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peut être vécue comme lâÂÂultime appel de la foi,
lâÂÂultime « Sors de la terre », lâÂÂultime « Viens ! »
prononcé par le Père, à qui nous nous remettons
dans la confiance quâÂÂil nous rendra forts aussi
dans le passage définitif.
57.âÂÂLa lumière de la foi ne nous fait pas ou-
blier les souffrances du monde. Pour combien
dâÂÂhommes et de femmes de foi, les personnes
qui souffrent ont été des médiatrices de lumière !
Ainsi le lépreux pour saint François dâÂÂAssise, ou
pour la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta,
ses pauvres. Ils ont compris le mystère qui est
en eux. En sâÂÂapprochant dâÂÂeux, ils nâÂÂont certes
pas effacé toutes leurs souffrances, ni nâÂÂont pu
leur expliquer tout le mal. La foi nâÂÂest pas une lu-
mière qui dissiperait toutes nos ténèbres, mais la
lampe qui guide nos pas dans la nuit, et cela suf-
fit pour le chemin. àlâÂÂhomme qui souffre, Dieu
ne donne pas un raisonnement qui explique tout,
mais il offre sa réponse sous la forme dâÂÂune pré-
sence qui accompagne, dâÂÂune histoire de bien qui
sâÂÂunit à chaque histoire de souffrance pour ou-
vrir en elle une trouée de lumière. Dans le Christ,
Dieu a voulu partager avec nous cette route et
nous offrir son regard pour y voir la lumière. Le
Christ est celui qui, en ayant supporté la souf-
france, « est le chef de notre foi et la porte à la
perfection » (
He
12, 2).
La souffrance nous rappelle que le service
rendu par la foi au bien commun est toujours
service dâÂÂespérance, qui regarde en avant, sa-
chant que câÂÂest seulement de Dieu, de lâÂÂavenir