus de ceux qui participent en raison de leur fonction et par nomination papale.
Au cours de la Deuxième Assemblée Spéciale, les pères synodaux ont mis l’accent sur les différentes réalités au sein de l’Église sur le continent africain, et en particulier la réconciliation, la justice et la paix, afin que l’Église puisse répondre à sa mission d’être “le sel de la Terre et la lumière du Monde” dans les domaines social, culturel et religieux. À travers son ministère de la réconciliation, l’Église est appelée à établir la paix et à encourager la justice, et à contribuer ainsi à la promotion et au développement des peuples en Afrique. La première assemblée synodale, en demandant à l’Église sur le continent de renouveler son dynamisme et son espérance, a ainsi été qualifiée de Synode de la Résurrection et de l’Espérance; la deuxième, compte tenu de sa concentration sur la mission de l’Église, se qualifie de plus en plus comme le Synode de la Nouvelle Pentecôte.
L’assemblée synodale a approuvé le Message Final, qui a représenté à la fois un appel et une source d’encouragement pour la mission de l’Église en Afrique, ainsi que 57 Propositiones ou Propositions à soumettre au Saint-Père, dans lesquelles les Pères synodaux ont cherché à aborder pastoralement les différentes questions discutées au cours de l’assemblée. Le Conseil post-synodal, élu au cours de l’Assemblée, a tenu différentes réunions afin d’analyser le résultat du synode et contribuer à la rédaction de l’Exhortation apostolique post-synodale de la part du Saint-Père.
Le Conseil post-synodal, élu au cours de l’Assemblée, s’est ensuite réuni plusieurs fois afin d’analyser les résultats de l’assemblée synodale et rédiger les contributions soumettre au Saint-Père en vue de la composition de l’Exhortation apostolique Post-synodale Africae munus. Le Suprême Pontife, au cours de sa visite apostolique au Bénin du 18 au 20 Novembre 2011, a signé et présenté l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus l’Église en Afrique et au monde.

24. Assemblée Spéciale pour le Moyen Orient

En session: 10 - 24 Octobre 2010
Pères synodaux : 185
Thème: “L'église catholique au Moyen-Orient: Communion et témoignage. ‘La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme’ (Ac 4, 32)
”

Le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, a personnellement annoncé la convocation de l’assemblée synodale le 19 Septembre 2009 Castelgandolfo, lors d’une rencontre avec les représentants des Églises catholiques orientales sui iuris. Par ailleurs, Sa Sainteté a également établi le Conseil pré-synodal pour le Moyen-Orient, dont les membres sont les 7 Patriarches, soit les 6 Patriarches des Églises catholiques d’Orient sui iuris et le Patriarche latin de Jérusalem, et les deux Présidents des Conférences épiscopales de Turquie et d’Iran. Les documents préparatoires de l’assemblée synodale ont indiqué, en plus de Jérusalem et des Territoires palestiniens, les 16 pays suivants en tant que "Moyen-Orient": Bahrein, Chypre, Égypte, Iran, Iraq, Israël, Jordanie, Kuwait, Liban, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Syrie, Turquie, Émirats Arabes Unis et Yémen.
L’idée de convoquer cette assemblée synodale a vu le jour suite deux sollicitations pastorales. Tout d’abord, de nombreux évêques en provenance surtout des régions les plus tourmentées du Moyen-Orient, comme par exemple l’Iraq, ont demandé au Saint-Père de rassembler les évêques de la région afin de pouvoir écouter personnellement leur point de vue concernant la situation souvent dramatique des fidèles confiés à leur soin pastoral et, avec la grâce de l’Esprit Saint et en communion épiscopale, d’envisager des solutions possibles afin d’améliorer la situation, à commencer par la communion interne des Églises et de ces Églises entre elles. Cette consultation est également parvenue de la part des cardinaux et des prélats de la Curie romaine qui ont eu de fréquents contacts avec les Pasteurs et les Chrétiens de Terre Sainte, aussi bien au niveau institutionnel que personnel.
Considérant le temps plutôt limité nécessaire à la préparation de la rencontre synodale, le Conseil pré-synodal a tenu une série de rencontres afin de rédiger les Lineamenta, qui ont enfin vu le jour le 19 Janvier 2010 en 4 langues (arabe, anglais, français et italien) et ont été transmis aux intéressés en vue du processus de consultation. En même temps, les critères pour la participation à l’assemblée synodale ont été discutés et ensuite approuvés par le Saint-Père. Sur la base des réponses et des observations concernant les Lineamenta, le Conseil pré-synodal s’est nouveau rencontré afin de rédiger l’Instrumentum laboris, le "Document de travail" organisant l’agenda du Synode que le Saint-Père, au cours de sa Visite apostolique à Chypre du 4 au 7 Juin 2010, a personnellement présenté aux membres du Conseil pré-synodal représentant l’ensemble de l’épiscopat du Moyen-Orient.
En plus des pères synodaux, un nombre significatif d’experts, d’auditeurs, de délégués fraternels et d’invités - tous en quelque sorte associés avec l’Église au Moyen-Orient - a pris part à l’assemblée synodale, y compris un rabbi et deux représentants musulmans qui se sont adressés à l’assemblée.
L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient s’est traduite en 44 Propositions qui ont été divulguées au public pro hoc vice dans une traduction en italien. En conclusion du Synode, les membres ont également publié un Message au Peuple de Dieu (Nuntius). Le Conseil spécial, formé durant l’assemblée synodale, s’est ensuite réuni en différentes occasions afin d’analyser la documentation issue du processus synodal et rédiger les contributions à soumettre au Saint-Père en vue de la composition de l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, signée et présentée à l’Église au Moyen-Orient au cours de la visite apostolique du Saint-Père au Liban du 14 au 16 Septembre 2012.

