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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
5-26 OCTOBRE 2008

La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Église


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique. Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

 

38 - 26.10.2008

RÉSUMÉ

- REPAS FRATERNEL AVEC LE SAINT-PÈRE
- CHAPELLE PAPALE PRÉSIDÉE PAR LE SAINT-PÈRE À L'OCCASION DE LA CONCLUSION DE LA XIIe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES
- ANGELUS DOMINI

REPAS FRATERNEL AVEC LE SAINT-PÈRE

- SALUT DU SAINT-PÈRE

Après avoir participé à la XXIIIe Congrégation Générale au cours de laquelle ont été votées et approuvées les Propositions, samedi 25 octobre 2008 à 13h00 le Pape a déjeuné avec les Participants au Synode des Évêques, dans l’atrium de la Salle Paul VI, au Vatican. Au terme du déjeuner, il a salué les présents avec les parole que nous publions ci-dessous.

SALUT DU SAINT-PÈRE

Marchons ensemble sous la conduite de la Parole de Dieu

Chers frères dans l’Épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs,
le Synode est sur le point de finir mais reste à cheminer ensemble sous la conduite de la Parole de Dieu. Dans ce sens, nous sommes encore et toujours en «synode», en chemin, ensemble, vers le Seigneur sous la conduite de la Parole de Dieu.
Le Document de travail avait évoqué la polyphonie des Écritures Saintes. Et il me semble que nous pouvons dire que, maintenant, dans les contributions à ce Synode, nous avons également écouté une belle polyphonie de la foi, une symphonie de la foi, avec de nombreuses contributions y compris de la part des délégués fraternels. De telle manière, nous avons réellement entendu la beauté et la richesse de la Parole de Dieu.
Cette assemblée a été également une école de l’écoute. Nous nous sommes écoutés les uns les autres. Il s’est agit d’une écoute réciproque. Et justement en nous écoutant les uns les autres, nous avons mieux appris à écouter la Parole de Dieu. Nous avons fait l’expérience de la véridicité de la parole de saint Grégoire le Grand: l’Écriture croît avec celui qui la lit. C’est seulement à la lumière des différentes réalités de notre vie, dans la confrontation avec la réalité de chaque jour que se découvrent les potentialités, les richesses cachées de la Parole de Dieu. Nous voyons que, vis-à-vis de la réalité, s’ouvre de manière nouvelle également le sens de la Parole qui nous est donnée dans les Écritures Saintes.
Ainsi, nous nous sommes réellement enrichis. Nous avons vu qu’aucune médiation, aucune réflexion scientifique ne saurait par elle-même tirer de cette Parole de Dieu tous les trésors, toutes les potentialités qui se découvrent seulement dans l’histoire de chaque vie.
Je ne sais si le Synode a été plus intéressant ou plus édifiant. Dans tous les cas, il a été émouvant. Nous sommes enrichis par cette écoute réciproque. En écoutant l’autre, nous écoutons aussi mieux le Seigneur lui-même. Et en ce dialogue de l’écoute, nous apprenons ensuite la réalité plus profonde, l’obéissance à la Parole de Dieu, la conformation de notre pensée, de notre volonté à la pensée et à la volonté de Dieu. Une obéissance qui n’est pas une attaque à la liberté mais développe toutes les possibilités de notre liberté.
Je suis arrivé désormais au point de devoir remercier tous ceux qui ont travaillé pour le Synode. Je n’ose maintenant énumérer toutes les personnes qui y ont œuvré parce que j’en oublierais certainement beaucoup. Mais je les remercie tous pour l’important travail qu’ils ont réalisé : les Présidents délégués, le Rapporteur avec son Secrétaire adjoint, tous les Rapporteurs, les Collaborateurs, les Techniciens, les Experts, les Auditeurs et les Auditrices, desquels nous avons appris des choses émouvantes. Un remerciement cordial à tous. Je suis un peu préoccupé car il me semble que nous avons violé le droit de certain au repos nocturne et également au repos dominical parce que ce sont réellement des droits fondamentaux. Nous devons réfléchir à la manière d’améliorer cette situation au cours des prochains Synodes. Je voudrais remercier également l’entreprise qui nous a préparé ce merveilleux déjeuner et tous ceux qui ont servi. Merci pour ce don.
Maintenant, nous devons commencer à élaborer le document post-synodal avec l’aide de tous ces textes. Il représentera également une école d’écoute. En ce sens, nous restons ensemble, nous écoutons toutes les voix des autres. Et nous voyons que seulement si l’autre me lit l’Écriture, je peux entrer dans la richesse de l’Écriture. Nous avons toujours besoin de ce dialogue, d’écouter l’Écriture lue par l’autre dans sa perspective, dans sa vision afin d’apprendre ensemble la richesse de ce don.
Je souhaite à tous un bon voyage et je vous remercie tous de votre travail.

