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BENOÎT XVI

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 4 janvier 2008

 

Chers frères et sœurs,

La liturgie repropose aujourd'hui à notre méditation le même Évangile qui a été proclamé le jour de Noël, c'est-à-dire le Prologue de saint Jean. Après l'agitation des jours passés, avec la course à l'achat des cadeaux, l'Église nous invite à nouveau à contempler le mystère du Noël du Christ, pour en saisir encore davantage la signification profonde et son importance pour notre vie. Il s'agit d'un texte admirable, qui offre une synthèse vertigineuse de toute la foi chrétienne. Il part d'en-haut : "Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu" (Jn 1, 1) ; et voilà la nouveauté inouïe et humainement inconcevable : "Le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous" (Jn 1, 14a). Il ne s'agit pas d'une figure de rhétorique, mais d'une expérience vécue ! C'est Jean, témoin oculaire, qui la rapporte : "Nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité" (Jn 1, 14b). Il ne s'agit pas de la parole érudite d'un rabbin ou d'un docteur de la loi, mais du témoignage passionné d'un humble pécheur qui, attiré par le jeune Jésus de Nazareth, pendant les trois années de vie commune avec Lui et avec les autres apôtres, fit l'expérience de son amour - au point de s'autodéfinir "le disciple que Jésus aimait" -, qui le vit mourir sur la croix et apparaître ressuscité, et qui reçut ensuite son Esprit avec les autres. Jean tira une intime certitude de toute cette expérience méditée dans son cœur : Jésus est la Sagesse de Dieu incarnée, il est sa Parole éternelle qui s'est faite homme mortel.

Pour un véritable Israélite, qui connaît les Écritures Saintes, cela n'est pas un contresens, au contraire, il s'agit de l'accomplissement de toute l'ancienne Alliance : en Jésus Christ parvient à sa plénitude le mystère d'un Dieu qui parle aux hommes comme à des amis, qui se révèle à Moïse dans la Loi, aux sages et aux prophètes. En connaissant Jésus, en étant avec Lui, en écoutant sa prédication et en voyant les signes qu'Il accomplissait, les disciples ont reconnu que toutes les Écritures se réalisaient en Lui. Comme l'affirme ensuite un auteur chrétien : "Toute l'Écriture divine constitue un unique livre et cet unique livre est le Christ, il parle du Christ et il trouve dans le Christ son accomplissement" (Ugo di San Vittore, De arca Noe, 2, 8). Chaque homme et chaque femme a besoin de trouver un sens profond à sa propre existence. Et les livres ne suffisent pas à cela, pas même les Saintes Écritures. L'Enfant de Bethléem nous révèle et nous communique le vrai "visage" de Dieu bon et fidèle, qui nous aime et ne nous abandonne pas même dans la mort. "Dieu, personne ne l'a jamais vu - conclut le Prologue de Jean - : le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître" (Jn 1, 18).

La première à ouvrir son cœur et à contempler "le Verbe qui s'est fait chair" a été Marie, la Mère de Jésus. Une humble jeune fille de Galilée est ainsi devenue le "siège de la Sagesse" ! Comme l'apôtre Jean, chacun de nous est invité à "l'accueillir chez lui" (cf. Jn 19, 27), pour connaître profondément Jésus et faire l'expérience de son amour fidèle et inépuisable. Tel est mon vœu pour chacun de vous, chers frères et sœurs, au début de cette année nouvelle.


À l'issue de l'Angélus

Je suis heureux de saluer les participants au congrès international sur "le système de prévention de Don Bosco et les droits de l'homme", organisé par les salésiens. Il s'agit d'un thème très important, car également dans le domaine des droits de l'homme l'aspect éducatif est décisif. Je leur souhaite donc un travail fructueux et je les assure de ma prière. J'accueille en outre avec joie les nombreux séminaristes, venus de différents pays pour une rencontre de formation du Mouvement des "Focolari". Chers jeunes, je bénis de tout cœur votre chemin:  que la Vierge Marie veille toujours sur vous.

Je vous accueille avec joie pour la prière de l'Angélus, chers pèlerins francophones, en ce premier dimanche de l'an nouveau. Pendant ce temps privilégié de Noël, nous sommes invités à contempler en Jésus la Parole incarnée de Dieu parmi nous, et à témoigner tout au long de notre vie, avec force et courage, de la douceur de l'amitié de Dieu pour chacun de nous ! Que l'exemple de la Vierge Marie nous aide à vivre chaque jour, en toute vérité, la rencontre avec le Seigneur ! Avec ma Bénédiction apostolique.

 

Appel à la paix

Aujourd'hui, les patriarches et les chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem invitent les fidèles, dans toutes les Églises de la Terre Sainte, à prier pour la fin du conflit dans la bande de Gaza et à implorer la justice et la paix pour leur terre. Je m'unis à eux et je vous demande aussi d'en faire autant, en rappelant, comme ils le disent, "les victimes, les blessés, ceux qui ont le cœur brisé, ceux qui vivent dans l'angoisse et dans la peur, pour que Dieu les bénisse avec le réconfort, la patience et la paix qui viennent de Lui".

Les nouvelles dramatiques qui nous parviennent de Gaza montrent combien le refus du dialogue conduit à des situations qui pèsent de manière indicible sur les populations encore une fois victimes de la haine et de la guerre.

La guerre et la haine ne sont pas la solution aux problèmes. L'histoire la plus récente le confirme également. Prions, donc, afin que "l'Enfant dans la crèche... inspire les autorités et les responsables des deux fronts, israélien et palestinien, à une action immédiate pour mettre fin à la tragique situation actuelle".

Je souhaite à tous un bon dimanche.

 

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