[Par la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques - Texte original en anglais - Traduction non officielle de travail par le Bureau de Presse du Saint-Siège]

IV. DOCUMENTS OFFICIELS

IV.1. CODE DE DROIT CANON (C.I.C.) (CAN. 342-348)

Le Synode des Évêques doit son existence au Motu proprio de Paul VI Apostolica sollicitudo du 15 septembre 1965. On appelle Motu proprio un texte émanant d'une décision que le Saint-Père a prise de sa propre initiative. Les normes de ce Motu proprio sont reprises dans le Code de Droit Canonique, du canon 342 au canon 348.
Canon 342 - Le Synode des Évêques est la réunion des évêques qui, choisis des diverses régions du monde, se rassemblent à des temps fixés afin de favoriser l'étroite union entre le Pontife Romain et les évêques et d'aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la discipline ecclésiastique, et aussi afin d'étudier les questions concernant l'action de l'Église dans le monde.
Canon 343 - Il appartient au Synode des Évêques de discuter des questions à traiter et d'exprimer des souhaits, mais non de trancher ces questions ni de porter des décrets, à moins que, dans des cas précis, il n'ait reçu pouvoir délibératif du Pontife Romain à qui il revient alors de ratifier les décisions du Synode.
Canon 344 - Le Synode des Évêques est directement soumis à l'autorité du Pontife Romain à qui il appartient:
1° de convoquer le Synode chaque fois que cela lui paraît opportun, et de désigner le lieu où se tiendra l'Assemblée;
2° de ratifier le choix des membres à élire selon le droit particulier, de désigner et nommer d'autres membres;
3° de fixer en temps opportun, selon le droit particulier et avant la célébration du Synode, la matière des questions à traiter;
4° de préciser l'ordre du jour;
5° de présider le Synode par lui-même ou par d'autre;
6° de conclure le Synode, le transférer, le suspendre et le dissoudre.
Canon 345 - Le Synode des Évêques peut être réuni en Assemblée Générale, qu'elle soit Ordinaire ou Extraordinaire pour traiter des questions concernant directement le bien de l'Église tout entière, ou bien en Assemblée Spéciale pour étudier les affaires concernant directement une ou plusieurs régions déterminées.
Canon 346 - § 1. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Générale Ordinaire se compose de membres qui sont pour la plupart évêques, élus pour chaque Assemblée par les Conférences des évêques selon les dispositions fixées par le droit particulier du Synode; d'autres sont nommés directement par le Pontife Romain; y viennent aussi quelques membres d'Instituts religieux cléricaux élus selon ce même droit particulier.
§ 2. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Générale Extraordinaire pour traiter d'affaires qui demandent une décision rapide, se compose de membres dont la plupart, évêques, sont désignés par le droit particulier du Synode en raison de l'office qu'ils remplissent; d'autres sont nommés directement par le Pontife Romain; y viennent aussi quelques membres d'Instituts religieux cléricaux élus selon ce même droit.
§ 3. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Spéciale se compose de membres choisis principalement dans les régions pour lesquelles il est convoqué, selon le droit particulier qui régit le Synode.
Canon 347 - § 1. La charge confiée dans le Synode aux Évêques et aux autres membres prend fin quand le Pontife Romain prononce la clôture de l'Assemblée du Synode des Évêques.
§ 2. Si le Siège Apostolique devient vacant après la convocation du Synode ou pendant sa célébration, l'Assemblée du Synode est suspendue de plein droit ainsi que la charge confiée à ses membres, jusqu'à ce que le nouveau Pontife décrète la dissolution ou la continuation de l'Assemblée.
Canon 348 - § 1. Le Synode des Évêques a une Secrétairerie Générale permanente dirigée par un Secrétaire Général nommé par le Pontife Romain, et qui dispose d'un Conseil de la Secrétairerie Générale composé d'évêques dont les uns sont élus par le Synode des Évêques lui-même selon le droit particulier, les autres nommés par le Pontife Romain; pour tous la charge prend fin au début de la nouvelle Assemblée Générale.
§ 2. Pour toute Assemblée du Synode des Évêques, sont constitués un ou plusieurs Secrétaires Spéciaux nommés par le Pontife Romain; ils ne demeurent dans la charge qui leur est confiée que jusqu'à la fin de l'Assemblée du Synode.