CHAPELLE PAPALE PRÉSIDÉE PAR LE SAINT-PÈRE À L'OCCASION DE LA CONCLUSION DE LA XIIe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES

- HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Ce matin, 26 octobre 2008 à 9h30, XXXe Dimanche du temps “per annum”, dans la Basilique Vaticane, près de la tombe de l’apôtre Pierre, le Saint-Père Benoît XVI a présidée la Célébration Solennelle de l’Eucharistie avec les Pères synodaux, pour la conclusion de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, qui s’est célébrée dans la Salle du Synode au Vatican du 5 au 26 octobre 2008, sur le thème: “La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église”.

Ont concélébrés avec le Pape 326 Pères synodaux et collaborateurs, dont 52 Cardinaux, 14 Chefs des Églises catholiques orientales, 45 Archevêques, 130 Évêques et 85 Prêtres (12 Pères synodaux, 5 membres de la Secrétairerie Générale, 30 Auditeurs, 5 Experts, 4 Attachés de presse, 24 Assistants et 5 Traducteurs).

Alors que le Saint-Père et les Concélébrants s’avançaient vers l’Autel, a été exécuté le Chant d’entrée Tu es Petrus

Sont montés à l’autel pour la Prière Eucharistique les Présidents Délégués du Synode des Évêques, le Rapporteur Général et le Secrétaire Spécial de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, avec le Secrétaire Général du Synode des Évêques.

Au cours du Saint Rite, après la proclamation de l’Évangile, le Saint-Père a prononcé l’homélie, que nous publions ci-dessous.

Après la Bénédiction Apostolique la “schola” et l’assemblée ont exécutés l’antienne mariale Ave Regina Cælorum.

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Chers Frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
chers frères et soeurs!

