EVANGELII GAUDIUM - page 23

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ordre ou une ‘hiérarchie’ des vérités de la doctrine catholique, en raison de leur
rapport différent avec le fondement de la foi chrétienne »
.
38
Ceci vaut autant
pour les dogmes de foi que pour l’ensemble des enseignements de l’Église, y
compris l’enseignement moral.
37. Saint Thomas d’Aquin enseignait que même dans le message moral de
l’Église il y a une
hiérarchie
, dans les vertus et dans les actes qui en procèdent
.
39
Ici, ce qui compte c’est avant tout « la foi opérant par la charité » (
Ga
5, 6). Les
œuvres d’amour envers le prochain sont la manifestation extérieure la plus
parfaite de la grâce intérieure de l’Esprit : « L’élément principal de la loi
nouvelle c’est la grâce de l’Esprit Saint, grâce qui s’exprime dans la foi agissant
par la charité »
.
40
Par là il affirme que, quant à l’agir extérieur, la miséricorde est
la plus grande de toutes les vertus : « En elle-même la miséricorde est la plus
grande des vertus, car il lui appartient de donner aux autres, et, qui plus est, de
soulager leur indigence ; ce qui est éminemment le fait d’un être supérieur. Ainsi
se montrer miséricordieux est-il regardé comme le propre de Dieu, et c’est par là
surtout que se manifeste sa toute-puissance »
.
41
38. Il est important de tirer les conséquences pastorales de l’enseignement
conciliaire, qui recueille une ancienne conviction de l’Église. D’abord il faut
dire que, dans l’annonce de l’Évangile, il est nécessaire de garder des
proportions convenables. Ceci se reconnaît dans la fréquence avec laquelle sont
mentionnés certains thèmes et dans les accents mis dans la prédication. Par
exemple, si un curé durant une année liturgique parle dix fois sur la tempérance
et seulement deux ou trois fois sur la charité ou sur la justice, il se produit une
38
C
ONC
.
ŒCUM
. V
AT
.
II, Décret
Unitatis redintegratio,
sur l’œcuménisme, n. 11.
39
Cf.
S. Th.
I-II, q. 66, a. 4-6.
40
S. Th.
I-II, q. 108, a. 1.
41
S. Th. II-II, q. 30, a. 4. ; cf.
Ibid
. q. 40, a.4, ad 1. « Les sacrifices et les offrandes qui font partie du culte divin
ne sont pas pour Dieu lui-même, mais pour nous et nos proches. Lui-même n’en a nul besoin, et s’il les veut,
c’est pour exercer notre dévotion et pour aider le prochain. C’est pourquoi la miséricorde qui subvient aux
besoins des autres lui agrée davantage, étant plus immédiatement utile au prochain ».
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