IV.2. CODE DES CANONS DES ÉGLISES ORIENTALES (C.C.E.O.) (CAN. 46)

Canon 46 - § 1. Dans l’exercice de sa fonction, le Pontife Romain est assisté par les évêques, qui peuvent collaborer avec lui de diverses manières, dont celle du Synode des Évêques ; prêtent également leur aide les Pères Cardinaux, la Curie Romaine, les Légats Pontificaux, ainsi que d’autres personnes et institutions selon la nécessité du moment ; toutes ces personnes et institutions exercent leur mission au nom et avec l’autorité de la tâche qui leur a été confiée pour le bien de l’Église, selon les normes établies par le Pontife Romain.
§ 2. La participation, au Synode des Évêques, des Patriarches et de tous les hiérarques qui président les Églises sui iuris, est réglée par des normes spéciales données par le même Pontife Romain.

IV.3.LETTRE APOSTOLIQUE MOTU PROPRIO DU PAPE PAUL VI INSTITUANT LE SYNODE DES ÉVÊQUES POUR L'ÉGLISE UNIVERSELLE

En observant attentivement les signes des temps, Nous Nous efforçons d'adapter les voies et les moyens de l'apostolat aux besoins pressants de nos jours et aux nouvelles conditions de la vie sociale. Notre sollicitude apostolique Nous presse de renforcer par des liens toujours plus étroits Notre union avec les évêques «que l'Esprit Saint a établis [...] pour régir l'Église de Dieu» (Ac 20,28). Nous sommes incités à cela, non seulement par le respect, l'estime et la reconnaissance que Nous avons pour tous Nos vénérables frères dans l'épiscopat, mais aussi par Notre très lourde charge de Pasteur universel, qui Nous impose le devoir de conduire le Peuple de Dieu vers les pâturages éternels. À notre époque, si troublée et si critique, mais en même temps si ouverte aux salutaires appels de la grâce, l'expérience quotidienne Nous montre combien utile est pour Notre charge apostolique cette union avec les évêques. C'est pourquoi Nous voulons faire tout ce qui est en Notre pouvoir pour promouvoir et développer cette union, «afin d'avoir autour de Nous -comme nous l'avons dit en une autre circonstance- le réconfort de votre présence, l'aide de votre expérience, l'appui de vos conseils, le poids de votre autorité» (Discours aux Pères du Concile, session III, AAS 56 [1965] 1011).
Il convenait donc, surtout pendant la célébration du IIème Concile Œcuménique du Vatican, que Nous prenions profondément conscience de l'importance et de la nécessité pour Nous de faire appel de plus en plus à la coopération des évêques pour le bien de l'Église universelle. Le Concile Œcuménique a même été la cause de la résolution que Nous avons prise de créer d'une façon stable un Conseil particulier d'évêques, voulant par là qu'après le Concile le peuple chrétien puisse continuer à profiter des abondants bienfaits que lui valait pendant le Concile Notre étroite union avec les évêques.
Maintenant que nous approchons de la fin du IIème Concile Œcuménique du Vatican, il Nous semble que le moment soit venu de mettre à exécution ce projet décidé depuis longtemps. Et Nous le faisons d'autant plus volontiers que Nous savons manifestement combien les évêques du monde catholique sont favorables à Notre résolution, comme le montrent les nombreux vœux qu'ils ont émis à ce sujet pendant le Concile.
C'est pourquoi, après mûre réflexion, en raison de Notre estime et de Notre respect pour tous les évêques catholiques, et pour qu'il leur soit donné de participer d'une façon plus manifeste et plus efficace à Notre sollicitude envers l'Église universelle, de Notre propre mouvement, et en vertu de Notre autorité apostolique, Nous érigeons et constituons en cette ville [...] ce Synode qui, comme toutes les institutions humaines, pourra être perfectionné par la suite, sera régi par les règles générales suivantes.