La Parole du Seigneur, qui vient de résonner dans l’Évangile, nous a rappelé que toute la Loi divine se résume dans l’amour. L’Évangéliste Matthieu raconte que les Pharisiens, après que Jésus a répondu aux Sadducéens en leur fermant la bouche, se réunirent pour le mettre à l’épreuve (cf. 22, 34-35). L’un d’eux, un docteur de la loi, lui demanda: “Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?” (22, 36). La question laisse transparaître la préoccupation, qui est présente dans l’ancienne tradition judaïque, de trouver un principe qui puisse unifier les différentes formulations de la volonté de Dieu. Ce n’était pas une question facile, considérant que dans la Loi de Moïse, ce ne sont pas moins de 613 préceptes et interdictions qui sont ainsi prévus. Comment y discerner le plus grand ? Jésus, lui, n’a aucune hésitation et répond ainsi promptement: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit: voilà le plus grand et le premier commandement” (22, 37-38). Dans sa réponse, Jésus cite le Shemà, la prière que le juif pieux récite plusieurs fois par jour, surtout le matin et le soir (cf. Dt 6,4-9; 11,13-21; Nb 15,37-41): la proclamation de l’amour intégral et total dû à Dieu, en tant qu’unique Seigneur. L’accent est mis sur la totalité de ce dévouement à Dieu, en énumérant les trois facultés qui définissent l’homme dans ses structures psychologiques profondes: le coeur, l’âme et l’esprit. Le terme esprit, diánoia, contient l’élément rationnel. Dieu est non seulement l’objet de l’amour, de l’engagement, de la volonté et du sentiment, mais également de l’intellect qui ne doit donc pas être exclu de ce domaine. Notre pensée elle-même doit se conformer à la pensée de Dieu. Mais, ensuite, Jésus ajoute quelque chose qui, en vérité, n’avait pas été demandé par le docteur de la loi: “Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (22, 39). L’aspect surprenant de la réponse de Jésus tient en ce qu’il établit une relation de ressemblance entre le premier et le second commandement, qui est encore une fois défini avec une formule biblique déduite du code lévitique de sainteté (cf. Lv 19,18). Et voici donc que, dans la conclusion du récit, les deux commandements sont associés dans le rôle de principe fondamental sur lequel se pose toute la Révélation biblique: “À ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes” (22, 40).
La page évangélique sur laquelle nous méditons met en lumière le fait qu’être des disciples du Christ signifie mettre en pratique ses enseignements qui se résument dans le premier et le plus grand commandement de la Loi divine, à savoir le commandement de l’amour. Même la première Lecture, extraite du livre de l’Exode, insiste sur le devoir de l’amour ; un amour témoigné de façon concrète dans les rapports entre les personnes : il doit s’agir de rapports fondés sur le respect, la collaboration et l’aide généreuse. Le prochain à aimer est également l’étranger, l’orphelin, la veuve et l’indigent, autrement dit ces citoyens qui n’ont aucun “défenseur”. Le saint auteur rentre dans les détails, comme c’est le cas pour l’objet donné en gage par un de ces pauvres (cf. Ex 22, 25-26). Dans ce cas, c’est Dieu lui-même qui se porte garant de la situation de ce prochain.
Dans la seconde Lecture, nous pouvons voir une application concrète du souverain commandement de l’amour au sein d’une des premières communautés chrétiennes. Saint Paul écrit aux Thessaloniciens en leur laissant comprendre que, même en les ayant connu depuis peu, il les apprécie et les porte avec affection dans son coeur. C’est pour cette raison qu’il les montre comme “un modèle pour tous les croyants de Macédoine et d’Achaïe” (1 Th 1,6-7). Au sein de cette communauté récemment fondée ne manquent certes pas les faiblesses et les difficultés, mais c’est l’amour qui tout dépasse, tout rénove, tout vainc: l’amour de celui qui, conscient de ses propres limites, suit docilement les paroles du Christ, Maître divin, transmises par un de ses fidèles disciples. “ Et vous, vous vous êtes mis à nous imiter, nous et le Seigneur, en accueillant la parole, parmi bien des tribulations” écrit saint Paul. “De chez vous, en effet, la parole du Seigneur a retenti, et pas seulement en Macédoine et en Achaïe, mais de tous côtés votre foi en Dieu s’est répandue, si bien que nous n’avons plus besoin d’en rien dire” continue encore l’Apôtre (1 Th 1,6-8). L’enseignement que nous tirons de cette expérience des Thessaloniciens, une expérience qui unit en vérité toute authentique communauté chrétienne, c’est que l’amour envers le prochain naît de l’écoute docile de la Parole divine e accepte même de dures épreuves pour la vérité de la Parole divine et ainsi s’accroît le véritable amour et la vérité devient resplendissante. Combien il est alors important d’écouter la Parole et de l’incarner dans l’existence personnelle et communautaire!