I

Le Synode d'évêques, où des évêques choisis dans les différents pays du monde apporteront une aide efficace au Pasteur suprême de l'Église, sera constitué de telle sorte qu'il soit: a) un organisme ecclésiastique central; b) représentatif de tout l'épiscopat catholique; c) d'un caractère perpétuel; d) d'une structure telle que sa fonction s'exercera d'une façon temporaire et occasionnelle.

II

De par sa nature même, le Synode des Évêques a pour mission d'informer et de conseiller. Il pourra également avoir pouvoir délibératif lorsque ce pouvoir lui sera donné par le Souverain Pontife, auquel il reviendra, dans ce cas, de ratifier la décision du Synode.
Les fins générales du Synode des Évêques sont:
- entretenir une union et une collaboration étroites entre le Souverain Pontife et les évêques du monde entier;
- veiller à ce qu'une information directe et vraie soit donnée sur les situations et les questions relatives à la vie interne de l'Église et à l'action qu'elle doit mener dans le monde d'aujourd'hui;
- faciliter la concordance de vues, du moins sur les points essentiels de la doctrine et sur les modalités de la vie de l'Église.
Ses fins spéciales et prochaines sont:
- établir un échange d'informations utiles;
- donner des conseils sur les questions pour lesquelles le Synode aura été convoqué.

III

Le Synode des Évêques est soumis directement et immédiatement à l'autorité du Pontife Romain, auquel il appartiendra:

1. De convoquer le Synode chaque fois qu'il l'estimera opportun, en indiquant l'endroit où il se réunira; 2. De ratifier l'élection des membres dont il est question aux numéros V et VIII;
3. D'établir les sujets des questions à traiter, si possible au moins six mois avant la réunion du Synode;
4. De décider que la matière des questions à traiter soit envoyée à ceux qui devront participer à l'examen de ces questions;
5. D'établir le programme des questions à traiter;
6. De présider le Synode par lui-même ou par d'autres.

IV

Le Synode des Évêques peut être convoqué en Assemblée Générale [Ordinaire], en Assemblée [Générale] Extraordinaire et en Assemblée Spéciale.

V

Lorsqu'il est réuni en Assemblée Générale [Ordinaire], le Synode des Évêques comprend d'abord et de soi:
1. a) Les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques orientales;
b) Les évêques élus par chacune des Conférences épiscopales nationales, comme il est dit au numéro VIII;
c) Les évêques élus par les Conférences épiscopales de plusieurs pays, constituées pour les pays qui n'ont pas de Conférence propre, conformément au numéro VII;
d) Et, de plus, dix religieux représentant les Instituts religieux de clercs, élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux.
2. Participent également à l'Assemblée Générale du Synode des Évêques, les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères de la Curie Romaine.

VI

Lorsqu'il est réuni en Assemblée [Générale] Extraordinaire, le Synode des Évêques comprend:
1.a) Les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques orientales;
b) Les Présidents des Conférences épiscopales nationales;
c) Les Présidents des Conférences épiscopales de plusieurs nations, constituées pour les nations qui n'ont pas de Conférence propre;
d) Trois religieux représentant les Instituts religieux de clercs, élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux.
2. Participent également à l'Assemblée [Générale] Extraordinaire du Synode des Évêques les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères de la Curie Romaine.