Dans cette célébration eucharistique, qui conclut les travaux synodaux, nous ressentons de façon singulière le lien qui existe entre l’écoute aimante de la parole de Dieu et le service désintéressé envers ses frères. Combien de fois, au cours de ces derniers jours, nous avons écouté des expériences et des réflexions qui mettent en évidence le besoin qui apparaît aujourd’hui d’une écoute plus intime de Dieu, d’une connaissance plus vraie de sa parole de salut, d’un partage plus sincère de la foi qui s’alimente de façon constante à la table de la parole divine! Chers et vénérés Frères, merci pour la contribution que chacun de vous a offert à l’approfondissement du thème du Synode: “La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église”. Je vous salue tous avec affection. J’adresse mes salutations spéciales à Messieurs les Cardinaux Présidents délégués du Synode, au Secrétaire Général, que je remercie pour leur constant dévouement. À vous aussi, chers frères et soeurs qui êtes venus de tous les continents en apportant votre expérience si enrichissante, j’adresse mes salutations. En rentrant chez vous, transmettez à tous les affectueuses salutations de l’Évêque de Rome. J’adresse également mes salutations aux Délégués Fraternels, aux Experts, aux Auditeurs et aux Invités spéciaux : les membres de la Secrétairerie Générale du Synode et tous ceux qui se sont occupés des rapports avec la presse. Une pensée particulière va aux Évêques de Chine continentale qui n’ont pas pu être représentés au sein de cette assemblée synodale. Je désire me faire l’interprète, et en rendre grâce à Dieu, de leur amour pour le Christ, de leur communion avec l’Église universelle et de leur fidélité au Successeur de l’Apôtre Pierre. Ils sont présents dans notre prière, tout comme les fidèles qui sont confiés à leurs soins pastoraux. Demandons au “Chef des pasteurs” (1 P 5,4) de leur donner la joie, la force et le zèle apostolique afin de guider avec sagesse et clairvoyance la communauté catholique en Chine, à nous tous si chère.
Nous tous, qui avons pris part aux travaux synodaux, portons avec nous la conscience renouvelée qu’un des devoirs prioritaires de l’Église, au début de ce nouveau millénaire, est avant tout de se nourrir de la Parole de Dieu, pour rendre efficace l’engagement de la nouvelle évangélisation, de l’annonce dans notre temps. Il faut à présent que cette expérience ecclésiale soit portée dans toutes les communautés; il est nécessaire que l’on comprenne la nécessité de traduire en gestes d’amour la parole écoutée, car ce n’est qu’ainsi que l’annonce de l’Évangile devient crédible, malgré les fragilités humaines qui marquent les personnes. Cela demande en premier lieu une connaissance plus intime du Christ et une écoute toujours docile de sa parole.
En cette année paulinienne, en faisant nôtres les paroles de l’Apôtre: “Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile!” (1 Co 9, 16), je souhaite de tout coeur que, dans toutes les communautés, on ressente avec une conviction plus ferme ce souffle de Paul comme vocation au service de l’Évangile pour le monde. Je rappelais au début des travaux synodaux l’appel de Jésus : “La moisson est abondante” (Mt 9, 37), appel auquel nous ne devons jamais nous lasser de répondre malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer. Il y tant de personnes qui sont à la recherche, parfois sans même s’en rendre compte, de la rencontre avec le Christ et avec son Évangile ; tant de personnes qui ont besoin de retrouver en Lui le sens de leur vie. Donner un témoignage clair et partagé d’une vie qui suit la Parole de Dieu, dont Jésus témoigne, devient donc un critère indispensable de vérification de la mission de l’Église.
Les lectures que la liturgie offre aujourd’hui à notre méditation nous rappellent que la plénitude de la Loi, comme de toutes les Écritures divines, c’est l’amour. Qui donc croit avoir compris les Écritures, ou au moins une partie d’entre elles, sans s’engager à construire, grâce à cette compréhension, le double amour de Dieu et du prochain, démontre en réalité d’être encore loin d’en avoir recueilli le sens profond. Mais comment mettre en pratique ce commandement, comment vivre l’amour de Dieu et de ses frères sans un contact vivant et intense avec les Saintes Écritures? Le Concile Vatican II affirme qu’“il faut que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens” (Constitution Dei Verbum, 22), pour que les fidèles, en rencontrant la vérité, puissent grandir dans l’amour authentique. Il s’agit d’une condition aujourd’hui indispensable à l’évangélisation. Et comme la rencontre avec l’Écriture, assez fréquemment, risque de ne pas être “un fait” d’Église, mais d’être exposée au subjectivisme et à l’arbitraire, une promotion pastorale robuste et crédible dans la connaissance des Saintes Écritures devient indispensable pour annoncer, célébrer et vivre la Parole dans la communauté chrétienne, en dialoguant avec les cultures de notre époque, en se mettant au service de la vérité et non des idéologies courantes et en accroissant le dialogue que Dieu veut avoir avec tous les hommes (cf. ibid., 21). À cette fin, il faut soigner d’une manière particulière la préparation des pasteurs, qui sont par la suite préposés à l’indispensable diffusion de la pratique biblique à l’aide de moyens adaptés. Il faut encourager les efforts en cours pour susciter le mouvement biblique parmi les laïcs, la formation des animateurs de groupe, avec une attention particulière aux jeunes. Il faut également soutenir l’effort de faire connaître la foi au moyen de la Parole de Dieu à ceux qui sont “loins” et particulièrement à ceux qui sont en recherche sincère du sens de la vie.
Beaucoup d’autres réflexions devraient être ajoutées, mais je me limiterai enfin à souligner que le lieu privilégié où résonne la Parole de Dieu, qui édifie l’Église, comme cela a été dit à de nombreuses reprises au cours du Synode, est sans aucun doute la liturgie. Il apparaît en elle que la Bible est le livre d’un peuple et pour un peuple ; un héritage, un testament remis aux lecteurs, pour qu’ils mettent en acte dans leur vie l’histoire du salut témoigné par l’écrit. Il y a donc un rapport d’appartenance réciproque vitale entre le peuple et le Livre: la Bible demeure un Livre vivant avec le peuple qui est son sujet qui le lit; le peuple ne subsiste pas sans le Livre, parce qu’en lui il trouve sa raison d’être, sa vocation, son identité. Cette appartenance mutuelle entre le peuple et la Sainte Écriture est célébrée dans toutes les assemblées liturgiques, lesquelles, grâce à l’Esprit Saint, écoutent le Christ, car c’est Lui qui parle quand dans l’Église on lit les Écritures et on accueille l’alliance que Dieu renouvelle avec son peuple. Écriture et liturgie convergent, donc, dans l’unique but d’amener le peuple à dialoguer avec le Seigneur, à l’obéissance à la volonté du Seigneur. La Parole sortie de la bouche de Dieu et témoignée dans les Écritures Lui revient sous la forme d’une réponse orante, de réponse vécue, de réponse d’amour (cf. Is 55, 10-11).
Chers frères et soeurs, prions pour que, de l’écoute renouvelée de la Parole de Dieu, sous l’action de l’Esprit Saint, puisse jaillir un renouvellement authentique dans l’Église universelle, et dans toutes les communautés chrétiennes. Nous confions les fruits de cette Assemblée synodale à l’intercession maternelle de la Vierge Marie. Je Lui confie également la IIe Assemblée Spéciale du Synode pour l’Afrique, qui se déroulera à Rome au mois d’octobre de l’année prochaine. J’ai l’intention de me rendre en mars prochain au Cameroun pour remettre aux représentants des Conférences épiscopales de l’Afrique, le Document de travail de cette Assemblée synodale. De là, je poursuivrai mon voyage, à Dieu ne plaise, en Angola, pour y célébrer solennellement le 500e anniversaire de l’évangélisation de ce pays. Que la Très Sainte Marie, qui a offert sa vie comme “servante du Seigneur” pour que tout advienne selon la parole divine (cf. Lc 1, 38) et qui a appelé à faire tout ce que Jésus dirait (cf. Jn 2, 5), nous enseigne à reconnaître dans notre vie le primat de la Parole qui seule peut nous apporter le salut. Ainsi soit-il!