VII

Lorsqu'il est réuni en Assemblée Spéciale, le Synode des Évêques comprend les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques orientales, les représentants, soit des Conférences épiscopales d'une ou plusieurs nations, soit des Instituts religieux, comme il est dit aux numéros V et VIII. Mais tous doivent appartenir aux régions pour lesquelles le Synode des Évêques a été convoqué.

VIII

Les évêques qui représentent chacune des Conférences nationales sont choisis comme suit:
a) Un pour chaque Conférence épiscopale nationale n'excédant pas vingt-cinq membres;
b) Deux pour chaque Conférence épiscopale n'excédant pas cinquante membres;
c) Trois pour chaque Conférence épiscopale nationale n'excédant pas cent membres;
d) Quatre pour chaque Conférence épiscopale nationale ayant plus de cent membres
Les Conférences épiscopales communes à plusieurs nations élisent leurs représentants selon les mêmes règles.

IX

Pour l'élection, au Synode des Évêques, des représentants des Conférences épiscopales d'une ou plusieurs nations et des Instituts religieux, on tiendra compte d'une façon particulière, non seulement de leur science et de leur prudence d'une façon générale, mais aussi de leur connaissance théorique et pratique de la question dont devra traiter le Synode.

X

Le Souverain Pontife peut, s'il le veut, augmenter le nombre des membres du Synode des Évêques, en leur adjoignant des évêques, des religieux représentant les Instituts religieux, ou enfin des ecclésiastiques experts, dans une proportion ne dépassant pas 15% du total des membres indiqués aux numéros V et VIII.

XI

Lorsque la session pour laquelle le Synode des Évêques a été convoqué est terminée, prennent fin, par le fait même, tant l'assemblée des personnes composant le Synode que les fonctions et charges appartenant à chaque membre en tant que tel.

XII

Le Synode des Évêques a un Secrétaire perpétuel ou Général, assisté du nombre voulu de collaborateurs. De plus, toute session du Synode des Évêques, a son Secrétaire Spécial, lequel reste en charge jusqu'à la fin de la session.
Tant le Secrétaire Général que les Secrétaires Spéciaux sont nommés par le Souverain Pontife.

Ainsi avons-Nous décidé et décrété, nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 15 septembre 1965, troisième année de Notre Pontificat.

Paulus PP. VI

IV.4. ORDO SYNODI EPISCOPORUM

Ordo Synodi Episcoporum
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Latin, Italien]

V. DISCOURS DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II
AU CONSEIL DE LA SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES (30 AVRIL 1983)

Très chers Frères,

1. Au cours de la dernière réunion du Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques, vous avez jeté les bases de l'Instrumentum laboris, et vous avez voulu proposer une session spéciale consacrée de façon particulière aux problèmes internes de cette institution ecclésiale, jeune certes, mais pourtant déjà bien expérimentée. Aux travaux ordinaires vous avez ajouté une fatigue supplémentaire. Et, vous êtes maintenant sur le point de terminer. Je vous remercie de tout cœur, et je remercie également les membres de la Secrétairerie et les experts qui, grâce à leur étude approfondie, ont fourni une large base à votre réflexion sur le fonctionnement du Synode des Évêques.
Votre réunion fut comme la pause d'un ouvrier qui, après avoir accompli une partie de son travail, s'arrête un instant pour considérer à nouveau les motifs qui l'ont poussé et reprendre courage pour terminer son travail. Le Synode des Évêques a germé sur le terrain fertile du Concile Vatican II, il a pu voir le jour grâce à la sagacité de mon prédécesseur, Paul VI, et a commencé à porter ses fruits dès la Première Assemblée Ordinaire de 1967, qui s'est déroulée ici-même où nous nous trouvons. Dès lors, le Synode des Évêques s'est réuni régulièrement, mais en faisant quelquefois l'expérience d'un autre type d'Assemblée, et a contribué de façon considérable à l'application des enseignements et des orientations doctrinales et pastorales du Concile Vatican II dans la vie de l'Église universelle. La liste abondante des thèmes traités au cours des divers Synodes révèle en elle-même l'importance de ces Assemblées pour l'Église et pour la mise en œuvre des réformes voulues par le Concile.
Devant l'abondance des fruits déjà produits par cette jeune institution ecclésiale, et devant les fruit potentiels, il est juste avant tout de remercier la création et en guider l'action. Mais il était également juste, après quelques années, de réfléchir en fonction de l'expérience déjà acquise.

2. Le Synode des Évêques a donc rendu de grands services au Concile Vatican II et il peut en rendre encore dans l'application et le développement des orientations conciliaires. L'expérience de la période post-conciliaire démontre clairement dans quelle mesure considérable l'activité synodale scande le rythme de la vie pastorale dans l'Église universelle.
Au cours des Assemblées synodales chaque Église locale de tous les continents est représentée par ses délégués pastoraux respectifs. Au cours de la phase de préparation, les Églises locales sont consultées et ce sont ensuite les évêques qui rapportent leur expérience de leur vie de foi. Durant l'Assemblée les informations et les propositions sont échangées; et à la lumière de l'Évangile et de la doctrine de l'Église on détermine des orientations communes qui, après avoir été approuvées par le Successeur de Pierre, sont appliquées dans ces Églises locales afin que l'Église toute entière puisse maintenir la communion dans la pluralité des cultures et des situations. De cette façon le Synode des Évêques est la confirmation magnifique de la réalité de l'Église dans laquelle le collège épiscopal «composé de nombreux évêques, exprime la variété et l'universalité du Peuple de Dieu, et, réuni sous un seul chef, représente l'unité du troupeau du Christ» (Lumen gentium, 22).
Le Synode est évidemment l'instrument de la collégialité ainsi qu'un facteur puissant de communion différent d'un Concile Œcuménique. Il s'agit toujours d'un instrument efficace, agile, opportun, ponctuel au service de toutes les Églises locales et de leur communion réciproque. Cette finalité qui accompagne toujours ce «conseil permanent spécial des pasteurs», a toujours été présente à votre esprit depuis son institution; comme l'a dit Paul VI dans sa Lettre Apostolique Apostolica sollicitudo afin que, «même après le Concile, continue de parvenir au peuple chrétien cette abondance de bienfaits retirés durant le Concile de cette union vivante avec nos évêques». L'apport sans cesse croissant des bénéfices qu'offre le Synode dépend en grande partie de l'application concrète des conclusions synodales sous la houlette des Pasteurs et des Conférences épiscopales dans leurs Églises locales. Cette phase post-synodale demande par conséquent une grande attention et un soin particulier.

3. Le Synode des Évêques puise sa force dynamique - comme vous l'avez remarqué - dans l'exacte compréhension et la vie de la collégialité des évêques. Le Synode est en fait une expression particulièrement fructueuse et un instrument valide de la collégialité épiscopale, c'est-à-dire la responsabilité particulière des évêques autour de l'Évêque de Rome.
Le Synode est une forme d'expression de la collégialité des évêques. Tous les évêques de l'Église avec à leur tête l'Évêque de Rome, Successeur de Pierre, «fondement et principe perpétuel et visible de l'unité» (Lumen gentium, 23) de l'épiscopat forment le collège qui succède au collège apostolique avec à sa tête Pierre. La solidarité qui les unit et la sollicitude à l'égard de l'Église toute entière se manifestent à un très haut degré quand tous les évêques sont réunis cum Petro et sub Petro au Concile Œcuménique. Entre le Concile et le Synode il y a évidemment une différence qualitative, mais malgré cela le Synode exprime la collégialité de façon extrêmement intense même si elle est différente de celle du Concile.
Cette collégialité se manifeste principalement dans la façon collégiale de s'exprimer des pasteurs des Églises locales. Quand ces derniers, plus particulièrement après une bonne préparation communautaire dans leurs Églises et une bonne préparation collégiale lors des Conférences épiscopales, conscients de leurs responsabilité pour leurs Églises particulières mais aussi dans leur sollicitude pour l'Église universelle témoignent en commun de la foi et de la vie de la foi, leur décision, si elle est pratiquement unanime, a un poids qualitatif ecclésial qui dépasse le simple aspect formel d'un vote consultatif.
La vitalité d'un Synode dépend en fait de l'intensité de sa préparation au niveau des communautés ecclésiales et des Conférences épiscopales; plus la collégialité entre les évêques qui exprime la communion dans les Églises locales fonctionne de façon concrète, plus la contribution qu'ils apportent à l'Assemblée synodale est riche. L'exercice de la collégialité des pasteurs au Synode devient un échange réciproque qui sert tout autant à la communion des évêques qu'à celle fidèles et, en définitive, à l'unité, toujours plus profonde et organique de l'Église. Le Synode est donc au service de la communion ecclésiale qui est l'unité même de l'Église dans sa dimension dynamique.
Dans le mystère de l'Église tous les éléments trouvent leur place et leur fonction. Ainsi, de par sa fonction, l'Évêque de Rome s'insère profondément dans le corps des évêques, il est le centre et le pivot de la communion épiscopale; son primat, qui est un service pour le bien de toute l'Église, le met dans une situation d'union et de collaboration plus intense. Le Synode même fait ressortir le lien intime entre la collégialité et le primat: la charge du Successeur de Pierre est aussi un service à la collectivité des évêques de même que la collégialité effective et affective représente une aide importante au service primatial de Pierre.