ANGELUS DOMINI

- PAROLES DU PAPE

À la fin de la Messe, le Saint-Père Benoît XVI est apparu à la fenêtre de son studio du Palais Apostolique du Vatican pour réciter l’Angélus avec les fidèles et les pèlerins présents sur la Place Saint-Pierre. En introduisant la prière mariale, le Pape a prononcé Des paroles à propos de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques à peine conclue, que nous publions ci-dessous.

PAROLES DU PAPE

Chers frères et sœurs,
Avec la Célébration eucharistique en la Basilique Saint-Pierre, s’est conclue ce matin la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques qui a eu pour thème «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église». Chaque Assemblée synodale représente une expérience forte de communion ecclésiale mais celle-ci l’a été encore davantage parce qu’elle avait pour clef de voûte ce qui illumine et guide l’Église : la Parole de Dieu qui est le Christ en personne. Et nous avons vécu chaque journée dans une religieuse écoute, percevant toute la grâce et la beauté d’être ses disciples et ses serviteurs. Selon la signification originaire du terme «église», nous avons fait l’expérience de la joie d’être convoqués par la Parole et, spécialement dans la liturgie, nous nous sommes retrouvés en chemin en elle, comme dans notre terre promise qui nous fait goûter par avance le Royaume des cieux.
Un aspect sur lequel on a beaucoup réfléchi est le rapport entre la Parole et les paroles, c’est-à-dire entre le Verbe divin et les écritures qui l’expriment. Ainsi que l’enseigne le Concile Vatican II dans la Constitution Dei Verbum (n° 12), une bonne exégèse biblique a besoin tant de la méthode historique et critique que de la méthode théologique parce que l’Écriture Sainte est Parole de Dieu dans des paroles humaines. Cela comporte que chaque texte doit être lu et interprété en tenant compte de l’unité de l’ensemble de l’Écriture, de la tradition vivante de l’Église et à la lumière de la foi. S’il est vrai que la Bible est également une œuvre littéraire, et même, le grand code de la culture universelle, il est également vrai que celle-ci ne doit pas être dépouillée de l’élément divin mais doit également être lue dans le même Esprit que celui dans lequel elle a été composée. Exégèse scientifique et lectio divina sont donc toutes deux nécessaires et complémentaires afin de rechercher, au travers de la signification littérale, la signification spirituelle que Dieu veut nous communiquer aujourd’hui.
Au terme de l’Assemblée synodale, les Patriarches des Églises orientales ont lancé un appel que je fais mien, afin d’attirer l’attention de la communauté internationale, des leaders religieux et de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté sur la tragédie qui est en cours dans un certain nombre de pays d’Orient dans lesquels les chrétiens sont victimes d’intolérances et de cruelles violences, tués, menacés et contraints à abandonner leurs maisons et à errer à la recherche d’un refuge. Je pense en ce moment surtout à l’Irak et à l’Inde. Je suis certain que les antiques et nobles populations de ces Nations ont appris, au cours de siècles de cohabitation respectueuse, à apprécier la contribution que les minorités chrétiennes, petites mais opérantes et qualifiées, offrent à la croissance de la patrie commune. Elles ne demandent pas de privilèges mais désirent seulement pouvoir continuer à vivre dans leur pays et avec leurs concitoyens comme elles l’ont toujours fait. Aux autorités civiles et religieuses intéressées, je demande de n’épargner aucun effort afin que la légalité et la cohabitation civile soient rapidement restaurées et que les citoyens honnêtes et loyaux sachent qu’ils peuvent compter sur une protection adéquate de la part des institutions de l’État. Je souhaite ensuite que les responsables civils et religieux de tous les pays, conscients de leur rôle de guide et de référence pour les populations, accomplissent des gestes significatifs et explicites d’amitié et de considération à l’encontre des minorités, chrétiennes ou d’autres religions, et mettent un point d’honneur à la défense de leurs droits légitimes.
Je suis en outre heureux de vous faire savoir, à vous, ici présents ce que j’ai déjà annoncé au cours de la Messe: en octobre de l’an prochain se tiendra à Rome la IIe Assemblée Spéciale du Synode pour l’Afrique. Avant cela, si Dieu le veut, au mois de mars, mon intention est de me rendre en Afrique, visitant d’abord le Cameroun, où je remettrai aux Évêques du Continent le Document de travail du Synode, puis l’Angola, à l’occasion du 500e anniversaire de l’évangélisation de ce pays. Confions les souffrances que nous avons rappelé ainsi que les espérances que nous portons tous dans le cœur, en particulier les perspectives relatives au Synode de l’Afrique, à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.
 

 

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