4. À l'instar des institutions humaines, le Synode des Évêques lui aussi s'accroît et pourra encore grandir et développer ses capacités comme l'avait d'ailleurs prévu mon prédécesseur dans le lettre Apostolica sollicitudo. Certaines formes synodales, bien qu'elles aient déjà été prévues, n'ont pas encore été réalisées de façon adéquate. Vous avez vous-mêmes examiné les différentes possibilités de procédure et de méthodes et les différentes propositions qui ont été faites depuis l'existence de cet Institut. Pour ma part, je peux vous assurer de la très haute considération que j'ai envers la fonction du Synode des Évêques dans l'Église et de la très grande confiance que j'ai dans son activité au service de l'Église universelle.
C'est dans ce contexte que je renouvelle ma considération et mes remerciements pour les travaux que vous avez accomplis, invoquant sur vos travaux la Bénédiction de Dieu et la protection de la Mère de l'Église.

VI. EXTRAIT DU DISCOURS DU SAINT-PÈRE
AU COLLÈGE CARDINALICE
(CONSISTOIRE EXTRAORDINAIRE
DU 13-14 JUIN 1994
EN LA SALLE DU SYNODE AU VATICAN)

 6. Je m’adresse maintenant à nouveau au Doyen du Collège Cardinalice, M. le Cardinal Bernardin Gantin, pour le remercier des paroles qu’il m’a adressées un peu plus tôt au nom de vous tous ici présents. Il est aussi le Préfet de la Congrégation pour les évêques et, dans cette fonction, il accomplit un travail généreux pour le bien de l’Église : pour cela aussi je lui exprime ma sincère gratitude. La Congrégation pour les Évêques, conformément à la tradition, s’occupe des questions concernant chacun des diocèses, leur structure territoriale, la nomination des évêques et les aspects connexes à leur démission.
À ce point, il convient de relever le fonctionnement de groupes collégiaux des épiscopats sur tous les continents, comme par exemple le Conseil Épiscopal Latino-américain (C.E.L.Am.), le Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (C.C.E.E.), le Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) et la Fédération des Conférences Épiscopales d’Asie (F.A.B.C.).
Au cours des dernières années, le mouvement synodal s'est largement développé dans l'Église. Des informations nous parviennent sur le déroulement de nombreux synodes diocésains, provinciaux ou nationaux. Mais les Synodes continentaux méritent une attention spéciale. tel fut par exemple le Synode des Évêques pour l'Europe et par la suite le Synode des Évêques pour l'Afrique qui s'est conclu le 8 mai dernier. Il en sera de même pour le Synode au Liban qui, en un certain sens, se présente comme le « Synode des Évêques du Moyen-Orient ». Dans la perspective de l'an 2000, est prévu le Synode des Évêques des deux Amériques: celle du nord et celle du Sud, ainsi que, s'il plaît à Dieu naturellement, le Synode des Évêques d'Asie et d'Extrême-Orient. Ici ma pensée reconnaissante s'adresse à Mgr Jan Schotte, Secrétaire Général du Synode des Évêques, pour son service généreux dans la dimension synodale de la vie de l'Église». (L'Osservatore Romano, hebdomadaire en langue française du 21 juin 1994, p.4).


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